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Qui va bloquer la montée inexorable du chômage et des licenciements ?

lundi 1er octobre 2012, par Robert Paris

Qui va bloquer la montée inexorable du chômage et des licenciements ?

On nous annonce que le chômage en France a atteint trois millions de chômeurs alors que le chiffre réel est entre cinq et six millions. Toujours les mêmes jeux avec les chiffres. Et toujours les mêmes mensonges. On nous dit que, pour diminuer le chômage, il faudra que les salariés acceptent de travailler plus ! Comme si ceux qui travaillent abattent plus de boulot, cela va en donner à ceux qui n’ont pas d’emploi ! Comme si la seule question était de concurrencer des pays où les salariés se serreraient plus la ceinture ! Comme s’il fallait concurrencer la misère des campagnes chinoises et des camps de concentration de Chine ! Et d’ailleurs, la croissance chinoise décline et n’est plus soutenue, là bas aussi et jusqu’à quand, que par les commandes d’Etat. Comme si la chute mondiale du capitalisme n’était qu’un renforcement de la lutte entre des pays et des régions concurrentes !

On nous dit qu’il n’est plus possible à l’Etat d’embaucher des fonctionnaires pour cause de déficit des comptes publics d’où une précarisation en cours de tous les emplois publics.

Toutes les annonces soi-disant pour "sauver l’emploi" ne sont là que pour le précariser. "Tout va être fait pour l’emploi, dans ce moment difficile pour l’économie française. Il n’y a qu’une priorité, c’est l’emploi : ça commence avec les emplois d’avenir, ça va continuer avec les contrats de génération, ça va se prolonger avec la négociation sur la sécurisation des parcours professionnels", a détaillé le chef de l’Etat à l’issue d’une visite à l’usine d’embouteillage d’Evian (groupe Danone). Emploi d’avenir, contrats de génération et parcours professionnels, voilà de doux noms de la précarité généralisée...

On nous dit qu’il faut accepter que notre emploi, que nos revenus soient plus flexibles si on veut les conserver ! C’est-à-dire que pour éviter de perdre nos emplois, il faudrait autoriser davantage les patrons de nous faire perdre … nos emplois et nos revenus, de nous place en temps partiel, en reconversion et autres formes de licenciements déguisés…

Plus on cède à ces gens-là et plus ils développent leurs chantages.
A peine, il semble à Varin, PDG de Peugeot qu’il est en train de réussir ses licenciements et sa fermeture du site d’Aulnay qu’il rebondit et lance des déclarations depuis le salon de l’Automobile, annonçant que les autres trusts automobiles vont eux aussi pratiquer des licenciements. Même si Renault se garde de se lancer tant que la question n’est pas réglée à PSA, son PDG Ghosn reconnaît qu’il va s’attaquer aux salariés, qu’il va lui aussi chantager le gouvernement pour en obtenir des soutiens financiers et faire signer aux syndicats, sous menaces de suppressions massives d’emplois et de fermetures d’usines, des accords qui s’attaquent aux salaires, aux emplois, aux conditions de travail.

Et tout cela n’empêche pas les dits syndicats, locaux comme nationaux, de s’empresser aux dites « négociations ».

Pourquoi appeler négociations des agressions et des chantages ? Pourquoi accepter d’y participer ? Pourquoi signer des accords comme celui accepté par nombre de syndicats au site PSA de Sévelnord ? Pourtant on sait bien que céder aux maêtres chanteurs, c’est aller au devant de nouveaux chantages ! On n’a que trop bien vu comment à chaque fois que la Grèce populaire a été contrainte de céder à un plan d’austérité, immédiatement un nouveau plan a été mis en place et cela sans fin !

La société dans laquelle nous avons longtemps vécu et où nous pensions tous vivre encore de longues années va droit dans le mur et nous convie à être les victimes consentantes d’un crash géant social et humain. Nous en avons un petit avant-goût avec l’effondrement du nombre d’emplois dans le monde, avec le chômage et la misère de masse, avec la destruction du tissu social et des services publics, et de nombre de fonctionnements qui nous semblaient immuables dans toute société moderne comme la Santé, l’Education, la Sécurité, les Transports ou l’Energie.

Ce n’est pas juste un petit moment à passer. Ce n’est pas juste quelques sacrifices momentanés pour mieux rebondir. Ce n’est pas un trou d’air passager ni une crise localisée dans le temps et dans l’espace.

