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Dehors Bachar el Assad ! A bas la dictature ! Vive le pouvoir aux travailleurs !

dimanche 1er janvier 2012, par Robert Paris

La lutte prend de l’ampleur en Syrie vers la chute du dictateur. Il ne faut pas oublier que, sans la destruction de l’Etat syrien, ce ne sera qu’un changement à la tête de la dictature. En Syrie, comme en Egypte ou en Tunisie ou encore un Libye, on ne peut pas faire l’économie de la mise en place de l’organisation des travailleurs en comités. Il faut que les opprimés constituent leurs propres formes de pouvoir. C’est la seule manière d’obtenir une démocratie pour les masses populaires. On se retrouve sinon avec les versions dites démocratiques islamistes pro-impérialistes du type de celles qu’il a imposées en Libye, en Irak, en Afghanistan ou qui se sont maintenues en Tunisie et en Egypte. Car c’est l’impérialisme qui, face aux masses populaires en révolution, souhaite dans ces pays des régimes islamistes, plus capables à ses yeux d’encadrer le peuple !

Les militants pro-démocratie ont appelé à de nouvelles manifestations vendredi, invitant les Syriens à "marcher vers les places de la Liberté", la répression ne faiblissant pas, même dans les villes où sont déployés les observateurs de la Ligue arabe.

Plus de 60 000 manifestants se sont dirigés vers la mairie à Douma, dans la banlieue de Damas, où des observateurs de la Ligue arabe étaient censés se trouver, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des heurts ont alors éclaté, les forces de sécurité faisant notamment usage de bombes à clous pour disperser la foule, selon l’organisation ( basée en Grande-Bretagne), qui a fait état de 24 blessés.

A Deraa, dans le sud du pays, berceau de la contestation, un manifestant de 32 ans est mort et quatre autres ont été blessés lorsque les forces de sécurité ont tiré à balles réelles près de la mosquée Al-Omari.

Dans la région d’Idleb, dans le nord-ouest du pays, les manifestants se sont dirigés depuis des mosquées vers la place de la Liberté à Maaret Al-Noman. Selon l’OSDH, ils seraient plus de 250 000.

En prévision d’une visite des observateurs vendredi à Idleb, "des chars de l’armée syrienne ont été retirés" des villes de Khan Cheikhoune et de Saraqeb, alors que des véhicules de transport de troupes, repeints en bleu, étaient déployés dans ces régions, a affirmé à l’AFP le chef de l’OSDH.

Dans la région de Homs, au centre du pays, deux civils et deux soldats dissidents ont été tués vendredi dans une embuscade tendue par les forces armées près de la ville de Tal Kalakh, à la frontière libanaise, a indiqué l’OSDH.

"Nous vous demandons de faire la distinction entre l’assassin et la victime. Notre révolution qui a commencé voilà neuf mois est pacifique", ont écrit les militants sur leur page Facebook Syrian Revolution 2011, à l’adresse des observateurs.

Depuis l’arrivée, lundi, des observateurs arabes, chargés de surveiller la situation dans le cadre d’un plan visant à mettre fin aux violences, "130 civils, dont six enfants, ont été tués en Syrie", déplorent les comités de coordination locale. Tout en exprimant des doutes sur son efficacité, des opposants syriens ont jugé que la présence des experts arabes "assurait en quelque sorte une protection" aux manifestations réprimés dans le sang par les forces du régime.

La Russie s’est dite satisfaite vendredi des débuts de la mission d’observation de la Ligue arabe en Syrie, son allié de longue date. Le ministère des affaires étrangères russe a précisé que les premiers rapports sur la situation étaient rassurants. Et s’appuie sur les déclarations du général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, qui s’est rendu à Homs, bastion de la révolte contre le régime, pour qui "la situation là-bas est rassurante et aucun conflit n’a été rapporté".

