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Le Pen : la peur n’évite pas le danger

mardi 24 avril 2012, par Robert Paris

La soi-disant "Marine" Le Pen porte sur son état civil le nom de Marion Anne Perrine Le Pen. Elle ment… même sur son nom. Exactement comme DSK qui s’appelle Strauss et pas du tout Kahn... Les mêmes types de politiciens qui mentent en tout et sur tout. Tous des avocats d’affaire : Le Pen comme Strauss et comme Sarkozy... Et tous pleins de fric : Le Pen comme Strauss et comme Sarkozy...

Mais le problème, ce n’est pas seulement les mensonges de Le Pen, ce sont ceux mis en avant par l’appareil d’Etat. Quand on a pensé qu’un militant d’extrême droite avait assassiné à Toulouse comme à Oslo, le vote Le Pen s’est effondré et, quand l’appareil d’Etat a mis en scène l’affaire Merah, le vote Le Pen a regrimpé !!! Toulouse a donc été un élément déterminant de la dernière montée de Le Pen parce que certains ont cru y voir la preuve qu’on avait minimisé les risques liés à la présence des Musulmans. C’est bel et bien la propagande fasciste qui a été favorisée directement par l’appareil d’Etat français et sa propagande télévisée en direct où le ministre de l’Intérieur commentait lui-même l’attaque contre le domicile de Merah en se faisant le porte-parole de Merah et en commentant ses soi-disant intentions en faveur des Musulmans dans ces crimes... voir ici

Pour le reste, la meilleure campagne pour Le Pen, c’est la gauche et la droite qui la font, les uns en détournant les luttes ouvrières, comme récemment les retraites, et les autres en développant une démagogie anti-immigrés et anti-musulmans. Nous avons de nombreuses fois montré que la manière de mener les luttes en se refusant de s’adresser à d’autres couches sociales pour relier la lutte des ouvriers avec celle des paysans, artisans et pêcheurs pauvres aurait de lourdes conséquences... voir ici

La démocratie bourgeoise ne nous protégera pas de la montée fasciste liée à la crise du système capitaliste. Le fait que Le Pen participe au système dit démocratique ne nous protège en rien contrairement à ce que le système fait semblant de croire. Hitler se présentait bien à toutes les élections organisées par la bourgeoisie et est venu au pouvoir dans les formes mêmes de la démocratie...

En Grèce comme aux Pays-Bas ou en France, l’extrême droite pro-fasciste ou populiste grimpe de manière manifeste. Elle profite de la crise pour recruter du crédit, des voix et des militants. Loin de lui nuire la démocratie électorale lui sert de porte-voix, les classes dirigeantes appuyant cette tentative de transformer la colère sociale en haine de l’étranger.

Les partis bourgeois dits démocratiques ont longtemps crié contre cette extrême droite, mais ils ont finalement pactisé avec elle au pouvoir de l’Etat que ce soit en Italie, en Autriche, dans les Pays-Bas, récemment la Grèce, et même les partis social-démocrates n’ont pas rechigné de collaborer avec les fascistes. Ces derniers parviennent à se crédibiliser avec des « gouvernements d’union nationale face à la crise » pour finalement rompre en dénonçant les plans d’austérité. C’est dire que la situation sociale et politique leur offre un tapis rouge pour aller vers le pouvoir. Les classes dirigeantes, inquiètes des réactions prolétariennes possibles avec l’effondrement du modèle social et économique qui était la base de cette « démocratie bourgeoise », se raccrochent aux fascistes comme perspective en cas de radicalisation sociale. Contrairement à ce que prétendent ces fascistes, leur montée est du même type que celle des islamistes au Maghreb et dans le monde arabe.

Le Pen : la peur n’évite pas le danger

Toute la presse a parlé des 20% de Le Pen pour créer une réaction et minimiser le vote Mélenchon. C’est dans le même esprit que la presse parle du prétendu « vote ouvrier » de Le Pen. En fait, Marine Le Pen a récolté 17,9% des suffrages exprimés, non pas essentiellement chez les ouvriers et dans les villes, mais essentiellement dans les campagnes. En réalité, elle a surtout un bon score chez les petits patrons et professions indépendantes : Marine Le Pen fait également un bon score chez les « artisans, commerçants et chefs d’entreprises » (25%). Et elle s’est surtout adressée aux patrons : voir ici

Il est remarquable que tous les sociologues qui ont annoncé la mort de la classe ouvrière, la retrouvent brutalement pour la coller à Le Pen...

