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Côte d’Ivoire : après la guerre civile de 2011, les classes dirigeantes se réconcilient une fois de plus sur le dos du peuple

lundi 26 septembre 2011, par Robert Paris

Côte d’Ivoire : après la guerre civile de 2011, les classes dirigeantes se réconcilient une fois de plus sur le dos du peuple

Durant ces dernières décennies, trois dirigeants politiques et trois grands partis ont marqué la Côte d’Ivoire : Bédié du PDCI, Ouattara du RDR et Gbagbo du FPI. Ils ont cherché et réussi à faire en sorte que les luttes sociales et politiques se ramènent toujours à des combats pour ou contre leurs personnes et pour ou contre le pouvoir de leur parti. Ce combat se fonde tellement peu sur des convictions personnelles, politiques et sociales que ces partis ont sans cesse oscillé entre des condamnations définitives des autres partis et des alliances au pouvoir avec eux. Le FPI a d’abord été l’opposant indéfectible au pouvoir du PDCI d’Houphouet et Bédié avant de participer au gouvernement avec eux. Quand le RDR s’est fondé, le FPI l’a combattu avant de s’allier à lui pour parvenir au pouvoir. Le RDR a alors dit le plus grand mal du FPI alors qu’ils avaient combattu ensemble le pouvoir de Bédié, puis du général Gueï. Arrivé au pouvoir, Gbagbo a gouverné avec le PDCI qu’il avait longtemps combattu. Et maintenant, le même PDCI entend se réconcilier avec le RDR, gouverner avec lui et même, pourquoi pas, fusionner les deux partis dans un seul...

Ces partis ont réalisé toutes les configurations d’entente possible dans l’unique but de détenir le pouvoir d’Etat et d’y gouverner pour la même classe dirigeante bourgeoise aux dépens des mêmes travailleurs et milieux populaires. La clef de l’histoire ne peut donc pas être dans les désaccords de ces gens-là prêts à s’embrasser autant qu’à se mordre. Les milieux populaires n’ont pas encore pansé leurs plaies, les violences n’ont pas encore cessé, les exactions ne sont pas terminées, les vols et détournements de biens ne sont pas terminés que, déjà, ses gens-là rompent leurs anciens accords et en signent de nouveaux. Les milieux populaires, qui ont parfois cru dans l’un ou l’autre de ces chefs de file de la bourgeoisie, doivent absolument en tirer la leçon : croire aux bourgeois pour défendre les plus démunis est une erreur sanglante. les riches, même quand ils sont de la même ethnie, de la même région, de la même religion, ne sont pas des amis, de nos même pas des alliés momentanés. La peur des ennemis ne doit pas nous jeter dans leurs bras.

Cette politique ne doit surtout pas se mettre à la remorque des divers camps de la bourgeoisie. Ils ne peuvent que les mener à la catastrophe, à des illusions mortelles.

Si la plupart des morts et des blessés sont actuellement le fait de Gbagbo et de ses forces de répression, il n’y a rien de bon à attendre d’aucune force de la bourgeoisie, pas plus celle de Ouattara que celle de Gbagbo et le soutien appuyé de l’impérialisme ne nous dit rien de bon sur Ouattara...

Ni Gbagbo ni Ouattara, ni d’autres dirigeants bourgeois ne doivent représenter les travailleurs, les petites gens, les jeunes pauvres, les femmes et tous les opprimés !!!

Par contre, cela ne veut pas dire que ces derniers doivent se jeter dans le désespoir.

Il y a et il y aura certainement des occasions et il faut les préparer.

Et, tout d’abord, il faut que les travailleurs, les habitants des quartiers populaires, les jeunes pauvres, s’organisent pour se défendre et pour répondre aux nécessités de la vie quotidienne, pour le logement, la nourriture, les soins des enfants.... Plus que jamais il convient que les opprimés soient organisés. C’est vital. Ce n’est pas les bourgeois qui vont pallier aux difficultés croissantes de la vie. Pour la simple défense de leur vie face aux bandes armées, aux milices, aux forces militaires, policières et de gendarmerie prêtes à toutes les exactions et violences de toutes sortes, il faut être organisés et armés.

