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Japon : 150 000 personnes bloquent la résidence du 1er ministre contre le redémarrage du nucléaire

mardi 3 juillet 2012, par Max

Japon : 150 000 personnes bloquent la résidence du 1er ministre contre le redémarrage du nucléaire

Entre 150 000 et 200 000 japonais (selon les organisateurs) se sont massés devant le résidence du premier ministre Yoshihiko Noda pour dénoncer le redémarrage du nucléaire. La compagnie d’électricité japonaise Kansai Electric Power a relancé ce dimanche le réacteur numéro 3 de sa centrale d’Ohi (ouest). D’importantes manifestations se poursuivent actuellement dans plusieurs villes du pays. Lien pour des photos : http://actualutte.com/japon-150-000-personnes-bloquent-la-residence-du-1er-ministre-contre-le-redemarrage-du-nucleaire/

Plusieurs dizaines de milliers de Japonais opposés au redémarrage de la centrale d’Ohi ont manifesté vendredi à Tokyo.

Près de seize mois après le désastre atomique de Fukushima consécutif au séisme et au tsunami du 11 mars 2011 dans le Tohoku (nord-est de l’Archipel), deux tranches vont redémarrer à Ohi dans l’ouest du japon. Le réacteur 3 de la centrale d’Ohi devrait dès ce dimanche être relancé, puis ce sera au tour du numéro 4 les jours suivants. Mais il faudra attendre la seconde quinzaine de juillet pour que les deux réacteurs gérés par l’opérateur Kansai Electric Power produisent effectivement de l’électricité. Il s’agit du premier réel redémarrage depuis la catastrophe de l’année dernière. Et de la fin d’un Japon sans énergie nucléaire : depuis le 5 mai, l’Archipel avait coupé l’atome à la suite de risques potentiels et d’opérations de maintenance. Dans un pays où le consensus est de mise, la décision en juin du Premier ministre Yoshihiko Noda de relancer deux réacteurs a semé la zizanie au sein de la population et des élus nippons divisés comme jamais sur le recours au nucléaire. Plusieurs dizaines de milliers de Japonais ont manifesté vendredi à Tokyo contre le projet du gouvernement.

Pourquoi le gouvernement redémarre-t-il deux réacteurs ?

Depuis un an, le Japon a importé en masse du gaz naturel et du pétrole pour ses centrales thermiques qui ont pris le relais des sites nucléaires. Résultat, le déficit commercial a atteint 42 milliards d’euros en mars et les prix de l’énergie sont à la hausse. Les neuf compagnies privées d’électricité communiquent depuis un an sur leurs pertes abyssales. Tokyo ne veut pas plomber davantage une balance commerciale qui a déjà plongé depuis mars 2011.

D’une manière plus conjoncturelle, les autorités redoutent des pénuries d’électricité cet été qui traditionnellement correspond au Japon à un pic de consommation en pleine saison chaude et humide. « L’énergie nucléaire est une source d’électricité cruciale », a martelé Noda. De son côté, Shosuke Mori, président de la Fédération économique du Kansai, où sont installés les réacteurs d’Ohi, a plaidé sans relâche pour la relance, arguant que le Kansai risquait des pénuries de l’ordre de 15,7% sans redémarrage. Enfin, et l’explication est peut-être plus psychologique, les autorités ne souhaitaient pas laisser croire que le Japon pouvait se passer à court terme de l’atome.
Quels sont les motifs de division et de mécontentements ?

Depuis la catastrophe de Fukushima, la société japonaise est traversée de doutes et de contestations qui visent une classe politico-économique discréditée par ses erreurs et ses mensonges. Le mythe de la sécurité nucléaire sur lequel l’Archipel avait fondé une partie de sa réussite industrielle a volé en éclat. Bien que peu relayé par les grands médias, le mouvement antinucléaire nippon (Sayonara genpatsu, « au revoir le nucléaire ») a repris de la vigueur. « Que cesse un pouvoir qui privilégie l’économie devant la sécurité de ses citoyens », s’est écrié le journaliste dénonciateur de scandales Satoshi Kamata, un des meneurs Sayonara genpatsu soutenu par le prix Nobel de littérature Kenzaburo Oe et forts de 7,5 millions de pétitionnaires.

