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Dialogue sur la situation au Mali et les perspectives pour le peuple travailleur

vendredi 1er juin 2012, par Robert Paris

Quelle perspective pour le peuple travailleur du Mali ?

Les photos qui précèdent sont celles de manifestants civils favorables au coup d’état des petits soldats

Les petits soldats

Le Mali coupé en deux

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Dialogue sur la situation au Mali et sur les perspectives pour le peuple travailleur

Omar

Pourquoi refuses-tu d’admettre que la seule solution, comme le préconise Oumar Mariko, est de soutenir le capitaine Sanogo ?

Tiekoura

Je ne crois pas aux sauveurs du peuple, pas davantage de la part d’un petit cadre militaire qu’un religieux, qu’un politicien ou qu’un civil soi-disant indépendant.

Omar

Mais ce n’est pas la question de la personne de Sanogo. Il représente la révolte des petits soldats. Et le parti Sadi de Oumar Mariko a raison d’appuyer cette révolte pour permettre au peuple malien de s’exprimer enfin.


Tiekoura

C’est vrai qu’il ne s’agit pas d’un coup d’Etat classique comme l’Afrique en a connu de si nombreux mais d’une révolte de petits soldats qui est significative de l’effondrement social et politique de la société malienne. Certes, les travailleurs, les jeunes, les femmes pourraient utiliser cette situation pour exprimer leurs propres aspirations. Pour cela, ils devraient d’abord s’organiser de manière indépendante et pas se contenter de soutenir Sanogo. Mais les petits soldats n’ont jamais exprimé qu’ils souhaitaient que le peuple lui-même s’organise de manière indépendante. Ils se sont même démarqués de Mariko et du Sadi, refusant d’ailleurs de l’associer au gouvernement qu’ils avaient provisoirement constitué.

Omar

Mariko n’a pas participé au gouvernement de Sanogo mais il est intervenu dans les événements et mène sa propre politique au travers de la crise malienne. La haine que lui vouent les corrompus en dit assez long sur la nécessité de le soutenir.

Tiekoura

Pour savoir qui soutenir et qui ne pas soutenir, encore faudrait-il que le peuple travailleur, que les ouvriers, les paysans pauvres, les chômeurs, les jeunes, les petits boulots disposent non seulement de partis politiques, d’associations ou de syndicats mais d’un mode d’organisation collective du type des conseils, des coordinations, des comités. Et qu’ils élisent dans ces organisations de masse de vrais délégués fédérés à l’échelle nationale, décidant de leur orientation pour l’avenir.

Omar

Pourquoi pas ? Mais, cela n’empêche pas en attendant d’appuyer le seul camp qui est celui du peuple malien et qui n’est ni celui des anciens partisans d’ATT, ni des politiciens qui profitaient de son système clientéliste, ni des pays voisins qui partageaient avec lui les profits réalisés sur le dos du pays, ni celui des pays riches qui dirigeaient ce trafic, à commencer par la France.

Tiekoura

Tu as certainement raison de qualifier tous ceux là d’ennemis du peuple malien et il est important que ce dernier reconnaisse effectivement ses amis de ses ennemis. Mais est-tu sûr d’avoir désigné là l’essentiel des trompeurs du peuple malien ?

Omar

C’est vrai. Les plus dangereux des ennemis du peuple sont d’abord et avant tout les groupes islamistes qui occupent tout le nord du pays, ceux qui veulent y instaurer la charia comme les autres qui mettent en place leur propre dictature, qu’ils s’entendent ou pas. L’urgence est de leur reprendre le territoire et d’assurer la sécurité des populations spoliées, violées, volées ou contraintes de fuir des régions du nord occupées par ces bandits.

Tiekoura

Pour soigner le mal, encore faut-il s’attaquer aux racines de celui-ci. L’attaque des groupes armés touarègues est-elle selon toi une cause ou une conséquence de la crise de la société malienne ?

Omar

L’attaque des groupes touarègues a révélé l’incapacité du régime militaire d’ATT de défendre la population et sa corruption exacerbée. C’est cela qui a poussé à la révolte des petits soldats, suite à la manifestation des femmes de soldats.

Tiekoura

D’accord là-dessus mais reconnait que cela n’a été qu’un révélateur de la crise de l’Etat et de la société qui couvait depuis longtemps. D’ailleurs, ce n’est pas la crise sécuritaire au nord qui l’avait révélé en premier mais la crise de la santé, de l’éducation, des transports, de tous les services publics, de tout le fonctionnement économique complètement détourné vers l’enrichissement éhonté d’une infime minorité pendant que le monde s’enorgueillissait de l’ « exemple démocratique malien fondé sur l’alternance au pouvoir ». Les groupes armés touarègues n’ont eu à faire face qu’à un Etat en pleine décomposition qu’ils n’ont pas eu eux-mêmes à casser et ce n’est pas leur offensive qui l’avait décomposé. Il avait pourri sur pied de lui-même. La crise ne venait pas de l’offensive touarègue. Et, maintenant, c’est de cette crise qu’il faudrait trouver les racines pour les arracher pour ne pas retomber sans cesse dans le même ravin. Tout le monde déclare qu’il faut d’abord virer les groupes armés touarègues, que ce soit la Cedeao, le gouvernement provisoire, Sanogo ou Mariko. Tous se proposent pour le faire et se disputent quand même pour le faire en s’estimant les mieux placés pour cela. Tous prétendent que c’est le premier point de leur programme alors que tous se font la guerre. N’a-t-on pas vu récemment les différents morceaux d’armée se tirer dessus, entre « putschistes » proSanogo et « anti-putschistes » ?

Omar

Tu fais comme si tu ne voyais pas la différence entre bérets rouges et bérets verts, entre hiérarchie militaire pro-ATT et petits soldats pro-Sanogo ! Le régime d’ATT a été renversé le 22 mars par les petits soldats qui se réclament du capitaine Sanogo. Ne pense-tu pas que ce renversement de la dictature était indispensable car la prétention de ce régime d’être une démocratie était une comédie et une grossière tromperie ? N’est-il pas à remarquer que le coup d’état qui a renversé ATT n’a rien à voir avec ceux qui émaillent l’histoire de l’Afrique et qui sont le fait des hiérarchies militaires alors qu’ici ce sont les petits soldats qui sont à l’initiative d’une révolte spontanée suite à la révolte des femmes de soldats ? Quant à la Cedeao, aux divers Etats voisins ou à la France, ils disposeraient immédiatement des forces armées nécessaires pour renvoyer les groupes islamistes se revendiquant indûment des touaregs et libérer le nord du pays. Ils disent vouloir le faire mais seulement pour rétablir le régime d’ATT. Devant le risque d’implosion du Mali, ne serait-il pas nécessaire que tout le peuple malien s’unisse derrière quelqu’un d’intègre comme Sanogo alors que le retour d’un Traore au pouvoir sous l’égide de la CEDEAO augure surtout le retour des caciques d’ATT et de ses corrompus ?

Tiekoura

Je ne mettais pas un signe égal entre ces différentes forces opposées, mais je ne faisais que remarquer à quel point toutes se cachaient derrière ce premier point de leur programme à tous : chasser militairement les groupes armés touarègues en faisant comme si cela allait résoudre tous les autres problèmes qui causaient la crise malienne. Mais, pour avancer dans la discussion, il faudrait expliquer comment la crise s’est développée et pourquoi. Quelle différence vois-tu entre la révolte du 22 mars et celle qui a fait chuter la dictature de Moussa Traore ?

Omar

La principale différence, c’est qu’à la chute de Moussa, c’est encore sa hiérarchie militaire, qui en se débarrassant du dictateur a réussi à sauver son propre pouvoir, le remplaçant par la dictature d’ATT. Alors que maintenant, la révolte des soldats avait remis en question toute la hiérarchie militaire et ses méthodes de bandits.

