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Qu’est-ce que la révolution ?

dimanche 9 octobre 2016, par Robert Paris

Qu’est-ce que la révolution ?

Qu’est-ce que la révolution par rapport au déterminisme social et historique ? Voici la réponse de Marx :

"Lors même qu’une société est arrivée à découvrir la trace de la loi naturelle qui préside à son mouvement [...] elle ne peut ni dépasser d’un saut ni abolir par décret les phases de son développement naturel ; mais elle peut abréger la période de la gestation et adoucir les maux de son enfantement".

(Karl Marx, Le Capital, I, préface, 1867).

« Une révolution est un phénomène purement naturel qui obéit davantage à des lois physiques qu’aux règles qui déterminent en temps ordinaire l’évolution de la société. Ou plutôt, ces règles prennent dans la révolution un caractère qui les rapproche beaucoup plus des lois de la physique, la force matérielle de la nécessité se manifeste avec plus de violence. »

Friedrich Engels, Extrait d’une lettre à Karl Marx du 13 février 1851

« La révolution n’est pas seulement rendue nécessaire parce qu’elle est le seul moyen de renverser la classe dominante, elle l’est également parce que seule la révolution permettra à la classe qui renverse l’autre de balayer toute la pourriture du vieux système qui lui colle après et de devenir apte à fonder la société sur dles bases nouvelles. »

Marx et Engels écrivent dans « L’Idéologie allemande »

« Les communistes savent trop bien que toutes les conspirations sont, non seulement inutiles, mais même nuisibles. Ils savent trop bien que les révolutions ne se font pas arbitrairement et par décret, mais qu’elles furent partout et toujours la conséquence nécessaire de circonstances absolument indépendantes de la volonté et de la direction de partis déterminés et de classes entières. Mais ils voient également que le développement du prolétariat se heurte dans presque tous les pays civilisés à une répression brutale, et qu’ainsi les adversaires des communistes travaillent eux-mêmes de toutes leurs forces pour la révolution. Si tout cela pousse finalement le prolétariat opprimé à la révolution, nous, communistes, nous défendrons alors par l’action, aussi fermement que nous le faisons maintenant par la parole, la cause des prolétaires. »

Engels dans « Principes du communisme »

« Considérant que : Que, contre ce pouvoir collectif des classes possédantes, le prolétariat ne peut agir comme classe qu’en se constituant lui-même comme parti politique distinct, opposé à tous les anciens partis constitués par les classes possédantes ; Que cette constitution du prolétariat en parti politique est indispensable pour assurer le triomphe de la révolution sociale et de son but suprême : l’abolition des classes ; Que la coalition des forces ouvrières, déjà obtenu par les luttes économiques, doit aussi servir de levier aux mains de cette classe dans sa lutte contre le pouvoir politique de ses exploiteurs ;La conférence rappelle aux membres de l’Internationale : Que dans l’état militant de la classe ouvrière, son mouvement économique et son action politique sont indissolublement liés. »

Marx, Résolutions de 1871 de l’Association Internationale des travailleurs

« Quand la Commune de Paris prit la direction de la révolution entre ses propres mains, quand de simples ouvriers osèrent, pour la première fois, empiéter sur le privilège gouvernemental de leurs « supérieurs naturels » et accomplirent, dans des circonstances d’une difficulté sans exemple, leur œuvre modestement, consciencieusement et efficacement, et pour des salaires dont le plus élevé atteignait à peine le cinquième de ce qui, à en croire une haute autorité scientifique (le professeur Huxley) est le minimum requis pour le secrétaire du conseil des écoles de Londres, le vieux monde se tordit de rage à la vue du drapeau rouge, symbole de la république du travail, flottant sur l’Hôtel de ville. »

« La guerre civile en France » de Karl Marx

« La Commune ne fut pas une révolution contre une forme quelconque de pouvoir d’Etat, légitimiste, constitutionnelle, républicaine ou impériale. Elle fut une révolution contre l’Etat comme tel, contre cet avorton monstrueux de la société (…) Elle ne fut pas une révolution ayant pour but de transférer le pouvoir d’Etat d’une fraction des classes dominantes à une autre mais une révolution tendant à détruire cette machine abjecte de la domination de classe. (…) Seule la classe ouvrière pouvait exprimer par le mot « Commune » ces nouvelles aspirations dont elle inaugura la réalisation par la Commune militante. (…) Seuls les prolétaires, enflammés par la nouvelle tâche sociale qu’ils doivent accomplir pour la société tout entière, à savoir la suppression de toutes les classes et de la domination de classe, étaient capables de briser l’instrument de cette domination – l’Etat – ce pouvoir gouvernemental centralisé et organisé qui se prend pour le maître de la société au lieu d’en être le serviteur. (…) Le caractère vraiment social de leur République, c’est le simple fait que les travailleurs gouvernent la Commune de Paris. »

Brouillon de Karl Marx sur la Commune

« La social-démocratie allemande est-elle réellement infectée de la maladie parlementaire et croit-elle que, grâce au suffrage universel, le Saint-Esprit se déverse sur ses élus, transformant les séances des fractions parlementaire en conciles infaillibles et les résolutions des fractions en dogmes inviolables ? (…) A en croire ces Messieurs, le parti social-démocrate ne doit pas être un parti exclusivement ouvrier mais un parti universel, ouvert à « tous les hommes remplis d’un véritable amour pour l’humanité ». Il le démontrera avant tout en abandonnant les vulgaires passions prolétariennes et en se plaçant sous la direction de bourgeois instruits et philanthropes « pour répandre le bon goût » et « apprendre le bon ton ». (…) Bref, la classe ouvrière par elle-même, est incapable de s’affranchir. Elle doit donc passer sous la direction de bourgeois « instruits et cultivés » qui seuls « ont l’occasion et le temps » de se familiariser avec les intérêts des ouvriers. (…) Le programme ne sera pas abandonné mais seulement ajourné – pour un temps indéterminé. (…) Ce sont les représentants de la petite-bourgeoisie qui s’annoncent ainsi, de crainte que le prolétariat, entraîné par la situation révolutionnaire, « n’aille trop loin. »

