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Le père Noël est une ordure

samedi 21 décembre 2013, par Robert Paris

La christianisation des croyances et fêtes païennes ne s’est pas arrêtée à Noël... Les dolmen et menhirs de l’époque mégalithique ont été christianisés.

Les saints locaux sont des récupérations d’anciennes croyances en des sources ou des lieux miraculeux (arbre, pierre, forêt...) comme la "fontaine saint Eloi" à Vitray.

Le père est une ordure

Quel rapport entre l’image de la nativité d’un enfant de bergers palestiniens dans une grange près d’un âne et le père barbu offrant des cadeaux dans un traineau tiré par des rênes sur la neige ? Aucun !

Jusqu’au milieu du XXème siècle, l’église catholique considérait l’arbre de
Noël comme une pratique païenne et franc-maçonne ; étant donné que, depuis des
siècles, nos ancêtres décoraient leurs habitations avec le feuillage de cet
arbre au moment du solstice d’hiver. C’est également la raison pour laquelle,
au XIème siècle, l’évêque de Worms interdit à ses fidèles d’orner leur demeure
« avec de la verdure prise sur les arbres ».

La tradition chrétienne tentera de s’approprier le culte rendu au « sapin de
Noël » en rapportant que saint Boniface, moine évangélisateur allemand de la
fin du VIIème siècle, aurait consacré au Christ un arbre auquel s’attachaient
antérieurement des "superstitions" païennes.

Aujourd’hui, la religion catholique, marquée par le scandale à grande échelle (un nombre incroyable d’enfants martyrisés dans le monde par des prêtres pédophiles au vu et au su de leur hiérarchie dans de multiples pays catholiques) est bien contente d’avoir l’air de diriger des fêtes très populaires. En réalité, elle n’est nullement à l’origine de ces fêtes païennes qu’elle avait cherché d’abord à faire interdire.

La religion de Jésus de Bethléem, après l’avoir violemment combattue, a récupéré la légende païenne du « père Noël » qui était devenu Niklaus…

La légende de Jésus, elle-même, a toute une histoire. Cette légende de Jésus a tout d’un conte inventé avec cet enfant qui est né d’une mère restée vierge, on ne sait ni comment ni pourquoi, mis à part que forniquer c’est le diable...

Elle a été construite par des milliers de modifications successives et n’a absolument rien d’historique, même dans sa partie nullement miraculeuse. La querelle des dates n’est pas seulement entre le 21 et le 35 décembre. Les textes chrétiens se querellent sur l’année de naissance de ce prétendu Jésus. Luc qui affirme que JC a eu 30 ans "en l’an 15 du principat de Tibère" ce qui contredit Matthieu (sous Hérode) et Luc (sous Quirinius). Matthieu à situé la naissance de Jésus-Christ sous Hérode en -4 et Luc sous Quirinius en +6.

Les Celtes considéraient le 24 décembre, comme le jour de la renaissance du Soleil. Ils avaient coutume d’associer un arbre à chaque mois lunaire, ils avaient dédié l’épicéa, qui était l’arbre de l’enfantement, à ce jour-là.
Au XIe siècle, les fidèles avaient coutume de présenter des scènes appelées Mystères, dont celle du Paradis. L’arbre du Paradis était souvent symbolisé par un sapin garni de pommes rouges.
" Noël ne faisait pas partie des festivités originales de l’Eglise. Saint Irénée (115-191) et Tertullien (160-213) l’ont omis de leur liste des fêtes ; Origène (185-232), revendique que dans les Ecritures, seuls les pécheurs, pas les saints, célèbrent leur naissance et Arnobius (284-305) tourne à la dérision ce qu’il appelle l’anniversaire de naissance des dieux." Tiré de l’encyclopédie catholique – New Advent.org

Les Saturnales (17-21 décembre) étaient une période de décadence extravagante pendant la quelle les esclaves et les maîtres changeant de rôle pour quelques jours.

Le 25 décembre était l’anniversaire du Soleil Invincible (sol invictus), lorsque les jours commencent à s’allonger après le solstice.

A Rome, c’était le moment de beuverie, débauche et festivité.

Ce n’est qu’ au quatrième siècle que le patriarcat de Rome fixa l’anniversaire de la naissance du Seigneur le 25 décembre en se désolidarisant des patriarcat d’Orient et en particulier celui de l’Eglise orthodoxe.

L’objectif était simple : mettre fin à des fêtes païennes, les intégrer dans le corpus romain, et leur donner une dimension chrétienne. Au niveau symbolique …fêter le Christ comme notre Soleil, soleil invaincu par la mort … quel beau symbole.

C’est la légende païenne de Nicolas qui a inspiré le Père Noël.
On retrouve dans la représentation du Père Noël tout ce qui faisait la symbolique du personnage de Nicolas :
la longue barbe blanche, la mitre qui est devenu un bonnet de fourrure, le grand manteau rouge. Il voyage dans un traîneau tiré par des rênes, Saint Nicoals voyageait sur le dos d’un âne. Pour cette raison, dans certaines régions de France, les enfants déposent sous le sapin de Noël, un verre de vin pour le Père Noël et une carotte pour son âne.
Chaque région de France lui donna un nom différent :
le Père Noël est appelé " Chalande " en Savoie,
" Père janvier " en Bourgogne et dans le Nivernais,
" Olentzaro " dans le pays basque ou encore
" Barbassionné " en Normandie.
Saint Nicolas a été importé aux Etats-Unis au XVIIe siècle par les immigrés allemands ou hollandais où il aurait pris une l’ampleur commerciale que nous connaissons actuellement, subit des transformations vestimentaires et culturelles pour se transformer en un Père Noël plus convivial et serait ensuite revenu en Europe.
Pour les américains, Saint Nicolas est Sinter Klaas qui devint Santa Claus.
Les romains invoquaient Saturne, dieu des semailles et de l’agriculture, dont le nom vient du verbe latin Severe (semer). Sa fête,les saturnales, donnait lieu à des réjouissances du 17 au 24 décembre.