C’est un krach de grande ampleur que l’on ne peut combattre sans s’attaquer aux fondements même du monde capitaliste, la loi du profit et la propriété privée des moyens de production eux-mêmes, ainsi que le pouvoir de la classe capitaliste au travers des Etats et de leur arsenal de mort, armée, police, justice, prisons, assemblées et autres armadas administratives.

L’Etat capitaliste n’existe pas pour résoudre les problèmes des travailleurs et les patrons n’ont jamais rien donné aux salariés suite à des négociations, contrairement à ce que les dirigeants syndicaux feignent de croire en participant aux négociations avec le patronat et l’Etat. Ils essaient de faire croire qu’avec un peu de pression, on va pouvoir limiter la casse, faire en sorte que les salariés s’en sortent un peu moins mal dans la catastrophe qui les frappe. C’est du bluff.

Le meilleur moyen que les salariés s’en sortent moins mal, c’est de refuser de collaborer, de refuser de négocier et de s’organiser pour menacer dans toutes leurs affaires l’ensemble des patrons. Une seule entreprise ne le peut pas ? Les salariés d’Aulnay ne peuvent pas attendre que l’ensemble des salariés se mobilisent ? Ils peuvent tout à fait étendre leur lutte, étendre le mode d’organisation des comités et, tout au moins, le populariser. Ils peuvent rendre public leur manière de concevoir le but : une lutte d’ensemble sur des bases de classe. Ils peuvent proposer, par-dessus la tête des directions syndicales, aux travailleurs de constituer des comités et se fédérer avec eux. Ils peuvent ensemble bloquer les intérêts des capitalistes, à commencer par ceux de Peugeot mais s’en arrêter à ceux-là. La seule pression sur le patron de Peugeot ne pourra pas venir du gouvernement. Par contre, elle peut venir des autres patrons s’ils estiment que les salariés d’Aulnay sont en train de mettre le feu aux poudres dans toute la classe ouvrière. Dans le cas inverse, si, en suivant les syndicats, les ouvriers d’Aulnay se contentent d’une grève locale, d’actions « coup de poing », ce n’est pas les patrons mais les ouvriers qui finiront KO. Dans ce cas, contrairement au slogan vide de la CGT, Aulnay aura été le cauchemar des ouvriers et pas patrons !

Expliquer que les capitalistes pourraient très bien, dans la situation économique actuelle, agir selon la loi du profit et préserver les emplois, c’est aussi vrai que prétendre qu’on peut sauver les loups et les brebis !

Ce bluff repose sur des explications mensongères de la situation du système capitaliste. Par exemple, pour faire reculer les travailleurs de l’Automobile et les tromper, on met en avant la baisse des ventes de véhicules. Mais comment expliquer que tous les trusts pharmaceutiques désinvestissent alors que l’on n’a jamais vendu autant de médicaments ? Comment expliquer que tous les trusts de la téléphonie désinvestissent alors qu’il n’y a jamais eu autant de possesseurs de téléphones portables ?

Les prétendues explications de la crise que l’on entend sont seulement là pour justifier les aides financières de l’Etat aux capitalistes, comme le plan Automobile du gouvernement, soi disant là pour permettre à ces trusts de s’adapter aux nécessités du développement durable, aux efforts de la recherche, à l’écologie, au véhicule électrique en somme… Le capitalisme vert, décidément, est une sacrée arnaque ! Le présenter comme la solution pour sauver les emplois, c’est prétendre remplacer les transports en avion par des transports en ballon !

L’objectif de la lutte des travailleurs ne doit pas être d’offrir des solutions (ni économiques ni politiques) aux capitalistes ni à l’Etat capitaliste, mais de s’offrir à l’ensemble de la classe travailleuse de s’en prendre à la loi du profit, aux trusts, aux banques, aux financiers, aux bourses, à tout le système.

La lutte des classes, cela signifie que l’on rompt avec la déplorable habitude de laisser d’autres s’organiser mais pas la classe ouvrière, avec la déplorable habitude de se battre entreprise par entreprise, de se laisser diviser entre salariés du trust et des sous-traitants, entre niveaux hiérarchiques, entre corporations, entre CDI et CDD, entre en fixe et précaires, entre avec et sans papiers, entre salariés et chômeurs, entre privé et public, entre jeunes et vieux, entre hommes et femmes !

