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Rassurez-vous ! On va sauver la Grèce ! On va sauver l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et l’Italie ! On va sauver le AAA de la France ! On va sauver les banques européennes ! On va sauver l’euro ! On va sauver les Etats de la faillite ! On va sauver l’Etat américain et l’économie américaine ! On va sauver le Japon ! L’économie de la Chine va continuer à grimper vers le ciel ! On va sauver les trusts ! On va sauver les bourses ! On va sauver vos emplois, vos salaires, vos services publics, vos comptes en banque et vos épargnes, vos enfants, leur avenir ... Mais, désolé, ce qui précède n’était que le mensonge des classes dirigeantes et des politiciens à leur service. On ne va rien sauver du tout. Prolétaires, sauvons nous nous-mêmes en renversant le pouvoir capitaliste et bâtissons la société humaine qui ne sera plus celle du grand capital !

samedi 22 octobre 2011, par Robert Paris

Affamé ? Bouffez la banque !

Rassurez-vous ! On va sauver la Grèce ! On va sauver l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et l’Italie ! On va sauver le AAA de la France ! On va sauver les banques européennes ! On va sauver l’euro ! On va sauver les Etats de la faillite ! On va sauver l’Etat américain et l’économie américaine ! On va sauver le Japon ! L’économie de la Chine va continuer à grimper vers le ciel ! On va sauver les trusts ! On va sauver les bourses ! On va sauver vos emplois, vos salaires, vos services publics, vos comptes en banque et vos épargnes, vos enfants, leur avenir ... Mais, désolé, ce qui précède n’était que le mensonge des classes dirigeantes et des politiciens à leur service. On ne va rien sauver du tout. Tous les sacrifices du monde, du type de ceux que l’on veut imposer à la Grèce, n’y pourront rien. Les trous sont trop importants. Et la faillite est trop générale. Prolétaires, sauvons nous nous-mêmes en renversant le pouvoir capitaliste et bâtissons la société humaine qui ne sera plus celle du grand capital !

Il faut recapitaliser les banques

300 milliards ! C’est environ la somme qu’il faut que les Etats ou les institutions centrales donnent aux banques pour reconstituer leurs fonds propres... Mais les Etats sont proches de la faillite et les banques centrales aussi... Parce qu’actuellement, les banques n’ont plus que des fonds... sales, des titres pourris, des titres de la dette souveraine de pays en train de sombrer, comme la Grèce, l’Italie, l’Espagne ou le Portugal. On apprend ainsi que la prospérité prétendue, dont on nous parlait pour les banques il y a un an, provenait d’un curieux processus. les Etats et les banques centrales avaient, déjà, recapitalisé les banques suite à la faillite de 2007-2008, puis leur "prêtaient" de l’argent sans intérêt et sans limite, "pour éviter une crise du crédit" disaient-ils. En fait, loin de s’en servir pour écouler cet argent dans l’économie réelle, pour investir, aider les particuliers à le faire, les banques s’en servaient pour prêter contre de gros intérêts aux Etats surendettés comme la Grèce, en achetant des titres de la dette dont la valeur grimpait, parce que les intérêts de la dette grimpaient aussi... Et patatrac ! Maintenant, ces titres ne valent plus rien et les Etats doivent à nouveau payer les banques, affirmant à nouveau qu’elles sont indispensables pour investir dans l’économie... La boucle est bouclée. Et ces Etats vont donc encore plus s’endetter pour aider des banques qui vont recommencer à spéculer. Qui vont... etc... jusqu’à ce que...

A nouveau la crise ? Mais quelle crise ?

Crise grecque, crise irlandaise, crise portugaise, crise italienne, en somme crise européenne, nous dit-on comme si cela n’avait rien à voir avec la crise aux USA, en Biélorussie, en Ukraine ou dans le monde arabe.

Crise de l’euro ? Crise des monnaies ? Crise de la dette des Etats ? Avec la nécessité de sacrifier les services publics, les retraites, les fonctionnaires et autres dépenses dispendieuses des Etats comme la santé, l’enseignement... Comme si la crise ne venait pas d’abord de la sphère privée des capitaux !