Donc le mot d’ordre d"urgence est défense des opprimés, organisation et armement des travailleurs dans ce but.

En ce qui concerne l’avenir, cette organisation des opprimés en comités de quartiers est la seule perspective d’avenir, puisque la bourgeoisie n’est capable que de mener à de nouveaux massacres à grande échelle et à de nouvelles divisions entre opprimés, par ethnie, religion, région et origine...
Opprimés, exploités, chômeurs, jeunes, femmes, travailleurs nous avons un avenir commun à bâtir et plus tôt on cessera de l’attendre des grands bourgeois mieux cela vaudra...

Le principal ennemi des travailleurs est la bourgeoisie et ses représentants politiques, en particulier ceux de la même ethnie, de la même région, de la même religion, de la même origine.

Assez des discours selon lesquels l’ennemi serait le travailleur d’à côté, qu’il soit de n’importe quelle origine, ethnie ou religion, origine nationale ou régionale !!

L’ennemi ne s’appelle pas dioula, musulman, ni burkinabé. Il ne s’appelle pas béké ni chrétien. Il s’appelle exploiteur, bourgeois, fasciste.

Toutes les forces bourgeoises, qu’elles soient ivoiriennes ou étrangères, se cachent derrière la défense de la démocratie mais elles nous mènent toutes au fascisme : à l’écrasement des travailleurs et des opprimés par les forces armées, les milices, les gangs...

Travailleurs, sauvons-nous nous mêmes !!!

On peut lire dans la presse :

Le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, s’est exprimé hier, lundi, sur Rfi. Le leader du Rassemblement des Houphouëtistes a, au cours de cet entretien, mis fin aux supputations sur la manière dont les partis membres du Rhdp devraient aborder les prochaines législatives. Pour le Sphinx de Daoukro, le Pdci et son allié du Rdr iront à ces échéances séparés mais pas opposés. HKB a aussi précisé qu’il pourra encore diriger le Pdci et le Rhdp, bien qu’il ait annoncé son dernier combat en 2010. Non, nous allons à ces élections, Rdr et Pdci, en rangs dispersés et non en rangs opposés, puisque nous avons les mêmes objectifs quant à la reconstruction de la Cote d´Ivoire. Nous sommes partenaires du Rdr et des autres partis qui constituent, avec nous, le Rhdp.

Le projet de fusion évoqué durant le deuxième tour, lorsque vous avez apporté votre soutien à Alassane Ouattara, est-il toujours à l´ordre du jour ?
Le projet de fusion est toujours à l´ordre du jour, cela après les élections générales.

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé jeudi 15 septembre qu’il allait accorder à la Côte d’Ivoire, qui sort d’une grave crise post-électorale, plus de 600 millions de dollars. L’économie ivoirienne a profondément été affaiblie suite à la crise postélectorale qui a éprouvé le pays de novembre 2010 à avril 2011. En contrepartie de cet appui financier, le FMI réclame la tenue des élections législatives promises pour le 15 décembre 2011. Ce sont donc les puissances étrangères qui estime que l’essentiel est que l’on vote, alors que la population, elle, estime que l’essentiel est la sécurité, l’emploi et le niveau de vie…

Le ministre ivoirien de l’Économie, Charles Diby Koffi, a salué le redressement progressif de l’économie, avec un « niveau de récession qui a été ramené en 100 jours à -5,8%, contre -7,5% ». « La descente aux enfers a été freinée, notre économie réagit bien », a-t-il souligné. « La reprise a été plus rapide que prévu, la production industrielle de juin ayant atteint 95% du niveau de l’année précédente, contre 50% en avril », s’est félicitée devant la presse Doris Ross, chef de la mission conjointe du FMI, de la Banque mondiale (BM) et de la Banque africaine de développement (BAD). « L’actuelle campagne agricole devrait être solide » chez le premier producteur mondial de cacao, a ajouté Mme Ross.