La décision jugée hâtive du Premier ministre a choqué nombre de Japonais qui ne veulent plus transiger sur la sécurité. Le 8 juin, Noda affirmait qu’à Ohi, en cas de séisme et de Tsunami, un accident du type de Fukushima était inenvisageable. Le Premier ministre appuyait son argumentation sur les études de l’Agence de la sécurité nucléaire (Nisa) qui a jugé sûres les unités 3 et 4 d’Ohi. Problème, cette instance de régulation est encore sous la tutelle du Meti, le très puissant ministère de l’Industrie, ouvertement pro-nucléaire. Et ce malgré les demandes répétées de l’AIEA pour séparer la Nisa du Meti. Le projet est toujours à l’étude chez les parlementaires.

Autre raté : les retards dans l’établissement des nouvelles mesures de sécurité. A Ohi, une centrale enclavée et mal desservie dans la baie de Wakasa, les plans de la compagnie Kansai Electric prévoient divers renforcements de la sécurité du site, mais le tout ne sera pas terminé avant au moins 2015. « Que se passera-t-il si un désastre intervient avant ? », interrogeait récemment Masayoshi Son, le PDG de Softbank, profondément antinucléaire.

Deux éminents sismologues ont ajouté leurs expertises aux inquiétudes des anti-nucléaires. Selon Katsuhiko Ishibashi, de l’université de Kobe, le modèle sismique utilisé par l’autorité de régulation japonaise n’a pas pris en compte correctement les lignes de faille actives près de la centrale d’Ohi. « Les tests de résistance et les nouvelles règles de sécurité pour le redémarrage des centrales laissent ouverte la possibilité d’accidents. (…) Au lieu de renforcer les normes, ils représentent un sérieux recul en termes de normes de sécurité. »
Quelle est la situation des centrales nippones ?

Avant la catastrophe du 11 mars 2011, le Japon disposait de 54 réacteurs couvrant près de 30% de ses besoins en électricité (contre 78% en France). Les autorités ambitionnaient même d’augmenter la part du nucléaire à plus de 50% d’ici à 2030. Mais Fukushima a totalement rebattu les cartes. Le Premier ministre Noda promet d’ici au mois d’août un nouveau plan énergétique à l’horizon 2030 pour une « réduction autant que possible de la dépendance à l’énergie nucléaire ».

Il devra tenir compte de l’étude publié hier par un groupe de parlementaires nippons qui ont évalué la dangerosité des 50 réacteurs de l’archipel. Ils viennent de conclure que 24 doivent être démantelés au plus vite car situés sur des failles ou présentant d’autres risques importants. Selon le groupe « Genpatsu zero » (« zéro centrale nucléaire »), qui rassemble des députés et sénateurs de tous bords, près de la moitié des réacteurs de l’archipel sont vulnérables au point de nécessiter un arrêt définitif et une démolition. Les unités les plus à risques sont les tranches 1 et 2 de la centrale d’Ohi, situées juste à côté des deux réacteurs 3 et 4. Parmi les 24 en question figurent également, les unités 5 et 6 encore considérées comme potentiellement exploitables à la centrale accidentée de Fukushima Daiichi, ainsi que les quatre du site voisin de Fukushima Daini, deux complexes atomiques à la merci de répliques.

Messages

  • "Je voudrais que disparaisse un gouvernement qui place l’économie devant la sécurité des citoyens", s’est agacé à maintes reprises l’écrivain et journaliste Satoshi Kamata, meneur de l’opposition à l’usage de l’atome.

  • La compagnie d’électricité Tokyo Electric Power (Tepco) a fait état, mercredi 27 juin, de niveaux records de radiations dans le sous-sol du bâtiment du réacteur no 1 de la centrale accidentée de Fukushima, découverte qui risque de rudement compliquer les travaux de démantèlement.

  • Le triangle de la mort : c’est en France !

    L’hexagone est la région la plus nucléarisée au monde : de la Normandie avec le site de la Hague (qui concentre le plus de matière radioactive de la planète, au delà biensûr de celle qu’on peut trouver dans les roches), à l’Est avec la centrale usée de Fenssenheim en alsace, de Marcoule, Cadarache, Tricastin au Sud ou les incidents et accidents diffusant la radioactivité hors des confinements des réacteurs, ne se comptent plus. (voir ici la carte nucléaire IGN)

    C’est aussi le pays ou les industriels de l’atome ont le monopole d’un combustible redoutable, le fameux MOX, qui contient le plutonium, matériaux mille fois plus radioactif que l’uranium et qui empoisonne en ce moment le présent et l’avenir de Fukushima, du Japon, de ses mers, océans, de son air, donc de la planète aussi car les mouvements de ses gaz et fluides sont permanents.

