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Le nationalisme, la xénophobie, le racisme et l’extrême droite ont de l’avenir…

vendredi 28 octobre 2011, par Robert Paris

Le nationalisme, la xénophobie, le racisme et l’extrême droite ont de l’avenir…pour les classes dirigeantes...

... si les travailleurs ne développent pas leurs propres perspectives...

On va en entendre dans les mois et les années à venir des propos nationalistes : entre l’Europe vendue aux Chinois, l’invasion des islamistes via le Moyen-Orient, le Maghreb et l’Afrique, la population se sacrifiant pour aider les Grecs, les Espagnols, les Portugais et les Italiens et payer leurs dettes, alors qu’on n’arrive pas à payer les nôtres, l’Angleterre cherchant à détruire l’euro, les USA exportant chez nous leur crise, la France se sacrifiant pour obéir aux diktats européens, et autres affirmations selon lesquelles tout ce qui va mal vient de l’étranger… et prétendant que la solution est de se replier sur la France en virant les étrangers. Ces thèses ont une version d’extrême droite bien connue, celle de Le Pen et des versions plus à gauche comme celles de Montebourg ou du PCF. Il faudrait, disent-ils revenir au franc en sortant de l’euro. Il faudrait refuser le diktat de la Chine. Certains vont jusqu’à dénoncer en général les banques et les financiers, les spéculateurs qui détruiraient le système.

Eh bien, leurs affirmations sont mensongères et leurs « solutions » illusoires et mènent à des impasses.

Tout d’abord, ils affirment tous changer le cours des choses par les élections. Comme si le système économique mondial dépendait d’une élection dans un petit pays d’une importance relativement secondaire. Comme si les intérêts des financiers, des spéculateurs allaient cesser d’être défendus si tel ou tel candidat réussissait aux élections. C’est faux : tous les candidats sont pour la gestion de la société actuelle. Ils prétendent seulement avoir des solutions différentes pour cette gestion. Mais plus la crise de la société est grave, moins il y a de latitude pour des politiques diverses.

Ce n’est pas le seul de leurs mensonges. Ils affirment qu’on peut mener une politique isolée dans un pays alors que le système mondial s’effondre. Comme si un pays pouvait s’en sortir seul… En réalité, c’est une autre manière de présenter à la population les sacrifices à venir.

Dénoncer les pays étrangers comme cause de la crise quand « votre » pays, c’est la France, c’est un peu fort de café !

Comme si la France n’était pas l’un des pays dont la classe dirigeante a profité de la crise pour s’enrichir. Si les profiteurs français sont aussi concernés par la dette grecque, n’est-ce pas parce que ces investisseurs ont dépouillé le pays. Si les banques françaises, par exemple, sont menacées par la crise grecque, n’est-ce pas parce qu’elles ont profité de la chute économique du pays pour lui prêter beaucoup d’argent en élevant leurs exigences d’intérêts à la manière d’usuriers ? Et, si la France est aussi concernée par la soi-disant « aide à la Grèce », n’est-ce pas parce que ses propres capitalistes sont menacés si la Grèce ne paie plus ses dettes et entre en faillite ? Ce n’est donc nullement pour aider les Grecs que Sarkozy se mobilise avec Merkel, mais pour aider les capitalistes français surexposés aux dettes grecque ou italienne.

Présenter la situation comme un « sacrifice des Français pour aider les Grecs », c’est presque inverser les choses….

Comme si « la France », celles des capitalistes, n’était pas l’un des profiteurs du système qui a jeté des peuples entiers dans la misère et pas seulement le peuple grec, mais d’abord les peuples d’Afrique, du Maghreb et du Moyen-Orient, lesquels sont eux aussi victimes d’idéologies qui leur présentent cette oppression comme occidentale en leur présentant le « retour à la tradition islamique » comme un moyen nationaliste de se défendre. En somme, l’islamisme présente une logique très proche des nationalistes de France, même si ces derniers les dénoncent.

