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Editorial - La Grèce ou la leçon de philosophie...

vendredi 23 septembre 2011, par Robert Paris

La Grèce ou la leçon de philosophie...

On se souvient que la Grèce antique avait inventé les termes de démocratie (déjà pour camoufler la lutte des classes), de tyrannie, d’aristocratie et même de dictature de la finance, ceux aussi de chaos, de crise et d’anarchie économique et sociale. Le capitalisme finissant est en train d’en faire connaitre à la Grèce et au monde la version moderne. Salaires réduits, licenciements massifs, retraites coupées, services publics fermés ou vendus, baisse brutale du niveau de vie sont les termes les plus faibles pour exprimer la chute sociale que la population connaît et qui se nomme de manière hypocrite "sauvetage du pays". Sans compter que ceux qui se sont intitulés sauveteurs sont justement les mêmes qui l’ont coulé et que les victimes expiatoires, les travailleurs et milieux populaires grecs, ne sont en rien les responsables de cet échec sanglant. Mais il serait tout aussi mensonger de faire croire qu’il y ait une crise en Grèce. Lehman Brothers n’est pas une banque grecque. Les plans de Bush et d’Obama ne visaient pas, à coups de milliards de dollars pris sur les finances publiques, à sauver l’économie grecque ! Vivre au-dessus de ses moyens est, nous dit-on, une tradition grecque avec un déficit budgétaire de la Grèce de 10,5%. La Grèce n’est pas isolée en Europe avec 9,8 % de dette publique en Espagne et 8,5 % au Portugal. On parle beaucoup moins de l’Irlande à 32% de dette par rapport au PIB, de l’Italie à 130% et du Japon à 200% ! Mais les USA nous semblent encore plus grecs avec 250 milliards de dollars, un record mondial de déficit de l’Etat fédéral sans compter les déficits massifs des Etats régionaux… Et ce n’est pas l’austérité qui sauve du déficit. L’Angleterre l’a démontré avec des coupes sombres dans les budgets publics et d’aide aux plus démunis et un déficit qui continue à être un record. Les villes et communes de France ont elles-mêmes été intoxiquées aux emprunts toxiques et sont en faillite ! Aux jours où le monde s’enfonce, y compris les USA et maintenant l’économie chinoise, il est indécent d’en accuser le peuple grec qui aurait vécu, ose-t-on nous dire, sur un trop grand pied ! Non ! La crise n’est pas grecque : elle est mondiale et elle est la crise du capitalisme, pas celle du déficit budgétaire, pas celle des banques, ni une simple récession... Le capital privé ne joue plus que le rôle de destructeur du système en jouant à la baisse pour s’enrichir. C’est une crise de l’investissement privé de capitaux qui n’est plus capable de développer la production et les échanges, et les dépenses d’Etat ne sont qu’une des conséquences des politiques visant à pallier - très inutilement - cette chute des investissements privés dans l’économie.

En Grèce, les "plans de sauvetage" se succèdent et se ressemblent, c’est-à-dire qui sont de plus en plus des plans de sacrifices de la population. Si les milliardaires armateurs grecs ne paient toujours pas d’impôts, pas plus que Total en France, si les spéculateurs qui ont coulé le pays - notamment les banques françaises qui ont joué au casino sur les titres de la dette grecque - ne sont nullement inquiétés et ramassent même l’essentiel des "aides à la dette grecque", le peuple travailleur paie plein tarif : au cours de l’année écoulée, l’emploi public a diminué de 20%, les pensions ont baissé de 10% , la TVA a été augmentée et la santé et l’éducation ont été détruites sans ménagement. Et, à chaque plan on lui dit qu’à ce prix, le pays sera sauvé. Et de nouveau, quelques mois plus tard, on lui annonce que la faillite arrive à grands pas....

Le gouvernement grec prévoit maintenant la baisse des retraites de plus de 1 200 euros, le paiement d’impôts à partir d’un revenu de 350 euros par mois et la mise en chômage technique de 30 000 employés du secteur public. Salaires et retraites sont gelés pendant trois ans. Les salariés devraient chuter de 1 600 à 3 000 euros (annuel). Le gouvernement prévoit de supprimer 4/5 des postes de fonctionnaires partant à la retraite. Licenciements massifs, réductions des salaires et retraites, nouvelles ventes de services publics et c’est loin d’être fini ! Les laboratoires pharmaceutiques refusent de vendre des médicaments à la Grèce parce que les hôpitaux ne les paient plus ! Mais il ne s’agit pas de pleurer pour le peuple grec. Il ne fait que nous montrer notre propre avenir sous la coupe du capitalisme moribond.