    De plus, la France c’est un impérialisme et à ce titre, il exploite directement ou indirectement les richesses des sous sols et les prolétaires, de ses colonies (DOM/TOM/COM) et celles de ses zones d’influences direct ( les mines d’uranium en Afrique) ou indirect (celles avec qui il passe des accords) comme la Russie ou l’Australie, sans parler des contrats de vente de centrales nucléaires, d’usines pour conditionner des déchets qui sont des sources radioactives de plusieurs milliers ou millions d’années, sans parler de tous les essais nucléaires réalisés dans le Sahara ou en Polynésie française, sans parler de toutes les ventes d’armes nucléaires.

    Hier nous avons pu voir le président "socialiste" Hollande à bord d’un sous marin nucléaire, vanté les mérites de la force de frappe française.
    Le 1er ministre a limogé la ministre de l’environnement un peu trop critique sur l’exploitation de l’uranium guyanais.
    On "attend" la promesse de fermeture de la plus vieille des centrales française, qui est en secteur innondable, sismique, et dont le refroidissement est comme a Fukushima fait par des moteurs diesels en dessous du niveau du Rhin.*
    On n’attend pas la promesse d’interdiction du MOX qui a été enlevé au dernier moment pendant l’accord électorale PS/Vert.
    En fait on n’attend rien de ce gouvernement qui est PRO nucléaire comme son parti depuis le début de cette industrie militaire après guerre.(comme le PC et 95% des groupes politques de l’extrème droite à l’extrème gauche)

    * du 27 au 29 sept.2011 une inspection officielle dite "retour d’expérience de Fukushima" est réalisée sur la centrale de Fessenheim ; les conclusions de l’ASN (autorité de sureté nucléaire) sont "satifaisantes" en terme de sécurité pour le fonctionnement de cette centrale.

    Pourtant, dans cerapport d’inspectionon trouve de la main même de l’ASN, des anomalies qui laissent perplexes :
    page 12 : "Groupe électrogène de secours LHT
    Lors de cette inspection, le groupe électrogène de secours LHT, commun aux deux tranches du site, était indisponible. De plus, les inspecteurs ont constaté à travers l’examen des trois derniers essais périodiques de fonctionnement de ce groupe, que vous aviez connu des difficultés à en obtenir le bon fonctionnement.
    Vos représentants ont indiqué aux inspecteurs que vous aviez identifié le manque de fiabilité de ce groupe électrogène de secours et que vous aviez mis en place un plan d’action visant à analyser les problèmes de fonctionnement rencontrés et à fiabiliser ce groupe.
    Demande IV.B1 : Je vous demande de me présenter le détail et l’état d’avancement de votre plan d’action relatif à la fiabilisation du groupe électrogène de secours LHT
    ."

    On en apprend plus sur ces groupes de secours par le biais d’un rapport de L’IRSNde mai 2011 :
    (l’IRSN est le doublon de l’ASN, un peu comme la Police et la gendarmerie)

    page 14 du rapport de l’ASN :
    "Le 29 septembre 2011, les inspecteurs ont traité la problématique des inondations.
    Ils ont examiné l’organisation du site, la maintenance et les essais relatifs aux dispositifs de protection contre l’inondation. Ils ont procédé à des exercices de mise en situation consistant notamment à mettre en place le matériel destiné à protéger le site contre une inondation extérieure.
    Cette inspection a laissé aux inspecteurs une impression globalement positive sur la capacité du site à maîtriser le risque d’inondation.
    "

    L’industrie nucléaire a la réputation d’être très pointilleuse avec ses fournisseurs sur ces exigences de sécurité quand elle fait fabriquer des pièces mécaniques par exemple.
    Alors pourquoi l’ASN est "globalement" vague concernant le risque d’inondation ?

  • Marche pour la vie, pour l’arrêt immédiat du nucléaire (18-25 août 2012) en France, région sud est.

    Voir icile site organisateur du CAN 84 (collectif anti nucléaire du sud est)

  • Tokyo : 170 000 personnes disent non à l’insulte nucléaire.

