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Civilisations et révolutions dans l’Afrique antique

lundi 21 mai 2012, par Robert Paris

Afrique antique

Voir aussi ici

Civilisation d’Ifé (Nigéria)

Les villes précoloniales d’Afrique

POPULATION COMPAREE DES VILLES

en 1550

Lisbonne 65 000

Gao 140 000 à 190 000

en 1540

Venise 130 000

Tombouctou 140 000 à 170 000

en 1545

Londres 80 000

Bénin 125 000 à 250 000

Oualata, ville de Mauritanie qui a été l’un des centres de l’empire Soninké du Ghana. La ville a été fondée en 600 et l’empire en 750. La ville a été à son apogée au XVème siècle comme point d’arrivée des caravanes du Sahara.

Royaume du Benin, entrée du palais du roi (l’Oba)

Antiquité au Nigéria

Civilisation du Nigeria

Tombeau des Askia (empire du Songhaï) à Gao

L’antiquité africaine, le film

Empire du Ghana, le film en anglais

L’Afrique du XIIe au XVIe siècle

A lire également sur le site :

Liste des civilisations de l’Afrique antique

Civilisation Nok du Nigeria

Révolutions de l’Antiquité

Révolutions dans l’Egypte antique

Révolutions en Mésopotamie antique

Révolutions en Chine antique

Révolutions en Grèce antique

Révolutions dans la Rome antique

Révolutions en Méso-Amérique antique

Une pièce de théâtre contre la révolution communiste (socratique) à Athènes

Sans classes, sans propriété privée des moyens de production et sans Etat

Révolutions de l’Afrique antique

Révolutions des villes de l’Antiquité

Révolutions en Palestine (Canaan) et en Israël antiques


Ancient civilizations of Africa, the film

Les villes et royaumes africains datent de la plus grande antiquité. Le royaume de Koush est aussi ancien que celui des pharaon et en était au début (XXVe au XXIe siècles av. J.-C.) tout à fait indépendant. Cette civilisation était une civilisation urbaine, son peuple s’étant regroupé autour de grands centres cultuels et commerciaux. La ville de Kerma était son centre. On assiste déjà à un développement de la métallurgie (cuivre mais aussi bronze) et des arts : ébénisterie, ivoire, céramique. C’est l’influence de l’empire d’Egypte et ses guerres qui va limiter le développement du royaume de Koush.

Comme les autres continents, l’Afrique a connu de grandes civilisations, des riches villes artisanales et commerçantes et des royaumes et des empires prospères, qui ont complètement disparu et dont restent en témoignage les ruines de grandes villes et les richesses artistiques des objets qui appartenaient à la classe dirigeante. Parce que ce continent a connu, lui aussi, de grandes révolutions.

Forteresses du Grand Zimbabwe

Grand Zimbabwe

La civilisation de Grand Zimbabwe 1, le film en anglais

La civilisation de Grand Zimbabwe 2, le film en anglais

Fouilles archéologiques à Grand Zimbabwe, le film

Ainsi, Karl Mausch découvrit non loin de la ville de Victoria, en Rhodésie du sud, (actuel Zimbabwe), un ensemble de constructions de pierre en ruines dont une enceinte massive de fortification de pierres de kilomètres et demi appartenant à la monarchie de Monomotapa. Un empire disparu sans laisser d’autres traces que ses villes.

Au sud du continent, on connaît à la suite de fouilles archéologiques et des récits des premiers voyageurs portugais l’existence des royaumes du Grand Zimbabwe. Des conditions particulièrement favorables à leur épanouissement (fertilité des terres, importants gisements d’or) n’expliquent qu’en partie les causes de leur rayonnement et le caractère très urbain de leur civilisation. Les sites archéologiques s’étendent sur plusieurs centaines de km 2. Parmi les différents royaumes du Grand Zimbabwe, le plus puissant fut celui de Monomopata, dont l’existence remonte peut-être au XII e siècle.

Au XV e siècle, il dominait bon nombre de petits Etats et chefferies et occupait un vaste territoire. Le commerce de l’or avec la côte permit au royaume de se connecter aux réseaux marchands de l’océan Indien. Mais au XVI e siècle, il déclina : les pouvoirs locaux acquirent peu à peu leur indépendance. Les Portuguais imposèrent progressivement leur domination économique, et, au XVII e siècle, contraignirent le roi à signer un traité leur cédant le produit de ses mines.

