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Le nucléaire : une polémique avec Lutte Ouvrière (France)

vendredi 6 juillet 2012, par Robert Paris

Sous couleur de défendre les capacités du socialisme, Lutte Ouvrière défend le nucléaire

La thèse de Lutte Ouvrière concernant le nucléaire est développée dans le texte qui suit et elle peut être résumée succinctement ainsi : c’est la faute du capitalisme. Nous souscrivons partiellement à ce point de vue, dans le sens où une catastrophe comme celle de Fukushima n’est pas le simple résultat de la malchance. Le nucléaire n’est pas un produit naturel que l’industrie ne ferait qu’exploiter : c’est un choix de la société. Et les risques n’ont rien de naturel ni de simplement "industriels", ils sont liés au profit capitaliste. Mais notre accord s’arrête là. En effet, LO considère que le nucléaire est un immense progrès. A sa fête, LO a présenté le nucléaire comme la nouvelle révolution scientifique. Il n’y aurait qu’un seul problème : son utilisation par le monde du profit capitaliste. Et là, nous ne sommes plus d’accord du tout.

Là où LO a carrément pris parti dans cette fête, c’est en faisant passer pour un spécialiste du nucléaire en général un responsable du nucléaire chez EDF ! Il a été démasqué par l’auditoire et a reconnu en public qu’il appartenait au conseil d’administration d’EDF. Drôle de manière pour LO de dénoncer le capitalisme !!!!

Nous n’approuvons pas non plus le parti pris qui présente les anti-nucléaires comme des arriérés qui refusent le progrès technique, assimilables à ceux qui avaient peur de l’éclairage des rues au gaz ou des véhicules à moteur. Nous estimons que ceux qui sont anti-nucléaires sans être anti-capitalistes mènent un combat juste même s’il est limité. De la même manière que ceux qui sont contre les armées, contre les guerres, contre l’amiante, contre le plomb sans accuser les classes dirigeantes. Nous ne pouvons pas dire que l’amiante ne serait pas dangereux mais seulement le capitalisme. Nous ne pouvons pas dire que les militaires ne sont pas dangereux, ni les guerres, mais seulement ceux qui les dirigent au service de la classe capitaliste.

Nous estimons même que cette manière de raisonner est une caricature cu point de vue communiste remplacé ici par la philosophie religieuse du bien et du mal. Le capital c’est le mal et le travail c’est le bien. Ce n’est pas le point de vue de Karl Marx qui n’a jamais ridiculisé le point de vue écologiste du socialiste utopique Fourier mais l’a au contraire félicité. Pourtant Fourier avait un peu le même point de vue réformiste que les écologistes. Bien sûr, il ne risquait pas de parler du nucléaire…

Répéter à propos de tout, que c’est la faute du capitalisme a un côté ridicule qui évite de discuter du fond. On pourrait dire aussi que l’amour entre hommes et femmes, que les relations parents-enfants sont marquées par le fait que nous sommes sous le capitalisme. Mais, dit comme cela, on ne voit pas ce que cela apporte. Il faut accepter de discuter de la manière dont fonctionne la société et donner un point de vue sans pour autant être réformistes.

Cela signifie que nous estimons utile le combat partiel des anti-nucléaires parce que le nucléaire peut être la cause de mort de centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants comme le Japon vient de donner de manière éclatante la démonstration.
Nous ne devons pas nous contenter d’accepter de lutter un beau jour contre le capitalisme sans soutenir les combats sur tel ou tel aspect scandaleux du système.

En laissant croire que la technique du nucléaire ne pose pas de problème réel autre que la sécurité incompatible en général avec le capitalisme, LO se porte en soutien en fait des trusts du nucléaire....

Ce que nous pensons du nucléaire

La sécurité des centrales nucléaires françaises est de plus en plus mise en cause...

Questions sur le nucléaire
Les risques que la catastrophe nucléaire fait peser sur la planète ....

Extrait de Lutte Ouvrière :

"
Sortir du nucléaire  ? Avant tout, sortir du capitalisme  !

Cet article contient pour l’essentiel les exposés présentés par les militants de Lutte Ouvrière lors du débat sur le sujet à la fête de Presles, le 12juin dernier.

La catastrophe de Fukushima a mis sur le devant de l’actualité la question des risques du nucléaire.

