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Editorial 21-10-2010 - Où mène la stratégie d’usure ... de l’énergie des salariés et des jeunes en colère ? A la défaite !

jeudi 21 octobre 2010, par Robert Paris

Où mène la stratégie d’usure ... de l’énergie des salariés et des jeunes en colère ? A la défaite !

Les centrales syndicales, grands stratèges de la défaite

Les centrales syndicales et partis de gauche (même extrême) tiennent tous le même discours, voulant nous faire croire qu’en continuant la même stratégie, il suffit d’être nombreux, il suffit de tenir, il suffit de bloquer plus et plus longtemps : les terminaux pétroliers ou les aéroports ou les routes. Mais c’est faux !

Et d’abord la détermination des centrales est factice. Elles ont ensemble montré à nos adversaires qu’elles ne comptaient pas du tout les mettre en cause sur le fond. Par exemple, en tenant aux salariés le discours selon lequel il fallait se mobiliser sans trop en payer les conséquences : pas d’appel à la grève générale dans le secteur privé. Au contraire, elles ont affirmé qu’il suffisait de se manifester nombreux et de mener la lutte des chiffres du nombre de manifestants. Mais elles n’ont pas fait que cela pour dégonfler la lutte. On a pu entendre Le Reste, dirigeant de la CGT cheminots, se répandant sur les ondes pour dire qu’il comprenait que les cheminots soient fatigués par la grève et qu’il fallait recourir à la grève de 59 minutes qui ne coûte que une heure sur la paie.

On a entendu les leaders syndicaux expliquer que les travailleurs devaient ménager leurs forces et seulement tenir pour des journées d’action et que cela devait suffire pour contraindre Sarkozy à négocier. Mais que veut dire cette demande de négocier ? Pour des centrales qui prétendent en même temps que les soixante ans ne sont pas négociables et un gouvernement qui affirme que 62 ans ne sont pas négociables ? Eh bien cet appel à négocier, propre à toutes les centrales de l’intersyndicale, est un message clair pour les classes dirigeantes : elles ne veulent nullement mener la lutte à une attaque contre nos vrais adversaires.

Les centrales syndicales ont accompagné le mouvement pour ne pas se laisser déborder mais elles n’ont fait qu’user l’énergie et la colère des travailleurs au lieu de développer une perspective permettant de gagner.

L’adversaire, c’est la classe capitaliste !

Et le premier point sur lequel elles ont pesé sans que les travailleurs mobilisés ne relèvent la tromperie, c’est en donnant comme seul adversaire Sarkozy alors que le donneur d’ordre est directement le grand patronat. C’est pourtant ce dernier qu’il fallait attaquer et dénoncer. C’est lui qui va bénéficier de l’argent économisé sur notre dos. C’est lui qui profitera des retraites privées par capitalisation. C’est lui qui a besoin que la classe ouvrière soit découragée de lutter afin de mener de nouvelles attaques comme le font actuellement les gouvernants européens, grecs comme anglais ou espagnols. Sarkozy n’est pas le seul à attaquer les travailleurs. L’attaque est générale et liée à la crise du capitalisme et pas aux lubies d’un seul président. L’attaque ne va pas s’arrêter aux retraites. Si nous perdons, le gouvernement des capitalistes continuera dans d’autres domaines à attaquer les emplois, publics et privés, les salaires, les contrats de travail, la sécu, la santé, les services publics,… Et ces attaques n’auront pas d’autre fin que celle que nous, travailleurs, sauront y mettre. C’est cela l’enjeu réel de la situation : c’est ou nous ou les grands capitalistes. Sarkozy n’est qu’un pion dans ce jeu, un pion qui peut sauter sans que cela change grand-chose. Présenter Sarkozy comme le seul bouchon de la situation, à faire sauter en priorité, ne sert que des politiciens intéressés par le poste mais qui ne visent qu’à le remplacer à la tête d’un Etat au service du grand capital. Et qui le reste que ce soient l’UMP ou le PS qui gouverne.

Une attaque qui en prépare d’autres...

L’attaque contre les retraites et les autres acquis des salariés a lieu au niveau de toute l’Europe et même du monde. Elle est liée à l’effondrement du système mondial. Notre lutte, pour être efficace, se doit aussi de répondre à cette échelle. Il fallait que la mobilisation en France fasse peur aux classes dirigeantes du monde. Et, pour cela, que les travailleurs français s’adressent publiquement aux travailleurs espagnols, anglais, islandais ou américains. Nous sommes une seule et même classe, la plus grande force sociale sur cette planète. Mettons cette force en ordre de bataille en construisant partout nos organisations de lutte : comités, collectifs, coordinations, assemblées nationales du peuple travailleur. L’action n’a de prix que si elle découle de l’organisation des travailleurs et du développement d’une conscience des perspectives de la société. Là, et là seulement, les classes dirigeantes peuvent craindre la situation sociale. Pour le moment, ces classes dirigeantes ont beaucoup plus à perdre si Sarkozy recule que si les aéroports ou les terminaux pétroliers, ou les transports sont bloqués.

