Accueil > 08- LUTTE DES CLASSES - CLASS STRUGGLE > RDCongo : Kabila dégage ! Dégage !!!

RDCongo : Kabila dégage ! Dégage !!!

lundi 28 novembre 2011, par Robert Paris

On ne peut que souhaiter la chute du dictateur Kabila fils, mais, si les chutes successives de Mobutu et de Kabila père démontrent quelque chose, c’est bien que la dictature ne réside pas dans la personne du dictateur... L’exploitation du pays est davantage représentée par les profiteurs des richesses du pays en particulier des richesses minières impressionnantes. En finir avec la dictature, c’est en finir avec les exploiteurs du peuple travailleur !!!! Bien des opposants politiques ne voient pas du tout la chute de la dictature sous cet angle...

Qui profite des richesses de la RDCongo ?

La République démocratique du Congo, ex-Zaïre, troisième pays d’Afrique par l’étendue et le plus riche par la variété du trésor minéral que renferme son sous-sol, résume à elle seule le destin de l’ensemble du continent. Un rapport d’enquête, établi par le Sénat congolais et rendu public ce mois d’octobre à Kinshasa, constate que l’État de ce pays est dans l’incapacité totale de seulement recenser les sociétés minières qui opèrent sur son territoire et encore moins d’en retirer des recettes fiscales. En fait, un grand nombre de grandes sociétés occidentales sont présentes sur son territoire pour exploiter, directement ou indirectement, le cobalt, le cuivre, l’or, l’argent, le diamant, le coltan, qui partent vers l’industrie des pays développés sans la moindre retombée non seulement pour la population locale, mais même pour l’État du Congo. L’écrasante majorité des quelque soixante-dix millions d’habitants « vit – pour reprendre l’expression du journal Le Monde – dans des conditions infra-humaines, victime des guerres locales, victime de la gabegie politique et administrative, victime surtout du pillage du pays ».

Cinq fois grand comme la France, la République démocratique du Congo est, du fait de ses ressources naturelles et géologiques, un des pays les plus riches d’Afrique (et sa population une des plus pauvres). On trouve dans son sous-sol des diamants, de l’or, du cobalt, de l’étain, du manganèse, du plomb, du zinc, de l’uranium, du pétrole mais aussi et surtout du coltan. Ce minerai, assez peu connu du grand public, est constitué de deux métaux distincts : le niobium et le tantale. Le premier est largement utilisé dans les superalliages et les supraconducteurs et le second dans les petits condensateurs destinés à l’électronique. Les composés du coltan entrent donc dans la réalisation des satellites, des missiles, des fusées, des avions, des véhicules et de l’équipement militaires mais sont aussi indispensables à la fabrication des téléphones mobiles et satellitaires, des ordinateurs fixes ou portables, des caméras vidéo, des consoles de jeux etc. C’est d’ailleurs pourquoi le gouvernement américain a décrété le coltan (qui à l’apparence d’une poussière grisâtre d’où son surnom d’or gris) « élément stratégique ».

Or l’Est du Congo – et notamment le Nord Kivu – renferme d’importantes quantités de ce minerai. Selon certains experts 80 % des réserves mondiales se trouveraient en Afrique, et 80 % des réserves africaines sur le territoire de la seule République démocratique du Congo. Qui tient les gisements de coltan est donc en position de force pour négocier... ou pour s’enrichir.

La plus grande partie du coltan extraite du Nord Kivu – souvent à partir de mines artisanales où se pratique parfois le travail forcé – converge vers Kigali, la capitale du Rwanda. Là le minerai devient « rwandais » (pour contourner l’embargo officiel décrété par l’Onu sur les produits miniers provenant des zones tenues par les rebelles). Il est ensuite expédié, par des voies diverses et variées, vers l’Europe, les États-Unis et l’Asie.

Tous les pays qui possèdent des trusts miniers ont ou ont eu, à un moment ou à un autre, des hommes de main sur le sol de la RDC et ont lutté pour exercer leur mainmise sur ses matières premières et les obtenir au plus bas prix possible. Les pires zones de la guerre civile ont toujours été, comme par hasard, les secteurs miniers les plus riches. Et le pillage a été d’autant plus facile qu’il était organisé d’en haut par l’État, ou favorisé par les pouvoirs régionaux, et transitait par les mafias locales qui ont leurs bandes armées, elles-mêmes aidées par les différentes armées qui ont occupé le pays.