Le peuple grec ne reste pas silencieux puisque c’est celui qui a montré le plus de réactivité dans la grève et dans la rue contre les différents plans d’austérité, se heurtant maintes fois aux forces de l’ordre et mobilisant ses "indignés" comme nulle part ailleurs. Cependant, les travailleurs grecs commencent, eux aussi, à noter que les manifestations et journées d’action syndicales intitulées ’grève générale" ne servent à rien. Malgré leur "succès", elles ne font en rien reculer les gouvernants et n’obligent nullement les classes dirigeantes à payer les frais de leur crise. On en sait quelque chose en France puisque la dernière fois qu’on nous a promené dans les rues et mis en grève pour des "journées" avec plein succès, c’est lors des actions pour la défense des retraite et le succès des appels syndicaux n’a mené qu’à l’échec du mouvement des retraites... Les centrales syndicales grecques ont les mêmes recettes inefficaces que celles de France qui avaient refusé la grève générale reconductible qui, selon Bernard Thibaut, ne serait "pas une tradition française". La lutte des classes n’est pas une tradition des bureaucraties syndicales dans aucun pays du monde...

L’intersyndicale prétend que l’essentiel est que les travailleurs mesurent quels candidats aux présidentielles sont les plus proches de leurs revendications, ce qui sous-entend qu’il n’est plus du tout question de gagner par la lutte mais uniquement par le vote…L’intersyndicale affirme qu’il faut une politique gouvernementale de relance, ce qui sous-entend qu’in attend de l’Etat des aides à l’économie, donc aux capitalistes et des travailleurs seulement un appui de ce que pourrait faire l’Etat… bourgeois ! La lutte sociale n’est plus là que pour appuyer ce que pourrait faire un gouvernement de la bourgeoisie... Les centrales affirment que la manifestation est un mode d’expression pour s’adresser politiciens qui iront au pouvoir. Il s’agit seulement de préparer les élections présidentielles, en somme. Ces centrales ne comptent nullement sur la lutte de classe des travailleurs. Loin de nous montrer quelle est la cause de la crise, les centrales la nient. Elles nous montrent qu’il y a toujours de riches comme si cela prouvait que le capitalisme se porte bien. Mais est-ce que le capital s’investit dans la production ? Non ! Est-ce que les capitaux récoltés à la bourse s’investissent ailleurs que dans la spéculation ? Non ! Et ceux des grandes entreprises capitalistes ? Non plus ! Et l’argent des banques, pourquoi fuit-il ? Pourquoi nous a-t-on dit que les banques se portaient parfaitement bien pour ensuite nous dire qu’elles étaient à l’article de la mort ? Pourquoi avoir prétendu qu’on était sortis de la crise de 2007-2008 pour finalement reconnaître qu’on n’en est jamais sortis. Ni les centrales syndicales ni les partis politiques (de tous bords) ne nous expliquent rien de tout cela. Et c’est ça qui nous est pourtant indispensable pour nous orienter dans les événements qui viennent. Nous n’avons pas besoin de gens qui nous disent ce que nous devons voter, ni ce que nous devons faire. Cela, nous pouvons le décider nous-mêmes si nous savons que signifie vraiment cette situation étonnante, inattendue, nouvelle et inquiétante. Nous devons comprendre que nous sommes devant des dangers qui vont nécessiter une conscience nouvelle face à des menaces nouvelles et à des nouveaux pièges. Le premier d’entre eux consiste à nous dire : il suffit de bien voter et un bon gouvernement réglera tout cela. Mensonge ! La catastrophe est mondiale ! Rendez vous compte : il a fallu que toutes les banques centrales du monde réunissent leurs fonds pour seulement assurer que les banques ne seront pas en rupture de fonds d’ici à la fin de l’année, pour trois mois ! Voilà ce que cachent les dirigeants syndicalistes, grecs comme français...

La Grèce a aussi ses "sauveurs" politiciens (de droite comme "socialistes") qui prétendent qu’en se serrant la ceinture, on peut sortir de la crise. la France a les siens, qu’ils s’appellent Sarkozy ou Hollande, ils parlent de la "nécessité de l’austérité" aux travailleurs pour diminuer les déficits creusés par les capitalistes et de la nécessité des profits aux capitalistes et aux spéculateurs.