Tiekoura

Je vois d’autres différences encore plus essentielles entre ces deux situations. Bien sûr, dans les deux cas, un mouvement armé touarègue a révélé l’impopularité du régime de dictature militaire. Par contre, Moussa Traore a été renversé par une révolte populaire et non par une révolte de soldats. Le régime de Moussa a été renversé alors que celui d’ATT était pourri de l’intérieur et s’est effondré quasi de lui-même. La crise du régime d’ATT est un effondrement de l’intérieur du régime, alors que celui de Moussa est une révolution sociale arrêtée en chemin. Par contre, l’absence de l’Etat peut être une situation favorable si les milieux populaires, loin de chercher un sauveur, décidaient de se sauver eux-mêmes. Pour cela, toute illusion sur la possibilité que des forces armées, fut-ce les petits soldats, peuvent sauver le peuple est nuisible. Mariko, en la diffusant, va dans le sens du courant dans ce milieu mais ne développe pas une perspective sociale véritablement révolutionnaire. Sans doute parce que la situation n’est pas mure, mais aussi du fait de ses propres choix. Le fait d’aller dans le sens du courant qui consiste à faire croire que le programme révolutionnaire consiste d’abord à envoyer les forces armées pour « libérer » le nord, alors que le sud est loin d’être lui-même libre, est participer d’une tromperie qui est générale au sein de la population malienne, mais qui n’en est pas moins un mensonge.

Omar

On ne peut pas considérer que le fait de libérer le nord occupé militairement soit une tromperie. Les populations sont forcées, violées, assassinées.

Tiekoura

Mais il faudrait que ceux qui vont les libérer soit le peuple en armes et pas la dictature du sud. Or les petits soldats, avec à leur tête Sanogo, n’ont pas renversé la dictature du sud. Ils n’ont fait que se battre pour finalement négocier avec la Cedeao et partager le pouvoir avec. Par contre, loin de pactiser avec le SADI ou avec les organisations populaires, Sanogo et resté distant à leur égard. Même si c’était lui qui prenait la tête de l’armée reconquérant le nord, ce n’en ferait pas une armée de libération. Et sans parler d’armée malienne qui veut avant tout se battre contre le risque d’une révolution vraiment populaire, risque que nous souhaite ni Sanogo ni les autres forces bourgeoises. Car, contrairement à toi, je pense qu’il faut raisonner cette situation en termes de lutte de classe et pas seulement en termes pro ou anti ATT, pro ou anti touarègues, pro ou anti hiérarchie militaire. Ce que la crise malienne a révélé, c’est la crise de la domination de la bourgeoisie au Mali. C’est cette crise qui a montré que la corruption du régime d’ATT le rendait insupportable. Et qui a fait que les classes dirigeantes elles-mêmes n’allaient pas lever le petit doigt pour vraiment le sauver.

Omar

La guerre contre les islamistes du nord, la lutte contre les corrompus qui se cachent derrière la légalité de l’état qu’ils ont détournée, la lutte contre la dictature militaire qui se camoufle en démocratie électorale, en quoi est-ce une lutte de classes ?

Tiekoura
Qui avait intérêt à l’ancien système, celui de Moussa, puis celui qui l’a remplacé d’ATT sinon les classes bourgeoises maliennes, africaines et impérialistes, à commencer par françaises ? Qui en retire les bénéfices de l’extraction de l’or, des pierres précieuses et des produits agricoles ? La bourgeoisie nationale et étrangère. Parler d’intérêt national qui unirait prétendument tout le peuple des travailleurs et chômeurs à la bourgeoisie nationale, présenter comme seul ennemi les envahisseurs touarègues, prétendre unir « tous les Maliens », c’est tromper le peuple travailleur et cela ne peut nullement mener celui-ci à se libérer.

Omar

Pour les populations occupées du nord, il n’y a pas de différence de classe. Tout les monde est opprimé, exploité, violé, expulsé ou menacé. Pour le pouvoir du sud, l’urgence est de régler ce problème là et choisir à la tête l’Etat les mieux placés pour le régler. Les autres problèmes ne sont pas secondaires mais ne peuvent être soulevés que par ceux capables de régler le premier. Eux seuls peuvent avoir le soutien populaire et le crédit indispensable pour régler le deuxième problème qui est celui de la dictature des classes dirigeantes du sud.

Tiekoura

Si on pouvait résoudre séparément les questions, elles l’auraient déjà été. Si les petits soldats avaient au programme de lutter contre les classes dirigeantes, elles ne gagneraient pas à s’en cacher et à ne l’affirmer que plus tard car elles démontreraient d’autant mieux aux Touarègues du nord qu’elles ne veulent pas revenir à l’ancien système et qu’elles organiseraient les forces travailleuses du sud pour se battre. Au contraire, elles ne souhaitent pas faire appel à la lutte de la société civile et encore moins que celle-ci s’organisent et deviennent le vrai pouvoir. Même s’ils ne sont pas corrompus, même s’ils ne font pas partie de l’ancienne hiérarchie militaire d’ATT, même si les groupes qui les soutiennent n’pont rien à voir avec les partis politiciens qui soutenaient ATT, nous ne pouvons pas compter sur des groupes qui n’appellent pas le peuple travailleur et les chômeurs, les jeunes et les femmes à s’organiser en comités dans tout le pays pour faire face à la crise et pas seulement pour aller tuer du Touarègue. Il faut d’ailleurs combattre toutes les tentatives de détourner la crise en haine des peuples voisins, contre les Burkinabés, contre telle ou telle ethnie comme la dernière petite guerre entre Dogons et Peuls. La dissolution progressive de l’Etat bourgeois est liée à la crise de la domination bourgeoise et impérialiste sur le monde initiée par la crise de 2008. Le Mali n’est pas un monde à part. S’y réfractent les contradictions de la domination impérialiste sur le monde. Or, Sanogo ne donne jamais une telle dimension au combat de ses petits soldats. S’il accepte de négocier avec la Cédéao, de mettre en place un gouvernement et un président par ces derniers, ce n’est pas pour montrer que celle-ci est aux mains de l’impérialisme qui exploite le pays.

Omar

Bien sûr, la xénophobie et les pogromes contre telle ou telle population, comme les Touarègues de Bamako ou assimilés tels, est un crime et il faut combattre toutes les tendances fascistes. Mais il ne faut pas négliger de combattre le fascisme islamiste des Al Qaïda et alliés. Unir le peuple malien contre ce premier danger n’est pas refuser de voir les problèmes que posent la domination des classes exploiteuses aujourd’hui qui sont au service de l’impérialisme français. Hollande comme Sarkozy se pose en défenseur de la démocratie au Mali, mais c’est le régime d’ATT qu’ils appellent démocratie, c’est leur exploitation des richesses du territoire ex-colonial qu’ils appellent justice ! Quant à lever le petit doigt pour battre les armées islamistes du nord, il n’en est nullement question de la part des Etats africains ou de l’Etat français. La principale illusion, la principale tromperie, c’est de croire à ces prétendus démocrates. Certes, il faut souhaiter que les travailleurs défendent leur propre perspective propre, mais, dans l’immédiat, si cela amène à détruire un peu plus l’Etat malien, cela n’aura comme résultat que de renforcer la dictature des groupes islamistes anciens des armées de Khadaffi au nord-Mali et la cassure durable du pays. Les travailleurs et le peuple malien n’ont rien à y gagner. Oumar Mariko n’efface pas les barrières de classe en dénonçant les corrompus d’ATT, les profiteurs impérialistes qui se cachaient derrière des profiteurs maliens.


Tiekoura

Certes Oumar Mariko intervient au nom des exploités, des travailleurs des villes et des champs, mais il affirme lui aussi que la première question à régler est celle des Touarègues. « Au Mali, aujourd’hui, nous avons un adversaire de taille qui est la rébellion au Nord du Mali », a conclu Dr. Oumar Mariko. Réagissant aux questions des journalistes, il dira « nous ne sommes pas des opportunistes, nous sommes des patriotes. Nous ne sommes pas, non plus, pour la « démoncratie ». Il faut que les journalistes sachent que le pays est en guerre et qu’un Mali nouveau est en train de naître » a-t-il martelé. Il ne suffit pas de parler de « Mali nouveau », il faut dévoiler clairement quel groupe de la société n’est pas pour ce changement : la classe bourgeoise. Quel groupe a intérêt à ce changement : les exploités. Et quel mode d’organisation permet d’exprimer ces aspirations : les comités d’habitants, de travailleurs, de jeunes, de chômeurs et d’exploités. Il ne le fait pas et entretient des illusions sur la marge de manœuvre de Sanogo et la possibilité que celui-ci défendent les intérêts des exploités, illusions que lui-même n’entretient pas tellement…

Omar

Puisque toi-même reconnait que Mariko essaie d’organiser les milieux populaires, il faut au contraire lui reconnaitre la capacité de ne pas minimiser la gravité de l’occupation du nord et son caractère central dans la révolte actuelle du peuple malien contre la dictature.