Au XIX e siècle, les Ngoni, chassés par les Zoulous d’ Afrique du Sud, ravagèrent le pays et anéantirent le royaume, qui céda la place au royaume Rowzi. Dans les années 1830, les Ndébélé, apparentés aux Zoulous, envahirent à leur tour le sud du pays et fondèrent un royaume.

Le site archéologique

Le site archéologique de l’Etat du Zimbabwe, auquel il a donné son nom à été découvert par un explorateur allemand, Adam Render, en 1868, les ruines de Zimbabwe, les plus spectaculaires de l’Afrique subsaharienne, s’étendent sur plus de 7 km 2 , à la limite sud du plateau du Zimbabwe, dans la région de partage des eaux entres les fleuves Limpopo et Zambèze. Les fouilles entreprises par l’archéologue britannique Theodore Bent, à partir de 1902, puis par l’égyptologue David Randall-MacIver en 1905, ont montré que le site fut habité au moins depuis le Vème siècle par des populations de chasseurs et d’agriculteurs.

Les ruines comprennent plusieurs groupes d’édifices en pierre sèche (en langue shona dzimbabwe signifie « maison de pierre ») et sans fondations, répartis autour d’une acropole fortifiée, accessible par un étroit chemin creusé dans le roc. Cette fortification, dont les murailles ont près de 11 m de hauteur, délimite une enceinte ovale de 100 m de long et de 45 de large. Au sud de cette colline, le monument le plus significatif, probablement un lieu consacré à des cérémonies initiatiques, est un vaste enclos elliptique dont le mur extérieur, long de 240 m, s’élève à près de 10 m de hauteur ; à l’intérieur se dressait une tour conique de 9 m de hauteur et de 5,5 m de diamètre à la base.

Les vestiges mis au jour dans ces constructions (IX e -XV e s.) témoignent de l’originalité de la culture de Zimbabwe ; on a notamment trouvé des sculptures d’oiseaux en stéatite (les archéologues supposent que ces représentations, dont certaines ont plus de 40 cm de haut, et qui devaient être posées au sommet de petites colonnes, étaient liées au culte des ancètres) et du matériel pour la métallurgie de l’or.

Les nombreux objets d’importation qui ont été découverts à Zimbabwe (en provenance de Perse, de l’ Inde et de la Chine du début de la dynastie Ming) témoignent de l’importance de cette cité, qui fut florissante dès le XIV e siècle, et des relations commerciales que le peuple Shona entretenait avec les pays lointains par les ports musulmans de l’océan Indien. Les archéologues estiment à 10’000 personnes sa population à l’époque de son apogée. Le site fut abandonné vers 1700.

La cité-Etat d’Ifé, au Nigéria, a subi le même sort. C’est de là qu’était dirigé un vaste royaume yoruba, extrêmement prospère, avec de multiples villes en ruines. Tout s’est effondré sans qu’une explication puisse en être donnée en termes d’une invasion par un voisin guerrier. La beauté des objets trouvés à Ifé, notamment les belles statues et les bijoux, témoigne de la richesse de cette civilisation. D’autres civilisations encore plus anciennes du Nigéria ont disparu et dont la chute est restée inexpliquée comme celle de Nok, découverte par William Fagg. Elles ont été datées de 900 avant JC à 200 après JC, date à laquelle ces sociétés disparaissent complètement et brutalement. On trouve au Tchad le même type de civilisation disparue corps et biens, sans laisser de trace ni d’explication : celle de Sao, marquée par les villes fortifiées de Midigué, Gawi et Tago étudiées par Jean-Paul Lebeuf. Cependant, ici ou là, des traces subsistent des révolutions qui ont fait chuter ces royaumes africains, révolutions causées par ces villes, ces concentrations explosives des contradictions de la richesse et de la pauvreté.