Tout n’est donc qu’affaire de marchandages politiques et économiques. Les concurrences sont multiples à tous les niveaux. Et le niveau supérieur est celui des trusts dont le plus bel exemple est celui du belgo-canadien Kinross-Forrest. Georges Forrest est à la fois belge, consul de France à Lumumbashi (capitale de la province minière du Katanga dont il est surnommé le « vice-roi »), lié à des fonds canadiens, au Medef français, ancien ami de Mobutu, puis de Kabila (père) et maintenant proche de Kabila (fils). Il détient à la fois mines et transports, cimenteries et tuyauteries, écoles et hôpitaux. Mais il tient aussi dans sa main politiciens, bandes armées, gouvernants locaux comme ceux de certains pays impérialistes.

Derrière l’État corrompu et les bandes armées qui violent et tuent, derrière les États étrangers qui les manipulent, il y a les trusts capitalistes qui tirent des fortunes considérables.

Il en suffit donc pas de renverser Kabila. Il faut en finir avec la mainmise de l’impérialisme et de la bourgeoisie congolaise qui lui est liée...

RDCongo : Kabila dégage ! Dégage !!!

Torture systématique, opposition muselée, justice malade : la fédération internationale des droits de l’Homme a dénoncé la « dérive autoritaire » du régime de Joseph Kabila en République démocratique du Congo, qui rappelle les heures sombres du « mobutisme ».

Selon la FIDH, qui se base notamment sur les témoignages de victimes, « la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants (…) continuent à être pratiqués à large échelle par les forces de sécurité ».

« Au vu des conditions de détention en RDC, le simple fait d’être détenu constitue un traitement inhumain et dégradant », ajoute le document.

Quant à la justice, où la corruption est très répandue, « elle est malade et maltraitée » par un pouvoir exécutif « de plus en plus fort », a ajouté M. Van der Meershen.

La peur persiste à Kinshasa, parmi les défenseurs des droits de l’homme, depuis la mort de Floribert Chebeya. Président de l’association La voix des sans-voix (VSV), Chebeya avait dénoncé l’assassinat d’Aimée Kabila, sur lequel il enquêtait, et prêté ses locaux à Etienne Kabila Taratibu pour sa seule et unique conférence de presse en RDC. Il a été retrouvé mort dans sa voiture, le 2 juin 2010, après un rendez-vous avec la direction de la police. « Ici, on peut zigouiller tranquille », dénonçait déjà le Collectif des organisations des jeunes solidaires du Congo Kinshasa (Cojeski) en 2008. Ce regroupement de 340 associations de jeunes dénonçait un climat d’impunité qui ne s’est guère amélioré depuis.

Une vingtaine de personnes ont été blessées, dont 12 grièvement, samedi, lors des affrontements entre les partisans de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de M. Etienne Tshisekedi et ceux du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) de l’ancien premier ministre Antoine Gizenga dans la capitale Kinshasa, selon des sources policières.

Plusieurs véhicules ont été brûlés et endommagés. Les affrontements sont survenus aux environs de 11h00 heures locales à Limete, une commune de l’est de Kinshasa.

Les partisans de Tshisekedi s’étaient massés sur la route de l’aéroport pour l’accueillir à son retour de province.

Des affrontements à coups de pierre ont commencé depuis le matin dans plusieurs localités sur cette route entre partisans de l’opposition et du pouvoir.

La police est intervenue, au moins deux personnes ont été tuées par balles.

Quoi de neuf en RDCongo ?

En République démocratique du Congo , l’épouvantable accident qui a provoqué la mort d’au moins 230 personnes, suite à l’explosion d’un camion-citerne, est loin d’être seulement dû à la malchance : lorsque le camion s’est renversé, des dizaines de personnes ont accouru pour essayer de récupérer un peu d’essence, ce qui en dit long sur la pauvreté qui les frappe. Elles ont été brûlées vives quand le camion a explosé.

