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La Voix des Travailleurs Pour la défense des services publics

vendredi 21 septembre 2012, par Robert Paris

La Voix des Travailleurs

Pour la défense des services publics

(tracts anciens et récents)

Après EDF, GDF, France Telecom ou Aéroport de Paris,
la privatisation menace La Poste, Hôpital public, Université, Ecoles, SNCF et RATP.

Vous avez connu les trains qui arrivaient et arrivaient à l’heure ? Eh bien, perdez l’espoir de les revoir ! Les trains ne sont plus là pour transporter des passagers mais pour créer des profits ! Et, si vous ne comprenez rien aux organigrammes de la SNCF qui suivent, c’est que vous n’êtes pas un financier spécialiste d’extraire des profits des services publics...

Vous avez connu un service public de santé ? Eh bien, ce la n’existe plus !

La SNCF veut « réinventer le modèle » … de privatisation

Qu’arrive-t-il à la SNCF ? Eh bien, la SNCF n’existe plus en réalité, explosée entre les divers Keodis, Geodis, RFF, SNCF Voyages, SNCF Proximités, Fret SNCF, etc… qui sont autant de futures sociétés indépendantes. Cette subdivision de l’ancienne société nationale en de multiples sociétés plus ou moins mixtes a un but : créer des unités d’une dimension qui leur permette de trouver des acheteurs et en maintenant les dettes pour la partie publique des transports. Il n’y a plus qu’à officialiser cette vente du service public ferroviaire aux requins de la finance. Il est remarquable que les sociétés en question se comportent déjà sur le marché mondial comme des financiers qui acquièrent des parts de marché de ceci ou cela, qui achètent des sociétés privées de transport ou d’autre chose. Pépy parle de « réinventer le transport » : « Nous allons pouvoir réinventer le modèle économique du TGV. Il nous faut travailler au développement de revenus additionnels en enrichissant l’offre de services. Mon objectif reste la constitution d’un nouveau groupe ferroviaire pivot du système, qui ne serait en aucune manière le retour à la SNCF d’avant. » Et il précise que, via Keolis, le secteur international représente 23% du chiffre d’affaires. Comment mieux dire que la SNCF, considérée seulement comme un groupe d’entreprises à caractère mixte, est devenue une société à statut incertain qui achète et vend des affaires dans le monde entier et n’est pas principalement consacrée à transporter la population de France. Ce n’est pas une réinvention du service public mais une invention du service privé du ferroviaire que le PDG a en tête et qu’il a commencé à mettre en pratique.


L’hôpital public, malade de ses finances

Un très grand nombre d’hôpitaux sont dans le rouge, tout simplement parce qu’ils ont appliqué les consignes de la direction de la Santé… En développant chirurgie ambulatoire, hospitalisation à domicile, hospitalisation de jour, séances d’oncologie et d’hémodialyse, passages aux urgences, et aussi actes et consultations externes, l’hôpital diminue autant que possible l’hospitalisation complète. Le tassement de l’activité en hospitalisation complète en est la cause principale. Or, les tarifs de l’hôpital, imposés par le gouvernement, sont basés sur une hausse continue d’activité d’hospitalisation complète.

En 2011, seuls les hôpitaux qui voient leur activité croître d’au moins 2,4 % peuvent s’en sortir sans réduction de leurs moyens. C’était déjà 1,7 % les années précédentes... Les hôpitaux se voient, du coup, menacés de fermeture et doivent se restreindre. Notamment, sont réduites les missions dites d’intérêt général, qui sont toutes des missions de santé publique et de service public. La stratégie du gouvernement visant à la convergence des tarifs entre hôpitaux et cliniques, alors que celles-ci ne sont pas soumises aux mêmes contraintes, conduira inéluctablement à un effondrement de l’hôpital public et à son corollaire : la privatisation de la santé.
Les mêmes causes et les mêmes effets…

En peu partout en France, la politique des hôpitaux (suppression de personnel aggravation de la politique financière, stress…) entraîne des réactions : CHU de Toulouse, Bloc opératoire du centre hospitalier du Bois de l’Abbaye, Centre hospitalier d’Alès, ambulanciers de l’hôpital de Carhaix, Hôpital Flaubert du Havre, Hôpital de Toulon-La Seyne, Centre hospitalier de Thiers et on en passe… Et si on s’y mettait tous ensemble ?


Du personnel en trop ?

Selon le « Canard Enchaîné », l’APHP a programmé une série d’attaques pour saigner davantage les hôpitaux. Dans leur fameux plan stratégique 2010-2014, il s’agirait encore de trouver le moyen de faire plus d’économies. L’un des moyens, c’est l’élément qui sert de variable d’ajustement : c’est les effectifs. La direction de l’APHP prévoit de réduire le personnel de 3500 postes d’ici 2014. Comme chacun sait, on est trop nombreux dans les services et on se marche sur les pieds ! On constate par exemple comme il n’est pas du tout galère de poser des jours de repos et que ceux-ci ne sont jamais chamboulés ! Si les têtes pleines enfermées dans leurs bureaux débordent d’idées, dans les services, c’est plutôt la coupe trop pleine qui va déborder…

L’université en faillite ? La recherche en faillite ? L’hôpital public en faillite ? La SNCF en faillite ? Les communes en faillite ? Ou bien c’est l’Etat bourgeois qui paie, sur fonds publics, la faillite du capitalisme ?

Il n’y a plus d’argent pour la recherche. Les équipes se disputent les financements des projets. Les universités sont menacées l’une après l’autre de faillite. Même les moins menacées comme Paris-Sud supprime en gros un groupe de travaux dirigés sur quatre ! La dette de la SNCF, cachée dans RFF, revient en boomerang ! Le Figaro du 16/12/2011 écrit : "SNCF et Réseau Ferré de France confondus ont un déficit structurel de 1,5 milliards d’euros par an !" Sans compter les 32 milliards de dette du RFF ! La dette de l’hôpital public avoisine les 27 milliards d’euros ! Plus la "gestion rentable" a gagné le service public et plus il s’endette vite. Mais, bien entendu, c’est d’abord l’Etat qui a ponctionné le service public pour mieux se servir des fonds afin de sauver le système capitaliste en faillite. Par exemple, la SNCF ne cesse de donner de l’argent à l’Etat ! Les hôpitaux paient tout ce que l’Etat refuse de payer ! Pour les banques, les trusts et les bourses, cet Etat bourgeois, par contre, n’a rien à refuser !!! Il donne l’argent aux banques (sans intérêt et sans remboursement) alors que celles-ci prêtent à intérêt aux hôpitaux (environ à 15%) ! Les communes elles-mêmes sont en faillite, ayant livré leurs fonds à des banques qui spéculaient ! La dette cumulée des communes avoisine les 70 milliards d’euros !

Quelle est la maladie de la recherche, de l’hôpital public, de l’enseignement universitaire, des transports ? La recherche de travaux à faire pour aider le secteur du Bâtiment tout en réalisant le maximum d’économies par ailleurs. Ainsi, tous les chercheurs vous le diront, la maladie de la recherche c’est de passer son temps à chercher de l’argent.

C’est l’Etat qui est endetté et non l’éducation ou la santé ! Le service de la dette d’Etat devient en 2011, pour la première fois de l’histoire économique de la France, le premier poste du budget (il passe désormais devant celui de l’Éducation Nationale et la Défense) : 46,9 milliards, contre 44,5 pour l’Éducation ( 30,1 pour la Défense). Il représente maintenant un montant supérieur à celui de l’impôt sur le revenu. La dette publique, sous des gouvernements qui n’ont cessé de prétendre vouloir la diminuer, n’a cessé de grimper pour atteindre plus de 87% du PIB ! Depuis la crise de 2008, il n’est plus possible de diminuer la dette d’Etat car toute l’économie capitaliste ne tient, en roue libre, que sur fonds d’Etat et c’est ainsi dans le monde entier...

L’hôpital public dans le rouge

L’hôpital public, lui, constate que ses sites sont les uns après les autres en faillite et la structure centrale de l’APHP vend ses bijoux de famille et vend même des hôpitaux ou morceaux d’hôpitaux. Claude Evin, Président de la Fédération Hospitalière de France, a fait part à la presse ce lundi 14 avril de ses inquiétudes quant à l’avenir du service public hospitalier. Il s’agit, estime, l’ancien ministre de la santé, de "l’asphyxie programmée des budgets des hôpitaux".

Le service public est menacé, estime la FHF, dont le Président dénonce le sous financement organisé. Le sous financement, n’est pas nouveau, a précisé Claude Evin mais la nouveauté est que maintenant tous les établissements sont touchés. "Cette situation est inacceptable".

Les sous-financements sont aggravés en 2008, selon la FHF par des transferts financiers dans un premier temps vers le secteur privé, et plus récemment vers la médecine de ville.Claude Evin a précisé toutefois que la FHF ne considère pas que l’amélioration de l’hôpital réside uniquement en moyens budgétaires. Nous nous attelons notamment, par un nouveau tour de France, à l’amélioration de l’efficience des plateaux techniques.

"Nous ne pouvons pas accepter cette situation de contraintes qui met en péril l’accès aux soins, les missions de l’hôpital public et son rôle de lien social. Et, citant N.Sarkozy qui déclarait récemment que "ce ne sont pas les économies qui font la réforme mais la réforme qui fait les économies" : espérons que ce ne soit pas qu’un bon mot, a conclu le Président de la FHF.

Existe-t-il encore une SNCF, service public ferroviaire ?

Tous les moyens ont été bons pour transformer la SNCF en machine à faire du profit … privé, pour les sociétés du fer fabricant les rails, pour les sociétés fabricantes de matériel ferroviaire, pour les sociétés de nettoyage, pour les sociétés de gardiennage, pour le secteur du bâtiment et maintenant pour le commerce, etc. Tout en maintenant fictivement l’existence d’un service public ferroviaire, le statut EPIC de la SNCF a permis les associations de sociétés au niveau européen, les participations dans des sociétés à l’étranger, la recherche de profit. Il y a eu la séparation SNCF/RFF qui ouvre la porte aux sociétés privées. Il y a maintenant les sociétés filiales, les participations, les services en collaboration avec d’autres investisseurs étrangers publics, privés ou semi/semi. Des groupes privés profitent du ferroviaire : des producteurs de matériel ferroviaire comme Alstom, Siemens, POS ou ICE, des groupes d’ingénierie des transports comme Systra, des groupements de chargeurs comme Geodis, Europorte, GEC Carex, KLM Cargo, Fedex, TNT ou UPS.

Le service public devient le cadet des soucis de la SNCF même si elles prétend exactement le contraire : politique de « baisse des coûts », de gains de productivité, de sous-traitance, la mise en concurrence public/privé, le service de la dette (pour le seul RFF, 32 milliards, en augmentation d’un milliard par an et, en conséquence, 1 milliard par an aussi de paiement d’intérêts), limitation de l’entretien et des travaux nécessaires, coût de plus en plus grand pour les régions, suppressions et menaces sur certaines lignes si les régions ne financent pas les déficits.

Les sociétés détenues par plusieurs opérateurs dont la SNCF se multiplient, ouvrant la porte aux capitaux privés :

 Thalys détenue à 62% par la SNCF, 28% par la SNCB et 10% par la DB a vu son activité augmenter de 8,4% en 2011

 Lyria filiale de la SNCF à 74% et des chemins de fer suisses à 26% a vu un développement de ses activités à l’international en 2011 (+10%) et cela représente désormais 63% de son trafic global.

 Eurostar affiche un chiffre d’affaires en hausse de 6% en 2011 (963 millions d’euros). Cette filiale à 55% de la SNCF a enregistré en 2011 un bénéfice de 25 millions d’euros.

