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Editorial - A bas les privilèges et les privilégiés !

lundi 5 juillet 2010

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


Les privilégiés, à la lanterne !

Dorénavant plus de privilèges ! Le grand mot est lancé par les gouvernants. Ceux qui ont les rênes de l’Etat s’accusent de fumer des cigares aux frais du citoyen, de se déplacer et se loger royalement sur le dos du contribuable et sont contraints à démissionner pour laisser entendre que les autres ministres sont de gens qui ne détournent pas d’argent et sont économes avec les deniers de l’Etat. Mais qu’est-ce que cache tout ce déballage, sinon une préparation pour une belle cure d’austérité pour les travailleurs et les milieux populaires ?

Quant à l’opposition, en plus de dénoncer les liens entre un ministre et une milliardaire, elle dénonce depuis des mois le « bouclier fiscal ». Il est vrai qu’il s’agit déjà de sommes un peu plus conséquentes que les chasses présidentielles et les cigares ministériels… Le bouclier fiscal, c’est un petit cadeau à la bourgeoisie de l’ordre de 578 millions d’euros. Pour chacun d’entre nous qui vivons sur une autre planète, c’est plus qu’énorme mais ce n’est rien à côté des véritables trous abyssaux qu’a creusé l’Etat français. Avec les centaines de milliards de dettes qu’il a produites sans compter celles des institutions qui lui sont liées comme la SNCF, l’APHP, et certaines caisses, il lui faudrait dans un temps très bref trouver cent milliards d’euros pour éviter la faillite immédiate ! Le bouclier fiscal c’est encore de la gnognotte : on n’est plus dans le même registre.

D’où viennent ces trous ? Pas du tout des dépenses exagérées de hauts fonctionnaires, fussent-ils ministres. Pas du tout du trop grand nombre de petits fonctionnaires ! Pas du tout des trous des retraites ni de la santé ou de l’hôpital public. Tout cela n’est rien au regard des centaines de milliards qui manquent dans les caisses. On approche un tout petit peu ces sommes en examinant les niches fiscales dont la gauche parle beaucoup moins que du fameux bouclier, alors que ces niches représentent 75 milliards d’euros. Qu’est-ce qu’une niche ? Ce sont des impôts impayés par des capitalistes. Ainsi, le bénéfice des entreprises du CAC40 est de 100 milliards d’euros et elles devraient donc payer 33 milliards d’impôts, mais ils ne payent que 6 milliards d"euros.

L’Etat a essayé de prendre le relais des investissements privés et a fait cadeau de poignées de centaines de milliards depuis la crise de 2008. Et tout cela pour en arriver à une situation où la crise, loin d’être résolue, va bientôt rebondir…

Certains commentateurs, membres des classes dirigeantes et gouvernants, avaient tôt fait de prédire qu’on avait affaire à une crise conjoncturelle et que, la chute passée, il y aurait une remontée. Ils ont vite fait d’annoncer la reprise. Mais, voilà, où est-elle cette reprise ? Il s’agit au contraire d’une maladie fondamentale du système ? La seule reprise est celle de la spéculation ? La reprise des banques n’est pas uniquement fondée sur un prêt à bas prix de fonds d’états et d’institutions supra-étatiques et d’une spéculation sur ces fonds ?
Est-ce que le fait que les Etats aient pris sur eux la dette privée suffit à résoudre le problème et n’est-ce pas seulement vers une faillite des états que l’on va ? Il suffit d’une nouvelle crise des banques et des bourses pour que les états se découvrent nus et incapables d’intervenir, ayant épuisé leur crédit.

On nous présente les profits des riches qui sont faits actuellement comme une preuve de bonne santé. En sept ans, malgré la crise, les 0,1% les plus riches ont augmenté leurs revenus de 19% et les 0,01% les ont augmenté de 43%. Seulement les investissements productifs n’ont augmenté en France ni de 43%, ni de 19%. Les investissements privés sont au plus bas. Le capital n’a plus du tout de dynamique. Non seulement il est sous perfusion d’état mais, malgré des années de perfusions qui grèvent les budgets des états, le coeur n’est pas reparti.

On nous parle de supprimer les privilèges, allons-y : le privilège de détenir des capitaux, des entreprises, des moyens d’exploiter ne doit plus être détenu par la classe dirigeante ! Mais, pour ce faire, plus question de compter sur la gauche bien sage ni sur les centrales syndicales. Tous ceux-là trouvent normal l’existence d’un Etat au service des possédants et, plus encore, d’une société capitaliste qui ne vit que pour ces vrais privilégiés ! Ils veulent seulement gérer les intérêts du système à la place de la droite, mais toujours au service des mêmes.

Le socialisme ne veut rien dire pour qui ne veut absolument pas s’en prendre à la propriété privée des capitaux et des moyens de production, pour qui n’a rien de révolutionnaire, n’a rien à voir avec les intérêts des travailleurs...

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