Lettre circulaire de Karl Marx (1879)

« Une révolution détermine dans le corps social un travail instantané de réorganisation semblable aux combinaisons tumultueuses des éléments d’un corps dissous qui tendent à se recomposer en une forme nouvelle. Ce travail ne peut commencer tant qu’un souffle de vie anime encore la vieille agrégation. Ainsi, les idées reconstitutives de la société ne prendront jamais corps aussi longtemps qu’un cataclysme, frappant de mort la vieille société décrépite, n’aura pas mis en liberté les éléments captifs dont la fermentation spontanée et rapide doit organiser le monde nouveau. Toutes les puissances de la pensée, toutes les tensions de l’intelligence ne sauraient anticiper ce phénomène créateur qui n’éclate qu’à un moment donné. On peut préparer le berceau, mais non mettre au jour l’être attendu. Jusqu’à l’instant de la mort et de la renaissance, les doctrines, bases de la société future, restent à l’état de vagues aspirations, d’aperçus lointains et vaporeux. C’est comme une silhouette indécise et flottante à l’horizon dont les efforts de la vie humaine ne peuvent arrêter ni saisir le contour. Il vient aussi une heure, dans les temps de la rénovation, où la discussion épuisée ne saurait plus avancer d’un pas vers l’avenir. En vain elle se fatigue à lever une barrière infranchissable à la pensée, une barrière que la main seule de la révolution pourra briser. C’est le mystère de l’existence future dont le voile impénétrable aux survivants tombe de lui-même devant la mort. Qu’on démolisse la vieille société : on trouvera la nouvelle sous les décombres ; le dernier coup de pioche l’amènera un jour triomphante. »

Auguste Blanqui

« C’est avant tout sous la pression des circonstances objectives apparues après octobre que la grève allait se transformer en insurrection. »

Lénine, Les enseignements de l’insurrection de Moscou en 1905

« La loi fondamentale de la révolution (...), la voici : pour que la révolution ait lieu, il ne suffit pas que les masses exploitées et opprimées prennent conscience de l’impossibilité de vivre comme autrefois et réclament des changements. Pour que la révolution ait lieu, il faut que les exploiteurs ne puissent pas vivre et gouverner comme autrefois. C’est seulement lorsque ceux d’en bas ne veulent plus et que ceux d’en haut ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière, c’est alors seulement que la révolution peut triompher. Cette vérité s’exprime autrement en ces termes : la révolution est impossible sans une crise nationale (affectant exploités et exploiteurs). »
Lénine, "La maladie infantile du communisme", 1920

« Pour réussir, l’insurrection doit s’appuyer non pas sur un complot, non pas sur un parti, mais sur la classe d’avant-garde. Voilà un premier point. L’insurrection doit s’appuyer sur l’élan révolutionnaire du peuple. Voilà le second point. L’insurrection doit surgir à un tournant de l’histoire de la révolution ascendante où l’activité de l’avant garde du peuple est la plus forte, où les hésitations sont les plus fortes (dans les rangs de l’ennemi et dans ceux des amis de la révolution faibles, indécis, pleins de contradictions ; voilà le troisième point. Telles sont les trois conditions qui font que, dans la façon de poser la question de l’insurrection, le marxisme se distingue du blanquisme. »