Et dans un quartier où les maisons sont faites de torchis et de paille, le feu s’est propagé à la vitesse de l’éclair.

C’est une tragédie due à la misère.

Malgré ses immenses ressources naturelles, la RDC est l’un des pays les plus pauvres du monde, où les années de guerre ont égorgé le pays en détruisant les quelques infrastructures et activités productives qui y étaient. Les populations vivent dans des conditions économiques et sanitaires déplorables, notamment dans les régions de l’est du pays où des bandes rebelles armées sévissent encore. Les indicateurs sociaux affichent des niveaux tellement bas qu’il s’avère pratiquement impossible pour le pays d’atteindre un seul des OMD (Objectifs du Millénaire pour le développement). L’accès à l’eau et à l’assainissement ne concerne respectivement que 22 et 9 pour cent de la population totale, avec d’importantes disparités entre régions ainsi qu’entre les zones rurales et urbaines.

Près de 80% de la population congolaise survivent à la limite de la dignité humaine, avec moins de 1$ par personne par jour et moins de 20 pour cent des habitants avaient un accès régulier à l’électricité. Selon le rapport 2006 sur le développement humain, la RDC est classée 167e sur 177 avec un revenu national par habitant à la parité des pouvoirs d’achat de 705 dollars par an, loin derrière la République du Congo voisine (140e sur 177), pourtant également frappée récemment par la guerre. Environ 1 200 personnes, dont la moitié sont des enfants, meurent chaque jour en RDC en raison de la violence, des maladies et de la malnutrition. La RDC serait aussi le pays qui abriterait le plus d’enfants soldats au monde.

Les villes congolaises subissent un processus autoentretenu de destruction. A la destruction du milieu physique (érosions) s’ajoute celle de l’environnement, résultant de la mauvaise gestion des villes qui est liée aux problèmes de transports, à la gestion des déchets solides et liquides et les différentes formes de pollution. On observe une extension continuelle des bidonvilles autour de grands centres urbains, sur les terres laissées pour compte (terres érodables, collinaires, terres sensibles à l’éboulement, terres inondables) où se concentre une population vulnérable.

La pauvreté, dans laquelle vivent la population congolaise et les enfants en particulier, est choquante. Loin des écoles et des salles de jeux pour enfants, le long des rues et dans les marchés, ils sont plusieurs dizaines d’enfants désoeuvrés, des enfants de rue ou ceux qui exercent de petites activités lucratives qui contribuent à la survie de leurs familles.

71 pour cent des ménages en République démocratique du Congo (RDC) vivent en dessous du seuil international de pauvreté qui est de l’équivalent d’un dollar américain par jour et qu’environ 80 pour cent des ménages congolais souffrent de la pauvreté dite non monétaire.

Les élections, loin d’une approche de la démocratie, sont un comble de la dictature !!

Coup de machettes et gaz lacrymogène entre les milices « militants » des partis de la Mouvance kabiliste ! Coup de gourdins entre combattants des partis de l’Opposition. Intifada enfin, entre les « karatekas » de la Mouvance présidentielle et combattants de l’Opposition.

Lundi 7 novembre 2011, dans la province du Maniema à l´Est de la RD Congo, les « zoulous » de l´ Alliance des forces démocratiques du Congo du président Modeste Bahati et ceux de son camarade de la Mouvance présidentielle, le ministre-président Athanase Matenda de la Nouvelle alliance des démocrates se sont affrontés à la machette dans la localité de Kalima au Maniema. Bilan provisoire : plusieurs blessés et quelques disparus.

Au Katanga de bilulu du feu Jean de Dieu Ngunz´a karli-bond, les « fous » de Dieu Kyungu wa Kumwanza, président fondateur de l´Unafec en sigle, sont en pied de guerre contre l’Udps de Tshisekedi, son ancien allié des années de plomb, sous la dictature mobutienne. Gabriel Kyungu wa Kumwanza est devenu « célèbre » pour sa prêche en faveur de l’épuration ethnique des Congolais non originaires du Katanga.

