Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault Rueil/Lardy

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Peut-on lutter contre le chômage en restant dans le cadre du système ?

Les candidats à l’élection présidentielles sont bien obligés de parler de ce qui préoccupe toute la population : des menaces du chômage de masse, qui s’aggravent en France comme dans le monde entier, et sa conséquence, la misère de masse.

En Europe, la rapidité de l’effondrement du niveau de vie des peuples espagnols ou grecs frappe tout le monde. Le peuple grec vient de perdre 40% de son niveau de vie ! Cela ne permettra bien sûr pas d’empêcher qu’il soit frappé par un chômage grandissant. Et encore, on n’a pas conscience ici de l’effondrement du niveau de vie du peuple travailleur américain où 15% de la population est condamnée à la soupe populaire.

Le problème est plus que sérieux et il menace particulièrement les plus jeunes condamnés de ne jamais trouver un travail décent, stable et correctement payé, une denrée qui disparaît complètement. Tous les jours des centaines d’emplois, privés comme publics, disparaissent, détruits par les gouvernants et les classes dirigeantes. S’il y a de moins en moins d’ouvriers, d’employés, de techniciens en activité, il y a aussi de moins en moins d’enseignants, d’infirmières, d’aides soignantes, de cheminots et de postiers. Comment voulez-vous que les chômeurs et les jeunes arrivant sur le marché du… chômage, trouvent du travail ?

Dans ces conditions, les accuser d’être des faux chômeurs est scandaleux, comme il est scandaleux de prétendre que les « bénéficiaires » du RSA ou des prestations de la Sécu seraient nombreux à escroquer les caisses ! C’est toujours les plus démunis qui sont accusés de voler les caisses publiques et les impôts. Curieusement, Total ne paie toujours pas d’impôts et les patrons des sociétés du CAC4O sont rares qui paient leurs cotisations sociales.

La lutte contre le chômage est le prétexte à de nouvelles attaques. Sarkozy prétend lutter contre ce fléau en imposant une formation à un nouveau métier comme s’il y avait une seule filière où il y avait du chômage. Et il en profite pour annoncer qu’un chômeur qui refuse un emploi proposé par Pôle emploi serait radié ! On a vu récemment qu’une salariée s’est vue proposer un emploi de stripteaseuse, mais on ne sait pas si Sarkozy lui aurait proposé une formation avant ? Les autres propositions ne valent pas mieux : suppression des cotisations des patrons qui embauchent ou prennent en alternance, flexibilité en échange de promesse de ne pas procéder à des plans sociaux, chômage partiel et sacrifices salariaux des travailleurs soi-disant pour aider l’entreprise à ne pas recourir à des licenciements… Toutes ces mesures ne peuvent nullement empêcher la disparition des emplois et l’effondrement progressive des investissements productifs. Même les patrons qui assurent des bénéfices en hausse n’investissent pas et n’embauchent pas car ils n’ont pas confiance dans l’avenir du système ! Total qui annonce des bénéfices historiques en est une belle illustration : il diminue la production...

Partout dans le monde, les gouvernants prétendent aider la production nationale contre la concurrence. Comme si des mesures d’aggravation de l’exploitation partout dans le monde allaient augmenter la compétitivité d’un des pays... Les solutions des gouvernants consistent toujours à faire travailler les salariés plus et plus longtemps, à supprimer des emplois publics pour accompagner les suppressions d’emplois privés.

Hollande tient un discours qui n’est différent que dans le ton. Il avait parlé d’embauches importantes dans l’Education nationale mais il s’avère que c’est à effectifs constants, c’est-à-dire en supprimant des emplois ailleurs. Il était contre la réforme des retraites mais ne reviendra pas à la retraite à 60 ans pour l’ensemble des salariés. Il est pour accepter l’austérité imposée par les financiers et autres capitalistes.

Quant à Le Pen, elle dénonce ces derniers, mais vient tout récemment de les réunir pour leur dire le contraire. Un politicien n’est pas à un mensonge près… Et un politicien fasciste peut espérer avoir tout un avenir sur la base de mensonges populistes dans le cadre du système. Pour les travailleurs, un tel avenir serait un véritable enfer comme Hitler l’a déjà démontré avec ses autres acolytes Franco, Mussolini, Pinochet ou Salazar...

Quant à nous, travailleurs, nous allons devoir changer notre vision de ce monde sur sa fin : il va nous falloir envisager notre avenir autrement qu’en nous contentant de nous intégrer bon an mal an au système. Il faut bien tenir compte du fait qu’il n’a plus que des cauchemars à nous offrir et compter sur nous-mêmes, en tant que classe, pour préparer un tout autre avenir. Défendre nos emplois, ce n’est plus possible en nous contentant de nous défendre dans notre entreprise. Il faut nous organiser en tant que travailleurs, par delà les divisions d’emploi, de secteur et d’entreprise. Et même de pays ! Car c’est la classe ouvrière mondiale qui est menacée… Et il ne faut pas nous en tenir à ce qui possible dans le cadre du système !