Cela signifie que, loin de suivre comme des moutons les centrales syndicales noyées jusqu’au cou depuis de longues années dans la collaboration de classe, on s’organise nous-mêmes pour s’en prendre aux profiteurs, qui que ce soit qui gouverne l’Etat capitaliste et nous conseille d’attendre et de nous calmer, d’être responsables au nom des intérêts de ceux qui ont encore un travail…

Refuser la loi du profit, c’est ne pas craindre de s’en prendre aux intérêts des capitalistes et de leur système. Le seul moyen de lutter contre le chômage, la msière de masse et les licenciements massifs qui nous menacent, c’est œil pour œil, dent pour dent, c’est l’action directe, c’est frapper direct au coffre-fort les intérêts des banquiers, des trusts, des bourses et des financiers… Il ne faut pas craindre de bloquer toutes les ventes, toute la production des trusts. Il ne faut pas craindre de couler les banques. Qui coule nos vies mérite de couler !

Les patrons comme Peugeot misent sur le fait que la classe ouvrière serait trop engluée dans de démocratisme politique (l’alternance droite-gauche pour exprimer le mécontentement) et le bureaucratisme syndical (la soumission à de faux avocats des ouvriers qui mènent à notre place et dans notre dos des négociations bidons) pour reprendre l’action directe des travailleurs. Tant que cela durera, les Peugeot, les Sanofi, les Bouygues pourront licencier massivement et tous les patrons, voyant que cela marche, les suivront…

Dès que nous cèsserons de marcher avec le système, les patrons commenceront par craindre la menace et suspendront le coup.

Ne craignons pas de nous faire craindre ! Ne craignons pas de nous unir aux autres salariés ! Ne nous enfermons pas dans un site, dans une entreprise, débordons des carcans que l’on veut nous imposer. Organisons nous nous-mêmes ! N’accrochons pas notre avenir au Titanic du système capitaliste que nous n’avons aucune raison de pleurer ni de chercher à sauver ! Voilà quelle est l’issue d’avenir et il n’y en a pas d’autre…

Certains syndicats ou groupes politiques essaient d’avancer l’idée d’exiger de l’Etat une loi interdisant les licenciements ou, au moins, certains types de licenciements. C’est illusoire et c’est tourner une fois encore l’attention vers l’Etat en lui décernant le rôle de tampon ou de sauveur dans la lutte des classes. Aucune loi d’aucun Etat bourgeois ne peut aller contre le fondement même de la bourgeoisie dans le monde actuel, c’est-à-dire la liberté des possesseurs de capitaux d’investir ces capitaux quand et comme cela leur chante. Prétendre le contraire, même en affirmant que cela pourrait être le résultat d’une lutte ouvrière, c’est détourner par avance cette lutte. Prétendre qu’une loi d’une société restant dans le cadre du capitalisme peut aller contre des fondements du système capitaliste, c’est encore une fois nous proposer de nous soulever en nous tirant par les cheveux ! Du moment qu’on laisse aux capitalistes le droit de disposer de l’Etat, de ses appareils de coercition armés, que l’on laisse quelques individus disposer de l’essentiel des capitaux, il est inutile de prétendre que l’on va « interdire les licenciements ». Pour interdire, il faut disposer d’une force organisée, d’un appareil structuré, de moyens de décider, d’imposer et de faire respecter ses décisions. Les travailleurs n’ont aucun mode d’organisation actuellement qui leur soit propre. Interdire les licenciements ne doit jamais être un slogan séparé de celui des comités de travailleurs fédérés et structurés indépendamment de l’Etat et de la bourgeoisie, indépendamment aussi de quiconque collabore avec les précédents, notamment les centrales syndicales.

Tant que les travailleurs ne sont pas conscients que le système est leur ennemi mortel, que l’Etat n’est en rien celui des citoyens, que ceux qui collaborent avec les premiers sont des trompeurs dangereux, que les travailleurs doivent absolument s’organiser pour se faire craindre, on ne peut pas parler d’interdire les licenciements, ni de combattre aucun des coups que les classes dirigeantes nous préparent.

Messages

  • Ce sont les mêmes qui ont fait la révolution française : les bras-nus .

    Les mêmes qui ont fait la Commune de 1871 : les comités de soldats et de travailleurs, petits fonctionnaires.

    Ceux qui ont occupé les usines en 1936 : la classe ouvrière, organisée en comité de lutte.

    Ceux qui ont combattu le gouvernement de gauche et de droite en 1947 : les travailleurs de Renault, et les typographes, les ouvriers d’autres usines reprenant le mot d’ordre d’augmentation générale des salaires !

