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La Voix des Travailleurs de la Traction SNCF (Gare de l’Est)

mardi 11 septembre 2012, par Robert Paris

Les bulletins La Voix des travailleurs

La Voix des Travailleurs de la Traction SNCF (Gare de l’Est)

Non aux sanctions ! Unifions nos luttes

Pendant plus de trois semaines, les CRTT se sont battus contre la casse de leurs conditions de travail. S’ils ont eu raison de se battre, leur mouvement n’avaot pas la force de faire reculer la direction sur l’essentiel : maintien des repos, des primes pour que le salaire ne baisse pas.

En réaction au droit de retrait exercé par nos camarades, la direction a répondu en décidant de les sanctionner pour faire un exemple. Elle n’était pas prête à reculer car le problème que posaient les CRTT nous concerne tous, SNCF et autres travailleurs du rail. C’est pourquoi il est aussi nécessaire de nous organiser sur tous les chantiers pour refuser toutes les sanctions contre nos camarades.

Ce n’est pas en faisant grève secteur par secteur qu’on pourra gagner, mais en nous coordonnant tous ensemble, sur des revendications unificatrices : augmentations uniformes des salaires (et pas du point d’indice ou en pourcentage), embauches dans tous les secteurs, augmentation des pauses, diminution de l’amplitude journalière, etc...

Pause toujours

Avec les travaux dans le tunnel EOLE, les trains étaient redirigés en surface. Au lieu des dix minutes de temps de retournement, voire moins parfois, nous avions 16 minutes en GDE, 6 minutes de plus, c’est peu mais ça permettait de prendre un café en courant un peu moins. Si nous imposons l’embauche massive des conducteurs, nous pourrions avoir des relèves en cours de journée pour bénéficier de vriaes pauses sans pour autant augmenter l’amplitude de la journée de travail.

La privatisation suit son cours

Depuis plusieurs années, la SNCF fait évoluer par touches successives sa structuration interne. Petit à petit, l’entreprise intégrée laisse la place à une « maison mère » chapeautant des branches autonomes avec leurs moyens matériels et leurs personnels dédiés. Pour justifier ces transformations, la SNCF met en avant l’ouverture à la concurrence. C’est fin, affirme-t-elle, d’éviter d’être accusée de ne pas faciliter les choses aux opérateurs privés, qu’elle a créé récemment une « autorité autonome » baptisée direction de la circulation des trains et une branche autonome baptisée « gares et connexions ». D’autres entités, autrement appelées « centres de profit » par la SNCF, ont été créées pour piloter les activités de la branche fret suivant le « produit » qu’elles commercialisent. Ces entités préfigurent la création de filiales et empruntent au même schéma de réorganisation mise en oeuvre dans d’autres entreprises publiques récemment privatisées, comme EDF et GDF.

L’emploi, variable d’ajustement

Les restructurations en cours à la SNCF s’annoncent particulièrement lourdes en matière d’emplois. Certes son pr »sident, Guillaume Pépy, affirme qu’ « il n’y a pas de sureffectif à la SNCF » et sa direction promet qu’elle ne procédera à aucun licenciement et que les cheminots des secteurs concernés seront affectés à d’autres activités. Mais il n’en demeure pas moins que des milliers de postes seront supprimés. Ainsi, l’abandon du wagon isolé entraînera à lui seul la fermeture, selon les syndicats, de huit triages sur les onze existants. Ceplan menace ainsi de 4000 à 6000 postes. Entre 2002 et 2009, 21.500 emplois ontété supprimés à la SNCF. L’ouverture à la concurrence des TER devrait se traduire également par la suppression de nombreux emplois. Pourgagner en productivité bien sûr mais aussi en raison des pertes de marchés que ne manquera pas d’enregistrer la SNCF. Qu’adviendra-t-il en effet des cheminots travaillant à l’exploitation du TER dans une région si l’entreprise publique n’est plus chargée de son exploitation ?

Un choix révélateur des intentions de la direction de la SNCF
Avant d’être directeur commercial chez RFF, V. Duguay fut directeur de la maintenance pendant 2 ans chez Eurodisney de 2007 à 2009.

Sa mission ? Tout bonnement désorganiser complètement cette activité ! L’objectif était de préparer à externaliser la maintenance, c’est-à-dire exactement ce que manigances toutes les directions des services publics ces dernières années.