C’est effectivement un problème majeur, tout particulièrement pour les riverains des centrales nucléaires, ceux de la région de Fukushima bien sûr, mais encore ceux de Fessenheim en Alsace, par exemple, qui ont raison de ne pas être rassurés par les déclarations des dirigeants d’EDF ou Areva sur la sûreté des installations…
Le développement des forces productives…
Pour notre part, nous voulons aborder ce problème d’un point de vue communiste.
Les problèmes posés par le nucléaire sont de même nature que tous les problèmes scientifiques et techniques qui ont marqué l’introduction de chaque progrès, de quelque nature que ce soit, durant toute l’histoire du capitalisme.
Depuis plus de deux siècles, la bourgeoisie a développé les forces productives dans des proportions jamais connues auparavant. En s’étendant sans cesse d’un secteur économique à l’autre, le mode de production capitaliste a unifié la planète dans un vaste marché mondial. En généralisant l’usage de la machine à vapeur, en introduisant partout des progrès techniques et scientifiques, le capitalisme a démultiplié les capacités de production de l’humanité. En cela, la bourgeoisie a joué un rôle historique progressiste. Pour reprendre une formule de Marx, elle a permis «  de créer de tout autres merveilles que les pyramides d’Égypte, les aqueducs romains, les cathédrales gothiques  ».
Ce développement sans précédent des forces productives a rendu possible un allongement spectaculaire de l’espérance de vie humaine. Il a permis la maîtrise des lois de la nature dans tous les domaines  : de la biologie à la médecine, de la physique et la chimie à toutes les technologies.
… qui ne sont pas mises au service de l’humanité
Mais ces bouleversements dans la façon de produire les richesses ont eu comme moteur, depuis le début, la recherche du profit par des capitalistes. Dans ces conditions, chaque progrès scientifique, en même temps qu’il ouvrait la porte à une amélioration du sort de l’humanité, se retournait en menace mortelle aussi bien contre les hommes que contre la nature.
L’invention des machines à filer ou des métiers à tisser mécaniques, au lieu de libérer les artisans d’un travail pénible, les ont ruinés et transformés en prolétaires, condamnés à trimer dans des bagnes industriels.
Pour baisser les salaires, la bourgeoisie a envoyé au fond des mines des enfants de six ou sept ans. Pour extraire du charbon au moindre coût, elle a provoqué la mort de dizaines de milliers de mineurs – directement avec les explosions ou les effondrements dans des mines boisées a minima  ; ou bien à petit feu avec la silicose des mineurs surexploités.
Elle a asphyxié littéralement pendant plus d’un siècle les habitants des grandes villes industrielles avec les brouillards chargés de la suie du charbon.
Depuis le charbon et les machines à vapeur, chaque nouvelle invention, chaque nouveau progrès a vu se reproduire le même scénario.
On ne peut pas faire ici la liste des catastrophes sociales, économiques, sanitaires, environnementales provoquées par la recherche du profit. Elle serait trop longue  !
Aux victimes du charbon, on peut depuis ajouter celle de l’essence plombée, de l’amiante, de la dioxine et de multiples autres substances toxiques.
Toutes les catastrophes industrielles, de la catastrophe minière de Courrières en 1906 qui fit plus de 1 000 morts, à celle de Bhopal en Inde en 1984 qui a tué entre 20 000 et 30 000 personnes, sont d’abord le résultat de l’irresponsabilité et de l’avidité des industriels qui jouent délibérément avec la peau des travailleurs et des riverains.
En finir avec la propriété privée des moyens de production
Dès le milieu du 19e siècle, les communistes qu’étaient Marx et Engels dénonçaient les ravages causés par la soif de profit à court terme aussi bien sur les travailleurs que sur la nature. Engels a écrit des pages poignantes sur le sort du prolétariat naissant en Grande-Bretagne dans les années 1840. Et dans ce même ouvrage, La situation de la classe laborieuse en Angleterre, il dénonçait déjà la pollution ou les maladies provoquées par l’industrialisation sauvage.
Mais ce que Marx et Engels dénonçaient, ce n’était ni la technique ni le progrès scientifique. Bien au contraire. C’était l’organisation sociale, c’était la propriété privée des moyens de production.
Ce qui caractérise la société capitaliste, c’est justement que toutes les machines, tous les moyens de production, aussi complexes et performants soient-ils, sont mis en œuvre par la minorité de patrons privés qui les possèdent. Chaque choix, chaque décision est prise en fonction de leurs intérêts privés et bien souvent aussi les plus immédiats, au mépris des conséquences à plus long terme, tant sur les hommes, sur l’environnement que sur l’ensemble de l’économie.
Cette minorité concentre l’essentiel des richesses tandis que la majorité de la population n’accède au progrès, technique, médical, culturel, qu’avec retard – et encore, quand elle peut y accéder  !
Les détenteurs de capitaux condamnent des dizaines de millions de travailleurs valides au chômage et à la misère forcés tandis que d’autres doivent trimer et s’user sur des chaînes de production.
Et ceux qui mettent en œuvre ces moyens techniques le font au mépris de la santé des travailleurs, des consommateurs, des riverains, au mépris de la santé publique comme de la nature.
Face à cette dictature des capitalistes sur l’ensemble des moyens de production, face au gâchis qu’elle engendre, aux ravages multiples qu’elle provoque, la perspective que défendent les communistes, depuis Marx et Engels, c’est leur expropriation, c’est leur mise sous le contrôle des travailleurs.
C’est seulement alors que les choix de la société, dans la façon dont elle décide de produire les richesses, pourront être faits collectivement, en prenant en compte leurs conséquences lointaines comme immédiates.
Cette perspective, déjà nécessaire à l’ère du charbon, est devenue encore plus vitale à l’ère nucléaire.
C’est qu’entre-temps, tant les moyens de production que le caractère nuisible du capitalisme se sont encore accrus.
Voilà le fond de la question.
La catastrophe de Fukushima  : nouvelle illustration des dangers mortels du capitalisme
Il est plus que légitime que la catastrophe de Fukushima inquiète et révolte.
Il y a de quoi être révolté par les mensonges de Tepco sur l’état des installations et les falsifications des rapports pour éviter des travaux d’entretien coûteux. C’est avec la peau des travailleurs et de la population que Tepco tout comme Areva ou EDF jouent quand ils économisent sur la sécurité  ; quand ils provoquent des rejets radioactifs accidentels sans en prévenir les riverains  ; quand ils font transiter des convois de déchets radioactifs en plein milieu des zones urbaines  ; quand ils ont recours à des sous-traitants moins bien protégés, moins bien suivis médicalement.
Et les camarades raconteront comment toutes ces pratiques ne sont absolument pas l’exclusivité de Tepco.
Il y a de quoi être révolté à cause de la complicité active des gouvernements avec les industriels. Le gouvernement japonais a fermé les yeux sur les mensonges et les défaillances de Tepco. Il a étouffé les mises en garde répétées de scientifiques, en particulier de sismologues, sur les coefficients de sécurité insuffisants. Après la catastrophe, le gouvernement a laissé le groupe Tepco gérer à sa guise la centrale accidentée, comme il l’a laissé poursuivre ses mensonges. Pire, il a volé financièrement à son secours sous prétexte de lui permettre d’indemniser les victimes.
Il y a de quoi être révolté encore par la façon dont ce gouvernement a relevé les seuils légaux de radiations que la population ou les ouvriers peuvent officiellement subir. Cela lui permettra de dégager sa responsabilité quand les premiers décès interviendront. De la même façon, il a organisé la réouverture des écoles dans la préfecture de Fukushima, en sachant parfaitement que les enfants seront exposés à des doses au moins équivalant à celles que reçoivent les travailleurs du nucléaire, sans en connaître les conséquences.
Il est légitime que ce comportement criminel, tant des exploitants privés des centrales que des gouvernements qui les couvrent, provoque de l’inquiétude. Mais ce qui serait souhaitable, c’est que cette inquiétude se transforme en révolte. Cette façon de faire peser des risques mortels sur la population et les travailleurs s’ajoute aux crimes et aux mille et une ignominies dont le capitalisme se rend responsable en permanence
Mais si cette révolte devait prendre corps, il faudrait qu’elle se tourne non pas contre la technique mais contre la cause de cette catastrophe, c’est-à-dire contre l’organisation sociale responsable de cette énième catastrophe, contre le système capitaliste et l’appareil d’État qui le perpétue.
Des politiciens écologistes opportunistes
À ce jour, la catastrophe de Fukushima sert surtout de tremplin à toute une série de politiciens en quête de postes électifs.
De Nicolas Hulot à Cécile Duflot, ceux qui se réclament de l’écologie politique tentent de profiter de l’inquiétude suscitée par le nucléaire pour se faire élire.
Il fallait voir la satisfaction non retenue de Cécile Duflot, le soir des élections cantonales. Le doublement du nombre d’élus de son parti lui avait fait oublier les victimes de la catastrophe japonaise.
C’est aussi l’émotion suscitée par Fukushima qui a permis aux Verts du Bade-Wurtemberg en Allemagne de remporter les élections régionales en mars et de prendre pour la première fois la présidence de ce land. C’est encore la sensibilité, en Allemagne, de la question du nucléaire qui explique largement l’annonce soudaine, par le gouvernement de droite d’Angela Merkel, de la «  sortie du nucléaire  » d’ici 2022.
Tous ces gens devenus opposants au nucléaire sont des défenseurs de l’économie de marché et de la propriété privée. La fondation Hulot est financée par des groupes comme L’Oréal, TF1 ou encore… EDF.
Quand ils sont au pouvoir, ces écologistes se soumettent aux intérêts du patronat. Dominique Voynet a été durant cinq ans, de 1997 à 2002, ministre de l’Environnement du gouvernement Jospin. Ce gouvernement a entre autres créé Areva en regroupant la Cogéma, entreprise publique, et Framatome, société privée. Il a lancé le programme EPR, contre lequel Voynet et les écologistes manifestent régulièrement.
Quand je parle des écologistes, je ne parle pas, ici, des associations et des militants qui dénoncent les conditions dans lesquelles les déchets sont transportés, retraités puis stockés  ; ou encore ceux, comme la Criirad, qui font des mesures de la radioactivité aux abords des installations et qui rendent ces informations publiques, ce que ne font ni Areva, ni EDF ni même l’Autorité de sûreté… Tous ces militants font œuvre utile en combattant tel ou tel aspect particulièrement choquant de l’industrie nucléaire.
Je parle des politiciens qui font de l’écologie leur fonds de commerce, de tous ceux, à gauche comme à droite, qui font mine de se préoccuper de l’écologie, mais qui se servent des inquiétudes sur l’environnement, des menaces que l’industrie capitaliste peut faire peser sur la santé publique, pour faire avancer leur carrière.
Fondamentalement, ils ne veulent pas contester le pouvoir à ceux qui possèdent les moyens de production. Or ce sont les quelques grands groupes de l’énergie, les GDF-Suez, E-On, RWE et d’autres qui décident seuls quel type d’énergie ils produisent, dans quelles conditions de production et de sécurité, avec comme seul critère de décision les espoirs de profits de leurs actionnaires. Les décisions qu’ils prennent en tout petits comités ont bien plus de poids que les décisions de tel ou tel gouvernement.
Le refus des responsables politiques qui se réclament de l’écologie de remettre en cause le pouvoir de ces groupes, revient à leur laisser détruire la planète à leur guise, comme ils détruisent déjà la vie, la santé de millions d’êtres humains. Cela juge leur politique.
Entre les mains des capitalistes, même la sortie du nucléaire est dangereuse
On verra dans les prochaines années ce que vaut l’annonce du gouvernement allemand sur sa «  sortie du nucléaire  » et ce qu’elle changera – ou pas – aux dangers qui menacent la population.
On peut déjà souligner que pour remplacer l’électricité produite par les centrales qu’elle va arrêter, l’Allemagne devra importer, au moins en partie, de l’électricité nucléaire produite par ses voisins. On ne peut même pas dire que les dangers sont repoussés dans le jardin du voisin car, en cas d’accident, les radiations ne s’arrêteront pas aux frontières  ! C’est au minimum à l’échelle d’un continent qu’il faudrait pouvoir discuter de ces choix.
Au-delà de cet aspect, même si l’échéance de 2022 était respectée, cela laisse plus de dix ans aux exploitants privés des centrales allemandes pour provoquer des accidents. Quel capitaliste voudra engager des travaux de maintenance sur des installations promises à la ferraille  ?
Et puis, qui mènera le démantèlement de ces installations, opération qui n’a encore jamais été faite  ? Combien de temps durera-t-il  ? Dans quelles conditions pour les travailleurs et les riverains  ?
Le cas de l’amiante est éloquent en la matière  : de multiples chantiers de désamiantage existent un peu partout, mais ce sont bien souvent des travailleurs sous-traitants mal informés, mal équipés qui font le travail… en subissant directement les effets de l’amiante qu’ils doivent enlever. Il a fallu toute une campagne pour que le gouvernement français renonce à faire démonter le vieux porte-avions Clemenceau, bourré d’amiante, dans un chantier en Inde où les travailleurs respirent en permanence tous les poisons.
On peut aussi parier que cette annonce de l’arrêt des centrales allemandes, tout comme l’accident de Fukushima, vont servir de prétexte aux opérateurs pour augmenter les prix. Pour eux, tous les prétextes sont bons, mais l’écologie en est un très commode  !
Des prix qui montent, cela signifie que les classes populaires pourront encore plus difficilement se chauffer qu’aujourd’hui, qu’elles devront se déplacer dans des transports dégradés, pendant que les riches continueront à prendre l’avion quand ils voudront. Dans le marché capitaliste, c’est évidemment l’usager final qui paiera la facture. Une fois encore, les pauvres paieront.
Pour conclure
Dans cette société capitaliste, tous les choix, toutes les politiques se retournent contre la population, les travailleurs, et finalement contre les intérêts de la société.
Tant que les décisions seront prises non pas consciemment et collectivement, en en pesant toutes les conséquences, mais dans le secret des conseils d’administration ou encore par des gouvernements entièrement au service de ces actionnaires privés, il y aura des dangers partout.
L’avenir n’est pas à l’abandon des techniques, il n’est pas au repli réactionnaire et illusoire sur des petites productions «  relocalisées  ». Plus que jamais la production est collectivisée, les moyens de production sont socialisés, à l’échelle de la planète. C’est justement le résultat du développement des forces productives.
Ce qui est nécessaire, ce qui est vital pour que les progrès techniques profitent à toute la société sans détruire ni les hommes ni la planète, c’est d’en finir avec le capitalisme.
Et dans l’immédiat  ? nous dira-t-on.
Il faut imposer que les travailleurs, les consommateurs, les riverains de toutes les installations industrielles puissent décider de tous les choix tant techniques qu’économiques  ; qu’ils puissent surveiller l’application des décisions, qu’ils aient un contrôle permanent sur toutes les étapes de leur mise en oeuvre.
Il faudrait que les travailleurs puissent s’échanger toutes les informations dont ils ont connaissance et qu’ils puissent les rendre publiques sans aucune entrave. Plus encore que d’autres installations, les centrales nucléaires devraient être totalement transparentes. Les camarades qui travaillent dans ce secteur témoigneront des pressions multiples qu’ils subissent pour empêcher tout échange et toute publicité. Imposer un tel contrôle est une lutte permanente qu’il faut mener le plus collectivement possible. Il s’agit de ne se laisser ni exploiter, ni menacer, ni empoisonner.
Et c’est là où le problème du nucléaire rejoint tous les autres. Il faut supprimer pour toutes les entreprises le secret industriel et commercial, le secret des affaires, qui ne servent qu’à dissimuler les mauvais coups des propriétaires capitalistes contre la société. Entre la menace que représente un plan de licenciements massifs que l’on cache et la menace nucléaire, il y a certes une différence. Il y en a déjà moins avec les risques industriels de la chimie ou de l’industrie pharmaceutique ou encore l’amiante. Et même «  l’innocente  » activité bancaire montre la menace grave qu’elle représente, et pas seulement pour l’économie, mais aussi pour la vie des hommes, quand on songe aux victimes des famines provoquées par la spéculation sur les produits alimentaires.
Alors laissons aux écologistes de la politique le doux confort intellectuel de réduire les menaces à la seule industrie nucléaire. Le contrôle de toute l’activité économique par la société est le seul à ouvrir la perspective d’un progrès scientifique et technique maîtrisé par l’humanité.
Pour pouvoir imposer réellement et durablement un tel contrôle, il faut enlever les moyens de production des mains des capitalistes qui les possèdent, pour les placer sous le contrôle direct et conscient des travailleurs.
C’est seulement alors qu’on pourra maîtriser de bout en bout la production des richesses pour satisfaire les besoins de l’humanité sans risque pour la population, sans menacer la nature. Les choix de la société dans tous les domaines pourront être faits collectivement, à l’échelle de toute la planète, en prenant en compte leurs conséquences lointaines comme immédiates.
Nous faisons nôtre cette phrase de Marx  : «  La société elle-même n’est pas propriétaire de la Terre. Il n’y a que des usufruitiers qui doivent l’administrer en bons pères de famille, afin de transmettre aux générations futures un bien amélioré.  »
Voici maintenant les témoignages de trois camarades travaillant dans des secteurs différents de la filière nucléaire.
1. Un camarade d’une centrale nucléaire
Si la production d’une éolienne performante est de l’ordre de 5 mégawatts, une centrale nucléaire produit bien plus  : un réacteur performant fournit 1 300 MW, soit l’équivalent de 260 éoliennes. C’est dire qu’une centrale composée de quatre tranches – c’est-à-dire quatre réacteurs – nécessiterait plus d’un millier d’éoliennes pour la remplacer… à condition bien sûr qu’il y ait du vent  ! Une centrale est une usine comme une autre, composée de vannes, de robinets, d’armoires électriques, avec les mêmes défauts inhérents à toutes les entreprises capitalistes.
Mais avec la particularité quand même que c’est une industrie où les accidents peuvent avoir des conséquences catastrophiques, non seulement pour les travailleurs – ce qui est vrai pour toutes les industries – mais pour la population environnante, voire pour toute la planète.
L’explosion de la sous-traitance
En France, les trois quarts du courant électrique sont fournis par des centrales nucléaires construites par EDF à l’époque où elle était nationalisée. La privatisation d’EDF n’a fait qu’aggraver les choses.
En même temps qu’on assistait à un gel des recrutements sous statut EDF dans les centrales, la sous-traitance est arrivée par la grande porte. Elle est passée de 20 % à 80 % des travaux de maintenance en une vingtaine d’années. Des activités permanentes de l’entreprise sont passées à la sous-traitance, ce qui lui permet, entre autres, de diminuer la masse salariale.
Pour l’instant, ce sont surtout des postes d’ouvriers que les directions ont externalisés. Les emplois d’ouvriers ont quasiment disparu dans le personnel des centrales nucléaires EDF. Les agents EDF sont transformés en surveillants de travaux.
C’est une politique qui arrive aujourd’hui à ses limites, avec de nombreux surveillants qui n’ont jamais exercé les travaux qu’ils sont censés contrôler. On imagine le résultat  ! Après les postes d’ouvriers qui ont été sous-traités, ce sont maintenant les postes de superviseurs de travaux qu’EDF voudrait externaliser.
À la recherche d’une rentabilité maximum, les entreprises sous-traitantes font tourner les travailleurs entre les différentes centrales du pays. C’est pour cela qu’on les appelle les «  nomades du nucléaire  ». Des nomades qui n’ont souvent même pas de parkings ou de vestiaires quand ils arrivent nombreux au moment de ce que l’on appelle les «  arrêts de tranche  », quand une centrale peut employer jusqu’à un millier de travailleurs sous-traitants.
