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Dans le monde, une classe en lutte...
jeudi 2 février 2012, par
Nous faisons volontiers la publicité ici de textes écrits par des camarades de "Dans le monde, une classe en lutte..."
LES DIFFÉRENTES FORMES DE LA LUTTE DE CLASSE DANS LE MONDE
La grève et rien d’autre
Zambie – 18/10/2011 – 2 000 mineurs de la compagnie chinoise NFC Africa Mining en grève pour les salaires et contre des conditions de travail particulièrement dures.
Brésil – 13/10/2001 – Fin d’une grève de 28 jours des postiers suite à une décision du Tribunal du travail ordonnant le travail du week-end pendant 21 jours pour absorber les 185 millions d’objets en souffrance. Le syndicat est contraint de se plier au jugement sous peine d’une amende de 28 000 $ par jour si la grève se poursuit. Le tout pour une augmentation de salaire de 6,8 % à partir du 1/08 qui ne compense pas l’inflation.
France – De nombreuses grèves pour les salaires (du moins celles dont les médias parlent un peu).
– SNWM – St Florent (Cher) : 2 journées distinctes de grèves de 24 heures donnent 5 % (au minimum 60 euros) et 2,50% sur les primes.
– SNDP – Gacé (Orne) Suite de grève : augmentation dégressive de 6 % à 3 % suivant le salaire, et un 13e mois.
– Schneider – Mâcon (Saône-et-Loire) Maintenance des sites nucléaires, 15 chantiers en grève pour un salaire minimal de 1 700 euros mensuels.
– 27/10/2011 – Paris, Hôtel Novotel – 20 jours de grève contre la sous-traitance du nettoyage dans les hôtels du groupe Accor. Projet d’un comité de lutte d’occupation d’un des hôtels du groupe.
– 28/10/2011 – Fonderies du Poitou (culasses d’aluminium, sous-traitant de Renault) à Ingrandes-sur-Vienne (Vienne). En grève depuis le 2 septembre contre un chantage à la fermeture si les 300 ouvriers n’acceptent pas une réduction de leurs salaires (entre 15 et 23 %). Un protocole syndical approuvé à 95 % par les grévistes entraîne la reprise du travail. La direction renonce à son « plan de compétitivité » contre des discussions en vue d’une reprise et d’un engagement à renoncer à « toute forme d’occupation de l’entreprise ».
Canada – 26/10/2011 – Les chantiers de construction étant paralysés par des grèves sauvages répétées, les 2 syndicats du bâtiment COQMCI et FTQ Construction (110 000 syndiqués sur 153 000 travailleurs du secteur) n’ont pu qu’appeler à la reprise du travail, toute suspicion d’organiser les grèves sauvages exposant à des amendes allant jusqu’à 70 000 $ par journée de débrayage.
Inde – 14/10/2011 – Adagodi (Bengalore). Depuis deux semaines, l’usine Bosch (2 500 travailleurs) est lock-outée (fermée temporairement à l’initiative de l’employeur) suite à une grève perlée entamée le 29 septembre. Ce sous-traitant équipementier (équipement de moteurs Diesel) exploite aux Indes 25 000 travailleurs sur d’autres sites et est coutumier du lock-out en réponse aux revendications ouvrières, comme en 2010 dans 2 de ces usines. Sahaganj dans le West Bengal. Les 900 ouvriers de l’usine Dunlop sont lock-outés parce qu’ils se sont opposés au transfert de matières premières vers d’autres usines en prévision de la fermeture du site. Les salaires sont impayés depuis deux mois. La fermeture permettrait de juteuses spéculations immobilières.
Australie – 20/09/2011 – Toyota Australia menace de fermer l’usine d’Altona près de Melbourne alors que 3 grèves distinctes d’une journée des 3 000 ouvriers et de centaines d’autres chez des sous-traitants marquent le refus des propositions patronales : baisse des salaires réels avec proposition d’augmentation sur trois années, largement inférieure à une inflation de 4,50 % ; le syndicat AMWUest très réticent quant à la poursuite de la grève (refusant par exemple l’organisation de piquets) alors que Toyota tente de poursuivre ses activités avec l’embauche de jaunes, temporaires et intérimaires.
– 23/09/2011 – 300 travailleurs de la firme américaine Jeld-Wen (portes et fenêtres) des 4 usines d’Australie (Sydney, Melbourne, Adélaïde et Perth) sont en grève depuis le 6 septembre, refusant le chantage à la fermeture s’ils n’acceptent pas des réductions de salaires et la suppression des primes. Ils sont en conflit avec le syndicat sur la conduite de la grève.
