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Faut-il accepter des sacrifices du fait de la crise ?

mercredi 18 août 2010

Faut-il accepter des sacrifices du fait de la crise ?

Nos camarades, ouvriers de General Motors, ont, nous dit-on, accepté des sacrifices pour conserver leurs emplois… Il y a dans cette déclaration plus de mensonges que de mots !

Tout d’abord, il convient de rappeler que cette situation est le produit d’un chantage qui ne concerne pas seulement les travailleurs de General Motors et que, s’ils se retrouvent seuls à y faire face, ce n’est pas l’effet d’un hasard mais de la politique des centrales syndicales, les mêmes qui ont organisé le vote pour accepter les sacrifices… Mais aussi, la CGT qui refusait ce vote et refusait ce chantage. Car cette centrale, elle aussi, a prétendu en faire une affaire spécifiquement General Motors, comme si toute la classe ouvrière n’était pas aujourd’hui sous le coup du même chantage…

Ces centrales prétendent qu’il faut lutter pour négocier avec les patrons et l’Etat, secteur par secteur, entreprise ou nationalement les sacrifices.

Ils peuvent bien dénoncer plus ou moins les politiques patronales, localement comme nationalement, jamais ils ne dressent une perspective permettant d’organiser la riposte, permettant aux travailleurs de mesurer les enjeux, de comprendre les rapports de force, ni même de comprendre le pourquoi des politiques patronales.

Que l’on parle de Genral Motors ou de Continental, de Caterpillar ou d’autres entreprises qui ont fermé ou menacent de le faire, qui licencient ou qui menacent de le faire si on n’accepte pas de baisser les salaires, il en va de même.

Rien n’est fait par les centrales syndicales pour donner aux travailleurs les bases d’une compréhension des visées patronales. Ils pleurent seulement, déclarent que l’Etat devrait les aider, que les patrons devraient tenir les engagements pris lorsqu’ils avaient négocié la fois précédente, puis recommencent à négocier.

Nous n’avons pas besoin de négociateurs, d’intermédiaires, d’avocats pour décider à notre place de ce que nous voulons.

Nous avons besoin de nous parler, entre travailleurs, de nous organiser dans ce but, en comités, en assemblées locales ou générales,d ’échanger nos avis, de prendre nos décisions et de les faire appliquer, au besoin d’élire des délégués, qu’ils soient ou pas des délégués dans le cadre institutionnel des élections professionnelles voulues et organisées par l’Etat et les patrons.

Si l’exemple de General Motors démontre quelque chose, c’est bien qu’il n’y a pas de salut à rechercher dans des leaders syndicaux plus à gauche que d’autres. Ceux de la CGT ont affirmé qu’ils n’allaient pas signer, refusant le chantage, mais ont fini par signer un accord avec la direction. Mais ils se sont bien gardé d’expliquer aux travailleurs pourquoi leur direction nationale les poussait à signer et comment ils pouvaient s’organiser eux-mêmes pour refuser le diktat des bureaucraties, de l’Etat et des patrons. Et encore moins combien ils seraient alors les plus forts...

Au delà, il faut rappeler que c’est un mensonge de faire croire que l’on peut refuser les sacrifices, usine par usine, secteur par secteur, et même pays par pays. C’est un mensonge de prétendre qu’un syndicat est en état de refuser les sacrifices parce que le seul moyen de les refuser, c’est d’en finir avec le système d’exploitation et aucune centrale ne se propose un tel programme...

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