Mais tout d’abord l’arnaque consiste à faire croire qu’un électeur sur cinq aurait voté Le Pen. C’est totalement faux : 6 millions et demi d’électeurs de Le Pen sur 44,5 millions d’électeurs = 14,6%

14,6% des électeurs, ce n’est pas 20% !!! Ce n’est pas un sur cinq !!!

Et c’est sans compter les 4,9 millions qui ne sont pas comptés dans les votants car non inscrits.... Car alors, Le Pen passe en dessous des 14%... Tous les commentateurs continuent à dire "près de 20%" !

Il ne s’agit pas de minimiser la hausse de Le Pen. Son père avait eu un peu moins de voix. Ce n’est pas ces petits pourcents qui font la différence. C’est la crise qui fait la différence. Et, avec elle, la nécessité, pour les classes dirigeantes soucieuses de défendre leur pouvoir, d’envoyer le camp de la colère populaire dans le mur du fascisme.... C’est pour cela qu’on nous dit que le fait nouveau serait le vote ouvrier et jeune de Le Pen....

En réalité, le fait nouveau, c’est l’engouement de tous les niveaux du patronat par les thèses de Le Pen et toute la presse patronale s’en est faite l’écho.

Déjà, il y a de multiples mensonges sur le caractère social du vote Le Pen. On nous dit en somme que ce sont les jeunes et les ouvriers qui ont voté Le Pen alors que ce sont surtout les campagnes et les petites villes de province.

Le choc, le scandale, l’étonnement, l’incompréhension, la révolte : voilà les commentaires effarés de tous les politiciens qui prétendent découvrir avec étonnement le score élevé de celle qui prétend s’appeler Marine… Mais leurs mensonges valent bien les siens ! Ils ont tout fait pour favoriser la montée des idées nazies en France, même si leur parti est concurrent du Front National. Et tous d’attribuer à Le Pen une force qu’elle n’a même pas encore pour impressionner, pour faire peur, pour faire reculer et pour obliger ceux qui ne le souhaiteraient pas à cautionner le système.

Mais surtout, elle prétend qu’elle se bat contre la finance et les banquiers alors qu’elle s’est réuni avec les profiteurs de toutes sortes, patrons, grands, petits et moyens comme représentants des banques et de la finance et a eu un certain succès relevé par la presse patronale auprès d’eux…

La presse affirme : « La candidate du Front national a battu le record du nombre de voix pour son parti. Elle a fait ses meilleurs scores chez les ouvriers, les hommes et dans le Gard. »

Selon Ipsos Logica, Marine Le Pen arrive largement en tête chez les ouvriers, avec 30% de leurs votes qui lui sont allés. Suivent François Hollande à 27%, Nicolas Sarkozy à 18%, Jean-Luc Mélenchon à 12% et François Bayrou à 8%. Ce n’est pas un résultat, seulement un sondage… D’après TNS-Sofres, Parmi les ouvriers, c’est François Hollande qui arrive en tête (31 %), devant Jean-Luc Mélenchon (25 %).

Mais, si l’on regarde ses voix dans les quartiers ouvriers et les villes ouvrières, cela n’est vrai que dans certaines régions. Par exemple, c’est faux dans la région parisienne.

Examinons successivement Mélenchon et Le Pen dans les villes ouvrières et quartiers populaires de la région parisienne :

Paris 20ème : M 17,4% LP 6,94%

Antony : M 10,57% LP 8,15%

Arcueil : M 21,28% LP 12,05%

Chatillon : M 11,06% LP 9,14%

Malakoff : M 23,06% LP 9,75%

Saclay : M 10,76% LP 11,72%

Palaiseau : M 13,24% LP 9,92%

Rouen-grand couronne : M 20,09% LP 19,17%

Sotteville les rouen : M 15,9% LP 16%

Les Mureaux (Yvelines) M 14,73% LP 13,70%

Le candidat du Front de Gauche réalise aussi de beaux scores dans les communes populaires de Seine-Saint-Denis (17%). A Aubervilliers (20,5%), La Courneuve (20,4%) ou Saint-Denis (21,7%), Mélenchon double pratiquement son score national même si ces communes à forte composante d’origine immigrée ont largement placé François Hollande en tête sur fond d’abstention élevée.