Lénine, "Le marxisme et l’insurrection", septembre 1917

« Dans une société prise de révolution, les classes sont en lutte. Il est pourtant tout à fait évident que les transformations qui se produisent entre le début et la fin d’une révolution, dans les bases économiques de la société et dans le substratum social des classes, ne suffisent pas du tout à expliquer la marche de la révolution même, laquelle, en un bref laps de temps, jette à bas des institutions séculaires, en crée de nouvelles et les renverse encore. La dynamique des événements révolutionnaires est directement déterminée par de rapides, intensives et passionnées conversions psychologiques des classes constituées avant la révolution.
C’est qu’en effet une société ne modifie pas ses institutions au fur et à mesure du besoin, comme un artisan renouvelle son outillage. Au contraire : pratiquement, la société considère les institutions qui la surplombent comme une chose à jamais établie. Durant des dizaines d’années, la critique d’opposition ne sert que de soupape au mécontentement des masses et elle est la condition de la stabilité du régime social : telle est, par exemple, en principe, la valeur acquise par la critique social-démocrate. Il faut des circonstances absolument exceptionnelles, indépendantes de la volonté des individus ou des partis, pour libérer les mécontents des gênes de l’esprit conservateur et amener les masses à l’insurrection.
Les rapides changements d’opinion et d’humeur des masses, en temps de révolution, proviennent, par conséquent, non de la souplesse et de la mobilité du psychique humain, mais bien de son profond conservatisme. Les idées et les rapports sociaux restant chroniquement en retard sur les nouvelles circonstances objectives, jusqu’au moment où celles-ci s’abattent en cataclysme, il en résulte, en temps de révolution, des soubresauts d’idées et de passions que des cerveaux de policiers se représentent tout simplement comme l’œuvre de " démagogues ".
Les masses se mettent en révolution non point avec un plan tout fait de transformation sociale, mais dans l’âpre sentiment de ne pouvoir tolérer plus longtemps l’ancien régime. C’est seulement le milieu dirigeant de leur classe qui possède un programme politique, lequel a pourtant besoin d’être vérifié par les événements et approuvé par les masses. Le processus politique essentiel d’une révolution est précisément en ceci que la classe prend conscience des problèmes posés par la crise sociale, et que les masses s’orientent activement d’après la méthode des approximations successives. Les diverses étapes du processus révolutionnaire, consolidées par la substitution à tels partis d’autres toujours plus extrémistes, traduisent la poussée constamment renforcée des masses vers la gauche, aussi longtemps que cet élan ne se brise pas contre des obstacles objectifs. Alors commence la réaction : désenchantement dans certains milieux de la classe révolutionnaire, multiplication des indifférents, et, par suite, consolidation des forces contre-révolutionnaires. Tel est du moins le schéma des anciennes révolutions.
C’est seulement par l’étude des processus politiques dans les masses que l’on peut comprendre le rôle des partis et des leaders que nous ne sommes pas le moins du monde enclin à ignorer. Ils constituent un élément non autonome, mais très important du processus. Sans organisation dirigeante, l’énergie des masses se volatiliserait comme de la vapeur non enfermée dans un cylindre à piston. Cependant le mouvement ne vient ni du cylindre ni du piston, mais de la vapeur. Les difficultés que l’on rencontre dans l’étude des modifications de la conscience des masses en temps de révolution sont absolument évidentes. Les classes opprimées font de l’histoire dans les usines, dans les casernes, dans les campagnes, et, en ville, dans la rue. Mais elles n’ont guère l’habitude de noter par écrit ce qu’elles font. Les périodes où les passions sociales atteignent leur plus haute tension ne laissent en générai que peu de place à la contemplation et aux descriptions. Toutes les Muses, même la Muse plébéienne du journalisme, bien qu’elle ait les flancs solides, ont du mal à vivre en temps de révolution. Et pourtant la situation de l’historien n’est nullement désespérée. Les notes prises sont incomplètes, disparates, fortuites. Mais, à la lumière des événements, ces fragments permettent souvent de deviner la direction et le rythme du processus sous-jacent. Bien ou mal, c’est en appréciant les modifications de la conscience des masses qu’un parti révolutionnaire base sa tactique. La voie historique du bolchevisme témoigne que cette estimation, du moins en gros, était réalisable. Pourquoi donc ce qui est accessible à un politique révolutionnaire, dans les remous de la lutte, ne serait-il pas accessible à un historien rétrospectivement ?
Cependant, les processus qui se produisent dans la conscience des masses ne sont ni autonomes, ni indépendants. N’en déplaise aux idéalistes et aux éclectiques, la conscience est néanmoins déterminée par les conditions générales d’existence. Dans les circonstances historiques de formation de la Russie, avec son économie, ses classes, son pouvoir d’État, dans l’influence exercée sur elle par les puissances étrangères, devaient être incluses les prémisses de la Révolution de Février et de sa remplaçante - celle d’octobre. En la mesure où il semble particulièrement énigmatique qu’un pays arriéré ait le premier porté au pouvoir le prolétariat, il faut préalablement chercher le mot de l’énigme dans le caractère original dudit pays, c’est-à-dire dans ce qui le différencie des autres pays.
