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Thèses sur la question de l’oppression des femmes

jeudi 8 mars 2012, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Un mensonge apaisant a cours dans la "démocratie" bourgeoise occidentale : les femmes seraient de plus en plus libres, reconnues, protégées et égales des hommes. C’est le contraire qui est vrai !!!

A bas l’oppression, l’exploitation, le mépris, l’exclusion, la discrimination, les inégalités et les violences faites aux femmes !

Quand les femmes bougent, le monde se soulève !

Thèses sur la question de l’oppression des femmes

1- Une affirmation mensongère circule selon laquelle la société moderne, capitaliste, occidentale, post-soixant’huitarde aurait davantage contribué à libérer les femmes que les décennies et les sociétés précédentes. La machine à laver et la contraception auraient complété pour cela les manifestations de 1968. C’est un grossier mensonge. Jamais les femmes n’ont été aussi méprisées, violentées, opprimées, traitées comme des objets, instrumentalisées socialement, politiquement, et sexuellement, dans le monde entier. L’affaire DSK est, sur ce plan, non seulement un révélateur du silence complice qui entoure le mépris vis-à-vis des femmes des hauts personnages de la société occidentale, mais aussi un révélateur du silence des média, du monde politique et de toutes les institutions de la société, pour ne pas dire des hommes et des femmes eux-mêmes. Comme le sont les affaires de pédophilie de la hiérarchie religieuse qui montrent à quel point le christianisme n’est pas à l’abri de l’utilisation sexuelle des femmes et des enfants. Mais il n’est pas besoin de ces exemples finalement médiatisés pour savoir que tous les jours la femme est objet de violence, d’oppression, de mépris, d’exploitation sur tous les plans : moral, économique, sexuel, idéologique. Il suffit de savoir qu’en France, les femmes n’ont pas accédé au niveau de la direction politique de la société pour constater que celles-ci restent en retrait sur tous les autres terrains.

2- La violence est le thermomètre premier de la valeur des rapports hommes/femmes. Le nombre de femmes tuées chaque année dans les pays occidentaux, loin de régresser, progresse… Et ce n’est pas de l’Inde, de la Chine ni du monde arabe qu’il s’agit mais de l’Europe, y compris la France. Il y a les mortes, les blessées, les violées, les violentées, les harcelées. Ce n’est pas une exagération. C’est la réalité. La vérité, c’est aussi que la majorité ne se plaint pas, ne se libère pas, culpabilise même, n’en parle même pas aux proches. Nous ne cherchons pas à nous contenter de culpabiliser les hommes. Ce n’est pas un phénomène qui ne concernerait que des individus. Toute la société est mise en cause. Nous voulons dire que le fait qu’une telle oppression ait lieu aussi aisément dans un pays où règne ce que l’on appelle l’état de droit, des lois, des médias dits libres, des possibilités pour les femmes de travailler, de sortir, de se déplacer, sans voile, tout cela devrait faire réfléchir à la question que nous soulevons à nouveau et qui s’est toujours posée aux révolutionnaires communistes : celle de l’oppression des femmes. Et nous voulons souligner que, contrairement à ce qu’affiche cette société dite moderne, démocratique, progressiste, libérée des carcans féodaux, elle cultive consciemment l’oppression des femmes qui lui est indispensable au maintien de l’exploitation !!!

3- La libération sexuelle des années 70 a été largement mythifiée. Bien sûr, le droit à la contraception et à l’avortement sont des avancées importantes vers le droit des femmes à disposer de leur corps. Mais il faut avoir conscience combien ces acquis sont rapidement remis en cause actuellement, ne serait-ce qu’au nom des économies et des fermetures de centres IVG quand ce n’est pas à cause des manifestations des intégristes. Mais surtout, les classes dirigeantes ont su utiliser à leur profit les aspirations qui s’étaient exprimées en 68. L’aspiration à la liberté sexuelle, sociale, relationnelle entre hommes et femmes, comme entre hommes et entre femmes avec notamment l’homosexualité, a été largement détournée vers la vente de produits de beauté, vers la vente des choses du soi-disant bonheur (produits pour maigrir, pour bronzer, pour transformer son corps), vers la publicité de la chosification de la femme, vers la prostitution, vers la pornographie, vers la chosification de la relation sexuelle, vers le mépris des femmes transformées en corps, en sujettes des fantasmes et non libérées du carcan des préjugés pour vivre librement leurs amours et leurs sexualités diverses et non contraintes. Et, bien entendu, les hommes sont par là même transformés en esclaves de leurs fantasmes ainsi fabriqués ou cultivés. Loin d’être le triomphe des droits de l’individu, cette modification est codification des images des femmes et de leurs relations avec les hommes et les hommes. Certains ont remarqué notamment que l’image donnée par la mode de femmes-enfants, l’idolatrie de la jeunesse des femmes, de leur maigreur, de leurs attributs supposés attirants pour les hommes tels que les établit cette codification sociale est un nouveau carcan qui s’impose… aux hommes et aux femmes. Internet, les films, les images, les nouveaux rapports des jeunes parfois désincarnés, liés au stress, à l’alcool ont encore contribué à transformer les relations entre hommes et femmes en une relation purement physique qui n’a fait que remplacer l’image qui était celle de la femme servant seulement à faire des enfants, image qui n’a d’ailleurs pas disparu, y compris dans l’esprit des femmes elles-mêmes.

