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Les labos pharmaceutiques licencient

mardi 4 septembre 2012, par Robert Paris

Les labos pharmaceutiques licencient

Comme la Métallurgie, les Télécoms, l’Automobile, les groupes pharmaceutiques du médicament, Sanofi, Ipsen, Expanscience, Merck Serono France, Teva, AstraZneca, Novartis, Roche, etc ... licencient, suppriment des emplois, ferment des sites, se débarrassent des précaires…

Le laboratoire pharmaceutique Sanofi pourrait annoncer en septembre la suppression de 1200 à 2500 postes dans la recherche, les vaccins et l’administratif.

Sanofi s’apprête à restructurer ses activités en France. La nouvelle, attendue depuis quelques mois, a été confirmée jeudi en comité de groupe. Mais le laboratoire n’a pas précisé combien d’emplois seraient touchés. « À ce stade, ce serait prématuré », affirme Christian Lajoux, président de Sanofi en France. « Selon des sources internes, cela se situera dans une fourchette de 1200 à 2500 postes », indique toutefois un représentant de la CFDT, principal syndicat du grand laboratoire français, qui emploie 28.000 salariés, soit un quart de ses effectifs, dans l’Hexagone.

« Nous avons suffisamment d’entreprises en grave difficulté pour ne pas tolérer que des entreprises qui font des milliards de profits détruisent de l’emploi. » Arnaud Montebourg est vent debout contre le projet de réorganisation des activités de recherche, production de vaccins et des fonctions support de Sanofi. Il argue que le groupe pharmaceutique, engagé dans un plan de réduction de coûts de 2 milliards d’euros, a affiché 5,7 milliards de bénéfice net en 2011. Le 2 juillet, le ministre a demandé au DG de Sanofi de ne pas évoquer ce projet devant les syndicats. Oukase non respecté, même si le nombre de suppressions de postes,

estimé entre 1200 et 2500 par les syndicats, n’a pas été dévoilé. Les salariés du site de Toulouse (640 personnes), visé par cette restructuration comme celui de Montpellier, animent des « jeudi de la colère ».

Les syndicats estiment que ce plan est indéfendable puisque Sanofi a réalisé 8,8 milliards d’euros de profits l’année dernière. "On est précisément dans le cas décrié par l’actuel gouvernement : l’entreprise qui licencie pour donner toujours plus d’argent à ses actionnaires", juge ainsi Jean-François Chavance à la CFDT dans l’Expansion.

Arnaud Montebourg a également réagi en qualifiant le plan « d’archétype du plan social abusif » mais pm n’a rien à proposer aux salariés à part d’être responsables, de négoier et blabla et blabla… Attendre quoique ce soit du gouvernement et des dirigeants des syndicats qui pactisent avec est une illusion !

Tout au plus, Hollande peut se dire touché que des salariés de groupe pharmaceutique n’aient pas reçu leur salaire depuis des mois... Un gouvernement capitaliste dirigé par un socialiste n’est en rien différent d’un autre gouvernement capitaliste mis à part qu’il a davantage les dirigeants syndicaux dans sa poche !

Chris Viehbacher, PDG du groupe, a de nouveau défendu son projet de réorganiser la recherche et développement du groupe autour de "hubs", des plateformes regroupant les chercheurs pour "renforcer la productivité", notamment en France qui abrite la moitié des activités de recherche.

Associer productivité et recherche est pour le moins audacieux, et pose un certain nombre de questions quant à la capacité de la direction à comprendre l’activité de son entreprise. En effet, la recherche n’est pas par essence une activité commerciale, et encore moins une activité rationalisable, quantifiable, industrialisable à grand échelle. Si Sanofi et d’autres grands labos ont fait de l’industrialisation de la recherche leur marque de fabrique, l’entreprise pourrait risquer gros à trop tirer sur la corde, en voulant traiter ses chercheurs comme des salariés d’une usine mécanisée.

Non pas que le second travail soit moins noble et moins pénible que le premier ; c’est surtout le caractère laborieux de la recherche, par étapes, et nécessitant temps et patience, dont il est question ici. La compréhension de la nature particulière de la recherche est essentielle pour que celle-ci puisse se développer et apporter des résultats profitables à tous. Autrement dit, les visions de court et de moyen termes sont certes appropriées en matière de spéculation financière, mais totalement illusoires en ce qui concerne la santé.
Ce n’est pas la première fois que Sanofi se comporte en capitaine d’industrie plus qu’en figure de proue de l’avancée médicale en France.

En se remémorant les épisodes Oenobiol et Genzyme, il est difficile de faire avaler la pilule aux quelques 1500 chercheurs qui vont devoir trouver des laboratoires plus intéressés par leurs travaux que par leur taux horaire. Sanofi, dont le président prétend qu’il faut aller chercher plus de productivité, fait, depuis quelques années, des bénéfices record. Ceux-ci ont largement été réinvestis dans des branches qui ont pourtant peu à voir avec son activité d’origine.

En 2009, Oenobiol, « leader français des compléments alimentaires consacrés à la santé et à la beauté » est racheté par Sanofi, qui compte « diversifier sa stratégie ».