Devant la chaîne française TF1, Ouattara a déclaré : "La Côte d’Ivoire va mieux. Les moments difficiles sont passés, nous avons maintenant la paix. Nous sommes en période de réconciliation. Et, cela se passe bien. Nous sommes en pleine construction de l’Etat de droit. Cela m’est cher. Mais, en même temps, nous nous attelons à faire en sorte que mon programme économique soit mis en œuvre pour améliorer le quotidien des Ivoiriens. Donc ça va beaucoup mieux."

La bourgeoisie se dit donc satisfaite politiquement et socialement. La population n’est pas aussi enthousiaste ! L’insécurité s’est maintenue, le chômage aussi, sans parler de la misère et du manque de services publics… Les travailleurs continuent à risquer leur vie pour aller au travail quand ils ont un travail !!! Ils sont souvent rançonnés ou menacés.

Depuis la fin officielle de la guerre civile opposant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara pour la présidence de la Côte d’Ivoire, ce dernier multiplie les beaux discours sur la paix et la réconciliation nationale. Mais la population reste exposée à la loi des bandes armées, plus particulièrement des FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire, favorables à Ouattara). À ce sujet, nous extrayons plusieurs témoignages du dernier numéro du mensuel Le pouvoir aux travailleurs, édité par nos camarades de l’Union Africaine des Travailleurs Communistes Internationalistes. Ils montrent que les populations pauvres continuent d’être rackettées et assassinées. Mais, visiblement, les nouveaux dirigeants ne se sentent pas concernés, trop occupés qu’ils sont à se partager les postes donnant accès à la mangeoire et aux caisses de l’État.

Dans certains quartiers d’Abidjan, de même que dans les villages du département d’Alépé et Anyama, les exactions continuent. Les habitants d’Ahoué sont quotidiennement menacés par les FRCI sous prétexte de rechercher des armes cachées. Ils pillent les maisons des villageois. D’autres sont battus à sang. (...) À N’zeugui, les populations ont abandonné leur village pour se réfugier dans la brousse et dans des campements. Depuis plus d’un mois, des éléments des FRCI ont élu domicile dans ce village. Ils pillent les maisons, frappent et enlèvent des jeunes qui refusent de coopérer avec eux.(...)

Un chauffeur de wôrô wôrô (taxi collectif) à Abobo Derrière-Rail raconte : « Les FRCI font le barrage matin et soir. Quand ils nous arrêtent, ils ne contrôlent pas nos papiers mais demandent de l’argent. Souvent je donne 300 ou 500 francs CFA. »Un autre chauffeur de car faisant Abidjan-Agboville est arrêté à un barrage. Son apprenti voulait présenter les papiers, mais le chauffeur énervé lui a dit : « Ce n’est pas la peine, donne-leur 200 F, on va partir ! » Ces FRCI prennent aussi l’argent des passagers. Ils sont organisés en petites bandes éparpillées à travers la ville, qui contrôlent chacune une zone. Chaque bande rackette de la façon la plus brutale les petits vendeurs et commerçants qui s’y trouvent. »(...)

Dans la zone industrielle de Yopougon (Abidjan) le travail reprend progressivement, mais le problème de l’insécurité n’est toujours pas résolu. Un travailleur raconte : « La semaine dernière trois de nos collègues ont subi des brimades des éléments des FRCI. Le premier venait au travail lorsqu’il a été interpellé au carrefour Ivograin. Ils lui ont demandé de présenter sa pièce d’identité, ce qu’il a fait. Mais l’un des éléments des FRCI, estimant qu’il avait présenté sa pièce de loin, a carrément tiré deux coups de feu entre ses jambes. Notre collègue est sain et sauf, mais traumatisé par la scène qu’il vient de vivre.

« Le deuxième, au même endroit, a lui aussi été interpellé pour les mêmes raisons. Lorsqu’il a présenté sa pièce, l’élément la lui a arrachée, l’a mise dans la bouche et l’a mâchée. Ensuite, il l’a accusé d’être un milicien et lui a écrasé l’orteil avec la crosse de son fusil.