La France des villes ne vote pas Le Pen, mais la France des petites villes, la France rurale qui se sent abandonnée, délaissée, déclassée, oui. Il suffit de regarder la cartographie du vote Le Pen pour s’en convaincre. Les élections cantonales de 2011 avait déjà révélé une progression de ce parti dans des zones rurales où vivent des couches populaires chassées des villes par le prix de l’immobilier. Relevons encore sa performance dans le département rural de la Creuse, aux prises avec diverses formes de désertification. Le Pen recueille 24,8% des suffrages exprimés dans le Var, 24,2% dans les Pyrénées-Orientales, 23,4% dans les Bouches-du-Rhône ou encore 23,5% dans les Alpes-Maritimes. A Menton, paisible commune du littoral à la population surtout aisée et âgée, elle obtient 25,7% des voix.

C’est un mythe plus ancien

Cela fait plusieurs élections que l’on attribue à tort la montée de Le Pen au vote ouvrier. Voyons ce qu’il en est.

Faisons comme si, cependant, l’on prenait au sérieux les statistiques et les commentaires qui les accompagnent. En 2002, 23 % des ouvriers et 16,8 % des « retraités et inactifs » ont voté Le Pen ; ils étaient respectivement 23 % et 11 % en 1995. On a une illustration de leur « objectivité » lorsqu’on regarde une autre catégorie sociale, celle des « artisans, commerçants, chefs d’entreprise » : ils étaient 13 % en 1995, ils sont 31 % en 2002 à voter FN.

Lors des élections régionales de 2010, les ouvriers se sont abstenus à 69%. Le FN a réalisé 22% des suffrages exprimés par les ouvriers.

La vérité est que sur 100 ouvriers en droit de voter, 69 ouvriers se sont abstenus.

Sur les 31 ouvriers qui s’expriment, 22 % ont voté pour le FN.

De fait, c’est simple a calculer et incontestable, sur 100 ouvriers en droit de voter seulement un peu plus de 6 ouvriers ont voté pour le front national.

94 ouvriers en droit de voter sur 100 n’ont pas voté pour le front national aux élections régionales de 2010, soit 94%.

Les intentions de vote pour la présidentielle de 2012 confirmaient cette tendance.

En effet 70% des ouvriers déclaraient pour l’instant vouloir s’abstenir. Ce pourcentage d’abstention était à peu près équivalent pour les dernières élections passées.

Sur les 30 % d’ouvriers qui s’apprêtaient à voter pour marine le Pen, le front national recueille 30 % des intentions de vote.

La vérité est que sur 100 ouvriers en droit de voter, 70 ouvriers s’abstiennent.

Sur 30 ouvriers qui s’expriment, 30 % votent pour le front national.

C’est sur ce chiffre des votes exprimés sans tenir compte de l’abstention que ces politologues et médias s’appuient pour valider le front national comme le parti des ouvriers.

C’est une totale supercherie.

De fait, c’est simple a calculer et incontestable, sur 100 ouvriers en droit de voter seulement 9 ouvriers votent pour le front national.

91 ouvriers en droit de voter sur 100 ne votent pas pour le front national, soit 91%.

La domination du fascisme dans le monde ouvrier est encore un mythe entretenu à dessein…

Il s’agit à tout prix de montrer qu’il y aurait une radicalisation à droite et pas à gauche afin d’éradiquer une possible radicalisation à gauche.

Mais la réalité n’est pas là : les quartiers populaires s’abstiennent plus, votent plus contre Sarkozy que pour n’importe qui et plus pour la gauche que pour la droite. Les quartiers populaires ont exprimé par une forte abstention leur désenchantement vis-à-vis de la politique et par un vote massif en faveur de la gauche leur rejet du président sortant, au premier tour de la présidentielle.

Dans de nombreuses villes populaires d’Ile-de-France, François Hollande (PS) a approché voire dépassé les 45% des voix, comme à Grigny (44,60%) et Courcouronnes (43,80%) dans l’Essonne ou dans les villes communistes de Saint-Denis (45,79%), La Courneuve (46,95%) et Bobigny (47,86%), en Seine-Saint-Denis. Le vote des quartiers populaires a aussi profité au Front de gauche, dont le candidat a su mobiliser les électeurs des milieux défavorisés.

A Rennes, dans le canton du Blosne, classé zone urbaine sensible, Jean-Luc Mélenchon (15,30%) ravit la deuxième place à Nicolas Sarkozy (14,40%) tandis que François Hollande (44,76%) trône en tête.