Crise américaine ? Comme si cela avait comme seule base un pays quel qu’il soit ! Certes un défaut de paiement US serait une manifestation d’un effondrement mais cela ne serait nullement la cause de la situation qui remonte bien plus haut, bien plus profond. Crise japonaise due au nucléaire ? On n’en parle même pas car cela serait nuisible aux bonnes affaires nucléaires des trusts...

Crise des marchés due à la spéculation ? Mais qui spécule ? Tout le capital mondial ! Même les trusts de production comme l’Automobile et le Bâtiment mettent l’essentiel de leurs capitaux dans la spéculation... Crise de la mondialisation, disent certains. Ou encore crise du libéralisme. Avec, selon eux, nécessité de réguler, de diriger. Mais jamais le Etats ne sont autant intervenus dans "l’économie"...

Une crise de consommation disent "les gauches" qui préconisent une relance par l’aide à la population. Belle intention mais gros mensonge. Ce n’est pas les ventes en baisse qui causent la crise mais la crise qui provoque une baisse de la consommation, ce qui est très différent... Crise de croissance ? Pas du tout ! Elle serait curieuse la médication consistant à imposer partout l’austérité pour relancer... la croissance... Tout cela est faux !

C’est la crise du fonctionnement du système capitaliste dans son ensemble et sur ses fondamentaux.

C’est une crise de suraccumulation !

Cela signifie que l’accumulation "normale" par investissement productif est bloquée et que la seule accumulation est financière, boursière, spéculative....

Comparez seulement une croissance économique globale de 2% (qui comprend les profits financiers) et une exigence des marchés de retour sur investissement de 15% !!!!

Le seul moyen de maintenir un semblant d’investissement a été celui des Etats jusqu’à ce que la dette de ces Etats les mène à la faillite actuelle...

Attirés par le cercle vicieux...

Tout le système est attiré par une série de cercles vicieux du type :

faillite des sociétés -> intervention des Etats -> endettement des Etats -> rentabillité accrue des prêts privés aux Etats -> spéculation sur les dettes souveraines -> faillite des dettes souveraines -> faillite des intérêts privés, notamment des banques -> intervention des Etats -> endettement des Etats...

ou encore

suraccumulation du capital -> perte d’investissements productifs -> nécessité d’offrir des "produits financiers" aux capitaux en déshérence -> accroissement de la spéculation -> bulles qui augmentent les taux de profit spéculatif -> baisse des investissements productifs et baisse du taux du taux de profit des investissements non spéculatifs -> accroissement de la suraccumulation du capital

Encore sur les cercles vicieux

Quand l’Etat est endetté, il demande à des prêteurs privés de lui fournir des fonds. Plus la dette s’aggrave, plus les intérêts sont élevés. Plus ceux-ci sont élevés et plus les prêteurs privés trouvent intérêt à prêter à l’Etat qui trouve ainsi de nombreux candidats à placer ainsi leur argent à un aussi fort taux d’intérêt. Mais l’Etat, lorsqu’il est ainsi placé en dépendance des prêteurs, ne peut en sortir s’il n’a pas de nouvelles sources d’argent. Or, ces sources, au-delà d’augmentations des taxes qui n’ont qu’un effet ponctuel et peu efficace, ne peuvent venir que d’une augmentation de l’activité économique. Or, plus les possesseurs de capitaux privés ont intérêt à prêter aux Etats, moins ils investissent dans la production et le commerce.

Plus se généralise la pratique des Etats, consistant à se remettre entre les mains des possesseurs privés de capitaux – intitulés « les marchés » -, et plus il leur devient impossible de faire autrement. A la recherche de moyens de payer les intérêts de la dette, ils sont contraints de vendre en masse leurs services publics. Pourtant, c’est justement en pratiquant cette fuite en avant de la destruction des services publics et de la royauté des marchés financiers que l’Etat a fini par détruire lui-même son propre trésor. Et plus l’Etat est en faillite, plus il doit encourager les marchés financiers, plus il doit pousser les financiers à n’utiliser leurs capitaux que pour des investissements non productifs. Etc,etc…