A Kinshasa, l’opposition est sonnée. Préméditée ou pas, l’interdiction samedi de tout meeting pour la présidentielle de lundi en RD Congo a privé Etienne Tshisekedi, bloqué à l’aéroport par la police, d’une démonstration de force face à Joseph Kabila.

Une démonstration de force qui, au fil des heures, a tourné à l’épreuve de force tout court. Récit d’une journée surréaliste, de chassés croisés entre les aéroports, de "guerre des stades", de face à face tendus, marquée par la mort d’au moins une personne.

Initialement le programme était simple : après une longue tournée en province, Kabila et Tshisekedi devaient haranguer une dernière fois leurs militants à Kinshasa, une ville plus acquise à l’opposition qu’au parti de Kabila, le PPRD.

Tshisekedi en campagne

Pour cette "apothéose", chaque camp avait annoncé un lieu et une heure, pour mobiliser au maximum. Premier accroc : le président et son principal concurrent, tous deux encore en province, choisissent... le même stade, celui des Martyrs, le plus grand de la ville avec ses 80.000 places.

Tshisekedi se rabat vite sur un autre endroit : le Boulevard Triomphal et la place du Cinquantenaire, tout près du stade. Trop près.

L’ambiance devient électrique. Militants des deux bords se toisent, s’invectivent. Tandis que les pro-Kabila arrivent sans problème au stade, la police disperse les pro-Tshisekedi au gaz lacrymogène.

A l’aéroport international Ndjili, d’autres militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) attendent par milliers Tshisekedi, 78 ans, étroitement surveillés par la police.

L’arrivée du convoi du gouverneur de Kinshasa, un pro-Kabila, André Kimbuta, déclenche les premiers jets de pierres. Celle d’un petit détachement de la police militaire armé de mitraillettes ne fait que redoubler la colère des pro-Tshisekedi qui sont repoussés avec des grenades lacrymogènes.

Le convoi, vide, du président débarque aussi à l’aéroport international, où le premier ministre et le chef du parti au pouvoir poireautent au salon d’honneur. Il se prend aussi quelques pierres. Kabila atterrira finalement mais ailleurs.

Pendant ce temps, Tshisekedi est toujours bloqué sur un aéroport de province. Pas le droit de se poser à l’aéroport international où l’attend son comité d’accueil.

Coup de théatre : les autorités interdisent tous les meetings, après la mort d’un homme, tué par une pierre reçue en pleine tête.

"Au nom de la sécurité publique", justifie le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, qui accuse les pro-Tshisekedi d’avoir "des machettes, des couteaux, des grosses pierres, et même des cocktails molotov".

Tshisekedi ne le sait même pas lorsqu’il atterrit enfin... dans un autre aéroport, Ndolo, plus proche de Kinshasa et où l’a devancé de quelques heures le président.

"Ah bon ? Eh bien je vais quand même faire un grand meeting aujourd’hui", dit-il à l’AFP avant de partir en voiture... pour l’aéroport international.

"Qu’est-ce qu’il représente ce gouverneur-là ? Vous allez voir s’il va oser venir au stade m’empêcher de tenir mon meeting", tonne Tshisekedi.

A l’aéroport Ndjili, Tshisekedi avec son éternelle casquette s’engouffre dans un 4x4. Direction Kinshasa, debout par le toit ouvrant, façon command-car. Dehors, les grenades lacrymogènes pleuvent sur ses partisans. Il ne fera que quelques centaines de mètres sur la bretelle qui conduit à la route principale : son Hummer rouge tombe sur un barrage de 4 pick-ups et un camion blindé de la police. Le chef suprême de la police, le général Charles Bisengimana, est sur place avec 300 de ses hommes.

La nuit tombe, le face à face s’enlise. Tshisekedi s’est rassis dans son 4x4. La police lui a donné le choix : il peut repartir... avec un policier au volant, ou dans une voiture de police, sinon il est bloqué jusqu’à minuit. Réponse : "je ferai mon meeting après minuit". Après la fin officielle de la campagne.

République du Congo : un nouveau crime contre les droits de l’homme !