Renault financier et spéculateur

Pour ceux qui l’auraient oublié Renault, c’est un établissement financier. RCI Banque a créé un livret d’épargne. La filiale du groupe Renault compte lever jusqu’à 2,5 milliards d’euros auprès des particuliers, afin de financer la croissance de ses activités de crédit automobile. Renault ne vend pas que des voitures. RCI Banque, la filiale à 100 % du constructeur spécialisée dans le financement de crédit automobile, a décidé de diversifier son activité. Elle lance un livret d’épargne baptisé Zesto totalement détaché des activités automobiles du groupe. Cette nouvelle offre doit permettre à l’établissement financier d’assurer la croissance de ses crédits bancaires et d’augmenter ses jeux sur les marchés boursiers. Pas pour investir dans la production bien entendu. Dans ce domaine, Renault veut réduire la voilure mais respecte l’accord avec Sarkozy : attendre les élections présidentielles avant d’annoncer des suppressions d’emplois…

Open forum et censure

La direction nous invite à poser des questions pour l"open forum" du 16/02 à Carlos. Si elle nous assure de l’anonymat, son coté barbouze lui empêche de garantir la confidentialité, et puis si un salarié posait une question gênante genre sur son énorme salaire, ses magouilles en tout genre, s’il veut vraiment tuer Renault, elle ne serait pas retenue. Avec Carlos, on atteint très vite les limites de la démocratie, d’où son affinité avec les dictatures pour y implanter
de nouvelles usines.

Vols en tout genres

Lundi soir, au tourniquet était affiché un texte qui exprimait un ras le bol suite à divers vol d’effets personnels, et qui conseillait de faire une déclaration officielle sur S2N. Chiche ! Faisons-en une pour nos 300€ mensuels que nous vole la direction depuis des années.

Primaires, ou cocu mais content

La CGC annonce sur des affiches triomphalistes que, grâce à son action (?), à ses talents de négociation et à sa sempiternelle signature automatique des « accords » patronat/syndicat (drôles d’accords patron/salariés où nous n’avons pas notre mot à dire), les salariés de Lardy allaient toucher 760 euros (brut !) de prime intéressement établissement. SUPER ! C’est la fête ! Certes, mais ça veut dire que tous ceux qui ont fait des efforts journaliers pour mettre les indicateurs de l’intéressement au vert et pour faire avancer le "schmilblic" y ont gagné même pas 2 euros par jour !! Signer un tel accord n’est déjà pas glorieux, mais la ramener en plus ! Surtout quand on milite pour la suppression des AGS....

Café gratuit

C’est ce que voudrait nous faire croire la direction, qui est plus efficace pour nous faire avaler des couleuvres que pour résoudre les problèmes qu’elle crée. Ainsi, elle a diminué la température d’eau chaude des fontaines de telle façon qu’on ne puisse plus s’en servir pour se préparer des boissons chaudes (thé, tisane). Donc les salariés qui ont voulu se servir de l’eau chaude des machines à café du centre, ont eu la désagréable surprise de voir que l’eau chaude était payante ! Comme quoi, les patrons s’entendent entre eux (Hélior/Avenance n’a pas de concurrence sur le site) pour s’engraisser sur notre dos !

GDC and co

Dans les RUET et lors des entretiens individuels, les CUET redescendent des infos sur GDC/GPEC avec classement en catégorie "stable", "critique", ou "sensible". Ce classement arbitraire qui n’a rien à voir avec le travail effectué ou les compétences réelles, (sinon comment Carlos justifierait son poste ?) sert juste à donner un sentiment de précarité. Pendant les NAO, pour décourager les salariés de réclamer les AGS qui leur sont dues.....Et justement, on trouve que notre salaire est critique, et on est très sensibles à la nécessité de l’augmenter pour le rendre stable par rapport au coût de la vie…

Les salariés du A4 : « nous n’avons pas confiance en la direction »