Tiekoura

Mariko, loin de relier à l’exploitation des travailleurs, le problème de l’oppression par le régime et l’attitude des Etats africains, écrit :« Tous les regards sont actuellement tournés vers l’éventuelle force de la CEDEAO pour reconquérir l’intégrité territoriale perdue et restaurer ainsi notre dignité afin de mériter de nos ancêtres qui ont pu jouer sans faiblesse leur partition dans l’avènement d’un Mali indépendant et souverain. Malheureusement qu’il n’est un secret pour personne que la CEDEAO à l’image des autres regroupements régionaux est un objet de trahison, une communauté sans solidarité. Aussi, l’histoire ne nous enseigne t- elle pas de compter sur nous –mêmes d’abord avant de compter sur les autres ? »
Mais « compter sur nous-mêmes » est-ce compter sur les petits soldats ? Pas de sauveur, est-ce que cela signifie un soutien sans condition à Sanogo ?

Loin de dire au peuple d’être indépendants de l’armée, sous prétexte de lutte contre l’occupation du nord, l’opposition de gauche préconise la militarisation de la population et en particulier de la jeunesse :

« Pour y parvenir, il faut faire prévaloir les dispositions constitutionnelles appropriées faisant de la défense nationale du Mali un devoir pour tous les citoyens. Il faut alors déclarer l’état de siège, suspendre les formations universitaires et enrôler dans l’Armée tous les aptes de 18 à 25 ans jusqu’à concurrence de 15.000 recrûs sur la base de la proportionnalité relative de l’effectif de la population des régions qui composent le Mali. Ces 15.000 recrûs acquerront très rapidement la formation militaire de base et la technique de la guéria en 45 jours. Ils auront comme instructeurs les éléments les mieux instruits de la Garde Républicaine, de la Gendarmerie et de l’Armée. Les autres éléments (fer de lances) de ces trois corps doivent être recyclés à la technique de guérilla et constituer la première ligne de front alors que les nouvelles recrûs se distingueront dans le ratissage et la sécurisation des zones contrôlées (front- arrière). Ces dernières seront renforcées par une compagnie mystique de chasseurs traditionnels de 30 à 45 ans qui ont l’avantage d’être aguerris et d’être imprégnés de la science africaine si importante dans la préparation psychologique et psychique des africains et surtout des maliens ayant tous un fonds culturel qui s’y prête. Cette compagnie mystique sera forte d’au moins 1. 500 hommes venus des différents groupes ethniques du pays. Les Centres d’Instruction (CI) doivent être concentrés plus près des zones de théâtres des opérations notamment à Ségou pour la reconquête des fronts Nord- Ouest et Mopti pour celle des fronts Est, Nord et Nord- Est. Étant donné les possibilités d’infiltration de l’ennemi dans le sahel occidental, un CI sera installé respectivement à Kayes et à Nioro du Sahel. Pour ne pas dégarnir les camps de Bamako et de Sikasso, les corps paramilitaires qui sont d’essence des corps de réserve (Police, Eaux et Forêts, douanes, Anciens du Service National des Jeunes et les chasseurs traditionnels Donzo non déployés) y assureront la garde des camps et des édifices publics et stratégiques. »

Omar

Mariko ne se contente pas de développer des idées sur les moyens de battre la prétendue « rébellion du nord », il développe des arguments sur l’exploitation des paysans du Mali.

Tiekoura

L’extrême gauche de Oumar Mariko développe l’idéologie du « développement durable » qui est en fait un alter-capitalisme :
« Concomitamment, il faut mener des activités de développement durable s’appuyant sur les avantages comparatifs de ces régions en synergie et en complémentarité avec ceux des régions du sud. En régions nord, on peut développer l’élevage pastoral, la pisciculture, la culture de dattiers, de plantes spontanées alimentaires et médicinales et des cultures intensives contre aléatoires le long du fleuve et des autres cours d’eau et enfin des industries de transformation locale de ces produits, pourvoyeuses de revenus et d’emplois. Pendant que le sud va demeurer un pôle pourvoyeur de denrées alimentaires telles que les céréales sèches, le nord lui continuera et accentuera sa fourniture de produits cannés, de dattes, de poissons, de légumes et de minéraux tels que le manganèse, le Phosphate tricalcique, le pétrole et l’uranium. La complémentarité d’antan vantée entre l’éleveur et l’agriculteur sera ainsi restaurée à l’échelle nationale au grand bénéfice de cette nation et de son peuple si fier et jaloux de son intégrité territoriale et de son indépendance. »
Ces propositions peuvent être positives, mais elles se gardent de dire en clair que l’organisation capitaliste des campagnes ne peut qu’écraser de plus en plus le paysan… et quels sont les amis des villes des exploiteurs des campagnes !

Omar

Mais Mariko ne dit pas que cela : il propose une transformation radicale de l’Etat malien.

Tiekoura

Certes. Mais ce qu’il développe sur ce plan s’exprime ainsi :

« Tout cela suppose bien sûr que le pays soit doté de structures de gestion et de gouvernance transparentes, compétentes sous le pilotage d’hommes et de femmes intègres et acquis á la cause nationale. »

Omar

Mais Mariko, c’est la force principale d’extrême gauche au Mali. Il faut au moins le soutenir pour discuter, à l’intérieur de son camp, de meilleures propositions ou d’autres orientations. Il y a quand même une grande différence entre son point de vue et celui des défenseurs des exploiteurs et réactionnaires de toutes sortes qui ont proliféré ces derniers temps au Mali.

Tiekoura

Il faut d’abord avoir personnellement une conscience des intérêts de classe qui sont en cause de la crise malienne. C’est seulement en ayant soi-même une boussole de classe qu’on peut aider les exploités à s’orienter dans des événements qui ont de quoi perturber les plus avertis. Pour cela, on ne peut se contenter de parler de « corrompus », d’ « honnêtes », de « transparence » et de « compétences ». Il faut exposer clairement comment la bourgeoisie a sacrifié et noyé le peuple travailleur malien et comment ce dernier peut sortir du fossé où on l’a poussé. Inutile de faire croire que l’on peut résoudre le problème sans s’attaquer aux classes dirigeantes maliennes. Inutile de faire appel à une « conscience nationale » alors qu’il s’agit de construire une conscience de classe…

Omar

Le SADI de Mariko fait partie du Mouvement Populaire 2012 qui propose des perspectives claires que voici :

« Comprendre la genèse de la crise

Pour le MP 22, le Coup d’Etat du 22 mars 2012 est la conséquence logique de l’effondrement du système politique et étatique de notre pays dirigé par Amadou Toumani Touré. Sa gestion a favorisé ces dix dernières années le développement de la corruption, le bradage de l’économie nationale, la constitution d’un régime familial et clanique qui a livré le pays au pillage national et international. Cela n’a été possible qu’avec la complicité active d’une partie de la classe politique.
Comment comprendre la référence à la constitution de 1992 ?

La constitution du 25 février 1992 a eu, globalement, un effet néfaste sur la marche de notre pays. En réalité pour le MP 22, il s’agit de reconstruire un mécanisme nouveau permettant de revitaliser la démocratie malienne.

Pourquoi une Convention nationale ?

Pour le MP 22, la Convention Nationale doit dessiner un projet collectif nouveau en rapport avec les aspirations profondes de notre peuple qui réclame une véritable démocratie qui ne peut être fondée que sur des bases nouvelles.

Appel à la vigilance et à la mobilisation

Le MP 22 appelle à la vigilance et à la mobilisation tous les patriotes maliens, tous les amis du Mali. Il les invite à faire preuve de lucidité et de compréhension et à œuvrer dans le sens du rétablissement urgent de l’intégrité territoriale nationale, de la justice sociale indispensable à la paix dans une société malienne riche de sa diversité. »


Tiekoura

Eh bien justement, ce texte de Rokia Sanogo ne donne aucunement des perspectives autonomes aux travailleurs. Il ne s’agit pas d’une mobilisation et d’une organisation indépendante du peuple travailleur ni d’une convention nationale des travailleurs, petits boulots et chômeurs, ouvriers, employés et paysans. Toute les responsabilité de la situation est mise sur une seule personne : ATT. Quelque soit son rôle clef dans la dictature précédente, cela sous-entend que tout devrait être réglé maintenant qu’il est parti et qu’il n’a plus de pouvoir. C’est cacher la nature de nos ennemis et la raison pour laquelle ils sont dangereux pour nos vies. Il n’y a dans cette genèse de la crise aucune explication sur les intérêts des exploiteurs qui nous ont mené à cette catastrophe, aucune explication sur le jeu de ces classes dirigeantes locales et mondiales, sur leur incapacité à gérer la société mondiale depuis 2008 qui se traduit ainsi localement.