4- Certes, la société occidentale n’arrête pas de se raconter qu’elle est beaucoup plus libre que les vieilles sociétés héritées du féodalisme, du type de celle d’Arabie saoudite, d’Inde ou du Maghreb, la civilisation occidentale plus respectueuse des femmes que l’Islam ou l’Hindouisme ! C’est loin d’être évident. L’oppression a pris dans les pays occidentaux de nouvelles formes, plus modernes, plus indiscernables mais pas moins pesantes. D’ailleurs, si la société occidentale était en soi si libre, si respectueuse des femmes, propageant un tel bonheur relationnel, elle exercerait un pouvoir attracteur au plan civilisationnel que, depuis belle lurette, les vieilles sociétés auraient dû évoluer pour résister à l’attraction. Ce n’est pas le cas, y compris pour des femmes vivant en France qui n’ont pas toujours envie de quitter leur cadre d’origine.

5- Quant aux oppressions des femmes d’un autre âge qui leur sont imposées dans les pays anciennement sous-développés, la société occidentale s’en accommode fort bien et ne cherche nullement à les combattre. L’aurait-elle vraiment voulu, elle aurait eu mille moyens de le faire sans tomber dans le racisme comme c’est souvent le cas quand les gouvernants prétendent hypocritement lutter pour les femmes en dénonçant le voile. L’oppression des femmes dans les pays musulmans, qui est pointée du doigt par les pays occidentaux, n’est pas aussi traditionnelle qu’on le prétend. L’instrumentalisation du voile par les intégristes (et ici par les fascistes) est un produit essentiellement récent du capitalisme de ces pays. Il est une manière pour les classes dirigeantes d’aggraver l’oppression des femmes musulmanes pour compenser les déceptions sociales des peuples devant les incapacités de leurs classes dirigeantes.

6- Les discours officiels laisseraient entendre que les gouvernants et les classes dirigeantes souhaitent combattre les violences faites aux femmes. Mensonge ! Ce sont eux qui favorisent depuis des lustres la tendance de la société à se fonder sur l’oppression de la femme. Et ce n’est pas un hasard : cette oppression a considérablement stabilisé la société de classe. Et ce n’est pas aujourd’hui, alors que le capitalisme est ébranlé, que ces classes dirigeantes vont abandonner cette méthode si profitable...

7- Bien sûr, souvent les femmes sont victimes de violences domestiques et même conjugales mais quand ces violence se chiffrent en dizaines de millions de femmes battues ce ne sont plus des cas particuliers : c’est le produit d’une société et des classes qui la dirigent...

8- Ce ne sont pas seulement "les hommes" qui sont à accuser mais ceux qui mettent en place cet ordre social. Il est faux de prétendre que les mentalités et la culture des peuples sont la cause. Qui peut croire qu’on laisserait quelqu’un attaquer une banque sous le prétexte que ce serait dans sa mentalité ou sa culture ?

9- Pour la mille et unième fois, les violences faites aux femmes n’ont rien à voir avec des mauvaises pratiques qui dévieraient du comportement social collectif. Au contraire, elles appartiennent à ce comportement collectif voulu par les classes dirigeantes, nationales comme internationales.

10- Faire croire que c’est un lent progrès est tout aussi mensonger. Bien des fois la cause des femmes a fait un bon en avant. A chaque fois, c’était lié à l’état de la lutte des classes. Soit parce que la lutte des travailleurs et des peuples imposait ce bon en avant. Soit parce que les classes dirigeantes estimaient qu’il valait mieux améliorer la situation des femmes vu la situation explosive.

11- Chacun se souvient de l’action des femmes dans les grandes révolutions, révolutions de 1789 et 1793, commune de Paris et révolution d’octobre 1917. En 1991, au Mali, la dictature de Moussa Traoré tombait sous les coups de manifestants qui étaient en fait des manifestantes : les mères d’élèves que l’armée malienne avait assassiné. La tentative du régime d’envoyer cette armée contre les mamans qui attaquaient la présidence à mains nues a mené au renversement de Moussa Traoré par les militaires. Cet exemple nous montre que le rôle des femmes dans les révolutions n’est pas du passé ! Dans toutes ces révolutions, les femmes ne sont pas seulement battues pour elles-mêmes mais pour toute la société, pour l’avenir de l’humanité, montrant au monde que les femmes ne se contentent pas de se montrer belles ou de fonder un foyer et de s’occuper de leurs enfants. Elles peuvent donner un sens à la marche de l’humanité...

Bien sûr, cela ne signifie pas que tous les combats qui concernent les femmes soient révolutionnaires ni que l’on doive négliger toute autre action. Mais il reste vrai que le sort des femmes ne changera pas sérieusement sans changer l’ensemble des rapports sociaux. Et, inversement, le changement social nécessite l’action révolutionnaires des femmes. En fait, tant que les femmes ne sont pas dans le coup des révoltes, c’est que celles-ci n’ont pas encore atteint le niveau des révolutions. Par contre, il n’existe pas de révolution où l’on n’ait vu les femmes dans le coup et même souvent en tête de la lutte.

12- Cela explique que les classes dirigeantes, malgré une réelle transformation des moeurs, aient refusé de laisser les femmes libres. La soumission de la femme est un facteur essentiel de stabilité sociale pour les classes dirigeantes. La femme, le foyer, les enfants sont des raisons permanentes d’acceptation de l’ordre social et d’intégration au système. Il faut accepter l’exploitation parce qu’il faut ramener à manger au foyer. La femme est chargée particulièrement des enfants, ce qui lui permet d’exercer une pression permanente pour que le mari ne se mette pas à faire de la politique, ne mène pas des combats qui risquent de mettre en cause la vie de la famille.