La logique de l’époque de la suraccumulation du Capital

La logique du Capital s’appelle l’accumulation de capitaux. Plus le capital est important, plus il lui faut trouver ou inventer de nouveaux investissements, d’où sa tendance à accroitre sans cesse l’échelle de sa production et la richesse totale de la société. Quand le processus ne peut plus se développer, on atteint la suraccumulation. Cela ne veut pas dire que les possesseurs de capitaux deviennent plus pauvres, mais qu’ils ne trouvent plus des investissements suffisamment rentables. L’arrêt de l’accumulation par investissement est un signal de la mort du système. Tout le reste n’est que des manifestations extérieures de cette mort programmée.

La logique de la suraccumulation est, en elle-même, un cercle vicieux. En période de sous-accumulation, plus les riches s’enrichissent, plus ils développent l’économie, tout simplement parce que tel est leur intérêt individuel. En période de suraccumulation, le phénomène se renverse complètement. Plus les riches s’enrichissent (sur les marchés financiers), plus il y a d’argent en circulation qui ne peut que venir sur les marchés financiers et accroitre encore la spéculation et ses multiples bulles. Percer l’une de ces bulles ne sert à rien. Une ou plusieurs autres sont déjà en formation. Ces bulles ne sont pas des causes de la catastrophe mais des conséquences… Relever que les riches s’enrichissent et qu’ils ont des moyens de payer ne résout nullement le problème que pose le capitalisme. C’est justement parce qu’il a atteint les limites de son succès qu’il s’effondre. Un arbre qui a atteint ses limites peut mourir d’un seul coup, en une nuit, et ne pas se réveiller le lendemain matin. Apparemment, pendant un certain temps, on peut croire que l’arbre est là, avec sont tronc, ses branches et même ses feuilles, mais ce n’est qu’une apparence : la sève ne montera plus…

Les titres des dettes souveraines s’effondrent successivement, au fur et à mesure, pays par pays, quand les Etats ont atteint les limites de la confiance liée au caractère trop massif de leur intervention dans l’économie. En effet, il ne leur est pas possible d’assumer longtemps le rôle qu’ils se sont attribué : pallier les investissements des possesseurs privés de capitaux qui détiennent de sommes bien supérieures à toutes les institutions financières des Etats et autres organismes publics comme la BCE, le FMI ou la banque centrale américaine. Plus la masse des dettes d’Etat s’accroît, plus leur caractère attractif comme placement grandit. Le monstre se nourrit de lui-même, se piège lui-même. Et plus il est destructif, plus il s’accroît, ne pouvant que dépasser les moyens financiers mondiaux d’y faire face…

En période de suraccumulation, tous les processus donnent un effet inverse. Ainsi, la concurrence (entre possesseurs privés de capitaux, entre Etats, entre impérialismes) devient un facteur d’accroissement de la vitesse de la destruction. En effet, cherchant à repousser les rapaces spéculateurs vers les concurrents, chaque acteur, privé comme public, ne fait qu’entretenir ces rapaces, leur donner davantage de moyens, et hâter la chute du système.

C’est tout le monde capitaliste qui est au bord du gouffre.

Et cela pour des raisons de fond. Des raisons incompressibles, sans solution, sans issue de secours...

Pour certains économistes, après avoir acquis des créances subprimes, les banques refilèrent à leurs clients les pertes qui s’y annonçaient, puis la crise de confiance a atteint les relations inter-bancaires et le secteur bancaire s’est écroulé, l’industrie financière précipitant sa propre perte en pariant sur celle-ci et démarchant fébrilement des contreparties éventuelles, l’Etat s’est porté à secours des banques et des marchés et est tombé à leur suite. La banque a alors grimpé sur les épaules de l’Etat, ce qui lui a permis de sortir du trou. L’Etat, lui, y est resté.

Mais les racines de la crise de 2008 sont bien plus profondes qu’une crise du secteur bancaire.

Ces racines sont les limites des capacités d’investissement avec accumulation du capital qui ont été atteintes et qui ne peuvent plus que décliner.