La direction du CTR aimerait bien étouffer le mouvement de colère des salariés du Magasin du A4 par quelques menaces de sanction. Elle a certes monté sur vérins une affaire complètement vide pour, ensuite la dégonfler, en annulant sa mise à pied. Cela ne suffit pas à vider le véritable abcès : l’annonce que la direction veut imposer l’externalisation complète du magasin avec le 31 décembre 2012 comme date butoir. Le Blaireau s’est cassé le nez en voulant nous réunir pour en causer gentiment et le DRH en voulant nous convoquer individuellement a eu le même succès. C’est cela que la direction a voulu « punir » en menaçant notre camarade de sanction ! Mais, les salariés du Magasin l’ont rappelé « à situation collective, réponse collective » ! Et le A4 a répondu collectivement. L’attaque contre le A4 est un ballon d’essai et on doit montrer que tous les salariés du CTR sont sur la même longueur d’onde : la réaction collective aux attaques collectives de la direction. Puisque Renault prétend qu’elle va « diminuer la voilure » après les présidentielles, faisons comme ceux de PSA : exigeons, avant les présidentielles, de savoir quels sont ses projets sur nos emplois !

Electrique ou plantigrade ?

Dans un premier spot publicitaire très branché pour son nouveau modèle Twizy, Renault donne le ton : « Une pincée d’enthousiasme, un brin d’audace et une bonne dose de fraîcheur… Voici Twizy, le premier bi-place urbain 100% électrique et 100% fun ». Et le panda, est-ce aussi pour donner un air de fraîcheur ou pour cultiver l’amitié des dirigeants chinois ? Ou bien, faut-il compter sur les pandas pour acheter des nouveaux véhicules électriques ?

Deux poids, deux mesures…

La direction de l’usine Renault de Sandouville (Seine-Maritime) a annoncé lundi que le site serait en chômage technique durant la semaine du 27 février au 4 mars en raison d’un manque de commandes. Pourtant, ce n’est pas dû à un trop grand nombre de salariés : 12 000 salariés à la fin des années 1970 contre 2 400 seulement aujourd’hui, voilà où en sont les effectifs de l’usine Renault de Sandouville. On s’étonne après que nos jeunes ne trouvent pas d’emploi !

Par contre, la direction du secteur financier de Renault fait des heures supplémentaires pour accélérer les jeux boursiers de la firme. Cherchez les causes dans ces vases communiquants…

AAA… dit le râle du capitalisme…

Chacun sait que la France a été dégradée par une agence de notation et va l’être par les autres. Les entreprises publiques et privées suivent. EDF et Réseau transport d’électricité (RTE) passent de AA- à A+. Puis vient le tour de deux entreprises publiques : la note de la SNCF est dégradée de AA+ à AA, et Réseau ferré de France (RFF) AAA à AA+. Alstom a baissé dans la foulée de la France. Les industriels les mieux notés n’obtiennent pas un 20/20… mais seulement un AA- . C’est le cas pour Sanofi, Elf et Total. Note honorable pour GDF qui obtient tout de même un A. A la queue du peloton, Renault et Peugeot avec un BB+. Ils réussissent même à être derrière Areva créditée d’un BBB- ! Pourtant, les profits tirés de l’exploitation ne sont pas en baisse : donc, ce sont les spéculations des fonds boursiers des firmes qui chutent avec les chutes des dettes souveraines. Un nouvel aveu que les patrons jouent à la roulette l’argent qu’ils ont gagné sur notre dos !

Hypocrites de tous les pays unissez-vous…

Renault ouvre une usine à Tanger. Cela a permis à nombre de démagogues d’exploiter l’inquiétude légitime des travailleurs de France pour leur emploi. C’est un piège : les capitaux qui vont être investis au Maroc sont une pécadille face aux sommes colossales que Renault joue en Bourse et n’investit pas… Certains hypocrites ne se scandalisent pas que 6000 salariés y soient payés 250 euros par mois. Sinon, ils soutiendraient la lutte des travailleurs révolutionnaires du Maghreb et du monde arabe qui luttent entre autres pour en finir avec cette surexploitation… Il y a des travailleurs qui pensent que les travailleurs marocains ne devraient pas travailler pour que les travailleurs français aient du boulot. Même s’ils sont de bonne foi, leurs propos ne servent que nos patrons en divisant la classe ouvrière. Nous ne sommes une force que si nous sommes unis à l’échelle mondiale.

Pas douai en calcul le patron !

Lors de sa venue, Carlos Tavares a indiqué que l’usine de Douai devait gagner en performance : « Dans le baromètre de performance des usines Renault, Douai était 10e sur 17 usines à fin 2010 ». Avec 800 véhicules produits par jour en 2011, Douai est très en baisse. Mais cela n’a rien d’étonnant : C’est la direction qui l’a réduit avec des suppressions d’emplois, des départs « volontaires », des arrêts, des jours de chômage technique, des journées non travaillées, et 638 salariés détachés dans d’autres sites de l’entreprise. Dans ces conditions, comparer les cadences avec celles d’un effectif très supérieur, c’est vraiment une arnaque grossière de Carlos2 !