On disait qu’elles s’étendaient jusqu’aux calendes de janvier, le jour de l’An romain. Les calendes désignaient, chez les Romains, le premier de chaque mois.

Les peuples nordiques célébraient Njord, dieu de la fécondité et Idun, gardienne "des pommes de providence", nourriture des dieux.
Les orientaux rendaient un culte à Mithra, divinité de la lumière.

Noël vient du latin "Natalis (dies)" : C’est le jour natal... mais pas de Jésus, mais du "Sol Invictus"(soleil invaincu).
C’est à l’origine la fête du solstice d’hiver. Noël reste donc d’abord la fête du Soleil. Les Romains fêtaient déjà les Saturnales... et on retrouve sur toute la planète ces fêtes du solstice d’hiver. Chez tous les peuples païens.

Les romains invoquaient Saturne, dieu des semailles et de l’agriculture, dont le nom vient du verbe latin Severe (semer). Sa fête,les saturnales, donnait lieu à des réjouissances du 17 au 24 décembre.

On disait qu’elles s’étendaient jusqu’auxcalendes de janvier, le jour de l’An romain. Les calendes désignaient, chez les Romains, le premier de chaque mois.

Les peuples nordiques célébraient Njord, dieu de la fécondité et Idun, gardienne "des pommes de providence", nourriture des dieux.
Les orientaux rendaient un culte à Mithra, divinité de la lumière.

Malgré l’influence croissante de l’église et de ses disciples, les rites liturgiques chrétiens ne parvenaient pas à s’imposer face aux festivités païennes des Saturnales. Cette fête pleine d’entrain entrava longtemps la propagation du christianisme. Mais la chrétienté fut également menacée par un autre culte fortement implanté dans l’Empire romain : le culte de Mithra.
Dans l’ancienne religion iranienne, Mithra était le dieu de la lumière, le symbole de la chasteté et de la pureté et il combattait les forces maléfiques. Au IIe et IIIe siècles av. J. C., son culte fut répandu dans tout l’Empire romain et l’empereur Aurélien en fit même la religion d’Etat. Les soldats romains, dont bon nombre vénéraient Mithra, furent les ambassadeurs de cette religion qu’ils répandirent jusque dans les provinces les plus éloignées de l’Empire.

Au 4e siècle, pour enrayer ce culte païen, l’Eglise chrétienne prit une mesure très astucieuse. La fête de la naissance du Christ fut avancée du 6 janvier au 25 décembre.

En effet le solstice d’hiver du 25 décembre était la fête la plus importante de l’an mithraïen : on fêtait la renaissance du "sol invinctus" (dieu invaincu). L’Eglise n’hésita pas à déclarer le Christ "sol invinctus".

Les chrétiens procédèrent de la même manière au cours de l’évangélisation d’autres peuples : la fête de Noël fut transférée aux jours de fêtes païens importants, tels que la fête de Jul chez les germains. L’objectif restait le même : faciliter le passage de la coutume païenne à la foi chrétienne.
Un élément facilita cette démarche : il s’avérait impossible de fixer une date précise pour la naissance du Christ, car à l’époque il n’existait pas de calendrier universellement valable. La plupart des chrétiens furent vite persuadés que la date de la naissance du Christ était le 25 décembre.
On s’interrogea sur la manière dont on allait célébrer l’événement. Les autorités ecclésiastiques s’accommodèrent globalement de l’esprit des saturnales. Même si ces fêtes exubérantes choquaient un peu les moeurs chrétiennes, il ne fut pourtant pas impossible de concilier les deux rites. En effet beaucoup d’éléments de la fête païenne s’adaptaient aisément au nouveau cadre chrétien. Il ne fut pas difficile, par exemple, de créer un lien entre le houx aux feuilles piquantes et la couronne d’épines du Christ.
Au VIe siècle ap. J. C., le pape Grégoire tempêtait contre les fêtes exubérantes, les danses et le couronnement des portes et se prononçait en faveur d’une fête sublime et non laïque. La coutume qui choquât le plus était celle des hommes déguisés en femme ou en animal ou même nus, qui improvisaient des saynètes. L’Eglise tenta d’interdire toute représentation de pièces de théâtre pendant les fêtes de Noël afin de contrer ce type de rite.
En Europe du nord et en Europe de l’ouest, l’Eglise se montrât longtemps très réticente à intégrer les traditions du Solstice d’hiver dans la fête de Noël et c’est ainsi que les coutumes de Noël devinrent de plus en plus variées.
Au VIe siècle, le pape Grégoire envoya Augustin sur les îles britanniques pour évangéliser la population anglo-saxonne. Il donna l’ordre aux moines d’intégrer les cérémonies chrétiennes dans la tradition des païens afin que les mutations ne les effraient pas trop.
Avec la propagation du christianisme, la fête de Noël commença aussi à jouer un role de plus en plus important dans la vie politique des peuples européens. Suite à l’écroulement de l’administration romaine et du système de transport, la communication entre les souverains se fit de plus en plus rare. Ainsi, Noël, devint l’une des rares occasions pour les princes de se rencontrer. Dans l’Europe entière, les rois chrétiens se faisaient couronner ce jour là, tel Charlemagne, Roi des Francs, qui fut nommé Empereur du Saint Empire romain, par le pape, le jour de Noël de l’an 800.
On se réunissait pour d’immenses festivités, qui étaient caractérisées par un gaspillage inouï. On se retrouvait autour d’immenses tablées, autour desquelles on mangeait et on buvait souvent en excès, on dansait et on jouait. Les jeux de cartes étaient particulièrement à la mode. En Angleterre cette pratique n’était autorisée que durant la période de Noël.