Les particularités historiques de la Russie et leur poids spécifique sont caractérisés dans les premiers chapitres de ce livre qui contiennent un exposé succinct du développement de la société russe et de ses forces internes. Nous voudrions espérer que l’inévitable schématisme de ces chapitres ne rebutera pas le lecteur. Dans la suite de l’oeuvre, il retrouvera les mêmes forces sociales en pleine action. Cet ouvrage n’est nullement basé sur des souvenirs personnels. Cette circonstance que l’auteur a participé aux événements ne le dispensait point du devoir d’établir sa narration sur des documents rigoureusement contrôlés. L’auteur parle de soi dans la mesure où il y est forcé par la marche des événements, à la " troisième personne ". Et ce n’est pas là une simple forme littéraire : le ton subjectif, inévitable dans une autobiographie ou des mémoires, serait inadmissible dans une étude historique.
Cependant, du fait que l’auteur a participé à la lutte, il lui est naturellement plus facile de comprendre non seulement la psychologie des acteurs, individus et collectivités, mais aussi la corrélation interne des événements. Cet avantage peut donner des résultats positifs, à une condition toutefois : celle de ne point s’en rapporter aux témoignages de sa mémoire dans les petites comme dans les grandes choses, dans l’exposé des faits comme à l’égard des mobiles et des états d’opinion. L’auteur estime qu’autant qu’il dépendait de lui, il a tenu compte de cette condition.
Reste une question - celle de la position politique de l’auteur qui, en sa qualité d’historien, s’en tient au point de vue qui était le sien comme acteur dans les événements. Le lecteur n’est, bien entendu, pas obligé de partager les vues politiques de l’auteur, que ce dernier n’a aucun motif de dissimuler. Mais le lecteur est en droit d’exiger qu’un ouvrage d’histoire constitue non pas l’apologie d’une position politique, mais une représentation intimement fondée du processus réel de la révolution. Un ouvrage d’histoire ne répond pleinement à sa destination que si les événements se développent, de page en page, dans tout le naturel de leur nécessité.
Est-il pour cela indispensable qu’intervienne ce que l’on appelle " l’impartialité " de l’historien ? Personne n’a encore clairement expliqué en quoi cela doit consister. On a souvent cité certain aphorisme de Clemenceau, disant que la révolution doit être prise " en bloc " ; ce n’est tout au plus qu’une spirituelle dérobade : comment se déclarerait-on partisan d’un tout qui porte essentiellement en lui la division ? Le mot de Clemenceau lui a été dicté, partiellement, par une certaine honte pour des ancêtres trop résolus, partiellement aussi par le malaise du descendant devant leurs ombres.
Un des historiens réactionnaires, et, par conséquent, bien cotés, de la France contemporaine, M. Louis Madelin, qui a tellement calomnié, en homme de salon, la grande Révolution - c’est-à-dire la naissance de la nation française -, affirme qu’un historien doit monter sur le rempart de la cité menacée et, de là, considérer les assiégeants comme les assiégés. C’est seulement ainsi, selon lui, que l’on parviendrait à " la justice qui réconcilie ". Cependant, les ouvrages de M. Madelin prouvent que, s’il grimpe sur le rempart qui sépare les deux camps, c’est seulement en qualité d’éclaireur de la réaction. Par bonheur, il s’agit ici de camps d’autrefois : en temps de révolution, il est extrêmement dangereux de se tenir sur les remparts. D’ailleurs, au moment du péril, les pontifes d’une " justice qui réconcilie " restent d’ordinaire enfermés chez eux, attendant de voir de quel côté se décidera la victoire.
Le lecteur sérieux et doué de sens critique n’a pas besoin d’une impartialité fallacieuse qui lui tendrait la coupe de l’esprit conciliateur, saturée d’une bonne dose de poison, d’un dépôt de haine réactionnaire, mais il lui faut la bonne foi scientifique qui, pour exprimer ses sympathies, ses antipathies, franches et non masquées, cherche à s’appuyer sur une honnête étude des faits, sur la démonstration des rapports réels entre les faits, sur la manifestation de ce qu’il y a de rationnel dans le déroulement des faits. Là seulement est possible l’objectivité historique, et elle est alors tout à fait suffisante, car elle est vérifiée et certifiée autrement que par les bonnes intentions de l’historien - dont celui-ci donne, d’ailleurs, la garantie - mais par la révélation de la loi intime du processus historique.
Les sources de cet ouvrage consistent en nombreuses publications périodiques, journaux et revues, mémoires, procès-verbaux et autres documents, quelques-uns manuscrits, mais pour la plupart publiés par l’institut d’Histoire de la Révolution, à Moscou et à Léningrad. Nous avons jugé inutile de donner dans le texte des références, qui auraient, tout au plus, gêné le lecteur. Parmi les livres d’histoire qui ont le caractère d’études d’ensemble, nous avons notamment utilisé les deux tomes d’Essais sur l’Histoire de la Révolution d’octobre (Moscou-Léningrad, 1927). Ces essais rédigés par divers auteurs ne sont pas tous de même valeur, mais contiennent, en tout cas, une abondante documentation sur les faits.
Les dates données dans cet ouvrage sont toutes celles de l’ancien style, c’est-à-dire qu’elles retardent de treize jours sur le calendrier universel, actuellement adopté par les soviets. L’auteur était forcé de suivre le calendrier qui était en usage à l’époque de la Révolution. Il ne serait pas difficile, vraiment, de transposer les dates en style moderne. Mais cette opération, qui éliminerait certaines difficultés, en créerait d’autres plus graves. Le renversement de la monarchie s’est inscrit dans l’Histoire sous le nom de Révolution de Février. Cependant, d’après le calendrier occidental, l’événement eut lieu en mars. Certaine manifestation armée contre la politique impérialiste du Gouvernement provisoire a été marquée dans l’histoire comme " journées d’Avril ", alors que, d’après le calendrier occidental, elle eut lieu en mai. Ne nous arrêtant pas à d’autres événements et dates intermédiaires, notons encore que la Révolution d’Octobre s’est produite, pour l’Europe, en novembre. Comme on voit, le calendrier même a pris la couleur des événements et l’historien ne peut se débarrasser des éphémérides révolutionnaires par de simples opérations d’arithmétique. Veuille le lecteur se rappeler qu’avant de supprimer le calendrier byzantin, la Révolution dut abolir les institutions qui tenaient à le conserver »