13- Les classes dirigeantes n’ont connu de stabilité que lorsqu’elles ont imposé la domination de l’homme sur la femme. Il est certain que les premières sociétés agraires donnaient une place au femme qu’elles n’ont jamais retrouvé ensuite. Cela se voit notamment au nombre de dieux qui sont des déesses. Le développement monumental en pierre (menhirs, dolmens, allées couvertes, cromlech et autres édifices entassant des pierres) a symbolisé l’opposition à l’univers du bois essentiellement féminin car ces objets restaient dans la famille en lignée matriarcale (maison, ustensiles, outils de l’agriculture, outils domestiques,...). Le bois, c’était les femmes. la pierre, cela a été les hommes. Et, en même temps, ces édifices ont représenté la domination des familles supérieures, ancêtres des classes dirigeantes. C’est à la fois l’origine des palais et des temples. Et, dans les deux, on retrouve la domination masculine, la domination des classes dirigeantes et la justification mystique, religieuse. Cet ordre qui s’impose d’en haut (de dieu) est celui des hommes et il a leur soutien. Ce conservatisme leur donne quelqu’un à dominer. Si les opprimés s’inclinent devant un seigneur, ils sont (ou se croient) seigneur et maître à la maison ! En ce sens, l’oppression des femmes n’a jamais été séparée de la question de l’oppression de l’homme et des classes sociales.

14- Si la soumission des femmes (transmise d’ailleurs en grande partie par les femmes elles-mêmes) est un pilier fondamental du conservatisme social, idéologique, politique, la rupture de cette chaîne est le signal de la révolution sociale. Le point principal est dans l’organisation. De même que l’essentiel est que les opprimés s’organisent en comités révolutionnaires, en conseils, en soviets, en coordinations, l’essentiel, pour les femmes, est qu’elles recommencent à faire directement de la politique en participant à toutes les formes d’organisation et à tous les niveaux. « La femme a le droit de monter à l’échafaud ; elle devrait aussi avoir le droit de monter à la tribune. » clamait Olympe de Gouges durant la révolution française, elle qui écrivait dans son Testament : « Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers, reconnais tes droits. (...) L’homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est de venu injuste envers sa compagne. Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? (...) Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir. »

15- Le dernier point, et l’essentiel, est que la seule issue pour la libération des femmes (et des hommes !) est dans le socialisme. Sans la suppression de l’exploitation capitaliste et celle qui lui est indispensable, la suppression des Etats bourgeois et la formation des exploités en classe dirigeante, la libération des femmes reste un but inatteignable. Il ne suffit pas de dénoncer l’oppression des femmes. Il ne suffit pas de faire de la propagande contre les crimes que l’on commet contre elles. Il faut en supprimer la cause. Les vieilles sociétés qui avaient fondé ces religions méprisantes vis-à-vis des femmes ont disparu. Les activités spécifiques aux femmes (tissage, filage, tricotage, blanchissage, chercher l’eau et le bois, ...) ont même parfois disparu du fait de leur reprise par l’activité industrielle. Les divisions dans l’activité professionnelle peuvent même s’éteindre. Leur effet se maintient toujours car les nouvelles classes dirigeantes, une fois arrivées au pouvoir, ont parfaitement compris l’importance de l’oppression des femmes et l’ont maintenue. Les militants révolutionnaires communistes ne peuvent qu’être en même temps des féministes militants et, inversement, les féministes conséquents doivent devenir des communistes révolutionnaires conséquents ! L’effondrement actuel du capitalisme remet en avant la lutte des femmes comme la révolution du Maghreb et du monde arabe l’a à nouveau souligné. Elle remet aussi à l’ordre du jour la nécessité de l’organisation des travailleurs en classe dirigeante, c’est-à-dire en comités de travailleurs ... et de travailleuses ! Alors en avant vers la suppression de l’exploitation capitaliste et de l’oppression des femmes !


Le marxisme et l’oppression des femmes DEQUEECKER Ida mars 1991

L’oppression des femmes est la plus vieille forme d’inégalité sociale. Une masse de données anthropologiques, archéologiques et historiques prouvent qu’elle est quasi-universelle. Conclusion hâtive - et populaire - de ce constat : l’inégalité sur base des sexes découlerait d’une différence naturelle entre l’homme et la femme. « Il en a toujours été ainsi, et il en sera toujours ainsi. »

A l’encontre de cette théorie rétrograde, qui a aussi ses partisans « scientifiques » (par exemple les adeptes de la « socio-biologie »), le mouvement des femmes a trouvé des arguments, entre autres, dans l’anthropologie. Par exemple, chez Margaret Mead, auteur d’une étude comparative de trois communautés de Nouvelle Guinée : « Dans l’une, écrit Mead, les hommes et les femmes agissent identiquement, selon le modèle que nous attendons uniquement des femmes : avec douceur et compréhension maternelle. Dans la seconde communauté, hommes et femmes agissent de la même façon, celle que nous attendons uniquement des hommes : avec des initiatives intempestives. Dans la troisième, les hommes agissent conformément à notre modèle de la femme : ils sont méchants, portent des cheveux bouclés et font les magasins alors que les femmes sont des êtres énergiques, autoritaires, naturels et non fardés » [1].

En d’autres termes : les modèles masculins et féminins sont déterminés par la société. De plus, il y a beaucoup d’exemples prouvant que des modèles sexuels différents ne signifient pas nécessairement l’oppression d’un sexe par l’autre. C’est le cas, par exemple, chez les aborigènes d’Australie, où hommes et femmes ont des rôles et des modes de vie séparés, mais contribuent égalitairement à tous les aspects de la vie sociale, tels que la collecte des aliments, leur distribution, les rites, etc. [2].