– 30/10/2011 – La compagnie aérienne Qantas a établi un certain nombre de filiales low cost dans différents pays du Sud-Est asiatique, et Jetstar en Australie, avec des salaires inférieurs de 20 % à ceux de Qantas. Le 21/09, 4 000 travailleurs au sol (bagagistes, fret entretien) ont fait grève contre le transfert à la sous-traitance avec des pertes de salaires. Des grèves perlées répétées et le refus des ouvriers d’entretien de faire des heures supplémentaires entraînant depuis des semaines d’importants retards, Qantas décide le 30/10 un lockout interrompant totalement tout trafic et bloquant 70 000 passagers.
Allemagne – 7/10/2011 – Une journée de grève est lancée par le syndicat IG Metall dans les usines Airbus de Hambourg (8 000), Brême (2 000), Buxtehude (200), sur les 16 000 travailleurs allemands du groupe auxquels s’ajoutent 4 800 temporaires et ouvriers de la sous-traitance dans le cadre de discussions pour un contrat qui voudrait imposer une nouvelle organisation du travail et l’embauche de plus de temporaires, en vue d’accroître la productivité globale de 8 %. Indonésie – 5/10/2011 – Nestlé, usine de Nescafé à Panjang. Le 21/09, grève avec occupation après que des négociations avec le syndicat SBNIP ont échoué. Devant les menaces, l’usine est évacuée et les grévistes se replient sur un terrain de foot proche. Dans une alternance de grèves, de reprises et de discussions, 53 des 67 syndiqués de l’usine sont licenciés. Au même moment, Nestlé a des problèmes similaires au Pakistan (où il exploite la plus grande usine laitière du monde), notamment pour la régularisation de 250 contractuels ; le président du syndicat est suspendu.
Grève et répression violente
Corée du Sud – 9/10/2011 – Chantiers navals Hanjin Heavy Industries and Construction (HHIC), 4 000 ouvriers manifestent en solidarité avec une soudeuse, déléguée du syndicat KCTU, qui occupe le sommet d’une grue à 35 mètres de hauteur. Ils protestent contre le licenciement de 400 d’entre eux, ce qui présage le transfert des chantiers aux Philippines où les salaires sont le dixième de ceux de Corée. Le conflit a débuté en décembre dernier mais alors, après 190 jours de grève, un accord secret entre les dirigeants du KCTU et la direction met fin à la grève ; le tribunal avait ordonné des pourparlers. La manifestation est attaquée par les flics : 50 arrestations. La gréviste de la grue est finalement descendue après 390 jours dans le ciel à la suite d’un accord qui prévoit la réembauche de 94 licenciés et la mise à la retraite des 306 autres. Mais rien n’est vraiment réglé car la firme ne renonce pas à la délocalisation, n’a pas respecté un précédent accord et pourrait engager des poursuites contre celle qui est devenue une sorte d’héroïne ouvrière pour « violation de la propriété privée ».
Chili – 6/10/2011 – C’était la 132e manifestation de 2011 des lycéens, étudiants, profs et parents, pour une éducation gratuite pour tous et organisée par l’État ; le système hérité de Pinochet était privé, coûteux et sélectif socialement. Les universités sont occupées, des barricades érigées et la répression particulièrement dure : des centaines de blessés et 250 arrestations. D’autres manifestations tout autant réprimées dans les principales villes du pays : Valparaiso (2 500), Valdivia (1 000), Antofagasta… La médiocre qualité du système éducatif restreint les possibilités d’études et influe sur le développement économique : plus de 60 % de la population est pratiquement dans l’impossibilité d’accéder aux études au-delà du primaire. Un des problèmes centraux est que le secteur secondaire des écoles d’État est de si médiocre qualité qu’il rend presque obligatoire le recours au privé payant. Mais même ceux qui ont accès aux universités se trouvent devant la même médiocre qualité, situation encore accrue par la réduction des subventions publiques. D’où les révoltes de tous les acteurs du système éducatif.
