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Que va-t-il se passer à PSA à la rentrée avec 8000 suppressions de postes internes et 4000 suppressions de postes externes ?

mardi 28 août 2012, par Robert Paris

Varin, patron de PSA, sortant de son entrevue avec le gouvernement Ayrault à Matignon, déclare qu’il a eu un entretien très constructif. Certainement pas pour les salariés !!!

Que va-t-il se passer à PSA à la rentrée avec 8000 suppressions de postes internes et 4000 suppressions de postes externes ?

En faisant démarrer la rentrée des ouvriers d’Aulnay seulement au 4 septembre, bien après les autres, le patron de PSA s’est donné du champ. Il sait bien qu’Aulnay peut être le point de départ d’une lutte d’ensemble et c’est cela qu’il craint même si ce n’est pas la stratégie affichée d’aucune centrale syndicale. Et il sait que pour gagner, il doit faire en sorte que la lutte qui en sortira ne déborde pas le cadre de Peugeot sans quoi les autres patrons et le gouvernement lui reprocheront d’avoir mis le feu aux poudres ! Il a enclenché un bras de fer et patronat et gouvernement le féliciteront s’il réussit et l’obligeront à reculer s’il échoue. Mais, réussite ou échec, cela ne peut pas en rester au seul niveau de l’entreprise Peugeot. Tout succès ne peut provenir que du fait que la flamme des salariés de Peugeot a mis l’incendie dans le reste de la classe ouvrière, à commencer par les entreprises qui licencient et dans le reste de l’Automobile. Tout échec sera le signal de la ruée de tous les patrons contre les salariés. PSA, c’est là où la guerre a été déclenchée mais ce n’est pas le seul enjeu de celle-ci.

Pas de licenciement sec a prétendu le patron Varin qui annonce qu’une proposition sera faite à chaque salarié, ce qui signifie que chaque refus se traduira par un licenciement. Au mieux, les salariés d’Aulnay se verront proposer un poste de précaire à Poissy ou plus loin. Le total des emplois supprimés restera ainsi inchangé. S’il s’agit de proposer un poste qui n’est pas dans ses compétences, dans son métier, dans ses capacités physiques, un poste où il ne durera pas longtemps, ou qu’il n’acceptera pas, on voit que ce n’est que l’emballage que la direction change. Ensuite, elle prétendra que le licenciement était inévitable ou volontaire. Elle avait d’ailleurs montré que la prétention des « départs volontaires » comme méthode pour « éviter les licenciements » n’est qu’une manière de cacher un début de plan de licenciements.

Quant aux indemnisations, elles sont forcément minimes au regard du fait que, dans une situation où tous les secteurs et particulièrement le secteur Automobile, débauchent. Cela signifie qu’on ne risque pas de retrouver un emploi même précaire. D’autre part, le simple fait de prétendre qu’Aulnay, que PSA licencie, c’est cacher l’essentiel : PSA débute une attaque qui, si elle réussit, sera suivie de bien d’autres. C’est le commencement d’une rafale de plans sociaux. Si les salariés de PSA se laissent faire ou mènent des actions symboliques, comme le souhaitent les centrales syndicales, tous les trusts vont licencier massivement en France, en s’engouffrant dans la brèche ainsi ouverte…

A PSA Aulnay, le patron a proposé des indemnités de licenciements de l’ordre de 10.000€ mais il est évident que cela ne permet pas de vivre bien longtemps...

Le patron a allumé tous les contre-feux qu’il pouvait et le gouvernement s’est chargé des autres. Ils ont lancé toutes les informations démoralisantes et démobilisantes possibles, depuis la nécessité d’attendre un rapport gouvernementale, un plan d’action automobile gouvernemental ou encore d’attendre le risque pour Peugeot d’une sortie du Cac40, le risque d’une production des véhicules en Allemagne. Toute l’idée est de susciter la peur et le sentiment que les 8000 emplois sont foutus et qu’il faudrait préserver les autres emplois de PSA. C’est FAUX ! Si on laisse tomber les 8000 emplois internes et 4000 emplois externes supprimés, les autres ne feront pas long feu !