 Comme Thalys, Alleo est une alliance entre DB et SNCF avec 50% pour la SNCF.

Etc, etc….

La droite n’a pas osé aller plus loin : vers une privatisation comme celle de France Telecom ou d’EDF. On va voir si, une fois de plus, la gauche n’osera pas privatiser davantage que la droite... En tout cas, si les centrales syndicales veulent se croire mieux traitées par Hollande que par Sarkozy, le PS ne s’est engagé à rien concernant le ferroviaire et il ne s’est engagé qu’à appliquer l’austérité qui commencera par des suppressions de postes de fonctionnaires et des coupures dans les moyens, dans le ferroviaire comme dans la santé...

La privatisation suit son cours

Depuis plusieurs années, la SNCF fait évoluer par touches successives sa structuration interne. Petit à petit, l’entreprise intégrée laisse la place à une « maison mère » chapeautant des branches autonomes avec leurs moyens matériels et leurs personnels dédiés. Pour justifier ces transformations, la SNCF met en avant l’ouverture à la concurrence. C’est fin, affirme-t-elle, d’éviter d’être accusée de ne pas faciliter les choses aux opérateurs privés, qu’elle a créé récemment une « autorité autonome » baptisée direction de la circulation des trains et une branche autonome baptisée « gares et connexions ». D’autres entités, autrement appelées « centres de profit » par la SNCF, ont été créées pour piloter les activités de la branche fret suivant le « produit » qu’elles commercialisent. Ces entités préfigurent la création de filiales et empruntent au même schéma de réorganisation mise en oeuvre dans d’autres entreprises publiques récemment privatisées, comme EDF et GDF.


SNCF : le service public sur une voie de garage

« Destination 2012 », ce plan vise à « faire entrer toutes les activités de la SNCF de manière plus agressive dans la jungle de la concurrence » et fait « peser de lourdes menaces sur les conditions sociales de tous les cheminots, sur l’avenir du statut public de la SNCF et l’efficacité du système ferroviaire français. » Il comporte la décision d’abandonner le fret ferroviaire de proximité qui jettera, selon eux, 1.200.000 camions sur les routes et, rien que dans le fret, pourrait conduire « à supprimer entre 4000 et 6000 emplois ». « Le rail une nouvelle route pour la France » proclame l’actuelle campagne de communication de la SNCF. Tromperie sur la marchandise, publicité mensongère...

La Poste : des effectifs en berne…

Dans la cadre de la destruction programmée de l’ensemble du service public, la privatisation de La Poste, transformée en banque privée, et se développant comme un centre de la haute finance ne peut qu’accélérer la destruction que l’on voit déjà à l’hôpital public ou dans l’enseignement et la recherche publics…

La Poste ne cesse d’attaquer les conditions de travail, restructure ville par ville, secteur par secteur à tout-va, supprime des dizaines de milliers de postes, attaque les statuts (favorise la précarité) et les salaires.

Dans les centres courrier, c’est le mode "Facteur d’avenir" qui se met en place progressivement, centre par centre pour éviter un gros conflit. Cela ne se fait pas sans déclencher des grèves parfois dures. Une des principales nouveautés introduites par ce projet est la « sécabilité » (ou le principe d’auto-remplacement) : les facteurs d’un centre sont regroupés par équipes de 5 ou 6 et, quand il y a un absent, ce sont les autres facteurs de l’équipe qui se partagent sa tournée. Cela peut représenter une charge de travail supplémentaire de deux heures ou plus, sans contrepartie financière, puisqu’il ne s’agit pas d’heures supplémentaires, la sécabilité faisant désormais partie du cadre normal d’organisation du travail. Concernant le tri, le processus de restructurations et taille des effectifs est baptisé "Cap qualité courrier" et produit les mêmes effets.

Les centrales syndicales n’ont rien fait pour éviter l’émiettement des ripostes des travailleurs. Même à Paris, où de nombreux bureaux sont concentrés, il a fallu qu’ils organisent des mouvements séparés ! Par exemple, en 2010, une journée de grève avait lieu le 13 janvier à Paris 11 et Paris 7, le 14 janvier au centre de distribution de Paris 20, le 18 janvier au centre de Paris 6, ...

En 2000, l’effectif était de 320.000 postiers. L’objectif de la direction est de comprimer à 200.000 et elle y parvient progressivement...

En 2000, il y avait 18.000 bureaux de poste. L’objectif de la direction est d’atteindre les 10.000 et, là aussi, elle y parvient aux dépens bien entendu des personnels et des usagers.

Le service public n’est pas modernisé. Il est rentabilisé, ce qui est très différent.

La Poste vient de déclarer avoir réduit ses effectifs de 16% en 5 ans, soit un solde net de 44 000 départs.

La Poste est le deuxième employeur de France derrière l’éducation nationale ! Le groupe a tout de même recruté 2.800 personnes en 2010. Mais ces embauches ont à peine compensé les nombreux départs à la retraites, de moins en moins remplacés. Et les suppressions de postes se sont surtout accélérées l’année dernière. Les baisses d’effectifs étaient comprises entre 4.000 et 7.000 postes par an entre 2004 et 2008.

Une situation qui s’explique par les changements brutaux auxquels La Poste est confrontée. « Son métier historique, le courrier, connaît un déclin structurel. Ses volumes devraient chuter de 30 % entre 2009 et 2015, en grande partie à cause d’Internet », expliquent Les Echos. Selon les syndicats cités dans le quotidien, cette baisse drastique des effectifs provoque « un vrai mal-être social au sein des postiers, de plus en plus soumis aux cadences infernales ». « Il faut qu’on négocie et que la direction arrête le déni sur l’intensification du travail », ajoute un autre syndicaliste.

11700 agents en moins : une baisse importante des effectifs à La Poste en 2010.

En 2010, le deuxième employeur français comptera 11700 agents en moins d’après le quotidien Les Echos. Passant à 236 000 employés, La Poste ne remplace plus qu’un départ sur cinq.

La Poste entend poursuivre la réduction de ses effectifs en ne remplaçant qu’un départ de postiers sur trois ou sur quatre d’ici 2015, mais toujours sans plan social, a expliqué son Pdg Jean-Paul Bailly, lors d’un séminaire de travail à Saint-Etienne

La Poste va maintenir son "modèle social", basé sur "l’absence de départs imposés" et sur "le remplacement d’un postier sur trois ou sur quatre", a-t-il expliqué à la presse.

Cette baisse des effectifs est notamment liée à la diminution du volume du courrier. La Poste table sur une perte de 30% du volume d’ici 2015.

Refusant de donner un chiffre précis, la direction table sur environ "une petite dizaine de milliers de départs par an", et quelque 3.000 recrutements chaque année, a précisé le DRH du groupe, Georges Lefebvre. Ces recrutements se feront essentiellement par l’alternance.

Au 31 décembre 2009, la Poste employait 287.174 personnes au sein du groupe, dont 86% dans la seule maison-mère.

En 2009, elle a recruté 4.432 personnes, pour 11.758 départs (en retraite ou volontaires), soit un taux de remplacement de 29%. "On met en place des organisations qui sont moins consommatrices de masse salariale, mais notre souci c’est qu’il y ait toujours les effectifs nécessaires pour les faire tourner", a assuré Jean-Paul Bailly.

Les effectifs seront "moins nombreux mais mieux qualifiés et plus stables", a indiqué le DRH. Tout va très bien, madame la marquise, en somme… La mutation sociale passera par "la mobilité professionnelle", mais "sans mobilité forcée", ainsi que par le "développement interne des compétences", c’est-à-dire "former les gens et les adapter à d’autres métiers", a-t-il expliqué.

Ainsi, au sein des bureaux de poste, les guichetiers ont des perspectives d’évolution au sein de la chaîne commerciale et bancaire, pour devenir conseiller financier ou conseiller spécialisé en patrimoine, par exemple.

Autre exemple, en Seine-Saint-Senis, la Poste, qui cherchait des guichetiers, a ouvert cette possibilité de promotion aux facteurs de Paris. Plus d’une centaine de personnes ont déjà répondu.

Enfin, les facteurs pourraient trouver des "compléments d’activités" dans les services de proximité, comme la surveillance des personnes âgées à leur domicile sur commande des conseils généraux, la délivrance de médicaments, ou encore la collecte des papiers usagers des entreprises.

De 280 000 agents en 2004, La Poste est passé à 236 000 en 2010. C’est d’ailleurs en cette dernière année que l’entreprise publique a réalisé la plus importante réduction de ses effectifs. Près de 11 700 postes en moins, révèle le quotidien Les Echos de ce mercredi. Principalement des départs à la retraite. D’après le bilan 2010 examiné ce matin en conseil d’administration, cela représenterait 4,7% d’employés en moins. Conséquence de ces réductions, certains bureaux de poste, notamment en zones rurales, sont forcés de fermer. Entraînant des bras de fer dans les communes. Ce fut par exemple le cas avec la mairie d’Hiersac ( dans Sud Ouest ). Plus récemment, des réductions d’horaires devaient être réalisées à Plougrescant dans les Côtes-d’Armor, selon Le Télégramme, ou à Aubers dans le Nord, d’après Nord Eclair.

Un quart des universités en faillite virtuelle

Selon nos informations, près d’un quart des universités pourraient se trouver en grave déficit en 2012, suivant la tendance déjà enregistrée en 2011. La Cour des comptes estime qu’il manque 120 millions d’euros dans le budget de l’enseignement supérieur. La trésorerie des établissements est particulièrement tendue, souvent inférieure à un mois de fonctionnement. Les investissements ont été sérieusement revus à la baisse, y compris les crédits de mise en sécurité des bâtiments.

Même les universités les plus prestigieuses doivent diminuer leurs dépenses. "Nous sommes obligés de retarder certains investissements, notamment des innovations pédagogiques, ce qui est très dommageable", explique Jean Chambaz, le président de l’université parisienne Pierre-et-Marie-Curie. "2012 est difficile, mais 2013 sera terrible", prédit Denis Varaschin, le président de l’université de Savoie.

La Conférence des présidents d’université a alerté la ministre de l’enseignement supérieur : "Il serait impensable qu’un gouvernement de gauche mette les universités à la diète budgétaire", avertit Jean-Loup Salzmann, alors que le gouvernement travaille sur le budget 2013...

Cinq universités sont placées sous gestion rectorale ou ministérielle. C’est une des conséquences techniques de la loi sur l’autonomie des universités.

Certaines universités passées à l’autonomie depuis 2009 connaissent des difficultés budgétaires. L’université Pierre-et-Marie-Curie (Paris-VI), l’université de Savoie, Bordeaux-III, l’université de Limoges et l’école normale supérieure de Cachan viennent d’être placées sous la gestion des recteurs ou du ministère de l’Enseignement supérieur. Ces cinq universités ont connu deux exercices financiers en déficit consécutifs en 2009 et 2010, ce sont donc les recteurs qui arrêteront le prochain budget, conformément à la loi. Pour le ministère, il ne s’agit pas « d’incriminer les universités » mais de travailler « sereinement » avec elles pour « assainir leur situation financière ». Deux autres universités, Paris-XIII et l’INSA de Rouen devaient dans un premier temps faire partie de ces établissements placés sous surveillance « mais des solutions ont pu être trouvées et nous ne recourront pas à cette procédure exceptionnelle », explique-t-on dans l’entourage de Laurent Wauquiez, le ministre de l’enseignement supérieur.