Les pièces de théâtres et les représentations scéniques étaient très appréciées en Europe. Elles étaient en général assez crues, animées et équivoques. Leur contenu, symbolique, puisait souvent dans les traditions et les rites païens. Au lieu d’interdire formellement ces pratiques, l’Eglise tenta de leur opposer des pièces et tableaux vivants qui avaient pour thème principal la naissance du Sauveur selon les données des Evangiles de Matthieu et de Luc. Les crèches vivantes que nous connaissons aujourd’hui en sont vraisemblablement issues.

Elles étaient surtout répandues, à l’époque, dans les régions alpines. Les santons de Provence sont directement issus de cette tradition et apparurent au XVIIIe siècle, favorisant, en France tout d’abord, la diffusion des crèches domestiques. Les personnages étaient alors façonnés avec de la mie de pain séchée, puis peints à l’huile et au vernis.

La preuve que la fête de Noël est une oeuvre du diable pour damner les bons chrétiens

Messages

  • Les Saturnales était bien la fête païenne d’origine romaine que le Pape Jules 1er a incorporé à la tradition catholique en l’an 306.

  • Le Pape Libère décréta finalement en 354 que la célébration de la naissance du Christ tomberait, elle aussi, le 25 décembre !

  • Le nom même de Saint Nicolas est une récupération chrétienne, sur un pseudo-évêque au nom approchant de Miramisia [Myre] du IV/Vème s. en Lycie [Asie-mineure]. En 1969 le Pape Paul VI, décida l’abandon officiel des célébrations de ce "Saint", rétrogradé/exclus, on lui retira aussi sa béatification.

  • En effet, noël comme beaucoup de fêtes religieuses d’ailleurs correspond à une fête païenne commémorée depuis des temps immémoriaux !

  • Constantin, empereur de 306 à 337, ancien adorateur du soleil, pour imposer la foi nouvelle aux masses, aurait adapté au christianisme devenu officiel la fête romaine du solstice d’hiver.

  • L’empereur romain Aurélien vraisemblablement pour commémorer la dédicace du temple au soleil sur le champ de Mars, à Rome, en 274. Celui-ci l’avait appelée la fête de la naissance du soleil invaincu, et il l’avait fixée à la date du 25 décembre. Le but de l’empereur était de fonder sur de nouvelles bases le culte solaire romain tombé en désuétude et influencé par les cultes solaires orientaux, notamment le culte de Mithra.

  • « On n’en a pas fini avec une religion qui s’est soumis le monde romain et a dominé pendant 1800 ans la plus grande partie, et de loin, de l’humanité civilisée, en se bornant à déclarer que c’est un tissu d’absurdités fabriqué par des imposteurs. On n’en vient à bout que si l’on sait expliquer son origine et son développement à partir des conditions historiques existant au moment où elle est née et où elle est devenue religion dominante. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne le christianisme. Il s’agit précisément de résoudre la question de savoir comment il a pu se faire que les masses populaires de l’empire romain préférèrent à toutes les autres religions cette absurdité prêchée de surcroît par des esclaves et des opprimés, jusqu’à ce que l’ambitieux Constantin finit par considérer que confesser cette religion de l’absurde était le meilleur moyen de parvenir à régner sans partage sur le monde romain.
    Les religions sont fondées par des gens qui éprouvent eux-mêmes un besoin religieux des masses, et, en règle générale, nous voyons, aux périodes où tout se désagrège — actuellement aussi, par exemple — la philosophie et les dogmes religieux perdre toute profondeur et se vulgariser, se répandre partout. Si la philosophie classique grecque a abouti dans ses dernières formes — en particulier dans le cas de l’école épicurienne — au matérialisme athée, la philosophie vulgaire grecque mène à la doctrine du dieu unique et de l’immortalité de l’âme. La même chose s’était produite dans le judaïsme, vulgarisé et devenu rationaliste au contact et sous l’influence des étrangers et des demi-juifs ; il en était arrivé à négliger les cérémonies de la loi, à transformer l’ancien dieu national exclusivement juif Jahvé3 en dieu — le seul vrai dieu — créateur du ciel et de la terre, et à accepter l’immortalité de l’âme qui était à l’origine étrangère du judaïsme. Ainsi il y eut rencontre entre la philosophie vulgaire monothéiste et la religion vulgaire qui lui présentait un dieu unique tout prêt. Voilà comment se trouva préparé le terrain sur lequel des représentations venues de Philon et vulgarisées elles aussi, s’élaborèrent pour donner naissance au christianisme chez les Juifs, et sur lequel cette religion, une fois créée, put trouver bon accueil chez les Grecs et chez les Romains. Le christianisme est issu de représentations empruntées à Philon et popularisées, et non pas directement des écrits de Philon ; la preuve en est fournie par le fait que le Nouveau Testament néglige presque complètement la partie principale de ses écrits, à savoir l’interprétation philosophico-allégorique des récits de l’Ancien Testament. C’est là un aspect dont Bauer n’a pas tenu suffisamment compte.