La première des hypocrisies du gouvernement et des centrales syndicales consiste à prétendre régler les problèmes entreprise par entreprise et site par site. Au contraire, la force des travailleurs consiste justement à réagir ensemble, en tant que classe, avec un programme de classe contre le chômage et la misère de masse que l’on veut nous imposer. Trois millions de chômeurs officiels, cinq millions réels en comptant ceux qui n’ont que temps en temps un peu de travail, c’est la réalité actuelle mais c’est encore loin de ce que le patronat compte obtenir si on e laisse agir… La lutte des classes, ce n’est pas la famille Peugeot, c’est tous les patrons des trusts qui sont en train de la mener et la seule question est celle-ci : est-ce que les travailleurs, se rappelant que es prolétaires sont une seule et même classe, vont relever le défi ?

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a estimé lundi 27 août sur France 2 qu’en matière de chômage "remonter la pente sera difficile". A la question de savoir s’il se fixait une obligation de résultat sur le chômage, le chef du gouvernement a répondu au cours du journal de 20h : "vous savez, remonter la pente sera difficile mais chaque jour nous menons la bataille".

"Y compris lorsque nous menons la bataille pour essayer de sauver le maximum d’emplois industriels à cause des plans sociaux qui ont été astucieusement retardé après l’élection présidentielle", a-t-il poursuivi. "Nous avons pris chantier par chantier et nous avons des résultats", a estimé le Premier ministre en citant plusieurs exemples d’entreprises pour lesquelles des milliers d’emplois ont été sauvés. "Nous prenons entreprise par entreprise et avec les partenaires sociaux nous essayons d’apporter des solutions concrètes", a-t-il dit.

Mais tout cela est faux ! Il n’y aura aucune « solution économique » en France pas plus que dans le reste du monde. On veut seulement nous faire suivre la même voie que le peuple grec et le peuple espagnol qui consiste en une chute progressive aux enfers, en acceptant plan d’austérité sur plan d’austérité, tranche par tranche dans une chute sans fin.

L’idée que tout le monde peut s’en sortir, à la fois les patrons et les ouvriers n’est ni vraie à PSA ni vraie ailleurs. Il faut nécessairement qu’à PSA, il y ait un vainqueur et un vaincu. Ou les travailleurs ou les patrons. Toute politique de négociation, de concessions, de ralentissement de la lutte, de discussions au sommet ne peut qu’être la voie de l’échec.

La différence entre Hollande et Varin, c’est celle entre celui qui vous endort par un somnifère et celui qui vous donne un gros coup de bâton ! Ils sont indispensables l’un à l’autre et les deux sont inséparables !

Oui, il est parfaitement normal et parfaitement légal en régime capitaliste qu’un patron se comporte comme Peugeot et aucun gouvernement d’aucun pays - car ce sont tous des gouvernements d’Etats bourgeois - n’y peut rien et ne compte rien faire contre. Dire le contraire, c’est mentir. Ce n’est pas une question de gauche et de droite, c’est une question de classe sociale ! Et si nous, nous décidons que cela n’est plus normal qu’un patron soit propriétaire de "son" entreprise à partir du moment où il nous retire notre gagne-pain et nous jette à la rue, alors il faut le clamer haut et fort et ce ne peut qu’être le début d’une lutte d’ensemble.

Le plan de restructuration (plan de sauvegarde de l’emploi à Aulnay et Rennes, plan de départs volontaires pour les effectifs hors production), est momentanément suspendu par l’expertise votée en comité central d’entreprise et dont les conclusions seront, selon PSA, connues le 15 octobre.

Mais cette stratégie de l’expertise, c’est celle des syndicats : reculer pour mieux sauter ou pour mieux se faire avoir ! Cela ne change rien sur le fond et ce n’est même pas mis à profit pour véritablement mettre en place une lutte d’ensemble des sites !