La principale raison de ces difficultés budgétaires est « technique », affirme Louis Vogel, président de la conférence des présidents d’universités (CPU). Avec la loi sur l’autonomie, de nouvelles normes comptables s’appliquent : ainsi, les frais d’inscription, perçus en septembre par les universités doivent désormais être comptabilisés pour un tiers sur une année, pour deux tiers sur l’année suivante. Mécaniquement, explique-t-il, « le compte de résultat risque d’être déficitaire » comme à l’université de Savoie. Les présidents d’universités doivent désormais gérer leur masse salariale mais font face à des situations qui n’ont pas toujours été prévues, accusent-elles. C’est le cas de la pyramide des âges de ses fonctionnaires, plus ou moins vieillissante et donc plus ou moins coûteuse. Le gouvernement a débloqué 14,5 millions d’euros pour régler ce problème mais il persistera dans les années à venir. Enfin, les primes promises par l’État aux professeurs ont été accordées par les universités avec pour conséquence d’alourdir le coût de leur masse salariale.

L’autonomie a un coût, selon la conférence des présidents d’université Certaines universités incriminées protestent contre cette tutelle. Le président de Bordeaux-III estime ainsi que son exercice financier 2011 sera en équilibre, tout comme le budget 2012. Paris-VI affirme que son budget est en équilibre même si elle a mobilisé une partie de ses réserves. D’autres déplorent de ne « pas avoir les moyens suffisants de leur autonomie ». « Il n’est pas question de remettre la loi en question mais la société doit se rendre compte que l’autonomie a un coût », estime Louis Vogel. L’Unef évoque 45 universités qui auraient des difficultés à présenter un budget équilibré. Des gels de postes seraient envisagés à Nanterre ou à Pau. Le syndicat Snesup-FSU, lui, dénonce carrément « l’échec de la loi ».

L’ensemble des 83 universités françaises ont dégagé en 2010 un déficit total de 37 millions d’euros, a rappelé le député PS Alain Claeys. « Demain, combien d’entre elles seront placées sous tutelle ? Quelles seront leurs variables d’ajustement ? Gel des postes ? Arrêt de certaines formations ? », a-t-il lancé à l’Assemblée Nationale. Wauquiez : des moyens sans précédent ont été accordés aux universités.

Selon Laurent Wauquiez « depuis quatre ans, des moyens sans précédent ont été donnés à l’enseignement supérieur », en particulier une « augmentation moyenne de 20 % depuis quatre ans » des moyens des universités. « Les moyens supplémentaires ont été deux fois plus importants qu’au cours des dix dernières années », donc « nous avons donné les moyens de l’autonomie », a-t-il ajouté. Les universités se sont saisies de ces moyens pour améliorer les conditions d’études et de travail des étudiants, enseignants et personnels. « Preuve du succès de la réforme, toutes seront autonomes au 1er janvier 2012 ». Seuls cinq à sept universités connaissent des difficultés « passagères » sur 83, affirme-t-il, ce qui ne remet pas en cause leur « bonne gestion ». Et « l’arbre ne cache pas la forêt ».

Pour certaines universités, le passage à l’autonomie s’avère plus délicat que prévu. Dans l’Ouest, les universités de Bretagne Sud, de Nantes et, dans une moindre mesure, Rennes 1 doivent faire face à des difficultés financières.

« Sur une enveloppe totale de67millions, il nous manque1,2million d’euros pour boucler le budget de 2012 ». Président de l’Université de Bretagne sud (UBS), Olivier Sire ne cache pas la gravité de la situation. En France, une quarantaine d’établissements seraient dans le rouge. Le passage à l’autonomie n’est visiblement pas un long fleuve tranquille pour tous les établissements, cela malgré une augmentation des crédits de fonctionnement (en moyenne de22% pour les universités de l’Ouest), entre 2007 et 2011. L’université de Nantes rencontre également de sérieuses difficultés. Il lui manque 7 à 8millions d’euros pour faire face à la masse salariale et aux frais de fonctionnement. Son président, Yves Lecointe, a récemment annoncé que le budget 2012 sera présenté en déséquilibre. Rennes 1 n’est pas non plus épargnée par les difficultés, même si elles sont de moindre ampleur. « On n’est pas dans un budget catastrophe mais dans un budget de contraintes, sous tension, qui ne nous permet pas de donner la puissance nécessaire de recherche à notre établissement. Nous n’avons pas les moyens de notre dynamique », déplore Guy Cathelineau, son président.

Conséquence, certaines universités vont devoir geler des postes, voire supprimer des formations. À l’UBS, dix-huit emplois seront concernés en 2012. Insupportable pour Olivier Sire. « Pour une université de petite taille comme la nôtre, où il manque déjà144emplois, c’est la goutte d’eau de trop ». Pourquoi cette situation très tendue à l’UBS et à Nantes alors que d’autres, comme l’UBO et Rennes2, ont plutôt bien négocié le virage délicat de l’autonomie ? Mauvaise gestion, défaut d’anticipation, évolution de la masse salariale mal contrôlée ? Le président de l’UBS récuse ces explications. « Nous sommes une université jeune avec des personnels en milieu de carrière, c’est un handicap très fort, » explique-t-il. Sans entrer dans les questions techniques, l’UBS a une évolution de son GVT (glissement, vieillesse, technicité) défavorable. En clair, l’âge de ses personnels fait que le coût des progressions de carrière y est proportionnellement plus important que dans des universités plus anciennes. Ce dont l’État n’aurait pas vraiment tenu compte quand, il y a deux ans, au moment du passage aux compétences élargies, il a fixé la consommation de masse salariale. À Rennes 1, c’est le mode de calcul de ce fameux GVT qui est contesté.

Trouvons nous normal que des entreprises privées profitent de lignes de transport qui ont été financées avec l’argent de nos impôts ?

La privatisation des transports en Angleterre entraîne des retards permanents, des accidents graves et des augmentations de tarifs sans commune mesure avec celles qu’on connaît déjà ici. c’est ça le modèle ?

Voulons-nous que des lignes soient fermées, ou fonctionnent avec moins de personnel, pour augmenter la rentabilité des profits, au risque de notre vie ?

Comme on vient de le voir, le tableau est sombre concernant l’avenir des services publics. Bien des gens nous ont dit, sur les marchés, devant les postes ou les hôpitaux : « on n’y peut plus rien, c’est décidé, ça a été voté, ça nous dépasse. » Tout est fait pour casser le moral des gens qui se sentent concernés par la casse des services publics et les dernières manifestations ont montré qu’ils sont nombreux.
Je vais essayer de montrer que, même localement, nous avons de larges moyens d’intervenir si nous décidons de nous organiser pour nous défendre.
Tout d’abord je voudrai rappeler que nous avons organisé des rassemblements devant la poste, à Arcueil comme à Gentilly, nous avons constaté là que, malgré notre petit nombre, cela faisait pression sur les responsables. Les receveurs locaux se sont sentis obligés de nous donner des déclarations de bonnes intentions, de nous promettre notamment que les bureaux ne seraient pas regroupés et ont certainement dû rendre compte à leur direction de notre intervention. Dans ces affaires de regroupements de bureaux de poste et de réduction des plages d’ouverture, les mairies sont contraintes d’intervenir du moment que la population proteste. Ce n’est bien entendu pas suffisant et la menace de regroupement des guichets continue à planer sur une poste contrainte de faire du chiffre. Les tournées de facteurs s’alourdissent alors que le nombre de facteurs se réduit ainsi que la desserte des quartiers. Les critiques ne doivent pas retomber sur les agents et l’un des résultats de notre action est d’éviter que la population s’oppose aux agents quand elle ne reçoit pas son courrier, ses colis ou qu’elle fait la queue devant les guichets. C’est La Poste qui dégrade le service public et nous devons le faire savoir.
Je voudrai rappeler que nombre de mobilisations locales ont connu des succès non négligeables Une série de mouvements locaux ont eu lieu contre des diminution du personnel des guichets et ont amené à réduire parfois considérablement les suppressions d’emplois qui étaient programmées comme à Paris 11ème ou à Rueil-Malmaison. Ces luttes des postiers ont reçu parfois le soutien de collectifs d’habitants et cela a considérablement renforcé la lutte. Devant l’hôpital Bicêtre, nous avons d’ailleurs constaté que les personnels hospitaliers étaient très sensibles au soutien que représentait notre présence à la porte les deux fois que nous avons organisé un rassemblement devant l’hôpital. La lutte des habitants de Saint-Affrique depuis octobre 2003 qui occupaient le viaduc de Milhau pour imposer le maintien de leur hôpital a fini par aboutir à un succès important après plusieurs mobilisations massives. Ils ont obtenu en effet le maintien de la maternité et des urgences et la réouverture de la chirurgie déjà fermée. D’autres luttes de ce type n’ont pour le moment fait que retarder la fermeture sans obtenir pour le moment de succès comme pour la fermeture des hôpitaux Saint Vincent de Paul et Hôtel Dieu.
Il existe aujourd’hui plusieurs collectifs de défense des services publics en France, notamment en province où la désertification menace et où la fermeture d’une poste, d’une école, d’une gare ou d’un hôpital peut un véritable drame pour les habitants. C’est le cas dans nombre de communes de la Creuse, des Charentes et des Côtes d’Armor. La manifestation de Guéret a été le reflet de cette mobilisation. Même en zone urbaine, la dégradation des services publics a de graves effets qui sont perceptibles et notre combat peut s’élargir et permettre d’organiser un grand nombre d’habitants. Chacun remarque l’allongement des queues que ce soit à l’hôpital ou à la poste. Chacun constate l’augmentation des tarifs qui a lieu à la poste et dans télécommunications se prépare dans le secteur du gaz et de l’électricité. Mais là aussi notre mobilisation peut faire pression sur les gouvernants qui y vont à pas comptés et mesurent les réactions avant de se lancer. Ils font des déclarations puis examinent l’ambiance pour finir parfois par reculer.
Nous devrons donc continuer à nous mobiliser et à faire campagne, comme nous venons de la faire, contre chaque nouvelle attaque programmée par le gouvernement.

La Poste transformée en banque

Pas question
qu’on refuse
des comptes
aux plus démunis !

La Poste a été financée par nos impôts.

On ne va pas en faire cadeau au privé !
Demain la Poste
côtée en bourse,

Encore un cadeau
aux requins de la finance !

C’est la Bourse ou la Vie !
La Sécurité Sociale en ligne de mire du patronat et du gouvernement
Après les retraites il y a un an, le gouvernement de Raffarin, allié au MEDEF, veut s’attaquer à notre système de santé. Et pour cause : la Sécurité Sociale est financée exclusivement avec les salaires des travailleurs. L’argent des caisses c’est une partie de notre salaire, socialisée en vue de subvenir à nos besoins collectifs.
En s’attaquant à la Sécurité Sociale, le gouvernement veut faire coup double. D’abord, il répond à la vieille revendication patronale de « baisse du coût du travail ». Car les cotisations constituent du « salaire différé », y compris la partie qu’on appelle trompeusement les « cotisations patronales ». Ensuite, pour eux, la Santé doit devenir un marché et être traité comme une entreprise rentable.
Pour les travailleurs, c’est la double facture : non seulement on nous vole l’argent que l’on a déjà cotisé, mais en plus, il faudrait que l’on paie de notre poche les dépenses de santé ! Comme pour les retraites, leur objectif est aussi de contraindre les salariés à cotiser pour des assurances privées.