    La suite à nous de l’écrire : de l’Afrique du sud à la Chine en passant par les USA , seule la classe ouvrière représente l’avenir à une échelle internationale.

    Le pouvoir des exploités doit se construire face aux licenciements massifs qui continuent encore pire avec la gauche !

    Contre le fascisme qui voudrait opposer les pauvres et les salariés de différents pays , nous devons répondre en nous organisant en comité de travailleuses/eurs, chomeuses/eurs contre le patronnat et l’Etat, mais aussi indépendamment des syndicats qui capitulent devant le chomage et les bas salaires !

    La colère ne doit être tourner contre plus pauvre que nous mais contre ceux qui nous pressent et nous virent !
    Les Lepen, Mélanchon, Hollande, Fillon, se cachent derrière la défense de la Nation, mais cette patrie, c’est celle des riches, des banquiers, des patrons, des empoisonneurs, des profiteurs.

    Nous devons revendiquer l’union des travailleurs contre la dictature des capitalistes !

  • le texte le plus remarquable le plus extraordinaire merci mille fois ça c’est un texte de classe

  • Ne craignons pas de nous faire craindre ! Ne craignons pas de nous unir aux autres salariés ! Ne nous enfermons pas dans un site, dans une entreprise, débordons des carcans que l’on veut nous imposer. Organisons nous nous-mêmes ! N’accrochons pas notre avenir au Titanic du système capitaliste que nous n’avons aucune raison de pleurer ni de chercher à sauver ! Voilà quelle est l’issue d’avenir et il n’y en a pas d’autre…

    Certains syndicats ou groupes politiques essaient d’avancer l’idée d’exiger de l’Etat une loi interdisant les licenciements ou, au moins, certains types de licenciements. C’est illusoire

  • Certains syndicats ou groupes politiques essaient d’avancer l’idée d’exiger de l’Etat une loi interdisant les licenciements ou, au moins, certains types de licenciements. C’est illusoire et c’est tourner une fois encore l’attention vers l’Etat en lui décernant le rôle de tampon ou de sauveur dans la lutte des classes. Aucune loi d’aucun Etat bourgeois ne peut aller contre le fondement même de la bourgeoisie dans le monde actuel, c’est-à-dire la liberté des possesseurs de capitaux d’investir ces capitaux quand et comme cela leur chante.

  • Nos anciens camarades de la fraction de LO font un article sur "l’interdiction des licenciements" qui est critique par rapport à tout un tas d’illusions sur le respect de l’etat de droit et donc la confiance dans un parti qui propose une bonne loi contre les licenciements.

    Mais à aucun moment cet article ne fait le lien entre revendications/ mobilisation ( convergence des luttes), et type d’organisation de la classe ouvrière.

    Pourquoi en 1936, la révolution en France est stoppée nette par le front populaire et les congés payés, juste une pause dans la contre attaque patronale, qui jette au final les ouvriers des différents pays les uns contre les autres.

    Les revendications économiques sont liés étroitement à celle politiques dans une période de crise aigue du capitalisme. La question de l’interdiction des licenciements est aussi celle, vitale, du pouvoir des travailleurs et de son organisation en vue de renverser l’Etat de la bourgeoisie.

  • "Expliquer que les capitalistes pourraient très bien, dans la situation économique actuelle, agir selon la loi du profit et préserver les emplois, c’est aussi vrai que prétendre qu’on peut sauver les loups et les brebis !"

    Pourtant, ponctuellement, PSA a la capacité de ne pas licencier.
    Expliquer que les capitalistes pourraient très bien, dans la situation économique actuelle, préserver les emplois, c’est aussi montrer au peuple que la logique du système est foireuse, car même dans cette situation les capitalistes ne préservent pas les emplois.

    • PSA a la capacité de ne pas licencier, dis-tu.

      Ce n’est pas le bonne manière de poser la question, à mon avis.

      Le problème est : que cherche le patronat en ce moment.

      On constate qu’il faut treize milliards pour sauver la banque PSA, laquelle dans les résultats précédents représentait une part considérable des bénéfices annoncés l’année d’avant...

      Même chose pour Renault : moitié des bénéfices par la banque Renault

      Donc le cash que ces trusts veulent retirer de l’investissement est spéculatif

      Donc s’ils désinvestissent (et Renault ne fait qu’attendre que ce soit socialement réglé à PSA pour attaquer et attaque déjà en faisant signer son accord compétitivité) c’est pour spéculer.