Indonésie – Nouvelle-Guinée – Papouasie – 19/10/2011 – Mine d’or et de cuivre de la compagnie Freeport Mc MoRan. En juillet dernier, une grève de 8 jours des 12 000 travailleurs du site s’était terminée par des promesses de discussion sur les salaires (2 $ de l’heure, les patrons en offrant 3 et la revendication étant de 14,50). Ces pourparlers n’ayant mené nulle part, la grève a repris le 15/09. Une manifestation au port de Tmiko est attaquée par l’armée : 1 mort, des douzaines de blessés. Des centaines d’ouvriers bloquent les entrées de la mine, l’aéroport local, et coupent le pipeline de 110 kilomètres qui évacue le minerai. De nouvelles attaques font 3 tués et des blessés. Au même moment, une autre mine de la société Freeport est en grève au Pérou, aussi pour les salaires.Inde – 13/10/2011 – Maruti Suzuki India. On en parlera dans le prochain bulletin.
Occupations d’usines, de lieux publics et autres
Uruguay – 20/10/2011 – 5 000 métallos syndiqués à l’UNTMRA, en grève depuis le 10/10, occupent 40 usines pour le renouvellement du contrat collectif, contre des propositions patronales d’une augmentation minimale des salaires, et revendiquent la semaine de travail à 44 heures (elle est actuellement de 48 heures) sans réduction de salaires, la fin du système de primes et une transformation de la classification des emplois.Belgique – 4/10/2011 – Les 2 derniers hauts-fourneaux de l’ex-aciérie Cockerill Ougrée à Seraing, près de Liège, repris par Arcelor Mittal, sont menacés de fermeture. Pendant que les syndicats palabrent, les travailleurs occupent le bâtiment directorial et séquestrent 6 directeurs une vingtaine d’heures. Ceux-ci sont délivrés par les flics et après l’intervention des délégués syndicaux, hués et plus ou moins molestés. Les syndicats ne peuvent faire autre chose qu’entériner l’occupation du site (la sidérurgie wallonne n’emploie plus que 3 000 ouvriers contre 17 000 en 1980).
Les dirigeants séquestrés, injuriés,malmenés ou plus
France – 29/06/2011 – Plancy l’Abbaye (Aube). Après une première séquestration du directeur d’un hôtel de Troyes, alors que s’y tient un comité d’entreprise, les 38 ouvriers séquestrent le patron pour avoir le paiement de leurs salaires. Délivré par pas moins de 40 gendarmes. Un plan social est annulé, de même que la liquidation judiciaire le 25/10.
– MBF Technologies (sous-traitant automobile, 1 700 travailleurs sur 7 sites), Saint-Claude (Jura). 199 travailleurs sur 450 doivent être licenciés. Après quatre semaines de grève et le blocage des chaînes de montage, un cadre est séquestré 24 heures.
– 16/09/2011 – Constellium (transformation de l’aluminium) à Ham (Somme) veut supprimer 127 postes sur 200. Le vendredi, 5 dirigeants sont séquestrés mais les ouvriers se font blouser comme des bleus : dans la nuit, alors qu’ils discutent à la porte avec les flics, d’autres flics font évader les 5 derrière l’usine après en avoir cisaillé la clôture.
– 25/09/2011 – Still à Montataire (Oise, chariots élévateurs). Fermeture de l’usine envisagée dans le cadre d’un regroupement, avec 250 ouvriers licenciés. Deux dirigeants séquestrés et relâchés après six heures. Reprise de discussions.
– 5/09/2011 – Fin de partie. Criminilisation des luttes. 15 postiers qui avaient bloqué le hall d’entrée de la direction des services postaux des Hauts-de-Seine sont poursuivis pour séquestration et condamnés à 1 500 euros d’amende avec sursis, et aux frais (le procureur avait requis de cinq à dix ans de prison).
Blocage d’usines, routiers ou autres
France – 4/10/2011 – Chacun se souvient du bras de fer engagé contre la fermeture de la raffinerie de Dunkerque, et des tentatives de blocage d’un certain nombre de raffineries lors du mouvement de l’automne 2010 contre la réforme du système de retraite (voir précédents bulletins). LyondellBasell est un complexe pétrochimique à Berre (Bouches-du-Rhône près de Marseille) comportant une raffinerie (370 travailleurs sur les 1 250 du site). La fermeture de la raffinerie se situe dans le prolongement d’une politique mondiale visant à transférer les raffineries à proximité des lieux d’extraction du brut. La grève se déclenche le 27 septembre 2011 à l’annonce de la fermeture, et le blocage s’organise pour tout le trafic des installations pétrochimiques de Berre. Le 8 octobre, l’intersyndicale fait approuver la levée du blocage et le redémarrage de la raffinerie jusqu’à fin décembre. À partir de janvier 2012, elle sera mise en sécurité pour pouvoir repartir, si se présente un repreneur. Pas de licenciement jusqu’au 31 mars 2012 mais aucune garantie après.
