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Le mouvement noir aux USA

mardi 2 novembre 2010

Messages

  • L’Etat américain essaie de reculer doucement à Ferguson tout en condamnant les tirs contre les flics et les manifestants. Hypocrisie pure !

    Dans un rapport publié mercredi, le département de la Justice accuse la police et les instances judiciaires locales de pratiques discriminatoires.

    « Les services de police de Ferguson, en accord avec la municipalité ont considéré les embouteillages, les arrestations, les contraventions comme des sources de revenus contre l’intérêt général et ont fait systématiquement preuve de partialité à l’encontre des Afro-Américains de cette ville qui ont été harcelés, maltraités, agressés, insultés et mis à l’amende », s’est indigné le président des États-Unis lors d’une visite à Columbia, en Caroline du Sud.

    Eric Holder, ministre de Justice, a quant à lui annoncé que le démantèlement de la police locale n’était pas exclu. « Nous sommes prêts à recourir à tous les pouvoirs dont nous disposons [...] pour faire en sorte que la situation change là-bas. Cela peut signifier aussi bien coopérer avec eux que mettre sur pied une structure totalement nouvelle », a-t-il averti vendredi.

    Michael Brown, un jeune de 18 ans qui n’était pas armé, a été tué le 9 août dernier dans cette banlieue de Saint Louis par Darren Wilson. Un grand jury a décidé de ne pas poursuivre le policier et une enquête a ensuite été diligentée au niveau fédéral.
    Le département américain de la Justice n’a finalement pas retenu de charges contre Wilson, mais a estimé que des réformes de fond étaient nécessaires au sein de la police de Ferguson et du système judiciaire local, en raison des préjugés raciaux de certains de leurs employés. Barack Obama s’est dit en accord avec cette décision.

  • Des milliers de travailleurs et d’étudiants ont manifesté à Baltimore mercredi, bravant la répression militaro-policière dans cette ville de 622.000 habitants.

    Les manifestations de solidarité, dont certaines pour exiger le retrait de la Garde nationale de Baltimore, se sont étendues à New York, Milwaukee, Minneapolis et Washington, DC.
    La colère populaire a été déclenchée par le meurtre par la police d’un homme de 25 ans Freddie Gray, mais les manifestations ont des causes sociales plus profondes.
    En plus de la violence de la police, les jeunes en colère dans les rues de Baltimore dénoncent la détérioration des écoles, la pauvreté, les emplois de misère et le gouffre social qui a produit « deux Baltimores », l’une pour les riches et les puissants, l’autre pour les pauvres. Ils se plaignent de l’indifférence de l’establishment politique de la ville depuis longtemps dominé par des politiciens Afro-américains corrompus du Parti démocrate.
    Alors que les tensions de classe qui caractérisent la société américaine refont surface, la classe dirigeante y répond par la violence et la répression.

    Le gouverneur républicain du Maryland, Larry Hogan, et la maire démocrate de Baltimore, Stephanie Rawlings-Blake, en étroite consultation avec le président Obama, ont utilisé des cas de pillages s’étant produits dans la nuit de lundi pour déclarer l’état d’urgence, déployer la Garde nationale dans la ville, y compris devant les écoles, et imposer un couvre-feu entre 22 heures et 5 heures du matin.

    Des véhicules militaires surveillent étroitement les manifestations, et des hélicoptères de police survolent la ville. Entre-temps, la police a réprimé des manifestations de solidarité impliquant quelque 300 manifestants mardi soir à Ferguson, Missouri. Cette banlieue de St. Louis a connu une répression policière militarisée des manifestations qui avaient suivi l’assassinat par la police de Michael Brown, un jeune homme de 18 ans.

    Les autorités et les médias cherchent à conditionner la population à accepter sans broncher des mesures d’Etat policier et la suspension des droits démocratiques.

