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Bulletin La Voix des Travailleurs de la Traction Gare de l’Est

jeudi 4 octobre 2012, par Robert Paris

La Voix des Travailleurs de la Traction Gare de l’Est

Licencier est un crime social !

Tous les médias sont centrés sur la fermeture du site automobile PSA d’Aulnay. Ils rivalisent d’étonnement, de critique, de tristesse pour les salariés qui sont des milliers à se retrouver à la rue. Le gouvernement, lui-même, transmet exactement les mêmes réactions : désapprobation, tristesse, désaccord, aspiration à une négociation, à des arrangements pour « sauver des emplois ». A croire que le gouvernement serait comme un commentateur extérieur et responsable en rien.

On pourrait presque croire qu’il n’y a de licenciements qu’à Aulnay.
Eh bien, tout cela est mensonge et hypocrisie crasse !
Le gouvernement est très fâché par les licenciements chez PSA ? Il aurait de quoi : huit mille licenciements directs et dix mille en tout, en comptant les précaires et les sous-traitants ! Les représentants n’ont pas de mots assez durs contre les patrons qui licencient sans chercher d’autre solution !

Mais qu’a fait d’autre le gouvernement Hollande à peine arrivé au pouvoir que de supprimer massivement des emplois au nom de l’austérité, de la résolution de la dette de la France ?

Mais quoi ! Hollande serait choqué des dix mille suppressions d’emplois de PSA alors qu’il prévoit à terme de supprimer bien plus d’emplois de fonctionnaires par ses restrictions budgétaires qui vont toucher l’enseignement primaire et secondaire, universitaire, la recherche, la santé, les transports et la poste…

Dès maintenant, les départs en retraite ne sont pas remplacés, les précaires sont partout menacés au nom des baisses de crédits des ministères. Les universités vont se débarrasser de leurs précaires, diminuer leurs services d’enseignement. La recherche ne sait plus où trouver des financements. Les hôpitaux sont les uns après les autres annoncés en faillite comme les universités. Dans le primaire et le secondaire, Hollande a signé plus de la moitié des suppressions d’emplois qu’avait programmés Sarkozy et il parle de créations d’emplois ! Pourtant plus de 700 postes d’enseignants ne seront pas approvisionnés et des enfants resteront sans enseignant formé. Et l’enseignement primaire et secondaire, c’est soi-disant le secteur privilégié aux yeux de Hollande et de son gouvernement ! Que dire du reste : des aides soignantes et des infirmières et autres agents de l’hôpital public, déjà complètement au bout du rouleau du fait de la surcharge de travail, des mauvaises conditions de travail et des bas salaires ? Des cheminots auxquels on n’a pas cessé de faire porter le chapeau des mauvaises conditions de transport que subissent les usagers. Comme si les pannes dues au manque d’entretien étaient dues aux grèves ! Comme si la SNCF qui annonce des profits en hausse et rend sans cesse de l’argent à l’État devait réduire les effectifs et les moyens comme elle le fait chaque année !

Et on peut entendre les médias nous rapporter que tout un tas de grands trusts ne demandent qu’à embaucher des salariés de PSA, depuis l’aéronautique jusqu’aux entreprises privées de la métallurgie et autres ! Comme si on ne savait pas que ce sont tous les secteurs qui réduisent sans cesse des emplois.

Le patron de l’aéronautique qui proposait d’embaucher des salariés de PSA, interviewé, a reconnu qu’il ne cherchait pas des ouvriers mais seulement des ingénieurs ultra qualifiés !

On le sait, ce sont tous les secteurs d’activité en France qui suppriment massivement des emplois. Comment voulez-vous que les licenciés de PSA qui sont non seulement d’Aulnay mais aussi de Rennes, Poissy ou Vélizy, qui sont aussi bien ouvriers, employés, techniciens, ingénieurs et autres, vont-ils trouver un emploi alors que Sanofi licencie, Hewlett-Packard licencie, Air France licencie et on en passe.

Ce ne sont pas 10.000 emplois qui sont supprimés en ce moment mais 100.000 dans tous les secteurs d’activité, du privé comme du public. Et encore, on ne compte là que des licenciements de salariés en CDI. Il faut rajouter les précaires carrément virés sans qu’on en parle même…

Être viré aujourd’hui, cela signifie ne pas retrouver d’emploi de sitôt et quelles que soient les sommes proposées, ce n’est rien car ces sommes sont bouffées en quelques années et il ne faut pas compter retrouver de travail avant un grand nombre d’années pour la plupart des licenciés. Vu l’ampleur de la crise économique, il n’y a pas de région où trouver du travail, pas de pays où en chercher, pas de secteur d’activité dans lequel se reconvertir. Cela signifie que les logements achetés à crédit, que les dettes vont mener à la rue des familles entières…

C’est un crime social !

Il n’y a pas de réponse à cette guerre que nous mènent le patronat et l’État autre que la guerre de classe que peuvent mener les travailleurs !

A l’heure où un chômeur ne peut quasiment plus trouver d’emploi, ne peut plus payer son logement, ne peut plus nourrir sa famille, il faut dire en clair : licencier est un crime social ! Supprimer un emploi même sans licenciement sec, c’est condamner un jeune au chômage, à l’impossibilité de construire son avenir. Les criminels qui détruisent nos emplois, nos vies, nos familles ne seront jamais traduits devant les tribunaux bourgeois mais ils sont d’avance condamnés devant celui du peuple travailleur. Il ne manque qu’une chose : que les travailleurs cessent d’accepter cet ordre inique et reprennent leur liberté : liberté de ne pas obéir à la propriété privée des moyens de production. Car c’est au nom de cette propriété que Peugeot, que Sanofi, qu’Air France licencient. Dès lors qu’ils détruisent nos emplois, cessons de respecter leur capital, leur profit, leur système. Levons le drapeau rouge de la révolte ouvrière !