Mais, dans l’ensemble, les exemples de ce genre sont plutôt rares. Par contre, les exemples d’inégalité sur base des sexes - qui reviennent toujours à l’oppression des femmes - sont fort abondants.

Notre propre société industrialisée occidentale a profondément intégré l’oppression des femmes : les femmes, socialement, économiquement et politiquement, occupent une position subalterne. Malgré les protestations des femmes, et malgré leur participation croissante au processus du travail cette inégalité persiste d’une façon tenace , tout en se combinant avec les différences de classe, de race, etc...

D’une part, il y a donc un lien entre oppression des femmes et société de classes ; mais, d’autre part, les hommes sont aussi souvent les oppresseurs directs (ce qu’on exprime par le terme de patriarcat). Les mauvais traitements contre les femmes en fournissent un exemple. [3].

Un certain courant dans le mouvement des femmes en tire la conclusion que le patriarcat, en tant que système, existe à côté et indépendamment du capitalisme. Ces femmes notent que le patriarcat existait longtemps avant le capitalisme et a continué d’exister dans les pays où le capitalisme a été supprimé (par exemple en Union Soviétique, en Chine). Pour elles, la lutte contre le patriarcat est prioritaire : en d’autres termes, la lutte contre les hommes.

Un autre courant, proche du premier part de la constatation qu’entre hommes et femmes existent de grosses différences (soit innées, soit culturellement acquises depuis toujours). Elles en déduisent qu’il faut donner la suprématie aux valeurs féminines opprimées [4]. Pour ces courants, l’origine de l’oppression des femmes importe peu, de même que la diversité dans les formes de l’oppression.

Le marxisme aussi s’est penché sur cette diversité. Notamment sur les exemples de sociétés qui ne connaissent pas l’oppression des femmes et qui ne sont pas d’inexplicables exceptions dues au hasard. L’oppression des femmes est enracinée dans des conditions matérielles bien précises, qui varient d’une société à l’autre, et pas dans l’une ou l’autre donnée universelle de la nature ou de la culture humaines : En d’autres termes : l’oppression des femmes est une donnée historique.

La perspective générale, esquissée en premier par Engels en 1884, était que le rapport entre les sexes était le plus égalitaire dans les sociétés les plus simples, basées sur la cueillette, et que la condition des femmes a reculé systématiquement avec le développement des différences sociales, de la propriété privée, et de l’Etat. Cette perspective reste valable, même si les données historiques et anthropologiques avec lesquelles Engels avait travaillé ne sont plus utilisables maintenant, et en dépit du fait que ses efforts pour scinder l’histoire en périodes connaissant chacune leurs formes de mariage propres ont conduit à des interprétations dogmatiques et a-critiques [5].

Beaucoup de féministes marxistes ont continué à travailler d’une façon créative sur base de l’approche de Marx et Engels [6]. Les travaux les plus convaincants sont ceux qui expliquent l’oppression des femmes par « le social », et non par la biologie (c’est-à-dire par le travail productif des femmes, et non par leur capacité de donner la vie).

Après de longues recherches, il apparaît que l’oppression des femmes était déjà fortement enracinée dans les premières sociétés de classes. Elle n’y est certainement pas sortie du néant. D’où l’hypothèse d’une société de transition entre les premières communautés égaliatiares de « cueilleurs » (communautés basées sur la cueillette) et les premières sociétés de classes. Dans cette transition, la société aurait été basée sur la propriété collective du sol par le clan. La domination des hommes ne s’y serait pas nécessairement développée, mais les conditions auraient fait de la domination des hommes et de l’oppression des femmes le développement historique le plus probable. Ceci en raison de l’expansion économique et de la complexité sociale croissante.

On peut discuter si cette première oppression des femmes était oppression sur base du sexe ou oppression de classes. Le développement de l’oppression des femmes d’une part, de la division en classes d’autre part, est certainement lié, et le restera dans l’histoire des sociétés de classes jusqu’à nos jours. Telle est la base pour une théorie marxiste de l’oppression des femmes.

Loin des schémas historiques savants, cette théorie constitue un outil pour l’étude de la façon dont, dans une société déterminée, dans des circonstances historiques précises, l’oppression des femmes est liée à la structure des classes.

Avec cet outil, on comprend pourquoi, dans le capitalisme, en même temps toutes les femmes sont opprimées et en même temps les femmes de classes différentes peuvent avoir des intérêts contradictoires. Pourquoi des femmes et des hommes d’une même classe peuvent avoir les mêmes intérêts et des intérêts conflictuels. Pourquoi il est artificiel de séparer patriarcat et capitalisme. Pourquoi la lutte pour la libération des femmes doit être liée à la lutte pour le renversement du capitalisme. Pourquoi les femmes doivent s’organiser en tant que femmes pour défendre leurs intérêts. Cela n’implique pas une lutte contre les hommes, mais jette au contraire les bases d’une solidarité authentique. DEQUEECKER Ida

* Paru dans La Gauche (Belgique), mars 1991.

Notes

[1] M. Mead « Sexualité et tempérament », Aula 1962.

[2] D. Bell, « Central Austalian Aboriginal Women’s Love Rituals » in Women’s Work. Edit. par E. Leacock, 1986.

[3] « Expériences de femmes confrontées à la vio-lence physique et sexuelle », rapport de M. Smet (Secrétaire d’Etat), 1988.

[4] Voir articles dans « Tijdschrift voor Vrouwen-studies » 11 et 16, Edit. SUN.