Le « trou de la Sécu », c’est du bidon…
Pour justifier ces attaques, le gouvernement ressort le même épouvantail que ses prédécesseurs : le « trou » de la Sécurité Sociale, qualifié cette fois-ci d’« abyssal ».
« Abyssal » ? Mais le déficit officiel pour l’année 2003 - 8,9 milliards d’euros - ne représente que 2,3% du budget de la Sécurité Sociale. Comparons plutôt au déficit du budget de l’Etat : 55 milliards d’euros en 2004, soit 20% du budget ! Le « trou » du budget de l’Etat est donc 6 fois plus important en valeur absolue que celui de la Sécurité Sociale. On n’a pas vu le gouvernement réduire pour autant les « dépenses », au contraire, il a accordé encore plus de réductions d’impôts aux plus riches !
Sans compter que les caisses de la Sécurité Sociale ont été excédentaires en 2000 et en 2001 (de 1,8 milliards), puis déficitaires de 3,4 milliards en 2002. Mais alors, qui a creusé le trou ? Sûrement pas nous …

L’Etat et les patrons volent la Sécurité Sociale
Les comptes de la Sécurité Sociale seraient largement excédentaires si le patronat, et les gouvernements successifs à son service, ne s’appliquaient pas à les plomber par tous les bouts :
• Les patrons paient de moins en moins leurs cotisations sociales : le montant des cotisations exonérées a été multiplié par six entre 1993 et 2003, passant d’environ 3 milliards d’euros à près de 20 milliards pour le régime général.
• L’Etat ne reverse pas les sommes dues à la Sécurité Sociale : ce sont ainsi 6,5 milliards d’euros que l’Etat n’a pas reversé en 2003 (sur les 8,9 milliards d’euros de déficit de la Sécu).
• L’Etat se décharge sur les caisses d’assurance-maladie de nombreuses dépenses de santé publique, dont les frais de construction, d’entretien et d’investissement des hôpitaux, ou encore la formation des médecins, le financement des écoles d’infirmières, etc...
• La Sécurité Sociale est la vache à lait des intérêts privés dont les profits s’élèvent à 92 milliards par an, dont 10 milliards pour la seule industrie pharmaceutique.

Leur « réforme », c’est une attaque contre la Sécu : il n’y a rien à négocier !
Le gouvernement reprend le même refrain que pour les retraites : le système court à la faillite, car nous dépenserions trop. S’appuyant sur cette affirmation mensongère, il justifie la nécessité d’une profonde « réforme », en clair un vaste programme de déremboursement des soins.
On a déjà eu un avant-goût de son projet avec les premières mesures adoptées : les vagues de déremboursements de médicaments, la nouvelle hausse du forfait hospitalier (+22%), les restrictions de l’accès à l’Aide Médicale d’Etat (AME). Réuni ensuite à l’initiative du gouvernement, le Haut Conseil de l’assurance-maladie a estimé que « tout ce qui est utile ne doit pas pour autant être pris en charge par l’assurance-maladie ». Il a donc proposé d’établir une liste de soins remboursables, le « panier de soins », et de privatiser la prise en charge des autres soins non remboursés ; et de remettre en cause le remboursement à 100% des maladies graves.
Quant à la dégradation du système hospitalier dû notamment au manque d’infirmières, elle n’est plus à prouver après les 15000 morts de la canicule. Avec la « rentabilité » comme critère d’investissement, des fermetures de services ou d’hôpitaux, le « plan Hôpital 2007 » va encore aggraver cette dégradation, en préparant la privatisation de l’hôpital public.
Le gouvernement a eu soin d’impliquer les organisations syndicales dans le Haut-Conseil. Car sa méthode consiste à leur faire signer des prétendus constats de déficit pour mieux faire croire à un consensus pour des sacrifices sur la santé et des ponctions pour les salariés. Alors, face à ces attaques, il est indispensable de refuser la confusion entretenue par tous ceux, à droite comme à gauche, directions syndicales comprises, qui parlent de « dialogue » et de « réforme nécessaire ».

Ce que nous devons exiger
Pour financer les caisses de la Sécurité Sociale, exigeons :
• le remboursement des 113 milliards d’exonérations de cotisations sociales patronales,
• l’annulation des 38 milliards de dette de la Caisse de remboursement de la dette sociale
• l’encadrement imposé des prix des trusts pharmaceutiques et de l’industrie médicale
• l’augmentation générales des salaires, et l’interdiction des licenciements
• exclusion des patrons et de l’Etat des caisses de la Sécu
Pour défendre la santé publique, imposons la suppression du « plan hôpital 2007 » :
• arrêt de la fermeture des lits et des hôpitaux
• suppression du principe de rentabilité à l’hôpital
• pas de privatisation rampante de l’hôpital public

NE LES LAISSONS PAS CASSER NOS SERVICES PUBLICS

Les attaques contre les services publics s’étendent et se multiplient, orchestrées par le gouvernement. La santé publique est cassée. L’école publique est remplacée par le « socle commun ». L’électricité et le gaz publics sont livrés aux appétits financiers, La Poste est transformée en banque privée. Les guichets SNCF et postaux sont de plus en plus nombreux à fermer ou à fonctionner sur des plages réduites. Les dividendes de France Telecom déjà privatisée ont pratiquement doublé mais le service se dégrade et les emplois disparaissent. Plus que jamais, il nous paraît nécessaire de discuter de la manière de faire face à cette attaque coordonnée et générale, que l’on soit usager ou agent du service public.

L’école publique est mise à mal

Les lycéens qui contestent dans la rue, avec l’appui des enseignants, veulent sauvegarder un service public scolaire menacé par le gouvernement. Le « socle commun », le remplacement des enseignants par leurs collègues et bien d’autres réformes comme la nouvelle organisation des établissements et les dotations horaires en peau de chagrin, c’est la casse d’un accès égal de tous à l’enseignement !

Il n’y a plus d’argent pour le service public ?

Le ministre de l’Economie Gaymard a été remplacé par Thierry Breton privatiseur de France Telecom qui y a pratiqué des milliers de licenciements. Il a dit qu’il pratiquera la même politique que son prédécesseur. Celui qui prétendait désintoxiquer les Français de la dépense publique mais n’était pas gêné de payer sur nos impôts ses 600 m² de logement alors qu’il est déjà bien fortuné. Pas gêné non plus pour nous faire payer à la place de profiteurs comme Pinault d’autres millions dans l’affaire du Crédit Lyonnais. Pas étonnant du coup qu’il n’y ait plus d’argent pour les hôpitaux ni pour prolonger le métro à Montrouge-Bagneux ou la ligne de tramway Villejuif-Vélizy.

La Santé publique, ils la rendent malade !

Le « plan blanc » du ministre de la Santé Douste-Blazy contre l’épidémie de grippe vaut le plan canicule de son prédécesseur Mattéi. Leurs restrictions financières et en personnel placent la santé publique à la limite d’une catastrophe. Mme Van Lerberghe, responsable des hôpitaux publics de Paris déclare : « Nous avons réussi à faire mieux avec moins de moyens. Nous nous étions engagés à économiser 60 millions d’euros. Nous l’avons fait en augmentant notre activité de 2,7%. », affirmant vouloir diminuer les finances de 240 millions €.

Ils accusent le lampiste
Le PDG d’Air France et le gouvernement continuent d’accuser l’agent de piste pour la mort d’une hôtesse tombée d’une passerelle pendant la manœuvre. Il essaient ainsi de camoufler ce qu’a révélé une enquête de l’Inspection du travail : ce sont leurs économies sur le personnel et le matériel qui sont cause de cette mort.

Pour le service public, on marche !
Mille personnes ont défilé dans les rues d’Angoulême pour la défense des services publics. Le 5 mars, une manifestation a lieu à Guéret dans la Creuse pour le même motif. Et le 10 mars à Paris !

La Poste ou l’arnaque ?
Alors que le service continue de se dégrader, les guichets de fermer, le service postal d’être diminué, La Poste fait passer le timbre de 50 à 53 cents en France et à 55 en Europe ! Beau début de la banque postale !

Imposons nos revendications par la mobilisation
Refusons de marcher dans les faux débats, qui sous des airs faussement « objectifs », accréditent l’idée que les dépenses de santé ne pourraient plus être assumées par la Sécurité Sociale. Pour les faire reculer sur les mauvais coups qu’ils veulent faire passer avant l’été, commençons dès maintenant à discuter, et à nous réunir sur cet objectif, en vue de nous préparer à défendre ces revendications tous ensemble, et le plus nombreux dans la rue.

L’HOPITAL, L’ENERGIE, LES TRANSPORTS, L’ECOLE, LA POSTE,
TOUS LES SERVICES PUBLICS SONT ATTAQUES ET MENACES

Il ne passe pas de jour sans que l’on apprenne un projet de privatisation ou de restriction et de rentabilisation d’un nouveau service public. L’hôpital public est en ce moment victime d’une vaste opération de rentabilisation. La réforme de l’hôpital public, intitulée « plan hôpital 2007 » est en est train d’être mise en place, avec des fermetures de lits, de services et d’hôpitaux. Le budget est réduit de 850 millions € en trois ans dont 150 millions € dans l’année. Le ministre Douste-Blazy déclare que cela « implique 2% d’économies sur les achats de médicaments, 10% sur les dispositifs médicaux et fournitures hôtelières générales et 5% sur la majeure partie des prestations de service. » Il ajoute qu’il « demandera aux Agences Régionales d’Hospitalisation de faire des économies sur la politique d’achat concernant les fournitures. ». En fait, il économise surtout sur le personnel et sur le dos de la Santé ! Le effectifs sont de plus en plus réduits et le personnel est à bout. La dégradation du service est mise en place par l’autorité de tutelle ! C’est le ministre de la Santé publique qui la casse ! Pour faire face aux attentes aux urgences, aux blocs chirurgicaux, il faudrait au contraire embaucher en nombre des infirmières et des agents hospitaliers et cesser de livrer l’hôpital au privé !

Les plus importantes des privatisations ont été celles de France Telecom et d’EDF/GDF. Les conséquences les plus graves sont encore à venir. Dores et déjà, elles ont des conséquences pour l’emploi et les hausses de tarifs. Les économies de France Telecom (15 milliards d’euros d’économies en 3 ans) se sont faites sur le dos des salariés et des usagers. Ainsi, France Telecom a supprimé 7700 emplois en 2003 et 8800 emplois en 2004. La dernière en date est le i-TGV, société privée créée par la SNCF, première étape vers la privatisation des gares, du fret et de tout le transport ferré. La réforme de La Poste a fait grand bruit en province mais elle frappe aussi nos banlieues. Les victimes sont les postiers mais aussi les usagers qui vont voir le service public se dégrader de la volonté même de ses responsables. Les queues s’allongent, les horaires d’ouverture des guichets se réduisent. Ainsi, les guichets et les tris d’Arcueil, Gentilly et Cachan sont menacés d’être regorupés.
EDF, devenue société anonyme en attendant son entrée en Bourse, annonce qu’elle va réaliser un plan de d’économies de 2,5 milliards d’euros d’ici 2005 (dont 1,6 milliards en France) notamment par des hausses de tarifs et des suppressions d’emplois.
La Poste veut réduire ses guichets pour vendre des locaux, construire son capital en vue de faire rentrer de l’argent. Elle vise à racheter les entreprises étrangères de poste. Elle vise également à réduire les emplois de postiers, de tri ou de guichetier, aggravant ainsi le chômage.