    Des nouvelles de l’énorme manifestation antinucléaire qui s’est tenue à Tokyo ce lundi 16 juillet 2012.

    Lire ici .

  • Au Japon, la mobilisation est en train de franchir un cap.

    Le seuil de résistance de l’Etat est peut être en train d’être dépassé ?

    Voir iciles photos de la manifestation géante de lundi 16 juillet.

    La lutte doit continuer à s’auto-organiser mais aussi se doter d’un centre de coordination à l’échelle nationale.

    Tous les comités, associations, syndicats nouveaux doivent élire des délégués révocables et décider d’entraîner avec eux l’ensemble de la classe ouvrière japonaise.

    Pas une usine, banque ou entreprise ne doit rester ouverte tant que l’Etat reponsable de la catastrophe de Fukushima , est debout.

    La grève générale doit être proposée par l’organisation centrale de la population, qui aujourd hui se mobilise contre cette crise sans précédent au Japon.
    Mais l’autre crise est celle du capitalisme et seul le renversement de l’Etat des trusts comme Tepco et l’expropriation des capitalistes , peut montrer la voie à l’ensemble des peuples exploités du monde.

  • "La caravane à vélo, de Plogoff à Fessenheim-Wyhl, des indignés du nucléaire de plus en plus inquiets.

    Nous fleurirons nos vélos d’hortensias en référence et soutien à la révolution qui se déroule au Japon. Nous espérons que les communes et leurs habitants informés de notre passage nous accueilleront avec ces fleurs.

    Ses buts : demander un débat sur l’énergie .....et la date de fermeture de la centrale de Fessenheim.

    demander à "dorloter" les travailleurs du secteur nucléaire...."

    Voilà une caravane bien gentille et polie, mais est très loin de rappeler que le mouvement au Japon exige la fermeture définitive des centrales.....et pour de bonnes raisons.

  • En France aussi les petits ruisseaux peuvent devenir un jour des marées humaines :

    alors autant dire clairement les choses et ne pas faire semblant de croire que le gouvernement P.S. veut , mais ne peut pas tout changer en matière de nucléaire , mais aussi de licenciements, de fermeture d’usine, de revenus, de droit au logement, à être régulariser, etc...

    Je pense que les amis de la coordination anti nucléaire du Sud est, ont le courage de leur action et de leur slogan :

    ils organisent une "marche pour la vie" dans le triangle de la mort :

    "La population est appelée à se rassembler devant les lieux nucléaires qui portent atteinte au quotidien à sa santé et à l’existence des territoires. Ce sera l’occasion de faire la jonction avec les marcheuses et marcheurs de la "Marche pour la Vie" qui rencontreront, pendant 8 jours au long de leur trajets, la population, les élus et les salarié-e-s du nucléaire pour en finir sans attendre et une bonne fois pour toute avec le crime quotidien de la destruction atomique.

    Il s’agit de crier à la face du lobby techno-politicien de la mort, aux fanatiques qui se servent des populations comme de simples cobayes de laboratoire : "Arrêt immédiat, sans condition et définitif du nucléaire".

    La suite sur leur site : coordination-antinucleaire-sudest.net

    Evidemment je pense qu’il n’y a rien à attendre de l’Etat français mais également de n’importe quel état dans le monde tant qu’il est au main des capitalistes.
    Les écolos mais aussi l’extrème gauche, n’arrêtent d’en appeler à l’Etat qui doit intervenir pour ci ou ça.

    Je pense que c’est un des points importants qui nous différencie d’avec le mouvement anti-nucléaire.

    Poser le problème du nucléaire est vital, comme on vient de le voir au Japon.
    Mais que manque t il au 170 000 japonais qui exigent l’arrêt définitif des centrales ?

    Quel obstacle se pose devant eux pour réussir ?

    Pour nous l’obstacle est avant tout social car toute la société est dirigé dans des intérêts de la classe au pouvoir, c’est à dire celle qui dirigent dans le cadre d’un système économique donné, avec comme principal objectif de se maintenir à cette place même pendant des crises violentes.
    Les révolutions sociales sont le moteur et l’apocalypse nucléaire ne peut être évitée que si la classe opprimée prend le pouvoir totalement et contre la classe dirigeante de gauche comme de droite, patrons, politiciens, empereur, actionnaires, banquiers , chef de la police etc...

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