Royaume du Bénin, le film

Tête de reine Bini-Edo (Bénin)

Au Bénin d’après les études de Onwonwu Dike, cité notamment par Jacques Maquet dans « Afrique, les civilisations noires » : « La ville de Bénin dominait plusieurs centaines de villages occupés par les Bini, et était au sommet de sa puissance lorsque les premiers européens, des Portugais, y arrivèrent en 1485. Selon les traditions recueillies à cette époque, et qui subsistent encore chez les Bini, la première dynastie royale se rattachait à Ifé. Elle compta douze oba (rois) et se termina par une révolte qui créa un régime républicain. Un nouveau souverain, venu encore d’Ifé, rétablit la royauté. Mr Dike estime que cet événement pourrait se situer au 12ème siècle. » Si les villes restaient une menace permanente pour ces régimes, ce même ouvrage expose combien les « miracles » de ces royaumes et empires reposaient sur l’activité artisanale et commerciale des villes : « Il fallait aux gouvernants des revenus plus importants que ceux que peut procurer le surplus agricole, pour disposer d’une telle richesse. Sans les possibilités d’échange et de profit que donne le grand commerce, les arts de l’Afrique occidentale n’auraient pu être ce qu’ils furent. Et ce grand commerce devait se faire entre les villes où étaient centralisés, pour l’exportation, les produits naturels de la région et les objets fabriqués, et où étaient entreposés de nombreux produits importés. Ces villes de commerce ne se trouvaient pas toutes dans la région du golfe de Bénin.

Djenne (Mali)

The kingdom of Mali, the film

Tombouctou (Mali)

Tombouctou, le film

Sikasso, forteresse d’Afrique de l’ouest

The golden age of Ghana and Mali, the film

De la côte du Sénégal au Kordofan, dans la savane soudanaise et la steppe sahélienne qui bordent au sud le Sahara, des villes marquaient, bien avant la pénétration européenne, les têtes des caravanes transsahariennes, les centres d’échange, les capitales. Koumbi, capitale du Ghana, pays de l’or comptait 30.000 habitants au 11ème siècle ; Mali, nom de la ville où résidait le souverain de l’empire connu par cette désignation (…) Des agglomérations localisées dans les sites de Jeriba, Mani-Koura, Niani et Kangaba ; Tombouctou et Djenné furent des centres brillants de vie intellectuelle, le premier, comme le dit Jean Suret-Canale, jouait le rôle de port des caravanes sahariennes, tandis que le second, à l’intérieur, concentrait les produits d’origine soudanaise et redistribuait les marchandises importées ; Gao sur le Niger, capitale de l’empire des Songhay depuis le début du 11ème siècle, comptait 50.000 habitants au 16ème siècle. Ouagadougou, capitale d’un Etat mossi ; les « sept villes » haoussa : Daura, Kano, Rano, Zarai, Gobir, Katsena, Biram ; Ndijimi, capitale des princes du royaume tchadien du Kanem ; El Fasher au Darfour, où se rencontraient les caravanes venant du Tchad, du Sahara oriental et du Nil, ces centres témoignent de l’extension géographique de la civilisation des cités en Afrique. (...) L’immense région qui s’étend de l’Océan Atlantique au bassin du Nil et du Sahara à la forêt équatoriale et atlantique où à la côte du golfe de Guinée (là où la bande forestière est interrompue) est caractérisée par un type de civilisation, celle des villes. (...) Toute la population n’était évidemment pas citadine ; il est même probable que la proportion de paysans était bien supérieure à celle des habitants des villes. (...) Quelle qu’ait été l’importance numérique relative de la population des cités de la savane soudanaise et de la côte de Bénin, ce sont les cités qui donnent aux sociétés et aux cultures de cette région leur configuration originale. (...) La cité est le pôle principal de la civilisation (...) » Mais, comme en témoignent ces multiples civilisations prospères brutalement disparues sans laisser de traces, si la ville contient en elle toutes les sources de la richesse de la royauté, elle comporte aussi tous les éléments de la révolution sociale et tous les risques de son renversement brutal.

La révolution n’est pas seulement la cause de la chute des Etats et des civilisations. Elle est aussi à leur origine. C’est la menace sociale qui a rendu l’Etat nécessaire. C’est la nécessité d’une stabilisation sociale qui a contraint les classes dirigeantes à se préoccuper du mode d’organisation sociale et économique permettant de préserver l’ordre en assurant une subsistance suffisante. C’est le peuple qui a produit son activité économique. C’est le peuple qui a produit ainsi un surplus économique, permettant l’émergence d’une classe dirigeante. C’est le peuple qui a produit sa civilisation, par le développement de la société civile puis de la lutte des classes dont l’Etat n’est que la dernière émanation. L’Histoire est présentée de façon erronée comme une succession d’Etats. Non seulement l’Histoire commence avant l’Etat mais la philosophie de l’histoire est très différente. La débuter par l’Etat, c’est faire croire qu’elle est un produit de l’ordre. C’est, au contraire, le désordre qui a produit l’ordre.