    On peut se faire une idée de ce qu’était le christianisme dans sa forme primitive en lisant l’Apocalypse de saint Jean. Un fanatisme forcené et confus ; pour tout dogme, des embryons seulement, de ce qu’on appelle morale chrétienne, la mortification de la chair seulement ; par contre des visions et des prophéties en masse. L’élaboration définitive des dogmes et de la morale est le fait d’une période postérieure au cours de laquelle ont été écrits les Evangiles et ce qu’on appelle les Epîtres Apostoliques. Et on utilisa alors — au moins pour la morale — sans la moindre gêne la philosophie stoïcienne et notamment Sénèque. Bauer a montré que les Epîtres plagient ce dernier parfois mot pour mot ; ce fait avait en réalité déjà frappé les croyants orthodoxes, mais ils prétendaient que c’était Sénèque qui avait copié le Nouveau Testament — avant qu’il fut écrit. Les dogmes se développèrent d’une part en liaison avec la légende évangélique de Jésus, alors en cours d’élaboration, d’autre part dans la lutte entre chrétiens d’origine juive et chrétien d’origine païenne.

    Quant aux causes qui permirent au christianisme d’emporter la victoire et d’étendre sa domination au monde, Bauer donne également des dates très précieuses. Mais ici l’idéalisme propre au philosophe allemand vient à la traverse et l’empêche d’avoir une vue très claire et une formulation nette. Sur tel ou tel point décisif, c’est souvent une phrase creuse qui se substitue au fait. Aussi, au lieu d’entrer dans le détail des vues de Bauer, nous préférons présenter notre propre conception sur ce point, fondée sur les travaux de Bauer et aussi sur des études personnelles.

    La conquête romaine désagrégea dans tous les pays soumis, directement d’abord la structure politique antérieure, indirectement ensuite les anciennes conditions de vie sociale. Premièrement en substituant à l’ancienne division en castes (abstraction faite de l’esclavage) la simple différence entre citoyens romains et non-citoyens ou sujets. Deuxièmement, et surtout, par les exactions commises au nom de l’Etat romain. Si l’Empire a fait son possible, dans l’intérêt même de l’Etat, pour mettre un terme à la cupidité forcenée des proconsuls, celle-ci fut remplacée par les impôts levés pour le trésor impérial, qui pesèrent d’un poids de plus en plus lourd sur les populations — et cette exploitation eut un effet terriblement désagrégateur. Troisièmement enfin, partout la justice fut rendue selon le droit romain par des juges romains, la réglementation sociale autochtone fut de ce fait déclarée sans valeur, dans la mesure où elle ne coïncidait pas avec les règles du droit romain. Ces trois moyens devaient avoir un énorme effet niveleur, surtout lorsqu’ils furent employés pendant quelques siècles à l’encontre de populations dont l’élément le plus robuste avait déjà été abattu ou emmené en esclavage au cours des luttes qui précédèrent, accompagnèrent ou souvent même suivirent la conquête. Les conditions sociales des Provinces se rapprochèrent de plus en plus de celles de la capitale et de l’Italie. La population se répartir de plus en plus en trois classes formées des éléments et des nationalités les plus disparates : les riches, parmi lesquels nombre d’esclaves affranchis (cf. Pétrone), grands propriétaires fonciers, usuriers, ou les deux à la fois comme cet oncle du christianisme, Sénèque ; les hommes libres prolétaires, nourris et distraits à Rome aux frais de l’Etat — dans les Provinces, réduits à eux-mêmes ; enfin la grande masse — les esclaves. Vis-à-vis de l’Etat, c’est-à-dire de l’Empereur, les deux premières clases étaient presque aussi dépourvues de droits que les esclaves vis-à-vis de leurs maîtres. Notamment de Tibère à Néron, ce fut une règle de condamner à mort de riches Romains pour confisquer leur fortune. Pour tout soutien, le gouvernement disposait matériellement de l’armée, qui ressemblait déjà beaucoup plus à une armée de lansquenets qu’à l’antique armée romaine composée de paysans, et — moralement — de l’opinion généralement répandue qu’il n’y avait aucune possibilité de sortir de cette situation, que l’Empire fondé sur la domination militaire était une nécessité immuable, même si tel ou tel empereur, lui, pouvait être changé. Ce n’est pas le lieu ici d’examiner sur quels faits très matériels reposait cette opinion.