Ces travailleurs passent d’une entreprise à l’autre au gré des marchés perdus ou gagnés par les patrons de ces sociétés, avec des conditions de travail et de revenus à chaque fois dégradées. Ils circulent de centrale en centrale mais tous ne connaissent pas les installations, les locaux et la configuration du matériel.
Pour le suivi de la maintenance, il s’agit de faire toujours plus vite, il faut coordonner énormément de travaux en s’assurant que les opérations des uns ne viennent pas mettre en péril les opérations des autres et que la fiabilité d’ensemble reste garantie.
Le danger augmente car les travaux se multiplient, les personnels sont différents et pas toujours au niveau requis de formation et de qualification. Il y a des cascades de sous-traitants qui interviennent. Pour superviser tout ça, la direction a essayé d’imposer aux agents un roulement de 2 x 12 heures de travail.
Ce qui a proliféré également, ce sont le papier et les procédures censées apporter la sécurité. En fait, on noircit du papier, des formulaires, des signatures et on ne s’assure plus du contrôle de la qualité qui ne peut exister sans un véritable dialogue, par une présence physique des intervenants au moment des travaux et surtout une liberté de parole entre les travailleurs et une liberté d’intervention.
La chasse à la productivité passe aussi par un système d’astreinte jour et nuit pour des raisons économiques. Les collectifs de travail où la vigilance de tous était un gage de bon fonctionnement, ont été remplacés par des relations de plus en plus hiérarchiques et où les agents sont seuls, avec une direction qui suscite l’individualisme et le chacun pour soi.
La course à la rentabilité au détriment de la sûreté
La pression à la rentabilité s’est aggravée au fil des ans. La privatisation d’EDF a accéléré la tendance à relâcher les exigences de sûreté et de sécurité. C’est un risque pour la population comme pour les travailleurs intervenant dans les centrales.
Dans toutes les centrales, les accidents du travail sont nombreux. Le CHS de Nogent-sur-Seine dénonçait un triplement des accidents en trois ans. Et il affecte bien plus les sous-traitants que les personnels EDF.
Le calcul de l’irradiation subie par les travailleurs est suivi par dosimétrie, mais il reflète des préoccupations économiques et pas seulement sanitaires. En fait, lors de l’analyse d’un travail à effectuer, la règle qui s’applique c’est toujours un compromis entre la réduction des doses et les coûts économiques et sociaux que cela induit.
Auparavant, l’essentiel des travaux étaient programmés lors des arrêts des réacteurs, car les risques sont alors moindres. Maintenant, la direction essaie de programmer ces interventions réacteur en marche. Cela devient une pratique qui se banalise, alors qu’elle était impensable il y a quelques années.
L’objectif poursuivi est d’exploiter les réacteurs au maximum et qu’ils fonctionnent le plus possible. Cela s’est traduit concrètement par des périodes de maintenance en délai réduit, pour garder le maximum de disponibilité sur le réseau. Les arrêts de tranche sont ainsi passés de 45 à 32 jours, soit 13 jours supplémentaires de production électrique. Imaginez tout ce que cela fait gagner à EDF comme argent  !
Mais cela ne se passe pas sans réaction  : dans une centrale, un réacteur a été arrêté en urgence suite au droit d’alerte lancé à l’initiative du CHSCT, avec l’aval de l’inspecteur du Travail qui a soutenu la validité du danger grave et imminent. Pour la hiérarchie, une telle mesure de bon sens était un «  arrêt bolcheviste  »  !
À EDF, il y avait une culture d’ingénieurs, on s’oriente de plus en plus vers une culture de commerçants. Les volontés financières viennent percuter les choix techniques. À la tête des centrales, les directeurs EDF sont devenus des «  managers  ». Objectif  : production maximale pour profits maximaux.
Bien évidemment, la pression à la rentabilité, à faire de l’argent, vite, et parfois à n’importe quel prix, s’exerçait déjà au temps d’EDF service public. Ne serait-ce qu’au travers des firmes bien privées qui ont construit les centrales puis ensuite, après leur mise en service. Il y a là des marchés juteux pour les entreprises privées.
Pour ce qui est des pièces de rechange, EDF, en quelques années, a cessé de les stocker et d’immobiliser ainsi de l’argent. C’était pourtant un gage de sûreté, mais le stockage coûte cher. Du coup, quand il y a une urgence, ce sont des taxis qui baladent des pièces d’un bout à l’autre du pays. Et comme il n’y a plus de stock, il arrive fréquemment que des pièces soient démontées sur une tranche pour les installer sur l’autre, s’il y a urgence.
Il y a encore toute la question de l’entretien courant.
Une centrale, c’est comme une voiture qu’il faut entretenir et réparer. Elle s’use et nécessite une surveillance continuelle.
Quand doit-on changer les pneus, les plaquettes de freins  ? Quand on veut faire des économies, on tire sur les délais. C’est exactement ce que fait EDF. Elle essaie de repousser les interventions, de faire durer le matériel plus longtemps, de faire moins de remplacement systématique.
On est passé dans le jargon d’une politique de «  préventif  » à une politique de «  curatif  ». On n’intervient plus de façon systématique pour remplacer du matériel par précaution. On vérifie, on surveille et on intervient le plus tard possible, et parfois seulement quand ça casse…
C’est aussi pour des raisons de rentabilité qu’EDF augmente la durée de vie des centrales, prévues au départ pour durer une trentaine d’années et dont l’utilisation est prolongée.
EDF prétend que cela ne comporte aucun risque et que, pour reprendre la comparaison avec la voiture, c’est comme si elle avait incorporé tous les progrès techniques inventés depuis trente ans, comme les airbags, les régulateurs de vitesse, etc. Ce n’est pas entièrement faux. Mais tout le monde sait que sur un vieux modèle de voiture on ne peut pas intégrer toutes les nouveautés. C’est vrai aussi sur les vieux modèles de centrales nucléaires.
Ce qui préside au choix d’EDF de prolonger la durée de vie des centrales est avant tout un choix financier. Comme tout patron privé, EDF veut tirer un maximum de profit des installations existantes. Et tout le monde le sait  : profit privé ne rime pas du tout avec sûreté. Et la mise en place artificielle d’un marché concurrentiel, d’une Bourse de l’électricité, fait craindre le pire de ce point de vue.
Alors ce qui a de quoi inquiéter, au-delà de l’atome, c’est que cette industrie soit, comme toute la société, aux mains de capitalistes capables de transformer en cauchemar même les plus grands progrès scientifiques et techniques.
2. Un camarade d’un service de recherche et développement
Je travaille sur un site de recherche et développement d’EDF. Pour faire simple, notre tâche est la suivante  : les constructeurs de centrales ou de composants de centrales, comme Areva, affirment que leurs machines ou leurs méthodologies respectent les critères de sûreté édictés par les Autorités de sûreté. Mais c’est EDF, en tant qu’exploitant et responsable du fonctionnement des centrales, qui doit, avec l’aide de la R & D (recherche et développement), en faire la démonstration.
Lorsqu’on entend les directeurs d’EDF s’exprimer à propos du nucléaire, ils n’ont que le mot «  sûreté  » à la bouche. Elle serait leur principale préoccupation. Lorsque l’accident de Fukushima s’est produit, le PDG d’EDF Proglio a envoyé à l’ensemble du personnel un courrier électronique pour l’appeler à sa «  mobilisation dans cette période délicate pour l’industrie nucléaire  ». En ajoutant  : «  Vous ne manquerez pas d’être questionné par vos familles, vos amis, vos voisins. Il importe que vous soyez en mesure de les rassurer sur les moyens qu’EDF, en tant qu’industriel responsable, met en œuvre en permanence pour assurer la prévention des risques de ses centrales  ».
Ce courrier a choqué beaucoup de collègues, car Proglio nous demandait, en fin de compte, de mentir à nos proches sur la réalité de la situation, pour défendre les intérêts de la filière nucléaire. Eh bien, cela a eu l’effet inverse  ! De nombreuses langues se sont déliées, pour dire comment, dans leur propre activité, les économies de toute sorte imposées par la direction depuis des années allaient à l’encontre de la prévention du risque nucléaire.
La réduction continue des effectifs
C’est ainsi que, depuis dix ans, les effectifs de la recherche et développement se sont réduits de 30 %, passant de 2 700 à un peu plus de 2 000 aujourd’hui. Et la raison n’est pas qu’EDF manque d’argent  ! On connaît les milliards de bénéfices qu’elle réalise chaque année. L’État lui distribue, en plus, chaque année trente millions d’euros au titre du crédit d’impôt recherche. Cet argent public n’a pas créé un seul emploi. Il a été englouti dans les comptes globaux de l’entreprise pour nourrir un peu plus les bénéfices.
Il y a dix ans, c’était à peu près le moment où la privatisation d’EDF s’annonçait. Il fallait préparer l’ouverture du capital en remboursant à marche forcée les dettes qui avaient été contractées pour construire le parc de centrales nucléaires actuel.
Il ne s’agit pas de prétendre qu’avant 2001 la situation était florissante. EDF avait déjà pour tâche de produire de l’électricité à moindre coût, notamment pour fournir en énergie bon marché les grands groupes industriels gros consommateurs d’électricité, comme Pechiney par exemple. Des tranches de centrales nucléaires leur étaient entièrement dédiées, sans qu’ils aient eu à débourser le moindre centime d’investissement. Déjà, il n’était pas question pour la direction de financer des recherches coûteuses sur le retraitement intégral des déchets nucléaires ou sur le démantèlement des centrales, par exemple.
Mais la situation s’est singulièrement dégradée ces dix dernières années, alors même que la sûreté nucléaire exigeait le contraire, avec le vieillissement des centrales.
La recherche avant tout des économies
Tous les secteurs d’EDF ont été concernés par les différents plans d’économies et c’est d’ailleurs comme ça que la direction justifiait les économies à la R & D.
Il y a un secteur de la recherche qui a été épargné  : avec l’apparition du marché de l’électricité, de nouvelles recherches sont apparues, comme les mathématiques financières utilisées pour prévoir les cours sur les marchés de l’électricité. Des ingénieurs-chercheurs chevronnés dans le domaine des sciences physiques ont été aspirés vers ces activités pour le moins fumeuses  !
Pendant ce temps, d’autres activités étaient menacées. Les études sur les turbo-pompes ont failli être arrêtées, alors que certaines de ces machines servent à alimenter les circuits de refroidissement des centrales nucléaires, ceux qui ont fait défaut à Fukushima.
Dans la recherche d’économies à tout prix, la direction a inventé la théorie du «  doublon  ». Auparavant, la R & D disposait de ses propres moyens d’essais avec ses propres équipes de techniciens d’essais pour valider ses propres expériences, de manière indépendante des fournisseurs de composants de centrale.
Maintenant, si un moyen d’essais existe ailleurs, au CEA par exemple, la direction affirme qu’il n’y a pas de raison de l’avoir aussi à EDF. L’expérience a pourtant montré que c’est l’existence de ces «  doublons  » qui permet de détecter des erreurs de méthode, ou de calculs, ou d’avoir des approches différentes pour explorer de nouvelles pistes de recherche.
La conséquence, c’est que les techniciens d’essais sont de moins en moins nombreux et proches de partir à la retraite. Quand un jeune technicien est embauché parce que la situation devient trop critique, c’est la fête. Mais il est souvent trop tard  : les techniciens compétents pour mener les essais n’existent plus, car de telles compétences mettent des années à se constituer.
EDF s’est engagée, suite à la loi de 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire, à la plus grande transparence sur ses activités. Le résultat, c’est que certaines études ne sont plus soutenues sur certains sujets sensibles qui touchent à la sûreté. En effet, le simple fait de produire des notes techniques sur ces sujets pourrait laisser entendre qu’il y a un problème. Les autorités de sûreté pourraient alors demander la raison pour laquelle EDF mène ces études.
C’est ainsi que des collègues ont découvert, il y a quelques années, que des calculs de marge de sûreté – sur un sujet particulier – étaient sans doute partiellement erronés dans les méthodologies actuelles.
Mettre à jour cette erreur et la prendre en compte auraient nécessité de reprendre l’ensemble des dossiers de sûreté des centrales. Cela aurait coûté beaucoup de temps et d’argent, mais cela n’aurait été ni du temps perdu, ni de l’argent jeté par la fenêtre. La direction a préféré étouffer l’activité, même si l’on sait qu’un jour ou l’autre l’affaire ressortira.
Alors ça ne veut pas dire que la sûreté des centrales n’est pas assurée à cause de ce que je viens de raconter. Il existe des marges suffisamment importantes par ailleurs, pour absorber ce type d’erreurs. Mais c’est la logique en cours qui est dangereuse. Car si cette histoire est apparue quelque part, d’autres histoires similaires sont sans doute apparues dans d’autres disciplines. Et dans ce cas, la sûreté finit par en prendre effectivement un coup.
La transparence est affichée, mais ce sont le secret et l’opacité qui règnent
Pour en revenir à cette question de la transparence, on peut vraiment dire que le discours actuel de la direction relève de la plus grande hypocrisie.
En fait, année après année, il est de plus en plus difficile de divulguer des informations touchant au nucléaire. Auparavant, il était aisé d’avoir accès à des documents rédigés par les autres collègues de la R & D. Désormais, ces documents sont archivés sous forme électronique et il existe quantité de filtres, de demandes d’autorisation qui restreignent l’accès à l’information. J’ai même eu récemment la surprise de me voir refuser l’accès à certaines de mes propres notes techniques par le système d’archivage  ! Tout devient plus opaque, contrôlé par la hiérarchie.
II y a en ce moment une véritable paranoïa de la part de la direction à propos de l’espionnage industriel, du secret industriel. Communiquer nos résultats dans les congrès scientifiques devient ainsi de plus en plus compliqué. Comme on ne sait plus exactement ce qu’on peut communiquer et ce que l’on ne peut pas, il y a de nombreux collègues qui finissent par s’abstenir, alors qu’en matière scientifique et technique il est essentiel d’échanger des informations.
Et dernièrement un ingénieur de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire a révélé, lors d’une réunion organisée par les syndicats de la R & D d’EDF pour débattre des conséquences de l’accident de Fukushima, qu’il leur était impossible de connaître longtemps à l’avance les arrêts programmés pour la maintenance des centrales, car c’était maintenant couvert par le secret commercial, ce qui les empêchait de travailler correctement  !
Tout ce que ce que je viens de dire peut sembler guère rassurant vis-à-vis de la sûreté nucléaire. En fait, si la situation n’est pas plus critique, c’est parce que les travailleurs d’EDF et des autres entreprises du nucléaire prennent eux-mêmes des initiatives pour faire fonctionner les choses plus ou moins bien.
Ainsi, à la R & D, la direction refuse des moyens d’essais quand ils dépassent un certain budget. Alors, pour contourner le problème, les collègues mentent sur le coût réel de l’installation d’essais à réaliser. Le chiffre annoncé à la direction correspond au budget réel divisé par deux ou par trois, afin que la direction accepte. Une fois le projet lancé, il est difficile pour la direction de stopper le projet, même lorsqu’elle constate que cela va coûter plus cher. Et le tour est joué.
Sur le secret industriel aussi, on trouve le moyen de contourner ce qui nous est imposé. Ainsi, il nous arrive de nous retrouver en réunion avec des ingénieurs d’Areva, car les résultats de calculs obtenus par les équipes EDF ne sont pas similaires aux leurs. Il faut alors essayer de comprendre pourquoi. Au cours de ces réunions, si cela va trop loin dans la divulgation d’informations, une sorte de chef de projet chargé de surveiller ce qui peut être révélé, intervient pour l’interrompre. Autant dire que l’ambiance est un peu crispée. Mais on finit par se retrouver avec les ingénieurs d’Areva, sans le chef de projet, par exemple lors de congrès scientifiques, ou au téléphone, et peu à peu, on finit par savoir ce qu’Areva tenait tant à cacher.
Même les chefs qui ont des responsabilités techniques essaient comme ils peuvent de résister aux mesures d’économies.
Alors, pour finir, je dirai que la plupart de mes collègues ont confiance dans le progrès technique et dans la capacité de l’humanité à surmonter les problèmes qui lui sont soumis. Ils sont convaincus qu’en général, il n’y a pas de problèmes techniques sans solution. On a pu constater que la plupart du temps, s’il y a eu des accidents, c’est parce que des alertes avaient été lancées à un moment ou à un autre, soit à la R & D, soit dans les services de l’ingénierie, soit dans les centrales, soit au niveau des autorités de sûreté, mais qu’elles n’avaient pas été prises en compte, le plus souvent pour des questions d’économies. On aurait donc pu les éviter ou en tout cas les rendre moins graves.
Pour que la sûreté soit optimale, il faudrait du temps qui ne soit pas dicté par celui des affaires, par les délais commerciaux. Il faudrait des moyens humains et matériels pour traiter les problèmes. Il ne faudrait pas que pèse à chaque instant sur les activités le poids des restrictions et des mesquineries patronales.
Pour cela, il faudrait aussi supprimer toutes les entraves à la divulgation des informations. Il faudrait en finir avec le secret industriel et commercial. Et il faudrait en finir avec toutes ces économies imposées dans le seul but avoué d’assurer le maximum de profits aux actionnaires. Pour cela, il faut en finir avec l’organisation capitaliste de la société.
3. Un camarade travaillant au Commissariat à l’énergie atomique (CEA)
Je veux aborder ici, au travers de quelques exemples, la question de ce qu’on appelle le «  retraitement  ». En effet, le nucléaire industriel n’est pas limité à la production d’électricité. Il va de l’industrie agro-alimentaire au médical. Si les risques de catastrophe liés à ces autres secteurs sont moindres que l’explosion d’un réacteur de production, ces risques sont néanmoins présents au quotidien pour des milliers de travailleurs comme pour les populations environnantes.
Le retraitement des déchets radioactifs est d’abord du stockage
Le groupe Areva est composé de trois branches principales qui correspondent respectivement aux activités minières, à la construction de réacteurs nucléaires et au retraitement des déchets.
La partie retraitement, Areva NC, était une filiale du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) jusqu’en 2006, et s’appelait alors la Cogéma. Areva NC représente environ 20 % des neuf milliards d’euros du chiffre d’affaires annuel du groupe.
La célèbre usine construite sur la presqu’île de La Hague reçoit les déchets venant de centrales de toute l’Europe et du Japon. Ces déchets sont les éléments combustibles usés lors des réactions nucléaires dans les réacteurs et contiennent principalement de l’uranium et du plutonium.
Si l’appellation «  retraitement  » peut volontairement laisser entendre que ces déchets sont moins nocifs pour les populations et l’environnement en sortie d’usine, la réalité en est assez éloignée.
Aux dires mêmes des travailleurs de l’usine, une part prépondérante de l’activité de l’usine consiste dans le stockage des déchets. Stockage dans un premier temps, avant d’être traités, afin qu’ils se refroidissent en termes de température et de radioactivité.
Mais aussi stockage après le retraitement, les producteurs de déchets étant nettement moins pressés de les récupérer que de les expédier vers La Hague. Ces producteurs de déchets ont pourtant obligation de le faire depuis la loi Bataille de 1991. Ce manque d’empressement s’explique par le fait que les colis de déchets après traitement contiennent encore des éléments radioactifs pour des dizaines de milliers d’années. L’essentiel de la radioactivité reste en place après le procédé.
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Messages