S’organiser en tant que classe pour s’en prendre au pouvoir du capital sur toute la société

S’en tenir au seul problème des retraites est aussi un piège. On voit bien, par exemple, que les jeunes sont dans la rue sur la question de l’emploi. Nous aussi nous avons besoin de lutter pour l’emploi, pour les salaires, pour les services publics. Il s’agit d’une seule et même lutte contre le capital.

Préparer l’avenir, c’est nous réunir dans nos entreprises et nos quartiers pour débattre de l’état de la société et des moyens d’y faire face. Et cela sans attendre les nouvelles attaques de la crise. C’est débattre aussi de nos revendications, de nos objectifs et de nos moyens d’action. C’est non seulement nous lier entre travailleurs du public et du privé mais également chercher les moyens de nous lier, par un programme s’adressant à eux, aux paysans pauvres, aux petits pêcheurs, aux petits épargnants, aux retraités, aux jeunes, à tous ceux qui, dans les milieux populaires, sont ou vont être frappés par la crise. Pour leur dire, bien entendu, que nous sommes de leur côté dans la crise et qu’ils n’ont pas besoin de se tourner, pour se défendre, du côté des gros paysans, des grandes exploitations et des capitalistes qui ne craindront jamais de les couler. Et surtout pour leur montrer qu’ils n’ont aucune raison de se détourner de la classe ouvrière qui leur est présentée comme égoïste et corporatiste. Le gouvernement n’a eu de cesse de tenir ce discours à propos des cheminots ou des enseignants-chercheurs et des fonctionnaires en général. Cela a été le cas sur la question des retraites où il présente ses attaques comme une égalisation entre privé et public pour mieux diviser… Les salariés sont souvent présentés comme des privilégiés aux classes moyennes et, si la crise s’aggrave, celles-ci vont être gravement ponctionnées et les travailleurs présentés comme la cause de ces sacrifices. Non, ceux qui sont privilégiés, ce sont les capitalistes qui gagnent des millions par mois, les banques qui jouent des milliards par jour, sans parler des hauts fonctionnaires du gouvernement qui se servent au passage…

Si ces partis et ces syndicats sont en train, par leur stratégie, de gagner du crédit en faisant croire qu’ils mènent la lutte comme elle le devrait, les travailleurs peuvent perdre le leur en tant que force sociale. Et, en période de crise du système capitaliste, cela peut avoir des conséquences catastrophiques ! les classes moyennes qui vont être paupérisées pourront se jeter dans les bras de nouveaux "sauveurs"...

L’enjeu c’est la vie sociale tout entière. C’est Capital contre Travail. Et pas gauche contre droite. Pas non plus ceux qui veulent réformer et négocier contre ceux qui veulent imposer sans discuter… Discuter, c’est assembler les poules autour du renard qui veut les manger ! C’est l’avenir de la société humaine qui est en cause… C’est socialisme contre barbarie. Les classes dirigeantes ne s’arrêteront pas à un ou deux sacrifices pour les salariés. La crise mondiale de 1929 a montré qu’elles sont prêtes à jeter les peuples dans la barbarie guerrière et fasciste, parce que, si elles ne le faisaient pas, leur pouvoir sur toute la société serait menacé. Certes, aujourd’hui, les travailleurs ne se voient pas renverser le grand capital. Eh bien, c’est seulement si les travailleurs commençaient à en menacer qu’ils pourraient se faire respecter et faire reculer leurs adversaires.

Ce qu’il faut frapper, ce n’est pas l’approvisionnement en pétrole, mais le droit au pouvoir du grand capital !}

NE PAS SÉPARER LA LUTTE DES RETRAITES DE CELLE DES ENTREPRISES QUI LICENCIENT

NE PLUS LAISSER LES CENTRALES SYNDICALES PARTICIPER A DES NÉGOCIATIONS DE TROMPERIE

NE PAS DIVISER SALARIES FRANÇAIS ET ÉTRANGERS, AVEC OU SANS PAPIERS

S’EN PRENDRE A NOTRE VRAI ENNEMI : LE GRAND CAPITAL

UNISSONS-NOUS AUX TRAVAILLEURS DU MONDE...

ET, SURTOUT, ORGANISONS NOUS NOUS-MÊMES !!!

Portfolio

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