En 2011, c’est au tour de Genzyme de tomber dans l’escarcelle de Sanofi, L’acquisition de Genzyme par Sanofi a été élue "Meilleure opération de Fusion-Acquisition 2011" par le Club des Trente, obscur énième club de patrons bretons spécialisé dans le lobbying. Cette acquisition de Genzyme par Sanofi s’est faite au terme d’une OPA de 20,1 milliards de dollars, soit la deuxième plus grosse opération de rachat au monde conclue sur un laboratoire de biotechnologies.
Chris Viehbacher, toujours lui, a expliqué que Sanofi a été "patient et discipliné tout au long des négociations". "Genzyme va devenir le centre mondial d’excellence de Sanofi-Aventis pour les maladies rares et conservera une présence importante dans la région de Boston".
Mais venant d’un personnage impliqué dans des scandales tels que la vente illégale de médicaments, il ne faut plus s’étonner de rien.
« En juillet 2012, GlaxoSmithKline verse 3 milliards de dollars pour mettre fin à des poursuites intentées aux Etats-Unis et qui portaient sur des faits qui se sont déroulés entre 2000 et 2008. Chris Viehbacher est directement incriminé pour avoir poussé à la vente d’Advair pour traiter toutes les formes d’asthmes, alors que l’agence du médicament n’avait autorisé le produit que pour les formes les plus sévères. En 2004, il a notamment déclaré aux actionnaire du groupe : The real opportunity for us with Advair is that we can now convince physicians that there is no such thing as mild or severe asthma : you have asthma. »

La suite est bien connue, deux ans après : c’est l’annonce de restructuration en France.

Les licenciements secs ne peuvent que suivre les plans « départs volontaires » et les plans sociaux dits de « sauvegarde de l’emploi »…
Travailleurs, nous sommes prévenus, constitutons nos comités d’action, nos comités de grève, fédérons ces comités entre entreprises, entre secteurs, régionalement et nationalement, c’est la seul manière dé défendre nos emplois !

Messages

  • Quelque 200 salariés du groupe pharmaceutique français Ipsen étaient en grève jeudi après-midi à Paris en réaction à l’annonce cette semaine de la suppression d’une centaine de postes dans sa branche médecine générale en France, a-t-on appris de sources syndicales. "Ils veulent se débarrasser de la force de vente des produits de ville, tels le Smecta, qui ont fait la richesse du laboratoire et qui ne sont plus aujourd’hui la priorité des actionnaires", regrette, sous le couvert de l’anonymat, une salariée qui, comme d’autres en séminaire à Paris, a observé un débrayage dans l’après-midi.

    "Les gens sont très inquiets. Ces suppressions de postes ne se justifient pas car le groupe réalise des bénéfices et des profits mais n’a plus les mêmes priorités : ils délaissent la médecine de ville pour la biotech, ces produits de hautes technologies tels que les anti-cancéreux", déplore-t-elle.

    Le groupe pharmaceutique français Ipsen a annoncé mardi un "ajustement des forces de vente de l’ordre d’une centaine de postes" dans sa médecine générale en France, soit la moitié des effectifs dans ce secteur, après l’échec de négociations en vue de créer une coentreprise commerciale dans ce secteur.

  • Un salarié décédé après une tentative de suicide au cyanure à Sanofi (Neuville-sur-Rhône)

    Un technicien d’une quarantaine d’années est mort après avoir avalé une cuillère de cyanure, dans le laboratoire où il travaillait, le 10 janvier dernier. Transporté à l’hôpital de la Croix Rousse à Lyon et pris en charge par le service de soins intensifs il est décédé mardi 29 janvier. Une enquête est ouverte pour comprendre ce geste, mais les syndicats du site ont dénoncé « le contexte social de l’entreprise (qui) fragilise les salariés ». Ce salarié était directement concerné par les reclassements et les restructurations du groupe qui doivent conduire à l’arrêt de l’activité chimie le 31 décembre 2013 et la conversion du site de Neuville-sur-Saône vers la fabrication de vaccins. Plus de 2000 postes en France pourraient être touchés par des mesures de départs volontaires, de mobilité et de suppressions de postes dans la recherche, les fonctions supports et la production de vaccins.

  • Sanofi annonce la suppression de plus de 600 postes… Sanofi vient pourtant de finaliser six plans sociaux…

    Merck supprime 400 emplois à Courbevoie et un total de 8500 emplois…

    Le groupe pharmaceutique Teva supprime 14.000 emplois…

    Le laboratoire pharmaceutique Galderma supprime 400 postes à Sophia Antipolis…

    Le laboratoire Eli Lilly (Prozac) supprime 3.500 emplois et ferme des usines…

    Le trust pharmaceutique Lilly supprime 3 500 emplois et ferme des sites…

    Le groupe pharmaceutique Servier veut supprimer 610 emplois en France…

    Novartis va supprimer 500 postes…

    Le groupe Roche supprime des milliers d’emplois dans le monde…

    BSM, producteur à Agen, prévoit de supprimer des centaines de postes…

    GSK va supprimer 4.000 postes de plus…

    Etc, etc…

    Avez-vous entendu parler d’un seul syndicat qui propose d’unir toutes les luttes contre les suppressions d’emplois ? NON ! Moi non plus ! Cherchez l’erreur ! Il n’y en a pas : c’est une trahison !

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