  • Nous estimons que ceux qui sont anti-nucléaires sans être anti-capitalistes mènent un combat juste même s’il est limité. De la même manière que ceux qui sont contre les armées, contre les guerres, contre l’amiante, contre le plomb sans accuser les classes dirigeantes. Nous ne pouvons pas dire que l’amiante ne serait pas dangereux mais seulement le capitalisme. Nous ne pouvons pas dire que les militaires ne sont pas dangereux, ni les guerres, mais seulement ceux qui les dirigent au service de la classe capitaliste.

  • Par :- Monique Sené, physicienne, directrice de recherches honoraire au CNRS, membre du Haut comité à la transparence et présidente du GSIEN(groupement de scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire) et rédactrice de la Nucléaire.- Raymond Sené, physicien nucléaire, membre du GSIEN- Dominique Leglu, physicienne, directrice de la rédaction de Sciences et Avenir. Oui, Fukushima n’est pas Hiroshima. Des réacteurs ne peuvent pas exploser comme une bombe atomique. Il n’empêche, la catastrophe qui a eu lieu dans la centrale de Fukushima-Daiichi sur 4 de ses 6 unités est pire que Hiroshima et Nagasaki réunis, en termes de radioactivité relâchée. C’est mille fois plus( 1), en ordre de grandeur. Oui, l’impensable est arrivé. Après le séisme du 11 mars, suivi du tsunami, la centrale a perdu toutes ses sources électriques et ses moyens de refroidissement, qui ont conduit à une situation incontrôlable. Quels enseign

  • "Mettre à jour cette erreur et la prendre en compte auraient nécessité de reprendre l’ensemble des dossiers de sûreté des centrales. Cela aurait coûté beaucoup de temps et d’argent, mais cela n’aurait été ni du temps perdu, ni de l’argent jeté par la fenêtre. La direction a préféré étouffer l’activité, même si l’on sait qu’un jour ou l’autre l’affaire ressortira. Alors ça ne veut pas dire que la sûreté des centrales n’est pas assurée à cause de ce que je viens de raconter. Il existe des marges suffisamment importantes par ailleurs, pour absorber ce type d’erreurs..." temoignage d’un militant de LO travaillant dans le secteur nucléaire.

    Tout le récit de ce syndicaliste pro nucléaire est de détailler comment EDF, maquille, trompe, dissimule, les risques et en fait prendre quotidiennement aux employés et aux habitants.

    Il raconte les pressions subies par le personnel pour ne rien dire, c’est la loi du silence...

    Et pourtant ce syndicaliste prétend connaître les coefficients de sécurité de tous les systèmes mécaniques, électrique, pneumatique, anti sismique, pare feu, anti innondation, anti explosion, contamination etc...d’une centrale !!

    Et en plus de les connaître, il sait ce qu’ils valent ces facteurs de sécurité !
    En fait c’était peut être le chef des concepteurs, fabricants, financiers, des ministres, PDG du monde entier, le chef des futurs Trust du nucléaire : ou alors il a confiance dans ce qu’il dénoncait quelques lignes auparavant comme étant un système mafieux...

    Quel retournement de veste pour essayer de se rassurer lui et ses auditeurs, mais aussi nombre de familles inquiètes qui se posent beaucoup de question sur ces centrales soit disant 100% garanties sans danger ou avec un minimum de risques calculés.

    Car ce concept de "risques calculés" date lui de la fin des années 70 quand toute une série d’accident a mis sérieusement en cause très tôt le fonctionnement des centrales.

    Il n’y a pas eu ce que ce syndicaliste pourrait appeller le bon vieux temps contrairement à maintenant ou la sous traitance serait la cause de tous les maux.

    Et non il ne faut pas inverser les conséquences et les causes.

    Car c’est bien parce que le nucléaire est une source de risques permanents depuis sa mise en route, que l’Etat a choisi de botter en touche et de couper court à toute contestation au sein du personnel en menaçant l’emploi direct des agents EDF, et en divisant les salariés entre sous traitants et employés d’EDF.

    La sous traitance permet de faire travailler des SDF comme au Japon pour nettoyer des zones du réacteur qui sont si contaminés que aucun être humain n’en sortira indemme physiquement et mentalement.

    Mais surtout c’est l’esprit corporatiste syndicaliste qui permet de créer un fossé entre les travailleurs. Ce sont les syndicats boutiquiers qui ne défendent absolument pas les intérê.ts des salariés EDF (CGT qui avait dit oui à la privatisation d’EDF en 2003) et qui montent les salariés les uns contre les autres .

    DAns toutes les entreprises les syndicats signent des "accords" avec les patrons qui spolient en priorité les apprentis, les jeunes embauchés, les CDD et les sous traitants.

    Pourtant les fonctionnaires auraient vraiment tord de croire que eux seront sauvés pendant que les sous salaries seront sacrifiés : Tepco licencie, baisse les salaires, et laissent mourir tous les salariés qui travaillent sous les radiations post accident.

    EDF ne le ferait pas ? Areva non plus ? Non ils seront encore pire car ces trusts dirigent beaucoup plus qu’ailleurs dans le monde, la filière nucléaire et donc ils iront jusqu’au bout pour sauvegarder leurs intérêts mondiaux—>par leur mensonge et leur chantage, ces cartels d’Etat sont préparer pour tuer .

    D’ailleurs pour la PDG d’Areva, les japonais sont exemplaires et savent mourir et souffrir "dignement". "Quel calme et sérennité" disait elle les jours suivant la catastrophe.
    Oui la France a une tradition : elle forme des dirigeants pour qui les génocides humains sont des banalités et des maux nécessaires. Une bonne saignée et le corps malade se purifie.
    Mittérand était sans aucun doute un modèle de dirigeant sans scrupule et il pouvait se vanter d’avoir fait couler à flot le sang des exploités de toute la planète.

    En France l’approvisionnement en Uranium, se fait par une colonisation à peine dissimulée. Les terres d’afrique subissent le pillage français et les peuples sont empoisonnés, affamés et déplacés pour l’extraction de ce minerais .

    Superphénix a été le symbole du nucléaire dangereux mais toutes les centrales sont truffées de défauts structurels, de combustibles infernales, de systèmes défaillants, ou au contraire conformes mais inefficaces ou dangereux. Chaque centrale est un essai grandeur nature de systèmes, process, matériaux, réactions etc...

    LO parlait de l’amiante en comparaison et pour dire que même interdite les chantiers de désamiantage empoisonne l’air des ouvriers et des riverains.

    De la même façon, LO soutient les syndicats en 2010 dans leurs mensonges sur le combat truqué des retraites (CGT en 2003 qui enterre celle des agents EDF au passage) , LO soutient à nouveau ces mêmes syndicats qui ont laissé et laisse toujours mourir les salariés aux contact de l’amiante.
    La CGT a participé au comité permanent amiante avec les trusts de ces industries, mais ça LO l’a oublié ?

    LA CGT est responsable aussi des choix industriels et cela s’appelle l’intégration des syndicats à l’appareil d’Etat capitaliste.
    La politique maffieuse d’EDF concernant le nucléaire est entièrement cautionné par les syndicats, CGT en tête.

    En taisant cette réalité et en faisant croire aux travailleurs l’inverse, c’est à dire qu’on doit construire le syndicat, grossir ses rangs, et encourager les arnaques à petites et grandes échelles etc...en affirmant carrément comme des Eternits, Valeo, Ferodo, Areva, EDF, que l’industrie des capitalistes est "quand même sûre", elle se cache derrière le sceau de la voie syndicaliste pour affirmer sa foie dans cette société qui est mort vivante.

    LO affirme qu’en France il n’y aura jamais de Tchernobyl, de Fukushima, de Tree Mile Island : MAis déjà tous les jours le poison du nucléaire se répand, depuis l’extraction du minerai, jusquà l’enfouissement des déchets.

    Et puis cette satisfaction chauvine qui voudrait que les gaulois soient à l’abri grace à quoi ? quelle potion ?
    C’est là plutôt un vrai poison ?

    CElui des unions sacrées entre classes ennemies : les mêmes qu’en 1914 ou 1939,ou les bourgeoisies nationales veulent faire couler le sang des ouvriers et détourner les révoltes nées avec la crise du système.

    La croyance dans la sécurité des centrales françaises n’est pas une idée anodine : elle est cachée parmi un flot d’arguments apparemment anti nucléaire et en réalité il flatte l’esprit par une sorte de pirouette politicienne qui mettrait le capitalisme en accusation socialement tout en lui reconnaissant des vertues .

    Le capitaliste parisiterait la société ? mais quelle est cette société ? Ou est l’Etat dans tout ça ?

    LO saucissonne le capitalisme et en fait une maladie sur un individu sain.

    L’Etat est pourtant aussi inséparable du capitalisme que le corps l’est de la tête.

    Le capitalisme n’est pas une maladie, il est le fonctionnement de l’ensemble du monde depuis sa naissance jusqu’à sa mort. C’était un système complet et non pas une simple erreur de casting historique.

    En essayant de rendre réformable ce système avec les Etats nations, impérialismes, polices, armées, justice, administration, école etc...LO nie le rôle révolutionnaire de la lutte de classe et les boulversements antérieures des systèmes sociaux et économiques humains.

    Le problème n’est pas de contrôler les comptes d’Areva et son conseil d’administration, il est de renverser la dictature d’un tel Trust et donc de l’Etat repressif national qui l’épaule .

    Spartacus ne voulait pas contrôler les arênes des jeux de gladiateurs, il voulait sa liberté et à renverser pour cela une partie de l’empire romain jusqu’à la destruction complète des armées d’esclave : ce n’est pas pareil.

    LO traffique largement la vérité et en plus conseille aux exploités de "transformer leur inquiétude en révoltes", mais une révolte avec quelles perspectives ? celle du réformisme et de L’Etat actuel conservé ? Alors c’est la voie pour le fascisme ou la guerre mondiale qui a suivi la politique des fronts populaires, ou républicains mais aussi des unions populaires comme au Chili ! Un programme de massacre de la classe ouvrière

    • La CGT fait le même chantage à l’emploi que Proglio sur la filière nucléaire : je propose de mettre les responsables de notre grand syndicat CGT, non plus à Montreuil, immeuble qui pourrait devenir une réelle "maison du peuple" pour tous ceux qui sont licenciès, précarisé, et qui se battent comme ceux de Citroen qui avaient attendu 5 semaines en 2007 avant la moindre déclaration sur la grève des 300euros, ceux des sans papiers qui ont le droit d’attendre gentiment les prochaines "vagues de grèves" pour réclamer le droit de ne plus être clandestin, ceux des cheminots qui étaient plus de 75% en grève fin 2007 et pour lesquelles la CGT a vendu leur retraite à la bourgeoisie, au patronat donc en plus de trinquer au champagne avec Sarkozy, après que celui ai vivement remercié son leader l’ancien cheminot Nanar tibo.

