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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Saint-Antoine

jeudi 13 septembre 2012, par Robert Paris

Les bulletins La Voix des travailleurs

Bulletin La Voix des Travailleurs

de l’Hôpital Saint-Antoine

Des nèfles !

La ministre de la Fonction Publique Marylise Lebranchu ne compte pas augmenter nos paies qui n’ont pourtant pas progressé depuis maintenant deux ans. Elle dit qu’il faudrait être réalistes. Ses collègues ministres n’ont pas dit la même chose aux banques comme la CIF ou aux trusts comme ceux de l’Automobile qui lui demandaient des milliards…

Basta !

Juillet-août, c’est des congés pour les uns mais la galère pour ceux qui restent au travail à l’hôpital public. La plupart des personnels n’en peuvent plus, chargés de combler le déficit d’effectifs déjà catastrophique en temps normal et critique en cette période. On est alors au bout du rouleau et les personnes qui craquent sont contraintes de s’arrêter, aggravant inévitablement le trou des effectifs… Mais, rassurez-vous, la direction de l’APHP n’est pas perturbée et elle considère que tout cela est parfaitement normal !

Personnels sous pression et cadres indifférents

Quand les personnels de santé craquent, quand la tâche excède gravement ce qui est physiquement et humainement faisable, il y a quand même des gens qui, eux, ne craquent pas et maintiennent leurs exigences, même si celles-ci sont irréalisables. Ce sont certains cadres attachés d’abord à la lettre des consignes, aux ordres qu’ils ont reçu et aux ordres qu’ils ont transmis. Et, s’ils savent que leurs discours ne sont pas acceptables, ils ont encore un recours : il leur suffit de prétendre qu’ils sont trop occupés pour nous entendre !

De plus en plus, les relations se tendent tellement dans le travail que certains cadres se transforment en véritables tyrans qui se croient tout permis pour arriver à leurs fins sous prétexte qu’ils se croient couverts par la direction et qu’ils peuvent se cacher derrière des objectifs et consignes de celle-ci. Pour ces gens, on n’a qu’à obéir. C’est marche ou crève comme à l’armée. Pas question de faire une observation, ni de revendiquer des moyens simplement de travailler correctement. Sinon, on déclenche des nuées de reproches sans fondement. Ils ne se cassent pas le dos pour apporter leur aide quand on en a besoin.

L’une des constantes du discours de ces cadres est : on ne peut pas toucher soi-même aux plannings. Pourtant, quand ils veulent combler les trous, ils prétendent qu’on n’a qu’à changer les plannings. Ils se servent également des personnels en heures supplémentaires ou en week-end supplémentaires pour leur demander des tâches bien au-delà des possibilités et justifier de ne pas demander des embauches en plus.

Le rôle de ces cadres, c’est d’abord un rôle économique et non un rôle de santé. Ils ne se rendent même pas compte qu’on a ainsi dévalorisé leur fonction qui était une responsabilité de santé. Désormais, ils raisonnent en termes de durée moyenne de séjour, de taux d’occupation des lits, de nombre de lits fermés, de flexibilité des personnels pour éviter les embauches et éviter même l’appel à la suppléance. Tout faire avec rien, voilà leur but !

Mais ce sont des gens à courte vue. Par exemple, en n’embauchant pas, on va à l’encontre de l’objectif de diminution de la durée moyenne de séjour, puisque les traitements et la reprise physique des malades tardent plus…

Ils prétendaient accompagner les personnels déménagés

Les personnels partis de Saint-Antoine lors des déménagements, notamment celui de la Maternité, se retrouvent parfois à nouveau à Saint-Antoine après un court séjour dans un autre hôpital. Au moment du déménagement, la direction prétendait, pour faire passer en douce ses projets, faciliter l’insertion des personnels dans leurs nouveaux hôpitaux et garantir un suivi soigné des personnels. Encore une fois, on a pu constater que les promesses de la direction n’engagent que ceux qui y croient…

Devinette

Savez-vous quelle est la région de France qui a le plus de personnels de santé par habitant et, en même temps, le moins de personnels de santé par habitant ?

