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Développement du terrorisme ou sous-produit de la crise du capitalisme ?

jeudi 2 septembre 2010, par Robert Paris

Le terrorisme n’est pas un adversaire extérieur à la domination de la bourgeoisie mais le produit, dans des conditions instables, de la politique de la grande et de la petite bourgeoisie comme de la bourgeoisie impérialiste.

Le terrorisme, c’est un thème abordé tous les jours dans les média dans le sens où les gouvernants affirment que les peuples sont attaqués par des relativement petits groupes de bandits qui ne sont pas des armées d’états et qui voudraient démolir le « monde libre » qui serait le nôtre. Il s’agit bien entendu d’Al Qaida et autres groupes comme le Hamas ou le Hezbollah, du moins dans l’interprétation de la situation mondiale donnée par l’impérialisme qui n’est évidemment pas la nôtre.

L’autre point de vue consiste à penser que le développement de ce terrorisme (et aussi du contre-terrorisme d’Etat où de la terreur contre les peuples justifiée par la soi-disant lutte contre les groupes armés) est une manière pour les classes dirigeantes de gérer un monde instable.

Et c’est aussi cette instabilité et cette crise de la domination capitaliste sur le monde qui explique que de telles forces utilisant le terrorisme soient apparues et aient trouvé un terreau pour se développer ainsi que des idéologies pour les créditer. C’est un témoignage de la chute des illusions sur le développement démocratique du capitalisme dans certains milieux sociaux et dans certains pays. En même temps, ce développement est le produit de l’offensive idéologique des classes dirigeantes du monde contre la perspective offerte face à la crise de la société bourgeoise par les forces prolétariennes internationales.

Mais, tout d’abord, qu’en est-il de la menace représentée par Al Qaïda ? Il convient de constater que l’on assiste là à une explication unique de mouvements qui se déroulent dans le monde entier et qui n’ont pas nécessairement de rapport. Ainsi, parle d’Al Qaïda à propos de la guerre d’Irak est un contresens volontaire des classes dirigeantes américaines et européennes. D’autre part, s’il y a un terrorisme (et surtout un contre-terrorisme) dans la région du Caucase (Tchétchénie notamment) et le même phénomène au Xin Kiang, avec en face la Russie dans un cas et la Chine dans l’autre, cela n’a bie netendu rien à voir avec Al Qaïda. Personne ne le prétend. Par contre ces deux puissances affirment que leur intervention fait partie de la lutte mondiale contre le terrorisme, un bon prétexte pour écraser des peuples.

Il est à remarquer que les gouvernants et la presse accuse souvent les révolutionnaires de manichéisme et de développement d’une "thèse du complot", alors que ce sont les mêmes qui ont diffusé la thèse du complot d’Al-Qaïda au Moyen Orient, en Extrême orient, au Maghreb et en Afrique... L’explication qui en est donnée est quasi exclusivement idéologique : une prétendue dérive de l’Islam.

Comme par hard, ce nouvel "ennemi numéro un" du "monde libre" est apparu juste au moment où l’impérialisme a choisi d’en finir avec la politique de division en deux blocs, est et ouest, que l’on a appelé "chute du mur de Berlin". Il fallait donc édifier un nouveau mur, inventer une nouvelle division afin de camoufler la montée des tensions sociales liées à la crise du capitalisme, pour cacher la lutte des classes et les perspectives prolétariennes. Cela a été fait avec un certain succès...

Il faut rappeler à quel point le mythe d’un stalinisme conquérant combattant le capitalisme s’est avéré un mensonge et un épouvantail à moineaux... Et comme il a été facile à l’impérialisme de tourner la page sans résistance, dès qu’elle l’a voulu. On remarquera aussi à quel point la domination du parti unique stalinien maintenue en Chine ne gène nullement l’impérialisme qui lui reconnait une grande capacité à tromper et à combattre les masses ouvrières chinoises et qui ne rechigne nullement à y développer un nouvel impérialisme, du moment que cela donne au système un ballon d’oxygène momentané. Il faut aussi remarquer que la Chine était le pays du monde stalinien qui s’est davantage retrouvé en guerre avec les USA (guerre de Corée) et pourtant la Chine a choisi, à la fin de la guerre américaine au Vietnam de prendre le relais des USA contre les vietnamiens, peu avant d’être reconnue par les USA et voir commencer l’ère idyllique de relations avec le monde impérialiste.

Nous ne savons pas d’où est sortie le groupe qui a envoyé ses avions sur le world trade center en 2001. Mais il est certain que les USA n’avaient pas attendu cette attaque pour mener une guerre en Irak et pour penser qu’il fallait cela pour unir le fameux monde libre... au nom cette fois de la défense du Koweït. la deuxième attaque contre l’Irak allait, cette fois, prendre pour prétexte Al-Qaïda. Deux guerres qui se complétaient et suivaient avec des prétextes divers... Les mensonges sont d’ailleurs grossiers en la matière puisque tout le monde reconnait aujourd’hui que Saddam Hussein n’avait rien à voir avec Al-Qaïda et que les USA n’avaient pas un besoin irrépressible de renverser son régime.

Par contre, cette deuxième guerre d’Irak organisée par les USA a alimenté le terrorisme dans des proportions phénoménales et lui a donné aussi son crédit de soi-disant force anti-impérialiste. Ce n’est pas une erreur ou un crime du seul Bush, mais une politique de l’impérialisme. L’échec en Irak qui vient d’être reconnu à mots couverts par Obama ne signifie nullement un changement de politique de l’impérialisme US. Non seulement le retrait militaire américain est factice mais les USA renforcent leur offensive en Afghanistan. Obama utilise exactement les mêmes prétextes que Bush malgré une opposition publique américaine croissante.

Avant d’examiner l’histoire et la signification du "terrorisme islamiste", il convient de rappeler ce qu’est le terrorisme impérialiste et celui, plus généralement, des classes bourgeoises. Car les peuples ont davantage été victimes des forces classiques des Etats, et particulièrement des grandes puissances, que des forces particulières de groupes non étatiques exerçant le terrorisme.

Des peuples entiers ont en effet subi le terrorisme d’état : Irak, Afghanistan, Guatemala, Indonésie, Yougoslavie, Sri Lanka, Algérie, Rwanda, Tchétchénie, etc...

L’islamisme radical n’en a pas toujours été le prétexte puisque ce n’est pas la religion du Guatemala ni de la Colombie. Par contre, les Etats, pour faire un bain de sang dans la population, se sont toujours cachés derrière une position soi-disant défensive : ils étaient prétendument attaqués par des forces armées terroristes.

Les exemples de l’Algérie, de la Yougoslavie ou du Rwanda montre à quel point il s’agit bien d’un prétexte pour s’attaquer à un peuple travailleur qui apparaît comme une menace sociale dangereuse pour les classes dirigeantes

La suite ...

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