    A cette privatisation de droits et à l’absence d’espoir de jamais instaurer un meilleur état de choses correspondaient une mollesse et une démoralisation générales. Les rares anciens Romains de manières et de mentalité patriciennes qui subsistaient encore, furent éliminés ou s’éteignirent ; le dernier d’entre eux est Tacite. Les autres étaient bien contents de pouvoir se tenir complètement à l’écart de la vie publique ; devenir riches et jouir de cette richesse, voilà qui comblait leur existence, ainsi que les commérages privés et les intrigues privées. Les hommes libres prolétaires, qui percevaient à Rome une pension de l’Etat, avaient par contre dans les Provinces une situation difficile. Ils étaient obligés de travailler et ils avaient affaire par-dessus le marché à la concurrence du travail des esclaves. Mais ils ne se trouvaient que dans les villes. A côté d’eux il existait encore dans les Provinces des paysans, propriétaires fonciers libres (ici et là, il existait sans doute encore des terres en communauté) ou, comme en Gaule, serfs pour dettes des grands propriétaires fonciers. Cette classe fut la moins touchée par le bouleversement social ; ce fut aussi celle qui opposa la plus longue résistance au bouleversement religieux1. Enfin les esclaves, privés de droits et de libertés, étaient dans l’impossibilité de se libérer, comme l’avait déjà prouvé la défaite de Spartacus ; mais pour une grande part ils étaient cependant eux-mêmes d’anciens hommes libres ou fils d’hommes nés libres. C’est donc encore parmi eux que devait exister le plus de haine contre leurs conditions de vie, une haine vivante, bien que vouée extérieurement à l’impuissance.

    Le caractère des idéologues de cette période correspond aussi à cet état de choses. Les philosophes étaient ou bien de simples magisters qui faisaient ce métier pour gagner leur vie ou bien les bouffons appointés de riches débauchés. Beaucoup étaient même des esclaves. L’exemple du sieur Sénèque nous montre ce qu’il advenait d’eux quand tout allait bien. Ce stoïcien, qui prêchait la vertu et l’abstinence, fut un maître-intrigant à la cour de Néron, ce qui n’allait pas sans servilité ; il se fit offrir de l’argent, des biens, des jardins, des palais, et tandis qu’il proposait un pauvre Lazare comme modèle, il était en réalité le riche de la parabole évangélique. Ce n’est que lorsque Néron voulut lui tordre le cou qu’il pria l’empereur de reprendre tous ses cadeaux, disant que sa philosophie lui suffisait. Il n’y eu que quelques très rares philosophes, comme Persius, pour brandir au moins le fouet de la satire sur leurs contemporains dégénérés. Mais en ce qui concerne le second type d’idéologues, les juristes, ils étaient des partisans enthousiastes des nouvelles conditions sociales, parce que l’effacement de toutes les différences de caste leur laissait toute latitude de mettre au point leur cher droit civil, en échange de quoi ils fabriquèrent ensuite pour l’empereur le droit constitutionnel le plus servile qui ait jamais existé.

    En détruisant les particularités politiques et sociales des peuples, l’Empire romain avait aussi voué à la destruction leurs religions particulières. Toutes les religions de l’antiquité ont été des religions naturelles de tribus et plus tard de nations, nées de la situation sociale et politique de chaque peuple et étroitement liées à celle-ci. Une fois les bases détruites, une fois brisées les formes sociales et l’organisation politique traditionnelles ainsi que l’indépendance nationale, il va de soi que la religion qui faisait corps avec ces institutions s’effondrera aussi. Les dieux nationaux peuvent tolérer à leurs côtés d’autres dieux nationaux, et ce fut la règle dans l’antiquité ; mais pas au-dessus d’eux. Lorsque des cultes d’Orient furent transplantés à Rome, cela ne fit que nuire à la religion romaine, mais ne put retarder la décadence des religions orientales. Dès que les dieux nationaux ne peuvent plus être les patrons tutélaires de l’indépendance et de la souveraineté de leur nation, ils se rompent eux-mêmes le cou. C’est ce qui est arrivé partout (à l’exception des paysans, en particulier dans les montagnes). Ce qui à Rome et en Grèce a été l’œuvre de la philosophie vulgaire, j’allais dire du voltairianisme, dans les Provinces c’est l’asservissement à Rome et le remplacement d’hommes libres et fiers de l’être par des sujets résignés et des gueux égoïstes.

    Telle était la situation matérielle et morale. Le présent insupportable, l’avenir, si possible, encore plus menaçant. Pas d’issue. Désespérer ou se réfugier dans la plus vulgaire jouissance — chez ceux-là du moins qui pouvaient se le permettre, et c’était une petite minorité. Sinon il ne restait d’autre recours que la soumission veule à l’inévitable.

    Mais dans toutes les classes devaient se trouver un certain nombre de gens qui, désespérant d’une délivrance matérielle, cherchaient en compensation une délivrance spirituelle — une consolation sur le plan de la conscience, qui pût les préserver du désespoir total. La philosophie du Portique ne pouvait offrir cette consolation, pas plus que l’école d’Epicure, précisément parce qu’elles étaient des philosophies et, à ce titre, n’étaient pas destinées à la conscience vulgaire et deuxièmement parce que le comportement de leurs disciples jetait le discrédit sur les enseignements de ces écoles. Cette consolation recherchée ne devait pas remplacer la philosophie perdue, mais la religion perdue, elle devait se manifester sous une forme religieuse comme toute notion qui devait s’emparer des masses à cette époque-là et jusqu’au XVIIe siècle.

    Il est sans doute à peine besoin de noter que la majorité de ceux qui aspiraient à cette consolation au niveau de la conscience, à cette évasion du monde extérieur vers le monde intérieur devait nécessairement se recruter… parmi les esclaves.

    C’est dans cette situation de désagrégation universelle, économique, politique, intellectuelle et morale que le christianisme fit son apparition. Il s’opposait radicalement à toutes les religions antérieures.