Le chef de l’Armée syrienne libre, composante de l’opposition armée, a donné l’ordre de cesser toutes les attaques contre les troupes régulières pendant la visite des observateurs de la Ligue arabe en Syrie.
"J’ai donné l’ordre de cesser toutes les opérations à partir du jour où la commission est entrée en Syrie vendredi dernier. Toutes les opérations ont été stoppées à l’exception des cas d’auto-défense", a déclaré le lieutenant-colonel Riad Al Assad.

Les forces de sécurité ont tué au moins 25 personnes en Syrie jeudi 29 décembre, y compris dans des villes où les observateurs de la Ligue arabe étaient en mission pour surveiller la situation dans ce pays secoué par la révolte populaire, alors que de nouvelles manifestations sont prévues vendredi.

Image tirée d’une vidéo amateur réalisée à Daraa. Des militants anti-régime attaquent un convoi de bus mercredi 28 décembre.

Image tirée d’une vidéo amateur réalisée à Daraa. Des militants anti-régime attaquent un convoi de bus mercredi 28 décembre.AP

Des observateurs se sont rendus dans des foyers de la révolte, à Deraa (sud), Hama (centre), Idleb (nord-ouest) et près de Damas. Les autorités syriennes était sous pression pour accorder libre accès à cette mission.

A Douma, à 20 km au nord de Damas, quatre civils ont été tués et plusieurs autres blessés, dont certains grièvement, par les forces de sécurité qui ont tiré sur des dizaines de milliers de manifestants rassemblés sur la place de la Grande Mosquée, au moment où un groupe d’observateurs arabes arrivait à la mairie de Douma, non loin de là, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

A Hama, où se trouvait également un groupe d’observateurs, des manifestations "massives" ont eu lieu jeudi, et six civils ont été tués par les forces de sécurité, qui ont, en outre, arrêté des blessés soignés dans un hôpital privé, ont indiqué l’OSDH et des militants sur place. Quatre civils ont été tués à Homs, et cinq autres dans le nord-ouest du pays, dans la province d’Idleb, selon l’OSDH.

Dans la province de Damas enfin, six civils ont péri sous les balles, notamment à Irbine et à Kessoué. A Damas, des agents de la sécurité étaient déployés en masse près du quartier historique de Midane, quasiment fermé en raison d’une manifestation prévue, selon l’OSDH et des habitants. Toujours dans la capitale, cinq personnes ont été blessées dans le quartier de Kafar Soussé lorsque les agents de la sécurité ont tiré sur des manifestants.

WSWS écrit : Le régime syrien ne mérite pas moins de périr que ceux de Zine el Abidine Ben Ali en Tunisie, d’Hosni Moubarak en Égypte et de Mouammar Kadhafi et Libye. Il s’est construit sur des décennies de répression et sur l’appauvrissement de son propre peuple, 32 pour cent de celui-ci vivent avec 2 dollars par jour ou moins. Mais la question la plus importante de toutes celles qui sont maintenant posées directement aux masses est : qu’est-ce qui va remplacer Assad ?

Un régime sectaire installé pour le compte d’Ankara, de Riyad, et de Washington ne représenterait pas une avancée mais un pas en arrière pour la classe ouvrière en Syrie et dans le monde entier. Après l’installation d’une marionnette de l’occident au pouvoir en Libye, cela représenterait une nouvelle victoire de la contre-révolution impérialiste face aux révolutions arabes.

Les États-Unis et l’Europe considèrent le « croissant chiite » qui recouvre Téhéran, Damas, le Hezbollah libanais et maintenant le gouvernement irakien, comme une menace potentielle à leur hégémonie. Les Etats arabes sunnites, la Turquie, et Israël, partagent entièrement ce désir d’isoler et de saper les défenses de l’Iran.