Léon Trotsky, préface à « l’histoire de la révolution russe » - février

La révolution n’est pas qu’une question sociale, politique et historique. Elle est scientifique et philosophique. Nous appelons « révolution » tout état transitoire dans lequel l’ordre établi peut basculer qualitativement et brutalement. Mais, surtout, nous appellerons révolution une situation qui mène à l’émergence brutale d’une structure, qualitativement nouvelle, issue de l’agitation et des contradictions à l’échelon hiérarchique inférieur, encore appelée auto-organisation. Du coup, ce processus concerne aussi bien les différents domaines des sciences. La politique est particulièrement concernée par la question de l’auto-organisation des prolétaires. Rappelons l’expression qu’en donnait Karl Marx : « Le socialisme sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. » Pour se préparer à devenir un nouveau pouvoir, les exploités ont besoin de retrouver le sens de l’organisation collective et la confiance dans leurs propres forces.

La notion de révolution comporte des ruptures et ces discontinuités qui opèrent à plusieurs niveaux, temporel, structurel et fonctionnel. Premièrement, l’échelle de temps change brutalement. Dans la notion de révolution, l’événement fondateur du nouvel ordre est à une toute autre échelle, notamment de temps, bien plus courte que le fonctionnement précédent. L’histoire, comme le rappelait le paléontologue Stephen Jay Gould (adversaire déclaré du progressisme et du gradualisme en sciences de l’évolution) décrivant la transformation des espèces vivantes est, comme la guerre, une succession de longues périodes d’ennui et de courtes périodes d’effroi. Par exemple, la supernova est l’implosion de l’étoile sur elle-même en un temps extrêmement court relativement aux étapes relativement tranquilles (si on peut dire !) de l’évolution précédente de l’étoile. Deuxièmement, il y a rupture de causalité apparente. La révolution est toujours une apparition inattendue. La nouveauté surgit brutalement et étonne. Le moment et les conséquences en sont imprédictibles. Dans toute révolution, il semble que les événements n’ont pas suivi un cours logique, obéissant à une causalité car la succession de faits est non linéaire. Une nouvelle structure est bâtie, elle-même provisoire. Au niveau du fonctionnement, il y a aussi une discontinuité de la nouvelle structure et de son fonctionnement par rapport à l’ancienne. Ces trois discontinuités caractérisent toutes les véritables révolutions, y compris celles qui concernent l’histoire sociale des hommes. Les conditions de la révolution obéissent également aux mêmes règles. La révolution suppose que le fonctionnement de l’ordre reposait sur des contradictions internes. Cela signifie que l’ordre n’était pas figé ni éternel. On se souvient des trois conditions d’une révolution telles que les posait le révolutionnaire Lénine. On les retrouve en sciences dans les transitions : le système entre dans un domaine chaotique, la situation est critique, l’énergie du choc issu d’un niveau inférieur d’organisation est suffisante pour faire sauter l’état stationnaire précédent.

La suite

Messages

  • Le mécanisme politique de la révolution consiste dans le passage du pouvoir d’une classe à une autre. L’insurrection violente en elle-même s’accomplit habituellement en un court délai. Mais aucune classe historiquement définie ne s’élève d’une situation subalterne à la domination subitement, en une nuit, quand bien même ce serait une nuit de révolution, Elle doit déjà, la veille, occuper une position extrêmement indépendante à l’égard de la classe officiellement dominante ; bien plus, elle doit concentrer en elle les espoirs des classes et couches intermédiaires mécontentes de ce qui existe, mais incapables d’un rôle indépendant. La préparation historique d’une insurrection conduit, en période prérévolutionnaire, à ceci que la classe destinée à réaliser le nouveau système social, sans être encore devenue maîtresse du pays, concentre effectivement dans ses mains une part importante du pouvoir de l’État, tandis que l’appareil officiel reste encore dans les mains des anciens possesseurs. C’est là le point de départ de la dualité de pouvoirs dans toute révolution.

    Mais ce n’est pas son unique aspect. Si une nouvelle classe portée au pouvoir par une révolution dont elle ne voulait point est, en réalité, une classe déjà vieille, historiquement attardée ; si elle a eu le temps de s’user avant d’être couronnée officiellement ; si, arrivant au pouvoir, elle tombe sur un antagoniste déjà suffisamment mûr et qui cherche à mettre la main sur le gouvernail de l’État - l’équilibre instable du double pouvoir est remplacé, dans la révolution politique, par un autre équilibre, parfois encore moins stable. La victoire sur " l’anarchie " du double pouvoir constitue, à chaque nouvelle étape, la tâche de la révolution, ou bien de… la contre-révolution.

    La dualité de pouvoirs non seulement ne suppose pas mais, généralement, exclut le partage de l’autorité à parties égales et, en somme, tout équilibre formel des autorités. C’est un fait non constitutionnel, mais révolutionnaire. Il prouve que la rupture de l’équilibre social a déjà démoli la superstructure de l’État. La dualité de pouvoirs se manifeste là où des classes ennemies s’appuient déjà sur des organisations d’État foncièrement incompatibles - l’une périmée, l’autre se formant - qui, à chaque pas, se repoussent entre elles dans le domaine de la direction du pays. La part de pouvoir obtenue dans ces conditions par chacune des classes en lutte est déterminée par le rapport des forces et par les phases de la bataille.

    Par sa nature même, une telle situation ne peut être stable. La société a besoin d’une concentration du pouvoir et, soit dans la classe dominante, soit, pour le cas présent, dans les deux classes qui se partagent la puissance, cherche irrésistiblement cette concentration. Le morcellement du pouvoir n’annonce pas autre chose que la guerre civile. Avant, pourtant, que les classes et les partis en rivalité se décident à cette guerre, surtout s’ils redoutent l’intervention d’une tierce force, ils peuvent se trouver contraints assez longtemps de patienter et même de sanctionner en quelque sorte le système du double pouvoir. Néanmoins, ce dernier explose inévitablement. La guerre civile donne au double pouvoir son expression la plus démonstrative, précisément territoriale : chacun des pouvoirs, ayant créé sa place d’armes retranchée, lutte pour la conquête du reste du territoire, lequel, assez souvent, subit la dualité de pouvoirs sous la forme d’invasions alternatives des deux puissances belligérantes tant que l’une d’elles ne s’est pas définitivement affermie.

    Léon Trotsky, La Révolution russe

  • Le concept de révolution sociale

    Il y a peu de conceptions sur lesquelles il y a eu tant de controverses que de révolution. Cela peut être attribué en partie au fait que rien n’est aussi contraire aux intérêts existants et aux préjugés que ce concept, et en partie au fait que peu de choses sont aussi ambiguës.