Ceux des travailleurs qui pensent se sauver en "votant bien aux prochaines élections" devraient méditer cette leçon : en Grèce, comme dans bien des pays d’Europe, c’est la gauche qui a mis en musique les sacrifices et l’austérité de gauche n’a pas tiré leur pays de la crise. François Hollande clame : « retour sous les 3% du PIB de déficit public d’ici 2013 ». Après d’autres dirigeants socialistes, François Hollande, dans une interview publiée dans Le Monde du 19-20 septembre, a mis en garde contre ceux qui, au sein de son parti ou ailleurs, oublieraient qu’il est un parti de gouvernement, un parti responsable devant la bourgeoisie. Il y explique que l’antisarkozisme ne suffit plus, et qu’il faut que le PS gagne en crédibilité ; ou, pour dire les choses autrement, qu’il ne soit pas un parti qui promet, sans rien pouvoir tenir. Car, explique-t-il, « notre pays est vulnérable et affiche des déficits parmi les plus élevés parmi les pays développés, avec une dette publique qui (...) sera voisine de 90 % du produit intérieur brut ». Cela signifie, insiste-t-il, « qu’il faudra faire des choix, hiérarchiser nos dépenses et nos recettes ». « Nous ne pourrons pas, ajoute-t-il, répondre « plus de fonctionnaires » à toute demande sociale » (...) « Nous ne serons pas là non plus pour accorder des allocations universelles en plus, mais pour être plus sélectifs. » Hollande revient sur un sujet d’actualité : les retraites. Cela permet de juger des orientations du PS, sans avoir à attendre 2012 et l’éventuelle élection d’un de ses candidats à l’Élysée. « Il faut précise-t-il afficher comme principe que la durée de cotisation est fonction de l’espérance de vie. Je salue la responsabilité des syndicats qui, dans les manifestations, n’appellent pas au refus de toute réforme ». "Bien voter" n’est qu’une manière de ne pas lutter. Et le dernier communiqué de l’intersyndicale en France sous-entend très clairement qu’il faudra exprimer ce qu’on veut par de nouvelles journées d’action bidon mais que tout dépendra uniquement des politiciens et donc... des élections. La lutte des travailleurs, ces bureaucraties l’enverraient volontiers aux calendes... grecques !

La leçon que tirent ces travailleurs grecs des dernières mobilisations est certainement de continuer à se battre, mais aussi d’aller au-delà des stratégies des centrales syndicales. Cela nécessite que les travailleurs s’organisent eux-mêmes en comités, que ces comités se fédèrent à l’échelle nationale, qu’ils décident eux-mêmes de leurs revendications et moyens d’action, qu’ils élisent leurs représentants ce qui serait une tout autre démocratie que celle que la bourgeoisie nous impose et appelle république. Contrairement à nos "représentants" politiques et syndicaux, travailleurs, jeunes et milieux populaires n’ont pas intérêt à s’arrêter respectueusement devant les temples du grand capital mais à en enfoncer les portes...

Plus longtemps nous essaierons de trouver des accommodements avec le système, plus nous accepterons des sacrifices que nous estimerons limités et supportables, plus nous chercherons à résoudre les problèmes dans le cadre étriqué de l’entreprise ou du pays… et pire sera la suite.

Chaque sacrifice accepté en appellera d’autres, car les capitalistes en déroute n’auront pas de limite. On le voit bien avec les retraites : après le départ à 62 ans qui est passé grâce à la stratégie de détournement des luttes de l’intersyndicale, se profilent le départ à 62 et 67 ans. En période de crise systémique, aucun accommodement n’est possible. C’est une question de vie au de mort, pour le Capital comme pour le Travail. Il faut choisir. Le « consensus social », qui menait à de petites trahisons des intérêts ouvriers en période normale, ne peut que mener à notre destruction, celle de nos emplois, de notre niveau de vie et de notre cadre de vie. Tout « compromis » ne peut qu’être une étape vers la destruction matérielle et morale de notre classe.

Il n’y aura pas de sortie de crise sans sortie du capitalisme. Personne ne nous sauvera : ni direction syndicale, ni parti électoraliste, ni aucune forme de réformisme. Plus longtemps on retardera la formation d’assemblées de travailleurs, la constitution de comités réunissant les salariés sur leur lieu de travail et d’habitation et débattant des mesures d’urgence et des moyens d’action, plus les conséquences de l’effondrement du système seront graves et plus les couches petites bourgeoises et des éléments perdus de tous les milieux, se tourneront vers des « solutions » démagogiques, fascistes, xénophobes, guerrières…

Alors, aucune confiance dans ceux qui se prétendent nos sauveurs ! Travailleurs, sauvons nous nous-mêmes et organisons nous dans cette perspective...