[5] Engels « L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat », Ed. Sociales. (6) Par exemple E. Reed « Woman’s Evolution », Pathfînder..

[6] S. Coontz et P. Henderson, « Women’s Work, man’s property » Verso 1986, E. Leacock , « Women’s Work », Bergin an Garey 1986, etc... (édité en français aux éditions « La Brèche »).

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Le 3° Congrès de l’Internationale Communiste indique comme tâches des Partis Communistes :

1. Eduquer les grandes masses féminines dans l’esprit du communisme et les attirer dans les rangs du Parti.

2. Combattre les préjugés relatifs aux femmes dans les masses du prolétariat masculin, en renforçant dans l’esprit des ouvriers et des ouvrières l’idée de la solidarité des intérêts des prolétaires des deux sexes.

3. Affermir la volonté de l’ouvrière en l’utilisant dans la guerre civile sous toutes ses formes et aspects, éveiller son activité en la faisant participer aux actions de masses, à la lutte contre l’exploitation capitaliste dans les pays bourgeois (contre la cherté de la vie, la crise du logement et le chômage), à l’organisation de l’économie communiste et de l’existence en général dans les républiques soviétiques.

4. Mettre à l’ordre du jour du Parti et des institutions législatives les questions relatives à l’égalité de la femme et à sa défense comme mère.

5. Lutter systématiquement contre l’influence de la tradition, des mœurs bourgeoises et de la religion, afin de préparer la voie à des rapports plus sains et plus harmonieux entre les sexes et à l’assainissement moral et physique de l’humanité travailleuse.

6. Entraîner des masses féminines toujours plus nombreuses, plus conscientes et plus fermement décidées dans la lutte de classe révolutionnaire de tous les opprimés et exploités contre le capitalisme et pour le communisme. Afin de développer l’esprit de camaraderie entre ouvrières et ouvriers, il est désirable de ne point créer de cours et d’écoles spéciales pour les femmes communistes ; dans chaque école du Parti, il doit obligatoirement y avoir un cours sur les méthodes du travail parmi les femmes. Les sections ont le droit de déléguer un certain nombre de leurs représentantes aux cours généraux du Parti. Les sections doivent veiller à ce que les fractions communistes des syndicats, des associations ouvrières, des coopératives élisent des organisateurs et agitateurs spéciaux pour faire le travail communiste dans les masses féminines des syndicats, coopératives, associations. Les sections doivent veiller à ce que dans les Etats Soviétiques, les ouvrières soient élues aux conseils d’industrie et à tous les organes chargés de l’administration, du contrôle et de la direction de la production. Les commissions devront aussi veiller à ce que les ouvrières, les employées et les paysannes prennent une part active et consciente aux élections des soviets révolutionnaires, économiques et politiques de délégués ouvriers. Bref, les ouvrières doivent être élues à toutes les organisations qui, dans les pays capitalistes, servent aux masses exploitées et opprimées dans leur lutte pour la conquête de pouvoir politique ou, dans les Etats Soviétiques, servent à la défense de la dictature du prolétariat et à la réalisation du communisme.

7. En faire après la victoire de la révolution prolétarienne, les collaboratrices conscientes et héroïques de l’édification communiste. Les organes féminins du parti communiste doivent dans leur activité se rendre compte que les moyens d’agitation et d’instruction ne sont pas les discours et les écrits, mais qu’il faut également apprécier et utiliser comme les moyens les plus importants : la collaboration des femmes communistes organisées dans tous les domaines de l’activité – lutte et édification – des partis communistes ; la participation active des femmes ouvrières à toutes les actions et luttes du prolétariat révolutionnaire, aux grèves, aux insurrections générales, aux démonstrations de rue et révoltes à main armée.

Portfolio

Messages

  • " J’écris pour les femmes humiliées, torturées, et comme les paroles douces sont restées jusqu’ici sans effet, j’ai choisi le parti de la mauvaise langue...
    Le doute et la peur sont les pires ennemis des femmes. Le doute enchaîne leurs pieds et la peur envahit leurs cerveaux.
    Femmes, libérez-vous des morsures de la peur pour vous tenir debout, droites et fières, non comme des lianes agrippées et dépendantes mais comme de grands arbres aux racines solides ! Une femme seule peut grandir, se déployer et faire croître toute une forêt. " Taslima Nasreen.
    Les premières condamnations à mort lancées par les intégristes musulmans du Bangladesh contre Taslima Nasreen, 32 ans, médecin, journaliste et écrivain, datent de la publication de ces chroniques dans la presse.

  • Dans les documents que vous m’avez fournis, j’ai lu quelque chose à propos de l’impression énorme qu’a faite à Kazan une étudiante de votre université, une jeune fille turque : les femmes, certaines âgées et illettrées, formaient des rassemblements autour d’elle. Ce n’est qu’un petit épisode, mais il constitue un indice de profonde signification historique. Le sens, la force et l’essence du bolchevisme résident en ce qu’il s’adresse non pas aux chefs travaillistes mais à la foule, aux laissés-pour-compte, aux masses innombrables et aux plus opprimés parmi les opprimés.