Tarifs en hausse, réductions de personnel :
les services publics en voie de privatisation

Après la hausse du prix du gaz de 3,8% imposée il y a quelques semaines, de nouvelles hausses de tarifs viennent d’être annoncées dans les services publics menacés par la privatisation. Le timbre va encore augmenter de 6%, soit une augmentation de 13% en moins de 2 ans ! Le 1er juillet 2005 entrera en application une hausse de 3,4% des transports en Ile-de-France, qui va s’ajouter à la hausse de 13% des trois dernières années. Après s’être déjà désengagé du financement des transports à hauteur de 20% entre 1997 et 2002, l’Etat prévoit d’en transférer la gestion à la Région en juillet.
Cette semaine, le président d’EDF a confirmé qu’il envisage une hausse des tarifs d’au moins 7,5% d’ici à 2007, qui accompagnerait une hausse du prix de l’énergie à la production de 25%. Cela n’est qu’un avant-goût des hausses qui interviendront ensuite, lorsque la libéralisation totale du marché prendra effet pour tous les consommateurs. Pour les gros clients comme la SNCF, la déréglementation du prix de l’électricité, déjà en vigueur, s’est soldée par une augmentation de leur facture de 50% !
Et dans tous les services publics – énergie, transports, télécommunications, éducation, santé – c’est le même scénario qui se reproduit : tous les programmes de « rentabilisation » qui précèdent et accompagnent les privatisations imposent des compressions de personnel.
Outre les hausses de tarifs, la restructuration d’EDF en vue de son entrée en Bourse va imposer un plan massif de réduction d’emplois : 15 000 à 20 000 postes sont ainsi menacés d’être supprimés d’ici à 2007 ! France Télécom, dont la privatisation vient d’être achevée, a supprimé 7700 emplois en 2003 et 8800 emplois en 2004. Concernant l’Education Nationale, les chiffres de la carte scolaire publiées cette semaine indiquent la suppression de 5850 postes d’enseignants de collèges et lycées à la rentrée 2005. La toute récente création de « iD-TGV » nous a rappelé que la SNCF supprime des emplois de guichetiers : cette filiale privée gère des rames sur l’axe Paris-Marseille, dont la réservation est accessible uniquement via internet. Dans le cadre de leur transformation en centres commerciaux, les gares seront vidées de 30% des postes d’accueil et de guichets SNCF d’ici à 2010.
Toutes ces suppressions d’emplois conduisent à un sous-effectif préjudiciable au fonctionnement du service public. Les conséquences sont particulièrement dramatiques dans la Santé. Le « plan Hôpital 2007 » prévoit ainsi la suppression de 80000 emplois, ce qui aggravera encore l’attente aux urgences, les délais pour une opération ou une consultation … Avec la suppression d’un tiers des effectifs d’ici 2012, la restructuration de la Poste, qui se traduit en province par la suppression de 6000 bureaux de poste frappe aussi nos banlieues. Les queues s’allongent, les horaires d’ouverture des guichets se réduisent. Ainsi, les guichets et les tris d’Arcueil, Gentilly et Cachan sont menacés d’être regroupés.

L’HOPITAL, L’ENERGIE, LES TRANSPORTS, L’ECOLE, LA POSTE,
TOUS LES SERVICES PUBLICS SONT ATTAQUES ET MENACES
Les attaques contre les services publics s’étendent et se multiplient, orchestrées par le gouvernement. La santé publique est cassée. L’école publique est remplacée par le « socle commun ». L’électricité et le gaz publics sont livrés aux appétits financiers, La Poste est transformée en banque privée. Les guichets SCNF et postaux sont de plus en plus nombreux à fermer ou à fonctionner sur des plages réduites. Les dividendes de France Telecom déjà privatisée ont pratiquement doublé mais le service se dégrade et les emplois disparaissent. Plus que jamais, il nous paraît nécessaire de discuter de la manière de faire face à cette attaque coordonnée et générale, que l’on soit usager ou agent du service public.


L’école publique est mise à mal

Les lycéens qui contestent dans la rue, avec l’appui des enseignants, veulent sauvegarder un service public menacé par les projets gouvernementaux. Le « socle commun », le remplacement des enseignants par leurs collègues et bien d’autres réformes comme la nouvelle organisation des établissements et les dotations horaires en peau de chagrin, c’est la casse d’un accès égal de tous à l’enseignement !


Il n’y a plus d’argent pour le service public ?

Le ministre de l’Economie Gaymard avait déclaré que les Français devaient se désintoxiquer de la dépense publique. Il a été pris en flagrant délit d’intoxication avec ses 600 m² de logement payés par le contribuable ! 600 millions € de l’argent public vont aussi servir à couvrir des profiteurs comme Pinault dans l’affaire du Crédit Lyonnais et d’autres millions vont servir à supprimer les impôts des plus riches. Du coup, il n’y a plus d’argent pour les hôpitaux ni pour prolonger le métro à Montrouge-Bagneux ou la ligne de tramway Villejuif-Vélizy.

Un plan pour se blanchir
Le « plan blanc » du ministre de la Santé Douste-Blazy contre l’épidémie de grippe vaut le plan canicule de son prédécesseur Mattéi. Ce sont les restrictions permanentes dans les hôpitaux publics qui placent la santé à la limite d’une catastrophe.

L’hôpital est progressivement démantelé
« Nous avons réussi à faire mieux avec moins de moyens. (..) Nous nous étions engagés à économiser 60 millions d’euros. Nous l’avons fait en augmentant notre activité de 2,7%. » a déclaré Marie-Rose Van Lerberghe, la responsable des hôpitaux publics de Paris, affirmant qu’elle comptait poursuivre les restrictions au moins à hauteur des 240 millions € d’économies prévus.

Air France accuse le lampiste
Une grève surprise a frappé l’aéroport d’Orly en plein départ en vacances. Le coup de colère n’a rien d’étonnant. Les agents de poste sont révoltés que l’un des leurs soit mis à pied dans l’affaire de l’accident mortel d’une hôtesse qui a chuté d’un escalier mobile enlevé prématurément.. Le code de procédure prévoit deux agents pour la manœuvre et une assistance vidéo. Malgré l’absence des deux, le PDG d’Air France prétend que le responsable est l’agent qui n’avait pas le moyen de voir l’hôtesse au moment où il manœuvrait ! Air France cherche ainsi à cacher que c’est le manque de moyens qui a tué.


Pour le service public, on marche !

Mille personnes ont défilé dans les rues d’Angoulême pour la défense des services publics. Le 5 mars, une nouvelle manifestation aura lieu à Guéret dans la Creuse pour le même motif. A quand une manifestation à Paris ?

Accord directions syndicales/SNCF
sur « l’amélioration du dialogue social,
la prévention des conflits » ?
Nous, cheminots, ne l’avons pas signé !


Accord, mais sur quoi ?

On nous annonce que certaines directions syndicales ont signé un accord avec la direction de la SNCF. Pourtant aucune de nos préoccupations n’est contenue dans cet accord qui ne dit rien sur nos salaires (trop bas depuis trop longtemps et qui restent bloqués), rien sur nos inquiétudes concernant la privatisation (ventes des espaces commerciaux des gares, ventes de terrains, séparation RFF/SNCF, externalisation d’activités ….), aggravation des conditions de travail dans tous les secteurs d’activité (guichets, manœuvre et postes).
Alors, il y a accord sur quoi ? Pas sur les salaires bloqués ! Pas sur le sous-effectif permanent ! Pas sur la remise en cause de nos retraites qui pèse toujours sur nos têtes ! Pas sur les départs non remplacés qui aggravent le chômage et la charge de travail de ceux qui restent ! Pas sur la pression croissante de l’encadrement pour augmenter notre « productivité » ! Pas sur les « réformes » que prépare la direction et qui mènent en douce à la privatisation !

Non, cet accord consisterait seulement en un engagement des cheminots d’éviter la grève !!!


Je dialogue, tu dialogues, ils profitent !

Bien sûr, la direction prétend que l’amélioration du dialogue permettra de résoudre des problèmes. Mais en réalité ses projets sont bien arrêtés. Elle ne compte nullement décider après un dialogue avec les syndicats. On l’a bien vu lors des réformes précédentes. Il y a eu dialogue sur les retraites, sur la sécurité sociale, sur la casse des retraites des salariés de l’Energie, sur la privatisation d’EDF/GDF. Le gouvernement dialogue sur tout mais ne cède sur rien !

Avec nous, cheminots, la SNCF ne dialogue pas. Nos bas salaires ne sont pas discutables dans les réunions. Les plannings nous arrivent sur la figure sans discussion possible. Les surcharges ne sont pas discutables. Les réformes se préparent en catimini sans aucune information des salariés. Les tenants et aboutissants de ce nouvel accord, on n’a pas voulu nous en informer ni nous demander notre avis. Eh bien, on le donne quand même : c’est non !

Non au dialogue à sens unique ! Non à « la prévention des conflits » ! Non, entre les cheminots et la direction de la SNCF, il n’y a pas accord ! Nous ne voulons pas que la direction laisse se dégrader le service public en faisant baisser les effectifs, en fermant des secteurs dits non rentables, en livrant des secteurs rentables au privé. Nous ne voulons pas que les agents soient traités comme des étrangers à peine tolérés dans les gares sous prétexte d’en faire des aires commerciales. Nous ne voulons pas être privatisés après l’EDF/GDF ou France Telecom. Nous ne voulons qu’il nous arrive ce qui est arrivé aux cheminots anglais avec les conséquences dramatiques que l’on sait, pour les cheminots comme pour les usagers. Nous ne voulons pas que nos retraites suivent le chemin de celle des autres salariés ou celle des salariés de France Telecom et d’EDF/GDF.

Centrales nucléaires et sécurité ne riment pas bien

Les pouvoirs publics prétendent que, s’ils défendent l’insécurité des centrales, c’est pour défendre nos emplois, mais c’est faux : c’est pour défendre leurs profits ! Et nous, salariés, n’avons nullement intérêt à faire la sourde oreille aux incidents qui se multiplient dans les centrales car ils mettent en cause notre sécurité comme on vient de le voir tout récemment au Tricastin et à Fessenheim, pour ne citer que les plus récents.


La sécurité des centrales nucléaires françaises est de plus en plus mise en cause...

Par exemple de la centrale du Blayais, en partie inondée lors de la tempête de 1999. Un incident qui avait failli neutraliser les systèmes de refroidissement du réacteur, comme à Fukushima actuellement. Le centre de recherche nucléaire de Cadarache inquiète également, parce qu’il serait « situé sur une faille sismique ». Sans parler de l’usine de retraitement de la Hague, dans le Cotentin, avec ses piscines de combustible irradié protégées « par un simple toit ». Nos "bons ingénieurs", en réalité les financiers, n’ont pas trouvé mieux de placer Iter au coeur d’une zone de sismicité moyenne voire élevée...pour info le dernier séisme dans la région s’est produit à Lambesc en 1909 soit à 30km à vol d’oiseau...donc hier sur l’échelle des temps géologique...Des incidents surviennent chaque année. Pour la seule année 2009, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) a listé 713 évènements « significatifs » pour la sûreté. Une hausse de 8% par rapport à l’année précédente. Les privatisations d’EDF et d’AREVA et le recours accru à une maintenance externalisée augmentent encore les risques du fait de la course au profit. Le risque nucléaire en France est tabou, intérêt militaire d’abord donc secret défense et intérêts financiers...


Vers la privatisation de la SNCF....

Privatisation de la SNCF ? Officiellement rien en vue. Il y a juste eu des modifications « techniques », comme la « réforme du fret » ou les frictions entre SNCF et RFF… Technique ? Interviewé, le directeur général de la SNCF déclarait : « La privatisation de la SNCF n’est envisagée par personne ! » En ferait-il autant aujourd’hui ?

Pépy, PDG de l’entreprise, a révélé son plan « Destination 2012 » avec pour objectif affiché de doubler le résultat opérationnel pour passer à 2 milliards d’euros, tout en augmentant le chiffre d’affaire à 36 milliards d’euros (il était de 24 milliards d’euros en 2007). Ce plan de restructuration n’a pas d’autre raison d’être que celle de préparer le groupe à l’arrivée de la concurrence. Car la logique d’ensemble est en effet d’une extrême simplicité : pour casser le monopole du groupe, on dissocie l’activité coûteuse des infrastructures de celle, rentable, de l’exploitation des lignes.