Le capitalisme entendu comme système et à travers le temps repose sur un ressort essentiel : l’accumulation du capital matériel dans le but unique d’augmenter encore et toujours plus (ou de maintenir) la rentabilité de ce dernier, c’est à dire le profit des entreprises. Cette dynamique, qui résume le conflit capital/travail, prend un caractère nouveau en 1945 avec la suprématie économique des Etats-Unis qui s’assure une croissance des profits grâce notamment au plan Marshall qui leur assure une demande relativement soutenue Cette suprématie atteint, a priori, son apogée dans le milieu des années 60 avec le " réveil économique " de l’Europe puis du Japon dans les années 70 : le marché mondial devient progressivement saturé et de nombreuses branches industrielles (acier, automobile etc..) rentrent en crise par défaut de rentabilité. Face à ce premier essoufflement qui va se révéler durable et pour essayer de restaurer la rentabilité du capital vont successivement se développer la spéculation financière pour trouver d’autres sources de profit, un important chômage de masse et des délocalisations vers les pays à la main d’oeuvre la moins chère pour réduire spécifiquement le coût du travail. C’est peu ou prou encore cette situation que nous connaissons aujourd’hui à l’échelle de la planète.

La Grèce est en faillite, mais le monde capitaliste l’est aussi...

Tout le cirque que font l’Europe et les USA autour de la "dette grecque" n’a même pas pour but de l’empêcher ! Cette fameuse dette n’est rien à côté de la dette américaine. Au bout de tractations folles, les européens lâchent quelques millions d’euros à la Grèce, alors qu’ils s’apprêtent à en donner des centaines de milliards aux banques pour les recapitaliser ! Et, finalement, la Grèce est en faillite parce que tel est l’intérêt du système. Il faut un trou noir qui attire toutes les spéculations possibles. Les USA y gagnent car la spéculation sur l’euro rend les USA moins anxiogènes pour les capitaux financiers... Les Européens y gagnent aussi car ils financent ainsi leurs banques qui ont spéculé sur la dette grecque. Le cirque peut continuer... tant que tout ne s’effondre pas...

Le capitalisme moribond est en train de détruire la planète

447 milliards de dollars, c’est la somme astronomique qu’Obama propose de sortir des caisses de l’Etat pour aider l’économie américaine, pour prendre le relai de l’aide qu’il avait lui-même offerte aux entreprises à son arrivée au pouvoir et qui s’ajoutait aux divers plans d’aide de son prédécesseur Bush. D’ailleurs, Obama n’a rien eu de plus pressé que d’expliquer que sa politique en l’occurrence était exactement la même que celle de Bush ! C’est quand même curieux que ces gens-là nous expliquent en même temps que l’Etat doit réduire son train de vie, couper dans les budgets publics, réduire l’enseignement, la santé, les transports, l’aide sociale, la retraite, etc… D’ailleurs, Obama a immédiatement expliqué que le financement de ce plan va consister justement en des coupes sombres dans les budgets publics. L’argent qui va sortir serait donc ponctionné sur le financement des activités sociales.

Mais à qui va profiter cet argent ? Eh bien, pour l’essentiel, il va consister en suppressions d’impôts aux grandes entreprises ! On va donc ponctionner toute la vie sociale pour aider les capitalistes ! Et cela sous prétexte d’aider l’emploi. Mais, pendant que l’Etat va continuer de supprimer des emplois d’enseignant, d’infirmière et d’agent des services publics, rien n’imposera aux patrons d’embaucher ! Et pourquoi ceux-ci le feraient d’ailleurs sachant que les bourses, les banques et tous les possesseurs de capitaux ne cessent de miser sur le recul économique ?

Le nouveau plan de relance projeté par Obama n’indique qu’une seule chose : depuis 2007, le capitalisme est toujours sous perfusion ! Il ne donne l’impression de fonctionner que grâce à des fonds d’Etat.