Le but ? Sous-traiter comme à PSA !

Pourquoi cette volonté de casser ce qui fonctionnait ? Simplement casser un secteur combatif. Voir comment cela s’est passé à Disneyland.

Juste avant d’arriver chez Picsou, cette tête a claques a testé sa recette de « réorganisation en territoires » chez Aéroport de Paris où il était directeur de la sécurité et du parking.

C’est un patron de choc qui ne craint aboslument pas l’impopularité car c’est justement son rôle !

Concentrer les foudres des travailleurs sur sa personne, faire croire que la casse sociale et professionnelle sont des buts personnels, dissimuler ainsi que cette casse ne concerne pas que des morceaux de secteurs mais toute l’entreprise en général, telle est la manière dont ce type de personnage intervient. S’en prendre à un individu servirait donc à dissimuler qu’il s’agit d’une stratégie de la direction de l’entreprise, et même de l’ensemble de la bourgeoisie, dans tous les secteurs, entreprises privées et publiques.

Tous les syndicats le savent et participent à cette entourloupe qui vise soit à monter les travailleurs les uns contre les autres, soit à expliquer qu’il s’agirait de virer tel ou tel individu, afin de neutraliser notre réaction en tant que classe.

Le dumping social progresse à grande vitesse

Le statut des cheminots n’est pas menacé, jurent en coeur la direction de la SNCF et le gouvernement. Reste que le dumping social progresse. En témoigne le recours grandissant à des statuts de salariés relevant du droit privé. Le taux d’emploi contractuel (CDI et CDD donc non fonctionnaires) est passé de 11,3% en 2006 à 18,9% en 2008. Selon la SNCF, le statut et la réglementation du travail qu’elle est « contrainte » d’appliquer, génère « un curoût de 30% » par rapport à ses concurrents qui ne sont soumis qu’à la réglementation du régime général de protection sociale. Pour contourner le statut de cheminots et la réglementation du travail, la SNCF a donc créé des filiales de droit privé. Ainsi, sa filiale VFLI concurrence sa propre branche fret et bénéficie des mêmes conditions qu’Euro Cargo Rail et Veolia Cargo. A l’avenir, avec l’ouverture à la concurrence du TER, la SNCF a déjà prévu que sa filiale de transport urbain Keolis se positionnerait pour concurrencer SNCF proximité, en charge actuellement des trains régionaux.

SNCF : le service public sur une voie de garage

« Destination 2012 », ce plan vise à « faire entrer toutes les activités de la SNCF de manière plus agressive dans la jungle de la concurrence » et fait « peser de lourdes menaces sur les conditions sociales de tous les cheminots, sur l’avenir du statut public de la SNCF et l’efficacité du système ferroviaire français. » Il comporte la décision d’abandonner le fret ferroviaire de proximité qui jettera, selon eux, 1.200.000 camions sur les routes et, rien que dans le fret, pourrait conduire « à supprimer entre 4000 et 6000 emplois ». « Le rail une nouvelle route pour la France » proclame l’actuelle campagne de communication de la SNCF. Tromperie sur la marchandise, publicité mensongère...

Messages

  • Le tribunal d’instance de Calais a donné raison hier aux 274 anciens salariés de SeaFrance dans le procès qui les opposaient à la SNCF, reconnue coupable hier matin de licenciement économique abusif.

  • Un mouvement spontané des conducteurs ralentit très fortement le trafic ce matin sur la partie de la ligne B du RER située au nord de Paris, et gérée par la SNCF. Conséquences : en pleine heure de pointe, le trafic est fortement ralenti ; l’interconnexion est suspendue au niveau de la gare du Nord. Les agents réclament une prise en charge après les accidents et les suicides de passagers, or il n’y en a plus, le RER B était par ailleurs l’un des établissements qui souffrent le plus de manque de personnel.

    Emmanuel Grondein, secrétaire SUD Rail du CHSCT Paris Nord explique qu’un droit d’alerte a été posé - qui couvre tous les agents des dépôts de Mitry-Claye, Ermont et Paris Nord - car des agents ont percuté ou failli percuter des gens dans leur service et que l’entreprise refuse de prendre cela en accident du travail". Selon lui, "le suivi est défaillant" et "il n’y a aucune garantie de prise en charge en cas d’accident de travail, ce qui est inadmissible. Nous voulons juste travailler dans des conditions normales", insiste-t-il.

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