Omar

Pourtant les ennemis de Mariko l’accusent ainsi :
« Passer un grand coup de balai sur un « régime familial et clanique qui a livré le pays au pillage national et international », un pillage rendu possible par « la complicité active d’une partie de la classe politique ». Voilà ce que souhaite le chef du seul parti d’opposition parlementaire, ancien premier secrétaire général de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (1990-1992), en première ligne de la contestation qui renversa la dictature de Moussa Traoré. »

Tiekoura

Bien évidemment, les ennemis du peuple malien et exploiteurs de toutes sortes n’aiment pas Oumar Mariko et celui-ci le leur rend bien et à juste titre et nous sommes solidaires de lui contre tous ceux qui aimeraient bien le voir en prison, discrédité ou muselé. Cela ne nous empêche pas de discuter de ses choix politiques ou tactiques qui ne nous semblent pas fondés sur une claire conscience de classe qui nous paraît indispensable au Mali comme ailleurs dans une crise comme celle-ci tout particulièrement.

Omar

Pourtant, il ne me semble pas qu’une situation où une grande partie du pays est occupé par des forces proches du fascisme soit propice à la révolution prolétarienne, qu’un moment où les familles se préoccupent surtout de qui vit et qui meurt, de qui a dû se déplacer, est réfugié au loin, de qui n’a plus les moyens de manger et de se soigner, soit propice à réfléchir à une position marxiste pure et dure….

Tiekoura

Justement, c’est l’inverse de ce que tu crois. Les révolutions prolétariennes de l’Histoire ont mené leurs offensives exactement dans le type de situations catastrophiques et sans issue, provenues de guerres effroyables, comme tu la décris. Ce sont aussi des développements de forces ultra-réactionnaires qui ont poussé les peuples travailleurs à s’organiser par eux-mêmes, à mettre en avant leurs objectifs politiques et même à s’armer pour prendre le pouvoir. En temps normal, quand l’Etat n’est pas partiellement effondré, quand les classes dirigeantes ont des perspectives, quand la situation n’est pas catastrophique, les travailleurs mènent parfois des grèves générales mais pas des révolutions. Hors de ces situations d’exception, ils ne décident pas de s’organiser à l’échelle nationale en comités pour donner leurs propres réponses politiques à la situation. On peut citer en ce sens bien des exemples comme la révolution française de 1789-1793, la Commune de Paris de 1871 ou la révolution russe de 1917. Ou encore la révolution espagnole de 1936. Dans tous ces cas, dans une situation où le pays était occupé par des armées, où la guerre démolissait le peuple, les travailleurs ont mené une offensive politique dans laquelle ils se sont enfin décidés à donner eux-mêmes une réponse politique à la situation sans faire confiance à aucune force politique et militaire des classes dirigeantes.

Omar

Je ne comprends pas pourquoi tu penses qu’il faut s’organiser indépendamment de tous les partis politiques, y compris du parti Sadi d’Oumar Mariko ?

Tiekoura

Les travailleurs doivent s’organiser politiquement et pas seulement dans des syndicats et des associations, mais aucun parti ne représente vraiment leurs intérêts de classe. Bien sûr, les partis politiciens qui ont magouillé avec ATT ne peuvent pas représenter le peuple travailleur. Mais, même Oumar Mariko ne défend pas clairement la perspective révolutionnaire des travailleurs, même s’il peut sembler très radical à nombre de Maliens. Car la vraie perspective des travailleurs consiste à s’attaquer au système capitaliste et pas seulement à quelques individus corrompus que dénonce Mariko. Pas seulement dénoncer l’influence de l’impérialisme français mais proposer de renverser mondialement le capitalisme.

Omar

Quelles sont les divergences les plus fondamentales as-tu avec Oumar Mariko et les places-tu sur le même plan que tes divergences avec les autres courants politiques maliens ?

Tiekoura

Je dirais qu’il y a une divergence philosophique fondamentale car Mariko est un activiste pragmatique qui s’adapte aux situations sans s’encombrer de principes et pas du tout un révolutionnaire à la manière de Marx, Lénine et Trotsky.

Omar

Pourquoi parler de philosophie à propos de ces divergences ? Ce sont peut-être des divergences sociales ou politiques.

Tiekoura

Tout d’abord compter sur des manœuvres politiques d’un groupe politique ou syndical, c’est déjà une différence philosophique. Etudier sérieusement les idées, c’est aussi une différence philosophique. Considérer la révolution comme un phénomène social objectif qui s’étudie scientifiquement et non comme l’œuvre à volonté des dirigeants politiques, c’est encore une divergence philosophique. Organiser des conseils de travailleurs et pas seulement des syndicats, des partis politiques et des associations et supprimer le pouvoir d’Etat national pour le remplacer par le pouvoir social des opprimés, c’est très différent de se présenter comme sauveur de l’Etat national, comme nettoyeur des corruptions de la société. Comme si cela avait un sens le capitalisme sans corruption, comme si l’Etat bourgeois national pouvait être rendu au peuple. Comme si ce n’était pas son rôle de se tourner contre le peuple, même si les soldats et forces de l’ordre croient aussi être là pour servir l’intérêt général. Non, la situation du Mali n’a d’exceptionnel que le fait qu’elle offre un affaiblissement du pouvoir dont les opprimés pourraient se saisir à condition de ne pas se dire qu’il faut offrir des solutions pour reconstituer le pouvoir d’Etat malien…

Omar

Pourtant, les politiciens et classes dirigeantes haïssent vraiment Oumar Mariko et certains avouent franchement avoir envie de le supprimer physiquement !

Tiekoura

C’est vrai que son discours radical et ses dénonciations personnelles lui ont créé des ennemis bien plus nombreux que ses interventions n’ont réellement menacé leur pouvoir. Ce n’est pas lui qui a lancé la révolte des soldats. Ce n’est pas lui qui a déstabilisé le pouvoir d’ATT et même le pouvoir d’Etat. Ce n’est pas lui qui a discrédité aux yeux du peuple travailleur les politiciens de toutes sortes et les exploiteurs. Ils s’en sont chargés eux-mêmes. Même ceux qui l’accusent d’avoir monté l’opération contre la présidence ne se rendent pas compte que ce n’est nullement un acte révolutionnaire et plutôt un geste de faiblesse. On ne se contente pas de frapper ses adversaires. Quand c’est le moment, on renverse le pouvoir et on ne se préoccupe pas de le blesser inutilement. Ce n’est pas un parti qui agit en lieu et place de l’action collective des prolétaires organisés en comités. Bien sûr, Oumar Mariko, contrairement aux politiciens bourgeois et aux dictateurs, a de la sympathie pour les opprimés, se préoccupe des paysans pauvres, des salariés licenciés, des exploités mais il se considère comme un sauveur du peuple. Un révolutionnaire n’agit pas ainsi et surtout ne pense pas ainsi. Il ne demande jamais au peuple travailleur de compter sur des héros qui vont agir à sa place. Il ne se contente pas d’appuyer un dirigeant militaire comme Sanogo, fût-il à la tête d’une révolte de petits soldats alors que cette révolte militaire ne s’est engagée à rien vis-à-vis des opprimés, ne discute qu’avec les chefs d’Etat et les partis bourgeois. Mariko a des amis politiques de par le monde qui parlent pour sa philosophie, des amis comme Guillaume Soro en Côte d’Ivoire !

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Hollande comme Sarkozy

Hollande, en bon soutien des dictatures en place et des des intérêts de l"impérialisme français en Afrique, a déclaré :
"Nous condamnons sans réserve l’usage de la violence par des mutins à Bamako. Alors qu’une élection présidentielle est prévue au Mali le mois prochain, aucune justification ne saurait être apportée à une tentative armée de déstabilisation d’un pouvoir démocratiquement élu. Les échanges de tirs et la situation dans la capitale nous inquiètent profondément. Dans ce contexte, nous appelons au calme et au respect des institutions et témoignons de notre solidarité aux ressortissants français résidant au Mali dont la sécurité doit être garantie.

Au moment où la démocratie progresse en Afrique on ne peut que déplorer et condamner cette tentative de retour en arrière. Il appartient à la France et à l’ensemble de la communauté internationale de condamner avec vigueur cette tentative de coup de force.