Il n’y a rien de bon à attendre du début septembre du côté du rapport commandé par Bercy ni des décision d’une réunion intersyndicale ni de l’expertise demandée par ceux-ci. Les travailleurs doivent se parler et décider eux-mêmes des suites à donner, de la manière de lutter, de la manière de s’organiser.

Les syndicats ne mèneront pas une telle lutte car cela fait trop d’années et de décennies qu’elles ne savent même plus ce que c’est. Des militants syndicalistes honnêtes y participeront bien sûr mais à condition de cesser de suivre leurs directions et à condition d’accepter l’auto-organisation des travailleurs en comités d’action, comités de lutte, comités de grève...

Les centrales syndicales peuvent gronder, manifester, protester, mais elles ont depuis longtemps un fil à la patte qui les relie à l’Etat et aux patrons, et encore plus fondamentalement au système social car c’est dans son cadre qu’elles n’ont cessé de négocier au nom de soi-disant intérêts communs aux patrons et aux salariés.

L’ancien cadre réformiste du syndicalisme ne peut permettre de faire face à une telle situation d’aggravation brutale de la lutte de classe. Il faut que les travailleurs en colère mènent eux-mêmes leurs luttes. ils faut qu’ils s’organisent en comités. il faut qu’il ne s’arrêtent à aucune limite de la légalité bourgeoise. Il faut qu’ils contestent au patron de PSA et aux autres leur droit sur les emplois, et du coup leur droit sur les usines, sur le capital, sur la vie de millions de salariés ! Il n’y a pas d’autre issue ! Des années de collaboration de classe ont-elles émoussé le tranchant de la combativité ouvrière, c’est aux travailleurs de répondre à cette question !

Pour se défendre, les salariés ne doivent respecter aucun des cadres dans lesquels on voudra enfermer leurs revendications, leurs modes d’actions, leurs modes d’organisation, aucun des cadres légaux, aucun des cadres traditionnels non plus.

Les licenciements à PSA peuvent être l’occasion du démarrage d’une véritable lutte de classe si les travailleurs de PSA en profitent pour unir les travailleurs du trust et ceux des prestataires et intérimaires licenciés, ceux des autres sites automobiles et lancent une lutte générale contre les licenciements et le chômage. C’est le seul moyen de faire reculer les patrons et le gouvernement. Ce n’est nullement le choix des dirigeants syndicaux mais cela peut être celui des salariés organisés dans des comités de lutte, comités d’action et comités de grève ! Il y a toutes les raisons à cela et d’abord le fait que les illusions sur le gouvernement et sa prétendue action n’ont aucune raison de se maintenir..

Après des discours apparaissant très affirmatifs sur le refus par le gouvernement des licenciements à PSA, ce qu’il en reste : rien !!! Il y aura des cadeaux aux patrons qui licencient mais aucun licenciement ne sera véritablement combattu et cela n’a rien d’étonnant. Ce n’est pas un gouvernement de la lutte de classe des travailleurs mais un gouvernement bourgeois de gauche, c’est-à-dire qui vise à engluer les organisations ouvrières dans des négociations sans fin et sans issue.

Le patron de PSA persiste et signe, y compris après toutes les négociations avec le gouvernement. Varin déclare : "La crise qu’affronte PSA Peugeot Citroën est sans doute l’une des plus violentes qui ait été vécue par cette entreprise au cours de son histoire", a-t-il insisté. Ce n’est pas un discours changé par rapport à celui qu’il tient depuis le début. Il se dit prêt à affronter les réactions et ce n’est certainement ni le gouvernement ni les bureaucraties syndicales qui l’affolent.