Dans le quartier de la Grande Borne à Grigny (Essonne), Jean-Luc Mélenchon obtient 26,01% des suffrages, derrière François Hollande (48,49%). Nicolas Sarkozy (9,05%) n’arrive qu’à la quatrième position, derrière Marine Le Pen (9,56%).

En revanche, le scrutin a moins mobilisé les habitants des quartiers sensibles que le reste de la population : l’abstention a atteint 31,43% à Roubaix, dans le Nord, 32,2% à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis ou encore 29,04% dans le canton du Neuhof, qui concentre une grande partie des cités de Strasbourg. Au niveau national, l’abstention a atteint 20,53% au premier tour.

Ce ne sont pas les sondages qui peuvent nous indiquer quelle classe a été dans quel sens. Et encore moins la sociologie. Celle-ci a bien du mal à voir des classes sociales. Quand elle parle d’ouvriers, c’est une catégorie très bizarre. Certains groupes qu’elle y inclue pourraient être plutôt marqués dans les couches intermédiaires comme l’encadrement supérieur des usines. Par contre, elle compte comme fonctionnaires les éboueurs !

Non, la classe ouvrière n’est pas directement représentée par l’élection. Aucun parti ne s’en réclame clairement et aucun ne lui offre une manière de s’exprimer vraiment. Bien entendu, Le Pen se revendiquant des ouvriers, ça fait plutôt désordre....

Où est le véritable danger de Le Pen : dans l’engouement du patronat...

Messages

  • La domination du fascisme dans le monde ouvrier est encore un mythe entretenu à dessein…

  • Mais, si l’on regarde ses voix dans les quartiers ouvriers et les villes ouvrières, cela n’est vrai que dans certaines régions. Par exemple, c’est faux dans la région parisienne :

    Valenton est une ville de 11000 habitant de la banlieue parisienne, le Val de Marne.

    plus de 92% de la population agée de 25 à 54 ans fait partie de la classe ouvrière (technicien, employé, ouvrier, chomeur). Voir ici chiffres de l’Insee.

    25% de la population est agée de 0 à 14 ans, 23% de 15 à 29ans, 20% de 30 à 44 ans et 20% de 45 à 59ans. Donc plus de 50% est en age de travailler et de voter.

    La ville est donc à majorité jeune et ouvrière.

    Elle est dirigée par le PCF depuis 1920, et le secteur professionnel cheminot y est très développé depuis la fin des années 1930, autour de la gare Villeneuve triage.

    En 2002 sur 4800 inscrits (sur 8000 environ en âge de voter, mais beaucoup n’ont pas le droit, car n’ayant pas les papiers), Robert Hue fait 25% des voix, Lepen 15%, Jospin 14.7 et l’extrème gauche 9%.

    En 2012 Mélanchon fait 25%, Lepen 14, hollande 39% et l’extrème gauche 1.4%.

  • Quant au vote des jeunes, c’est les mêmes mensonges :

    au dernier trimestre 2011, seuls 13% des jeunes soutenaient Marine Le Pen (sondage CSA)

    en avril 2012, soit moins de six mois plus tard, ils seraient 26%, donc le double, à vouloir voter pour la même (toujours selon le même sondage).

    Des résultats passant du simple au double en moins de six mois sans aucune raison, aucun événement particulier, il faudrait y croire ?

    Et ensuite, une campagne médiatique avec des titres de la presse en première page : les jeunes votent Le Pen !!!!

    • L’affaire Mérah n’est pas un événement particulier ?

      Le gouvernement a mené une campagne pour favoriser l’extrême-droite. Mérah semble avoir été tué par un militant d’extrême droite, que le gouvernement a couvert, et cela en tuant Mérah, de façon à ce que ce dernier ne puisse parler.

      Il est bien probable qu’une partie de la jeunesse ai réagit. Les attitudes racistes ses sont développées dans les cafés, les écoles dans les jours qui ont suivi cette affaire.

      Le gouvernement et la presse ont donc travaillé à faire voter MLP.

      Cela permet au président sortant de mener une campagne encore plus à droite pour se faire élire sur une attitude encore plus raciste, tout en rejetant la haine.

      Quand M&R explique que la bourgeoisie tourne l’ambiance sociale vers le fascisme, ce n’est pas pour s’amuser c’est pour répondre à la mort de leur système.