Le système butte sur ses contradictions

Les contradictions liées aux nécessités de la situation immédiate sont évidentes : on ne peut pas à la fois diminuer les dépenses des Etats et augmenter l’aide de l’Etat à l’économie capitaliste pour suppléer à l’absence des investissements, on ne peut pas continuer à éviter la récession et diminuer les dettes souveraines, on ne peut pas diminuer les dettes souveraines en se contentant de les transvaser sur les banques centrales américaine, japonaise et européenne, on ne peut pas diminuer la valeur de la dette américaine et exiger que la Chine continue à s’investir dans cette dette, etc, etc...

Mais les vrais contradictions du système qui sont à la base de la crise de 2007-2008 sont bien plus profondes. Elles ne sont pas seulement fondées sur des dettes privées ou publiques. Remonter à la source de ces contradictions, c’est chercher pourquoi les valeurs détenues par les marchés sont devenues des "valeurs pourries". Pourquoi le profit réalisé est devenu essentiellement fictif, pourquoi il n’est plus assez profitable d’investir dans la production créatrice de plus-value. Ces questions de fond, les classes dirigeantes se gardent d’en parler car ce qui ressortirait d’une telle étude, c’est qu’elles sont historiquement et définitivement dépassées...

Quelle est la solution ?

Eh bien ! C’est facile de répondre à cela : il suffit de nous dire quel est le problème... Pourquoi le monde capitaliste se heurte-t-il à un mur, après avoir fonctionné, malgré de multiples crises, bon an mal an, pendant de longues durées ? La spécialité des commentateurs dont les hommes politiques est de prendre un des effets de la situation, de le dénoncer et de prétendre connaitre "la solution" pour y pallier. Exemple : il faut taxer la spéculation (et les résultats de la taxe, pour les rentabiliser, on les investit en bourse, pour mieux aider au développement... de la spéculation ?), il faut taxer les banques (après les avoir recapitalisées, c’est drôle), il faut moraliser le capitalisme (par exemple, on pourrait prôner une morale de l’abstinence... de profit !), etc... Ceux qui nous disent qu’il y a effectivement "une crise systémique" (et qui ne sont pas des révolutionnaires) affirment qu’il y a simplement une petite maladie dans le système et qu’on va la soigner. Il faudra peut-être un remède de cheval, mais on y arrivera, disent-ils... Mais c’est faux : le système est fondamentalement inchangé. Seulement, c’est son fonctionnement lui-même qui se retourne contre lui. Au lieu de courir après des investissements productifs qui favorisent le développement, il court après le profit qui ne se réalise que par des investissement nécrophiles qui mènent à la destruction du capitalisme. La spirale ascendant que personne n’avait fabriquée et qui fonctionnait simplement par l’action des investisseurs privés est transformée en spirale descendante, du fait même de a recherche de profit par les mêmes investisseurs. Personne n’y peut rien. Les arbres ne montent pas au ciel. Le capital non plus. C’est lui-même qui sonne la fin de la partie. Si quelqu’un a une société de rechange, c’est le moment de la sortir. Ohé, ohé, prolétaires !

Faut-il compter sur les syndicats ?

L’intersyndicale affirme qu’il faut une politique gouvernementale de relance, ce qui sous-entend que la lutte n’est là que pour appuyer ce que pourrait faire un gouvernement. Les centrales affirment que la manifestation est un mode d’expression en vue des politiciens qui iront au pouvoir. Il s’agit seulement de préparer les élections présidentielles, en somme. Ces centrales ne comptent nullement sur la lutte de classe des travailleurs. Loin de nous montrer quelle est la cause de la crise, les centrales la nient. Elles nous montrent qu’il y a toujours de riches comme si cela prouvait que le capitalisme se porte bien. Mais est-ce que le capital s’investit dans la production ? Non ! Est-ce que les capitaux récoltés à la bourse s’investissent ailleurs que dans la spéculation ? Non ! Et ceux des grandes entreprises capitalistes ? Non plus ! Et l’argent des banques, pourquoi fuit-il ? Pourquoi nous a-t-on dit que les banques se portaient parfaitement bien pour ensuite nous dire qu’elles étaient à l’article de la mort ? Pourquoi avoir prétendu qu’on était sortis de la crise de 2007-2008 pour finalement reconnaître qu’on n’en est jamais sortis. Ni les centrales syndicales ni les partis politiques (de tous bords) ne nous expliquent rien de tout cela. Et c’est ça qui nous est pourtant indispensable pour nous orienter dans les événements qui viennent. Nous n’avons pas besoin de gens qui nous disent ce que nous devons voter, ni ce que nous devons faire. Cela, nous pouvons le décider nous-mêmes si nous savons que signifie vraiment cette situation étonnante, inattendue, nouvelle et inquiétante. Nous devons comprendre que nous sommes devant des dangers qui vont nécessiter une conscience nouvelle face à des menaces nouvelles et à des nouveaux pièges. Le premier d’entre eux consiste à nous dire : il suffit de bien voter et un bon gouvernement réglera tout cela. Mensonge ! La catastrophe est mondiale ! Rendez vous compte : il a fallu que toutes les banques centrales du monde réunissent leurs fonds pour seulement assurer que les banques ne seront pas en rupture de fonds d’ici à la fin de l’année, pour trois mois !