« Ce sont ces difficultés qui me conduisent à supprimer 8.000 postes en France, à réduire son activité dans son site de Rennes (Ille-et-Vilaine) et à arrêter la production à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) », a poursuivi M. Varin. Des difficultés, oui, il y en aura pour les patrons si les salariés décident que les patrons sont leurs ennemis et qu’il ne faut pas s’arrêter religieusement devant le respect de la légalité et de la propriété patronale…

PSA a mis sur pied une cellule ad hoc pour Aulnay pour noyer le mécontentement dans les tentatives individuelles de s’en sortir. Par ailleurs, "nous proposerons 1.500 reclassements internes pour Aulnay et 400 pour Rennes", sur 3.000 postes supprimés sur le premier site et 1.400 sur le second, a détaillé M. Varin. Reclassés mais où et qui ? Pas un mot sur les suppressions d’emplois dans les autres sites…

Concernant l’avenir du site de Sevelnord (Nord), il s’est dit "très positif". Cela veut dire que la menace persiste… Vivre avec le couperet en permanence, c’est ce qui attend tous les salariés de PSA, qu’ils soient ou non licenciés dans cette première charrette. La laisser passer, c’est s’assurer qu’il y en aura d’autres.

Le plan Montebourg comprend :

 une mission confiée à Louis Gallois (nouveau commissaire général à l’investissement chargé du Grand emprunt), sur la compétitivité industrielle. Quand on veut noyer le poisson, on crée une mission…

 un renforcement des bonus écologistes : le plafond du bonus relatif aux véhicules électriques porté de 5.000 € à 7.000 € ; celui relatif aux véhicules hybrides doublé (à 4.000 €), et ouvert aux véhicules de sociétés. Les véhicules électriques, PSA a annoncé qu’il bloque les ventes des véhicules électriques… Aucune condition sur les trusts qui en bénéficieront et en particulier aucune condition sur les emplois !

 La réservation de 25 % des nouveaux véhicules de l’Etat aux modèles électriques ou hybrides (« tout nouveau véhicule à usage urbain sera électrique »). Toujours rien qui garantisse aucunement les emplois.

 une accélération - non chiffrée - de l’implantation de bornes de recharge des véhicules électriques et hybrides rechargeables en France.

 la promotion (non détaillée) « l’industrie de la déconstruction et du recyclage », à travers une politique d’agrément ambitieuse.

 la création d’un institut de recherche technologique dédié à l’automobile « avant fin 2012 ».

 la réorientation de 400 M€ des bénéfices du crédit impôt recherche vers la « localisation en France de l’innovation » et de 350 M€ des investissements « d’avenir » sarkozyens lancés en 2009 vers « le véhicule de demain ».

 un soutien à la sous-traitance via OSEO (+150 M€ pour la trésorerie des PME, +450 M€ pour des « financements dédiés à la modernisation des sites et à l’investissement industriel »).

Des cadeaux au patronat en quantité mais rien du tout pour même laisser entendre que le gouvernement combat les suppressions d’emplois.

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a appelé dimanche, sur BFM TV, les syndicats de PSA Peugeot Citroën à la "responsabilité économique" pour ne pas "affaiblir" le constructeur. Donc c’est seulement les travailleurs que le gouvernement appelle à la modération. On a oublié le Montebourg qui n’avait pas de mots assez durs contre ce patron licencieur…

Alors que le gros des salariés retrouve cette semaine les usines sur fond d’inquiétude après l’annonce de 8.000 suppressions de postes et la fin de la production à Aulnay en 2014, les syndicats doivent avoir en tête de "trouver des solutions" pour "construire l’avenir", a déclaré M. Montebourg. Ils doivent, selon lui, marcher dans la collaboration de classe mise en place par le gouvernement.

"Il est important de défendre les salariés qui risquent de perdre leur travail et de reformater, renégocier et diminuer le plan social", a-t-il dit. Mais ce qu’il appelle défendre les salariés, c’est participer à la collaboration de classe…

En même temps, selon le ministre, les syndicats doivent penser à "tous ceux qui restent", les "100.000 salariés qui restent à Peugeot". Penser à ceux qui restent, cela signifie opposer les salariés qui conserveront un poste à ceux qui vont le perdre. La stratégie est très claire…

"Affaiblir Peugeot, ne pas l’aider si elle en a besoin, c’est risquer la descente aux enfers pour ceux qui restent", a-t-il déclaré, ajoutant que "faire la guerre ne (lui) paraît pas le bon terme". Les patrons démarrent la guerre mais les travailleurs devraient se laisser faire et même aider le patron de Peugeot…

"J’appelle à la responsabilité des actionnaires. J’appelle à la responsabilité des syndicats", a-t-il répété. C’est quoi son appel à la responsabilité des actionnaires. Leur responsabilité, c’est multiplier au maximum es profits et si ce sont des licenciements qui le conditionnent, leur responsabilité sociale, c’est d’accepter le combat. Aux travailleurs d’en faire autant !