« Le troisième a présenté sa pièce. Il s’avère qu’il est Guéré (ethnie de l’ouest de la Côte d’Ivoire où il y a eu de nombreux massacres). L’élément des FRCI l’a automatiquement traité de milicien. Il lui a ordonné de se coucher et a enlevé le cran de sécurité de son fusil, malgré le fait que le collègue répétait qu’il était un travailleur depuis sept ans sur la zone industrielle et qu’il n’avait rien à voir avec toute cette histoire. Un autre élément des FRCI est intervenu en sa faveur, et c’est à ce dernier qu’il doit son salut.

« Ces exemples ne sont pas des cas isolés. Il y a deux jours, deux personnes ont été tuées non loin du marché Micao, devant l’entreprise SIP. (...) Trois semaines avant, un ouvrier de Ghandour, accusé d’être un milicien, a été tué. Sur indication, les FRCI sont allés le chercher jusque sur son lieu de travail (...). Son cadavre a été retrouvé près du lac.

Un jour de la même semaine, je partais au travail lorsque je suis tombé sur des éléments des FRCI qui étaient en train de brûler des corps. C’était horrible. »

La Côte d’Ivoire est plus dépendante que jamais de la bourgeoisie internationale. François Fillon, en voyage officiel en Côte d’Ivoire les 14 et 15 juillet, était clairement venu chercher les bénéfices du soutien militaire apporté par la France à Alassane Ouattara. « Nous sommes déterminés à rester votre partenaire le plus proche », a-t-il déclaré pour donner le ton en ouverture du forum économique franco-ivoirien auquel participait le gratin du patronat français. Cela ne l’a pas empêché d’affirmer avec une belle hypocrisie que « les critiques sur le thème de la Françafrique correspondent à des logiciels dépassés ». Election ou pas élection, comédie électorale ou pas, les profiteurs étrangers comme nationaux se paient sur la victime : le peuple travailleur !

Tout ce cinéma des partis politiques de la bourgeoisie, de leurs élections et de leur guerre civile qui a détruit le pays, nous montre qu’il ne faut pas confier nos intérêts à la classe dirigeante de quel bord qu’elle soit, ni aux pro-Gbagbo, ni aux pro-Ouattara, ni aux pro-Bédié...

Ils essaient de nous faire croire que leurs partis peuvent être les organisateurs d’une amélioration de la situation et d’une démocratisation. Ce n’est pas vrai. Ils sont tous aussi bandits, menteurs et profiteurs, les uns que les autres.

Mais l’essentiel est ailleurs. ils sont tous au service d’une classe dirigeante de rapaces qui ne savent que profiter de l’exploitation de la majorité travailleuse de la population.

Et c’est cela qui explique les événements dramatiques que nous venons de vivre.

Ce serait une erreur de croire que les partis et leurs jeux soient à l’origine des événements et même des drames que nous venons de vivre.

Si les classes dirigeantes ont choisi de faire descendre dans les rues leurs partisans, de régler leurs comptes par des combats utilisant les masses populaires, c’est parce que ces dernières étaient révoltées et elles l’étaient indépendamment des Gbagbo et Ouattara. En 1999 et 2000, la révolte des masses populaires et des jeunes étaient si menaçantes pour les classes dirigeantes que des partis bourgeois comme le FPI ou le RDR ont choisi de se porter à leur tête pour mieux les tromper...

La protection de la population n’est pas ce qui importe aux représentants de l’impérialisme français. Ce qui les intéresse est que le nouveau dirigeant du pays offre toutes les garanties de sauvegarde des intérêts des Bouygues, Bolloré et autres trusts impliqués dans le commerce du cacao ou du café. Sur ce plan, Ouattara en offre plus que Gbagbo ; il appartient au même monde qu’eux, celui de la grande bourgeoisie. Ce n’est pas par hasard si, lors de son mariage, Martin Bouygues, Jean-Christophe Mitterrand et l’un des dirigeants du groupe Bolloré comptaient parmi les invités. Il en est de même de son épouse, qui a construit sa fortune en gérant les actifs immobiliers de l’ancien président Houphouët-Boigny ou du gabonais Omar Bongo. Son groupe, Aici, est aujourd’hui implanté à Paris, Cannes ainsi qu’à Libreville au Gabon et à Ouagadougou au Burkina-Faso.