    Dans toutes les religions antérieures, les cérémonies étaient l’essentiel. Ce n’est qu’en participant aux sacrifices et aux processions, en Orient en outre en observant les prescriptions les plus détaillées concernant le régime alimentaire et la pureté, que l’on pouvait manifester son appartenance. Tandis que Rome et la Grèce étaient tolérantes sous ce rapport, régnait en Orient une frénésie d’interdictions religieuses qui n’a pas peu contribué au déclin final. Des gens appartenant à deux religions différentes (Egyptiens, Perses, juifs, Chaldéens) ne pouvaient manger ni boire ensemble, ni accomplir en commun aucun acte quotidien, à peine pouvaient-ils se parler. Cette ségrégation des hommes est une des grandes causes de la disparition de l’ancien monde oriental. Le christianisme ignorait ces cérémonies, qui consacraient une ségrégation, comme il ignorait même les sacrifices et les cortèges du monde classique. En rejetant ainsi toutes les religions nationales et le cérémonial qui leur est commun, en s’adressant à tous les peuples sans distinction, il devenait lui-même la première religion universelle possible. Le judaïsme aussi, avec son nouveau dieu universel, avait fait un pas vers la religion universelle ; mais les fils d’Israël demeuraient toujours une aristocratie parmi les croyants et les circoncis ; et il fallut d’abord que le christianisme lui-même se débarrassât de l’idée de la prééminence des chrétiens d’origine juive (qui domine encore dans l’Apocalypse de saint Jean) avant de pouvoir devenir réellement une religion universelle. D’autre part, l’Islam, en conservant son cérémonial spécifiquement oriental a limité lui-même son aire d’extension à l’Orient et à l’Afrique du Nord conquise et repeuplée par les Bédouins arabes : là il a pu devenir la religion dominante, en Occident il n’y a pas réussi.

    Deuxièmement, le christianisme a fait vibrer une corde qui devait être sensible dans d’innombrables cœurs. A toutes les plaintes sur le malheur des temps et sur l’universelle misère matérielle et morale, la conscience chrétienne du péché répondait : il en est ainsi, et il ne peut en être autrement ; les responsables de la perversité morale de chacun ! Et où était l’homme qui pouvait dire non ? Mea culpa ! Il était impossible de refuser de reconnaître la part de culpabilité de chacun dans le malheur général et c’était aussi la condition préalable de la rédemption spirituelle que le christianisme annonçait en même temps. Et cette rédemption spirituelle était faite de telle sorte que les adeptes de toutes les autres communautés religieuses anciennes pouvaient facilement la comprendre. Pour toutes ces anciennes religions la notion du sacrifice expiatoire par lequel on se concilie la divinité offensée était une notion courante ; comment l’idée du médiateur effaçant une fois pour toutes par son propre sacrifice les péchés de l’humanité n’aurait-elle pas trouvé un terrain propice ? Donc, en donnant, par la notion de conscience personnelle du péché, une expression claire au sentiment universellement répandu que les hommes étaient eux-mêmes responsables du malheur universel, et en même temps en fournissant par l’holocauste de son juge, une forme accessible à tous de consolation sur le plan de la conscience, qui donne satisfaction au désir général de se racheter intérieurement de la perversité du monde, le christianisme prouvait à nouveau sa capacité de devenir une religion universelle et une religion qui convenait précisément au monde existant.

    Voilà pourquoi, de tous les milliers de prophètes et de prédicateurs dans le désert qui remplirent ce temps-là de leurs innombrables innovations en matière religieuse, seuls les fondateurs du christianisme furent couronnés de succès. Non seulement la Palestine, mais tout l’Orient, fourmillait de ces fondateurs de religions entre lesquels se livrait un combat véritablement darwinien pour l’existence sur le plan des idées. C’est éminemment grâce aux éléments développés ci-dessus que le christianisme l’a emporté. Comment il a peu à peu continué d’élaborer son caractère de religion universelle, par sélection naturelle dans le combat que se livraient les sectes entre elles et dans la lutte contre le monde païen, c’est ce qu’apprend dans le détail l’histoire de l’Eglise des trois premiers siècles de notre ère. »

    Engels - Bruno Bauer et le christianisme primitif

  • oui en faite j’ai lu avec intérêt ce texte consacré à l’histoire du père Noël et à sa pratique. néanmoins cette pratique religieuse qui se manifeste sous plusieurs formes et à différents niveaux me réserve assez de points d’ombre !
     pourquoi le père noël ?
     qui est le père ?
     pour qui le père noël ?
     père noël pour tous les enfants ?
    moi personnellement je pense que la pratique du père noël distrait certains enfants et se moque de d’autres ! à bas le père noël.!

    • Cher S de Bamako,

      croire au père Noël à Bamako, c’est un peu croire au sauveur dans une situation où les prétendus sauveurs sont tous les bandits. Personne ne sauvera le peuple malien à part lui-même, s’il s’organise pour cela. Les bandits attaquent de partout et aucun père fut-il Noël n’est là...

      Qui a inventé Noël ? Les chrétiens à Jerusalem ?

      Les rennes, la neige, le sapin, les bonnets fourrés, les traineaux, tout cela ne vient pas de Palestine mais des pays nordiques et d’abord de Finlande. Rudolph, le petit renne au nez rouge, les guirlandes, les arbres décorés, le gui, les échanges de souhaits, la musique de Noël, les marrons grillés ainsi que le Père Noël sont toutes des choses qui sont associées à cette ancienne fête nordique qui s’est propagée par l’Allemagne vers la Suisse, l’Alsace puis la France. Il est aussi largement inspiré de Julenisse, un lutin nordique qui apporte des cadeaux, à la fête du milieu de l’hiver, la Midtvintersblot, ainsi que du dieu celte Gargan (qui inspira le Gargantua de Rabelais) et du dieu viking Odin, qui descendait sur terre pour offrir des cadeaux aux enfants scandinaves. De Julenisse, le Père Noël a gardé la barbe blanche, le bonnet et les vêtements en fourrure rouge, de Gargan il a conservé la hotte et les bottes.