L’émeute
Mayotte – 9/11/2011 – Depuis le 27/09, pratiquement toute la population se dresse contre la vie chère, demande une baisse autoritaire des prix des produits de première nécessité. Régulièrement, entre 1 000 et 4 000 manifestants se heurtent aux gendarmes et CRS envoyés sur place ; barrages routiers, pillages, une sorte de guérilla urbaine qui déborde les organisateurs syndicaux et qui finalement contraint le pouvoir à faire quelques concessions ; mais aucun des syndicats de l’intersyndicale n’a signé le projet d’accord présenté. Le mouvement est toutefois suelement suspendu : les pressions de la base ne sont pas étrangères à cette prudence, beaucoup jugeant que les avancées sont mineures. Birmanie – Octobre 2011 – Un tiers des 50 millions d’habitants appartiennent à des minorités ethniques durement combattues par le pouvoir central militaire. Ces derniers mois, ces conflits se sont polarisés avec les Kachin autour de la construction de barrages hydroélectriques par les Chinois, dont celui de Myistan dont la production est destinée à la Chine. Suite à de violents combats et aux oppositions politiques internes, cette lutte qui était devenue un symbole de résistance a abouti à la suspension des travaux.
La récupération
Une enquête menée en 2011 auprès de 10 000 ados a révélé que 9 % d’entre eux considèrent normal le shoplifting. Cela se pratique partout, surtout en Inde, au Maroc ou au Brésil, mais à un niveau identique au Japon ou en Suisse. C’est une pratique aussi vieille que le commerce et il est signalé par sa répression dès le XVIe siècle en Grande-Bretagne. Le « Shopping Act » de 1699 punissait de la pendaison tout « vol à l’étalage », toute marchandise d’une valeur supérieure à 5 shillings.
LES OFFENSIVES DU CAPITAL EXPLOITANT LA CRISE
Turquie – Octobre 2011 – Des travailleurs du cuir voient fermer leur usine de province et sont transférés d’office dans une autre usine du groupe, dans la capitale. Comme ils n’ont pu trouver de logement (refus de leur accorder un jour de congé pour ce faire), ils couchent dans l’usine une nuit : 36 licenciés pour occupation illégale.
États-Unis – 23/09/2011 – Dans la nouvelle usine Volkswagen de Chattanooga dans le Tennessee, les 2 000 ouvriers seront à 12 $ de l’heure (8,6 euros). Mais les quelque 500 temporaires et ceux recrutés par le sous-traitant Aerotek pour l’entretien et autres emplois annexes ne seront qu’à 8 $ de l’heure (5,70 euros), ce qui, pour 40 heures, fait moins que le SMIC de France. Les conditions de travail sont à la hauteur : au second retard de 5 à 6 minutes deux semaines consécutives, licenciement garanti, de même pour un jour d’absence les 6 premières semaines de travail. Aucun problème de recrutement dans ces conditions : dès la première annonce de 1500 promesses d’embauche, 35 000 candidats se sont présentés. 13/10/2011 – Honeywell, Kansas City, Missouri, les travailleurs en grève rejettent un nouveau contrat qui prévoit, entre autres concessions, une baisse des salaires pour les entrants qui ne pourront voir changer leur statut que dans cinq ans. 9/09/2011 – Effet boomerang – Pour maintenir leur compétitivité mondiale, les capitalistes US misent non pas sur l’exploitation de la force de travail mais sur les investissements technologiques de pointe. Non seulement cela ne résout pas le problème du chômage mais cela pose des problèmes de recrutement : impossibilité de trouver des professionnels qualifiés à la hauteur (l’armée a le même problème pour trouver des volontaires assez qualifiés pour manipuler les technologies avancées des armes modernes). Cette difficulté est aggravée du fait du vieillissement, qui met à la retraite des professionnels qualifiés, et par la faillite du système éducatif qui, avec les coupes dans les budgets des États, ne peut plus assurer la reproduction de la force de travail correspondant aux exigences présentes du capital. Les nouvelles recrues éventuelles ne sont pas formées aux nouvelles techniques et les coûts de formation peuvent obérer les avantages compétitifs escomptés. D’où des arrangements avec les retraités pour les inciter à reprendre leur activité.
