Accueil > 10- SYNDICALISME ET AUTO-ORGANISATION DES TRAVAILLEURS - SYNDICALISM AND (...) > Les liens entre centrales syndicales, grande bourgeoisie et Etat

Les liens entre centrales syndicales, grande bourgeoisie et Etat

mardi 17 janvier 2012

Il est fréquent de lire dans ces pages des explications sur le rôle des centrales syndicales dans les grèves, mais il est tout aussi important de voir leur rôle en dehors des mouvements de la classe ouvrière.

Il existe à plusieurs niveaux :

 cogérer l’Etat bourgeois

 cogérer les relations sociales dans l’entreprise

 cogérer les organismes sociaux

 cogérer les relations dans la justice du travail

et finalement détourner l’essentiel des militants de la classe ouvrière de la lutte des classes vers la collaboration de classe, même si l’essentiel de ces militants n’en a pas vraiment conscience (y compris nombre de militants d’extrême gauche).

Dans chacun de ces domaines, tous les syndicats jouent un rôle de collaboration très marqué.

Ces dernières années par exemple ont été marquées dans les entreprises par des modifications des relations sociales dans le travail menées par une politique systématique patronale qui n’a connu aucune réaction syndicale pour la contrer.

Cette modification est liée à une nouvelle forme d’organisation des relations entre salariés et entre salariés et encadrement, un nouveau rôle de cet encadrement. Face à cette attaque systématique, aucune réaction syndicale et aucune dénonciation de l’extrême gauche (ne parlons pas de la gauche, cela va de soi...).

L’individualisation du rapport entre un salarié et sa hiérarchie a été mise en place sans réaction avec les entretiens individuels, les primes individuelles, les salaires au mérite, la fin des augmentations générales, etc...

Les centrales syndicales n’ont rien fait pour combattre cette individualisation des rapports sociaux puisqu’en même temps elles ont reçu bien des avantages liés à leur rôle de cogestionnaire de ces relations sociales.

Quand ces relations catastrophiquement aggravées ont porté leurs effets, avec notamment les suicides, elles ont encore touchés des avantages de la situation avec de nouvelles occasions de collaborer à la discussion avec les patrons et l’encadrement sous prétexte de chercher à éviter les suicides. On a même vu des tracts syndicaux conseillant aux salariés, s’ils voyaient un travailleur n’ayant pas le moral, d’en informer l’encadrement !!!

En même temps, d’autres "réformes" mises en place conjointement avec les syndicats ont permis aux patrons de bien enfoncer les travailleurs. Sous prétexte de permettre aux salariés de discuter des problèmes techniques des secteurs avec l’encadrement, des réunions de secteur ont été mises en place sous l’égide du petit encadrement : réunion dites UET par exemple à Renault. Bien entendu, dans ces réunions, sous le prétexte qu’on ne parlait que technique, l’encadrement avait le droit de faire sa propagande pour les plans du patrons et les travailleurs n’avaient pas le droit d’y parler de salaires, de conditions de travail ou d’autres revendications. Au lieu d’appeler les travailleurs et les militants à saboter ces réunions en y posant systématiquement des revendications, les syndicats ont accepté ce jeu en échange de nouveaux rôles de débat avec les patrons et l’encadrement et d’un nombre accru de postes à distribuer...

La situation du système capitaliste depuis 2007-2008 n’a nullement amené les syndicats à renoncer à collaborer comme le montre cette étude du Bureau International du Travail de Genève :

"La crise économique actuelle représente à la fois un « danger » et une
« opportunité » pour les syndicats. Le danger est que le ralentissement et la
restructuration économiques engendrés par la crise ne se déroulent aux dépens
des travailleurs, et qu’ils n’introduisent plus d’insécurité sur le marché du travail ;
le danger est aussi que l’opération de sauvetage du système financier ne
provoque des coupures dramatiques dans le système de protection sociale, et
n’exerce encore plus de pression sur les fonctionnaires ; et le danger enfin que
la réponse ne soit codifiée en fonction des prescriptions traditionnelles en
faveur d’une plus grande « flexibilité » du marché du travail, le plus souvent
un euphémisme mondialement utilisé pour des politiques qui aboutissent à
une plus grande précarité et à une plus grande insécurité pour les travailleurs.
En même temps, le caractère international de la crise offre aux syndicats
l’opportunité de vraiment collaborer pour trouver des solutions mondiales et
d’éviter que chacun soit emprisonné dans un programme national « d’austérité
concurrentielle ». Un ordre du jour mondial de relance va nécessiter que le
programme d’action évolue en fonction des salaires qui en seraient le point de
départ, ce qui serait forcément incompatible avec le type de politiques fondé
sur une péjoration compétitive des salaires. En l’absence d’une stratégie coordonnée
au niveau mondial, l’on doit craindre que les politiques nationalistes
n’aboutissent à des résultats moins qu’optimaux qui soient pires pour tous
et qui aient des conséquences imprévisibles et importantes pour la cohésion
sociale.
Une opportunité se présente donc aux syndicats et à leurs alliés pour
mettre en avant leur défense d’un nouvel ordre du jour économique, pour
évoluer au-delà de la critique et pour se réorienter vers des prescriptions
politiques positives, pour proposer un cadre de réglementation moderne
s’appliquant au capital international et des politiques macroéconomiques
coordonnées qui ensemble favoriseront l’objectif du travail décent pour tous."