George Friedman, fondateur et PDG de la compagnie de renseignements privée Stratfor, note que la meilleure place pour contrer l’influence de l’Iran « est la Syrie. Et le coup primordial à jouer en Syrie est de tout faire pour amener la chute d’Assad […] la solution la plus sûre de réussir est de soutenir en sous-main l’opposition sunnite en passant pas le Liban, et éventuellement par la Turquie et la Jordanie. »

Faire tomber Assad, conclut-il, « est essentiel. Cela change les règles du jeu et celui qui a l’initiative. »

Le moyen d’action le plus probable pour une intervention militaire contre Assad est le plan déjà bien avancé de la Turquie pour établir une « zone tampon » s’étendant au-delà de la frontière. Soutenue par la France, l’Armée libre syrienne a demandé l’établissement d’une « zone d’interdiction de vol » comme tête de pont pour ses opérations.

Dans le Jérusalem Post, le conseiller du gouvernement Israélien Jonathan Spyer a insisté sur le fait que pour « faire pencher la balance » contre Assad, « une implication plus directe sera probablement nécessaire. » Une zone tampon « pourrait donner un pied-à-terre aux insurgés pour qu’ils puissent organiser et construire leur défi au régime d’Assad. Mais cela pourrait également augmenter les risques d’échanges de tirs entre Syriens et Turcs. »

Une guerre civile de pleine ampleur en Syrie risquerait de dégénérer en une horrible guerre dans toute la région, impliquant l’Iran d’un côté et la Turquie avec divers états sunnites de l’autre. Cela pourrait être utilisé par les grandes puissances, jusqu’à l’intervention directe, comme elles l’ont fait en Libye.

Un tel risque ne peut pas être évité juste en soutenant Assad ou ses appuis à Téhéran en Russie et en Chine. Le régime d’Assad doit être déposé et remplacé par un gouvernement socialiste, authentiquement démocratique, qui unisse la classe ouvrière en alliance avec les masses rurales opprimées, sans tenir compte de leurs origines religieuses ou ethniques dans une lutte contre l’impérialisme.

Ce n’est pas une tâche purement nationale. Le sort de la Syrie est lié aux événements qui se déroulent dans tout le Moyen-Orient, et notamment en Égypte. Tous les calculs des impérialistes occidentaux s’appuient sur l’exclusion de la classe ouvrière de la vie politique et sur le rôle dominant de leurs diverses agences régionales – les gouvernements nationaux comme les forces politiques du genre des Frères musulmans.

Pour cette raison, la réémergence de la lutte révolutionnaire en Égypte est une menace non seulement pour la junte militaire soutenue par les États-Unis au Caire, mais aussi pour tous les plans soigneusement établis visant à installer des régimes complaisants sur le modèle du Conseil national de transition libyen.

L’émergence d’un mouvement de masse des travailleurs et des opprimés a déjà servi à exposer la duplicité des tendances bourgeoises et sectaires comme les Frères musulmans. Elle crée les conditions nécessaires au renversement de tous les régimes bourgeois corrompus de la région, y compris des monarchies despotiques du Golfe.

Messages

  • Dehors Bachar el Assad ! A bas la dictature ! Vive le pouvoir aux travailleurs !

    La lutte prend de l’ampleur en Syrie vers la chute du dictateur. Il ne faut pas oublier que, sans la destruction de l’Etat syrien, ce ne sera qu’un changement à la tête de la dictature. En Syrie, comme en Egypte ou en Tunisie ou encore un Libye, on ne peut pas faire l’économie de la mise en place de l’organisation des travailleurs en comités. Il faut que les opprimés constituent leurs propres formes de pouvoir. C’est la seule manière d’obtenir une démocratie pour les masses populaires. On se retrouve sinon avec les versions dites démocratiques islamistes pro-impérialistes du type de celles qu’il a imposées en Libye, en Irak, en Afghanistan ou qui se sont maintenues en Tunisie et en Egypte. Car c’est l’impérialisme qui, face aux masses populaires en révolution, souhaite dans ces pays des régimes islamistes, plus capables à ses yeux d’encadrer le peuple !

  • Hollande, la gauche dont le PCF, l’Etat français, veut écraser la révolution en Syrie.

    Hollande veut sauver l’Etat syrien, en sacrifiant B.el. Assad et le peuple révolté.

    Les bombes françaises en Lybie ont massacré le peuple avant tout !

    A bas cette guerre qui se prépare .

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