Nous appelons au respect du cadre institutionnel et du calendrier électoral prévu. Nous appelons également les institutions régionales, comme l’Union africaine, à se saisir sans délai de cette situation et à étudier les conditions d’un soutien au gouvernement malien légitime."

La suite

La perspective viendra des travailleurs

Travailleurs des mines du Mali

La révolte des travailleurs

Lutte de classes au Mali ?

Quand la révolte populaire renversait la dictature de Moussa Traoré

Messages

  • Le président François Hollande a affirmé mardi que la France ne pourrait éventuellement intervenir dans la crise au Mali que dans le cadre de décisions prises par le Conseil de sécurité des Nations unies, qu’il a souhaité que les organisations africaines saisissent.

    Le chef de l’Etat français s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue du Bénin Thomas Boni Yayi, également président en exercice de l’Union africaine (UA), à l’issue d’un entretien à l’Elysée.

  • Dire que la faute incombe au régime ATT est un pléonasme, mais qu’elle incombe à la classe politique est aussi une certitude. Le régime ATT était celui des partis liés dans un pacte soit disant consensuel. Pas d’opposition, même le SADI en faisait partie. Pas d’opposition, donc pas de critique, d’où l’attitude coupable des partis politiques. Les politiques se sont tous habitués à cet état de fait. Le résultat est que nul n’ignorait la gravité de la situation, mais le courage a manqué aux uns et aux autres.

    D’où l’émergence de l’armée sur la scène politique par le coup d’Etat du 22 mars 2012. Ce coup d’Etat tant attendu a été applaudi par tout le monde, y compris la classe politique sic………….

    Dire que nous étions à 2 mois des élections ne suffit pas car c’est la même classe politique qui allait revenir aux affaires. Est-ce compréhensible après avoir été coupable d’une telle attitude ? Même l’armée n’avait pas l’intention de prendre le pouvoir et d’ailleurs le Capitaine SANOGO a employé le terme « nous avons profité de la situation pour…. »

  • Je pense que Dioncounda fera mieux de rester à Paris pour demander une asile politique comme la France est une terre d’asile ,ou d’aller au Senegal pour rejoidre ATT et préparer leur procès:C’est à dire expliquer aux peuple Malien : le fait de prendre des commissions sur les rançons pour libérer les otages occidentaux déteus par AQMI.C’est ce qui a amené cette situation dans laquelle nous vivons aujourd’hui.Si vraiment il y’a la justice au Mali ATT doit venir s’expliquer.Pendant le procès <>, démandé par ce même Oumar Mariko, on cherchait à savoir <>.La réponse a ses deux questions a été donnée par ATT lors de sa rencontre avec les femmes des militaires du camp de Kati.Il a dit que le Président ne donne pas d’ordre, et une foi que tu porte l’uniforme, ça veut dire que tu as déjà reçu l’ordre.On dirait que c’ etait le procès de l’armée.Maintenant je démande à la justice Malienne l’extradition de ATT pour qu’il vienne expliquer les sources de l’argent que sa femme etait en possession lors d’une de ses voyage en Europe.Des billets de banque dont les numéros ont été rélevés et qui étaient destinés aux préneurs d’otages occidentaux ont été rétrouvés dans les mains de la femme de ATT.Et grave encore certains de ces billets se sont rétrouvés dans certaines banques de la sous région.Cela veut dire que ATT avait vendu le Mali.Une parole des ainés dit que <>.Quant à Dioncounda il avait dit qu’il ne serait pas un problême pour le Mali.Maintenant il en est dévenu:lui et les gents de la CDEAO veulent cacher la vérité aux peuple Maliens.ATT et les autres ont pris des commissions sur les raçons pour libérer les otages occidentaux, c’est ce que le peuple ne doit pas savoir.Pour moi Dioncounda doit sauver sa tête.S’il révient au Mali je crains beaucoup.Il n’y a pas de justice au Mali,sinon on doit elucider l’assassinat du Ministre Bakari Traoré commandité par ce même Omar Mariko, l’assassinat d’un policier lors d’un meeting au Palais de la culture quand Alpha Oumar Konaré etait pésident de la république.Je voudrais dire à la justice malienne:une parodie de justice est une jurisprudence.

  • Mercredi 28 mars, on pouvait entendre une foule de manifestants crier en chœur à Bamako : « A bas la France ! A bas la Cédéao ! Vive l’armée malienne ! » Ces manifestants voient dans ce putsch « une révolution sociale ».

  • ATT a embarqué toute la classe politique malienne dans la regrettable aventure de la démocratie consensuelle qui fut une démocratie de la connivence autour de la corruption, du népotisme, du favoritisme, du clientélisme. Quel crime les militaires ont-ils commis en profanant cette démocratie de cache-misère sur son autel ? Leur coup est l’expression de leur déception vis à vis d’ une hiérarchie militaire embourgeoisée engluée dans ses bureaux feutrés et douillets, embourbées dans des affaires interlopes de narco-trafic, de malversations, de clientélisme et de recrutements opaques. Leur cri de rage est l’expression de leur refus de voir les soldats de rang envoyés au mouroir du nord sans munitions. Leur prise de pouvoir “ non constitutionnelle” est la manifestation de leur refus devant une injustice sociale criarde et revoltante. Cette insubordination est enfin le refus d’accepter la perte de l’intégrité territoriale de notre pays menacé dangereusement devant l’avancée insolente des bandits armés du MLNA.

  • Quelle raison d faire confiance en Dioncounda Traoré ? Ancien directeur de l’Ecole nationale des ingénieurs, il eut à occuper plusieurs postes ministériels, en l’occurrence ceux de ministre de la Fonction publique, ministre d’Etat et ministre de la Défense nationale, ministre d’Etat et ministre des Affaires étrangères. Il a donc participé à toutes les magouilles politiciennes. On le présente comme un prof et même comme un syndicaliste !!!

  • Le Mali a toujours été présenté comme un exemple de démocratie. "En réalité, c’est un mirage. Les élections ont toujours été truquées. En 2002 par exemple, on a triché pour faire passer ATT au second tour contre Soumaïla Cissé, et on a rétrogradé Ibrahim Boubacar Kéita". Documents à l’appui, les conférenciers indiquent également qu’en 1997, Alpha Omar Konaré a été élu sans fichier électoral et sans carte d’électeur.

    Pire, le président de la République a autorisé la Commission électorale à passer ses marchés par entente directe avec consultation informelle préalable ; ce qui a permis à la CENI de faire des affaires et d’enrichir illicitement des gens. "A l’époque, Ibrahim Boubacar Kéita était Premier ministre, et Soumaïla Cissé s’occupait du portefeuille des Finances et du Commerce". Aujourd’hui, fait remarquer le parti, ces deux leaders sont candidats à la présidentielle et battaient campagne sans s’émouvoir des morts d’hommes au Nord. "En dehors du SADI, seul vrai parti de l’opposition, tous les partis étaient pressés d’aller à la présidentielle, parce qu’Amadou Toumani Touré les a tous flattés en leur disant qu’ils sont les mieux placés pour lui succéder au palais de Koulouba".

    Cheick Omar Cissoko, Omar Mariko et Issa N’Diaye ne sont pas tendres avec les poids lourds de la scène politique malienne, qui feraient la politique avec de l’argent acquis de façon opaque. Du reste, "ils sont tous responsable de la déliquescence de l’armée malienne. Tous les fonds destinés à l’achat d’armement et à la formation étaient détournés. Les militaires combattaient les Touaregs avec des munitions de 1974. ATT a laissé se développer un affairisme et une corruption sans précédent".

    C’est au regard de ces faits et de la gestion laxiste de la crise que le SADI a estimé que le coup d’Etat était salutaire ; "malheureusement, la CEDEAO a mal apprécié la situation et pris des décisions contre le peuple malien". Maintenant que la junte a signé l’accord-cadre, Cheick Omar Cissoko et ses hommes pensent qu’il faut créer un organe législatif de transition comme en 1991, composé de la junte, des partis politiques et de la société civile.

  • Depuis 2009, les paysans et paysannes de l’Office du Niger, notamment ceux de Sanamadougou, Saou et Sansanding sont la cible d’injustices de la part des certains investisseurs. Ces injustices se sont manifestées par des bastonnades, des arrestations, des destructions des semis, des accaparements des champs et des sources d’approvisionnement en eau. Conséquence, des dizaines de familles vivent de la solidarité des autres villages car ils n’ont pas pu cultiver faute de champs depuis trois ans.