Quant aux mouvements sociaux dont nous avons déjà largement parlé par ailleurs, nous citons seulement le site "Où va la CGT" qui ne peut pas être taxé d’anti syndicalisme primaire et d’anti CGT :

"
Sept semaines entre le 29 janvier et le 19 mars. Le temps de se préparer, quoi...
Ou peut-être plutôt le temps de laisser retomber la pression...
Le 29 janvier, c’était "la rage", à l’annonce des vagues de licenciements, des premières conséquences visibles de la crise. Pas vraiment une détermination structurée, pas un début de grève générale. Simplement, la colère portée au niveau de la rage. Du rejet de ce monde où on licencie en masse quand les profits augmentent. Quand on voit que les "aides" aux banques et aux industries ne vont servir en fait qu’à payer les actionnaires. La rage de l’impuissance dans un monde où l’ouvrier n’est que "ressource humaine". Où soi-disant, la réussite se mesure à 50 ans à la Rollex au poignet... La "rage", la "haine", exprimée dans les manifestations.
Un tract pour les manifestations du 19 mars

Dans ces manifestations, un tract un peu sur les thèmes de cet article, qui sera diffusé par les militants qui animent ce blog. En .pdf ci contre...

Aujourd’hui, la tension est un peu retombée.
Jeudi, c’est un peu la désillusion. Bon on va y aller bien sûr, parce que quelque part, il faut la réussir cette journée, il faut pas perdre la face devant Sarko et tous ses larbins. Et même pour une fois, on a les médias avec nous, qui en font la pub de cette journée, ça ne vous surprend pas quelque part ? C’est que la détermination est retombée bien bas.
On peut se gargariser de tous les discours sur l’exemple de la Guadeloupe, il n’y a qu’une seule leçon : là-bas, il y a l’arrière-plan colonial qui pousse à la révolte, et en plus il y a un syndicat de classe et de masse, largement majoritaire, qui mène la danse. Elie Domota, il ne tombe pas du ciel. C’est un dirigeant de l’UGTG, plus de 50% aux prud’hommales, ça vous dit quelque chose ? Evidemment sur la détermination, sur le déroulement et l’organisation de la lutte, c’est pas tout à fait pareil...

Ouaip... C’est ça le souci. Domota, c’est pas Thibault ou Chérèque. On va pas prendre du vocabulaire ouvrier quelque peu macho, mais il en a, lui. Ou plus exactement, le syndicat qu’il dirige (l’UGTG) est peut-être indépendantiste, mais c’est aussi et d’abord un syndicat de lutte de classe !

Nous ici, en France, c’est Chérèque qui mène la danse... C’est pour dire où on est tombés...
C’est dimanche qu’on a eu la preuve. Grand Jury RTL le Monde (on a mis le lien, mais c’est pour les masos). Chérèque y va tranquille "Oui, voilà, les journées c’est pour canaliser le mécontentement, vous savez, autrement ça pourrait exploser de manière incontrôlée". Bon, là, on vous la joue trafiquée, il a pas dit ça exactement comme ça, mais c’est le sens profond, comme on dit !
C’est sûr. Continental, les sous-traitants automobile, les licenciements partout, ça craint un peu. Sarko crache le chômage partiel à 70%, c’est pas pour rien.
Et Chérèque de poursuivre avec des perspectives exaltantes comme le premier mai, une manif à Londres (non, là, franchement, trop fort...), les élections européennes peut-être ?
Alors vous allez me dire, Chérèque, c’est la CFDT et Chérèque, pas de surprises. OK, on est d’accord.
Le souci, c’est que c’est lui qui mène la danse, manifestement. Et la CGT est au cul, ni plus ni moins, syndicalisme rassemblé oblige sans doute.
La Conf n’a rien à dire sur l’après 19 mars. Pourtant le constat est fait, jusqu’à la CE confédérale comme le note F.Dupont dans son introduction : le ras le bol augmente, la situation est mûre... et ce qui compte au final c’est... (allez, devinez, un petit effort ?) la syndicalisation !!! [vous aviez trouvé au moins, j’espère, sinon, vous êtes vraiment des nazes !]
On a simplement en vue une campagne sur l’emploi industriel entre février et juin pour proposer les bons offices des experts économiques de la CGT pour la sauvegarde du capitalisme français... Triste de chez triste... Tellement triste qu’il n’est même pas sur qu’on prenne le temps d’y revenir sur ce blog tellement ça n’intéresse et ne motive pas les militants...