Le plan de restructuration (plan dit de « sauvegarde de l’emploi ! » à Aulnay et Rennes, plan dit de « départs volontaires » pour les effectifs hors production), est momentanément suspendu en attendant les conclusions de l’expertise votée en comité central d’entreprise, qui seront connues, selon PSA, le 15 octobre. Cela a signifié que les syndicats ont choisi de suspendre la lutte… Pas une tentative d’unir les travailleurs du pays contre l’action brutale à l’encontre des travailleurs de PSA au moment où tous les travailleurs étaient sensibilisé, avant les départs en vacances…

Partis en vacances fin juillet sous le choc de l’annonce des 8.000 suppressions de postes et de la fin d’Aulnay, le gros des salariés de PSA Peugeot Citroën retrouvent les usines, sans ordre de bataille précis et dans l’attente de différentes expertises. Ils sont donc mis en condition par les stratèges syndicaux pour avoir le moral au beau fixe et une confiance considérable dans leurs propres forces… A aucun moment, un début de lutte d’ensemble des sites de PSA n’a été entamé. Les discours de bien des responsables syndicaux ont même opposé entre eux les travailleurs des différents sites !

Avant la pause, des salariés les plus radicaux de PSA, ceux d’Aulnay, avaient promis d’être « le cauchemar de la direction ». Mais, suite à cette déclaration, il n’y avait eu ni grève ni rien… Dans l’intervalle, les vacances ont retardé l’organisation d’une éventuelle mobilisation, et les regards sont désormais tournés vers les rapports d’expertise mandatés par les syndicats. Comme si cela allait empêcher les patrons de licencier…

A l’exception d’Aulnay om les dirigeants CGT ont dit qu’ils ne se refuseraient à rien mais qu’ils n’avertissaient de rien – ce qui n’arme nullement les travailleurs - la rentrée s’annonce donc calme dans le groupe automobile, à l’image de Rennes-La Janais où la CGT et FO, principaux syndicats du site breton qui doit perdre 1.400 postes, n’envisagent aucune action. "On va laisser les gens reprendre tranquillement. On n’a pas prévu d’action spécifique", explique Pierre Comtesse, délégué FO.

Sur ce site, lundi et mardi matin étant chômés en raison du manque de charge, la reprise se fera mardi à 13H00.

L’intersyndicale menée par FO (dont la CGT ne fait pas partie) se réunit lundi pour "faire un point après les annonces d’avant les vacances et les dernières actualités", a indiqué M. Comtesse. "Les plans d’action seront élaborés au fur et à mesure, le contexte est très mouvant", a-t-il ajouté, et "prévoir des actions la semaine prochaine n’aurait pas beaucoup de sens à part se faire mousser".

"On va faire le tour des ateliers pour voir ce que les gens pensent", explique Michel Bourdon, délégué CGT. Outre des réunions en interne et avec des sous-traitants mercredi, le syndicat convie jeudi les autres syndicats à une concertation en vue d’une manifestation départementale.

A Rennes, les syndicats jouent la responsabilité... L’intersyndicale du site PSA de Rennes (Ille-et-Vilaine) a appelé lundi à un rassemblement le 15 septembre en réaction au plan de suppression de 8.000 emplois annoncé par le groupe juste avant l’été.

Cette annonce intervient à la veille de la reprise du travail sur le site rennais où 1.400 emplois sont menacés. A Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), site où l’arrêt de production est programmé pour 2014 avec 3.000 suppressions d’emplois à la clef, le travail ne reprendra que le 4 septembre. Les sites de Sochaux et de Mulhouse ont redémarré comme prévu, a-t-on précisé de source syndicale.