      Les sondages valent ce qu’il valent, soit, mais le nombre de voix pour MLP est bien là.

      La sociologie ne nous armera pas pour savoir comment analyser la période pour y intervenir.

      Oui, une fraction de la jeunesse peut très bien se tourner vers les idées de MLP. Le désœuvrement crée une ambiance sociale. Les individus non armés politiquement peuvent tout-à-fait s’orienter vers les pires démagogies, se laisser berner par les pires tromperies.

      C’est pour cela qu’un parti de la classe ouvrière est nécessaire. Il doit être communiste, révolutionnaire, pour développer la conscience de classe qui manque cruellement à la classe ouvrière : une conscience de classe combattante.

      Car la classe ouvrière désœuvrée, désarmée politiquement n’existera pas, sera poussée au suicide encore plus qu’aujourd’hui : suicide politique ou physique. Ou les deux à la fois ;

      Seule l’auto-organisation du prolétariat permettra de renverser cette situation.

    • Ce n’est pas parce qu’on n’a pas vu un événement particulier qu’il n’a pas eu lieu.

      Depuis 2008 l’état à filé des aides à l’achat de voitures de luxe : cela a particulièrement aidé les constructeurs automobiles à vendre et à maintenir, repousser les licenciements qui étaient prévus pour 2009. Les fermetures n’ont pas encore eu lieu. L’industrie vit sous perfusion.

      Dans le bâtiment idem. Loi Robien, Loi Sellier, des aides de construction au bâtiment, de façons à ce que les payeurs d’impôt mettent leur économies dans un placement qui profite aux banques et aux boites de construction.

      En mars, recul de 13% de mises en chantier annoncées ce matin à la radio.

      Combien de fermeture de petites boites d’artisans non payés recouvre ce chiffre ?

      Le monde change, en permanence, et de plus en plus vite.

      Pour répondre à ta critique des sondages :

      1/ seules 1000 personnes sont interrogées à chaque sondage.
      2/ ce n’a rien à voir avec le fait de regarder les chiffres des votes dans telle ou telle ville.
      3/ la catégorie "jeune" ne représente rien d’autre que les classes sociales réelles :
      enfants d’ouvriers
      enfants d’employés
      enfants de cadres
      enfants de commerçants
      enfants de ceci, de cela.
      Certains bossent déjà
      certains reprennent l’artisanat de leurs parents
      certains font des études,
      d’autres des formations en alternance : un véritable prolétariat à la merci des grosses boites, futurs soldats de l’armée des chômeurs.
      habitants des quartiers prolo, les fameuses cités qui chauffent régulièrement
      certains dealent, d’autres trafiquent, d’autres négocient la force de travail des autres en travaillant dans la sous-traitance.

      Bref, on peut faire de la sociologie, mais dans ce cas, ce sont les sondeurs qui gagnent.

      Oui, la jeunesse a peur de ne pouvoir vivre, car de ne pouvoir travailler, de ne pouvoir décrocher un premier emploi, de ne pouvoir malgré de hautes études s’insérer dans le mode de vie imposé par le système et la bourgeoisie, et pour ceux qui ont un emploi, crainte de le perdre, ou désœuvrement de l’avoir perdu.

      Le problème, c’est qu’elle est éduquée, dans les écoles de la bourgeoisie, cette jeunesse, et qu’une fraction attend bien souvent un grand frère, un papa, une maman. Parce que c’est à cela que sert principalement l’éducation nationale.

      Les politiciens surfent là-dessus, et leur propose des réponses, les leurs. A nous de faire en sorte que cette jeunesse se débarrasse d’idées qui vont contre elle. A nous de faire en sorte que cette crainte se transforme en haine de ce système avant que les politiciens de la bourgeoisie ne transforme cette crainte en haine du voisin. A nous de faire en sorte que le scénario du Rwanda ne se reproduise pas ici, ou ailleurs. Car c’est ce qu’ils nous préparent.