Quelque part, on est mal barrés, mais on le savait déjà. La seule question intéressante aujourd’hui, c’est de savoir si les militants les plus avancés de la classe ouvrière, des travailleurs, de la CGT, seront capables ou pas de rompre avec la collaboration de classe, de la cogestion du capitalisme en crise, de rompre avec leurs directions corrompues, de réfléchir en toute indépendance à "quelque chose" d’autre pour le prolétariat, sans avoir l’esprit enchaîné au marché, à la guerre économique, la compétitivité ou on ne sait quoi..."

lire ici la suite

Messages

  • "les salariés ont trouvé une revendication claire, unifiante et populaire : deux cents euros pour tous ! C’était le même mot d’ordre qui avait enflammé les Dom-Tom en février- mars 2009 et qui pourrait, dès aujourd’hui, servir de drapeau de ralliement à l’ensemble des salariés, rpivé comme public, précaires comme CDI !

    Nathalie Artaud (LO), Olivier Besancenot (NPA), Jean-Luc Mélenchon et Marie-Georges Buffet (Front de gauche) se sont déjà rendus sur place pour affirmer leur solidarité et protester contre toute atteinte directe ou indirecte au droit de grève. Cela n’a rien de très étonnant. Par contre, aucun d’entre eux ne s’est étonné de l’absence des dirigeants nationaux des centrales qui, théoriquement, soutiendraient tous la grève...

    Tous ont affirmé qu’il n’était pas normal que l’Etat intervienne contre les salariés et pour les patrons. Au lieu d’affirmer que tous les travailleurs doivent en tirer la leçon : l’Etat est bel et bien bourgeois et pas démocratique, ce qui signifie qu’à l’avenir, qui que ce soit qui gouverne, il ne faut pas s’attendre à ce que l’Etat, sa police, son armée, sa justice, soient impartiales ni soient aux côtés des victimes de l’exploitation..."

    Extrait de l’intro d’un forum anarchiste : LEs leçons de la grève des aéroports.

  • À partir de 2015, l’État va ajouter une nouvelle ligne à ses dépenses : le financement des organisations syndicales et patronales. Eh oui ! Incroyable, mais vrai : en période de prétendues économies budgétaires, les pouvoirs publics vont, pour la première fois, verser plus de 30 millions d’euros à des syndicats qui, de plus en plus, ne représentent plus qu’eux-mêmes.

    Jusqu’au 31 décembre 2014, c’est sur l’argent de la formation professionnelle que se servaient la CGT, la CFDT, FO, la CGC, la CFTC mais aussi le Medef ou la CGPME. Rien d’illégal à cela : c’est inscrit dans le Code du travail. En gros, le dispositif, en vigueur depuis longtemps, rapporte chaque année 70 millions d’euros en moyenne. À partir du 1er janvier 2015, c’est fini. Les salariés verront apparaître sur leurs fiches de paie une nouvelle ligne de cotisations patronales. Son nom est encore à l’étude. Mais son taux est fixé : 0,014 %. Elle doit rapporter, selon les estimations, environ 75 millions d’euros par an. Une note interne au Medef évalue le total à 107,6 millions d’euros pour 2015, dont 32,6 millions de subventions publiques. Ces dernières serviront à financer "la participation aux politiques publiques" et surtout "la formation économique, sociale et syndicale des représentants des syndicats de salariés".

