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La journée d’action du 24 juin et après

jeudi 24 juin 2010

24 juin : deux millions de travailleurs dans la rue et après ….

Après … eh bien rien car il n’y a rien à attendre des directions politiques et syndicales qui sont réformistes et se disent pour « une réforme des retraites » quand elles ne se disent pas pour une augmentation du nombre de trimestres de cotisation !!!

Les réformistes d’aujourd’hui négocient des réformes à reculons et cèdent à des chantages. Ils en sont à la nième réforme des retraites et, à chacune, notre retraite a reculé. Et que revendiquent-ils après deux millions de travailleurs dans la rue : une nouvelle négociation pour une nouvelle réforme à reculons…

Les centrales syndicales nous ont trop souvent promenées pour rien. Là encore, on ne peut pas se fier à eux. Il suffit de voir la prise de position de la CFDT sur les retraites. Ce syndicat accepte l’augmentation du nombre de trimestres de cotisations et, du coup, sa soi-disant défense de la retraite à 60 ans devient toute théorique puisqu’on n’aura pas une retraite pleine en partant à 60 ans. Quant à Bernard Thibaut, il va au congrès de la CFDT sans se démarquer de cette prise de position. Et les autres centrales ne font pas mieux. Si on veut vraiment défendre les retraites, il ne faudra pas se contenter de se promener derrière les centrales.

Ce qui est remarquable c’est qu’avec un grand nombre de grévistes, un grand nombre de manifestants et une sympathie marquée de tout le public populaire, la journée d’action syndicale a eu un effet nul sur le gouvernement : il n’a pas reculé d’un iota sur ses projets. Cela mérite que l’on y réfléchisse. Comment ce fait-il que le gouvernement soit aussi insensible au sentiment des travailleurs et des milieux populaires. On peut imaginer qu’il se sent suffisamment fort du soutien des milieux bourgeois et petits bourgeois et qu’il espère continuer à démontrer que les travailleurs défendent des privilèges, qu’il espère même avoir désamorcé les cheminots et d’autres salariés du secteur public en déclarant que leurs retraites ne seraient pas attaquées pour le moment. Bien sûr, le gouvernement peut surestimer sa force comme à l’époque Juppé en 1995.

Mais le plus probable n’est pas à ce niveau. Cette action a eu lieu sous la direction des centrales syndicales et avec le soutien marqué du parti socialiste. Il est bien possible que le gouvernement et la droite ne craignent pas de tels adversaires et que les classes dirigeantes sachent même que ce sont pas du tout des ennemis pour elles. Laisser ces journées d’action se développer même à la rentrée ne leur paraît sans doute pas gênant…

D’autant moins gênant que les syndicats et le PS disent être favorables à une réforme et encore favorables à une augmentation du nombre de trimestres de cotisation. C’est dire qu’il serait toujours possible au gouvernement, en cas d’une montée des manifestations, de reculer sur des bases sures : continuer à faire payer les travailleurs sans augmenter de 60 à 62 ans l’âge de la retraite. Ce qui est certain, c’est que les classes dirigeantes n’ont peur ni du PS ni des centrales syndicales et, tant que ceux-ci dirigeront la manœuvre elle ne peut pas les faire reculer sur le fond. Inversement, si les travailleurs veulent que les classes dirigeantes reculent et que le gouvernement soit obligé de les suivre, il faut qu’elles craignent pour leur capital. Jamais les PS et les centrales ne s’attaqueront au grand capital. Travailleurs, faisons le nous-mêmes !

L’alternance bien huilée entre manifestations et négociations donne le rythme des bureaucraties syndicales. Pas de risque qu’une lutte prenne de l’ampleur, enserrée dans un tel cadre étouffant. Vient ensuite le corporatisme qui consiste à faire croire qu’un seul secteur sera plus efficace en se battant seul, quand ce n’est pas une seule entreprise. Non ! Il faut en finir avec la collaboration avec patrons et gouvernants et renouer avec la lutte des classes.

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