    En règle générale, les événements ne peuvent pas être définis aussi clairement que des choses. Ceci est particulièrement vrai des événements sociaux, qui sont extrêmement compliqués, et qui deviennent de plus en plus compliqués à mesure que la société progresse - les formes de coopération de l’humanité se diversifient. Parmi les événements les plus complexes, il y a la Révolution sociale, qui transforme complètement les formes habituelles d’activité associée chez les hommes.

    Il n’est pas étonnant que ce mot, que chacun utilise, mais chacun dans un sens différent, soit parfois utilisé par les mêmes personnes à des moments différents et dans des sens très différents. Certains comprennent par barricades de la Révolution, les incendies de châteaux, les guillotines, les massacres de septembre et une combinaison de toutes sortes de choses affreuses. D’autres voudraient prendre tout ce que le mot voulait dire et l’utiliser dans le sens de grandes, mais imperceptibles et pacifiques transformations de la société, comme par exemple celles qui ont eu lieu à la suite de la découverte de l’Amérique ou de l’invention de la machine à vapeur. Entre ces deux définitions, il existe de nombreux degrés de signification.

    Marx, dans son introduction à la Critique de l’économie politique, définit la révolution sociale comme une transformation plus ou moins rapide des fondements de la superstructure juridique et politique de la société résultant d’un changement de ses fondements économiques. Si nous restons proches de cette définition, nous éliminons immédiatement de l’idée de révolution sociale les « changements dans les fondements économiques », comme par exemple ceux qui découlaient de la machine à vapeur ou de la découverte de l’Amérique. Ces altérations sont les causes de la révolution, pas la révolution elle-même.

    Mais je ne souhaite pas me limiter trop strictement à cette définition de la révolution sociale. Il y a un sens encore plus étroit dans lequel nous pouvons l’utiliser. Dans ce cas, cela ne signifie pas non plus la transformation de la superstructure juridique et politique de la société, mais seulement une forme ou une méthode particulière de transformation.

    Tous les socialistes aspirent à la révolution sociale au sens large, et pourtant il y a des socialistes qui nient la révolution et qui ne pourraient transformer leur société que par la réforme. Ils opposent la révolution sociale à la réforme sociale. C’est ce contraste dont nous discutons aujourd’hui dans nos rangs. Je souhaite ici considérer la révolution sociale au sens étroit d’une méthode particulière de transformation sociale.

    Le contraste entre réforme et révolution ne consiste pas dans l’application de la force dans un cas et non dans l’autre. Toute mesure juridique et politique est une mesure de force qui est exécutée par la force de l’État. Aucune forme particulière d’application de la force, comme par exemple les combats de rue ou les exécutions, ne constitue l’essentiel de la révolution contrairement à la réforme. Celles-ci résultent de circonstances particulières, ne sont pas nécessairement liées aux révolutions et peuvent facilement accompagner les mouvements de réforme. La constitution des délégués du tiers état à l’Assemblée nationale de France, le 17 juin 1789, était un acte éminemment révolutionnaire sans recours apparent à la force. Cette même France avait au contraire, en 1774 et 1775, de grandes insurrections dans le seul et unique objectif de modifier le taux de la taxe sur le pain afin de mettre un terme à la hausse du prix du pain.

    La référence aux combats de rue et aux exécutions en tant que caractéristiques des révolutions est cependant un indice de la source à partir de laquelle nous pouvons obtenir d’importants enseignements sur l’essentiel de la révolution. La grande transformation qui a commencé mal en France en 1789 est devenue le type de révolution classique. C’est celui auquel on pense habituellement quand on parle de révolution. De là, nous pouvons mieux étudier l’essentiel de la révolution et le contraste entre celle-ci et la réforme. Cette révolution a été précédée par une série d’efforts de réforme, parmi lesquels les plus connus sont ceux de Turgot. Ces tentatives visaient souvent les mêmes choses que celles menées par la révolution. Qu’est-ce qui distingue les réformes de Turgot des mesures correspondantes de la révolution ? Entre les deux, se trouve la conquête du pouvoir politique par une nouvelle classe, et c’est là que réside la différence essentielle entre révolution et réforme. Les mesures qui visent à adapter la superstructure juridique et politique de la société, à des conditions économiques changeantes, sont des réformes si elles découlent de la classe qui est le dirigeant politique et économique de la société. Ce sont des réformes, qu’elles soient données librement ou obtenues par la pression de la classe de sujets, ou conquises par le pouvoir des circonstances. Au contraire, ces mesures sont le résultat de la révolution si elles proviennent de la classe opprimée économiquement et politiquement, qui a conquis le pouvoir politique et qui doit, dans son propre intérêt, transformer plus ou moins rapidement la superstructure politique et juridique et créer nouvelles formes de coopération sociale.