  • Le Journal du dimanche (JDD) d’aujourd’hui, relayé par Le Monde, vient de pondre un drôle d’œuf de Pâques qui fait la Une : « Marine le Pen le plébiscite ouvrier ». Rien que ça. Un sondage réalisé par l’IFOP sur le vote des ouvriers en 2012 assure que 36 % d’entre eux sont prêts à voter pour la candidate du FN. Pris comme cela, le chiffre impressionne et déstabilise toute conscience de gauche (c’est le but). Cette annonce vient s’ajouter à la longue litanie, répétée du matin au soir et du soir au matin, « la progression i-rré-sis-tible de Marine Le Pen ». Les mêmes journaux ne disent pas un mot sur le fait que le programme du FN ne propose aucune augmentation de salaire, aucune proposition sur les loyers trop élevés, aucun droit nouveau pour les salariés, accepte la fin de la retraite à 60 ans, etc…non, cela on ne le saura pas. Ceux qui l’invitent sur tous les plateaux de TV ont autre chose à faire que de s’arrêter à ses détails. Mais, on vous répètera jusqu’à la nausée qu’elle seule « séduit les ouvriers avec son nouveau discours social ». Généralement, ce discours superficiel va de pair avec un mépris de classe présentant les ouvriers comme des xénophobes ou des incultes. Pourquoi ne dit-on jamais qu’elle est aussi la candidate des petits patrons et des commerçants qui payent mal leurs employés et ne veulent pas de syndicats ?

    J’arrête là mon mauvais esprit. Je ne sous estime aucun danger, bien au contraire. La situation n’est pas très réjouissante. Je ne cherche pas à nier qu’une part significative de la classe ouvrière vote Le Pen, père ou fille. Je voudrais par contre attirer l’attention du lecteur sur le fait qu’hélas cela n’est pas nouveau. Cela fait plus de 20 ans, selon les scrutins et particulièrement lors de l’élection présidentielle, qu’autour de 30 % des ouvriers qui vont voter le font pour le FN. Mais je souligne un point : seulement les ouvriers qui vont voter. Ces derniers sont très minoritaires. Car le premier comportement électoral des ouvriers en France c’est l’abstention, à près de 70 %, et cela aussi est préoccupant. Reporté aux nombres d’électeurs inscrits, parmi les ouvriers, les électeurs FN représentent généralement moins de 10 %. Cette réalité reste lourde de danger car rien de bon ne sort de l’inertie des peuples, elle est la forteresse des tyrans disait Machiavel.

    Donc, ce que ne nous dit pas le JDD et son sondage pour l’instant c’est : combien d’ouvriers ont été interrogés pour obtenir ce résultat et combien n’ont pas répondu ? Combien ont dit qu’ils allaient s’abstenir en 2012 ? Cette abstention est la marque d’une colère, d’un rejet, d’un désarroi que nulle force n’organise encore de façon cohérente. Ne pas évoquer l’abstention quand on veut décrire le vote des ouvriers c’est décrire un tableau en ne se focalisant que sur un seul personnage. Procéder ainsi, c’est s’interdire de comprendre.

  • « rien de bon ne sort de l’inertie des peuples, elle est la forteresse des tyrans disait Machiavel. »

    • Je ne crois pas que le rêve de Marine Le Pen et de Perrine soient similaires.

      Perrine s’imagine la richesse en rêvant et calculant qu’à partir du lait vendu, elle pourra s’acheter des œufs, puis à force de vente et d’économies, d’investissements, engraisser un cochon, et s’enrichir progressivement, par le capital investi d’un animal à un autre, arriver à développer son capital pour passer du petit capital à un plus grand capital. Le capital étant représenté dans la fable par une volaille, un cochon, un veau, une vache. Les produits naturels de ce bétail-capital, viande, œufs, lait, étant ce qui permet de développer une plus-value pour le petit capital de Perrine.

      La moquerie schopenhauerienne et les ricanements ont pour conséquence de défendre le système en place et l’ordre établit.

      Les ricanements n’ont jamais permis à quiconque de comprendre.

      Après le meurtre des juifs, et avant la mort de Merah, bien planifiée et qui a surtout permis au réel tueur d’être couvert, les écrans nous ont montré lors du recueillement, une franche sympathie d’une MLP souriante lorsque le président l’a saluée.

      Un remerciement ? une préfiguration de l’alliance UMP-FN qui se dessine ?

      Allons nous voir un chef des armées reconduit dans ses fonctions ou premier ministre d’une cohabitation ? Avec MLP en ministre de l’intérieur ?

    • La parano anti le pen est totalement une négation de la démocratie de la part de gens qui se prévalent d’elle ; elle est basée sur de très nombreux mensonges et exagérations ,notamment l’accusation de haine ; celle-ci est beaucoup plus patenté chez ceux qui lancent ces accusations et sont en fin de compte beaucoup plus totalitaires que ceux qu’ils accusent de fascisme ...principe bien connu et largement vérifiable:les accusations sur lesquelles on s’acharne sont une image de “nous-mmême ou dit autrement :c’est celui qui dit qui y est "

    • Appliquons ce "raisonnement" : c’est celui qui dit que les autres sont paranos qui l’est...