Eh bien, ce sont les Antilles !

En effet, comme chacun sait, les Antillais sont très nombreux à l’hôpital public en France. Par contre, l’hôpital public aux Antilles se réduit comme peau de chagrin avec les regroupements d’hôpitaux et les réductions d’effectifs. Voilà comment les Antilles atteignent le record du meilleur et du pire !

Confiance et restrictions sont-ils compatibles ?

La ministre de la Santé Marisol Touraine a lancé son "pacte de confiance pour l’hôpital". Mais elle n’a pas donné de précisions sur les moyens quelle comptait allouer à l’hôpital. On a cependant entendu parler de continuer à réduire les personnels de santé pour raison de diminution des dépenses de l’Etat. Cette manière de voir la santé ne risque pas de nous donner confiance !

Des suicides occultés

On a beaucoup entendu parler des suicides à Renault ou France Telecom, mais on n’imagine pas que le lieu où on est censé défendre la santé soit aussi un lieu où la santé des personnels est mise en cause.

Mais les suicides ou tentatives de suicide à l’hôpital public sont bien réels : Bichat en juillet 2008, Saint Louis en juin 2009, Lariboisière en septembre 2009, Rouen en juillet 2011, Strasbourg en septembre 2011, Marseille en décembre 2011, quatre suicides d’agents à Lille en janvier 2012, Vire en février 2012, Béziers et Delafontaine à Saint-Denis en juin 2012 etc… On est loin de les citer tous !

L’APHP a été condamnée en juillet dernier pour sa responsabilité dans le suicide d’une cadre de Bichat suite à ses conditions de travail, ce qui montre que les cadres ont tort d’accepter les pressions de la direction car ils finissent par les payer, eux aussi.

La plupart de ses suicides sur le lieu même de travail, après s’être plaint de difficultés graves dans le travail, ne sont pourtant pas reconnus en accident du travail par la direction de la Santé. Ce n’est pas étonnant ! Avez-vous déjà entendu des cas où c’est le responsable ou le criminel qui se dénonce et se condamne lui-même ? Ne comptons sur rien de tel !

Expérimentateurs et cobayes

A Saint-Antoine et la Pitié-Salpétrière, nous sommes actuellement l’objet d’une véritable expérimentation selon les propres propos de la direction de l’APHP qui tente de mettre en œuvre une nouvelle formule d’entretiens individuels annuels dans lesquels nous allons devoir chaque année nous donner de nouveaux objectifs de progression à atteindre, faute de quoi nous perdrons la surprime et deviendrons des personnels à blâmer, de mauvais professionnels qui doivent revenir prouver dans l’année qui suit qu’ils ont pu réaliser les progrès exigés. Nous passons en fait en procès, sans avocat et sans moyen de défense. Il convient de préciser qu’à Renault ces entretiens ont été une cause importante de stress et de suicide. Il faut aussi rappeler que l’APHP récidive puisqu’elle avait déjà voulu expérimenter cela à Saint Maurice où le personnel s’était mobilisé contre au point qu’elle avait dû retirer son projet. Exemple à suivre.

Hollande et le chômage des jeunes

Le gouvernement va créer 150.000 emplois d’ici 2014 nous disent les média. C’est faux ! Le gouvernement s’attelle ainsi à lutter contre le chômage. C’est faux ! Il s’agit d’aider les jeunes. C’est faux ! Les emplois d’avenir signifient que l’avenir, ce sont des emplois privés et précaires dont l’essentiel est payé par les fonds publics ! En effet, dans ces emplois créés par le gouvernement, ce n’est pas des emplois fixes, seulement de un à quatre ans, et pour lesquels 350€ est payé par le patron pour un salaire mensuel de 1400€ ! Il n’y a aucun véritable emploi créé. C’est, au contraire, un moyen pour les patrons de ne pas vraiment embaucher. Quel patron pourrait résister à la proposition d’avoir un salarié à temps plein au taux merveilleux de 350€ par mois ? Et cette mesure est censée calmer la population face à la destruction massive de centaines de milliers d’emplois par les patrons des trusts…

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