    La conquête du pouvoir gouvernemental par une classe jusque-là opprimée, autrement dit une révolution politique, est donc la caractéristique essentielle de la révolution sociale dans ce sens étroit, à la différence de la réforme sociale. Ceux qui répudient la révolution politique comme principal moyen de transformation sociale ou souhaitent limiter celle-ci aux mesures accordées par la classe dirigeante sont des réformateurs sociaux, même si leurs idées sociales peuvent contrarier les formes sociales existantes. Au contraire, quiconque est un révolutionnaire qui cherche à conquérir le pouvoir politique pour une classe jusque-là opprimée, ne perd pas ce caractère s’il prépare et hâte cette conquête par des réformes sociales arrachées aux classes dirigeantes. Ce n’est pas la poursuite des réformes sociales mais le confinement explicite de celles-ci qui distingue le réformateur social du socialiste révolutionnaire. D’autre part, une révolution politique ne peut devenir une révolution sociale que si elle procède d’une classe jusqu’alors socialement opprimée. Une telle classe est obligée d’achever son émancipation politique par son émancipation sociale car sa position sociale antérieure est en antagonisme irréconciliable avec sa domination politique. Une scission dans les rangs des classes dirigeantes, même si elle devait revêtir la forme violente de la guerre civile, n’est pas une révolution sociale. Dans les pages suivantes, nous ne discuterons que de la révolution sociale au sens défini ici.

    Une réforme sociale peut très bien être conforme aux intérêts de la classe dirigeante. Pour le moment, leur domination sociale reste intacte ou, dans certaines circonstances, peut même la renforcer. La révolution sociale, au contraire, est dès le départ incompatible avec les intérêts de la classe dirigeante, puisqu’elle signifie en toutes circonstances l’annihilation de son pouvoir. Il n’est pas étonnant que la classe dirigeante actuelle diffuse et stigmatise continuellement la révolution parce qu’elle croit que cela menace leur position. Ils opposent l’idée de révolution sociale à celle de réforme sociale, qu’ils louent jusqu’au ciel, très souvent même sans que cela ne devienne jamais un fait terrestre. Les arguments contre la révolution sont dérivés des formes de pensée dominantes actuelles. Aussi longtemps que le christianisme dominait l’esprit des hommes, l’idée de révolution était rejetée en tant que révolte du péché contre une autorité divinement constituée. Il était facile de trouver des preuves de cela dans le Nouveau Testament, depuis celui de l’Empire romain, à une époque où chaque révolte contre le pouvoir au pouvoir paraissait sans espoir et où toute vie politique indépendante avait cessé d’exister. Certes, les classes révolutionnaires ont répondu par des citations de l’Ancien Testament, dans lesquelles vivait encore une grande partie de l’esprit d’une démocratie pastorale primitive. Une fois que la pensée judiciaire a supplanté la théologie, une révolution a été définie comme une rupture violente avec l’ordre juridique existant. Personne, cependant, ne pouvait avoir droit à la destruction de droits, un droit de révolution était une absurdité et la révolution était dans tous les cas un crime. Mais les représentants de la classe aspirante se sont opposés au droit existant, descendu historiquement, pour lequel ils s’étaient battus, en le représentant comme une loi éternelle de la nature et de la raison et un droit inaliénable de l’humanité. La reconquête de ces derniers droits, qui ne pouvait manifestement être perdue que par une violation des droits, était elle-même impossible sans une violation des droits, même s’ils résultaient de la révolution.

    Karl Kautsky, "La révolution sociale"

  • « Une véritable révolution n’est possible que dans les périodes où ces deux facteurs - les forces productives modernes et les formes de production bourgeoises - entrent en conflit les unes avec les autres. »

    Les Luttes de classes en France (1850) de Karl Marx

  • « La révolution n’apparaît, aux yeux d’un conservateur, comme une folie collective que parce qu’elle pousse aux dernières extrémités la démence « normale » des antagonismes sociaux.
    C’est ainsi que des gens refusent de se reconnaître dans une audacieuse caricature. Cependant, toute l’évolution moderne aggrave, tend, aiguise les antagonismes, les rend intolérables et, par conséquent, prépare une situation dans laquelle l’immense majorité « perd la tête ».
    Mais, en de pareils cas, c’est la folle majorité qui applique la camisole de force à la sage minorité. Et c’est ainsi que l’histoire peut avancer. Le chaos d’une révolution n’est pas du tout celui d’un tremblement de terre ou d’une inondation. Dans le désordre révolutionnaire commence immédiatement à se former un nouvel ordre ; les gens et les idées se répartissent naturellement sur de nouveaux axes. La révolution ne paraît être une absolue folie qu’à ceux qu’elle balaie et renverse. Pour nous, la révolution a été l’élément natal, quoique fort agité. »

    1905, Léon Trotsky

  • "CONDITIONS DE LA FUTURE REVOLUTION

    1. IL NE SUFFIT PAS QUE CEUX D’EN BAS NE VEUILLENT PLUS NI QUE CEUX D’EN HAUT NE PUISSENT PLUS, IL FAUT AUSSI QUE CEUX DU MILIEU NE SOIENT PLUS COMPLICES DE CEUX D’EN HAUT.

    2. L’ETAT BOURGEOIS DOIT ETRE RENVERSE PAR UNE ACTION PARALYSANTE DU PROLETARIAT, EN UNE DUREE NON DETERMINEE, A LA SUITE DE GREVES MASSIVES ASPHYXIANT COMPLETEMENT L’ECONOMIE BOURGEOISE ET PAR LA PRISE D’ARMES (LA NOTION D’INSURRECTION A DES ALLURES DE WESTERN INADEQUAT AU BOULEVERSEMENT, ENCORE VIOLENT, NECESSAIREMENT PLUS VASTE ET ETENDU DANS LE TEMPS QU’UNE SIMPLE PRISE DU PALAIS D’HIVER).

    3. LE DEMI-ETAT TEMPORAIRE , SIMPLE BUREAU DE STATISTIQUES, EST SOUS LE CONTROLE ARME DES CONSEILS OUVRIERS. DISSOLUTION DES CORPS ARMES MERCENAIRES DE L’ANCIEN REGIME. SYNDICATS ET PARTIS POLITIQUES BOURGEOIS SONT INTERDITS.

