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La Voix des Travailleurs sans papiers

jeudi 18 octobre 2012, par Robert Paris

La Voix des Travailleurs sans papiers

Mort d’un Malien sans-papiers : la « justice » disculpe le Taser

Un non-lieu a été rendu ce lundi, deux ans après le décès d’un homme au cours de son interpellation à Colombes.
Le pistolet à impulsion électrique Taser n’est pas responsable de la mort, fin novembre 2010, d’un Malien sans papiers à Colombes (Hauts-de-Seine), selon l’ordonnance de non-lieu rendue mercredi par une juge d’instruction de Nanterre.
Les tirs de pistolet à impulsion électrique « n’ont pas joué un rôle direct et certain » dans le décès de cet homme de 38 ans survenu lors de son interpellation et « aucune faute ne peut être reprochée aux policiers intervenants », selon ce document, confirmant une information du JDD.
Me Marie-Alix Canu-Bernard, l’avocate de la famille du défunt, a indiqué dans un communiqué qu’elle « relev(ait) appel » de la décision, estimant que des « fautes ont été commises par les services de police ».

L’avocate s’appuie sur un avis rendu le 4 mai par le Défenseur des droits qui avait demandé au ministère de l’Intérieur des poursuites disciplinaires à l’encontre des policiers concernés. Il leur reprochait d’avoir fait « un usage abusif » de leur pistolet à impulsion électrique « en mode contact » à l’encontre du sans papiers malien.

Cet homme en situation irrégulière était décédé peu de temps après avoir été aspergé de gaz lacrymogène et avoir reçu deux décharges du pistolet Taser lors de son interpellation le 30 novembre 2010.

Interrogé par l’AFP, le PDG de Taser France Antoine di Zazzo a salué ce non-lieu qui confirme les premiers résultats de l’autopsie selon lesquels le Malien était décédé par asphyxie, regrettant que le Taser ait été « une nouvelle fois mis en cause ».

Gaz lacrymogène, coups de bâton de défense... les policiers avaient expliqué avoir tout essayé avant de se servir du Taser, pour maîtriser un homme décrit par la police comme particulièrement violent et de forte corpulence. Au moment du contrôle d’identité, à la suite d’un différend avec son colocataire, l’homme avait « pété les plombs », selon la police.

En somme, dans tout cela, il n’y aurait qu’une facheuse publicité pour un matériel tellement bon et performant. Il semble que Taser devrait demander des dommages et intérêts à la famille de ce malien décédé, non ? En tout cas, taser ou pas taser, la mort de ce sans papiers malien n’a pas ému la justice au point qu’elle contredise la police !

Toujours pas régularisés !!!

Depuis mardi soir, une centaine d’anciens grévistes, toujours pas régularisés, ont dressé des tentes sur une place du quatorzième arrondissement de Paris.

Au pied de la tour Montparnasse, Sissoko Yaya ne décolère pas. Depuis mardi en fin d’après-midi, avec une centaine d’autres travailleurs sans papiers, il campe sur la place du 18 juin 1940. Une grande banderole jaune proclame : « Régularisation immédiate des grévistes mis de côté ».

« La préfecture m’a donné deux récépissés de trois mois et c’est tout ! », tonne ce Malien de 54 ans, qui « va et vient » entre la France et le Mali depuis 1982. Que faisait-il comme travail ? Plongeur dans un grand restaurant pendant six ans. Lequel ? Le Fouquets sur les Champs Elysées ! On a du mal à le croire… Il sort sa feuille de licenciement datée de juillet dernier et bien signée du « Fouquets Barrière Hotels & restaurants » ! « Je travaillais là-bas sous un alias, celui de mon frère, explique Sissoko. Mais ils ne savaient pas que j’étais sans-papiers. En juillet je leur ai tout expliqué, ils m’ont licencié. »

1500 à attendre un titre de séjour

Ces « mis de côté », ce sont les anciens grévistes des mouvements de lutte lancés en 2008 et en 2009 et soutenus par une plateforme associative et syndicale. Aujourd’hui, ils sont encore 1500 à ne pas avoir obtenu de titres de séjour. « Ils n’ont même pas été convoqués en préfecture, comme on nous l’avait promis », tonne Raymond Chauveau, de la CGT. Le 18 juin 2010, après de longs mois de négociations avec le gouvernement Fillon, les grévistes gagnent un « addendum », censé permettre leur régularisation. « Mais certaines préfectures ont interprété l’addendum de manière restrictive et partiale, poursuit le syndicaliste. Paris a mis en place une politique très restrictive, plus de 800 dossiers ont été mis de côté. En Seine-Saint-Denis, il y a eu des OQTF (Obligations de quitter le territoire français, NDLR) dans tous les sens. »