Les syndicats avaient prévenu qu’ils repartiraient à la bataille dès la rentrée mais le ton est à la "responsabilité", a expliqué à Sipa Pierre Comtesse, secrétaire adjoint FO à Rennes. "L’objectif n’est pas de mettre le feu. Le vrai enjeu, c’est de savoir s’il y a un projet industriel pour notre site", a-t-il expliqué.

Ces propos font écho à ceux du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui en a appelé dimanche sur BFM-TV "à la responsabilité économique des syndicats". "Faire la guerre produit des destructions (...) Affaiblir Peugeot, c’est risquer la descente aux enfers pour ceux qui restent", avait-il ajouté en soulignant que PSA représenterait encore 100.000 emplois après le plan de restructuration.

A Sochaux, la CGT peaufine une journée-concert le 8 septembre autour du centenaire du site, précise Bruno Lemerle.

A Aulnay (Seine-Saint-Denis) où la production doit cesser en 2014, une semaine de chômage partiel décale la rentrée au 4, et des assemblées générales sont prévues à cette date, selon Jean-Pierre Mercier (CGT). La veille, les syndicalistes CGT de tous les sites se réuniront à Montreuil.

Quant à la CFDT du groupe, elle se retrouvera en séminaire du 28 au 30 août.

Côté direction, rien n’est prévu en matière de stocks pour parer à d’éventuels blocages d’usines.

Le plan de restructuration (plan de « sauvegarde » de l’emploi à Aulnay et Rennes, plan de départs volontaires pour les effectifs hors production), est momentanément suspendu par l’expertise votée en comité central d’entreprise et dont les conclusions seront, selon PSA, connues le 15 octobre.

"Le plan d’avant est arrêté et le suivant est bloqué. Il ne se passe plus rien, il n’y a plus de départ, donc plus de pression au départ", commente Anne Valleron de la CFE-CGC. "Le groupe de travail, formé par l’ensemble des syndicats, va travailler et discuter au fur et à mesure avec l’expert Secafi pour essayer de trouver des pistes alternatives et examiner ce qui est proposé. Le premier rendez-vous doit avoir lieu la semaine prochaine", dit-elle.

La suite, celle que les travailleurs peuvent construire...

Messages

  • L’intersyndicale du site PSA de Rennes (Ille-et-Vilaine) a appelé lundi à un rassemblement le 15 septembre. Début d’une lutte décidée ? Pas du tout ! Le ton est à la "responsabilité", a expliqué à Sipa Pierre Comtesse, secrétaire adjoint FO à Rennes. "L’objectif n’est pas de mettre le feu. Le vrai enjeu, c’est de savoir s’il y a un projet industriel pour notre site", a-t-il expliqué. Il en est encore à croire aux projets industriels et autres balivernes alors que les patrons veulent nous balancer par dessus bord !

  • Christian Lafaye, délégué central FO : « PSA est atteint d’une maladie indéniable et il faut la soigner mais il faut pour cela mettre en place une vraie stratégie. Ce rapport va valider dans un sens ou dans l’autre les scénarios proposés et j’ose croire qu’avec cela la direction va nous éclairer sur sa stratégie », poursuit-il.

    « Ce rapport permettra de dire si le plan n’est pas démesuré mais surtout de dire si ce n’est pas précisément la stratégie d’internationalisation et de montée en gamme du groupe qui ne nous a pas mis dans les difficultés actuelles », renchérit Franck Don, de la CFTC.

  • Loin de la mobilisation qui avait suivi l’annonce en juillet du plan de suppression de 8.000 emplois dans tout le groupe, la rentrée rennaise s’est faite dans la discrétion, sans tracts ni banderoles syndicales. Les salariés qui passent le tourniquet d’accès au site sont peu diserts.