    Selon des observateurs de plus en plus nombreux, les financements des syndicats seraient en partie occultes ; Le magazine Capital de mars 2002 y a ainsi consacré un dossier en mars 2002 tandis qu’Agnès Verdier-Molinié de l’Ifrap considère qu’il n’y a « pas plus occulte que le financement des syndicats et du patronat ». L’UIMM a été accusée en octobre 2007 d’avoir retiré des sommes s’élevant entre 18 et 20M€ en liquide de 2000 à 2006. Ces sommes auraient pu servir, entre autres, le financement des syndicats. Yvon Gattaz, ancien patron du CNPF (ancêtre du Medef) a estimé à propos des retraits : « C’est le financement des syndicats. [..] Ce sont les entreprises qui finançaient des caisses destinées aux syndicats ». Selon ses propos tenus sur France Inter, ce mode de financement des syndicats par le patronat serait vieux comme la loi Waldeck-Rousseau. Daniel Dewavrin, ancien président de l’UIMM, a été dans le même sens que Denis Gautier-Sauvagnac à propos de l’utilisation de ces fonds pour « fluidifier les relations sociales ».

    Dans le cas de l’UIMM, l’« Epim », la caisse destinée à « mettre de l’huile dans les rouages et à prévenir les grèves », aurait été créée en 1947 puis recréée en 1972 et représenterait un montant de 500 à 600 M€. Elle aurait également servi d’assurance pour couvrir les coûts des grèves subies par les entreprises cotisantes. Cette dernière est expressément autorisée par la loi Waldeck Rousseau : « Les syndicats professionnels de patrons ou d’ouvriers pourront, sans autorisation [..], constituer des caisses spéciales de secours mutuel .

    Les dirigeants syndicaux ont le plus souvent rejeté ou affirmé ignorer ces accusations de financement patronal occulte, François Chérèque déclarant ainsi que « personne n’a de preuve que les organisations syndicales sont corruptibles et achetables ».

    La CGT est en désaccord sur un point avec le nouveau mode de financement proposé par Sapin. La CGT juge par ailleurs "injuste et infondé" que les syndicats non représentatifs (Unsa, Solidaires) puissent, aux côtés des cinq grands (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC), mais dans une moindre mesure, bénéficier de subventions de l’État. C’est tout !

  • Les fonds syndicaux, ceux des grandes bureaucraties confédérées, dépendent maintenant essentiellement de l’Etat. Le syndicat FO a ainsi révélé lors de son comité confédéral être presque en faillite alors que les cotisations des adhérents ne représentent plus que le quart des revenus du syndicat !!!

  • Plus de 7 000 travailleurs sont actuellement en grève dans les hôtels Marriott International de huit villes américaines. Les femmes de chambres, les serveurs, les cuisiniers, les portiers et d’autres employés d’hôtel, dont la plupart gagnent 11dollars de l’heure ou moins, se battent pour améliorer les salaires, les prestations de soins médicaux et les conditions de travail dans la plus grande chaîne hôtelière du monde.

    Les travailleurs qui montent les piquets de grève ont touché des indemnités de grève de misère de la part du syndicat UNITE HERE, qui s’efforce d’isoler et de trahir des luttes séparées les unes des autres. Après une semaine, les travailleurs ont droit à 300 dollars par semaine d’indemnité de grève, soit 60 dollars par jour, mais à condition qu’ils aient passé au moins 30 heures sur les piquets de grève.

    La page Web de UNITE HERE, de l’Union locale 5 de Hawaii, informe les travailleurs appauvris qu’il est temps « d’élaborer un budget simple et de trouver les moyens de payer les produits de première nécessité » et de « se tourner vers la famille et les amis pour trouver un soutien émotionnel et/ou financier ». Elle ajoute que les travailleurs doivent essayer de « collecter des fonds en vendant quelque chose ou d’éliminer des dépenses qui ne semblent pas essentielles », et le syndicat fournit une lettre type que les travailleurs peuvent envoyer aux créanciers pour tenter d’éviter les coupures d’eau, de gaz et d’électricité ou la perte de leur voiture ou de leur maison .

    Ce sage conseil sur les vertus de la frugalité vient d’une organisation qui contrôle des investissements massifs, gérée par des individus dont les revenus les placent dans les cinq pour cent supérieurs de la population, voire moins. Selon le document déposé en 2017 auprès du Département du Travail américain, le président de UNITE HERE, Donald R. Taylor, avait empoché 362 034 dollars l’an dernier. Selon une calculatrice créée par le Wall Street Journal, cela le place dans le premier un pour cent des revenus individuels aux États-Unis .

    La secrétaire-trésorière, Gwendolyn Mills, gagnait elle, 194 762 dollars (dans les 2% supérieurs) et les 50 directeurs et vice-présidents nationaux du syndicat gagnaient 188 337 dollars (dans les 3% supérieurs).

    Ces cadres supervisent de grandes entreprises. En 2016, UNITE HERE possédait des actifs d’une valeur supérieure à 150 millions de dollars, y compris des titres négociables et d’autres investissements de 77,2 millions de dollars. Ses dépenses pour l’année sont encore plus révélatrices.