    Malgré de nombreuses démarches entreprises par les villageois auprès des autorités à tous les niveaux, la situation demeure.

    A l’approche de la campagne agricole, les paysans de Sanamadougou et Saou ont commencé ce jour 23 Avril 2012 les préparatifs, à leur grande surprise, quatre de leurs responsables dont le Chef du Village ont été arrêtés et amenés à la Brigade de gendarmerie de Markala.

    Au regard de la situation que traverse le pays, nous pensons que notre chère patrie à besoin plus d’un apaisement et d’une union sacrée de tous ses fils et filles au lieu d’une tension sociale.

    A cet effet nous, CNOP, UACDDDD, CAD Mali, LJDH, AOPP prenons à témoin la communauté nationale et internationale de ces arrestations et envoyons une délégation ce jour même sur le terrain.

    Nous exigeons le respect des engagements pris lors de la marche de protestation de l’UACDDDD contre les accaparements des terres le mardi 13 mars 2012 devant la Cité administrative.

    Enfin, nous lançons un appel aux autorités maliennes de prendre toutes leurs responsabilités et dispositions nécessaires pour la libération des détenus et que chacun et chacune puissent retourner travailler leurs champs.

    Touche pas à ma terre, touche pas à ma maison, touche pas à mes militants

    CNOP, UACDDDD, CAD, LJDH, AOPP contre les accaparements des terres

  • Les femmes, en l’occurrence les mères et les épouses des soldats qui montaient, sous équipés, au Nord pour défendre le Mali ont été les premières à manifester leur colère. Elles sont allées directement vers le Président Amadou Toumani Touré et lui ont demandé, plus d’une fois, des comptes. La dégradation de la situation s’est ensuite traduite par des manifestations portant atteinte aux biens des personnes et personnalités appartenant à l’ethnie Touareg.

    Le pourrissement de la situation est à l’origine du soulèvement d’Amadou Haya Sanogo et ses camarades qui a débouché sur le coup d’Etat du 22 mars 2012. La « communauté internationale » ne s’est pas émue, outre mesure, des atrocités commises à Aguelhok contre des militaires désarmés ni de l’occupation des villes du Nord les unes après les autres. Mais elle est immédiatement montée au créneau pour condamner un coup d’Etat qu’elle juge d’autant plus inacceptable qu’il survient dans l’un des « pays phare de la démocratie » à la veille d’une élection présidentielle à laquelle ATT n’était pas candidat. Simpliste mais surmédiatisée, cette lecture arrange tous ceux et celles qui se laissent convaincre que le Mali était jusqu’ici une démocratie exemplaire. Le point de vue des déçus et des laissés-pour-compte de la démocratie est superbement ignoré voire méprisé.

    Le Mali n’est pas en danger du fait d’un « putsch militaire » mettant en péril un processus de démocratisation exemplaire, mais du fait de la démocratie formelle et des enjeux géopolitiques, économiques et stratégiques dont les citoyens ordinaires n’ont pas la moindre idée. Face au rôle de pompier pyromane de la France dans la crise malienne, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser à la loi N° 57-27 du 10 janvier 1957 créant une Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS). Elle visait « l’expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République française et à la gestion de laquelle participent l’Algérie, la Mauritanie, le Soudan (l’actuel Mali), le Niger et le Tchad ».

  • Le coup d’État du capitaine Sanogo qui a destitué le président malien, Amadou Toumani Touré (ATT), a mis en lumière le profond malaise que vit le Mali et qui s’inscrit dans la crise plus générale que connaît l’Afrique de l’Ouest, comme en témoignent les mutineries et les importantes mobilisations sociales au Burkina Faso, les grèves générales au Nigeria, les manifestations contre Wade au Sénégal, etc.

  • Les événements survenus dans la capitale et dans le nord ont éclipsé la crise alimentaire qui sévit actuellement dans l’est du pays. « C’est la sécheresse qui a fait fuir les gens », a dit Ousmane Touré, un habitant de Kayes, une ville située à 450 kilomètres au nord-ouest de Bamako, la capitale du Mali. En autobus, il faut 10 heures pour faire le trajet et traverser les terres desséchées de l’ouest du Sahel. « Il y a toujours eu une tradition d’émigration, mais ce n’est que lorsque les récoltes ont été mauvaises, dans les années 1970, qu’on a assisté à un exode massif. Comme il n’y avait pas suffisamment à manger pour tout le monde, certains ont décidé de partir pour la France, l’Allemagne ou les États-Unis. Ils savaient que c’était la seule façon de nourrir les membres de leur famille restés à Kayes. Nous assistons au même phénomène cette année. » En février, les prix du sorgho, du millet, des arachides et d’autres denrées alimentaires de base s’étaient envolés ; les réserves de nourriture étaient épuisées bien avant la période de soudure habituelle ; et on assistait à des pénuries alarmantes de semences. Si les rations d’urgence fournies par le gouvernement ont donné un répit temporaire aux habitants de certains villages, des dizaines d’autres ont cependant été ignorés, comme se sont plaints certains. Des préoccupations d’ordre nutritionnel ont également été rapportées, en particulier pour les enfants. Les Nations Unies estimaient à 1,6 million le nombre de Maliens en situation d’insécurité alimentaire en 2012.

  • Bonjour.Je suis Kassim.Je suis nouveau sur ce forum.En effet je suis intéresse par un article portant sur la science, vu que le lien ait est en .fr et que ce dernier s’avère saturé pour les interventions.J’aimerai savoir si quelqu’un pourrait m’aider à retrouver le lien en .org du même article afin que je puisse intervenir sur les articles anciens tels les sciences, l’histoire notamment sur le cerveau.

  • Je vous invites a lire cette analyse d’un stratege canadien et vous comprendrez beaucoup plus notre probleme