    "C’est pas la peine de se démoraliser plus qu’il faut, mais c’est sûr que c’est pas motivant", lâche André Ouger, la cinquantaine. "L’ambiance va pas être terrible. Il y a un risque d’individualisme car personne ne sait qui va partir. Et puis tout le monde craint la fermeture du site dans les années à venir", avance de son côté Eric Coirre, 48 ans.

  • Les salariés de La Janais étaient les premiers chez le constructeur à effectuer leur rentrée après les vacances d’août, et malgré le repos des congés ce sont souvent des mines inquiètes qui ont fait leur arrivée, mardi, à l’embauche de 13H00.

    "On attend un petit peu de voir ce qu’ils vont nous annoncer, et qui va être concerné", explique Philippe, 55 ans, dont 35 ans de boîte, désabusé face à la situation.

    Comme lui, tous ceux qui ont accepté de s’exprimer devant les quelques médias présents expliquent avoir tenté pendant les vacances d’éviter de penser à l’avenir du site, en vain.

    Lui n’a plus d’espoir pour La Janais, et le plan de départs volontaires, il y réfléchit. Il va rejoindre pour l’instant son atelier où ils sont 40, mais "neuf de trop" depuis que les équipes de nuit sont revenues en journée, ce qui va signifier un jour chômé par semaine pour chacun.

    Pour les syndicats venus à la rencontre des journalistes devant les grilles, "il y a beaucoup de questions qui se posent", explique Michel Bourdon (CGT), "c’est un moment difficile".

    Les leaders syndicaux, comme facteur de démoralisation, on ne fait pas mieux...

  • A Aulnay, la CGT a eu une idée géniale : attendre la rentrée pour proposer une action. Comme cela les travailleurs ont eu toutes les vacances le morale dans les chaussettes et la géniale idée se transforme en une rentrée où le moral de la lutte n’y est pas. C’est cela les grandes stratégies des stratèges syndicaux !

  • Du coup, la grève générale reportée à la rentrée est encore plus reportée et il s’agit surtout d’une petite action coup de poing. "On s’oriente vers l’organisation d’une AG pour l’ensemble du personnel le 11, elle décidera entre autres de l’organisation d’une action très rapide à l’extérieur de l’usine", a confié Jean-Pierre Mercier, représentant CGT, à l’agence de presse Reuters.

    C’est triste les stratèges syndicaux...

  • Comme il fallait s’y attendre le rapport commandé par le gouvernement justifie le patron de PSA...

    Le rapport commandé par le gouvernement sur les difficultés financières de PSA Peugeot Citroën confirme "la grande fragilité du groupe" et valide la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui emploie 3.000 personnes, selon Le Journal du Dimanche.

    Emmanuel Sartorius, ingénieur général des Mines, doit rendre mardi son rapport à Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif.

    "PSA est acculé" et le rapport "pourrait révéler une situation plus dramatique encore", rapporte le JDD.

    "Le scénario de la fermeture du site d’Aulnay, que l’expert devrait valider, semble inévitable", ajoute le journal.

    La direction de PSA s’est engagée à reclasser la moitié des 3.000 salariés d’Aulnay sur le site voisin de Poissy (Yvelines).

    Les syndicats, qu’Arnaud Montebourg recevra mardi pour leur présenter le rapport, attendent de connaître les solutions hors du groupe qui seront proposées aux 1.500 autres.

    S’ils attendent de connaître les solutions, s’ils attendent aussi le rapport, s’ils attendent encore l’expertise qu’ils ont eux-mêmes commanditée, ils attendent surtout que la colère se transforme en démoralisation pour jouer leur petit rôle de tampons et faire défiler tranquillement les salariés dans la rue... sans risque pour les classes dirigeantes !

  • Les salariés ont-ils amélioré leur situation d’après l’annonce des licenciements que ce soit à l’aide de pressions gouvernementales ou syndicales ? Non !

    En effet, face aux 8000 suppressions d’emploi, il y a tout au plus 4500 propositions d’emploi maintenant alors qu’au tout début PSA annonçait qu’aucun salarié ne serait laissé pour compte !

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