Hollande n’est pas « enfermé » dans ses promesses

Pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait promis de mettre fin à l’enfermement des enfants en centre de rétention.
Un couple afghan qui demande l’asile en France est enfermé depuis vendredi avec ses deux enfants au centre de rétention du Mesnil-Amelot en Seine-et-Marne, ont dénoncé dimanche 30 septembre plusieurs associations, rappelant que le président s’était engagé à mettre fin à cette pratique.

La famille, qui a un enfant de trois ans et un nourrisson de 2 mois et demi, a été placée en rétention vendredi soir, et pourrait être renvoyée en Hongrie, leur point d’entrée présumé dans l’Union européenne, dès lundi matin, a indiqué Clémence Richard, coordinatrice de la Cimade.

Un recours contre leur rétention, alors qu’ils étaient jusqu’ici assignés à résidence au Mans dans la Sarthe, a été déposé devant le tribunal administratif de Melun. "Le souci c’est que ce recours n’est pas suspensif et il y a un vol prévu lundi matin très tôt donc ils risquent une expulsion sans aucune présentation devant un juge", a-t-elle regretté.

Selon elle, le médecin du centre de rétention a jugé leur état de santé "incompatible avec la rétention".

La mobilisation pour sortir Tigran du centre de rétention a payé

La mobilisation pour sortir Tigran Hovhannessian du centre de rétention administrative du Canet (14e) dans lequel il était enfermé depuis le début de la semaine a fini par payer. Le jeune homme, âgé de19 ans, a quitté l’Arménie avec ses parents en 2011. A son arrivée dans la cité phocéenne, la famille fait une demande d’asile auprès de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Rejetée. Pas assez de preuves que leur retour au pays constituerait une menace ou un danger. Elle fait appel. Pendant ce temps, Tigran entame sa scolarité au lycée Diderot (13e). Mais le 17 septembre, le jeune homme se fait contrôler dans la rue. Sans papiers, il est conduit au poste, placé en garde à vue puis emmené au CRA. La nouvelle de sa détention provoque aussitôt une levée de boucliers dans l’établissement. « C’est la première fois qu’un lycéen marseillais est envoyé au centre de rétention », s’indigne Florimond Guimard, du Réseau éducation sans frontières (RESF). Puis, c’est au tour du syndicat SUD, de la FSU et de Jean-Marc Coppola, conseiller municipal (PCF) de Marseille de demander la libération de l’adolescent. Finalement, l’adolescent sera libéré jeudi, en toute fin d’après-midi.

Les promesses de campagne ne durent que le temps d’une campagne. Alors que François Hollande avait promis de ne plus permettre l’enfermement d’enfants dans des centres de rétention, la pratique perdure, comme le prouve l’exemple de ces deux enfants afghans enfermés depuis le week-end dernier dans un centre de rétention de Seine-et-Marne.

La circulaire de Manuel Valls, du 06 juillet, visait pourtant à ne plus autoriser ce genre de pratiques tant décriées sous Nicolas Sarkozy. Cette dernière interdit aux préfets de faire enfermer des enfants en centre de rétention, sauf cas exceptionnel. Pourtant, une famille afghane est restée plusieurs jours enfernée en centre de rétention, et n’a pu en sortir que grâce à une décision du tribunal administratif annulant leur placement en détention mardi.

Le gouvernement de gauche n’a pas changé de politique. Pierre Grenier, délégué de la Cimade en Haute-Garonne pointe par exemple la menace d’expulsion d’un homme alors que sa femme française est enceinte de 8 mois et demi, ou l’interpellation d’un autre à la gendarmerie de Moissac alors que son mariage doit être célébré le lendemain. La préfecture de la Haute-Garonne n’a pas souhaité commenter ces informations.

A Marseille, 4 pères d’élèves sont enfermés au Centre de Rétention du Canet. _ L’expulsion de l’un d’eux est prévue vendredi 28. Un lycéen a passé 3 jours dans le même centre de rétention, et n’en est sorti que grâce à la mobilisation de ses camarades, ses enseignants, des élus et des militants. Reste à obtenir la levée de son obligation à quitter le territoire.