    4. MESURES ECONOMIQUES D’AIDE AUX PLUS DEFAVORISES RAPIDEMENT MISES EN PLACE ET REPARTITION SELON LES BESOINS VITAUX ET HUMAINS POUR EVITER TOUTE GUERRE CIVILE.

    5. SUPPRESSION DE TOUTES LES HIERARCHIES ET DES DIVERS SYSTEMES DE RECOMPENSE, QUI FAVORISENT LA COMPETITION MARCHANDE ET L’ARRIVISME.

    6. LA PETITE BOURGEOISIE N’OCCUPE PAS LA PLACE DIRIGEANTE DE LA REVOLUTION, LES PROLETAIRES DOIVENT VEILLER A RESTER MAJORITAIRES DANS LES ORGANES DE DECISION.

    7. AUCUN PARTI NE PEUT S’ARROGER DE DECIDER A LA PLACE DES ORGANISMES DE MASSE DU PROLETARIAT.

    8. LA REVOLUTION EST UN APPEL PERMANENT A LA RESPONSABILITE DU PROLETARIAT DE TOUS LES PAYS, IL N’Y A DONC NI GUERRE DEFENSIVE NI SOIT DISANT "GUERRE REVOLUTIONNAIRE" A MENER.

    9. LES DESACCORDS ENTRE FRACTIONS DU PROLETARIAT OU FACE AUX COUCHES MECONTENTES DES CLASSES MOYENNES NE PEUVENT EN AUCUN CAS SE REGLER PAR UNE VIOLENCE ETATIQUE OU MILITAIRE.
    "CONDITIONS DE LA FUTURE REVOLUTION

    1. IL NE SUFFIT PAS QUE CEUX D’EN BAS NE VEUILLENT PLUS NI QUE CEUX D’EN HAUT NE PUISSENT PLUS, IL FAUT AUSSI QUE CEUX DU MILIEU NE SOIENT PLUS COMPLICES DE CEUX D’EN HAUT.

    2. L’ETAT BOURGEOIS DOIT ETRE RENVERSE PAR UNE ACTION PARALYSANTE DU PROLETARIAT, EN UNE DUREE NON DETERMINEE, A LA SUITE DE GREVES MASSIVES ASPHYXIANT COMPLETEMENT L’ECONOMIE BOURGEOISE ET PAR LA PRISE D’ARMES (LA NOTION D’INSURRECTION A DES ALLURES DE WESTERN INADEQUAT AU BOULEVERSEMENT, ENCORE VIOLENT, NECESSAIREMENT PLUS VASTE ET ETENDU DANS LE TEMPS QU’UNE SIMPLE PRISE DU PALAIS D’HIVER).

    3. LE DEMI-ETAT TEMPORAIRE , SIMPLE BUREAU DE STATISTIQUES, EST SOUS LE CONTROLE ARME DES CONSEILS OUVRIERS. DISSOLUTION DES CORPS ARMES MERCENAIRES DE L’ANCIEN REGIME. SYNDICATS ET PARTIS POLITIQUES BOURGEOIS SONT INTERDITS.

    4. MESURES ECONOMIQUES D’AIDE AUX PLUS DEFAVORISES RAPIDEMENT MISES EN PLACE ET REPARTITION SELON LES BESOINS VITAUX ET HUMAINS POUR EVITER TOUTE GUERRE CIVILE.

    5. SUPPRESSION DE TOUTES LES HIERARCHIES ET DES DIVERS SYSTEMES DE RECOMPENSE, QUI FAVORISENT LA COMPETITION MARCHANDE ET L’ARRIVISME.

    6. LA PETITE BOURGEOISIE N’OCCUPE PAS LA PLACE DIRIGEANTE DE LA REVOLUTION, LES PROLETAIRES DOIVENT VEILLER A RESTER MAJORITAIRES DANS LES ORGANES DE DECISION.

    7. AUCUN PARTI NE PEUT S’ARROGER DE DECIDER A LA PLACE DES ORGANISMES DE MASSE DU PROLETARIAT.

    8. LA REVOLUTION EST UN APPEL PERMANENT A LA RESPONSABILITE DU PROLETARIAT DE TOUS LES PAYS, IL N’Y A DONC NI GUERRE DEFENSIVE NI SOIT DISANT "GUERRE REVOLUTIONNAIRE" A MENER.

    9. LES DESACCORDS ENTRE FRACTIONS DU PROLETARIAT OU FACE AUX COUCHES MECONTENTES DES CLASSES MOYENNES NE PEUVENT EN AUCUN CAS SE REGLER PAR UNE VIOLENCE ETATIQUE OU MILITAIRE.

    10. LE BUT PERMANENT DE LA PERIODE DE TRANSITION EST DE MODIFIER RADICALEMENT LE MODE DE PRODUCTION ET DE DISTRIBUTION AFIN DE PARVENIR A L’EMANCIPATION DE L’HUMANITE, DITE PHASE DEUX DU COMMUNISME."

    JEAN-LOUIS ROCHE

    10. LE BUT PERMANENT DE LA PERIODE DE TRANSITION EST DE MODIFIER RADICALEMENT LE MODE DE PRODUCTION ET DE DISTRIBUTION AFIN DE PARVENIR A L’EMANCIPATION DE L’HUMANITE, DITE PHASE DEUX DU COMMUNISME."

    JEAN-LOUIS ROCHE

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