    L’AVENIR DE L’AFRIQUE :
    Nous les africains, on rejette toujours tout sur l’Occident.
    Lucien Forestier
    A LIRE ATTENTIVEMENT, ET A MEDITER...Avis d’un journaliste sur l’avenir de L’Afrique. Qu’en pensez-vous ?
    Il arrive dans la vie qu’une conversation banale nous secoue pendant des heures voire des jours. J’attendais tranquillement un ami au terminus d’autobus de Montréal quand un monsieur d’un certain âge a pris place à mes côtés avant d’engager l’une des conversations les plus enrichissantes de ma vie. Professeur d’études stratégiques dans un institut international, l’homme connaît le continent africain comme le fond de sa poche. Son analyse, son point de vue sur notre avenir, donne froid dans le dos. Et s’il vous plaît, ne sortez pas la rancune du « colon nostalgique ». Lisez avec la tête et la raison ce qu’il dit.
    Je vous rapporte fidèlement ses constats : « Cela fait maintenant plus de 25 ans que j’enseigne la stratégie. Dans ma carrière, j’ai eu affaire à des dizaines d’officiers et de hauts fonctionnaires africains. Je suis malheureusement obligé de vous dire ceci : du point de vue des études stratégiques, de l’analyse et de l’anticipation, je leur donne un gros zéro pointé. Nos stagiaires africains sont très instruits, ils ont de belles tenues militaires ou manient le français de manière remarquable, mais, dans les cours, ils ne nous apportent rien. Tout simplement, parce qu’à ma connaissance, dans toute l’Afrique francophone, il n’y a pas un seul centre d’études stratégiques et internationales avec des vrais professionnels à leur tête. Je vais vous expliquer pourquoi je n’ai aucun espoir pour ce continent. Au moment où je parle, le monde fait face à trois enjeux principaux : l’énergie, la défense stratégique et la mondialisation. Donnez-moi un seul cas où l’Afrique apporte quelque chose. Rien !
    Commençons par l’énergie et précisément le pétrole. Tous les experts mondialement reconnus sont unanimes à reconnaître que d’ici 15 à 20 ans, cette ressource sera rare et excessivement chère. En 2020, le prix du baril tournera autour de 120 dollars. C’est conscients de cette réalité que des pays comme les USA, la France, la Chine, le Royaume Uni, etc. ont mis sur pied des task force chargés d’étudier et de proposer des solutions qui permettront à ces nations de faire main basse sur les ressources mondiales, de s’assurer que quoi qu’il advienne, leur approvisionnement sera assuré. Or, que constate-t-on en Afrique ? Les dirigeants de ce continent ne sont même pas conscients du danger qui les guette : se retrouver tout simplement privé de pétrole, ce qui signifie ni plus ni moins qu’un retour à la préhistoire ! Dans un pays comme le Gabon qui verra ses puits de pétrole tarir dans un maximum de 10 ans, aucune mesure de sauvegarde, aucune mesure alternative n’est prise par les autorités. Au contraire, ils prient pour que l’on retrouve d’autres gisements. Pour l’Afrique, le pétrole ne comporte aucun enjeu stratégique : il suffit juste de pomper et de vendre. Les sommes récoltées prennent deux directions : les poches des dirigeants et les coffres des marchands d’arme. C’est pathétique.
    Ensuite, la défense stratégique. L’état de déliquescence des armées africaines est si avancé que n’importe quel mouvement armé disposant de quelques pick-up et de Kalachnikov est capable de les mettre en déroute. Je pense qu’il s’agit plus d’armées de répression intérieure que de guerre ou de défense intelligente. Pourquoi ? Parce que, comparées aux armées des nations développées, de la Chine, de l’Inde ou du Pakistan, les forces africaines rappellent plus le Moyen âge que le 21e siècle. Prenez par exemple le cas de la défense anti-aérienne. Il n’y a quasiment aucun pays qui possède un système de défense équipé de missiles anti-aériens modernes. Ils ont encore recours aux canons antiaériens. Les cartes dont disposent certains états-majors datent de la colonisation ! Et aucun pays n’a accès à des satellites capables de le renseigner sur les mouvements de personnes ou d’aéronefs suspects dans son espace aérien sans l’aide de forces étrangères. Quelle est la conséquence de cette inertie ? Aujourd’hui, des pays comme les Etats-Unis, la France ou le Royaume-Uni peuvent détruire, en une journée, toutes les structures d’une armée africaine sans envoyer un seul soldat au sol... Rien qu’en se servant des satellites, des missiles de croisière et des bombardiers stratégiques. A mon avis et je crois que je rêve, si les pays africains se mettaient ensemble, et que chacun accepte de donner seulement 10 % de son budget militaire à un centre continental de recherche et d’application sur les systèmes de défense, le continent peut faire un pas de géant. Il y a en Russie, en Ukraine, en Chine, en Inde, des centaines de scientifiques de très haut niveau qui accepteraient de travailler pour 3000 dollars US par mois afin de vous livrer des armes sophistiquées fabriquées sur le continent et servant à votre défense. Ne croyez pas que je rigole. Il ne faut jamais être naïf. Si la survie de l’Occident passe par une re-colonisation de l’Afrique et la mainmise sur ses ressources naturelles vitales, cela se fera sans état d’âme. Ne croyez pas trop au droit international et aux principes de paix, ce sont toujours les faibles qui s’accrochent à ces chimères. Je pense qu’il est temps de transformer vos officiers (dont 90 % sont des fils à papa pistonnés qui ne feront jamais la guerre et je sais de quoi je parle) en scientifiques capables de faire de la recherche et du développement. Mais, je suis sceptique. Je crois que ce continent restera enfoncé dans le sommeil jusqu’au jour où le ciel lui tombera sur la tête.
    Enfin, la mondialisation. Malheureusement, comme dans tous les autres sujets qui ont fait leur temps, les stagiaires africains que nous recevons sont d’excellents perroquets qui répètent mécaniquement les arguments qu’ils entendent en Occident. A savoir, il faut la rendre humaine, aider les pays pauvres à y faire face. Vous savez, dans mes fonctions, il y a des réalités que je ne peux dire, mais je vais vous les dire. La mondialisation est juste la forme moderne de perpétuation de l’inégalité économique. Pour être clair, je vous dirai que ce concept a un but : garder les pays pauvres comme sources d’approvisionnement en biens et ressources qui permettraient aux pays riches de conserver leur niveau de vie. Autrement dit, le travail dur, pénible, à faible valeur ajoutée et impraticable en Occident sera fait dans le Tiers-monde. Ainsi, les appareils électroniques qui coûtaient 300 dollars US en 1980 reviennent toujours au même prix en 2006. Et puisque l’Afrique n’a toujours pas un plan cohérent de développement économique et d’indépendance, elle continuera à être un réservoir de consommation où seront déversés tous les produits fabriqués dans le monde.
    Pour moi, l’indépendance signifie d’abord un certain degré d’autonomie. Mais, quand je vois que des pays comme le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad ou la Centrafrique importent quasiment 45% de leur propre nourriture de l’étranger, vous comprendrez qu’un simple embargo militaire sur les livraisons de biens et services suffirait à les anéantir. Pour terminer, je vais vous raconter une anecdote. Je parlais avec un colonel sénégalais venu en stage chez nous il y a quelques mois. Nous regardions à la télévision les images de millions de Libanais qui défilaient dans les rues pour réclamer le retrait des soldats syriens de leur pays. Je lui ai demandé ce qu’il en pensait. Il m’a répondu : « Les Libanais veulent retrouver leur indépendance et la présence syrienne les étouffe ». C’est la réponse typique de la naïveté emprunte d’angélisme. Je lui ai expliqué que ces manifestations ne sont ni spontanées ni l’expression d’un ras-le-bol.
    Elles sont savamment planifiées parce qu’elles ont un but. Israël piaffe d’impatience d’en découdre avec le Hezbollah et puisque Tel-Aviv ne peut faire la guerre en même temps aux Palestiniens, au Hezbollah et à la Syrie, son souhait est que Damas se retire. Une fois le Liban à découvert, Israël aura carte blanche pour l’envahir et y faire ce qu’elle veut. J’ai appelé cet officier sénégalais il y a deux jours pour lui rappeler notre conservation. Malheureusement, il était passé à autre chose. Son stage ne lui a servi à rien. J’espère vraiment qu’un jour, les Africains auront conscience de la force de l’union, de l’analyse et de l’anticipation. L’Histoire nous démontre que la coexistence entre peuples a toujours été et sera toujours un rapport de force. Le jour où vous aurez votre arme nucléaire comme la Chine et l’Inde, vous pourrez vous consacrer tranquillement à votre développement. Mais tant que vous aurez le genre de dirigeants que je rencontre souvent, vous ne comprendrez jamais que le respect s’arrache par l’intelligence et la force. Je ne suis pas optimiste. Car, si demain l’Union Africaine ou la CEDEAO décide de créer un Institut africain d’études stratégiques crédible et fiable, les personnes qui seront choisies se précipiteront en Occident pour apprendre notre manière de voir le monde et ses enjeux. Or, l’enjeu est autre, il s’agit de développer leur manière de voir le monde, une manière africaine tenant compte des intérêts de l’Afrique. Alors, les fonctionnaires qui seront là, à statut diplomatique, surpayés, inefficaces et incapables de réfléchir sans l’apport des experts occidentaux se contenteront de faire du copier-coller, ce sera un autre parmi les multiples gâchis du continent. Avant que vos ministères des Affaires étrangères ne fassent des analyses sur la marche du monde, ils feraient mieux d’en faire d’abord pour votre propre « intérêt ».

    O.S. (journaliste, Montréal) : Veuillez transmettre ce message aux amis et connaissances africains et à tous ceux qui se soucient du réveil de l’Afrique

    • ils ne nous apportent rien. Tout simplement, parce qu’à ma connaissance, dans toute l’Afrique francophone, il n’y a pas un seul centre d’études stratégiques et internationales avec des vrais professionnels à leur tête.

      Voilà ce que nous dit notre lecteur...

      Mais qui fonde les instituts de cette sorte : les pouvoirs qui nous oppriment, qui nous exploitent et qui ne sont pas "occidentaux" mais capitalistes et impérialistes, ce qui est très différent !

      Stratégie pour qui ? Pour l’Afrique nous dit-on. Mais pour laquelle ? Celle des bourgeois ou celle du peuple travailleur. C’est bien différent. L’institut de stratégie du peuple travailleur, c’est la fondation d’organisations révolutionnaires et la fondation de conseils de travailleurs et pas la confiance en des spécialistes de la bourgeoisie après celle dans les politiciens bourgeois, les chefs militaires bourgeois, les syndicalistes bourgeois, les religieux bourgeois et les chefs de guérillas diverses...

