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La science est en questions

jeudi 25 octobre 2012, par Robert Paris

En Sciences, on a la réponse mais quelle est la bonne question ?

On se dit souvent que la science donne des réponses mais, en fait, elle ne donne des réponses qu’aux questions que les scientifiques ont su lui poser. Elle ne pose pas elle-même les questions et la manière de poser les questions n’a rien d’évidente. Il ne suffit pas d’observer pour trouver quelles questions se poser et quelles questions lui poser.

On se dit souvent en observant un phénomène : il se passe ceci ou cela mais qu’est-ce que cela prouve donc ? Et d’être incapable d’y répondre !

La question à poser nécessite de se détacher de ce que l’on voit et d’imaginer ce que l’on ne voit pas et que la réflexion sur l’expérience permettrait de trouver. Telle est la voie de la progression scientifique. C’est une dialectique du raisonnement et de l’observation, de l’esprit et des perceptions (au sens large puisque via des machines).

Que demandons-nous donc à la nature ? Cela n’a rien d’évident.

Einstein se promenant avec Abraham Pais lui disait : « Regarde la lune ! Est-ce que nous savons si elle existe ? »

Cela peut sembler parfaitement absurde. Cela l’est moins si nous savons que la physique quantique était en train de montrer que la particule comme l’électron apparaît puis disparaît et que clà perturbait considérablement le réalisme local d’Einstein.

Y a-t-il une réalité de la particule en tant que chose ? Voilà une question complexe non pas à répondre et la science finira pas répondre : non ! Mais aussi oui !

Mais c’est une question difficile à concevoir puisque le commun des hommes dira que ce que l’on observe est un objet physique existant comme une chose.

Einstein pose aussi la question : comment le photon qui se déplace à la vitesse de la lumière voit-il le monde ?

En effet, le photon peut-il percevoir l’écoulement du temps puisqu’aucun objet ne peut avoir de vitesse plus grande.

Dans sa dernière autobiographie, Einstein écrivait :

« Durant cette année, (d’octobre 1895 au début du printemps 1896), une question me revenait sans cesse : si on se déplaçait avec une onde lumineuse (à la vitesse de la lumière), alors on verrait une onde lumineuse indépendante du temps. Cela n’existe pas. C’est la première expérience de pensée qui ait un rapport avec la relativité. L’invention scientifique n’est pas le produit d’une pensée logique, même si le résultat final doit être présenté à l’aide d’un lien logique. »

La science est en questions

La science est-elle une série de réponses ou n’est-elle pas plutôt rythmée par le heurt causé par quelques questions insidieuses et fondamentales qui reviennent à nouveau en boomerang pour contraindre à la science à se « remettre en question » ?

Construire ces questions, telle me semble être la principale tâche des scientifiques et la plus ardue. Il faut beaucoup d’imagination et beaucoup de sens réel pour inventer ces questions et les amener à interroger le réel en faisant avancer notre perception de celui-ci.

Pour beaucoup d’auteurs, la science est une somme de connaisances acquises et prouvées qui n’a cessé de s’amonceler comme un édifice dont les étages grandissent sans cesse. Ces gens-là voient la science comme une chose fixée qui ne peut évoluer que sur des points précis mais sans changer fondamentalement. D’autres auteurs ont vu la nécessité et le rôle central des révolutions au sein de cet édifice. Mais on ne voit pas très bien ce qu’une révolution viendrait faire dans un édifice de connaissances, sauf venue de l’extérieur pour rebâtir. Or, la révolution des sciences vient de l’intérieur. Elle vient du questionnement que l’on oublie toujours de citer comme moteur en la matière. Socrate vait toujours souligné que la base de la science est le questionnement. Celui qui ne pose aucune question à la réalité ne peut en retirer aucune réponse. La bonne question est la chose la plus précieuse en sciences. Elle est loin d’être une évidence et elle n’est pas le produit de la seule observation de la réalité mais la confrontation entre l’imagination du cerveau humain et la réalité.

La plupart des gens voient en Einstein quelqu’un qui aurait posé les bonnes équations, comme E = mc² ou la loi de la relativité de la masse. Je pense qu’ils sont passés à côté de l’essentiel. Lui-même se raconte comme quelqu’un qui s’est posé quelques questions fondamentales et a toujours reposé ses questions à la réalité :

 comment le photon se déplaçant à la vitesse de la lumière perçoit le monde, l’espace, le temps, la matière ?

 quelle différence entre mouvement accéléré et mouvement inertiel ?

 quelle différence entre masse au repos et masse accélérée ?

 quelle différence entre matière et lumière ?

 comment le monde peut-il être à la fois corpusculaire et ondulatoire ?

 y a-t-il besoin d’un éther pour que la particule sache où elle doit se déplacer ?

 qu’est-ce que le réel et comment est-il indépendant de l’observateur ?

Einstein n’est pas le seul qui ait été guidé par ses questions. La science actuelle continue d’avancer grâce à des questionnements :

 quel lien entre potentiel et réel, entre virtuel et réel ?

 quel lien entre diversité et unité du vivant ?

 quel lien entre inerte et vivant ?

 quel lien entre la vie et la mort ?

 comment se fait-il que le cerveau pense ?

 pourquoi sommes-nous conscients de ce que nous sommes et quel lien avec l’inconscient ?

Etc, etc….