      Donc je propose en tant que syndiqué CGT depuis 10ans que les salons boisés et marbrés servent à ceux qui dorment sur les bancs du metro, et que nos camarades dirigeants se réunissent dans le local syndical de l’ancienne centrale Superphénix, mais aussi sur le site de Nogent sur marne ou à coté d’une des piscines de stokage à la Hague.

      Je propose aussi que nos dirigeants prennent un train dans leur déplacement dont les wagons seront accrochés à ceux transportant les déchets du combustible usagé ou retraité comme le MOX, chaque conteneur ayant assez de plutonium pour tuer rapidement plusieur milliers de personnes dans un rayon déterminé par la poussée des vents, le passage des pluies et des nappes phréatiques.

      Voilà je pense que si la bourgeoisie japonaise a demandé timidement de rassurer l’opinion publique au ministre de l’industrie en le mettant en scène et exigeant qu’il boive l’eau près de la centrale de Fukushima, je demande au dirigeant B.Tibaut de prendre sa combinaison et son masque pour aller voir dans les réacteurs accidentés de Fukushima, ou en est le corium ? c’est à dire le magma des combustibles nucléaires fondus.

      Je demande au camarade Bernard d’aller au Niger dans une mine d’Uranium, boire l’eau que boivent les populations à proximité, et surtout de passer 1 mois à extraire de l’uranium.

      Je demande au camarade Bernard d’aller à côté d’un pilote d’hélicoptère au moment de son survol d’un réacteur accidenté pour larguer de l’eau, du plomb, du sable etc...

      Je demande aux camarades dirigeants de la CGT Energie qui ont signé la déclaration ci dessous de plomber le prochain cerceuil d’un travailleur qui décède alors qu’il travaille dans un environnement radioactif.

      Le point de vue de la FNME-CGT }} Accord irréaliste et irresponsable PS / EELV,

      fin du service public de l’électricité

      Les partis politiques sont légitimes pour s’exprimer sur les questions énergétiques, tout comme les organisations syndicales. La FNME-CGT souhaite donner son point de vue.

      L’accord conclu hier entre le PS et EELV est très bien résumé « Le secteur de l’énergie reviendra au sein du grand Ministère du Développement Durable ». Exit l’Industrie, le secteur sera sacrifié pour privilégier une production locale ( !?), les défauts (excusez l’euphémisme) de la libéralisation seront corrigés et l’entreprise EDF sera désintégrée en cassant la cohérence de l’intégration verticale, qui est le meilleur optimum technico économique, en séparant les réseaux de transport et de distribution des activités de production et de commercialisation.

      Ajoutons à cela, l’arrêt du Nucléaire (ne nous voilons pas la face, c’est ce que signifie l’arrêt de tout nouveau projet rajouté à la fermeture de 24 réacteurs – dont l’arrêt immédiat de Fessenheim - plus la mise en cause du retraitement) qui fragilisera l’équilibre Production/Consommation et notre indépendance énergétique.

      Le bilan économique, écologique, social, de ces décisions, si elles étaient mises en œuvre dans une échéance aussi courte, serait désastreux. Qui paiera les coûts de ces décisions ? Le prix de l’électricité en sera doublé, pénalisant fortement les usagers et notre industrie. Nous ne pouvons penser que ce vaste gâchis industriel serait la balance de quelques postes de députés.

      Le secteur énergétique mérite autre chose qu’un vulgaire marchandage électoral. Nous continuerons à réclamer un vrai débat ouvert et transparent sur le sujet, prenant en compte la réponse aux besoins et les contraintes posées par le réchauffement climatique.

      Nous regrettons que ceux qui, à juste titre, critiquent la manière non démocratique des décisions prises par le passé, utilisent les mêmes méthodes qu’ils condamnent pour tenter d’imposer des décisions en dehors de tout débat contradictoire.

      Nous réitérons notre demande de débat public et démocratique afin que chacun puisse sereinement et objectivement se forger un avis sur la question.

      La situation économique et sociale de notre pays mérite bien autre chose qu’un accord de coin de table de quelque parti que ce soit. Les emplois créés dans des filières d’énergies renouvelables et ceux existant dans la filière nucléaire doivent s’additionner et non s’opposer. Les salariés refusent de servir de monnaie d’échange dans un débat politicien qui ne servira in fine qu’à nourrir les extrêmes.}

  • Sarkozy vante le nucléaire français, « le plus sûr du monde » , ce lundi 14 mars 2011.

    C’est un véritable cocorico que Nicolas Sarkozy a poussé ce lundi matin sur le nucléaire français, au moment où les écologistes s’inquiètent de la sécurité des centrales dans l’Hexagone.
    « Si on a perdu des marchés et des appels d’offres, c’est parce qu’on est les plus chers. Et si on est les plus chers, c’est parce qu’on est les plus sûrs ! » s’est vanté le chef de l’Etat lors de la réunion à huis clos des dirigeants UMP à l’Elysée. Une allusion au grave revers essuyé fin 2009 aux Emirats Arabes unis, où la filière nucléaire française s’est fait souffler, par un groupe sud-coréen, le « contrat du siècle » de 20 milliards de dollars portant sur quatre centrales. Ce lundi, Nicolas Sarkozy a érigé en exemple le réacteur EPR. « L’EPR, je connais bien le chantier, j’y suis allé plusieurs fois. Je suis désolé de dire ça, mais on a la double coque ! Le principe de la double coque, c’est que si un Boeing 747 s’écrase sur une centrale, le réacteur n’est pas touché », s’est-il félicité. Egalement présent, François Fillon s’est indigné du débat lancé par Europe Ecologie-Les Verts sur la sécurité nucléaire en pleine campagne des cantonales. « C’est absolument honteux alors qu’il y a des dizaines de milliers de morts au Japon », a accusé le Premier ministre.

    Ca me rappelle quelque chose cette focalisation sur l’écologisme politique et la sécurité du nucléaire gaulois....(max)

    • Le VRP du nucléaire, Sarkozy, vient nous provoquer ce vendredi 25 novembre au Tricastin,
      après sa venue sur Avignon, la semaine passée où Gendarme et RG nous ont empêché de nous exprimer et de déployer notre banderole.

      Rendons-lui la monnaie de sa pièce :

      Rassemblement le vendredi 25 novembre à 10h devant Tricastin
      pour l’arrêt immédiat et inconditionnel du nucléaire civil et militaire.

      Rendez vous 9h30 devant la mairie de LAPALUD (84)

      Départ en co-voiturage pour ceux qui le souhaite
       à partir d’Avignon à 8h30au Parking des Italiens
       à partir de Carpentras à 8h30 devant le Crédit Mutuel avenue de Mazan

      lire ici le tractd’adresse aux salariès travaillant dans le secteur nucléaire.

  • La cour d’appel de Paris a prononcé, mercredi 7 septembre, un non-lieu général dans l’affaire des retombées en France du nuage de Tchernobyl. Ce non-lieu vise notamment le professeur Pierre Pellerin, qui avait été mis en examen le 31 mai 2006 pour "tromperie aggravée". Le professeur Pellerin, aujourd’hui âgé de 87 ans, dirigeait le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) lorsque le réacteur n° 4 de la centrale ukrainienne a explosé, le 26 avril 1986. Il fut, à ce titre, en première ligne dans les mesures des retombées radioactives, dans la communication des résultats et dans la définition des mesures de radioprotection à prendre. Et devint la bête noire des associations écologistes En mars 2001, l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT), la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) et 51 malades de la thyroïde ont déposé une plainte contre X pour "coups et blessures involontaires", accusant les pouvoirs publics d’avoir minimisé l’ampleur de la pollution radioactive qu’ils estimaient responsable d’une augmentation des maladies thyroïdiennes. La juge d’instruction Odile Bertella Geffroy n’a pas retenu cette qualification : aux faibles doses considérées, la radioactivité ne "signe" pas les maladies qu’elle peut engendrer (contrairement à l’amiante avec le mésothéliome), ce qui interdit l’établissement d’un lien direct entre l’exposition aux rayonnements et les affections thyroïdiennes considérées .

  • Tchernobyl : le non-lieu déclenche la colère des associtions.

    Une décision qui a déclenché la colère des associations de malades de la thyroïde La vérité sur Tchernobyl s’est arrêtée à la frontière.. Dans la nuit du 25 au 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernoby explose. Suite à cette catastrophe, un nuage radioactif dérive vers le Belaruss puis suivant es vents, gagne successivement la Russie, la Finlande et la Suède. Des rejets radioactifs survolent également la Hongrie, la Tchécoslovaquie, l’Allemagne, l’Italie du Nord et le Sud- est de la France est de la France. Mais si l’inquiétude se répand chez nos voisins qui prennent des dispositions particulières (non consommation du lait, de fruits...), le service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) ne diffuse que des communiqués rassurants : la légère hausse de la radioactivité en deça des limites règlementaires françaises ne nécessite aucune contre-mesure sanitaire. Son directeur Pierre Pellerin intervient au journal télévisé en ce sens.

    Ce n’est finalement que le 12 mai que Libération publie un article déclarant que les pouvoirs publics français ont menti, que le nuage a bien survolé la France. Une nformation reprise ensuite par plusieurs médias dont le Canard Enchaîné. Non, le nuage de Tchernobyl ne s’est pas arrêté à la frontière.. Dix années d’enquête conclues par un non-lieu L’Association française des malades de la thyroïde et la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad) déposent plainte, en 2001. e d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad) déposent plainte, en 2001. Le dossier s’appuie sur des études effectués en Corse, région la plus touchée par le nuage, rapportant des taux supérieurs à 10 000 becquerels d’iode 131 par litre de lait de brebis et de chèvre, parfois jusqu’à 100 000 (le maximum autorisé étant de 300 becquerels) .

    En 2005, les Pr. Paul Genty et Gilbert Mouthon publient un rapport qui fait état de d’une augmentation importante à très importante des troubles thyroïdiens par rapport aux autres affections endocriniennes. Les affections de la thyroïde étant typiques d’une contamination radioactive

    Mais le 8 septembre 2011, après 10 ans d’enquête, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a mis hors de cause l’ancien patron du Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI) le Pr Pierre Pellerin, seul mis en examen,, pour"tromperie aggravée", en 2006 dans cette affaire. Selon le parquet général, qui avait requis la fin de cette enquête, les études scientifiques versées au dossier s’accordent pour établir que la catastrophe nucléaire de 1986 n’a pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France, en particulier aucun lien n’a été fait avec des maladies de la thyroïde. Une conclusion analogue à celle du dernier rapport de l’Institut de Veille Bilan sur 25 ans" publié en mai .
    L’AFMT a demandé à la Cour d’Appel, de former un pourvoi en cassation contre cette arret.

    En attendant les suites judiciaires de cette affaire, ce non-lieu a déclenché de vives réactions. L’AFMT déclare dans un communiqué " Si l’Etat avait informé la population des conséquences du nuage radioactif, ces troubles auraient pu être évités par la non-consommation d’aliments contaminés. C’est donc une véritable double-peine pour les victimes et un déni de démocratie résultant d’une volonté politique inhumaine : jusqu’à quand le nucléaire civil bénéficiera d’une telle impunité ? également à un vote sanction contre les présidentiables qui s’opposeront à la tenue d’un nouveau procès et à un moratoire sur le nucléaire Le réseau Sortir du Nucléaire évoque une " dans l’enquête sur les possibles retombées en France de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl". Un avis proche de celui des Jeunes écologistes, de Noël Mamère et d’Eva Joly qui parlent de " déni de justice". Corinne Lepage, députée européenne et ancienne qui parlent de " déni de justice". Corinne Lepage, députée européenne et ancienne ministre de l’Environnement, dénonce le poids des lobbys et craint que l’histoire ne se fois encore, le pouvoir du lobby nucléaire dans notre pays est démontré (...) Les lobbys se sont organisés pour qu’il n’y ait pas de suivi épidémiologique. Je reviens du Japon et malheureusement, je crois fort que le même scénario se trame malheureusement, je crois fort que le même scénario se trame" .

  • Interview du Professeur Yuri Bandazhevsky, professeur de médecine spécialisé en anatomopathologie, Youri Bandazhevsky aurait pu mener dans le nord du Bélarus, à Grodno, sa région natale, ou à l’étranger, une brillante carrière scientifique....
    (par les médias irlandais, lors de la conférence de presse de Ady Roche, Minsk, avril 2000)

     Votre brillante carrière a commencé à Grodno. Pourquoi êtes-vous venu à Gomel après la catastrophe à la centrale atomique de Tchernobyl ? Quel âge aviez-vous alors ?