Licenciements à Air France, à PSA et demain à la SNCF ?

Air France va supprimer plus de 5000 postes en un an et prétend que cela ne sera pas des licenciements. PSA en menace des milliers d’autres. La SNCF supprime aussi tous les ans un grand nombre d’emplois. Elle veut diminuer aussi le nombre de cheminots SNCF. Cheminot SNCF, c’est du passé, d’après la direction. Les cheminots bénéficiant du statut SNCF sont déjà de moins en moins nombreux, selon les chiffres du bilan social 2011. La direction précise que c’est une politique au long terme car « les contingences liées au statut sont un poids à l’ouverture ». Ben voyons ! Si on ne profite pas plus sur le dos des cheminots, on ne pourra pas privatiser !

Alors, si on cessait de se battre séparément et qu’on luttait ensemble, public et privé, tous secteurs confondus, contre les suppressions d’emplois ?

La seule victoire pour la CGT, c’est qu’il n’y ait pas eu d’extension

La seule victoire pour la CGT, c’est qu’il n’y ait pas eu d’extension
Nos camarades de Gargan se sont battus pendant trois semaines contre la casse de leurs conditions de travail. Alors que la SNCF n’a lâché que des miettes et sanctionne massivement par des mises à pied, retire pour chaque journée de conflit 1/20eme de salaire contre 1/30eme, cela n’empêche pas la CGT de présenter le mouvement comme une victoire. Cela évite de devoir faire le bilan de sa politique. Pour éviter la perte de salaire, les pertes de repos, plus de temps de conduite, seul un mouvement s’étendant au-delà de Gargan aurait pu être en mesure de faire reculer la direction. Mais telle n’est pas la politique de la CGT. Au tous ensemble, elle met en œuvre le chacun pour soi.

Non aux sanctions !

Depuis 15 jours, les premières sanctions - entre un à trois jours de mise à pied - à l’encontre des conducteurs tram train de Gargan tombent. Nous devons refuser ces sanctions sans attendre les prud’hommes. Notre meilleure défense, c’est nous et nos collègues des chantiers qui subissent eux aussi la casse des conditions de travail, les brimades, les vexation… Contre la casse des conditions de travail et la répression, c’est tous ensemble que nous devons nous défendre. Ce n’est que comme ça que nous ferons reculer la direction.
Améliorer les conditions de travail, c’est l’embauche massive !
A l’UP TA, il y a de plus en plus de journées modifiées. À croire que cela devient la norme et les journées prévues en roulement une rareté. En tout cas, c’est l’occasion à chaque fois de nous coller des mouvements qui ne sont pas prévus, voire de modifier la totalité de la journée. Avec des effectifs suffisants, nous ne subirions pas les aléas de la production. Défendre les roulements, c’est imposer les effectifs nécessaires pour faire le travail. Et dans cette bagarre, il dépend de chacun de nous de l’organiser.

Un service puant

La direction ne perd jamais une occasion pour nous parler du service client. Pour autant, l’entretien des rames est de plus en plus déplorable. Il n’est pas rare sur les Provins comme les Milhon que l’ensemble des toilettes soient hors service et que des odeurs désagréables s’en dégagent. Pour la SNCF ce qui compte, c’est que les usagers paient.

Non aux emplois précaires ! Embauche immédiate au statut !

La SNCF prévoit d’embaucher 500 « emplois d’avenir » parmi les 40 000 prévus jusqu’en 2017 pour remplacer les départs à la retraites. Derrière l’effet d’annonce se cache une toute autre réalité. Les emplois d’avenir sont des contrats à durée indéterminée ou à durée déterminée de 3 ans (ou 1 an renouvelable jusqu’à 3 ans), à temps plein (sauf exception). L’État les subventionnera à hauteur de 75 % du SMIC. Dans le secteur privé, cette subvention ne serait que de « 30 à 35 % ». Autant dire que cela ne coûtera pas un sou à la SNCF. C’est comme si nous payions nous même de notre poche l’’embauche des jeunes.


Beaucoup de bruit pour... moins que rien !

Alors qu’elle annonce 10 000 embauches, la SNCF prévoit en réalité 5 300 recrutements en 2012 pour l’Epic, alors que 6 900 cheminots doivent partir en retraite.

Ces annonces d’embauches ne compensent pas les départs en retraite. Surtout, rien n’est dit des suppressions par dizaines de milliers de postes depuis 10 ans !

Le nombre de travailleurs bénéficiant du statut de cheminot était de plus de 150 000 en 2009 contre un peu plus de 144 000 en 2011.
Et les embauches annoncées vont aggraver cette situation par le contrats hors statuts prévus.

Travailler pour moins cher, et profiter du chômage massif pour faire travailler plus en payant moins les jeunes -ou moins jeunes- qui arrivent, voilà le changement !

C’est pas les Roms... C’est pas les sans papiers... C’est pas les jeunes de banlieue... C’est pas les immigrés... C’est pas les Musulmans... Qui licencient Qui menacent les retraites Qui détruisent les services publics Qui ont causé la crise de 2007/2008 Qui ponctionnent le budget de l’Etat Qui s’attaquent à la Santé, aux Transports et à l’Éducation Qui menacent les salariés, les petits paysans, marins pêcheurs, petits artisans et toute la société NON ! Ceux-là s’appellent Bettencourt, Dassault, Peugeot, BNP, Société Générale, AXA, et autres capitalistes ainsi que le gouvernement à leur service

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