Ce qui a précédé l’Etat, c’est le développement des inégalités et les classes sociales. Et avec elles, le désordre : la lutte des classes. Le Wagadou se caractérise aussi par une différenciation sociale et la pluralité des pratiques
religieuses.

Au sommet de la société se trouvent les nobles : les aristocrates, marabouts et paysans. Les
griots et cordonniers forment les hommes de caste. -
La dernière strate sociale, les esclaves, rassemble les prisonniers de guerre. Dans les sociétés Mandingues, malgré la vie quotidienne assortie d’une recherche de la paix, les classes se distinguent et chacun sait d’où il vient, qui il est, bref son origine sociale. H. Labouret dans son analyse de la société Mandingue a cru pouvoir distinguer cinq degrés dans la hiérarchie des groupes sociaux. Viennent en premier les nobles (kuntigi lu) porteurs de carquois et dont les privilèges sont d’origine guerrière. Viennent ensuite ceux qu’il appelle les chefs de famille ordinaire (djatigilu) puis les hommes libres (horô lu = wôrô lu). Les gens castés (n’a makala lu) occupent l’avant dernier degré de cette échelle sociale au bas de laquelle se tiennent les esclaves (djon lu).

Anciennes civilisations du Niger, le film en anglais

La vieille ville de Djenné

Les empires de l’or et Tombouctou

Djenné et Tombouctou

La ville de Djenné-Djenno, sur le delta intérieur du Niger au coeur du Mali, l’une des plus vieilles cité d’Afrique de l’Ouest (fondée vers 250 avant notre ère), atteint 10 000 habitants environ vers l’an 800. Le mur de la cité, fait de briques cylindriques entre 400 et 800, a jusqu’à 11 m de largeur. Ses deux kilomètres de circonférence abritent des maisons rondes ou rectangulaires, en jonc tressé ou bâties en boue du fleuve : elles sont fragiles et s’effondrent souvent. De nouvelles demeures sont reconstruites sur les débris des anciennes. L’agriculture locale peut apparemment nourrir sa nombreuse population. Elle commerce avec Tombouctou qui connaît la prospérité grâce au marché du sel gemme, extrait dans le sud du Sahara. Cette société disparait brutalement en 1400 sans avoir été victime de guerre de ces voisins, probablement à l’issue d’une crise économique et sociale.

Royaume D’mt

Le royaume de D’mt s’étendait sur l’actuelle région de Érythrée et le nord de l’Éthiopie. Apparu vers le 800 av. J.-C., il a perduré jusqu’au VIIe siècle av. J.-C. Le royaume de D’mt a développé des procédés d’irrigation, utilisait des charrues, cultivait le millet, et travaillait déjà le fer pour forger ses propres outils et ses armes. Les restes d’un temple important datant d’environ 700 avant J-C ont été préservés à Yeha. Encore une civilisation qui disparaît sans être attaquée apparemment...

Royaume d’Aksoum

Situé au nord de l’Éthiopie et de l’Érythrée, le royaume d’Aksoum était profondément impliqué dans le commerce entre l’Inde et la Méditerranée. Il est né grâce au développement de grandes villes comme Aksoum, Yeha, Hawulti, Matara, Adulis et Qohaito. Dans le Périple de la mer Érythrée, Aksoum est mentionné au Ier siècle de notre ère comme un important marché pour l’ivoire qui était exporté dans tous le monde antique. Il est précisé qu’à cette période le roi d’Aksoum était Zoscales qui, en plus de régner sur le royaume d’Aksoum, contrôlait également deux ports sur la Mer Rouge : Adulis (près de Massaoua) et Avalites (Assab).Le royaume d’Aksoum a bénéficié d’une transformation majeure du système de commerce maritime qui reliait l’Empire romain et l’Inde. Ce changement a eu lieu au début de l’Ère commune. L’ancien système commercial reposait sur des voiliers naviguant le long des côtes entre de nombreux ports. La mer Rouge n’était que d’une importance secondaire par rapport au Golfe persique et aux routes terrestres vers le Levant. A partir de 100 avant J.-C., une route entre l’Égypte et l’Inde a été établie, en passant par la mer Rouge et en utilisant les vents de la mousson pour traverser la Mer d’Oman directement vers le Sud de l’Inde. En l’an 100 après J.C., le volume du trafic commercial sur cette nouvelle route avait éclipsé les anciennes routes. La demande des romains pour les marchandises venant d’Inde a augmenté de façon spectaculaire, entraînant un accroissement du nombre de grands navires traversant la mer Rouge de l’Égypte romaine vers la mer d’Oman et l’Inde.