    Y. Bandazhevsky J’ai vécu mon enfance dans la province de Grodno. Ayant terminé mes études à l’Institut de médecine de Grodno en 1980 j’ai passé la spécialisation en anatomie pathologique et ai commencé à travailler dans le Laboratoire central de recherche scientifique du même institut. Quand j’étais encore étudiant j’ai commencé à m’occuper activement de recherches scientifiques et à réaliser de nombreuses expérimentations sur des animaux de laboratoire, que j’élevais moi-même à la maison. Le sujet principal de mes recherches était alors l’étude de l’influence de différents facteurs (physiques, chimiques et biologiques) de l’environnement sur la gestation, le développement embryonnaire et la formation des différents organes et systèmes. Ce travail a abouti à la préparation de la thèse de candidat au doctorat, que j’ai soutenue avec succès en 1983. J’ai soutenu la thèse de doctorat en 1987. La même année j’ai été nommé directeur du Laboratoire central de recherche scientifique.
    La catastrophe de Tchernobyl a produit sur moi, comme sur un grand nombre de personnes, un énorme choc psychologique. Je considérais que mon devoir de médecin me dictait d’apporter mon aide à la solution des problèmes liés à cette catastrophe. Aussi dès 1988-1989 m’étais-je adressé officiellement à l’Académie des sciences et au Ministère de la santé avec des propositions de recherches scientifiques globales sur l’influence de la radioactivité sur les systèmes et les organes vitaux dans la période de formation. Il me semblait que tout ce qui était entrepris alors était insuffisant pour résoudre les problèmes existants. Il s’agissait avant tout de l’absence d’une vision claire des mécanismes d’action des radionucléides incorporés dans l’organisme sur la structure et sur la fonction des cellules et des tissus, sur le métabolisme. Mon expérience dans mes travaux scientifiques précédents, qui avait été reconnue par les principales écoles de l’URSS (Moscou, Leningrad), me confortait dans l’idée que les sujets proposés étaient valables. En 1990 le destin a voulu que je fasse directement connaissance avec la vie des populations de Gomel et de sa province. Je pris la décision de poursuivre mes recherches scientifiques là bas sur place. J’ajoute que je projetais de me consacrer exclusivement au travail scientifique dans l’institut de médecine radiologique qui s’ouvrait alors. Toutefois, en automne de la même année j’ai été invité à prendre la direction de l’institut de médecine qui était en voie d’élaboration à Gomel. J’avais alors 33 ans.

     Quelles sont les nouvelles maladies que vous avez découvertes suite à vos recherches ?

    Y. B. Les nombreuses recherches scientifiques, tant cliniques qu’expérimentales, ont montré l’action défavorable de quantités même faibles de radionucléides incorporés dans l’organisme, en premier lieu du césium radioactif, sur les systèmes et les organes vitaux. En premier lieu je voudrais signaler l’atteinte du système cardio-vasculaire, qu’on observe même chez les petits enfants. Une dépendance linéaire proportionnelle a été constatée entre la quantité du césium radioactif incorporé dans l’organisme et dans le muscle cardiaque, et la fréquence de même que la gravité des altérations morphologiques et fonctionnelles. En examinant les lésions dans l’ensemble des différents organes et systèmes, il a été possible de déterminer les processus pathologiques interdépendants tant au niveau du coeur, du foie, des reins, des organe endocriniens, que du système immunitaire. En conséquence, m’étant consacré pendant de nombreuses années à la pathologie, je pense que, sous l’action des radionucléides incorporés dans l’organisme, avant tout le césium-137, des lésions morphologiques et fonctionnelles interdépendantes entraînent des troubles métaboliques dans tous les systèmes et organes vitaux,. En outre, les lésions de certains organes peuvent avoir leurs caractéristiques propres, comme par exemple, dans les reins on observe la destruction des glomérules avec apparition de cavités. Cependant toutes ces lésions découlent d’un processus pathologique semblable, que nous appelons syndrome des radionucléides de longue période incorporés. Sur la base des données obtenues, la moindre quantité de césium radioactif incorporé dans l’organisme humain ou des animaux, peut provoquer l’altération de la structure et de la fonction d’organes et de systèmes, et entraîner de nouvelles maladies (maladie du coeur et des vaisseaux, tumeurs malignes, maladies du foie, des reins, de la glande thyroïde et des autres organes endocriniens) ou aggraver les maladies préexistantes. L’altération du système immunitaire est l’une des causes principales de l’augmentation des maladies infectieuses, comme la tuberculose et l’hépatite virale.

     Quel danger y a-t-il aujourd’hui pour les habitants des régions sinistrées ?

    Y. B. Les recherches que nous avons effectuées ont montré que le plus grand danger est représenté par l’action des radionucléides incorporés dans l’organisme, en premier lieu du césium radioactif. Si nous ne mettons pas fin à ce processus, les conséquences peuvent être tragiques. C’est pourquoi un contrôle rigoureux de la présence du césium radioactif dans les produits alimentaires est indispensable. Cela concerne surtout les enfants, qui sont plus sensibles au césium radioactif. A ce propos la situation démographique me préoccupe beaucoup, car la mortalité de la population dans la province de Gomel dépasse la natalité de 1,6 fois. Je souligne que cela ne concerne pas seulement ni même avant tout les tumeurs malignes, mais aussi les altérations pathologiques des systèmes à métabolisme intense, comme le systèmes cardio-vasculaire, systèmes nerveux, immunitaire, endocrinien, urinaire, digestif et de reproduction.
    Le césium-137 exerce son action défavorable avant tout sur le système énergétique des cellules fortement différenciées, ce qui provoque leur nécrose, ainsi que finalement, dans beaucoup de cas, la mort de tout l’organisme.

     Quel est le danger pour les futures générations ?

    Y. B. Compte tenu de l’action directe du césium radioactif sur les jeunes, sur la formation de leur système reproductif et sur les autres systèmes essentiels, ainsi que des modifications génétiques dans les cellules sexuelles, nous avons le devoir d’être inquiets pour la santé des futures générations.

     L’aide fournie à la République de Belarus pour la liquidation des conséquences de la catastrophe de la centrale atomique de Tchernobyl est-elle suffisante ?

    Y. B. Afin de pouvoir apprécier la valeur de cette aide il est nécessaire de déterminer la gravité du dommage causé à la santé des populations, suite à la catastrophe de Tchernobyl. Je pense que l’aide la plus importante doit être orientée sur la prévention des maladies qui peuvent surgir, que j’ai évoquées plus haut. Le problème de Tchernobyl est le problème du monde entier. Je pense que l’aide de la communauté mondiale est nécessaire pour la liquidation de ses conséquences.

     Vous venez de commencer à travailler à l’institut "Belrad". De quel appareillage aurez-vous besoin pour votre travail ?

    Y. B. Dans cet institut j’ai l’intention d’étudier les problèmes liés à l’action du césium radioactif sur la physiologie des systèmes et des organes vitaux. Je souhaite développer des méthodes de protection radiologique. Il est nécessaire pour cela de créer un laboratoire d’histopathologie, collaborer avec des groupes scientifiques pour mieux saisir les changements structrels-métaboliques des tissus et des cellules du corps humain et des animaux suite à l’incorporation du césium radioactif. Il faut en parallèle étudier les symptômes cliniques au niveau du système cardio-vasculaire chez les enfants qui vivent dans les territoire contaminés par des radionucléides. Je souhaite pour cela avoir le soutien et recevoir l’aide nécessaire qui puisse déboucher sur une étroite collaboration avec des scientifiques du monde entier. L’aide pourrait venir d’organisations sociales ou de bienfaisance, auxquelles le destin des personnes victimes de la radioactivité n’est pas indifférent, mais aussi de fondations scientifiques. Je voudrais espérer que le résultat de cette collaboration puisse permettre la création d’un Centre scientifique international de la pathologie des radiations, pour que de nombreux chercheurs, travaillant sur le problème de la protection des personnes contre l’action des rayonnements, puissent unir leurs efforts pour faire progresser nos connaissances.

     Quels moyens de protection voyez-vous aujourd’hui contre l’action des éléments radioactifs incorporés dans l’organisme humain ?

    Y. B. Sur la base de mes recherches, ainsi que sur celle des recherches effectuées par les collaborateurs de l’institut "Belrad", on peut attester l’efficacité des produits à base de pectines d’origine végétale pour mobiliser ou éliminer partiellement le césium radioactif de l’organisme par voie naturelle. Ces produits parviennent à corriger les troubles métaboliques dus à la présence dudit radionucléide.

    Minsk, avril 2000.

    Youri Bandazhevsky est l’auteur de :
    « La philosophie de ma vie » Journal de prison Tchernobyl 20 ans après.
    Publié après son emprisonnement par décision d’un tribunal militaire belarus de 2000 à 2005.

  • Corse – Nucléaire : l’omertà à la française

    995 000 décès suite à l’explosion d’un réacteur nucléaire à Tchernobyl.

    La Cour d’Appel de Paris a décidé de prononcer un non-lieu général concernant l’impact du nuage de Tchernobyl sur la santé publique. Les juges ont estimé que la catastrophe nucléaire de 1986 n’a pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France. Très touchée par ce nuage radioactif, la Corse compte de nombreuses personnes dont la maladie résulte manifestement de cette catastrophe. Comment ces malades et leurs familles pourraient-ils ne pas être en colère et avoir le sentiment d’être bafoués ? La réponse apportée par la Justice ne répond pas à leur légitime demande de transparence et de vérité. Au contraire, elle revient à entériner la monstrueuse raison d’Etat qui, depuis toujours, vise à accréditer que la conséquence de l’explosion du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl serait non significative pour la santé publique. Pire, en jugeant que la conséquence sanitaire n’est pas mesurable, elle incite à penser que les juges ont tranché selon une logique voulant que des malades brûlant de fièvre ne peuvent pas être déclarés « fiévreux » du fait d’un manque de thermomètres fiables.

    995 000 décès

    Cette décision de justice incite à revenir sur un ouvrage publié, en 2010, par l’Académie des sciences de New-York sur les conséquences de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Cette institution y a consacré 345 pages d’Annales. Il s’agit d’un panorama critique et terrifiant de milliers de publications médicales et biologiques consacrées aux conséquences sur les hommes et la nature dans les territoires contaminés par les retombées radioactives (principalement au Belarus, en Ukraine et en Russie). Il apparaît que l’événement a causé la mort d’au moins 985 000 personnes dans le monde. ). Dans les régions les plus fortement irradiées de Biélorussie, d’Ukraine et de Russie, la progression des cas de certains cancers est chiffrée à plus de 40%. Ce qui dément les conclusions de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui, dans un premier rapport, avait dénombré 4000 morts liés à la catastrophe, et qui avait ensuite quadruplé ces estimations sans apporter de véritables explications. L’ouvrage met en évidence l’ampleur gigantesque des retombées radioactives : 10 milliards de curies (soit 200 fois plus qu’initialement prévu et 100 fois plus que les retombées générées par les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki). Il souligne aussi que de fortes retombées durablement mesurables n’ont pas épargné l’Europe du Nord, l’Amérique du Nord et l’Afrique.

  • "Et c’est là précisément que réside le danger potentiel du nucléaire. Car on sait le nombre d’accidents et de morts que font les usines, « ordinaires » soumises à la loi du patronat : or, un réacteur nucléaire n’est pas tout-à-fait une usine ordinaire, les accidents peuvent y être encore beaucoup plus lourds de conséquences.

    En fait, les risques ont changé d’échelle. La rupture d’un barrage, près de Fréjus, fut en son temps une catastrophe. Mais les conséquences d’un accident nucléaire non maîtrisé dans une grosse centrale située à Nogent-sur-Seine, à une centaine de kilomètres de Paris, seraient sans commune mesure."

    LDC n°83 fevr.1981 groupe Lutte ouvrière."

    Dans la société capitaliste, toute la production industrielle est dangereuse pour les travailleurs qui la font tourner, pour les riverains, pour les consommateurs, pour l’environnement.

    Bien avant l’ère nucléaire, le groupe chimique japonais Chisso a déversé pendant plusieurs décennies à partir de 1932 du mercure dans la baie de Minamata, empoisonnant la population et faisant des milliers de victimes en particulier parmi les pêcheurs, transformant cette baie en une « mer de la mort ». La catastrophe industrielle la plus grave du 20e siècle fut en 1984 l’explosion et le dégagement d’un nuage de gaz mortel à Bhopal en Inde, dans une usine chimique de l’entreprise américaine Union Carbide. Cette catastrophe a tué officiellement 3 500 personnes, mais sans doute 20 000 à 25 000 selon les associations de victimes, plus crédibles. Le dernier accident industriel grave en France, celui d’AZF à Toulouse qui a fait 31 morts, s’est déroulé dans une usine chimique, pas dans une usine nucléaire. À chaque fois, les économies sur la sécurité, la recherche du profit, les défaillances de la maintenance et souvent le mépris absolu de la population riveraine expliquent ces accidents.

    Et pour rester dans le domaine de l’énergie, si 15 % de l’électricité produite dans le monde sont d’origine nucléaire, 40 % sont produits à partir de centrales thermiques au charbon. Mais le charbon tue. C’est moins spectaculaire que l’accident d’une centrale nucléaire,..." LDC 135 Avr.2011 groupe Lutte ouvrière

    CE qui est spectaculaire par contre c’est le peu de temps, 30 ans, pour changer son discours, alors qu’il s’est passé beaucoup de choses entre temps !

    La comptabilité intéresse et effectivement cela peut être nécessaire :

    Tchernobyl tue 1% de la population Bielorusse par an et a fait 1millions de victimes depuis 1986.
    Le nucléaire civil fait combien de mort par an dans le monde ? En millions surement ?
    Combien va t il en faire ? avec ce qui se passe au Japon, mais en France aussi , des centaine s de millions peut être plus.

    En fait les milliers de tonnes de matière radioactive qui sont soi en réaction critique ou soit enterrees mais toujours active, sont un problème inimaginable pour nous, nos enfants et au moins des dizaines de générations à venir.

    Alors l’énergie nucléaire est un problème pour toutes les espèces vivantes, capitalisme ou pas....comme l’amiante :

    L’amiante fait 100000 morts par an . Est ce que nous disons que son interdiction est un combat inutile ?

    Et oui nous ne sommes pas que des hommes et femmes, pas des dieux et à ce titre, nous ne résistons pas à tous les cataclysmes en tant qu’espèce animale.

    Au même titre que les nuages de soufre projetés par des super volcans ont eu raison de 95% des espèces il y a 60 millions d’année, une radioactivité trop élevée à la surface de la terre peut exterminer toutes les espèces qui ont des cellules complexes, c’est à dire beaucoup dont tous les mamifères, poissons, oiseaux.