Dans les colonnes du Parisien, Alassanne Ouattara pouvait ainsi se vanter : « Mon épouse et moi, nous avons des moyens et des affaires qui marchent. (...) Au FMI, où j’étais directeur général adjoint, j’étais mieux payé que le président Clinton. » Autant dire qu’en devenant président de la Côte d’Ivoire il se sacrifie, afin d’assurer le gouvernement du pays et la stabilité des affaires ! L’avenir dira si celle-ci se rétablit. Mais même aujourd’hui, quand les actualités télévisées montrent des soldats français patrouillant dans les rues d’Abidjan et disant qu’ils sont là pour aider au rétablissement de la paix, il s’agit d’une sinistre plaisanterie. Ce déploiement, dérisoire à l’échelle d’une agglomération de quatre millions d’habitants et d’une superficie proche de celle de la région parisienne, n’a lieu que dans les artères des quartiers les plus chics. Il s’agit en l’occurrence de protéger et de rassurer les grands groupes, les expatriés et la bourgeoisie ivoirienne.

En dépit des appels au retour au calme de Ouattara, les quartiers pauvres de la périphérie d’Abidjan, eux, sont aujourd’hui abandonnés à la loi des bandes, miliciens pro-Ouattara ou simples voyous, qui profitent des armes qu’on leur a abondamment distribuées pour se venger des membres du clan Gbagbo, mais aussi pour rançonner, voler, piller le peu que possède une population sans défense.

Quelles différences y a-t-il entre Ado et Gbagbo ? En tout cas aucune du type que l’un serait un mec bien et l’autre un salaud, l’un un démocrate et l’autre pas, l’un roulerait pour le bien-être du peuple et pas l’autre...

Les deux sont pour la dictature des classes dirigeantes rapaces. les deux sont favorables à l’impérialisme et à la répartition des richesses qu’il impose... Les deux refusent l’organisation de la société par le peuple travailleur et comme on les comprend...

Aucun ne fait ainsi une erreur. Nous n’avons rien à les persuader, rien à leur dire, rien à les convaincre.

Quant à nous, travailleurs, de quoi devons-nous nous convaincre ? D’agir en fonction de nos intérêts de classe - exploités - comme ces gens-là agissent aussi en tant que classe sociale -exploiteuse.

Nous les travailleurs, notre camp, c’est le camp des travailleurs. Nous sommes bété, burkinabé, baoulé, senoufo, agni, dioula, gouro, ébrié, dida, yakouba, etc. C’est nous qui faisons tourner l’économie de ce pays. Nous sommes ouvriers d’usines, manœuvres dans le bâtiment, petits employés de bureaux, journaliers, djobeurs, balayeurs, chauffeurs, femmes de salle, dockers, etc. Nous avons en commun de vivre de notre travail. Nous sommes la classe des pauvres. Nous avons tous besoin d’un salaire régulier qui nous permette de mener une vie honnête. Nous avons besoin d’augmentation de salaire. Nous avons besoin de nous loger. Nous avons besoin d’avoir accès aux hôpitaux. Nous avons besoin de scolariser nos enfants.
C’est cette communauté d’intérêts qui nous unit au-delà de nos sentiments pro-Gbagbo ou pro-Ouattara  ; au-delà de notre appartenance ethnique, clanique, religieuse, tribale ou nationale. Les travailleurs ivoiriens ont un tout autre avenir que d’attendre de la bourgeoisie un avenir radieux... Ils ont la force de prendre le pouvoir et de bâtir une société fondée sur l’entraide et la solidarité alors que la société bourgeoise n’a à leur offrir que du sang et des larmes...

A lire sur la Côte d’Ivoire

Messages

  • que de vérités dans ce texte quand est ce que nous ivoiriens , travailleurs et surtout pauvres comprendrons nous que le plus important est l’unité des classes sociales contre celle de la bourgeoisie nationale et internationale

  • Dans un rapport de l’ONU, on peut lire les phrases suivantes, prudentes mais significatives :

    "Les témoignages recueillis ont aussi permis de savoir que la loi de 1998 portant code rural et foncier serait liée à la position dominante que la France ou les intérêts français occupent en Côte d’Ivoire. Selon ces sources, les Français posséderaient 45 % de la terre et, curieusement, les sièges où se trouvent la Présidence de la République et l’Assemblée Nationale ivoirienne feraient l’objet d’un bail conclu avec des Français. Ces derniers contrôleraient les secteurs de l’eau et de l’électricité qui représentent une somme de 10 milliards de francs CFA par mois ".

