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BULLETIN LA VOIX DES TRAVAILLEURS DE L’HOPITAL TENON

vendredi 20 juillet 2012, par Robert Paris

BULLETIN LA VOIX DES TRAVAILLEURS DE L’HOPITAL TENON

Qu’est-ce qui est rénové ? Pas le travail !

Sous l’intitulé « des blocs rénovés et réorganisés », la direction de Tenon et l’APHP se glorifient de leurs constructions à Tenon : Buca en l’occurrence puisque le reste de Tenon n’a rien de très neuf. « Des équipements de pointe, un dimensionnement des effectifs incluant l’instrumentation ». Ce « dimensionnement des effectifs » indiqué dans la brochure de propagande a été diversement commenté par les personnels qui travaillent dans les nouveaux bâtiments. En effet, en termes d’effectifs, les personnels qui sont dans les nouveaux services, qu’ils soient d’origine de Tenon ou d’ailleurs n’ont jamais vu autant de manque de personnel…

* * *

On trouve encore dans cette brochure de propagande « des horaires souples avec une adaptation du planning aux horaires du personnel ». Si on cherche ce que la direction entend par là, il suffit de constater que la même brochure demande, à l’embauche, d’envoyer dans le cv « des relevés d’absentéisme en cas de mutation » ! C’est du neuf mais pas dans le sens des intérêts des personnels ! La direction parle encore de « meilleures conditions de travail grâce à des locaux neufs et fonctionnels et des équipements de pointe » mais elle oublie que, pour de bonnes conditions de travail, il faut aussi un nombre suffisant d’effectifs du personnel. Le matériel ne fait pas tout seul le travail !!!

Chamboule-tout à Tenon

Si les services ont été nombreux à partir mais bien des nouveaux ont dû atterrir à Tenon, contraints et forcés d’ailleurs, avec des déménagements obligés depuis Saint-Antoine et la Pitié notamment, ce n’est pas pour améliorer le travail que cela a été fait, contrairement à ce que prétend la direction. La maternité qui existait à Saint-Antoine n’y a pas gagné. Les services qui quittent actuellement la Pitié-Salpétrière, comme par exemple la biologie de la reproduction récemment, le font parce que la direction vend à l’immobilier tout un secteur pour faire de l’argent et pas pour améliorer les services de santé ! Ce que l’on constate dans tous ces déménagements, c’est que les effectifs se réduisent à chaque fois et que les objectifs sont surtout des moyens de diminuer la part salaire de l’hôpital public pour rentabiliser.

L’ambulatoire, machine à faire du fric

Rentabiliser, c’est clairement un des objectifs affichés du « nouvel hôpital » que l’APHP prétend mettre en place à Tenon. En effet, elle annonce « le développement de l’ambulatoire, avec un espace dédié ». Or quoi de plus rentable pour l’hôpital public que de soigner sans abriter la nuit les malades ! On les renvoie au plus vite chez eux sous prétexte d’éviter les maladies nosocomiales et surtout d’éviter l’accroissement des coûts ! Ces réformes n’ont pas comme seules victimes les personnels, qui pâtissent des réductions de personnel. Elles sont également nuisibles aux malades qu’on jette dehors beaucoup trop tôt. Combien de pressions sont déjà exercées, en dehors de l’ambulatoire, sur les personnels pour libérer au plus tôt les lits !

Déshabiller Pierre pour habiller Paul
A Tenon, on pourrait croire que tout va bien au niveau du matériel et des moyens. C’est l’affichage mis en avant avec la mise en place de Buca. Mais, justement, parce que des moyens importants ont été mobilisés dans le nouveau bâtiment, tout le reste de Tenon est réduit à la portion congrue dans ses demandes de matériel. Motif : il n’y a plus d’argent.

La Santé, royaume de la précarité

De plus en plus, l’hôpital ne fonctionne que grâce aux intérimaires et aux CDD, au point que, sans eux, il n’aurait plus qu’à fermer. Il n’en découle pas seulement une baisse de la masse salariale dont profite l’APHP mais aussi une aggravation des conditions de travail, cette situation favorisant l’augmentation de la charge de travail exigée des personnels, la diminution des salaires et des garanties de l’emploi, etc… Le propre du travail précaire, selon le code du travail, était de ne devoir satisfaire que des demandes momentanées. C’est en permanence et pour satisfaire des besoins fixes que la direction de l’APHP s’en sert pour pallier à son refus d’embaucher de nouveaux fonctionnaires et même de remplacer ceux partants en retraite. Et on a vu qu’avec le nouveau gouvernement, ce problème, loin de s’arranger, va encore se dégrader avec la chute déjà de 7% de toutes les dépenses au nom de l’austérité pour combler les trous dans les caisses de l’Etat !

La santé publique régresse

Avec de moins en moins de personnels, de moyens, des fermetures d’hôpitaux de proximité, avec de moins en moins de remboursements des médicaments, avec le manque de médecins, de spécialistes, des temps d’attente incroyables parfois pour consulter, avec des soins de plus en plus couteux dont il faut avancer les sommes, avec le développement de la misère en France, les statistiques le disent, la population la plus pauvre renonce à se soigner. C’est d’autant plus choquant que la France ne rechigne jamais pour mettre de l’argent, par centaines de milliards, pour aider une banque ou un trust automobile ou de téléphonie…

A quand le dégel ?