Marius Gangale, député provincial MLC du parti de Jean-Pierre Bemba, a été assassiné ce mardi à Kinshasa. Il est évident qu’il a été éliminé par le pouvoir... Un assassinat qui n’est pas sans rappeler celui de Daniel Botethi, il y a 3 ans. L’Union européenne (UE), "très préoccupée" par ce meurtre demande une "enquête sérieuse".

Les corps de quatre personnes ont été retrouvés dimanche à Kinshasa, au lendemain de violents affrontements qui font craindre pour l’avenir de la République démocratique du Congo (RDC) après les élections présidentielle et législatives prévues lundi.

Des accrochages se sont produits samedi alors que des dizaines de milliers de partisans du président sortant, Joseph Kabila, et de son principal rival, Etienne Tshisekedi, étaient réunis pour les accueillir à l’aéroport de la capitale congolaise et sur la route qui y mène. Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes et à balles réelles dans la foule.

Le chef de l’Etat n’est finalement pas venu et la police a empêché le convoi de son rival de quitter l’aéroport jusque tard. Etant donné les violences, les autorités ont interdit tout rassemblement politique jusqu’à lundi, mais Etienne Tshisekedi a déclaré dimanche qu’il maintenait la réunion publique prévue pour l’après-midi au stade des Martyrs de Kinshasa. "Personne ne peut m’empêcher de tenir mon meeting", a lâché cet opposant historique, âgé de 79 ans.

Il a fait état pour sa part d’une dizaine de morts et 68 blessés samedi, affirmant sans plus de précisions que trois membres de son bureau avaient été tués par la police.

La mission d’observation des élections de l’Union européenne a critiqué la réaction de la police et les autorités de Kinshasa pour avoir "limité la liberté d’expression, les réunions et les manifestations". Elle a dénoncé "une grave atteinte au droit de faire campagne et au principe d’égalité qui devrait prévaloir". Le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, a quant à lui souhaité "calmer les candidats" et a demandé à toutes les parties "de faire preuve de retenue de manière à ce qu’on ne constate pas les dérapages".

L’inspecteur général de la police, Charles Bisengimana, a déclaré que quatre cadavres avaient été amenés à la morgue de Kinshasa dimanche mais on ignore si cela comprend les deux morts aperçus sur la route de l’aéroport samedi par un photographe de l’Associated Press.

M. Bisengimana a accusé des partisans de l’opposition d’avoir attaqué ceux de Joseph Kabila, 40 ans, qui est quasiment certain d’être réélu malgré un bilan contesté, étant donné les divisions du camp adverse. Il a aussi reproché à Etienne Tshisekedi d’avoir refusé de quitter l’aéroport.

Des organisations de défense des droits de l’Homme s’inquiètent des violences et des propos haineux qui ont émaillé la campagne électorale dans ce pays à la démocratie encore fragile, après des décennies de dictature et de guerres civiles.

Mort, retrouvé sans vie dans sa voiture sur la route de Kinshasa, le 2 juin 2010 dernier, Floribet CHEBEYA, président de l’ONG congolaise des droits de l’homme "La voix des sans-voix", savait la mort constamment à ses trousses, décidée à lui clouer définitivement le bec pour une cause aussi défendable que dérangeante, à laquelle il aura consacré énergie, foi et engagement.

Kabila, dictateur soutenu par des grandes puissances dont la France

Grèves en RDCongo

Messages

  • Hollande à Kinshasa : Françafrique et langue de bois

    Après quelques atermoiements et une déclaration supposée offensive sur l’absence de démocratie en RDC destinée à atténuer d’éventuelles critiques, François Hollande se rendra dimanche à Kinshasa pour participer au sommet de l’OIF. Avec pour enjeu, sous couvert de promotion de la langue française et des valeurs républicaines, l’affirmation de la domination économique, politique et militaire de la France vis à vis de ses « partenaires » africains.

    En langue de bois, la langue la plus courante dans les enceintes diplomatiques, « dictateur » se dit « chef d’Etat élu au terme d’un scrutin entaché de quelques irrégularités », se compromettre avec des régimes corrompus et répressifs se défend par la volonté de « ne pas pratiquer la politique de la chaise vide ». « État en déliquescence et en proie à la violence » se dit « Etat fragile » ou, si l’on veut se montrer un peu plus offensif, « Etat où la situation de la démocratie et des droits de l’Homme est inacceptable ».