    Il a dépensé 95,5 millions de dollars en 2016, dont 30 millions de dollars pour des « activités de représentation », 15 millions de dollars pour « l’administration du syndicat », 10 millions de dollars pour les avantages des dirigeants syndicaux et 10 millions de dollars pour l’achat d’investissements et de biens non-meubles. Dans ces derniers, il a notamment consacré 7 millions de dollars à la rénovation du bâtiment de son siège social situé dans la partie inférieure de Manhattan, pour plus de 20 millions de dollars.

    Ses dépenses pour les « indemnités de grève » se sont élevées à 772 000 $, soit 0,8 pour cent de ses dépenses totales pour l’année. Et il n’y a pas que le siège national. L’Union locale 11 d’UNITE HERE (Los Angeles), par exemple, a dépensé 18,8 millions de dollars en 2016 (0 dollar en indemnités de grève). L’Union locale 24 d’UNITE HERE (Détroit) a dépensé 3,8 millions de dollars (0 dollar en indemnités de grève).

    UNITE HERE et le Syndicat international des employés des services (SEIU) se sont précédemment livré une âpre dispute pour le contrôle de l’Amalgamated Bank, une banque valant 4,5 milliards de dollars, gérée par les syndicats et où était investi les fonds d’indemnité de grèves du syndicat de l’hôtellerie. En 2010, l’AFL-CIO (l’organisation-toit des syndicats) et des démocrates de premier plan ont joué les médiateurs pour parvenir à un accord entre ces deux syndicats, qui prévoyait le transfert de la banque sous le contrôle du SEIU, tandis qu’ UNITE HERE conservait le contrôle du siège du syndicat à New-York, ainsi que 75 millions de dollars d’actifs supplémentaires.

    Du point de vue des responsables qui contrôlent ces organisations et de leur armée d’avocats et de comptables, toute grève constitue une perte de ressources. C’est une dépense intolérable, si minime soit-elle, qui doit être soustraite de leurs résultats nets et, finalement, de leurs propres poches.

    Et UNITE HERE n’est pas seule. Il y a 189 217 dirigeants et employés syndicaux qui auraient une rémunération totale de 3,6 milliards de dollars. Les travailleurs américains paient annuellement 8,5 milliards de dollars en cotisations, souvent prélevées directement sur la paye, pour le privilège d’être trahi par ces organisations.

  • Le nombre de travailleurs syndiqués a régulièrement diminué pour s’établir à 14,8 millions, dont 7,6 millions dans le secteur privé (seulement 6,6 pour cent des effectifs). Les actifs des syndicats et les revenus des cadres sont cependant partis dans le sens opposé.

    Par exemple, la Fédération américaine des enseignants (AFT) qui avec l’Association nationale des Enseignants s’est efforcée d’isoler et de supprimer les grèves des enseignants cette année, dispose d’un actif de 129 millions de dollars, sans compter son contrôle de mille milliard de dollars en fonds de retraite investis dans les fonds spéculatifs et le marché boursier.

    L’AFT a dépensé 341 millions de dollars en 2017, dont 76 millions pour les « activités de représentation », 25 millions de dollars en « frais généraux », 10 millions de dollars pour « l’administration syndicale », 20 millions de dollars en avantages et… 0 dollar d’indemnités de grève.

    Parmi les cadres les mieux payés de l’AFT il y a : la présidente Randi Weingarten, 514 144 $ ; la vice-présidente Mary Cathryn Ricker, 332 463 dollars ; la secrétaire-trésorière, Lorretta Johnson, 395 291 $. Toutes figurent dans le pour cent des revenus les plus élevés. L’AFT et ses sections locales emploient près de 30 personnes gagnant plus de 200 000 dollars par an et plus de 200 personnes à plus de 100 000 dollars par an. Entre temps, les enseignants prennent des seconds emplois comme chauffeurs chez Uber pour joindre les deux bouts.

    Le syndicat des Teamsters, qui a récemment déclaré que leur accord salarial au rabais avec UPS avait été ratifié malgré un « non » majoritaire des voix, dispose d’un actif de quelque 270 millions de dollars. En 2015, il a dépensé 190 millions de dollars, dont moins de 1 million de dollars en indemnités de grève. Ses responsables les mieux payés incluent le président James P. Hoffa, 387 244 dollars ; le secrétaire-trésorier Richard Hall, 281 845 dollars ; et le vice-président international Sean O’Brien, 302 442 dollars. Hoffa figure dans le pour cent supérieur de revenus, alors que Hall et O’Brien ne figurent « que » dans les 2 pour cent supérieurs.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.