    Le gouverneur Hogan a déclaré mercredi que la Garde nationale resterait « jusqu’à ce que la violence cesse », ajoutant qu’il y avait encore « de l’hostilité, de la colère et des gens qui veulent faire des ennuis et ne veulent pas s’en aller en paix ». Le couvre-feu resterait en vigueur, a-t-il dit, même si les autorités « permettraient » des manifestations.

  • Albert Woodfox, militant des Black Panthers, a été libéré après 43 ans en isolement.
    43 ans de détention. A son entrée en prison, Neil Armstrong venait à peine de poser le pied sur la Lune et les Rolling Stones entamaient leur tournée triomphale. Depuis, il n’a connu qu’une seule chose, sa cellule. Confiné en isolement depuis 1972, Albert Woodfox vient d’obtenir sa libération auprès d’un juge fédéral américain, après 43 ans passés dans la solitude dans sa cellule de la prison d’Angola, en Louisiane, ce qui en fait le prisonnier américain qui a vécu le plus longtemps dans ces conditions de détention.

    40% des détenus sont des Noirs. Sa libération prochaine a donc une résonnance particulière dans ce pays où le taux d’incarcération est parmi les plus élevés du monde (0,9% de la population adulte selon le ministère de la Justice américain) et où la proportion de Noirs emprisonnés frise les 40% de la population carcérale. Elle est surtout l’aboutissement d’un long combat pour Albert Woodfox et les associations qui, comme Amnesty International, l’ont soutenu des années durant.

    La prison d’Angola, pire établissement des Etats-Unis. Albert Woodfox, 68 ans aujourd’hui, avait été incarcéré en 1971 pour un vol à main armée en compagnie de son complice Herman Wallace. En prison, le duo était devenu trio lorsque Robert King, accusé du meurtre de son co-détenu, avait été transféré dans la prison d’Angola. Un nom qui ne doit rien au hasard puisque la prison, connue pour être l’une des pires du pays, est construite sur un ancien champ de coton où les esclaves venus de l’Angola s’épuisaient à la tâche.

    Les "épouses" des matons. Dans les années 70, s’il n’y a plus d’esclavage ni de champ de coton sur le terrain, les conditions de détention sont très dures, et ce particulièrement pour les prisonniers noirs. Face au manque d’effectifs, l’administration pénitentiaire utilise les détenus blancs comme matons pour surveiller leurs compagnons d’infortune afro-américains. Comme l’a raconté Robert King, libéré en 2001, à Europe 1, les derniers arrivés servent d’épouse à ces gardiens improvisés : c’est ainsi que sont pudiquement évoqués les abus sexuels subis par les prisonniers noirs.

    23 heures par jour dans 6m². Mais Albert Woodfox, Robert King et Herman Wallace, membres des Black Panthers et rompus au militantisme et à l’activisme, ne courbent pas l’échine. Ils organisent des réunions avec les nouveaux venus, tentent d’enrayer la machine pénitentiaire et de changer ce système inhumain. Un comportement qui leur vaudra d’être placés à l’isolement : 23 heures par jour dans une cellule de 6m², pas de toilettes et une douche de 10 minutes trois fois par semaine. Motif officiel de ce traitement particulier : les trois hommes ont été condamnés pour la mort d’un garde pendant une révolte de prisonniers en 1972.

  • Encore un noir tué par la police aux USA !!!

    Après Charlotte, la Californie.

    Une manifestation a eu lieu mercredi dans la banlieue de San Diego, au sud-ouest des Etats-Unis, après la mort d’un homme noir non armé tué par la police. Il a été abattu dans la nuit de mardi à mercredi à El Cajon, après que la police eut reçu un appel décrivant un homme au comportement erratique au milieu de la circulation routière.

  • Une jeune fille afro-américaine s’est exprimée devant le Conseil municipal de la ville de Charlotte.

    "Je ne peux pas supporter la façon dont nous sommes traités". À neuf ans, elle a su trouver les mots juste pour toucher son auditoire. Avec cet émouvant discours, Zianna Oliphant a exprimé un ras-le-bol ressenti par toute la communauté noire américaine après la multiplication des violences policières aux États-Unis.