    Le socialisme n’est pas une garantie de sécurité technique sur l’utilisation de telle application d’une découverte scientifique .

    Le risque zéro n’existe pas mais avec le nucléaire ce risque devient un problème pour l’avenir de l’humanité.

    Une société socialiste n’est pas à l’abri d’erreur alors que la société capitaliste produit fatalement ces erreurs.

    L’industrie nucléaire elle ne tolère pas d’erreur.

    Socialisme ou pas , on ne me fera pas manger un champignon que je ne connais pas bien.

    Encore pire si je le connais et que je sais qu’il peut être une amanite phalloide, tues mouches, printanières etc..

  • "Mais ce qui serait souhaitable, c’est que cette inquiétude se transforme en révolte."

    Voilà ce que LO conseille aux japonais...merci pour eux , c’est bien louable et d’ailleurs il parait que les japonais sont des humains comme les militants de LO et qu’ils sont capables de ce type de sentiments qu’on appelle "colère, résignation, haine, joie, tristesse".

    LO est cette organisation qui souhaite que les gens réagissent...mais qui pour qui se prenne t il ?

    Des humains plus indignés que les autres, toujours prêts à en découdre...

    Quand on en est à conseiller aux autres leurs propres sentiments, c’est que l’on a soit même perdu confiance totalement dans le genre humain. (et pas seulement la classe ouvrière)

  • NUCLÉAIRE Mort de l’uranium : Areva poursuivi
    NUCLÉAIRE Mort de l’uranium : Areva poursuivi

    04/02/2012

    La famille d’un ex-salarié d’une mine d’uranium d’Areva au Niger, mort en 2009 d’un cancer du poumon, a demandé vendredi la reconnaissance de la « faute inexcusable » du groupe français devant le tribunal des affaires de Sécurité sociale (TASS) de Melun, une « première » en la matière. La somme de 500.000 €, ainsi que le doublement de la rente actuelle de la veuve ont été demandés. Décision le 11 mai.

  • La contre-enquête dévoilée lundi par Greenpeace est un long document technique de 178 pages qui passe au crible les conclusions des évaluations complémentaires de sûreté (ECS) réalisées par EDF, Areva et l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) dans les centrales françaises après l’accident de Fukushima.

  • L’Etat nucléaire est fondé sur le mensonge et donc il faut détruire cet Etat.

    Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle, s’est appuyée lundi sur le témoignage de l’ancien gouverneur de la préfecture de Fukushima pour affirmer qu’"un Etat nucléaire" est toujours "fondé sur le mensonge et le secret", au profit des lobbies du nucléaire.
    A quelques jours du premier anniversaire de l’accident de Fukushima, Mme Joly recevait Eisaku Sato, gouverneur de la préfecture de Fukushima de 1988 à 2006.

    Ce dernier a indiqué qu’il avait constaté des dysfonctionnements dans l’exploitation des centrales et que, lorsqu’il les a dénoncés au ministère concerné, un journaliste "spécialiste du nucléaire" l’a impliqué dans une affaire de corruption et il a dû démissionner.
    "Le lobby nucléaire qui englobe des politiques, des hauts fonctionnaires, le monde académique, les médias, est comme un tank qui écrase tout le monde, et surtout le peuple", a-t-il affirmé devant la presse. "Un Etat nucléaire est fondé sur le mensonge et le secret", a renchéri Mme Joly, dénonçant "les mythes de l’indépendance, de la sûreté et des coûts".
    "Il y a tous les dix ans une probabilité sur six d’accident en France, c’est comme si vous mettiez six balles dans le revolver et que tous les 10 ans vous tiriez une balle", a-t-elle assuré. "Ignorer le risque, c’est se mettre la tête sous l’aile".
    A la suite du rapport de la Cour des comptes publié en janvier, elle a souligné que si l’on incluait toutes les dépenses de la filière, de la recherche au stockage des déchets, sans compter le coût d’un éventuel accident, le prix du mégawatt/heure de l’électricité nucléaire serait "le même que pour l’électricité d’origine éolienne".
    "On ne va pas laisser la crise occulter que rien n’est réglé en France", a-t-elle déclaré, réaffirmant qu’il fallait abandonner le nucléaire d’ici 20 ans et en en même temps sortir "d’une société du secret, centralisée, à tendance policière".
    Denis Baupin, membre du comité stratégique de la candidate, s’est rendu avec elle en novembre au Japon où il a constaté qu’on économisait l’énergie, en arrêtant une lampe sur deux, un ascenseur sur deux. Il s’est réjoui que, sous la pression de la population, le Japon soit en train de fermer ses centrales et qu’actuellement, selon lui, seulement un réacteur sur 54 soit en fonctionnement.
    A l’initiative du réseau Sortir du nucléaire, une chaîne humaine doit être mise en place dimanche, jour de l’anniversaire de l’accident de Fukushima, qui ira de Lyon à Avignon, le long de la RN 7.

  • « De Tchernobyl à Fukushima », c’est le thème du forum sur la radioprotection qui se tiendra à Genève, en Suisse, les 12 et 13 mai. Organisé par l’IndependantWHO, un mouvement citoyen créé par un collectif d’associations, il rassemblera des scientifiques mais aussi de simples citoyens venus du monde entier, et en particulier de Fukushima, au Japon.
    Interview de Kolin Kobayashi, journaliste japonais, correspondant du Days Japan en France.

    A-t-on déjà une idée de l’impact de Fukushima sur la santé des Japonais ?

    Il va y avoir de gros problèmes, c’est évident. Un organisme français indépendant de mesures, l’Acro, a fait des analyses d’urine parmi les habitants : tous les échantillons prélevés chez les enfants sont contaminés et une majorité de ceux des adultes le sont également. Même à 250 kms de la centrale, des enfants sont touchés. C’est une contamination qui dure, qui est inquiétante et qui se traduit par des saignements de nez, des diarrhées, des vomissements, etc. chez les petits. Des cas de morts subites chez les adultes ont aussi été rapportés, y compris à Tokyo.
    Mais il est difficile d’établir le lien de causalité avec la catastrophe car les médecins ne disent pas forcément la vérité. Une jeune femme de Fukushima s’est réfugiée à Tokyo alors qu’elle était enceinte. A l’échographie, son gynécologue a vu que son bébé souffrait d’une grave malformation. Il lui a conseillé d’avorter, ce qu’elle a fait, mais il s’est bien gardé de lui parler de la radioactivité.
    Les autorités refusent de faire une enquête épidémiologique. Au début, elles ont voulu rassurer la population en affirmant que la pollution radioactive ne correspondait qu’à 10% de celle rejetée à Tchernobyl. On sait aujourd’hui qu’elle est similaire, certains scientifiques estiment même qu’elle pourrait être plus importante. Or, avant Tchernobyl, 80% des enfants ukrainiens étaient en bonne santé, ils ne sont plus que 25% aujourd’hui. Il n y a pas que des cancers, ils ont une baisse de l’immunité, des malformations, des problèmes cardiaques... On peut s’attendre à quelque chose de cet ordre-là à Fukushima.

    Les citoyens sont-ils très mobilisés ?

    Le gouvernement n’ayant pas su bien gérer la catastrophe et protéger la population, des laboratoires citoyens de mesures de la radioactivité se sont créés. En moins d’un an, environ mille ont vu le jour, surtout à la demande de parents qui sont organisés en réseau pour évaluer la contamination de la nourriture, notamment dans les cantines scolaires et les supermarchés. La population essaie ne plus consommer les produits de la région de Fukushima et d’acheter ceux qui viennent de l’ouest du Japon, mais on mange encore des aliments contaminés car les mesures sont très partielles et les produits qui viennent d’ailleurs sont chers.
    Un réseau national de pédiatres qui travaille avec les Ong s’est également constitué il y a quelques mois. Mais à part quelques activistes, ce sont principalement les femmes qui se mobilisent. Chaque vendredi, depuis l’automne, elles se rassemblent devant le ministère de l’Economie et de l’Industrie et devant la résidence du Premier ministre pour manifester. Dans les familles, ce sont elles aussi qui prennent l’initiative de quitter la région de Fukushima et de déménager puisque seules les personnes habitant dans un périmètre de 20 kms autour de la centrale ont été évacuées.
    Cela créé parfois des divorces, mais les femmes sont conscientes des dangers de la contamination pour leurs enfants, elles sont inquiètes pour eux. Les hommes, eux, ont peur de perdre leur travail et de ne pas en retrouver ailleurs. Le 11 mars dernier, un an après le tsunami, 16 000 personnes ont manifesté à Fukushima, 20 000 à Tokyo. Cela peut paraître faible comparé à ce qui se passe en Europe, néanmoins, les sondages laissent apparaître que l’opinion publique japonaise est plutôt majoritairement contre le redémarrage des centrales au Japon.

    Justement, après l’arrêt du dernier réacteur en activité, le 5 mai dernier, est-ce la fin du nucléaire au Japon ?

    C’est difficile à savoir car la position du gouvernement est vague et ambiguë : le Premier ministre parle d’un redémarrage des réacteurs l’année prochaine, d’autres estiment que ce n’est pas possible, d’autant que trois grands séismes sont prévus près du Mont Fuji dans les quatre ans à venir. Ce serait de la folie de prendre ce risque. Mais tout est possible : il ne faut pas oublier que le Japon s’est engagé dans le nucléaire pour garder la maîtrise de la bombe atomique et qu’il dispose de 45 tonnes de plutonium prêt à être converti.
    On ne sait pas non plus jusqu’à quel point les citoyens vont être capables de résister au lobby nucléaire. On est dans un contexte de dépression en ce moment. A Fukushima, les agriculteurs ont été touchés de plein fouet par l’explosion du réacteur, ils ont tout perdu, certains se sont suicidés, d’autres sont partis. Quant aux vieilles personnes qui ont dû quitter leur domicile, elles ont perdu espoir, elles ne supportent plus leur vie de réfugié. A Tokyo, par exemple, les gens ne veulent plus parler de Fukushima. C’est trop douloureux et ils l’impression que c’est sans issue.
    Les Japonnais ont été très mobilisés contre le nucléaire jusqu’à la fin des années 60. Mais la répression, notamment à travers l’armée d’occupation américaine, a été telle qu’ils ne le sont plus tellement aujourd’hui. Pendant sept ans, les témoignages des irradiés de Nagasaki et d’Hiroshima ont été interdits. Cela a généré un affaiblissement des luttes sociales d’autant qu’à chaque fois que les Japonnais ont revendiqué, ils ont perdu. Ils ont fini par intégrer un sentiment de défaite qui explique que la jeune génération ne se sent pas très concernée, très peu d’étudiants se mobilisent. Ça bouge quand même doucement : pour la première fois, le parti communiste japonais s’est prononcé contre le nucléaire alors qu’il considérait jusque là que c’était un progrès

  • DAns tous les pays ou les centrales existent, la lutte contre ce type d’installation à haut risque a été écrasée par tous les moyens y compris en tuant des militants connus comme en France dans les années 60.

    Les gouvernements de droite et de gauche l’assument et défendent cette filière.

    EDF = TEPCO = Areva= mensonges = profits à tout prix= sécurité non maîtrisée= catastrophes inévitables.

    L’EXTREME GAUCHE est largement complice :

    Dans sa fête à Presles de 2011, LO a fait passer pour un spécialiste du nucléaire en général un responsable du nucléaire chez EDF ! Il a été démasqué par l’auditoire et a reconnu en public qu’il appartenait au conseil d’administration d’EDF. Drôle de manière pour LO de dénoncer le capitalisme !!!!

    Que dit LO, le PCF et même le NPA ex LCR, sur le sujet depuis 40ans ?

    Les militants n’osent pas appeler un chat un chat, car c’est l’Etat qui est visé et pas simplement un parti ou un disfonctionnement dans la société !

    Est ce qu’on est pour la diminution progressive de l’amiante dans l’industrie ?
    Est ce que le nucléaire est acceptable encore un peu ?
    Le temps de faire plier le capitalisme....foutaise !
    Les 2 sont liés et aussi urgent l’un que l’autre.

  • L’organisation française Lutte ouvrière qui se dit "révolutionnaire, communiste" et qui prône la lutte de classe, n’a pas rédigé à ce jour un seul article, dans son journal hebdo, mensuel, édito de boite, déclaration publique, etc...depuis au moins 6 mois pour parler de ce qui se passe au Japon à propos des conséquences de la crise nucléaire.

    Pourtant la révolte de la population, des paysans ruinés, aux femmes, travailleurs au chomage, et jeunes ou vieux en colère contre le gouvernement, l’Etat et les industriels, est sans précédent.

    170 000 manifestants à Tokyo lundi 16 juillet.
    150 000 1 semaine avant dans tout le japon .

    des milliers de femmes, d’enfants, de travailleurs qui se mobilisent partout depuis 1 an pour refuser le redémarrage des centrales, mais aussi pour exiger leur relogement, des indemnités, un suivi médical, des analyses, une prise en charge sanitaire, un contrôle de la nourriture, une garantie sur le démantèlement de Fukushima, des comptes sur la responsabilité écrasante des autorités dans la catastrophe du 11 mars 2011.

    Mais de tout cela L.O. fait le silence depuis fort longtemps car cette organisation est pro-nucléaire et donc défend au même titre que l’Etat bourgeois, le nucléaire français comme étant sans risques majeurs.

    Voilà un point important qui montre notre différence profonde avec cette organisation : la confiance qu’elle fait à l’Etat dans ses fondations pour faire marcher la société.

    Nous nous pensons juste l’inverse...