Les grands empires ont dû leur succès à celle d’une classe de grands commerçants. Par exemple, les peuples vivants à proximité de la grande boucle du Niger ont pris le contrôle du lucratif commerce d’or et du sel. Ainsi, l’empire du Mali est parti du grand commerce de Nani et de sa région. Aujourd’hui, on aurait du mal à imaginer une région de commerce aussi prospère avec plus de quarante millions de personnes et quatre cents villes. Là encore, ce n’est pas l’Etat qui a créé la richesse sociale, mais le contraire. Au XIème siècle, le royaume du Mali était encore très petit, bien inférieur à l’extension du grand commerce de ses villes. Il n’a connu un grand développement que vers 1200-1300, sous les règnes de Soundiata Keita et Mansa Musa. Le développement économique datait déjà de plusieurs centaines d’années. La grandeur de l’empire a accru considérablement les possibilités du grand commerce mais a aussi développé un appareil d’Etat vivant de luxe et ponctionnant les richesses produites. Il a surtout permis de stabiliser les relations sociales en rendant plus difficile les changements sociaux et pérennisé les inégalités sociales entre les classes. A la mort de Mansa Musa, les divisions, rébellions et révoltes se sont multipliées. L’une des révoltes a donné naissance à l’empire Songhaï qui a connu un développement au quatorzième siècle. Ce dernier a été une dictature militaire féroce mais le fondement économique et social est resté le même. La chute a eu aussi les m^mes bases : la révolte de la population contre la dictature a permis à l’armée marocaine en 1590 d’attaquer le régime, jusque-là militairement inattaquable. Avec la disparition du Songhaï, des routes commerciales déplacé vers l’est.

L’empereur Kankan Musa tenant entre ses mains une pépite d’or représenté ici par des explorateurs espagnols ... déjà très intéressés !

L’empire du Ghana, comme l’empire du Mali, a été fondé sur le grand commerce de l’or. A la base, il y a eu le développement de grandes villes commerciales essentiellement fondées sur le commerce de l’or. La future capitale de l’empire, Kumbi Saleh, a été formée du regroupement de deux villes commerciales et artisanales. L’empire du Ghana est un bon exemple du fondement économique et social de l’Etat. La religion n’est nullement la base de cet édifice, même si les rois vont s’appuyer sur les idéologies et sur les structures religieuses pour baser leur régime. Ainsi, la religion des villes commerciales du Ghana est l’islam mais celle de la ville et de la cité royale reste dans la croyance traditionnelle soninké. Le Ghana a atteint son apogée au XIe siècle. Il disposait alors d’une armée de 200.000 hommes et d’une richesse qui dépassait largement les petits royaumes européens. Ce n’est pas la guerre qui a fait chuter l’empire du Ghana mais la crise sociale qui a démoli les fondations de la société. Quand les invasions almoravides ont commencé, le peuple ne voulait pas de battre pour ce régime et ce système d’exploitation. La capitale est tombée en 1080.

En Afrique de l’Ouest, les empires du Ghana, du Mali et du Songhaï ont trouvé leur justification dans la nécessité de contrôler les voies du commerce trans-saharien. L’or et les esclaves ont été envoyés au nord en échange de tissus, d’ustensiles et de sel. Après le troisième siècle, quand les chameaux ont commencé à être employé dans le commerce, les grandes caravanes, y compris, parfois, dix mille bêtes, fait régulièrement des voyages à travers le désert dangereux, transportant du sel en Afrique du Nord en échange d’or en Afrique de l’Ouest. Le fleuve Niger offrait une sécurité d’approvisionnement en eau et de repos pour ces grandes expéditions, dirigées par des gens qui connaissaient la savane et pouvait facilement trouver encore lointain les régions productrices de l’or. Le grand commerce a vivifié le commerce local, donnant les bases d’une société prospère. Beaucoup de commerçants étaient des femmes, particulièrement celles actives dans les marchés locaux où l’augmentation de la prospérité et l’accumulation de la richesse a augmenté le trafic dans les aliments et les produits de luxe. En Afrique de l’Est, les villes swahili sont apparues lorsque le commerce trans-saharien s’est déplacé vers l’est et ces villes se sont ensuite transformées en villes-Etat.