    Le 20 septembre dernier, la ville de Charlotte a été le théâtre d’un nouveau dérapage de la part des forces de l’ordre. Keith Scott, un homme noir qui ne portait pas d’arme a été tué de sang-froid par des policiers. Ce nouveau dérapage a attisé la colère du mouvement "Black lives matter". De nombreuses manifestations ont déjà été organisées dans la ville pour protester contre "le racisme des forces de l’ordre".

  • Aux Etats-Unis, il ne se passe pas une semaine sans qu’un homme noir ne tombe sous les balles de la police. Une manifestation a eu lieu mercredi 28 septembre dans la banlieue de San Diego après la mort d’un homme noir non armé tué par les forces de l’ordre.

    L’homme - qui aurait souffert de troubles mentaux - a été formellement identifié par la police comme Alfred Olango, âgé de 38 ans et résident d’El Cajon, à environ 20 kilomètres de San Diego, en Califonie.

    Alfred Olango a été tué dans la nuit de mardi à mercredi à El Cajon, après que la police eut reçu un appel décrivant un homme au comportement erratique au milieu de la circulation routière.

    Des centaines de manifestants ont défilé mercredi dans le calme à El Cajon, bloquant à un moment un croisement et faisant face à des policiers en tenue anti-émeute.

  • Fred Hampton fut un des « leaders naturels » les plus inspirants issus des Black Panthers. Jeune et doux, il était également un orateur passionné et puissant, instinctif, avec une véritable compréhension des autres. À seulement 21 ans, il était président de la section de l’Illinois et vice-président national du BPP.

    Bien intentionné, mais malavisée, le BPP voulut dompter l’énergie des jeunes en graves difficultés, ainsi la section de Chicago noua une alliance avec le gang des Blackstone Rangers. Après une fusillade sur la rive sud de Chicago, la police annonça une rafle sur les gangs, BPP inclus. Le parti fut infiltré en faisant chanter de petits criminels : « rejoins le BPP et donne-nous des informations, et nous verrons comment réduire les charges contre toi et les peines que tu encours ». Fred Hampton fut tué par la police le 4 décembre 1969 ; le chef de la sécurité de la section de Chicago des Black Panthers était un informateur du FBI.
    Cette funeste nuit de décembre, 14 officiers de police (9 Blancs et 5 Noirs) firent une descente dans l’appartement d’Hampton à 4h du matin. Mark Clark, 17 ans, montait la garde assis dans le salon et fut le premier à être tué. Hampton fut tué dans son sommeil et sa femme enceinte de 8 mois fut également visée, mais elle survécut. Trébuchant hors de la chambre, elle affirme que des coups supplémentaires furent tirés alors qu’Hampton gisait déjà dans une mare de sang ; elle entendit une voix déclarer : « Maintenant, il est bien mort ».

    La police et les autorités mentirent effrontément pour justifier et couvrir cette ignoble exécution. Ils déclarèrent tout d’abord que les Panthers avaient commencé la fusillade. En réalité, des 90 balles tirées, une seule le fut par Mark Clark, qui pressa certainement involontairement la détente alors que son corps était traversé par les balles. Bien que les survivants de l’appartement se rendirent sans violence, ils furent arrêtés et accusés de « tentative de meurtre sur la police et agression grave ». Les charges furent finalement abandonnées, et un jugement « à l’amiable » eut lieu, qui vit les plaignants gagner 1,8 million de dollars pour violation des droits de l’homme, bien qu’aucun officier de police ne fut condamné à de la prison.

    Lors de ses funérailles, des cris « je suis Fred Hampton ! » jaillirent spontanément de la foule en deuil. Hampton a été jugé, condamné et exécuté par l’Etat, coupable seulement d’avoir incité les autres à combattre avec fierté et dignité pour un meilleur futur.