      Mais chez les peuples nordiques, il ne s’appelait pas père Noël.
      Son nom était : Joulupukki en Finlande, Julenissen en Norvège, Jultomten en Suède, Juovlastállu en Laponie, ou Jólasveinn en Islande…

      D’où vient le fait de fêter Noël ?

      Cette fête rend hommage à la nature et plus spécialement à son renouveau. Après le Soltice d’hiver, les jours commencent peu à peu à rallonger et pour s’assurer du soutien de la nature, les hommes célèbrent ce renouveau depuis que le monde est monde. Si les fêtes attachées au Solstice d’hiver sont encore très mystérieuses avant l’époque des Romains, les Dolmens et les alignements de menhirs dans toute l’Europe sont la preuve que déjà à l’époque préhistorique le Solstice d’hiver tenait une place prépondérante dans les croyances et les rituels.

      D’où vient le nom Noël ?

      Noël viendrait de l’assemblage de 2 mots gaulois utilisés pour désigner la renaissance du soleil au solstice d’hiver : Noio:nouveau (en breton : neuez, en grec : neos) et hel:soleil (en breton : hed, en grec : hélios.)

      Le christianisme a empruté ce terme à l’expression populaire des années 1000 : « Noël ! » était un cri de réjouissance (équivalent à « Hourra ! ») que poussait le peuple pour saluer un évènement heureux.

      Il n’y a aucun père Noël ni dans le judaïsme, ni dans le christianisme, ni dans l’islamisme ni dans aucune religion monothéiste puisque Noël est un rite païen.

      Ce mot n’apparaît nulle part dans les évangiles et n’apparaît dans la région qu’en 1175. Les chrétiens prétendront que l’expression latine « dies natalis » (jour de naissance) employée le jour où les Chrétiens célèbrent la naissance du Christ. C’est la christianisation des paganismes. Ce n’est qu’au 4e siècle que l’Eglise chrétienne décida pour contrer les pratiques païennes ancestrales d’avancer la fête de la naissance du Christ du 6 janvier au 25 décembre.

      Pourquoi « père » ?

      Jusqu’en 1880, en France, on ne parle que de « bonhomme Noël » et pas de père. Au Moyen Âge, l’Église catholique décide de remplacer les figures païennes par des saints. Par le nom de « saint Nicolas », elle désigne Nicolas de Myre, un personnage qui vécut au IVe siècle au sud de la Turquie actuelle près d’Antalya, contemporain de la dernière vague de persécutions et du concile de Nicée, moment important du christianisme. Au moment de la Réforme, les protestants luthériens, qui rejettent le rôle patronal des saints, remplacent saint Nicolas par l’enfant Jésus (le Christkind allemand). C’est aux Pays-Bas que saint Nicolas se transforme après la Réforme en un personnage semi-laïc, Sinter Klaas par l’influence des huguenots. Malgré la réforme protestante du XVIème siècle qui supprima la fête de Saint-Nicolas dans les pays d’Europe, les Hollandais gardèrent leur ’’Sinter Klaas’’ et sa distribution de jouets. Mieux ! Quand les Hollandais et les Allemands émigrèrent aux Etats-Unis au XVII ème siècle, ils répandirent leur coutume et Saint-Nicolas devint vite ’’Santa Claus’’.

      Donc autrefois en Europe du Nord, il s’appelait surtout Jules et ensuite il s’est appelé saint Nicolas et c’est très récemment qu’on l’a appelé bonhomme Noël puis père Noël.
      Père parce que la société patriarcale régnait alors et le père distribue les cadeaux… Pas la mère !

      Pourquoi mentir aux enfants ?

      Les mythes d’une société sont significatifs des inhibitions. Dans la société ultra rationaliste où la nature n’interfère plus, où tout semble ordonné, le fait de laisser rentrer l’irrationnel est un besoin…Et aussi, dans une société injuste, le fait de faire croire que le bonheur est à portée d’un souhait !

  • Pour la religion chrétienne, la fête de Noël n’existait pas ; c’est à partir du II ème siècle, que l’Eglise recherche la date précise de la naissance du Christ pour laquelle les évangiles sont muets.
    L’absence de document établissant la date de naissance de Jésus permit de laisser le champ libre à l’Eglise pour choisir une date qui coïncide avec le solstice d’hiver pour contrer la fête païenne de la divinité Mithra.

    C’est vers 330 que l’empereur Constantin fixa la date au 25 décembre, mais ce n’est qu’en 353, sous le pape liberius (ou liberos) que la fête de la naissance du Christ fut instituée à Rome.

    L’Eglise d’orient, qui jusqu’alors célébrait la naissance de Jésus le 6 janvier jour de l’Epiphanie, adopta elle-aussi la date du 25 décembre sur l’initiative de Saint Grégoire de Nazianze, célébrant ainsi la venue sur terre du sauveur.

  • Pas très catholique, le père Noël !!!