Autrefois, on s’en souvient encore, on était augmentés chaque année en juillet et octobre. Depuis deux ans, nos salaires restent bloqués alors, justement, que tout augmente, tous les coûts de la vie, du logement à l’essence et des cotisations aux dépenses du ménage. Il serait temps qu’on rappelle à l’APHP qu’on ne vient pas au travail pour la beauté du geste mais pour recevoir une paie ! Cette direction qui prétend rénover en transformant l’hôpital de service public en organisation « moderne » libérale, ne voit que la rentabilité ne reparle de dévouement et de service public que pour nous dire de modérer nos demandes salariales !!! Nous aussi nous sommes pour que notre travail soit rentable… pour nous !


Qui interdira les licenciements ?

Le gouvernement Hollande-Ayrault-Montebourg n’a pas eu de mots assez durs pour qualifier les licenciements programmés par la famille Peugeot dans son usine d’Aulnay. Des mots d’autant plus durs que la seule mesure concrète que le gouvernement envisage contre les licenciements consiste à donner des milliards aux licencieurs, de nouvelles aides financières importantes aux constructeurs Renault et Peugeot sous des prétextes divers comme l’aide à la recherche, à l’écologie et à ... l’emploi ! Il suffit d’être un trust qui menace de licencier pour toucher des aides à l’emploi ! Ce n’est bien entendu pas les salariés menacés de se retrouver à la rue qui vont toucher ces aides….

Bien des commentateurs ont disserté sur les capacités du gouvernement pour empêcher un patron privé de supprimer des emplois, prenant ainsi à la lettre l’envie prétendue du gouvernement de combattre les suppressions d’emplois. Mais quelle raison aurait-on de croire que ce gouvernement lutte vraiment contre le chômage, lui qui a commencé par supprimer des emplois d’enseignants en signant la mesure de Sarkozy dans l’enseignement primaire et secondaire, lui qui a décidé de réduire de 7% toutes les dépenses de la fonction publique, mesure qui concerne également les emplois, d’où des suppressions massives d’emplois précaires et le non-remplacement des fonctionnaires partants à la retraite.

Depuis quand l’Etat bourgeois, qu’il soit dirigé par la gauche ou par la droite, aurait combattu les suppressions d’emplois qui n’ont pas cessé toutes ces dernières années sous Sarkozy mais aussi sous Jospin. Bien sûr, Jospin avait eu la maladresse de dire qu’il ne ferait rien contre les suppressions d’emplois de Renault à Vilvoorde. Hollande a eu l’adresse de faire croire le contraire. Et aussi d’isoler le cas de l’Automobile alors que la vague de suppressions d’emplois concerne tous les secteurs, de la téléphonie, de l’aviation, du bâtiment, du tourisme, et des services publics.

La prétendue action du gouvernement est un pare-feu contre une réaction collective des travailleurs, une justification pour les syndicats engagés dans des négociations nationales avec le patronat et le gouvernement. Déjà elle a permis aux syndicats de remettre à septembre leur réaction alors que la plupart des travailleurs n’ont pas encore pris leurs vacances en cette fin de juillet. Ils ont ainsi laissé isolés les salariés des entreprises qui suppriment des emplois et sans perspective de réaction.

Tout a été fait pour faire croire que le seul salut ne pourrait venir que du gouvernement et pas des travailleurs eux-mêmes… La CGT de PSA Aulnay elle-même avait tout fait pendant de longs mois pour persuader les salariés d’Aulnay que la perspective venait de l’intervention de Sarkozy et même si elle affirme aujourd’hui avoir peu d’illusions dans l’intervention de la gauche au gouvernement, elle continue à faire croire que c’est en faisant pression sur le gouvernement qu’on peut défendre son emploi…

Besancenot, lui-même, ne prétend-il pas que le gouvernement de gauche peut interdire les licenciements… C’est ignorer que l’Etat bourgeois ne prétend lutter contre la montée inexorable du chômage que pour éviter la montée de la lutte de classe…

Nos emplois, nous travailleurs, sommes les seuls à pouvoir les défendre. Car c’est défendre notre droit à la vie. Nous en avons la force parce qu’avec les chômeurs, nous sommes la principale force sociale pour peu que nous sortions des sentiers battus, des luttes isolées, entreprise par entreprise, des méthodes bien rodées et bien gentilles des centrales syndicales.

Les patrons, les banquiers, les trusts, les financiers nous déclarent la guerre en licenciant massivement de PSA à Hewlett-Packard et d’Air France à Sanofi. Déclarons-leur la guerre ! Mettons en place nos comités d’action pour la défense des emplois. Pas de limite à la lutte contre ceux qui détruisent nos emplois ! Aucun respect de la légalité bourgeoise qui justifie qu’on nous jette à la rue ! Aucun respect de la propriété privée des entreprises qui licencient : occupons-les ! Pas un centime pour les banquiers et les trusts qui détruisent nos vies ! Il ne suffit pas de manifester, il faut remettre en cause les rentrées d’argent de ces rapaces !

Les centrales syndicales, engluées dans leurs bonnes relations avec le gouvernement, ne mèneront jamais cette lutte. Organisons-nous nous-mêmes !

Fondons nos comités de travailleurs, fédérons les, élisons nos délégués, coordonnons nous-mêmes nos luttes au-delà des divisions professionnelles ou par secteurs. Unissons les salariés de PSA et de Renault, des trusts et des sous-traitants, de l’Automobile et de l’Aviation, du privé et du public.

Une seule lutte de toute la classe ouvrière sur le seul mot d’ordre : guerre aux patrons licencieurs !!!!

Les bulletins La Voix des Travailleurs

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