Faut-il compter sur les prochaines élections présidentielles pour changer de politique ?

Même s’il le souhaitait, même s’il le promettait, tout politicien, venu à la présidence de la république par l’élection des institutions de la bourgeoisie capitaliste française intégrée au monde capitaliste, ne pourrait pas :

créer des postes par des aides de l’Etat capables de couvrir les postes supprimés dans les années précédentes, les postes qui vont être supprimés dans la période à venir

tenir la France à l’écart de la catastrophe mondiale du capitalisme

en protéger les travailleurs

faire payer les capitalistes pour les frais de la crise

défendre les emplois et les salaires

interdire les licenciements

contrôler pour les travailleurs et les milieux populaires les trafics des banquiers, spéculateurs et autres capitalistes

empêcher le capitalisme mondial de s’effondrer et d’écraser les peuples

Cela, seul les travailleurs eux-mêmes pourraient le faire, mais pas en élisant dans ce système leur candidat : en faisant tomber le système, y compris ses formes électorales parlementaires. Et pas seulement dans un pays, dans le monde entier....

Il faudrait qu’ils cassent l’Etat bourgeois, la police bourgeoise, la banque bourgeoise, la justice bourgeoise, l’administration bourgeoise et mettent en place leurs propres formes d’organisation en comités de travailleurs.

Aucun candidat ni aucune élection dans le cadre de la bourgeoisie ne changera fondamentalement rien au sort des travailleurs et des milieux populaires.

Aucune élection bourgeoise dite démocratique ne remet en cause le pouvoir de la bourgeoisie car elle n’est pas faite pour cela.
Aucun candidat, même tenant un langage radical anti-banquiers, anti-spéculateurs, anti-profiteurs, anti-licencieurs, n’a le courage de dire aux travailleurs la vérité : il n’y aura plus rien de bon qui sortira de ce système complètement vermoulu, ayant achevé sa course. Il ne faut plus rien lui demander. Il ne faut compter que sur nous-mêmes et nous organiser dans ce but. Tous ceux qui se présentent à ces élections laissent croire qu’une politique juste dans le cadre actuel ferait revenir les choses dans le bon sens. C’est fondamentalement faux car ce n’est pas réalisable. Il s’agit seulement d’un discours pour mieux enchaîner les travailleurs à ce navire qui coule....

Même les politiciens da gauche sont consciemment et volontairement des dirigeants de la bourgeoisie chargés de détourner la colère populaire vers une voie de garage menant à de nouvelles désillusions et des démoralisations supplémentaires et donc favorisant la montée de l’extrême droite...

Qui sonnera la fin ?

Mais comment le système capitaliste pourrait-il mourir s’il n’a pas été renversé par les travailleurs révolutionnaires ?
C’est confondre les problèmes : celui du pouvoir politique de la classe dirigeante, l’Etat, et celui du système social et économique, le capitalisme. Les systèmes meurent du fait des contradictions internes quand leur dynamique a atteint ses limites. Le pouvoir de la classe dirigeante ne tombe que s’il est renversé.

Alors, quel avenir ?