La philosophie grecque de l’antiquité comme d’aujourd’hui, qui doit nous servir de leçon, n’est pas celle de la prétendue démocratie des exploiteurs, hier esclavagistes et aujourd’hui capitalistes. C’est celle des opprimés en lutte qui s’organisent eux-mêmes pour renverser la vieille société quand celle-ci montre qu’elle a atteint ses limites...

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Messages

  • Non ! La crise n’est pas grecque : elle est mondiale et elle est la crise du capitalisme, pas celle du déficit budgétaire, pas celle des banques, ni une simple récession... Le capital privé ne joue plus que le rôle de destructeur du système en jouant à la baisse pour s’enrichir. C’est une crise de l’investissement privé de capitaux qui n’est plus capable de développer la production et les échanges, et les dépenses d’Etat ne sont qu’une des conséquences des politiques visant à pallier - très inutilement - cette chute des investissements privés dans l’économie.

  • Mais il ne s’agit pas de pleurer pour le peuple grec. Il ne fait que nous montrer notre propre avenir sous la coupe du capitalisme moribond.

    Le peuple grec ne reste pas silencieux puisque c’est celui qui a montré le plus de réactivité dans la grève et dans la rue contre les différents plans d’austérité, . La lutte des classes n’est pas une tradition des bureaucraties syndicales dans aucun pays du monde...

  • C’est incroyable, ils sont en train de recommencer. Nos gouvernements offrent gratuitement encore plus d’argent des contribuables aux banques !

    Il est absolument nécessaire de renflouer la Grèce afin de sauver la Grèce, sauver l’Europe et sauver l’euro. Mais l’actuel plan de sauvetage financier prévoie que nous, les contribuables, renflouions les banques à hauteur de 90% de leurs placements hasardeux. Les Grecs ne reçoivent pas un centime, et nous donnons d’énormes montants aux riches banquiers. Pire encore, près de 30% de notre argent ira aux spéculateurs qui vont faire d’énormes profits en spéculant sur le sauvetage financier !

    Comment nos gouvernements ont-ils pu rédiger un plan de sauvetage qui renfloue les banques et les spéculateurs, sans rien donner à la Grèce ? Réponse : ils ont en fait demandé aux banquiers de rédiger cet accord. Nos ministres des finances se réunissent dans 3 jours pour se prononcer sur ce plan, envoyons-leur ainsi qu’à nos parlements un immense appel pour qu’ils revoient leur copie et renflouent la Grèce et non pas les banques :

    http://www.avaaz.org/fr/eu_people_vs_banks_fr/?vl

    Alors que partout l’argent se fait rare et que nos systèmes d’aides sociales les plus essentielles subissent des coupes drastiques, nos gouvernements cèdent à la pression des puissants lobbies de la finance. Mais ils affirment qu’ils s’inquiètent du fait que certaines banques ne peuvent pas absorber la perte de leurs investissements grecs et feront faillite si elles ne sont pas renflouées. Or, lorsqu’en cas de problème on demande à une banque de nous aider, ce n’est pas gratuitement qu’elle le fait : elle nous donne un prêt ou un placement. Aujourd’hui, les banques sont en difficulté et viennent nous voir, pourquoi devrions-nous les traiter différemment ? Au lieu de dilapider l’argent, devenons actionnaires ou faisons des placements dans les banques, et demandons-leur de nous rembourser l’argent du contribuable à un taux d’intérêt raisonnable !

    C’est ce qu’ont fait Gordon Brown au Royaume-Uni et Barack Obama aux Etats-Unis quand les banques étaient menacées de faillite. Ils ne les ont pas renflouées gratuitement, ils ont investi dans ces banques avec des actions et placements. Et seulement un an après, les contribuables ont tiré profit de cet accord ! Le plan proposé est de la corruption pure et simple. Il n’y a aucun argument en faveur de l’intérêt général pour justifier le fait de donner aux banques et aux spéculateurs ces sommes astronomiques, et il y a au contraire toutes les raisons du monde à essayer de protéger les finances publiques. Au lieu de dilapider cet argent, nous pouvons l’utiliser pour investir en Grèce et dans les capacités de nos propres sociétés à se reconstruire et à se remettre de la crise financière. Il est temps pour nos responsables politiques d’arrêter de se cacher derrière des accords complexes rédigés par les banquiers. La partie est terminée, disons-leur "non" à ce plan de sauvetage scandaleux et demandons-leur de revenir avec quelque chose de raisonnable :

    http://www.avaaz.org/fr/eu_people_vs_banks_fr/?vl

  • Et le dernier communiqué de l’intersyndicale en France sous-entend très clairement qu’il faudra exprimer ce qu’on veut par de nouvelles journées d’action bidon mais que tout dépendra uniquement des politiciens et donc... des élections. La lutte des travailleurs, ces bureaucraties l’enverraient volontiers aux calendes... grecques  ! : extrait de l’édito de cette semaine.

