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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Tenon

lundi 18 juin 2012, par Robert Paris

Les bulletins La Voix des travailleurs

Cauchemar en cuisine

Le manque d’effectifs au self est catastrophique et les conditions de travail dégradées. La semaine dernière, il manquait 7 personnes, et la direction laisse pourrir la situation au lieu d’embaucher et d’améliorer les conditions de travail. Pas étonnant qu’on mange dans du plastique et toujours les mêmes plats.

Quel accueil !

Plus d’accueil des patients rue de Chine, tout ayant été transféré à Bucca loin du métro, un itinéraire complexe, non fléché, toute blouse blanche est alpaguée pour servir d’agent d’accueil. La manière dont un accueille les patients est sensée leur donner l’idée du soin qui sera pris du malade. C’est parlant effectivement…

Une prime au mérite, non !
300€ d’augmentation, oui !

Chaque année, nous sommes convoqués par les cadres à un entretien pour l’évaluation individuelle qui sert déjà à faire pression sur chacun d’entre nous, mais, depuis peu, on nous demande de remplir un document pour une auto-évaluation. Cette auto-évaluation n’est pas anodine : aujourd’hui au stade expérimental, elle sera généralisée en 2013 dans le but final de la mise en place de la prime au mérite. Eh oui, il faudra que chacun d’entre nous puisse atteindre des objectifs fixés l’année précédente. Cela nous rappelle vaguement Renault, France Telecom et ces vagues de suicides où des agents ont préférés en finir n’arrivant pas à atteindre les objectifs fixés dans les entretiens individuels.

Alors, ce que cherche l’APHP c’est nous faire nous concurrencer les uns les autres et nous pousser à être malléables pour faire de nous de véritables pantins afin de prétendre à une prime pouvant aller de 0€ à 400€ en plus de la prime semestrielle. Ce que l’on doit exiger c’est l’augmentation des salaires pour tous de 300€ et l’intégration de toutes les primes à nos salaires ce qui compterait pour le calcul de la retraite.

Double cancer

Les personnes atteintes du cancer subissent une double épreuve. D’abord celle due à la maladie déjà difficile à supporter par le malade. Mais aussi l’épreuve financière qui grève considérablement le budget de ces patients parce que des soins supplémentaires nécessaires sont considérés comme soins de confort. Ils doivent payer de leur poche quand leur mutuelle ne les prend pas en charge. Ou alors ils doivent renoncer à ces soins car n’ayant pas de moyens pour payer.

L’exemple à suivre

Le personnel de l’hôpital Saint-Maurice a refusé la prime au mérite en se bagarrant pendant 3 semaines en janvier 2012 et a obtenu gain de cause. Ce qui a été obtenu par la mobilisation des personnels à Saint-Maurice peut l’être dans toute l’APHP !

Résonance magnétique faible,
armement puissant

Les IRM (imagerie par résonance magnétique) sont trop peu nombreux - seulement 618 pour toute la France - et les personnes nécessitant cet examen doivent attendre en moyenne un mois, ce qui peut avoir des conséquences graves et même tragiques car c’est nécessaire notamment pour la recherche des cancers. Il faudrait le double du nombre d’IRM pour atteindre la moyenne européenne. Par contre, les entreprises qui fournissent ces matériels ne sont pas en retard en ce qui concerne les prix et l’Etat, gros acheteur, se garde de les ramener à la raison, même pour défendre la santé et les finances publiques ! Quant à l’argent d’Etat, plutôt qu’acheter des IRM on préfère acheter des équipements militaires. Un sous-marin nucléaire = combien d’IRM d’après vous ?

On ne nous la fait pas !

Les 80.000 emplois aidés que ce nouveau gouvernement compte créer pour faire face au chômage vont-ils permettre d’aller contre la vague des suppressions d’emplois fixes, alors qu’il s’agit seulement d’emplois précaires ? Non ! Cela serait plutôt une manière de fournir une main d’œuvre précaire et bon marché aux patrons puisque ces contrats sont en partie financés par l’Etat. Loin d’un plan pour assurer l’emploi de tous, c’est encore un plan comme ceux de la droite pour aider les capitalistes !

Jeu de passe-passe dans le 13ème

L’AP-HP veut détruire les bâtiments de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière proches de la gare d’Austerlitz. Mais les personnels de l’hôpital, de l’hospitalisation à domicile, des ambulances, des services techniques ne veulent pas disparaître et sont allés en délégation avec leurs syndicats à la mairie. C’est la SEMAPA qui se porte acquéreur des terrains menacés d’être rasés. Le représentant de la Mairie dans les groupes de travail est son adjoint à l’urbanisme, représentant du Front de Gauche au conseil d’arrondissement. Ce n’est pas pour cela qu’on est défendus ni même informés !