Italie – 4/10/2011 – Fiat et sa filière Fiat Industriel quitteront le syndicat patronal Confindustria. C’est la conclusion d’une politique permettant à Fiat de passer des accords d’entreprise directement avec certains syndicats, échappant ainsi aux contrats collectifs nationaux de la métallurgie (voir précédents bulletins). Fiat envisage de créer un groupe industriel mondial avec 181 usines dans 30 pays, et même de sortir totalement d’Italie.
Allemagne – 1/09/2011 – En quinze années, la part des salariés touchant de bas-salaires est passée de 16 % en 1994 à 22 % en 2009, plus de la moitié de ceux-ci œuvrant dans les secteurs productifs, la santé, le commerce et les services sociaux. Les 10 % les mieux payés gagnent en moyenne 7 545 euros mensuels, 10 % les plus pauvres gagne 712 euros. États-Unis – 31/08/2011 – Les plus militants des amateurs de logiciels libres se sont retrouvés à la tête d’un très officiel projet, Commotion, financé par l’Open Technology Initiative, un département de la New America Foundation,à laquelle participe un des patrons de Google, financée sur le budget US. Ce projet vise à développer la technologie de réseaux sans fil autonomes (légers et faciles à installer), pouvant être déployés en urgence comme « outils de contournement » pour aider des dissidences à déjouer les surveillances policières et la censure. Et tous les autres usages qu’on peut aisément imaginer.
LES SYNDICATS MESSAGERS DE LA CRISE DU CAPITAL
États-Unis – 7/10/2011 – Le syndicat de l’automobile UAW vient de signer un nouveau contrat pour les travailleurs de Ford. Il prévoit l’embauche de 5 750 nouveaux travailleurs qui seront payés 14,15 $ de l’heure (10 euros), la moitié du salaire horaire des ouvriers entrés avant 2007 ; les nouveaux embauchés n’auront ni sécurité d’emploi, ni ancienneté, ni promotion. Cet accord doit être soumis aux 40 600 syndiqués à l’UAW. Il a été rejeté le 14/10 à 77 % par 2 317 ouvriers de l’usine de Chicago, et aussi par les 3 000 ouvriers de 3 usines de Detroit. 5/10/2011 – Effet pervers. La compagnie aérienne American Airlines distribuait à ses pilotes partant à la retraite, pour compenser les faibles retraites et la chute de leurs revenus, un paquet d’actions de la compagnie. Comme le bruit d’un dépôt de bilan de la compagnie court, et que la chute des cours s’amorce, une bonne partie desdits pilotes se sont précipités pour vendre leurs actions, ce qui a fait s’effondrer les cours et ce qui a diminué encore davantage leur retraite. CQFD. 20/09/2011 – United States Postal Service (USPS) est une société sous contrôle de l’État fédéral dont l’activité représente 7 % du PIB. Devant la concurrence des transporteurs privés, la correspondance lettre est pratiquement en faillite et le secteur doit opérer des restructurations draconiennes avec des coupes sombres dans ses effectifs (560 000 travailleurs). Réduction de la distribution du courrier (suppression du samedi) et licenciement du tiers des effectifs sont en discussion aves les syndicats.France – 7/10/2011 – Suite à un accord patronat-syndicats chez Renault, des travailleurs de la firme ont « profité » en 2008-2009 d’un plan de départs volontaires avant l’âge de la retraite : « Projet Renault Volontariat ». Ils se trouvent coincés par les nouvelles règles de l’automne dernier de la réforme des retraites, pas vraiment combattue par les mêmes syndicats au plan national. Alors qu’ils pensaient partir en retraite à 60 ans, beaucoup ne pourront le faire qu’à 62 alors que leur indemnisation ne les couvre que jusqu’à 60. Leurs droits au chômage étant épuisés, ils se trouvent dans l’obligation de chercher un travail ou de vivre de l’air du temps. Des solutions boiteuses sont en cours d’étude. 4/10/2011 – Il y a dix ans, Moulinex fermait et mettait à la porte 3 800 travailleurs. Contrairement aux statistiques officielles, une association d’anciens donne la mesure des difficultés de reclassement : sur 310 ex-Moulinex, 150 sont encore au chômage (la moitié d’entre eux n’a même pas cherché un autre emploi) et seul 30 % a retrouvé une activité salariée. On peut extrapoler à l’échelle des 3 800