  • Il ne se passe plus rien au Japon ?? en tous cas si on en croit les journaux français qui mangent dans la gamelle de l’Etat (pro nucléaire), y compris ceux d’extrème gauche qui ont pignon sur les élections.

    La catastrophe de Fukushima : des nouvelles en août 2012

    Avec le temps, puisqu’on n’en parle presque plus, on pourrait penser que la crise nucléaire est terminée. Oui, la crise spectaculaire, avec ses explosions, ses émanations gigantesques, ses déplacements de population, est terminée. Mais la crise nucléaire est maintenant permanente au Japon. Pour les évacués qui ne peuvent pas rentrer chez eux, pour les évacués à qui les autorités demandent de rentrer chez eux alors que c’est encore contaminé, pour les familles séparées, pour les enfants qui ne peuvent plus jouer dehors parce qu’ils savent que c’est dangereux, pour les personnes dont on a repéré des nodules dans la thyroïde, pour les parents qui doivent surveiller quotidiennement la nourriture de leur famille, pour les milliers d’ouvriers qui travaillent dans l’ex-centrale de Fukushima Daiichi, pour les personnes recrutées pour décontaminer les zones interdites, pour les personnes contaminées, pour ces centaines de milliers de Japonais qui manifestent régulièrement pour sortir du nucléaire, la crise n’est pas terminée.

    Difficile de faire une synthèse. Car cette catastrophe n’aura sans doute pas de fin. Voici plutôt quelques aspects actuels de cette crise nucléaire permanente, abordée par thèmes.

    Nouvelles sur l’ex-centrale de Fukushima Daiichi

    Unité 1

    Le scénario du pire est confirmé : il y a eu meltdown et rupture de confinement.

    Depuis qu’il avait été mis sous tente par Tepco, le réacteur 1 ne faisait plus trop parler de lui. Mais le 22 mai 2012, on apprenait qu’il ne restait plus que 40 centimètres d’eau au fond de la cuve du réacteur et qu’une fuite existait probablement au niveau de la canalisation reliant la cuve du réacteur à la piscine torique. Le 26 juin 2012, une analyse endoscopique a été réalisée : la radioactivité de l’eau située dans les soubassements prouve une rupture de confinement.

    Unité 2

    Le scénario du pire est confirmé : il y a eu meltdown et rupture de confinement.

    Un nouveau thermomètre semble défectueux : le thermocouple "TE-2-3-69N1" montrait une température anormalement élevée de 144°C le 22 juillet 2012. Petit à petit, les ex-réacteurs (officiellement, ce ne sont plus des réacteurs depuis le 19 avril 2012) se dégradent, l’eau salée, les coriums et la forte radioactivité accélérant la corrosion des matériaux.

    Selon Arnie Gundersen, du combustible se serait échappé de l’enceinte de confinement, d’après l’observation du 28 juin 2012 au fond de la chambre de suppression n° 1.

    Unité 3

    Le scénario du pire est confirmé : il y a eu meltdown et rupture de confinement.

    Le 11 juillet 2012, un robot n’est pas revenu de l’une de ses explorations dans le réacteur n°3. Même les robots conçus pour résister à la radioactivité ont des problèmes. Et encore, ce sont de tout petits robots.

    Unité 4

    Le 11 juillet 2012, Tepco a fini de démanteler le sommet du bâtiment réacteur 4.

    Les 18 et 19 juillet 2012, deux assemblages neufs ont été retirés de la piscine 4, ce qui porte à 1533 le nombre d’assemblages restant à retirer : 1331 de combustible usé et 202 de combustible neuf. Le début de ce transfert phénoménal ne se fera pas avant décembre 2013. D’où l’inquiétude légitime qui motive cette pétition.

    Fuites et pannes

    Il y a toujours des fuites à Fukushima Daiichi, mais on en parle moins car elles sont régulières, ce n’est plus spectaculaire. Le 26 juillet 2012, les sous-sols du bâtiment turbines de l’unité 6 étaient encore inondés, il a fallu pomper et transvaser durant 6 heures. D’où vient cette eau ? Mystère. Est-elle radioactive ? On peut le supposer car l’eau récupérée a été stockée dans un réservoir.

    Pollution

    Air : 16 mois après le terrible mois de mars 2011, le site rejette toujours 10 millions de Bq/h de radio-césium. Où vont ces poussières mortelles ? La plupart vers l’océan pacifique, mais le vent peut les pousser aussi vers les terres. Autre moyen de transport rapide pour la dissémination planétaire : le jet stream.

    Terre : personne ne veut de la terre contaminée qu’on racle partout dans les territoires touchés par les retombées radioactives. On en fait quoi ? Si on était sûr qu’elle ne contenait que du césium, il « suffirait » de la mettre de côté durant 300 ans.

    Eau : 228 000 tonnes d’eau contaminée sont actuellement stockées sur le site. Tepco aimerait s’en débarrasser en la rejetant à la mer, mais pour l’instant l’opérateur n’a pas d’autorisation. L’objectif de réutiliser l’eau en circuit fermé ne marche pas car la nappe phréatique remplit les sous-sols. On en fait quoi ? Il y aura un moment donné où, matériellement, il ne sera plus possible de la stocker.

    On trouve aussi de l’eau contaminée très loin de Fukushima, à 25 km du centre de Tokyo. Si aujourd’hui les nappes phréatiques sont polluées, c’est à cause de la migration progressive des radionucléides dans le sous-sol, partout où il y a eu des retombées.

    Le MEXT a mis en ligne des résultats de mesures très fines sur l’eau du robinet : du césium 134 et 137 est détecté à des concentrations très faibles dans 11 provinces.

    Irradiation

    On vient de découvrir qu’une société filiale de Tepco demandait à ses employés d’insérer leur dosimètre dans un boîtier en plomb. Ce qui évidemment fait baisser la dose enregistrée et permet aux ouvriers de travailler plus longtemps sur le site contaminé. Par la même occasion, leur espérance de vie va sans doute diminuer, mais les entreprises de l’industrie nucléaire se moquent bien de ce genre de détail, on l’avait déjà remarqué depuis longtemps.

    Nationalisation : cout de 10 milliards d’euros.

    Au terme d’un long processus, Tepco est désormais nationalisée, le pourcentage d’actions de l’Etat ayant dépassé 50% mardi 31 juillet 2012. Par un tour de passe-passe, l’opérateur ruiné à cause de la catastrophe nucléaire éponge ses dettes grâce au contribuable japonais. L’entreprise a subi une perte nette de 3 milliards d’euros entre le 1er avril et le 30 juin 2012, causée pour plus de moitié par le versement d’indemnisations pour les victimes.

    Santé

    L’institut japonais des maladies infectieuses montre des résultats toujours inquiétants pour certaines affections. L’année 2011, suite aux explosions de la centrale nucléaire, avait montré une augmentation des cas de pneumonie à mycoplasme. L’année 2012 est encore pire, comme le montre ce graphique. Les poussières radioactives invisibles sont disséminées partout dans le pays. La maladie avance sournoisement.

    Le bilan des doses reçues par les intervenants sur le site de la centrale de Fukushima Daiichi pour les mois d’avril à juin 2012 est en ligne sur le site de Tepco. Selon l’analyse de l’ACRO, ce sont toujours les sous-traitants qui prennent les doses les plus fortes, avec un maximum de 23,53 mSv en un mois.

    Pêche

    Le Japon, soucieux d’oublier la catastrophe nucléaire, a décidé de réintroduire sur les étals des produits de la mer en provenance des eaux de Fukushima. Pourtant, d’autres pays comme la Corée du Sud renforcent plus que jamais leurs régulations à l’importation dans un souci de limiter la diffusion de la contamination marine. Et ils ont bien raison car après un recul au printemps, elle augmente au large d’Hokkaido : le plus haut relevé a été de 70 Bq/Kg (Cs-134 : 31 Bq/Kg, Cs-137 : 39 Bq/Kg) sur un échantillon pris le 1eraoût 2012 (source MEXT).

    Démographie

    Selon Fukushima Diary, la chute de la population japonaise (Décès - Naissances) entre janvier et mai 2012 est 4 fois plus forte que sur la même période de 2007. Si l’on compare avec 2006, c’est 5 fois plus fort.
    Ces données sont basées sur le tableau de bord du service de la statistique démographique du ministère de la Santé, du Travail et de l’Aide Sociale du Japon. Le rapport de juin 2012 n’est pas encore paru.

    Justice

    Pour les anti-nucléaires, un “acte criminel” qualifiant le drame de Fukushima aurait été commis par l’entreprise électrique Tepco et par le gouvernement. Plusieurs procureurs viennent d’accepter de mener une enquête (après le dépôt de 1300 plaintes quand même !). S’ils arrivent à prouver que la catastrophe nucléaire de Fukushima a été la conséquence de négligences, des poursuites pourraient être lancées contre les responsables. On pourrait leur suggérer de s’appuyer sur les résultats de la commission d’enquête indépendante dont le rapport a été publié récemment.

    Presse

    Depuis la catastrophe de Fukushima, la mainmise du lobby nucléaire sur les médias connaît quelques failles. En effet, 3 quotidiens ont décidé de résister : le Mainichi Shinbun, le Tokyo Shinbun, et le Shinbun Akahata. A Tokyo, avec la Révolution des Hortensias en cours, l’enjeu est important. Les manifestations antinucléaires apparaissent en une du journal Tokyo Shinbun qui ne prend plus de gant pour soutenir la sortie du nucléaire.

    Redémarrage des centrales nucléaires du Japon

    Le gouvernement a décidé de relancer au forceps deux réacteurs à la centrale nucléaire d’Ohi (préfecture de Fukui, dans l’ouest du pays). Selon Courrier International, le Tokyo Shimbun, quotidien désormais antinucléaire, dénonce une décision politique, sans garanties quant à la sûreté, comme s’il ne s’était rien passé à Fukushima.

    Kansaï Electric a déjà planifié le redémarrage des unités 3 et 4 de la centrale nucléaire de Takahama, située à environ 250 km à l’ouest de Tokyo. Comme pour l’unité 3 de Fukushima Daiichi, le réacteur 3 de Takahama utilise du MOX.

    Mobilisation

    A chaque rendez-vous, le nombre de participants à la Révolution pacifiste des Hortensias progresse. La grande manifestation du 29 juillet 2012 a conduit la foule à encercler complètement le parlement. Il y a une semaine, un ancien Premier ministre, Yukio Hatoyama, s’était joint à la manifestation hebdomadaire devant la résidence du premier ministre actuel Noda. Tout semble s’accélérer. Alors qu’au départ les manifestations ne se tenaient qu’à Tokyo, une trentaine de villes emboîtent le pas en organisant une manifestation chaque vendredi : Sapporo, Morioka, Mizusawa, Sendai, Koriyama, Mito, Sodegaura, Sakuragicho, Niigata, Kofu, Nagano, Toyama, Kanazawa, Nagoya, Gifu, Ogaki, Fukui, Otsu, Kyoto, Osaka, Kobe, Himeji, Okayama, Maigo, Hiroshima....

    Il est prévu que le groupe des organisateurs des manifestations de Tokyo (dont 13 organisations citoyennes) rencontre le premier ministre Noda. La nomination de Tanaka Shunichi pour la nouvelle instance de sécurité nucléaire sera sans doute sur la table des négociations, mais rien n’est encore joué.

    Nouvelle instance de sécurité nucléaire

    Le gouvernement projette d’établir en septembre une nouvelle organisation qui s’appelle New Nuclear Regulatory Commission. Elle prendra toutes les décisions qui concernent la politique nucléaire : redémarrages de centrales, évacuations des habitants, seuils de radioactivité, etc. Mais Shunichi TANAKA, en tant que président de cette commission, est un problème majeur pour le mouvement antinucléaire, car cet homme, actuellement chargé de la décontamination à Fukushima, a travaillé longtemps pour « le village nucléaire ». Il est connu pour ses positions peu glorieuses pour la population : c’est lui qui affirme que 1 µSv/h est tout à fait acceptable (=8,7 mSv/an !), et il s’est opposé à l’évacuation d’habitants de certaines régions de Fukushima.

    Les autres candidats-membres à cette commission sont aussi presque tous pro-nucléaires : par exemple, Kayoko NAKAMURA travaille pour Japan Isotope Associsation ou Toyoshi FUKETA pour Japan Atomic Energy Agency.

    Si Tanaka devient chef de cette commission, ce sera une nouvelle catastrophe pour le Japon. C’est pourquoi les parlementaires sont très sollicités (pétitions…) pour voter contre ces candidatures. A suivre fin de semaine prochaine.

    Futur

    On aurait pu penser qu’après la catastrophe nucléaire la pire au monde (3 meltdowns), l’agence de sécurité nucléaire japonaise devienne plus sage et corrige le tir. Eh bien non, la nouvelle agence vient de décréter que l’unité 1 de la centrale de Genkaï, située dans l’extrême Sud du Japon, serait bonne pour le service durant 58 ans ! Tepco envisage même de redémarrer un jour les unités 5 et 6 de Fukushima Daiichi, ainsi que les réacteurs de la centrale de Fukushima Daini. Alors que la colère gronde dans la population japonaise, c’est une nouvelle provocation à la demande d’arrêt de production électrique atomique.

    Les autorités nippones n’ont manifestement pas compris l’enjeu vitalet sacrifient l’avenir du pays en l’embarquant à nouveau dans cette énergie catastrophique. Pourtant il y a urgence à régler d’abord la crise de Fukushima Daiichi, en particulier en mettant à l’abri les 1533 assemblages de combustible de la piscine de l’unité 4 qui menaceront l’avenir du monde durant encore au moins un an et demi !

    Extrait dublogde Fukushima.

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