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

DE L’HOPITAL TENON

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Le « socialiste » Hollande, président normal de l’impérialisme français

Hollande a organisé le 14 juin 2012 une cérémonie dans la cour des Invalides conjointement à Sarkozy, Giscard, Villepin, Fillon, Cresson, Juppé ou Jospin. Il s’agissait de rendre hommage aux soldats morts en Afghanistan. Hollande a déclaré : « Mourir pour la France, c’est vivre à jamais. (…) La France doit à son armée une part éminente de ce qu’elle est aujourd’hui. » Il ne risquait pas de choquer, par son discours, les participants de droite à sa cérémonie !!! Mais, direz-vous, il y a une grande différence puisque Hollande retire les troupes d’Afghanistan ? Pas du tout ! C’est seulement un effet d’annonce, une manière différente de présenter la même politique. La réalité est un peu différente puisque les effectifs actuels de 3 500 hommes seront ramenés à 1 500 à la fin de 2012, le retrait complet des troupes n’étant pas effectif avant juillet 2013, comme l’avait prévu Sarkozy.

Hollande ne remet nullement en cause les buts mensongers de l’intervention internationale armée qui prétendait libérer le pays de la mainmise d’Al Qaïda et combattre le terrorisme. Résultat : le terrorisme se porte mieux que jamais d’être devenu le défenseur nationaliste du pays contre l’intervention militaire étrangère qui assassine des civils et détruit le pays.

Rien en fait ne va changer dans la politique extérieure de l’impérialisme français. Juppé, lui-même, l’a fait remarquer. Même politique pour faire payer les peuples grec ou espagnol. Pas un sou pour la santé, les écoles, les services publics et les emplois dans ces pays. Même politique, par contre, pour trouver immédiatement de l’argent – en centaines de milliards ! - pour aider les banques espagnoles. Principe numéro un de tous les gouvernements, qu’ils soient de gauche ou de droite : on n’aide que le système capitaliste même si on aide ainsi ceux qui ne cessent, par leurs spéculations, d’aggraver la crise du système.

C’est en chef d’un empire post-colonial africain que Hollande, devenu chef d’Etat français, a débuté son action internationale. Ainsi, ses premières actions et déclarations ont concerné les intérêts de la bourgeoisie française au Mali et au Niger. Il est intervenu politiquement dans la crise malienne pour prendre parti en faveur du président malien nommé par l’OUA qu’il considère comme s’il s’agissait d’un chef d’Etat élu et qu’il a estimé beaucoup plus gravement blessé par les manifestants que cela n’avait été dit, prenant ainsi partie contre la révolte.

Hollande prétend pourtant ne pas se mêler directement et militairement dans le bourbier malien car il est conscient qu’il est impossible d’envoyer des forces armées françaises au Mali ou même au nord Mali sans être accusé d’intervention coloniale. Mais Hollande a d’autres idées pour agir… Il a reçu le chef de l’Etat nigérien et il a convenu avec lui d’une intervention française au Niger. L’objectif a été clairement affirmé par Hollande : sécuriser les intérêts du trust nucléaire Areva au Niger et, plus tard, éventuellement au Mali...

C’est tellement clair que Hollande est d’abord au service d’Areva qu’il a demandé au chef d’Etat nigérien d’activer l’exploitation d’une nouvelle mine, de sécuriser l’exploitation du minerai en présentant cette action comme l’intérêt des deux pays, les pays étant bien sûr représentés en l’occurrence par leurs bourgeoisies.

Car l’empire français, c’est d’abord et avant tout l’exploitation de tous les peuples du monde. Ceux qui croient que la France délocalise se trompe : la France bourgeoise relocalise les profits ! Elle n’est un grand pays que parce que Total exploite la Birmanie et le Gabon, que Bolloré exploite la Côte d’Ivoire et Areva le Niger. Pas seulement grâce à l’armée.

La France de Hollande prétend qu’elle agit pour libérer le peuple syrien comme celle de Sarkozy avait prétendu libérer les peuples libyen et ivoirien. En réalité, les deux se sont fait voler leurs révoltes et subissent aujourd’hui de nouvelles dictatures.

Il suffit, pour comprendre la duplicité de la politique française, de voir que Fabius et Hollande si pressés de « libérer le peuple syrien » n’ont pas le même empressement à libérer les peuples qui sont sous le joug des principautés du pétrole et de la principale d’entre elles, l’Arabie saoudite, ni non plus de libérer les peuples du Maghreb des dictatures d’Algérie et du Maroc. Dans le monde dit occidental, les partis qui se prétendent socialistes ne s’opposent en rien aux visées impérialistes.

Il y a belle lurette que l’ « Internationale socialiste » n’est plus rien d’autre qu’une réunion mondiale de chefs d’Etat et d’anciens chefs d’Etat qui ont comme seul CV d’avoir détruit les retraites, les emplois, les services publics et tenté de détruire la confiance des travailleurs en leur propre force. La seule force capable de s’opposer aux bourgeoisies et aux impérialismes, c’est l’alliance mondiale des travailleurs. Et elle n’a rien à avoir avec la gauche, celle du PS ou du PCF ni des centrales syndicales.

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Messages

  • Le mécontentement enfle au centre hospitalier Sud francilien (CHSF), étranglé par un déficit galopant. L’établissement, construit sur la base d’un partenariat public privé (PPP) fortement contesté, est le fruit de la fusion de deux hôpitaux. La greffe n’a pas pris en orthopédie : plusieurs chirurgiens ont quitté le service public pour s’installer dans les cliniques avoisinantes. Ceux qui restent, en sous-effectif, peinent à faire tourner la boutique. Le malaise est tel que l’équipe chirurgicale menace de se lancer dans une grève de la faim collective.

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