    En acceptant de participer au sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie de Kinshasa, et donc de se rendre sur les terres de Joseph Kabila, l’un des pires dictateurs du continent, imposé par les armes, la répression des opposants et la violation des urnes (à l’exemple de la mascarade électorale de novembre 2011), le Président de la République semble cependant bien enterrer définitivement ses promesses d’en finir avec le système de la Françafrique. Ce ne sont pas sa petite déclaration sur l’état des droits de l’Homme en RDC et quelques aménagements cosmétiques affichés dans le programme du déplacement présidentiel (escales à Dakar, rencontre d’opposants congolais) qui atténueront le choc du symbole. Celui de voir une nouvelle fois un chef de l’Etat français s’afficher aux côtés d’un parterre de chefs d’Etat supposés unis par une langue en partage, quand le terreau commun d’un bon nombre d’entre eux est la corruption et l’oppression, dans le cadre d’un Sommet de l’organisation porte-étendard de l’influence française qu’est la Francophonie.

    De simple agence de coopération culturelle et technique (ACCT), en 1970, l’Organisation internationale de la Francophonie s’est muée de sommet en sommet en enceinte politique, avec la nomination d’un secrétaire général, l’adoption d’une Charte et un élargissement constant à des pays comptant parfois très peu de locuteurs français mais qui voient un grand intérêt à intégrer l’amicale des chefs d’Etat francophones, espace de solidarité politique à défaut d’être un vrai outil d’échange culturel et linguistique.

    Malgré l’adoption de textes sur la défense de la démocratie, à l’instar de la déclaration de Bamako de 2000, l’OIF a en effet servi tout au long de son existence à conforter des dictateurs en place, tenant ses sommets à Brazzaville ou à Ouagadougou, envoyant des délégations complaisantes « observer » certaines élections (160 missions sur une vingtaine d’années, dont bien peu ont nourri la chronique pour leur esprit critique, à l’exemple de la caution apportée en octobre 2011 à l’élection présidentielle au Cameroun) ou acceptant dans ses rangs des dictateurs anglophones isolés politiquement.

    Parmi les volets moins connus de l’activité de l’OIF figure également la « prévention des conflits », consacrée par la déclaration de Saint-Boniface, adoptée par l’OIF en mai 2006. Présenté comme un secteur de plus en plus stratégique pour cette organisation lors d’un colloque de l’OIF en 2009 à l’IRIS, s’appuyant principalement sur des activités de formation, ce glissement militaire de la Francophonie fait surtout redouter un nouvel habillage multilatéral de l’interventionnisme militaire français, en supplément des cadres onusien, européen (Eufor) ou de dispositifs comme RECAMP.

    Ce déplacement intervient dans un contexte d’accélération du positionnement de l’exécutif français sur le terrain des relations franco-africaines, avec pour point focal la crise au Mali, qui alimentera à n’en pas douter les échanges formels et informels entre la délégation française et les chefs d’Etat africains présents à Kinshasa. Il serait à cet égard intéressant de savoir si le Président de la République osera parler de « situation des droits de l’Homme inacceptable » dans un pays comme le Tchad, dont la France négocie le soutien militaire à une intervention au Mali.

    François Hollande et son gouvernement auront donc réussi l’exploit de s’approprier en quelques mois seulement toutes les composantes diplomatiques, politiques, monétaires et militaires de la Françafrique. Le terrain économique avec la promotion des intérêts d’Areva auprès du président nigérien Issoufou, reçu 11 juin dernier. Le terrain politique et diplomatique, avec les déplacements de ministres français au Tchad et au Burkina Faso fin juillet et l’accueil à l’Elysée d’Ali Bongo, Alassane Ouattara et Blaise Compaoré en l’espace de deux mois. Le volet militaire, avec pour point d’orgue l’activisme français dans les couloirs de l’ONU à New York pour imposer une intervention militaire dans le Sahel pilotée par la France. Et bien sût le volet monétaire, avec la célébration à Paris des 40 ans du franc CFA le 5 octobre dernier.