      Dire qu’ils pourraient faire autrement me semble absurde parce que le capital a toujours fait en sorte d’extraire le maximum de fric.

      Auparavant pour gagner le plus possible de profit, il investissait, créait des usines, et exploitait des ouvriers. S’il ne le fait pas, c’est parce que c’est moins rentable que de spéculer.

      Nous n’avons pas à dire : PSA pourrait faire ceci ou cela.

      Nous avons à exprimer l’existence de prolétaires qui, eux, estiment qu’il y a une loi prolétarienne : celui qui s’attaque aux travailleurs, qui menace leurs emplois, leur vie, est un assassin et devrait être traité comme tel.

      Nous ne nous contentons pas de pleurnicher qu’on nous traite mal, que le patron est méchant et qu’il aurait pu faire tout autrement : nous expliquons ce qu’il fait et nous disons que dès lors la loi du profit, la loi du capital, celle qui dit que les moyens de production leur appartenant ils désinvestissent si cela leur chante est une loi assassine pour nous prolétaires et que nous ne reconnaissons plus.

      C’est très différent des pleurnicheries des syndicalistes, y compris ceux qui se disent d’extrême gauche !

    • "Expliquer que les capitalistes pourraient très bien, dans la situation économique actuelle, agir selon la loi du profit et préserver les emplois,"

      Oui c’est sur, ce n’est pas la bonne façon de poser la question, tout à fait d’accord avec toi.

      "c’est aussi vrai que prétendre qu’on peut sauver les loups et les brebis !"
      Cela dit, pour rester sur PSA, PSA pourrait très bien préserver les emplois quelques temps sans ménager la chèvre et le choux, comme Hollande sait lâcher des miettes pour apaiser et faire rentrer dans les rangs.

  • Je rajouterais encore quelque chose : il est très important de cesser de nous présenter comme des victimes qui pleurent pour qu’on les sauve et que des gens qui représentent le prolétariat révolutionnaire affirme que nous sommes une classe qui représente un autre pouvoir que l’Etat capitaliste, une force pour laquelle le système n’est pas à défendre, pas à sauver, pas à préserver. Même si la plupart des travailleurs ne sont pas du tout dans cette idée, ce n’est pas une raison pour que des militants révolutionnaires cessent de représenter cette perspective ! C’est leur pragmatisme de syndicalistes qui les amène à renoncer à cette manière de voir pur se calquer sur le réformisme des gens. C’est un recul catastrophique pour l’avenir...

    Il est indispensable pour qu’existe un avenir prolétarien que des révolutionnaires lèvent un drapeau qui représente cet avenir.

    Quand Liebnecht seul ou Lénine seul parlent en 1914 de transformer la guerre impérialiste en révolution, ils préparent cet avenir, même s’ils sont à des millions de kilomètres de ce que pensent les gens...

    Quand les patrons, en attaquant à PSA, ont lancé une offensive d’ensemble contre la classe ouvrière en France, il était fondamental que des militants se considérant comme l’aile avancée de la classe ouvrière disent haut et fort qu’ils considèrent que tout licenciement est un crime et que cette loi devra à l’avenir être imposée dans les entreprises, dans toutes avec l’aide de toute la classe ouvrière.

    C’est une déclaration de classe et elle affirme que les travailleurs sont un futur nouveau pouvoir et pas des pauvres malheureux qui supplient qu’on les sauve...

  • La question n’est donc pas : est-ce que le patron pourrait faire autrement ni est-ce que l’Etat pourrait agir autrement mais est-ce que nous travailleurs pourrions réagir autrement. C’est la seule question qui nous concerne vraiment si nous ne voulons pas supplier nos adversaires d’être ce qu’ils ne sont pas !

  • Les patrons ont sorti les couteaux de boucherie. Allons-nous cesser de discuter de la sauce ?

  • Le propre des réformistes, quand la bourgeoisie attaque, c’est de vouloir la convaincre qu’elle pourrait faire autrement. Comme si les classes dirigeantes n’attendaient que nos propositions pour éviter les crises, les fascismes et les guerres... Raisonner ainsi, c’est empêcher surtout les travailleurs de se battre en commençant par les empêcher de comprendre ce qui se passe.

  • Le ministre de l’Action et des Comptes publics a indiqué, au cours d’un entretien au Monde, qu’il y avait 6 millions de chômeurs en France. Il a omis de dire que ces chiffres ne sont pas ceux de INSEE ni de l’assurance chômage qui n’en comptent, eux, que… 2,83 millions !!!!

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