Depuis l’antiquité, la côte est-africaine a été impliquée dans le grand commerce. Au XIIe siècle, une vague de colons arabes et persans rejoint les Bantous de la langue swahili afin de transformer les établissements commerciaux primitifs donnant naissance au plein essor commercial des villes. Entre entre 1200 et 1500, la côte Est de l’Afrique a été constellée de trente-sept villes-grand commerce qui sont ensuite devenues des cités-états. Ces gouvernements n’ont pas cessé d’être proches des grands négociants et de défendre leurs intérêts. Il s’agissait d’un commerce international. Kilwa est devenu le principal port de l’or envoyé par le biais de l’Égypte à l’Europe. Le minerai de fer de Mombasa et Malindi a fourni les fours de l’Inde. En 1400, un commerce systématique avec la Chine a même été mis en place.

L’Afrique centrale a vu avec la consolidation des communautés bantoues, le développement des inégalités sociales, et la transformation de la société traditionnelle en royaumes. Les Etats Bantous datent de la fin du Moyen-Age. Ce sont les Etats Kongo, Benin, Mutapa (au Zimbabwe) dont la capitale était Grand Zimbabwe, Mossi et Yoruba. L’un des Etats les plus impressionnants est celui de Mutapa, qui a eu son apogée entre 1250 et 1450, avec un palais pouvant accueillir un millier de fonctionnaires et un temple aux dimensions étonnantes. Une fois encore, ce n’est pas le royaume qui est à l’origine de cette prospérité mais un florissant commerce de l’or avec les villes côtières qui a prospéré de longues années avant la naissance de l’Etat. Malgré l’existence d’un roi mâle, l’Etat Mutapa a conservé de la société précédente la reconnaissance d’un pouvoir féminin matrilinéaire. La cité elle-même de Grand Zimbabwe devait accueillir jusqu’à 20 000 habitants et son organisation sociale était structurée autour d’un roi, d’une caste dirigeante et d’une armée. L’influence de cette dynastie déclina soudainement au cours du XVe siècle sans doute sous l’influence de la surpopulation, de l’épuisement des pâturages, de la contestation populaire et de la fragmentation du royaume. C’est la révolution sociale qui mit fin à cette civilisation. Vers 1420, des membres issus de la civilisation de Grand Zimbabwe fondent un état shona plus au nord, le royaume du roi Mwene Mutapa (« Le Grand Maraudeur »), connu sous le nom de Monomotapa, qui va prospérer jusqu’en 1629 alors qu’une autre dynastie, les Torwa, s’établit à Khami. Le royaume shona des Torwa émergea vers 1480 et fut considéré comme le successeur direct du « Grand Zimbabwe ». Il prospéra grâce au commerce du bétail et de l’or. Le nouvel empire Rozvi surgit ainsi sur les décombres du royaume des Torwa, représentant près de la moitié du Zimbabwe actuel. Celui-ci va s’effondrer à son tour au milieu du XIXe siècle, victime indirecte des guerres zoulous menées au Natal et dans le futur Transvaal. En 1823, Mzilikazi, chef du clan Xumalo et lieutenant du roi zoulou Shaka entre en rébellion contre son monarque. Condamné à une mort certaine, il parvint à fuir le Zoulouland avec sa tribu. Refoulé de Zambie par la nation Kololo, il finit par s’établir définitivement dans le sud-ouest de l’actuel Zimbabwe vers 1840. C’est près des collines « Amatobos » (« les crânes chauves ») qu’il installe sa capitale, Inyati.

L’empire ou royaume Kongo est marqué lui aussi par la multiplicité des villes commerciales : Mpangala, Mazinga, Ngoyo, Mpemba, Lwangu, Nsundi, Mbinda, Mbembe, Mbamba, Mpangu. Il se développa du VIIe au XVe siècles. Empire Kongo était un État très développé, avec un large réseau commercial. À part les ressources naturelles et l’ivoire, le pays fondait et commerçait le cuivre, l’or, les vêtements de raffia, et la poterie, disposait d’une monnaie et de finances publiques.Sa chute provient du fait qu’il se mit sous la coupe du commerce des esclaves organisé par le Portugal et d’autres pays européens. Au XVIIème siècle, les Portugais et les Anglais nommaient même les rois !