    • rappel je suis S de bko ,employé à la maison chez quelqu’un,et étudiant à la fac.je connais l’un des camarades de VDT dépuis plusieurs années et les discusions ont repris enfin bref sur la situation actuelle du mali.
      enfaite nous vivons un véritable calvaire dans notre quotidien ,car < maintenant à mon avis je pense que la situation actuelle du mali peut s’exploser à tout moment car les travailleurs pris entre le manque d’autorité à bamako et cette histoire de rébelion au nord qui tarde à être clarifiée sont entrain de perdre patience de voir son sort s’améliorer, et risquent de passer à l’acte c’est- à dire à uen grande révolution contre toutes ces manipulations !!!

    • merci pour cette information ,je ne partage pas les mêmes avis sur le contenu de votre texte,car selon moi parler des avantages laissés où des dommages causés à l’afrique en générale par l’occident est une attaque contre la conscience humaine.si nous tenons compte la notion des classes sociales qui la source fodamentale de tout cela on voit directement que la classe dirigeante occidentale a toujours aidé les dirigeants à opprimer les travailleurs africains comme ils le font à ceux d’assie, d’europe,et d’amérique !!!

    • Tout à fait ! L’impérialisme n’opprime pas particulièrement l’Afrique ou les Africains. Ils massacrent le monde comme on le voit en Afghanistan, en Irak, au Guatemala ou ailleurs...

      C’est une classe adverse tout simplement et notre jugement sur elle n’est pas moral mais historique.

      C’est une classe finie historiquement.

      L’avenir est à nous, prolétaires du monde !

    • Tension au sein de l’armée : Les Bérets rouges tiennent à aller au front

      1 fév 2013 Rubrique : Armée

      Les militaires du 33è Régiment des commandos parachutistes communément appelés Bérets-rouges avaient convié leurs compagnons d’armes au Camp-para de Djicoroni pour un rassemblement en vue d’exprimer leur présence inactive et leur engagement pour la reconquête du Nord. En attendant la réaction des autorités, force est d’admettre que l’unification de l’armée nécessite une réponse purement politique.

      Ce 31 janvier, les populations bamakoises ont été surprises de voir des Bérets rouges en circulation, surtout quand on sait que depuis un certains temps, le port d’un béret rouge était interdit. En fait, tous les militaires de ce régiment avaient décidé de se faire entendre à travers leur rassemblement au Camp-para en réponse à des rumeurs de désertion des éléments de ce régiment d’élite. Cette mobilisation fait suite à un début de dénouement de la tension entre Bérets rouges et verts grâce à la libération de certains Bérets rouges, de gendarmes et même de civils supposés être des mercenaires ayant participé au contrecoup d’Etat.

      Suite à la guerre et à la faveur d’une déclaration, les Bérets-rouges ont exprimé, à l’intention des autorités, leur cri de cœur relatif à leur espoir de participer aux opérations militaires, en renfort aux les militaires sur le terrain. Les Bérets-rouges tiennent à participer au front avec leurs frères d’armes, sans aucune rancune, et cela, même sans leur ancien chef, Abidine Guindo.

      Pour la première fois, un problème militaire va certainement se résoudre par une solution purement politique. Mais au moment du rassemblement de ces Bérets rouges, le Camp-para était sous le contrôle de la Garde républicaine. Par ailleurs, dans les rues de Bamako, l’hypothèse d’une vengeance entre les Bérets rouges et verts au front n’est pas à écarter, car leur collaboration suscite des grincements de dents, surtout que le militaire ne blague pas avec son honneur. Comme autres suggestions, puisqu’il s’agit d’une cause malienne, il convient que les uns et les autres se plient à l’urgence du gouvernement qui est la reconquête du Nord et l’organisation d’élections générales courant 2013.

      M. Bellem

      SOURCE : Le Combat du 1 fév 2013.

  • La mission de formation envoyée par l’Union européenne au Mali a confirmé qu’elle ne coopérera pas avec le capitaine Amadou Sanago, investi récemment à la tête d’un comité de réforme de l’armée et chef des putschistes ayant déposé, le 22 mars 2012, le président Amadou Toumani Touré.

    Le chef de la mission EUTM, le général français François Lecointre, a déclaré mercredi lors d’une conférence de presse qu’il n’y a pas de collaboration entre la mission et le capitaine Amadou Haya Sanogo, précisant qu’ils sont plutôt en contact direct avec le chef d’état-major de l’armée malienne, le général Ibrahima Dembele et le ministre de la Défense, Yamoussa Camara.

    Il a indiqué que la mission vise à contribuer à l’amélioration la capacité militaire des forces armées maliennes dans le but de leur permettre de rétablir l’intégrité territoriale du pays.
    Le capitaine Sanogo a été investi la semaine dernière en qualité de président du Comité militaire de suivi de la réforme des forces armées et de sécurité, par le président malien Dioncounda Traoré, lors d’une cérémonie à la présidence de la République. La mission du comité, selon le président Traoré, est de « doter le Mali d’une armée professionnelle, républicaine ».

  • Aminata Traoré et Oumar Mariko, deux leaders maliens interdits de séjour en Europe

    La domination impérialo-coloniale pèse toujours et encore dans les rapports Nord/Sud et plus encore dans le monde de la Francophonie.

    Qu’est-ce qu’une démocratie universelle qui se complaît dans des pratiques de mille droits, mille poids et mille mesures dans le droit à l’expression ? Deux leaders africains interdits d’expression en Europe. La France entraverait donc souverainement la liberté de circulation pour qui osent exprimer un point de vue non aligné sur sa position officielle.
    Deux personnalités maliennes d’envergure africaine, voire au-delà, invitées, à une conférence organisée à Berlin, par la Fondation Rosa Luxemburg, le Journal Allemand de Gauche PROKLA et l’Association ’’AfricAvenir. Cette rencontre devait traiter de la thèmatique : "Le Mali à la croisée des chemins : Après l’intervention militaire et avant les élections" Il s’agit d’une part d’Aminata Traoré l’une des très rares femmes africaines politiques francophones. Une grande dame africaine connue et reconnue comme leader d’opinion, largement appréciée pour ses idées progressistes etdont la voix porte au Mali et hors du Mali.
    Il s’agit d’autre part du Secrétaire général du parti politique malien anti-impérialiste ’’Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance’’ (SADI), Monsieur Oumar Mariko.

    Ces deux personnalités, invitées officiellement pour participer aux travaux de la Conférence, se sont vues refuser par les services consulaires français de Bamako une demande de visa pour participer aux débats d’information en Europe, sur la situation socio-politique du Mali.
    Pour Aminata Traoré, il s’agissait de poursuivre, après ses toutes récentes interventions au Forum social mondial (FSM), ses combats pacifiques militants contre l’intervention des forces armées françaises dans son pays et contre les recommandations faites aux pouvoirs maliens d’entreprendre des élections dès juillet, dans un contexte non encore apaisé, d’insécurité et de crise entre les populations du Nord et du Sud du pays. De son côté, le Dr. Oumar Mariko devait intervenir au Parlement Européen à Bruxelles sur la crise au Mali.

    Il semblerait que les raisons avancées par les services du consulat de France à Bamako auraient été fondées par les prises de position des deux leaders maliens inscrits sur une "liste informelle de personnes interdites de voyage en France pour leur soutien présumé au Capitaine Sanogo", le tombeur de Amani Toumani Touré.

    De leur côté, les autorités allemandes et la Fondation Rosa-Luxemburg auraient conseillé dans l’urgence à Aminata Traoré et à Oumar Mariko de passer par le Consulat d’Allemagne à Bamako qui a accordé un sauf conduit, en lieu et place du visa demandé, pour un déplacement encadré pour Aminata Traoré. Il a refusé tout document à Oumar Mariko, le considérant comme "présentant un danger pour l’ordre public , la sécurité nationale , la santé publique ou pour les relations internationales avec un ou plusieurs Etats membres [de l’UE] et ne peut convaincre de sa disponibilité à quitter l’espace européen avant l’expiration de son visa". Monsieur Oumar Mariko n’aurait pas été surpris de ce refus, lui qui aurait été dernièrement débarqué d’un vol en partance pour les USA, lors d’une escale à Paris et renvoyé sur Bamako, par la police française.

    Les médias français, pas plus que les mouvements associatifs altermondialistes ou pro-décolonisation réelle du Continent africain, ne semblent pas spécialement émus par les de telles pratiques néo-coloniales coutumières qu’on nous promettait révolues, des pratiques qui s’inscrivent en droite ligne dans la vision .d’une françafrique éternell, soutenue par beaucoup de pays de l’Union européenne, spécialement ceux relevant de l’espace Schengen.

    Par Djilali BENAMRANE
    Source : Mediapart

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