    Ne manquait plus qu’un sommet de l’OIF pour, le temps d’une petite photo de famille, d’un discours de circonstance sur les valeurs et les droits à défendre (il est toujours utile d’animer un peu les repas de famille) et de quelques échanges avec des associations et opposants, continuer d’apporter du crédit à une organisation supposée linguistique qui n’a toujours été qu’un outil d’influence.

    En langue de bois diplomatique, il est certes plus convenable de dire « Francophonie » que « Françafrique ».

    Fabrice Tarrit, président de l’association Survie

  • Plusieurs dizaines de personnes réunies pour débattre de « l’engagement citoyen » en Afrique ont été interpellées, dimanche 15 mars, à Kinshasa par les services de sécurité congolais. Parmi elles se trouvaient Fadel Barro, le meneur du groupe sénégalais Y’en a marre, le Burkinabé Sidro Ouedraogo du mouvement Balai citoyen ainsi que des membres du mouvements Lucha de la ville de Goma (est de la RDC).

    Des correspondants de la presse étrangère ainsi qu’un diplomate américain ont également été arrêtés pendant plusieurs heures avant d’être libérés. L’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa ne s’est pas encore exprimée sur cette interpellation. Sous couvert d’anonymat, un journaliste américain basé dans la capitale congolaise a indiqué que le diplomate arrêté appartenait à l’agence américaine de développement USAID.

  • Depuis le coup de filet du 15 mars à Kinsahsa, avec l’arrestation de 30 militants pro démocratie lors d’une conférence de presse de soutien au mouvement congolais Filimbi, les activistes Sénégalais et Burkinabè ont été libérés et expulsés, mais trois personnes restent détenues "sans inculpation ni accès à une assistance juridique et sans avoir été déférées devant les instances judiciaires compétentes", précise Human Rights Watch (HRW). Les trois activistes : Fred Bauma de la Lucha, Sylvain Saluseke et Yves Makwambala, sont tous détenus par les services de renseignements congolais (ANR) sans aucun chef d’inculpation. Le 7 avril à Goma, des militants de la Lucha, un mouvement citoyen congolais, sont arrêtés lors d’une manifestation pour demander la libération de leurs camarades de Kinshasa. Ils sont inculpés "d’incitation à des manquements envers l’autorité publique".

  • De violents affrontements ont éclaté à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), dans l’après-midi du mardi 15 septembre, alors qu’une grande confusion régnait en marge d’un rassemblement d’opposition.

    Quelque trois mille personnes étaient réunies à l’appel d’un collectif d’opposants, pour exiger la tenue dans les temps prévus de la prochaine élection présidentielle devant avoir lieu en novembre 2016, à laquelle la Constitution interdit au chef de l’Etat de se présenter.

    Une dizaine de dirigeants de partis, rassemblés au sein de la « dynamique de l’opposition », se sont succédé à la tribune pour réclamer le départ de Joseph Kabila en 2016, jusqu’à ce que le rassemblement soit attaqué à coups de pierre par une dizaine de personnes au moins, également armées de bâtons.

    La situation a dégénéré peu avant 16 heures (heure de Paris) sur la place Sainte-Thérèse de Ndjili, dans le sud de la capitale de la République démocratique du Congo. Une journaliste de l’Agence France-Presse a vu une dizaine de jeunes participants à la manifestation frapper violemment pendant plusieurs minutes un homme gisant au sol qu’ils avaient visiblement pris pour un des agresseurs, sans qu’aucun représentant des forces de l’ordre ne vienne mettre fin à ce lynchage.

    Très vite, la place s’est vidée dans un grand désordre. Une vingtaine de policiers armés de matraques ont fini par intervenir pour faire cesser la bastonnade et récupérer une personne grièvement blessée. La situation restait tendue vers 15 h 45, alors que des renforts de police affluaient dans le quartier et que de petits groupes se formaient çà et là sur la place et dans les rues adjacentes.

    Certains groupes de jeunes vindicatifs, sans aucune appartenance politique visible, s’en prenaient aux forces de l’ordre, leur jetant parfois des pierres, sans que ces dernières ne ripostent.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.