    C’est pourquoi ce n’est pas à cause de son contenu théorique, qui est encore loin d’être assimilé, ou pleinement pensé, mais à cause de son souffle vital libérateur qu’il est devenu la doctrine favorite dans les pays d’Orient. Dans votre journal, on lit des confirmations renouvelées du fait que Lénine est bien connu non seulement dans les saklias du Caucase, mais aussi dans les profondeurs de l’Inde. Nous savons qu’en Chine, des travailleurs, qui n’ont probablement jamais lu de leur vie un seul des articles de Lénine, sont fortement attirés par le bolchevisme, car telle est la puissance du souffle de l’histoire ! Ils ont bien senti qu’il s’agit d’une doctrine qui s’adresse aux parias, aux opprimés, aux écrasés, aux millions et aux dizaines et aux centaines de millions de gens pour qui il n’existe pas d’autre solution historique, pour qui il n’y a pas d’autre voie de salut. C’est la raison pour laquelle le léninisme suscite une aussi fervente réponse dans le cœur des femmes travailleuses - c’est qu’il n’y a pas de catégorie plus opprimée sur terre que la femme travailleuse ! En lisant comment l’étudiante de votre université parlait à Kazan et comment les femmes tatares illettrées se rassemblaient autour d’elle, je me suis rappelé mon récent et bref séjour à Bakou, où pour la première fois j’ai vu et entendu une jeune communiste du Turkestan, où j’ai pu observer dans la salle de réunion plusieurs dizaines, peut-être plusieurs centaines de jeunes filles communistes du Turkestan, voir et entendre leur enthousiasme, la passion de celle, hier encore esclave d’esclaves, qui a entendu les nouveaux mots de libération et s’est éveillée à une vie nouvelle, où pour la première fois, j’en suis venu à une conclusion tout à fait claire en me disant que dans le mouvement des peuples d’Orient la femme jouera un plus grand rôle qu’en Europe et ici. Pourquoi ? Très précisément parce que la femme d’Orient est incommensurablement plus entravée, écrasée et embrouillée par les préjugés que ne l’est l’homme d’Orient, parce que de nouvelles relations économiques et de nouveaux courants historiques l’arracheront aux anciennes relations immuables avec une force et une brutalité encore plus grande que pour l’homme. Même aujourd’hui, nous pouvons constater que l’Orient est encore dominé par l’Islam, par les anciens préjugés, croyances et coutumes, mais tout cela se transformera de plus en plus en poussière et en cendre. Tout comme une pièce de tissu moisissante, si vous la regardez d’une certaine distance ; elle semble complète : le motif entier y est, et tous les plis subsistent, mais il suffit d’un mouvement de la main ou d’un courant d’air pour que le tout tombe en poussière. Et de même , en Orient, les vieilles croyances, qui semblent être si profondément enracinées, ne sont en vérité rien d’autre qu’une ombre du passé : en Turquie, le califat a été aboli, et ceux qui ont porté la main dessus n’ont pas perdu un seul de leurs cheveux ; ce qui signifie que les anciennes croyances ont moisi et qu’elles ne représenteront pas un obstacle sérieux pour le mouvement historique des masses travailleuses. Cela signifie, de plus, que la femme d’Orient, qui est la plus bridée dans sa vie, dans ses habitudes et dans sa créativité, esclave d’esclaves, ayant comme l’exigent les nouvelles relations économiques retiré son voile se sentira immédiatement dépourvue de tout appui religieux ; elle aura une soif passionnée de nouvelles idées, une nouvelle conscience qui lui permettra d’apprécier sa nouvelle position sociale. Et il n’y aura pas de meilleur communiste en Orient, pas de meilleur combattant pour les idées de la révolution et pour les idées du communisme que la femme travailleuse émancipée.

    Léon Trotsky

    Discours pour le 3° anniversaire de l’Université Communiste des peuples d’Orient

    21 avril 1924

  • Justice pour les femmes autochtones disparues et assassinées vous invite à assister, promouvoir et participer à la Marche commémorative pour les femmes disparues et assassinées.

    Le mardi 14 février à 17h30, Square Cabot (Sainte-Catherine et Atwater), Montréal.

  • Avec l’effondrement du capitalisme, le chômage de masse qui en résulte, la destruction des services publics, de la santé, de l’éducation, de l’énergie, des transports, les femmes sont en première ligne pour recevoir tous les coups : emplois supprimés, salaire rognés, précarité, santé sacrifiée, aggravation des conditions d’existence des enfants, étudiantes contraintes à la prostitution, misère, mépris, pression et agressions au travail comme en dehors, violences en tous genres,… Plus que jamais, pour les révolutionnaires communistes, la question des femmes est inséparable de la lutte pour le renversement de l’exploitation capitaliste et la lutte contre toutes les formes de discrimination liées au sexe est plus que jamais d’actualité car ces discriminations jouent un rôle extraordinairement dans le conservatisme social de cette société complètement vermoulue.

  • nous voulons souligner que, contrairement à ce qu’affiche cette société dite moderne, démocratique, progressiste ibérée des carcans féodaux, elle cultive consciemment l’oppression des femmes qui lui est ndispensable au maintien de l’exploitation !!!

  • « ... nous ne pouvons cependant nous empêcher d’observer d’un œil critique : aussi avons-nous trouvé impossible de prendre la défense de la morale sexuelle conventionnelle, d’approuver la manière dont la société cherche à résoudre en pratique le problème de la vie sexuelle. Nous pouvons dire sans façon à la société que ce qu’elle appelle sa morale coûte plus de sacrifices qu’elle n’en vaut et que ses procédés manquent aussi bien de sincérité que de sagesse » (Freud 1961).

  • Le renversement du droit maternel fut la grande défaite historique du sexe féminin. Même à la maison, ce fut l’homme qui prit en main le gouvernail ; la femme fut dégradée, asservie, elle devint esclave du plaisir de l’homme et simple instrument de reproduction. Cette condition avilie de la femme, telle qu’elle apparaît notamment chez les Grecs de l’époque héroïque, et plus encore de l’époque classique, on la farde graduellement, on la pare de faux semblants, on la revêt parfois de formes adoucies ; mais elle n’est point du tout supprimée.