« Destination 2012 », c’est aussi le nom du train d’enfer dans lequel le nouveau PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, compte bien faire monter les 220.000 salariés du groupe. « Nous allons construire un champion de l’écomobilité en France, en Europe et dans le monde », a-t-il claironné devant ses cadres. Vingt mille d’entre eux ont participé à l’élaboration de ce programme dont les grandes lignes figurent dans la lettre de mission que lui a adressée le président de la République au printemps dernier. On peut les résumer en trois priorités : redresser l’activité fret, exporter le TGV, rénover le Transilien.

Mais l’ambition de Guillaume Pepy va au-delà, il rêve de faire de la SNCF un géant mondial du transport. Un géant privé ?

Tout est fait pour faire croire au public qu’il n’y a rien de mieux que le privé et que le pire serait de rester comme on est maintenant. On fait croire que les pannes, les grèves, les problèmes de toutes sortes seraient réglés par la privatisation... Le gênant, c’est que les responsables du service public sont justement ceux qui organisent la dégradation et militent pour la privatisation : les dirigeants de l’Etat…

Dans leurs discours, les agents sont présentés comme des privilégiés, les syndicalistes comme des maîtres chanteurs, l’intérêt des usagers présenté comme diamétralement opposé à celui des personnels, etc… Et c’est la direction qui a le discours le plus critique sur ce qui se passe à la SNCF...

Alors en 2012, la destination est vers... la privatisation ? En tout cas, la réalité est d’abord vers... la dégradation !


Qui détériore le service public ? Pas les cheminots ! Pas les grèves !

Le préambule de l’accord déclare : « Les clients le disent : (ils) attendent une amélioration des relations sociales dans l’entreprise et une diminution significative des conflits pour une meilleure qualité du service ».

« Titre II : La prévention des conflits

Chapitre 4.1 Développer une veille sociale

« Pour une meilleure prévention (..), les organisations syndicales ou les représentants du personnel (doivent) clarifier le contenu des différends, l’entreprise (doit mieux exploiter) ces signaux afin d’y apporter une réponse argumentée dans un délai raccourci ».
Chapitre 4.2 Donner de meilleures chances à la recherche d’un compromis

« Le recours à la grève constitue un échec du dialogue social, c’est pourquoi les partenaires sociaux cherchent à réduire le nombre de conflits. »

C’est dit ! Les grèves des cheminots seraient les responsables de la dégradation du service public de la SNCF. La direction serait, contrairement aux gréviculteurs cheminots, préoccupée du service public et de l’intérêt des usagers !!! Faux et archifaux ! La dégradation du service public, elle est organisée méthodiquement par la direction (baisse des effectifs, baisse des moyens, désorganisation) pour faire un jour avaler la pilule amère : la privatisation. Et nous ne devons pas accepter que la direction de la SNCF s’adresse au public et dise aux usagers que ce sont les grèves qui nuisent au service public !!!


La direction, un partenaire ou un adversaire ?

On nous parle de « partenaires sociaux » et, tous les jours, nous avons affaire à un adversaire social ! Il ne faut pas prendre les cheminots pour des idiots. Loin de s’améliorer, les conditions de travail et les relations dans le travail s’aggravent. Si des agents des guichets, des contrôleurs ou des conducteurs, si des cheminots de toutes activités sont en grève, c’est du fait de conditions de travail intolérables. C’est parce que la direction a refusé tout compromis ! Ce n’est pas les cheminots qui imposent des conflits en permanence : c’est la direction de la SNCF qui vise à augmenter sans cesse la fameuse productivité du travail.

L’accord déclare « Depuis 1996, l’entreprise a déjà entrepris un travail de fond important avec les organisations syndicales. Ce travail a permis de mieux se connaître, de mieux se comprendre. »
« Depuis 1996 » ? Tiens donc ! On aurait plutôt dit : depuis la grève de 1995, la direction a compris que nous sommes une force et elle essaie de manœuvrer pour nous contourner et nous piéger. Aussi, elle fait ami-ami avec les directions syndicales.

Et de ces copinages au sommet entre syndicats et patron, de ces blabla autour du tapis vert, qu’avons nous gagné ? Rien du tout ! Nos salaires ? Ils sont bloqués (de 0 à 1,8% d’augmentation alors que les prix ont monté en flèche !) Le boulot, il augmente malgré la chute des effectifs (plus 51% de productivité d’un cheminot en cinq ans nous dit-on). Voilà le résultat de la « pacification » des relations sociales !
Par contre, la grève de 1995 avait obligé le gouvernement à renoncer à ses projets de casse de la retraite.

Alors qu’est-ce qui est mieux s’unir dans un tous ensemble une bonne fois pour clarifier la climat social ou pratiquer les réunions autour du tapis vert pour entériner des reculs ? C’est très clair !
A l’heure où le gouvernement vend au privé les services publics les uns après les autres, ou il veut remettre en question nos droits, le rapport de forces seul peut nous permettre de nous défendre.


Pas finies les grèves !

« (..) La concertation est alors ouverte lors d’une première réunion, au plus tard dans les trois jours ouvrables après la date de réception de la demande. Si nécessaire et pendant une période de dix jours ouvrables à compter de cette même date, d’autres réunions peuvent être programmées. »

Donc on accorderait à la direction 18 jours avant toute grève ! En échange de quoi ? « L’obligation d’ouvrir des négociations dans les 48 heures après le dépôt d’un préavis de grève ». Négocier n’engage pas la direction à céder ! C’est vendre le droit de grève pour un plat de … mensonges !

Certains syndicats argumentent qu’il valait mieux un accord qu’une loi ! Une loi sur la modération des conflits, ce serait dangereux et que nous y donnions notre accord cela ne le serait pas !!!
Une seule chose à faire de cet accord : en cette saison, voilà une feuille morte de plus qui ira à la poubelle. Il ne nous engage pas et plus on sera nombreux à le dire, plus le climat social sera bon !

Si la direction veut éviter les grèves, il lui reste un moyen : céder à nos justes revendications

• 300 euros pour tous (et aucun salaire d’embauche inférieur à 1500 euros net par mois)
• des embauches (et notamment une embauche en fixe pour chaque départ en retraite)
• aucune augmentation de la charge de travail (suppression des 6H45 imposée à l’ECT de la gare de l’Est par exemple).


Des cheminots en colère

La Poste, l’Hôpital, EDF/GDF, les Télécommunications, les Transports, la Recherche, l’Ecole, la Sécurité Sociale : à court ou moyen terme, tous les services publics sont menacés par des restructurations et privatisations. Le gouvernement attaque tous azimuts. Coup sur coup, il a imposé le changement de statut d’EDF et de GDF (ouverts au capital privé dès 2005 avec déjà la remise en cause du système de retraite), il a achevé la privatisation de France Telecom et planifié la restructuration de La Poste avec la fermeture d’un tiers des bureaux de poste (soit 6000 dans le pays). Aux Assises de la recherche, il a été clair que le gouvernement entend pratiquer la faveur au secteur privé et zéro embauche. A la R&D, c’est le débauchage plus ou moins déguisé.

Après EDF et GDF, c’est La Poste qui est préparée à l’ « ouverture du capital »

Les bureaux de poste ont déjà subi la réduction de l’ouverture au public. Désormais, où qu’on habite, impossible d’échapper à des restrictions massives et systématiques. Partout, le courrier sera moins bien assuré du fait de la diminution des tournées. Et si dans une zone jugée pas assez peuplée, le bureau de poste sera fermé, ailleurs il sera surpeuplé par des queues interminables. La suppression d’un tiers des effectifs des postiers d’ici à 2012, cela signifie des dizaines de milliers de chômeurs de plus, et autant de services en moins !
L’objectif de la Poste : cesser d’être la « banque du pauvre », cesser d’offrir des services peu rémunérateurs, et développer des activités financières rentables, visant une clientèle aisée.


Des fermetures qui frappent aussi les hôpitaux

Après la catastrophe de la canicule de l’été 2003 (15 000 morts) le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que la mise en place du « plan hôpital 2007 », qui vise à rentabiliser l’hôpital public pour céder les parties les plus lucratives au secteur privé. La "rentabilité" signifie moins de personnel. A l’hôpital Bicêtre, les blocs opératoires disposent de 36 infirmières sur un effectif théorique de 54 !

La dégradation des hôpitaux publics ainsi programmée les voue à la fermeture ! L’Hôtel-Dieu, Saint-Vincent de Paul et René Muret s’ajoutent à la liste des hôpitaux condamnés à disparaître, pendant que d’autres, comme Argenteuil, sont menacés de faillite, l’Etat refusant de payer.

La privatisation, c’est des tarifs plus élevés pour des services dégradés

Quant à l’ « ouverture à la concurrence », elle n’est pas synonyme de baisse des prix : en se répartissant le marché, les capitalistes imposent des prix élevés. D’ores et déjà, la hausse des tarifs de l’électricité est envisagée pour les particuliers en 2007. On ne sait pas encore quand le gaz va augmenter ni de combien mais cela vient à coup sûr avec des conséquences graves pour les charges.

Pratiquer des tarifs élevés, c’est priver les plus modestes des services et des soins élémentaires, au mépris de leur santé et de leur vie. Sous prétexte de rentabilité, EDF coupe déjà le courant aux plus démunis. Cet été, on a vu un incendie frapper un foyer à Saint-Denis, parce que la famille était contrainte de s’éclairer à la bougie. Qu’est-ce que ce sera quand EDF sera privatisée ? Et que deviendront les malades sans le sou, si les critères de la rentabilité financière continuent d’être appliqués à la santé ?

Et la cherté n’est pas une garantie de qualité ! L’exemple du chemin de fer anglais est édifiant avec les tarifs les plus élevés d’Europe et un système coûteux en vies humaines. Des retards considérables et une liste noire d’accidents mortels, voilà où mène la recherche du profit à tout crin.

La seule rentabilité recherchée, c’est celle du capital. La seule chose qui compte, les profits des actionnaires privés. Au lieu d’être organisés en vue de la satisfaction rationnelle et efficace des besoins de tous, les services publics sont métamorphosés en entreprises financières.

LE MINISTRE DE LA SANTE MET L’HOPITAL PUBLIC AU REGIME SEC !

Douste-Blazy vient d’annoncer que l’hôpital public, déjà bien malade du fait des restrictions de personnel et de matériel, va devoir subir une ponction de 850 millions d’euros en 5 ans dont 150 millions dans l’année qui vient. Il a affirmé que « cela implique 2% d’économies sur les achats de médicaments, 10% sur les dispositifs médicaux et fournitures hôtelières générales et 5% sur la majeure partie des prestations de service. » Il « demandera aux Agences Régionales d’Hospitalisation de faire des économies sur la politique d’achat concernant les fournitures – textiles à usage unique, fournitures de bureau, matériels informatiques – au vu des expérimentations effectuées dans 14 établissements pilotes qui ont montré que l’on peut faire un plan d’économies sur ces achats de 850 millions d’euros d’ici trois ans. »