Comment nous défendre face à la situation de crise ? Il nous faut d’abord comprendre ce qui se passe et, du coup, ce qui nous menace. Ensuite, il faut nous défendre en tant que travailleurs, en défendant nos propres perspectives et en développant notre mode d’organisation indépendant de toutes les institutions de la société bourgeoise. La crise n’est pas européenne, pas grecque… Elle est mondiale. C’est celle de tout le système capitaliste, pas seulement des banques et bourses, de la spéculation.

La solution, c’est nous, les travailleurs, qui la possédons. Inutile de l’attendre des dirigeants politiques, économiques, ou idéologiques de cette vieille société, usée jusqu’à la corde !

Comment tout cela va finir ?

Arrivé à ses limites de capacité de développement, le capital ne peut plus miser que sur sa propre chute pour faire de l’argent. Son mécanisme de profit devient alors nécrophile et il ne se nourrit plus de créations d’entreprises mais de la destructions de toute la société. Il est encore temps pour les travailleurs de cesser de croire que pour sauver le système, il n’y a qu’à se renfermer dans es frontières, il n’y a qu’à rendre quelques mesures d’austérité, il n’y a qu’à prendre des mesures de relance, etc, comme le prétendent les politiciens menteurs de droite d’extrême droite et de gauche…

Les chefs d’Etat n’ont pris des mesures dites d’aide à l’économie que pour sauver les banques et les entreprises capitalistes ? Non ! Ils savent que l’on ne pourra pas les sauver... Ils ont retardé l’effondrement général uniquement pour mieux préparer les peuples à ce qui va suivre : répressions, dictatures, guerres et fascismes. Ils ne voulaient pas que l’annonce de l’effondrement entraîne une révolution mondiale...

Oui, il faut à la classe ouvrière le courage de comprendre sa responsabilité dans la situation du Titanic qui attend le monde. Elle seule peut, en faisant de la révolution commencée en Tunisie et en Egypte un pas vers le pouvoir aux travailleurs, sauver l’humanité de la catastrophe… Cela nécessite d’abord et avant tout que les travailleurs s’organisent partout dans le monde en comités, qu’ils y discutent de la nouvelle situation, des buts sociaux et des moyens d’agir pour la combattre !

Travailleurs, fermons la bourse et ouvrons la bouche !

La première révolution à accomplir, avant même de renverser le pouvoir capitaliste, consiste à compter sur nous-mêmes, à nous réunir pour échanger des avis sur la crise de la société humaine et sur l’avenir que nous voulons bâtir. Personne ne peut le faire à notre place !

La politique actuelle du système n’a rien d’économique. Elle ne vise à aucune reprise mais à préparer politiquement et socialement les classes dominantes face à la révolution sociale mondiale qui monte. Le capitalisme n’est pas simplement un « système économique ». Il est aussi un système de domination sociale au profit de bourgeoisies oligarchiques et d’oligarchies bureaucratico-capitalistes, hiérarchisées au plan mondial, dont l’activité est entièrement tournée vers la préservation et l’accroissement de leur richesse et donc du pouvoir qui en est la condition. Nul besoin de leur expliquer que « l’histoire de la société jusqu’à nos jours n’a été que celle de la lutte des classes ». Pour elles, il y a là quelque chose d’inscrit dans les gènes de l’écrasante majorité de chacun de leurs membres. Il y a des moments où le réflexe d’une domination sociale à préserver à tout prix saute aux yeux. C’est bien sûr le cas des révolutions — révolution allemande de 1918, révolution de 1936 en Espagne, au Chili en 1971.

Mais cette dimension resurgit aussi en temps de crise économique et financière grave. Sauver le système coûte que coûte a donc été le réflexe lorsqu’en septembre 2008 la faillite de Lehmann Brothers a menacé d’effondrement le système financier mondial tout entier. Il n’y a pas d’un côté une crise économique et de l’autre la domination d’une classe.

La seule issue est dans la lutte des classes et dans sa perspective : la nouvelle direction de la société par la classe exploitée, le prolétariat et vers la suppression des classes...

la suite

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