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Editorial 11-10-2010 - Retraites : pour lutter et pour gagner

vendredi 8 octobre 2010, par Robert Paris

L’attaque contre les retraites et la "riposte" syndicale

Nouvelle attaque sur les retraites en 2013

Face aux 67 ans du gouvernement, préparons… 68 !

Les journées d’action n’ont pas permis de faire reculer le gouvernement. Pourtant, il est évident que la casse des retraites révolte le plus grand nombre. Faire travailler plus longtemps les salariés, c’est augmenter le nombre de chômeurs, c’est faire payer aux travailleurs les frais d’une crise que les capitalistes ne veulent pas payer. Loin de reculer, Fillon a même annoncé qu’il comptait « poursuivre les réformes » jusqu’au départ en retraite à 67 ans comme dans toute l’Europe. Et dans toute l’Europe, les journées d’action ne suffisent pas à faire reculer les gouvernants. La journée très suivie et qui a bloqué l’économie en Espagne n’a rien donné, pas plus que les multiples journées d’action des travailleurs grecs ou que nos journées d’action en 2009 et 2010. Quant à la confiance que l’on peut faire aux dirigeants syndicaux, le lâchage récent de la grève générale d’Afrique du sud en dit long, d’autant qu’elle se place au moment même où les fonctionnaires en grève très massive et dynamique étaient suivis par le secteur privé, notablement celui des mineurs...

Sentant le vent de la colère sociale qui pourrait leur échapper, les centrales adaptent en France leur stratégie. Voyant que le mot d’ordre de journée d’action s’use, elles avancent, là où elles le sentent nécessaire pour garder la main, l’idée de la grève reconductible. Elles bloquent ici un terminal pétrolier, là un port ou une industrie chimique. Comme si on pouvait gagner les uns sans les autres. Nulle part, elles n’unissent dans des assemblées interprofessionnelles les infirmières aux enseignants et aux cheminots, aux dockers et aux métallurgistes. Et aucune centrale n’avance une stratégie nationale offensive. SUD peut être radical en paroles dans certains secteurs, la CGT ici, FO là, mais il n’y a pas de stratégie claire pour mener la lutte à l’échelle générale. Il n’y a aucune unification des moyens d’action mais la prétendue unité syndicale n’unifie même pas les revendications. Il ne sert à rien de s’en plaindre car, de toutes façons, c’est une illusion de penser que quelqu’un pourrait nous remplacer, nous travailleurs, pour décider de la manière de mener la lutte, des buts et des moyens. Même si les centrales étaient capables de diriger une vraie grève générale, ce ne serait nullement suffisant pour atteindre le succès dont les travailleurs ont besoin. Rien n’empêcherait ensuite les centrales de vendre chacune au prix qu’il lui plairait notre victoire, comme elles l’ont fait en 1936 et, à prix encore plus bas, en 1968.

Le nombre de travailleurs en lutte et même la radicalité des moyens et aussi la radicalité des revendications ne sont pas des garanties. Le seul moyen de garantir qu’une vraie lutte d’ampleur se développe, c’est de permettre que les travailleurs soient sûrs qu’ils ne tireront pas les marrons du feu pour des politiciens se préparant à gouverner à la place de Sarkozy mais toujours au service des capitalistes, ou pour des bureaucrates syndicaux prêts à tirer de la lutte des avantages pour leurs centrales comme en 1936, en 1945 ou en 1968.

Quels sont les moyens d’action, quelles sont les revendications, quels sont les perspectives du mouvement à venir, personne n’a à répondre à ces questions à la place de la classe ouvrière organisée en comités, fédérés à l’échelon national, prenant elle-même ses décisions en se mobilisant dans les entreprises et les quartiers, en unissant les travailleurs du privé et du public, les travailleurs avec ou sans papiers, avec ou sans emploi, jeunes et vieux…

Il ne doit pas être question d’accepter les limites que mettent d’avance les dirigeants syndicaux et socialistes : un respect scandaleux devant les coffres-forts des banques, les intérêts des capitalistes appelés mensongèrement « intérêt du pays ». Il ne doit pas être question de craindre de s’en prendre aux profits des grands patrons. Pour cela, il faut un nouveau mai 68, mais avec partout des comités de travailleurs....

Il n’est pas question de limiter la lutte aux seules retraites. Car accepter les pertes d’emplois, c’est aussi renoncer aux retraites. Accepter qu’un patron comme Alstom supprime 4000 emplois, c’est s’incliner devant la chute des rentrées d’argent des caisses.

Mener la lutte jusqu’au bout exige qu’aucune organisation ne décide à la place des travailleurs organisés en comités de lutte et de grève dans tout le pays et s’unissent aux paysans ruinés, aux artisans menacés, aux chômeurs, aux jeunes futurs sans emploi, à tous ceux que la société capitaliste rejette.

Pas question non plus de limiter notre lutte à des revendications économiques. La classe ouvrière a une politique pour diriger la société et rompre avec la société du profit.

Le seul gage de succès dans nos luttes, c’est de les diriger nous-mêmes !

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