En même temps qu’il réduit les dépenses en achat de matériel, il s’attaque au budget de l’hôpital public. Il récuse la demande de la Fédération Hospitalière de France (la FHF qui représente les dirigeants d’un millier d’établissements publics) et selon laquelle il faudrait une progression de budget de 4,74 % pour la simple reconduction des moyens nécessaires au fonctionnement des établissements à minima. La FHF rappelle qu’en 25 ans, la part des hôpitaux dans les dépenses publiques de santé a diminué de 6,6%. D’autre part, la gestion des hôpitaux est étranglée par les « reports de charge » accumulés depuis des années, des « dettes » (en réalité refus de l’Etat d’honorer ses engagements) que la FHF estime à 800 millions d’euros pour fin 2005. Douste-Blazy, lui, n’estime ces charges qu’à 240 millions d’euros. Cela fait quand même une différence de 560 millions. Des différence de calcul d’un tel niveau, cela donne le vertige !
Après cette annonce dramatique, le ministre a tenu à rassurer les responsables d’hôpitaux : « je n’irai pas par quatre chemins, je vous propose tout simplement d’annuler vos dettes » leur a-t-il déclaré. Mais sous condition. Il accepte de « remettre les compteurs à zéro à condition de passer un contrat de retour à l’équilibre avec les ARH et d’appliquer au plus vite les deux mesures principales du plan hôpital 2007 » que son prédécesseur Mattei avait imposé : la nouvelle organisation de l’hôpital en pôles, entités à dominante gestionnaire et non médicale qui remplace l’organisation en services et la tarification à l’activité (la fameuse T2A) qui consiste à calculer le fonds versés à l’hôpital sur la base du volume et du type d’activités. Le regroupement en pôles permet une diminution du personnel et la tarification à l’activité permet une réduction des budgets. Le budget « à coût réel » signifie que, si une opération difficile a coûté plus que prévu, si un malade reste à l’hôpital plus de temps que la moyenne calculée par ces bureaucrates, s’il faut refaire des radios, c’est à l’hôpital de payer, quitte à réduire d’autres budgets ou à mettre l’établissement en faillite. L’hôpital est contraint de réduire sans cesse la durée d’hospitalisation, la DMS. Le ministre a déclaré que la tarification à l’activité est « une des ressources les plus transparentes, mobilisatrice et responsabilisante. » Si l’hôpital ne réalise pas ces réductions de dépense et cette réorganisation, le gouvernement lui rappellera ses dettes…

On assiste donc à un chantage : ou vous acceptez d’appliquer le plan de restrictions ou on vous coupe les crédits et on vous déclare en faillite comme une vulgaire société privée. Et ce chantage n’est pas sous-entendu mais ouvert et déclaré. L’aide de 300 millions d’euros (un peu plus du tiers du déficit des hôpitaux publics) qui devrait être débloquée par le ministre est « conditionnées à un contrat de retour à l’équilibre, à l’aune de la tarification à l’activité et de la nouvelle organisation interne de l’hôpital. »

« A l’horizon 2012, les hôpitaux publics seront rémunérés au coût réel » On demande donc aux directeurs de se plier essentiellement à la logique financière et non à l’intérêt des malades. Un « dispositif de suivi » permettra de surveiller son application avec « une mission d’audit et d’accompagnement ». Autant dire que les hôpitaux sont surveillés et encadrés. Et même menacés !

Une vaste opération d’ « évaluation » a été lancée pour cela visant à ce que le ministère appelle « la bonne gouvernance ». A partir de 2005, les hôpitaux publics seront classés selon un palmarès des économies avec « une panoplie d’indicateurs de performance ». Pour motiver les responsables, il a annoncé une réforme du statut des directeurs d’hôpitaux afin de « lier leur avancement à des indicateurs de performance financière » !

On se demande si le coût de toutes ces opérations bureaucratiques et paperassières ne va pas dépasser les économies attendues ! En tout cas, elle va transformer le personnel déjà en nombre insuffisant en spécialistes du remplissage de formulaires, du coupage en quatre de bouts de chandelle. Le plan d’économies bat son plein dans tous les hôpitaux. L’hôpital doit diminuer ses frais, au risque de réutiliser des matériels qui devraient être changés à chaque fois. Le renouvellement des produits à usage unique (gants, brosse à dents, mousse à raser) était déjà très imparfait. Et Douste-Blazy nous annonce que cela va encore empirer ! Qu’est-ce que cela va devenir !

Tout cela concerne bien sûr les hôpitaux parisiens où gouverne la matrone Marie-Rose Van Lerberghe qui est partisan acharnée des plans d’économies, ayant fait ses classes en licenciant les salariés de Lu-Belin ! L’AP-HP, pour sa part, devra faire 60 millions d’euros d’économies en 2005 qui s’ajoutent à une restriction budgétaire du même ordre en 2004. Ce qui est prévu c’est de nouvelles réductions d’effectifs, de nouvelles réductions de lits, moins d’entretien des locaux, des économies sur les soins et des fermetures d’établissements. Cela représenterait 80.000 emplois hospitaliers de moins. Et Marie-Rose rajoute dans son message au personnel « j’ai relevé avec beaucoup de satisfaction que toutes ces difficultés n’enlèvent rien à votre foi dans votre métier. » Et elle croit que notre dévouement va lui permettre de nous surexploiter. Au contraire, nous attachons de l’importance à la santé des malades au point de la défendre contre les destructeurs de l’hôpital comme elle !
Ces plans d’économies font partie du plan d’attaque contre la Sécurité Sociale. En réalité, l’hôpital est une lourde charge pour la Sécu parce que l’Etat refuse de payer pour la santé publique. Il l’est parce que l’Etat refuse de réglementer les prix des médicaments. Quand il s’agit de la santé, le gouvernement n’a que le mot économies à la bouche et pourtant il vient de multiplier par dix le prix du Rimifon, un médicament contre la tuberculose. Le coût pour la Sécu de ce médicament (remboursé à 100%) passera de 250.000 euros à 2,5 millions d’euros. L’argent que le gouvernement vole aux hôpitaux et aux assurés sociaux, il l’offre en cadeau aux laboratoires pharmaceutiques.
On nous annonce que les dépenses de médicaments au premier semestre 2004 sont en augmentation par rapport à l’année 2003. Pourtant, la consommation de médicaments n’a augmenté que de manière dérisoire : + 0,7%. Ce sont les prix qui ont augmenté : + 4,6% en moyenne ! Dans ces conditions, comment l’hôpital pourrait-il réduire ses dépenses sans que ce soit au détriment des malades. Et en particulier au détriment du nombre de personnel chargé des soins et de l’hygiène.

Avec les nouvelles restrictions sur les budgets des hôpitaux, cela va nécessairement se traduire par de nouvelles restrictions de personnel. En effet, 60 à 70% du budget sert à payer le personnel. Or on travaille déjà en limite d’effectifs dans un très grand nombre de secteurs et particulièrement pour les infirmières en chirurgie et aux urgences. Diminuer encore les effectifs serait carrément criminel !
Dans de nombreux hôpitaux de province ont lieu des conflits parce que le personnel hospitalier n’accepte plus de travailler avec le couteau sous la gorge ! Quant à la réorganisation, elle vise ouvertement à des fermetures de lits, des fermetures de services et même d’hôpitaux. Le prétexte est encore la sacro-sainte rentabilité. La liste des hôpitaux menacés s’allonge : après l’Hôtel-dieu, Saint Vincent de Paul, c’est maintenant René Muret ou Argenteuil qui sont cités.
Alors, il est plus que temps de réagir. Comme dans tous les services publics, la rentabilité remplace l’intérêt public aux dépens de la vie de tous. Personnel et usagers, c’est ensemble qu’il faut donner un coût d’arrêt à cette casse systématique organisée par les responsables eux-mêmes !

La mobilisation du 10 mars a représenté un succès pour tous ceux qui défendent les services publics et les salaires, gravement attaqués par le gouvernement. Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, le gouvernement n’a pas reculé et c’est encore sur notre mobilisation qu’il va falloir compter si nous ne voulons pas voir se multiplier les catastrophes à l’hôpital, dans les services psychiatriques, la distribution du courrier devenir coûteuse et peu efficace, l’énergie à un tarif inaccessible et les transports livrés aux compagnies privées avec les risques pour la sécurité qui en découlent.
A Arcueil, Gentilly, Cachan et dans la région, nous sommes concernés par des regroupements de guichets postaux, la suppression de tournées de facteurs, la réduction d’effectifs dans tous les services publics.


Non à la loi Fillon !

Le gouvernement refuse d’entendre les lycéens qui descendent dans la rue parce qu’ils ne veulent pas d’une école à deux vitesses, une pour le enfants de riches, une pour les autres, avec un Bac par établissement. En supprimant des milliers de postes d’enseignants, de surveillants et de personnel d’encadrement, en fermant des classes et des lycées, le gouvernement dégrade sciemment l’école publique. Les lycéens en lutte ont raison et ont droit à tout notre soutien.

Qui a pris de l’argent dans la caisse ?

Le Syndicat des agents des impôts et du trésor nous informe qu’en six ans les cadeaux d’impôts aux riches ont représenté près d’une année d’impôts. Pas besoin de chercher pourquoi l’Etat est endetté ! Et ensuite, il prétend devoir casser le budget de tous les services publics …

La grande misère de l’hôpital public

La récente agression au centre psychologique de Saint Maur rappelle que la sécurité des personnels et des patients exige des moyens. Dans les hôpitaux psychiatriques, la situation est critique comme l’a rappelé la grève du personnel de l’hôpital Paul Guiraud à Villejuif, suivi du mouvement du personnel d’Esquirol de Saint-Maurice. Pendant ce temps, Mme Van Lerberghe, responsable des hôpitaux publics de Paris se flatte de « faire mieux avec moins de moyens » !

Ils ne nous transportent pas, ils nous roulent

Les transports ferrés sont concernés eux aussi par les projets de privatisation. La division entre SNCF et RFF en avait été le premier pas et permet maintenant d’ouvrir le transport de fret aux sociétés privées. La SNCF se targue d’avoir engrangé en 2004 130 millions d’euros de bénéfices. Mais en 2004, elle a supprimé plus de 3300 emplois, soit 12000 suppressions de postes depuis septembre 2002, et 4000 autres sont annoncées pour 2005 ! Drôle de service public, qui roule pour les profits, et pas pour les usagers !

Les dépensiers jouent les économes

Après le ministre des finances Gaymard à 600 m², c’est le ministre du budget Copé avec ses 230 m², payés sur l’argent de nos impôts. Ces hauts fonctionnaires qui vivent grassement sur le dos du contribuable prétendent réduire nos services publics sous prétexte qu’ils coûteraient trop cher !


Ça ne passe pas comme une lettre…

Les agents de La Poste réagissent aux suppressions massives d’emplois et à l’aggravation des conditions de travail résultant des réorganisations. Tour à tour, les agents se mettent en grève. C’est le cas depuis le 1er mars dans les centres de distribution des Bouches du Rhône. Nous sommes tous concernés par ces restrictions et notre réaction doit être collective.

L’HOPITAL PUBLIC SOIGNE … LE SECTEUR PRIVE !

Depuis plusieurs années, on assiste à un véritable démantèlement du système hospitalier public. C’est l’Etat lui-même qui casse son propre secteur de santé publique, et les différents gouvernements, de gauche comme de droite qui se sont succédés, n’ont eu de cesse que de faire avancer ce projet de remise de la santé rentable au privé. Le projet final est une santé à minima pour tous laissée au public et une santé de luxe pour les plus riches aux mains du privé. C’est ouvertement le but du plan intitulé « hôpital 2007 » et présenté par l’ancien ministre de la santé Jean-François Mattéi. Trois mesures ont illustré les intentions contenues dans le plan hôpital 2007 : les 900 suppressions d’emploi de l’AP-HP, la mise en place d’un premier pôle privé/public à Saint Tropez inauguré par Mattei (les urgences pour le public et la chirurgie pour le privé), et le déremboursement de 400 médicaments supplémentaires. Elles dévoilent les buts de ce que l’on peut appeler le plan « Hôpital destruction 2007 ». Sa mise en place n’a pas suscité de grandes réactions sociales ni médiatiques et pourtant il restructure de fond en comble l’hôpital public.

DOCTEUR, LA RENTABILITE C’EST UNE MALADIE GRAVE ?

Avec la mise en place du plan hôpital 2007, l’une des principales réformes consiste en une gestion commune des moyens du public et du privé par les ARH, agences régionales d’hospitalisation. Elle consiste à mesurer la nécessité de fermer tel ou tel établissement ou service du public en fonction des moyens existant dans le même domaine en clinique privée et à distribuer également les personnels et les moyens techniques sur fonds publics, à égalité entre public et privé.