  • Pour info, vient de paraître la biographie "Eldridge Cleaver, vies et morts d’une panthère noire" de Régis Dubois (Afromundi, 2017) qui retrace toute l’histoire des Black Panthers.

  • Lire aussi sur le mouvement des Young Lords, les Black panthers latinos aux USA : Lire ici

  • La guerre révolutionnaire des abolitionnistes contre les esclavagistes aux USA a commencé par les soulèvements des esclaves en Haïti et en Virginie, le « Train souterrain » de l’Ohio et de New York (les antiesclavagistes organisent un réseau d’aide aux esclaves fugitifs du Sud, le chemin de fer clandestin), la formation d’une milice noire armée à Springfield, les batailles du Kansas et de Harpers Ferry, les tirs de Fort Sumter, Shiloh, Gettysburg, Vicksburg et Appotomax jusqu’à la guerre de Sécession. En associant Blancs et Noirs, le courant antiesclavagiste marque l’entrée dans l’espace public des premières personnalités noires du pays (Frederick Douglass) mais également des femmes dont la participation active, au sein d’organisations mixtes ou spécifiquement féminines, prépare l’organisation du mouvement des droits des femmes. Si une partie du mouvement est réformiste, une autre est clairement révolutionnaire, avec notamment John Brown, Frederick Douglass, du groupe secret des six.

  • Tulsa, située dans l’Etat de l’Oklahoma (Etats-Unis), a décidé de rouvrir une page sombre de son histoire. La ville américaine va creuser le sol pour retrouver les corps de personnes noires, tuées il y a plus d’un siècle lors de violentes émeutes raciales et enterrées dans une fosse commune.

    La commune a annoncé son intention ce mardi dans un communiqué. Des excavations vont être faites dans un cimetière où des « recherches géophysiques préliminaires ont identifié une vaste anomalie pouvant correspondre à une fosse commune », explique la municipalité.

    Les fouilles devraient permettre d’établir l’éventuelle présence de restes humains et de déterminer les conditions des inhumations. L’enquête étudiera ensuite la possibilité d’indemnisations pour les descendants des victimes. « Notre quête pour connaître la vérité sur ce qu’ont vécu nos concitoyens en 1921 se poursuit », a tweeté ce mardi le maire de Tulsa, G.T Bynum.

    Jusqu’à 300 Afro-Américains ont été tués dans le massacre de Tulsa, après l’arrestation d’un adolescent noir accusé d’avoir agressé une femme blanche. Un premier affrontement a éclaté entre un groupe de Blancs souhaitant lyncher l’adolescent et un groupe de Noirs cherchant à le protéger. Le 31 mai et le 1er juin 1921, une foule de Blancs a ensuite attaqué les habitants noirs d’un quartier de Tulsa, commettant un véritable massacre.

  • « Aux États-Unis d’Amérique du Nord, toute espèce de mouvement ouvrier autonome a été paralysée tant que l’esclavage défigurait une partie de la république. Le travail des peaux blanches ne peut pas s’émanciper là où le travail des peaux noires demeure marqué d’infamie. »

    Le Capital, Karl Marx

    Cela juge du faux marxisme des gauches communistes qui veulent évacuer la question noire pour mener une lutte de classe pure...

  • Deux militants noirs américains accusés à tort de l’assassinat de Malcolm X sont reconnus innoncents

    https://www.20minutes.fr/monde/3175075-20211117-etats-unis-deux-hommes-condamnes-meurtre-malcolm-x-vont-etre-innocentes

    C’est l’Etat américain qui est l’assassin

  • Kyle Rittenhouse, accusé d’avoir tué par balle deux personnes et blessé une troisième lors des manifestations antiracistes en août 2020 à Kenosha, aux États-Unis, a été acquitté. Boden appelle au calme devant la révolte contre ce jugement.

    https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20211119-%C3%A9tats-unis-kyle-rittenhouse-qui-a-tu%C3%A9-deux-manifestants-antiracistes-acquitt%C3%A9

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