  • en recherchant "Yves dumas", et en croisant ce nom avec les termes front national, je trouve que "Yves dumas" fait partie de la fédération de l’ain de l’ump.

    Votre message, M. Dumas, semble confirmer les tractations actuelles énoncées plus haut entre votre parti et celui du front national.

    Merci de cette confirmation.

  • En Grèce, un parti d’extrême droite, le Laos, a participé de façon éphémère au gouvernement d’union nationale et risque d’être représenté lors des prochaines élections législatives du 6 mai. C’est le cas d’un autre parti, l’Aube dorée devrait entrer lui aussi au Parlement grec. Le Laos est un parti récent de nature néopopuliste. Il a été créé en 2000 et a pris de l’ampleur avec la crise qui secoue actuellement le pays. Tandis que l’Aube dorée est un parti ouvertement néonazi, fondé lui aussi au début des années 2000. Avant la crise, l’extrême droite était marginale en Grèce.

  • Plusieurs partis d’extrême droite en Europe ont déjà obtenu, lors de scrutins nationaux, des scores équivalents, voire supérieurs, à celui du Front national en France.

    C’est le cas de l’Union démocratique du centre (UDC), l’initiateur d’un référendum contre la construction de minarets en Suisse, en 2009. Ayant remporté 26,6 % des voix aux législatives de décembre dernier, cette formation populiste volontiers xénophobe occupe plus du quart des sièges du Conseil national, le parlement.

    Au sein de l’Union européenne (UE) au sens strict, quatre formations d’extrême droite ont obtenu un résultat dépassant 15 % lors des dernières législatives : en Autriche, Finlande, Hongrie et aux Pays-Bas.

    Si aujourd’hui aucun gouvernement en Europe ne compte de membre d’un parti d’extrême droite ni ne dépend du soutien de celui-ci, ce ne fut pas toujours le cas ces dix dernières années.

    De 2001 à 2011, le Parti populaire danois a toujours été un partenaire de coalition pour les équipes ministérielles de droite. Au Pays-Bas, en vertu d’un accord, le Parti pour la liberté de Geert Wilders apportait son soutien au gouvernement sans y participer, jusqu’à ce qu’il refuse de cautionner sa politique d’austérité et entraîne sa démission, lundi 23 avril.

    En Grèce, s’opposant eux aussi à des mesures d’austérité, les quatre ministres de l’Alerte populaire orthodoxe ont démissionné en février dernier du gouvernement d’union nationale.

  • Le fascisme n’est jamais venu au pouvoir simplement du fait de l’opinion ou des élections mais par l’intervention de la bourgeoisie et de l’Etat bourgeois.

  • L’Aube dorée est d"inspiration ouvertement nazie. Prônant un « national-socialisme » à la sauce grecque, le symbole de ce parti n’est pas sans rappeler la croix gammée. Secrète, violente, vivotant dans le culte de son leader Nikos Mihaloliakos, l’Aube dorée recueillait des adhésions marginales jusqu’à il y a peu. Sa seule véritable réussite depuis 1980 a été l’élection en 2010 de son chef au conseil municipal d’Athènes. Mais depuis quelques mois son aura ne cesse de croître. Désormais crédité de 4 à 5 % des voix aux élections législatives anticipées de ce dimanche, l’Aube dorée dépasse désormais dans les intentions de vote l’extrême droite de religion orthodoxe du Laos et est bien placée pour faire sa première entrée au Parlement hellénique.

  • Un exemple des arnaques sur le vote Le Pen prétendument jeune et ouvrier. Les instituts de sondage ont donné les résultats suivants après le vote prétendant ainsi prouver le vote ouvrier de Le Pen et, pour cela, ils ont comptabilisé les électeurs sans diplômes ce qui n’a rien à voir. Aujourd’hui, l’essentiel de la classe ouvrière a des diplômes ! Et cependant le résultat est intéressant parce qu’il varie du tout au tout. On peut lui faire dire ce qu’on veut :

    Le vote Le Pen des sans diplômes est 24% pour CSA, 49% pour Ifop et 19% pour Ipsos soit une variation presque du simple au triple !!!

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