Cette réforme consiste à mesurer la nécessité de fermer tel ou tel établissement (ou service) public en fonction des moyens existant dans le même domaine en clinique privée.

Il s’agit de distribuer les personnels et les moyens techniques sur fonds publics, à égalité entre public et privé.

Enfin, elle consiste à donner une gestion commune aux deux secteurs, en fondant les deux sur le même critère : la rentabilité. La nouvelle gestion doit être fondée non sur les besoins de santé mais sur les recettes attendues en fonction des différents projets. Ce qu’un responsable de l’hôpital Pompidou résumait « nous devons rendre compte des ressources mobilisées et trouver un juste équilibre entre nos dépenses, notre activité et nos ressources. »

Dorénavant, il faut faire du rendement et tant pis pour la sécurité ou la santé des patients, devenus des clients. La nouvelle procédure budgétaire quantifie les activités afin de « dégager des potentiels de rentabilité », certains secteurs étant plus coûteux et d’autres rapportant plus. L’ensemble des établissements hospitaliers est désormais suivi à la trace sur le plan de la gestion et tous sont mis en concurrence. Le principe est le suivant : les moyens en matériel, en personnel et en investissements iront aux plus rentables ! Les moins rentables devront se restructurer, se regrouper (y compris en regroupant public et privé) ou fermer. Les hôpitaux pourront faire faillite comme n’importe quelle entreprise privée et, du coup, licencier leurs salariés. On vient d’en voir la menace brandie contre l’hôpital d’Argenteuil auquel l’ARH refuse une aide financière au point que l’hôpital est quasiment en cessation de paiement de ses fournitures ! Pourtant ce n’est pas le manque de malades qui frappe cet hôpital mais le manque de moyens pour s’en occuper. Selon les ARH, le secteur public serait encore excédentaire de 30.000 lits ! Pourtant, le public a perdu sans discontinuer .150.000 lits hospitaliers en 20 ans alors que la part du privé ne cesse de croître. La répartition des activités est également en cours : les activités peu coûteuses et qui rapportent au privé et les activités peu nombreuses, difficiles ou très coûteuses au public. Ainsi, les pathologies chroniques comme la gériatrie, la psychiatrie resteront à la charge de l’hôpital car ce sont des activités moins attractives pour le privé.

Pour parvenir à rendre l’hôpital rentable, ces gestionnaires ont défini un objectif : : « à l’horizon 2012, les hôpitaux publics seront rémunérés au coût réel » Traduisez : la Santé sera réellement … malade ! Cet objectif d’autofinancement signifie que l’Etat ne devrait plus débourser un euro pour l’hôpital, charge à lui de s’arranger avec des financiers privés, par exemple des assurances, qui lui avanceraient des sommes et charge à lui d’assurer des profits à ces financiers. En attendant, il faut développer la rentabilité à l’hôpital. Le moyen, c’est le nouveau système de financement de l’hôpital : la « tarification à l’activité », mis en place au début de l’année 2004 et qui va s’appliquer progressivement à toutes les activités (médecine, chirurgie, obstétrique et ontologie). Il rejette l’ancienne « dotation globale » mise en place en 1984. Celle-ci, sans prendre en compte les dépenses réelles des hôpitaux, les forçait à s’en tenir à cette enveloppe forfaitaire décidée par le ministre de la santé. Cette politique de la gauche s’était traduite par la diminution d’effectifs et des moyens financiers. Ce système a conduit au sous-équipement actuel des hôpitaux publics en scanners, appareils d’IRM, etc, les directions d’hôpitaux cherchant à économiser sur tout. Cela a conduit aussi à des fermetures d’hôpitaux jugés non rentables, comme Laënnec, Boucicaut et Broussais jugés non rentables par la direction de l’Assistance Publique et fermés en 2000. La tarification à l’activité aggrave encore cette politique. En effet, elle repose sur une enveloppe commune. (comme aux Etats Unis) où tout est compté dans les factures transmises aux assurances, (prix des comprimés, nursing, etc.…).


JE VOUS DIS DOCTEUR OU FINANCIER ?

La tarification à l’activité distingue, les services rentables des services coûteux au sein d’un même établissement, dans les hôpitaux publics comme dans les cliniques, ce qui conduira à terme à la fermeture de nombreux hôpitaux non compétitifs. A Paris, les hôpitaux de l’Hôtel Dieu et de Saint Vincent de Paul doivent déjà fermer. Certains services vont être regroupés comme l’hospitalisation ORL de St Antoine à Tenon au cours du mois de septembre 2004. Selon l’urgentiste Pelloux, le projet final serait celui d’un seul grand pôle hospitalier sur Paris, l’hôpital Georges Pompidou étant le prototype de la structure envisagée. Dans un premier temps, la restructuration de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, elle s’est faite en quatre grands GHU, groupements hospitaliers universitaires (Nord, Sud, Est et Ouest) autour de pôles d’activités, centrés sur une pathologie, avec à leur tête quatre directeurs exécutifs : de vrais chefs d’entreprises. Même les chefs de service changent de statut. Ils ne sont plus nommés à vie par le ministère de la santé mais dépendent du directeur et de la commission médicale et deviennent révocables si leurs résultats financiers ne sont pas suffisants.

La « nouvelle gouvernance » est fondée sur l’ « accréditation » c’est-à-dire l’évaluation des résultats avec sanction, les contrats d’objectifs et de moyens. Elle est déjà mise en place sur quatre hôpitaux parisiens (Georges Pompidou, Lariboisière, Tenon et Paul Brousse). L’un des objectifs est d’accroître la mobilité des personnels qui pourront bouger au sein des pôles d’activité, ou même des GHU. La directrice de l’AP-HP, Madame Van Lerberghe, s’est félicitée d’avoir réduit de 60 millions les dépenses. Comment ? Elle déclare « Nous améliorons notre organisation en regroupant certaines activités, en supprimant des doublons, en simplifiant notre administration. Nous économisons ainsi 920 emplois dans les activités administratives, techniques ou logistiques (..) L’effort portera sur la réduction des coûts, par les regroupements, la mutualisation, la rationalisation, la chasse aux dépenses inutiles ». Ainsi, les services pharmacie des hôpitaux parisiens sont en train d’être regroupés, avec des suppressions d’emplois à la clef.

L’hôpital public étudie mille moyens d’économiser. Ainsi, le temps occupé pour chaque activité du personnel hospitalier est calculé et recalculé pour être réduit au strict minimum. Les effectifs du personnel continuent à subir des coupes drastiques alors que la situation est déjà intenable. La durée d’hospitalisation se raccourcit et de l’autre l’hospitalisation ambulatoire se pratique de plus en plus (hospitalisation d’une seule journée souvent en vue d’une opération) laissant les soins postopératoires aux soins de ville. Les examens sont demandés (Doppler, scanner, etc. …) au patient avant toute hospitalisation, alors qu’ils pourraient être faits à l’hôpital même. Et les malades se voient même demander d’acheter leurs médicaments à l’extérieur alors que c’était normalement intégré dans l’hospitalisation. Avec le plan appelé « SROS de troisième génération », les hôpitaux devraient s’engager dans la voie de coopérations inter-établissements y compris publics-privés pour partager certains équipements (plateaux techniques, blocs opératoires, services d’imagerie médicale, pharmacies, etc…


DOCTEUR PUBLIC OU AU SERVICE DU PRIVE ?

Non seulement le service publique de santé est obligé d’entrer en concurrence avec le privé au risque d’être fermé, non seulement il doit partager ses moyens avec le privé, il faut encore que le public serve aux entreprises privées de poire juteuse ! Cela va des médecins aux laboratoires pharmaceutiques, aux entreprises fabriquant du matériel médical en passant par celles qui s’occupent des services externalisés.

Cela fait bien longtemps qu’est mis à la disposition des chefs de services une consultation, des lits pour recevoir leur clientèle privée, tout cela avec le personnel et le matériel de l’hôpital. Cette situation que dénonce Patrick PELLOUX n’est pas un fait nouveau, mais la situation s’aggrave. Sous prétexte de garder les meilleurs médecins et chirurgiens, l’hôpital public finance de plus en plus leurs activités privées.


Ils ont maintenant de véritables enclaves au sein du service public

De plus en plus d’activités de l’hôpital sont laissées à des sociétés extérieures la SODEXO pour la restauration, HOPITAL SERVICE pour l’entretien des locaux à l’HEGP l’accueil à Vaugirard, le traitement du linge à Paul-Doumer.

De plus en plus d’activités de l’hôpital sont laissées à des sociétés extérieures : la restauration, l’entretien des locaux, dans la plupart des hôpitaux, depuis plusieurs années. Quant à l’accueil, il est externalisé à Vaugirard, de même pour le traitement du linge de Paul-Doumer.

Les plus gros profiteurs de l’hôpital public sont encore les trusts pharmaceutiques. Il est ainsi caractéristique qu’alors que le gouvernement se cache derrière les génériques pour justifier les déremboursements de médicaments, l’AP-HP n’utilise que très peu les médicaments génériques. Quand il s’agit de la santé, le gouvernement n’a que le mot économies à la bouche et pourtant il vient de multiplier par dix le prix du Rimifon, un médicament contre la tuberculose. Le coût pour la Sécu de ce médicament (remboursé à 100%) passera de 250.000 euros à 2,5 millions d’euros. L’argent que le gouvernement vole aux assurés sociaux, il l’offre en cadeau aux laboratoires pharmaceutiques.

De l’argent, la direction de l’AP-HP prétend qu’elle n’en a pas pour embaucher ou acheter du matériel mais il en déverse des millions pour les sociétés du bâtiment. Ainsi, elle a multiplié la note de construction de l’HEGP afin de distribuer des millions aux sociétés du bâtiment alors que l’édifice ultra-moderne était totalement inadapté à peine construit (rampes des urgences inutilisables, cuisines situées au dessus des blocs, tuyauteries mal conçues, etc). On vient encore de le voir avec la construction de la maison des adolescents à Port-Royal qui a drainé l’argent de l’opération pièces jaunes vers ces entreprises du BTP sous la haute direction de sa présidente Bernadette Chirac ! A l’avenir, les travaux de bâtiment dans les hôpitaux devraient être confiés au privé qui louerait ensuite les locaux à l’hôpital .

Comme on le constate actuellement pour les maisons de retraite, il y aura désormais un hôpital pour riches et un hôpital pour pauvres. L’hôpital deviendra pour des financiers un investissement comme un autre, chargé non de la santé publique mais du profit individuel. C’est ce qui se produit déjà dans les maisons de retraite comme on a pu le constater notamment avec les morts de la canicule d’août 2003. Aucun rapport !

C’est ce qui se produit déjà dans les maisons de retraite, où il existe des structures pour riches et d’autres pour pauvres. Les plus pauvres bénéficient, certes, de l’aide sociale, mais doivent se contenter de maisons de retraite avec des toilettes et salle de bains collectives, alors que ceux qui peuvent débourser 2600 € ou 3000 € par mois pour bénéficier du minimum de confort.

L’avenir prévu pour 2007 ou 2012, c’est une chute programmée. Certaines pathologies seront délaissées voir même pas soignées car moins lucratives.

L’hôpital ne fera que les actes rentables, n’obtiendra du matériel que s’il est sûr de l’utiliser à plein régime.

A force que les directions dégouttent le personnel en laissant se dégrader les conditions de travail au point de les faire partir dans le libéral, l’hôpital se contentera d’embaucher du personnel précaire, mobile, polyvalent et corvéable à souhait.

Malgré tous ces plans aussi effrayants les uns que les autres, tous ces planificateurs de malheur feraient bien de se méfier : le coup de colère des personnels hospitaliers et des malades, ça pourrait faire mal !

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