    Claude Lévi-Strauss a exposé sa vision du Père Noël à propos du commentaire d’un fait divers survenu en décembre 1951 sur le parvis de la cathédrale de Dijon. Voici l’extrait cité dans le journal France-Soir, Dijon, 24 décembre 1951 :

    « Le Père Noël a été pendu hier après-midi aux grilles de la cathédrale de Dijon et brûlé publiquement sur le parvis. Cette exécution spectaculaire s’est déroulée en présence de plusieurs centaines d’enfants des patronages. Elle avait été décidée avec l’accord du clergé qui avait condamné le Père Noël comme usurpateur et hérétique. Il avait été accusé de paganiser la fête de Noël et de s’y être installé comme un coucou en prenant une place de plus en plus grande. On lui reproche surtout de s’être introduit dans toutes les écoles publiques d’où la crèche est scrupuleusement bannie.

    Dimanche à 3 h de l’après-midi, le malheureux bonhomme à la barbe blanche a payé comme beaucoup d’innocents d’une faute dont s’étaient rendus coupables ceux qui applaudiront à son exécution. Le feu a embrasé sa barbe et il s’est évanoui dans la fumée. »

    À l’issue de l’exécution, un communiqué a été publié dont voici l’essentiel :

    « Représentant tous les foyers chrétiens de la paroisse désireux de lutter contre le mensonge, 250 enfants, groupés devant la porte principale de la cathédrale de Dijon, ont brûlé le Père Noël.

    Il ne s’agissait pas d’une attraction mais d’un geste symbolique. Le Père Noël a été sacrifié en holocauste. À la vérité, le mensonge ne peut éveiller le sentiment religieux chez l’enfant et n’est en aucune façon une méthode d’éducation. Que d’autres disent et écrivent ce qu’ils veulent et fassent du Père Noël le contrepoids du père Fouettard.

    Pour nous, chrétiens, la fête de Noël doit rester la fête anniversaire du Sauveur. »

  • C’est le pape Libère qui, autour de l’an 354, aurait très judicieusement décidé de fixer la date de naissance du Christ le jour d’une fête païenne déjà bien installée dans les pratiques populaires de l’époque. Le choix s’est porté sur le 25 décembre, qui correspondait à la fête romaine du "soleil invaincu" (Sol invictus en latin). Un culte païen destiné à célébrer le solstice d’hiver, c’est à dire ce moment de l’année où les journées commencent à rallonger.

    Dit autrement, tout comme certains menhirs bretons ont été transformés en symboles chrétiens en y gravant une croix, la fête romaine du soleil a été christianisée en décrétant que c’était le jour de la naissance de Jésus.

    Plus fort encore, Jésus n’est pas né il y a 2014 ans. Notre actuel calendrier débute par convention avec la naissance de Jésus. En toute logique, Jésus serait donc né au début de l’an 1, soit il y a 2014 ans. Mais d’après de nombreux historiens, Jésus serait plutôt né en -5 ou en -7... avant lui-même.

  • Conte de Noël

    Un visible mécontentement se peignait sur la physionomie des anges, des saints et autres habitants du céleste séjour.

    Dieu s’en aperçut.

     Ah ! on se permet de ronchonner ! Eh bien ! mon petit père Noël, je vais corser mon programme ! Tu vas descendre sur terre cette nuit, et non seulement tu ne leur ficheras rien dans leurs ripatons, mais encore tu leur barboteras lesdits ripatons, et je me gaudis d’avance au spectacle de tous ces imbéciles contemplant demain matin leurs âtres veufs de chaussures.

     Mais… les pauvres ? Il me faudra enlever les pauvres petits souliers des pauvres petits pauvres ?

     Ah ! ne pleurniche pas, toi ! les pauvres petits pauvres ! Ah ! ils sont chouettes, les pauvres petits pauvres ! Voulez-vous savoir mon avis sur les victimes de l’Humanité terrestres ? Eh bien ! ils me dégoûtent encore plus que les riches !... Quoi ! voilà des milliers et des milliers de robustes prolétaires qui, depuis des siècles, se laissent exploiter docilement par une minorité de fripouilles féodales, capitalistes et piou-piouesques ! Et c’est à mois qu’ils s’en prennent de leurs détresses ! Je vais vous le dire franchement : si j’avais été le petit Henry, ce n’est au café Terminus que j’aurai jeté ma bombe, mais chez un mastroquet du faubourg Antoine !

    Dans un coin, saint Louis et sainte Elizabeth de Hongrie se regardaient atterrés de ces propos :

     Et penser, remarqua saint Louis, qu’il n’y a pas deux mille ans, Il disait : « Obéissez aux Rois de la terre ! » Où allons-nous, grand Dieu, où allons-nous ? Le voilà qui tourne à l’anarchie !

    Le Grand Architecte de l’Univers avait parlé d’un ton si sec que le bonhomme Noël se le tint pour dit.

    Dans la nuit qui suivit, il visita toutes les cheminées du globe et recueillit soigneusement les petites chaussures qui les garnissaient.

    Vous pensez bien qu’il ne songea même pas à remonter au ciel cette vertigineuse collection. Il la céda, pour une petite somme destinée à grossir le denier de Saint-Pierre,à des messieurs fort aimables, et voilà comment a pu s’ouvrir, hier, à des prix qui défient toute concurrence, 739, rue du Temple, la splendide maison :

    AU BONHOMME NOËL

    Spécialité de chaussures d’occasion en tous genres pour bébés, garçonnets et fillettes

    (extrait d’un écrit du courant surréaliste)

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