Quant aux politiciens qui ne se déclarent pas opposés à la mondialisation comme Montebourg (comme s’il y avait un capitalisme sans mondialisation), qui n’accusent pas comme lui la Chine ou l’Europe, mais sont au contraire partisans de la mondialisation et de l’Europe comme les "socialistes", ceux-là n’ont fait que clamer qu’il fallait "défendre la France" comme le font Aubry et Hollande. Il ne reste plus à Le Pen qu’à rajouter "défendre les Français" et le tour est joué : la social-démocratie aura une nouvelle fois ouvert la porte à l’extrême droite nationaliste. Ceux qui s’étonne qu’elle arrive dans le cadre bourgeois à la gestion des affaires en Turquie, en Tunisie ou en Efypte, la verront aussi en France...

Tous les nationalismes se déclarent opposés, mais ils ont les mêmes discours et les mêmes buts. Leur véritable adversaire n’est pas à l’étranger : ce sont les peuples travailleurs qu’ils prétendent défendre. Ils ne craignent rien tant que la crise sociale par laquelle ces travailleurs pourraient se défendre sur des bases de classe.

Ainsi, les islamistes de Tunisie, de Libye ou d’Egypte proposent surtout aux peuples de ne pas s’unir aux travailleurs des pays occidentaux et de rester cantonnés dans les frontières nationales, aux côtés de la bourgeoisie nationale, pourtant celle qui les a exploités sous les régimes dictatoriaux précédents.

En France aussi, ce discours nationaliste existe et se développe à la faveur de la crise et il est tout aussi démagogique et dangereux. Il couvre la bourgeoisie française comme si elle n’y était pour rien du système mondial qui nous exploite et nous opprime. Il dénonce les travailleurs étrangers comme s’ils nous volaient nos emplois, comme s’ils nous volaient nos prestations sociales, comme s’ils nous volaient l’argent de nos impôts, comme s’ils étaient cause de nos licenciements et fermetures d’entreprises. Non, ce sont les patrons français qui sont cause de toutes ces attaques.

La seule perspective, face à l’effondrement du capitalisme, c’est au contraire de nous unir entre travailleurs du monde, de dénoncer nos vrais ennemis, les bourgeoisies nationales et les Etats à leur service.

Plus que jamais, le slogan « ton ennemi est dans ton propre pays : c’est ton patron et celui de ton voisin, le prolétaire d’à côté. »

Quiconque parle de défendre un pays ne peut que tomber dans les bras de ceux qui le défendent le plus radicalement possible : l’extrême droite nationaliste.

La seule perspective opposée au fascisme en période de crise systémique, c’est le prolétariat communiste pour lequel le monde est à nous et les frontières sont des barbelés entre les peuples !

Oui, dans les mois et les années qui viennent, l’extrême droite va grimper partout dans le monde. Il ne faut pas être bien grand devin pour le comprendre. Il ne s’agit pas de s’en affoler ou simplement de s’en indigner. Toute la société bourgeoise prépare l’opinion à se genre de retournement, y compris dans la plus "démocratique" des républiques - souvenez-vous d’Hitler !

Il faut seulement, calmement et solidement, construire la seule perspective face à la montée de la barbarie dans la société bourgeoise en décrépitude : le courant révolutionnaire communiste.

un film sur ce thème

Certains croient que, depuis la deuxième guerre mondiale, le fascisme est éradiqué. Depuis les camps de la mort, on saurait...

Comme si les mêmes causes n’engendraient pas les mêmes effets...

Comme si le capitalisme dans sa phase catastrophique et nécrophile n’engendrait pas systématiquement le fascisme.

On l’a vu lors de crises régionales : en Yougoslavie ou au Rwanda. Le fascisme n’est pas mort.

Le fascisme est la dernière carte politique d’une société bourgeoise qui s’effondre.

La leçon essentielle qu’il faut retenir du fascisme des années 30, c’est qu’on ne peut pas combattre le fascisme par la démocratie bourgeoise, mais exclusivement par la révolution prolétarienne, et la plus résolue : menant au renversement définitif et mondial de la dictature du Capital.

Biographie du fascisme

Comment vaincre le fascisme ?

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