    Extrait de "l’origine de la famille" d’Engels.

  • Jules Vallès :

    (Lors de l’enterrement de Victor Noir Janvier 1870)

    « Des femmes partout. Grand signe. Quand les Femmes s’en mêlent, quand la ménagère pousse son homme, quand elle arrache le drapeau noir qui flotte sur la marmite pour le planter entre deux pavés, c’est que le soleil se lèvera sur une ville en révolte... »

  • Dans le monde, une femme décède encore toutes les deux minutes du fait de complications liées à la grossesse…

  • Cécile, une amie de lutte indignée, se retrouve expulsée de son logement alors qu’elle n’a cessé d’enchaîner les démarches : http://gazette13.over-blog.com/arti...

    Elle a décidé de camper devant la mairie pour qu’on lui trouve une solution, à elle comme à tous ceux qui subissent le mal-logement : http://paris.reelledemocratie.net/n...

    Une casserolade est prévue Vendredi à 14h : Mairie 16/20, rue des Batignolles

    75017 Paris Métro Rome ou Place de Clichy Bus 66, 30, 31

    Faites tourner l’info, notamment par Facebook : https://www.facebook.com/events/436... C’est une page évènement : " Le logement, Occupons nous en. Soutien à Cécile et aux autres..."

    Si vous pouvez passer vendredi, et/ou faire passer l’info, je vous en remercie.

  • http://www.demosphere.eu/node/30738

    vendredi 1er juin 2012 à 14h

    Lieu :Paris 17e

    devant la Mairie du 17e arrondissement 16, rue des Batignolles Métro Rome ou Place-Clichy

    carte

    17 rdv pour ce lieu Action contre expulsions locatives Le logement, Occupons nous en !!

    http://www.demosphere.eu/node/30738

    Venons soutenir Cécile le 1er Juin 14H00 devant la mairie du XVIIème

    https://www.facebook.com/events/436...

    Soutenons Cécile. Stop aux expulsions !!

    tente-mdm.jpg

    Samedi 10 mars 2012 Eva Joly soutenait la manifestation contre les expulsions locatives à Bastille. Dans un communiqué de presse les verts déclaraient ceci :

    "Pas d’expulsion sans relogement".

    "Face à ce drame humain, il faut dans un premier temps, par décret, interdire de mettre des locataires à la rue sans relogement stable. Dans le même temps, en compensation, les propriétaires qui subissent des impayés de loyer doivent être indemnisés équitablement par l’Etat."

    Le 1er Juin comme des milliers d’autres, Cécile LAGARDE malgré ses efforts pour payer la plus grande partie possible de son loyer sera expulsable.

    Elle a décidé de ne pas se laisser faire et pour exiger un relogement, campera à partir du premier Juin 14H00 devant la mairie du XVIIème arrondissement.

    Aujourd’hui, une autre Cécile, ministre du logement peut mettre fin comme son parti le demandait il y a encore quelques semaines, aux expulsions sans relogement.

    Demandons à Mme DUFLOT le relogement de Cécile LAGARDE et de tous les autres.

    Soyons nombreux devant la mairie du XVIIéme arrondissement , Vendredi 1er Juin à 14 H00 pour une casserolade contre les expulsions. (métro Place de Clichy)

    Pour en savoir plus lire l’article sur le blog de Cécile.

    Histoire d’une expulsion au 1er juin 2012 http://gazette13.over-blog.com/arti... Pour contacter Cécile : 06 10 24 15 40

    à vendredi, MAIRIE DU XVIIe le 1er Juin 2012 à 14H.

    Lien : http://www.demosphere.eu/node/30738 Source : liste AG-IdF, reçu le 30 mai 16h Source :

  • Le protestantisme place la femme dans la position de la servante et de la propriété personnelle de l’homme comme un animal :

    "Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ni sa femme ni son serviteur ni sa servante ni son boeuf ni son âne ni aucune chose qui soit à lui."

  • Bonjour,

    A l’occasion du 6 février, Journée Tolérance 0 aux Mutilations sexuelles féminines, le GAMS organise des manifestations dans toute la France.

    Le GAMS National, grâce au dynamisme de ses administratrices/eurs bénévoles depuis l’année passée organise une action dédiée. Et cette année, elles/ils ont prévu une action en deux temps, à la Mairie du 20ème arrondissement.

    La première partie de l’après midi est ouverte aux mères et/ou pères accompagné-e-s d’enfants et le début de soirée, au grand public, avec un Concert de la slameuse DIALEM.

    Je vous prie de trouver ci-joint le Flyer d’invitation,

    L’une ou l’autre personne du Conseil d’administration vous contactera peut-être par téléphone pour vous présenter l’action et pour solliciter le public que vous recevez,

    N’hésitez pas à diffuser et à relayer largement l’info dans vos réseaux à Paris et en particulier, dans le 20ème arrondissement,

    Au plaisir de vous (re)trouver le 6 prochain,

    Bien à vous,
    Isabelle GILLETTE-FAYE, Sociologue,
    Directrice Générale

    Fédération nationale GAMS

    67 rue des Maraîchers

    75020 PARIS

    Tel : 01.43.48.10.87./06.74.16.77.38.

    www.federationgams.org

    Facebook Page : Fédération GAMS

    Twitter : twitter.com/FederationGAMS

    Blog : gamsfrance.wordpress.com/

  • Les « papas isolés » de Nantes : un cri de détresse ? Mon œil !
    Samedi 2 mars 2013
    Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 184 (28/02/13)

    Il y a une dizaine de jours : un homme retranché sur une grue à Nantes manifestait son droit de revoir son enfant, droit qu’on lui aurait injustement retiré à la suite d’une décision de justice, bientôt rejoint par un deuxième qui se hisse à son tour sur une grue. Les médias en ont fait leurs choux gras et les politiques n’ont pas été en reste, le Premier ministre sommant ses deux collègues de la justice et de la famille de recevoir les associations de droits des pères, dont la plus médiatiques d’entre elles, « SOS papa ».