42 familles, une centaine d’enfants scolarisés, sont en attente de régularisation, bien que présents en France depuis plusieurs années.

Marseille : un lycéen arménien de 19 ans placé en rétention, puis libéré

Un lycéen arménien de 19 ans, qui avait été placé samedi au centre de rétention de Marseille en vue de son expulsion, une première que dénonçaient associations et syndicats, a été libéré jeudi, a-t-on appris auprès du Réseau Education sans Frontières (RESF) des Bouches-du-Rhône.

Ce jeune homme, Tigran Hovhannessian, a été libéré jeudi en fin d’après-midi, mais la préfecture a maintenu l’obligation de quitter le territoire qui lui avait été notifiée, a expliqué à l’AFP Florimond Guimard de RESF.

Le lycéen doit se présenter vendredi devant le tribunal de Marseille.
Cet élève, scolarisé en seconde, avait été placé en rétention le 15 septembre à la suite d’un contrôle d’identité. Arrivée en France en 2011, sa famille avait déposé une demande d’asile, qui lui a été refusée, selon la même source.

Vendredi, "une délégation de professeurs du lycée Diderot sera reçue par un assistant de la ministre de la Justice Christiane Taubira", a indiqué RESF. Mme Taubira sera en déplacement vendredi à Marseille avec le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.

Le syndicat FSU des Bouches-du-Rhône avait adressé une lettre ouverte, jeudi, au préfet du département, l’appelant à surseoir à la procédure d’expulsion, soulignant que ce jeune homme avait "fait preuve dans son établissement d’un parcours scolaire exemplaire". Le syndicat SUD-Education avait aussi protesté.

Selon RESF, le placement en rétention du lycéen était une première à Marseille. "Cinq ans de Sarkozy, Hortefeux, Besson, Guéant, divers préfets et autres secrétaires généraux de la préfecture des Bouches-du-Rhône n’ont pas réussi, grâce à l’action vigilante du RESF13, à voir enfermer un seul jeune majeur scolarisé au centre de rétention de Marseille", avait dénoncé RESF dans un communiqué, avant la remise en liberté de l’élève. "Il aura donc fallu attendre +le changement+ pour voir cette résistance active contournée", avait ironisé l’association.

Sans-papiers : RSF saisit l’Intérieur pour accéder aux centres de rétention

Reporters sans frontières (RSF) a transmis hier au ministre de l’Intérieur Manuel Valls un recours hiérarchique pour obtenir l’accès à un centre de rétention de sans-papiers. Par cette action, RSF entend lutter contre les pratiques de l’administration, qui refuse quasi systématiquement aux journalistes l’entrée dans les centres de rétention administrative (CRA) ou les zones d’attente, où sont enfermés les sans-papiers en attente d’expulsion.

On construit à Mayotte pour emprisonner les sans papiers !

Mayotte est la plus pauvre de tous les territoires coloniaux : une personne sur cinq vit, ici, sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage frôle les 27 %, deux fois plus qu’en métropole. L’Etat n’a pas d’argent pour aider au développement de Mayotte. Par contre, un nouveau centre de rétention administrative devrait être construit à Mayotte !!!! Et à Mayotte, le gouvernement n’a rien contre d’emprisonner des famille !!!

Sans papiers algériens

Les travailleurs sans papiers algériens ne peuvent pas être régularisés au regard du droit commun français. Ils sont renvoyés à l’accord bilatéral de 1968 sur la circulation et le séjour des Algériens en France. Lequel accord ne dispose pas de ce cas de figure. D’où une situation inextricable.

Manuel Valls devrait s’en expliquer avec les responsables algériens puisqu’il les rencontre à Alger dans la préparation de la venue en Algérie d’Hollande. A moins que les dirigeants algériens se moquent complètement des algériens immigrés en France…

Manuel Valls a déclaré au journal algérien Liberté :

« La France et l’Algérie savent travailler ensemble. La coopération est véritablement excellente. L’information circule, nos responsables se connaissent et leurs relations sont quotidiennes. Je veux saluer l’engagement sans faille des autorités algériennes. Elles peuvent compter sur mon propre soutien. »

La suite

Messages

  • Manuel Valls interdit une manifestation déclarée en Préfecture
     

    Communiqués

    Ce samedi 6 avril 2013, le 9ème collectif des sans-papiers a appelé à une manifestation, déclarée en Préfecture depuis mardi dernier (en temps et heure), afin de défiler à proximité du domicile du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, pour demander l’abrogation de la circulaire du 28 novembre 2012 aux termes de laquelle les conditions de régularisation des sans-papiers auront été lourdement aggravées.