    Bolloré est notamment "maître" du port d’Abidjan (le premier d’Afrique de l’Ouest), du chemin de fer Burkina-Côte d’Ivoire, du caoutchouc et du tabac. Dominent aussi Colas, Vinci, et surtout Bouygues, qui n’est pas seulement n°1 du BTP mais aussi dans les concessions d’eau et d’électricité, et aujourd’hui dans le pétrole. Total détient le quart de la Société Ivoirienne de Raffinage et 160 stations-services. France Télécom est l’actionnaire majoritaire de Côte d’Ivoire Télécom et détient 85 % de la Société Ivoirienne des Mobiles depuis la privatisation. On peut citer également la doyenne des entreprises françaises (Groupe Compagnie Française de l’Afrique de l’Ouest - CFAO) et celles de l’ex chef du patronat français, Ernest-Antoine Seillères, à travers Technip et Bivac. Les grandes banques et sociétés d’assurance y sont aussi très présentes : la Société Générale, BNP-Paribas, AXA...

    De plus, un accord néocolonial existe entre la Côte d’Ivoire et la France depuis 1961, qui se résume simplement : la Côte d’Ivoire privilégie la France pour l’accès aux ressources et le commerce, et en retour celle-ci assure une "coopération militaire" en cas de trouble dans le pays.[1]

    Les premières richesses de la Côte d’Ivoire sont actuellement le cacao et le café (1er et 7eme producteur mondial). En 2003 la Côté d’Ivoire a en effet produit 38,5 % du PIB et 45 % de la masse monétaire des huit pays de la sous-région Union Économique et Monétaire de l’Ouest Africain (UEMOA) de la Communauté Financière Africaine. Les Etats-Unis commencent tout juste à pénétrer ce marché monopolistique, via les compagnies Cargill et ADM. Mais un rapport relève les découvertes récentes qui attisent encore bien plus l’appétit des multinationales :

    "Il serait notamment question de découvertes de puits de pétrole dont la réserve serait proche de celle du Koweït et qu’ainsi, la Côte d’Ivoire pourrait devenir le deuxième producteur africain de pétrole après le Nigeria. Au surplus il serait question, toujours selon ces témoignages, du pétrole "vert ", très prisé. A côté du pétrole, on aurait également découvert, selon des témoignages, du gaz entre San Pedro et Sassandra : la réserve en permettrait l’exploitation pendant un siècle. D’autres ressources existeraient aussi tels l’or, les diamants, outre des métaux rares actuellement utilisés dans la fabrication des satellites."[2]

  • Les écoles et hôpitaux ivoiriens sont menacés de fermeture dans les prochains jours en raison d’une menace de grève brandie par les collectifs des enseignants et les syndicats de médecins et infirmiers.

    Les enseignants en colère affirment réclamer des reliquats de salaires, d’accessoires de salaires et de diverses indemnités depuis plusieurs mois.

    "Nous réclamons des reliquats que l’Etat nous doit, ainsi que le reclassement et le reste de la bonification qui devaient intervenir après juin 2012", a expliqué le porte-parole du collectif des syndicats du secteur éducation - formation Benjamin Ndri.

    Tout comme les enseignants, les agents de santé qui attendent également depuis plusieurs mois la mise en oeuvre de promesses des autorités relatives à la revalorisation des salaires ont décidé de débrayer.

    "S’il n’y a rien fin janvier, il n’y aura rien à l’hôpital", a prévenu le porte-parole des syndicats des agents de santé, le docteur Ernest Boka.

    Les enseignants et agents de santé se disent toutefois ouverts au dialogue et ont exprimé leur volonté de donner une chance à la négociation.

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