    Après les profs, les travailleurs licenciés boite par boite, les travailleurs du nucléaires et avant ceux de la SNCF et RATP, pendant ceux des raffineries....

    Les sages-femmes à nouveau dans la rue

    Les syndicats et associations de sages-femmes appellent à la grève et à une nouvelle manifestation nationale, aujourd’hui à Paris, pour exiger une revalorisation de leurs actes et de leurs salaires, des créations de postes ou encore l’autonomie de leur formation universitaire. Les organisateurs entendent peser sur les négociations ouvertes le 12 mai avec le gouvernement après un précédent défilé. Le 12 mai dernier, cette manifestation nationale à Paris avait mobilisé 2 900 sages-femmes selon la police, plus de 5 000 selon les organisateurs.

    Chacun des syndicats fait croire qu’il peut tirer la couverture, gratter quelques accords ou éviter trop de casse, mais tout cela est de la poudre aux yeux et seul nos volontés d’en découdre avec le corporatisme et le chacun pour soi, en s’assemblant nous même, pourra commencer à faire ravaler leur plan (salaire, emploi,etc..) à nos patrons.

  • Émeutes en Grèce : nuit de violences à Athènes et Thessalonique

    Plus de 200 personnes ont été interpellées, samedi 6 décembre à Athènes, en marge d’une manifestation à la mémoire d’un adolescent tué par un policier en 2008 et en solidarité avec un détenu en grève de la faim. Le rassemblement, qui s’est tenu dans le centre de la capitale grecque, a dégénéré dans la soirée alors que les participants arrivaient à proximité du Parlement.

    Le rassemblement, qui s’est tenu dans le centre de la capitale grecque, a dégénéré dans la soirée alors que les participants arrivaient à proximité du Parlement. Des affrontement ont eu lieu entre des groupes de protestataires et les forces de l’ordre. Des vitres d’arrêts de bus et de quelques magasins ont été brisées. Dans les rues adjacentes, des manifestants ont lancé des pierres et des cocktails Molotov. Les policiers ont quant à eux fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau.

    Le cortège, de 5 000 personnes selon la police, 10 000 selon les organisateurs, s’est ensuite divisé en plusieurs blocs, l’un prenant notamment la direction du quartier d’Exarchia, secteur contestataire de la capitale où les échauffourées se sont concentrées durant quelques heures.

    « De Ferguson à Athènes, pas de justice »

    Des violences ont également eu lieu à Thessalonique, où 6 000 manifestants ont défilé dans l’après-midi, mais aussi dans quatre autre villes du pays et en Crète.

    Les forces de l’ordre étaient en alerte pour cette journée de commémoration de la mort d’Alexis Grigoropoulos. Ce drame avait entraîné des émeutes urbaines sans précédent en Grèce pendant tout le mois de décembre 2008. En 2010, l’officier a été condamné à la prison à vie.

    La tension était renforcée cette année par la mobilisation en soutien à Nikos Romanos, 21 ans, un détenu anarchiste condamné pour braquage. Ce dernier a entamé une grève de la faim il y a 27 jours pour revendiquer son droit d’étudier hors de prison, qu’une mesure de sécurité exceptionnelle empêche. Le jeune homme était un ami d’Alexis Grigoropoulos. Il était à ses côtés lors de sa mort.

    Une première manifestation avait rassemblé dans le calme 4 000 personnes à Athènes samedi après-midi sous des banderoles proclamant « la flamme de décembre n’est pas éteinte », « lutte contre la politique antisociale et la répression », « victoire pour la lutte de Nikos Romanos », « d’Athènes à Ferguson, pas de justice, pas de paix ».

    La mobilisation en faveur de Nikos Romanos a déjà donné lieu à plusieurs manifestations cette semaine en Grèce, notamment à Athènes où des bâtiments ont été occupés et où des heurts avec la police se sont produits mardi soir.

    Des collectifs de la mouvance anarchiste avaient appelé à manifester dimanche en fin d’après-midi aux côtés des syndicats, mobilisés contre le vote du budget prévu dans la soirée. Le Premier ministre Antonis Samaras doit rencontrer lundi les parents du jeune gréviste de la faim.

  • Après le refus des créanciers de prolonger l’aide financière au-delà du 30 juin, Alexis Tsipras a annoncé la fermeture des banques et l’instauration d’un contrôle des capitaux.

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