    Depuis le 9 février, c’est la quatrième fois que le 9ème collectif manifeste rue de la Roquette. À chaque fois, nous avons été confrontés à un dispositif policier spectaculaire bloquant l’ensemble du quartier, mobilisant largement plus de gendarmes que de manifestants. Les trois fois précédentes nous aurons néanmoins pu remonter la rue sur le parcours prévu.

    Samedi dernier, pendant que se tenait la manifestation à l’angle de la rue Keller, en rentrant chez lui, Manuel Valls aurait manifesté son impatience. Aujourd’hui, la manifestation a été empêchée, bloquée dès la place de la Bastille, puis refoulée vers le métro.

    De nombreux commerçants protestent contre ce quadrillage abusif du quartier par les forces de police. Nous dénonçons cette atteinte caractérisée au droit de manifester et appelons de nouveau à une manifestation au même endroit samedi prochain, le 13 avril 2013, à 14h30, pour protester contre la politique du gouvernement envers les sans-papiers et les roms et exiger le respect du droit de manifestation.

    Nous appelons tous les citoyens, collectifs et organisations épris de justice et de liberté à se joindre à cette manifestation.

  • Manuel Valls sort la matraque
     

    Communiqués

    Manuel Valls sort la matraque

    Violences contre des sans-papiers manifestant pour leur régularisation

    Samedi 13 avril 2013, pour la cinquième fois depuis le 9 février, le 9ème collectif des sans-papiers a appelé à une manifestation déclarée en Préfecture en bonne et due forme depuis le 9 avril, de la place de la Bastille à la place Léon Blum, passant par la rue de la Roquette à proximité du domicile du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.

    À chaque fois, nous aurons été confrontés à un dispositif policier spectaculaire bloquant l’ensemble du quartier, mobilisant largement plus de gendarmes que de manifestants. Les trois premières fois, le cortège aura néanmoins pu passer rue de la Roquette sur le parcours prévu. Samedi dernier, le 6 avril, la manifestation a été bloquée place de la Bastille puis refoulée vers le métro.

    Aujourd’hui, les manifestants ont été violentés dès le départ de la manifestation, frappés, poussés violemment, jetés sur des scooters stationnés. Un blue jean aura été carrément déchiré, plusieurs manifestants ont été brutalement matraqués, alors même qu’il y avait parmi eux des enfants en bas âge, y compris des bébés en poussette.

    Tout ceci se sera déroulé sous les yeux des passants, nombreux en ce samedi après-midi place de la Bastille, particulièrement choqués par ces violences contre des manifestants pacifiques et plus qu’étonnés par ce déploiement de force arbitraire, manifestement injustifié. Ces événements se seront produits en présence d’un huissier de justice auquel le 9ème collectif avait fait appel pour constater l’entrave au droit de manifester. Ce dernier a ainsi pu dresser un constat dont l’objet est d’enclencher une procédure devant les tribunaux.

    Nous dénonçons ces violences et cette atteinte intolérable au droit de manifester, droit fondamental en démocratie.

    Le 9ème collectif appelle à une nouvelle manifestation, samedi prochain, le 20 avril à 14h30 au même endroit, pour protester contre les violences envers les manifestants, exiger le respect du droit de manifester, et pour dénoncer la politique gouvernementale envers les sans-papiers et les roms.

    Rappelons que Manuel Valls est l’auteur d’une circulaire, en date du 28 novembre 2012, qui durcit considérablement les conditions de régularisation. Sous sa direction le nombre d’expulsions, déjà extrêmement élevé sous le précédent gouvernement de droite, aura explosé, atteignant 36800 pour l’année 2012. De même les expulsions de campements de roms se multiplient dans une proportion jamais vue, et dans des conditions toujours plus scandaleuses.

    Nous appelons tous les citoyens, collectifs et organisations éprises de justice et de liberté à se joindre à cette manifestation, samedi 20 avril 2013, à 14h30, à la Bastille (sortie rue de la Roquette).

    9ème Collectif des sans-papiers

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