    Celle-ci s’est empressée de soutenir ces « malheureux papas » et de relayer leur discours : une justice acquise aux femmes en matière de garde d’enfant… Pourtant, Serge Charnay, le premier à être grimpé sur sa grue, a tenté à deux reprises d’enlever son enfant et s’est montré violent envers le père de son ex-compagne. Quant à son compère, il est accusé de violences conjugales… Au-delà de leur cas personnel, il y a derrière cet acte faussement spontané la marque d’un mouvement politique né outre-Atlantique appelé « masculinisme ».
    Comme son nom l’indique, celui-ci s’est développé en réaction au féminisme, très présent au Québec, un féminisme avant-gardiste et radical. Du côté des masculinistes, c’est essentiellement sous couvert d’associations apparemment apolitiques et entièrement tournées en direction du droit des pères qu’ils prônent un retour aux valeurs patriarcales traditionnelles et une distribution des rôles hommes/femmes figée et déterminée. En bref, les masculinistes militent pour l’instauration d’une société encore plus machiste.

    Dénoncer et combattre

    Or, si pendant trois jours les médias français n’ont fait que commenter avec empathie la détresse d’un « papa », d’autres y ont reconnu les modes d’action des masculinistes canadiens, comme Patric Jean, cinéaste et auteur d’un documentaire sur la domination masculine, qui a dénoncé dans une tribune du Monde un « long travail politique » dissimulé. On a d’ailleurs retrouvé le discours masculiniste dans la bouche même de Serge Charnay : contre le « parti du ministère des Femmes » et contre ces « femmes qui nous gouvernent ». Des propos paranoïaques et machistes partagés par l’association SOS papa qui « dérape » ­régulièrement…
    Ces actes, présentés comme spontanés, sont intervenus quelques jours avant une journée nationale pour le droit des pères organisée par l’association SVP papa ; hasard du calendrier ? Peu probable… Les masculinistes s’expriment de plus en plus ouvertement en France depuis quelques années, que ce soit à travers ces associations ou de la bouche même de certains polémistes très médiatiques comme le triste Zemmour. Il est insupportable que ce mouvement réactionnaire, machiste, homophobe, trouve un tel écho. Du discours paternaliste et machiste au féminicide (perpétré il y a quelques années dans une université québécoise par l’un d’entre eux), il n’y a qu’un pas qu’on ne doit pas leur permettre de franchir.

    Nils Lamrani

  • Preuve que l’oppression des femmes ne s’améliore pas :

    21% c’est le pourcentage des filles qui, à 15 ans, ont déjà tenté de se suicider

  • “Tant que les femmes ne s’en mêlent pas, il n’y a pas de véritable révolution !”, disait Mirabeau.

  • Le sort des femmes s’améliore quand même globalement dans le monde depuis que le harcèlement est connu et dénoncé nous disait un lecteur.

    S’améliore ?!!!

    La condamnation à mort prononcée par un tribunal soudanais, le 10 mai, contre une jeune femme de 19 ans qui a tué, en état de légitime défense, son mari violeur met en lumière le fait que les autorités n’ont pas réglé le problème des mariages précoces, des mariages forcés et du viol conjugal, a déclaré Amnesty International le 10 mai 2018. Noura Hussein Hamad, qui est incarcérée dans la prison pour femmes d’Omdurman depuis mai 2017, a été condamnée à mort le 10 mai pour avoir tué l’homme que son père l’avait forcée à épouser quand elle avait 16 ans.

    Trois adolescentes ont été violées et brûlées vives en une semaine en Inde !!!

    Chaque année, en France, 225 000 femmes subissent des violences au sein de leur couple. Ces terribles statistiques ne sont que la partie visible de ces violences : troubles anxieux, alimentaires ou du sommeil, dépression, impact sur la sexualité, tentative de suicide... les effets psychologiques sont tout autant dévastateurs. Et une grande majorité des femmes concernées ne sont pas accompagnées. Une véritable écoute, une meilleur formation des soignants, la création de réseaux de professionnels et l’attribution de moyens financiers adéquats permettraient d’améliorer considérablement leur situation. Enquête sur un problème majeur de santé publique.

    L’ampleur des violences commises contre les femmes commence – enfin – à apparaître au grand jour. Et le constat est terrible. À l’échelle européenne, une femme sur trois est victime de violences physiques ou sexuelles au moins une fois dans sa vie, depuis l’âge de quinze ans [1]. Une étude récente de la fondation Jean Jaurès, menée en France par le psychiatre Michel Debout, professeur de médecine légale et de droit de la santé, observe que 43% des répondantes ont subi des caresses ou attouchements sexuels sans leur consentement. 12% des femmes ont été violées, et 225 000 subissent des violences dans leur couple [2]. La plupart des femmes concernées subissent ces violences de manière répétitive, quand 53 000 Françaises ont également été victimes de mutilations sexuelles.

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