Partout,dans toute l’Afrique, les Etats se donnent des justifications mystiques, religieuse et mythique, mais leur véritable fondement est d’abord lié au développement économique, à celui du grand commerce et aux inégalités sociales qu’ils ont engendré.

Méroé-Nubie

Nubie-Soudan, le film en anglais

La Nubie, royaume négro-africain

Africains momifiés

Nubie (Histoire)

Méroé royaume nubien, le film

Cette cité, située en aval de la sixième cataracte du Nil en Nubie, à l’Est de Koush, donne son nom à une brillante civilisation qui se développe depuis la première cataracte jusqu’au confluent des deux Nils et sans doute plus au sud, entre le Ve et IIIe siècles de notre ère. Influencée par ses voisins, surtout l’Égypte lagide des Ptolémées puis romaine, mais aussi le Proche-Orient et la Perse, elle connaît un âge d’or au Ier siècle av. J.-C..

La cité fut découverte par l’explorateur français Frédéric Cailliaud en 1822.

Le site de Méroé est très étendu et les fouilles n’ont qu’à peine effleuré les vestiges. De nombreux sanctuaires ont été dégagés à l’extérieur de la ville et environ deux cent pyramides sont recensées dans les trois nécropoles.

Loin vers l’est, fermant cette immense plaine, les pyramides royales, construites au sommet de deux petites collines, étaient encore quasi intactes avant qu’en 1834, Giuseppe Ferlini, un aventurier italien, médecin militaire au service de l’armée de Mohamed Ali, ne découvre un trésor dans la sépulture de la reine Amanishakhéto en se servant des dessins et plans de Cailliaud. Pour y parvenir, Ferlini ordonna le démantèlement de la pyramide, la transformant en un amas de pierre. Les bijoux de la reine sont actuellement exposés à Munich et à Berlin (Ägyptisches Museum). Toutes les tombes furent ensuite systématiquement pillées.
Les pyramides de Méroé

Les rois et reines qui se succèdent, ne sont souvent pour nous qu’un nom sur une table d’offrandes funéraires ou le décor d’une pyramide. La connaissance du Méroïtique restant parcellaire.

Plusieurs femmes accèdent au pouvoir sous le titre de candace. En -33, la candace Amanishakhéto refuse de se soumettre aux Romains. Le royaume vit encore deux cents ans, avant de s’éteindre pour des raisons encore mal connues.

Vers 350, Ezana, le roi d’Axoum, affirme sur deux stèles qu’il a combattu victorieusement les Noba (Nubiens), traversant l’ancien territoire des Kasou (Koushites). On en a conclu qu’à cette époque, le royaume de Méroé avait succombé sous les coups des Éthiopiens.

Les empires de l’or, le film en anglais

Ethiopie antique

Il existe assez peu de données sur l’Éthiopie sous l’antiquité qui semble avoir fait partie du pays de Pount (-3000 - -1000). Le royaume D’mt (VIIIe - IXe siècle av. J.-C.) est généralement considéré comme la première forme organisée d’un État éthiopien auquel succèdera le premier empire important ayant régné sur le territoire éthiopien : le royaume d’Aksoum (Ier siècle av. J.-C. - Xe siècle) qui couvrait une partie de l’Éthiopie (nord) ainsi que de l’Érythrée actuelles. C’est alors le premier grand État connu d’Afrique, formé d’une population cosmopolite venant d’Arabie du Sud mais aussi de juifs et de grecs. Ce royaume commença à décliner au VIIe siècle, pour des raisons relativement obscures, sans doute liées à l’expansion de l’Islam qui coupera l’empire du reste du monde chrétien

Vers 990, l’Empire d’Éthiopie va alors remplacer le royaume axoumite et une renaissance débute vers le XIIe siècle sous la dynastie Zagoué qui sera renversée en 1270 par Yekouno Amlak. L’arrivée au pouvoir de ce dernier, prétendu descendant de Ménélik Ier (premier Roi d’Éthiopie au Xe siècle av. J.-C.), marque l’avènement de la dynastie salomonide qui régna jusqu’en 1974.

Civilisation ancienne d’Ethiopie

Ethiopie antique

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