Et ces questions se relient à des questions fondamentales dites philosophiques :

 quelle relation entre hasard et nécessité ?

 le monde est-il discontinu ?

 le monde est-il descriptible par la logique formelle, par la causalité linéaire, par l’interprétation à l’aide d’objets fixes ?

Et la science constate périodiquement qu’elle a prétendu avoir répondu à toutes les grandes questions et s’aperçoit qu’elles sont toujours là. On parle alors de « crise de la physique », de « crise de la science », de « retour des métaphysiques ».

Telle n’est pas le problème. Si l’on en revient aux questionnements, c’est que la science s’est remise en marche.

En science, comme dans d’autres domaines de la pensée et de la réalité, la crise révolutionnaire est la locomotive.

Chaque poussée de la science a été le produit d’une crise révolutionnaire. Le questionnement, trop longtemps, éteint par les connaissances acquises, a repris sa pression. Le conservatisme a contraint cette avancée à être violente, douloureuse, destructrice.

Bien sûr, la thèse officielle de la science n’est nullement celle-ci. Elle prétend que l’on se détourne désormais des « grandes questions », qu’on ne veut plus philosopher mais développer des sciences appliquées productrices de technologies nouvelles et génératrices de profits rapides. Comme tous les autres domaines de la société, les sciences doivent rendre des comptes sur l’autel du profit rapide, le plus rapide possible. Du coup, on ne parle plus qu’en termes de technologies nouvelles, de nanotechnologies, de technologies de l’information ou de l’informatique, de biotechnologies, de technologies de l’imagerie, de technologies de l’énergie, etc…

Même les revues spécialisées de sciences sont désormais aux mains de la finance et la revue Springer Sciences, aux mains de la famille de financiers Mohm, s’appelle désormais « Springer, science et Technologie".

La science a sans cesse été un combat dialectique entre des thèses adverses sans cesse remises en cause et sans cesse remises en selle : pour ou contre l’éther, pour le corpuscule ou pour l’ondulatoire, pour ou contre les forces physiques, pour ou contre l’énergie, pour ou contre l’existence d’objets physiques identifiables, pour ou contre la discontinuité, pour ou contre la causalité linéaire, pour ou contre l’hérédité des caractères acquis au sein du vivant, pour ou contre la séparation des espèces, pour ou contre le rôle central de l’ADN, pour ou contre l’action directe de l’environnement sur l’évolution, pour ou contre l’évolution darwinienne comme seul moteur de l’évolution, etc. Ces combats n’ont pas eu lieu une fois pour toutes mais sont sans cesse repris pour le plus grand profit de la science. Car la reprise des mêmes questions pour interroger la réalité ne signifie nullement que l’on tourne en rond, mais seulement que de bonnes questions n’ont pas fini de nous apprendre des choses, bien plus que de bonnes réponses.

Si les « grandes questions de fond » semblent bel et bien abandonnées par la recherche officielle, qui ne court plus qu’après des financements conditionnés par des applications technologiques immédiates, il n’empêche que la compréhension par des questionnements de fond reste le moteur indispensable pour avancer en sciences. Sans la question de sciences, pas de science possible !

Messages

  • JFP¦¦05102019¦¦Nos sommes totalement d’accord sur cet article disant que le questionnement est la base des sciences.
    ▬|Y a-t-il une réalité de la particule en tant que chose ? Voilà une question complexe non pas à répondre et la science finira pas répondre : non ! Mais aussi oui !]
    ▬Tout le problème est en fait est de savoir définir ce qu’est une chose, un bidule, un machin, un objet, une entité, un élément, un composant, une substance, un bitoniau, un zizi, un constituant, un composé, un corps... Est-ce qu’une galaxie est un objet Ɂ Normalement non car c’est un ensemble d’objets donnant cette notion d’ensemble, mais la galaxie par elle-même n’est pas un vrai objet, malgré que des données y soient rattachées‼‼ Est-ce qu’une étoile est un objet Ɂ Normalement non car c’est encore un ensemble d’atomes et de molécules, et même de planètes et de satellites naturels. Est-ce qu’une molécule est un objet Ɂ Normalement non, car c’est encore un ensemble d’atomes spécifiques assemblés et pourtant l’ensemble possède des caractéristiques spécifiques‼‼ Est-ce que l’atome est objet ? Normalement NON, car chaque atome à sa signature et est composé de protons, de neutrons et d’électrons en nombre différent ‼‼ Est-ce que le proton ou neutron est un objet Ɂ Normalement NON car il est composé d’après ce que l’on nous dit de 3 quarks ‼‼ Maintenant est-ce qu’un quark, un électron, une particule virtuelle et autres choses de même genre définissant une unité de base sont des objets Ɂ Et bien là s’arrête la descente, car on considère ces choses ou objets comme des bases élémentaires qui sont semi-réelles et semi-virtuelles, ce qui veut dire aussi que nous ne savons plus ce qu’est la réalité, comme nous ne savons plus si ces mêmes choses sont composées d’autres choses. Même ce nuage de polarisation composé de particules virtuelles autour de ces bases élémentaires, nous ne pouvons pas le décrire par des nombres, comme encore ce qu’il est vraiment, comme encore ces particules virtuelles porteuses de charge positive ou négative, sont des notions plus ou moins abstraites car non décelables, mais de plus s’adaptant suivant les besoin à être une copie conforme de particules de base du réel mais avec une masse moindre voir même sans masse. On peut se poser la question à savoir de quoi sont fait ces bases et ce virtuel, car à chaque fois dans ce que l’on vient de voir, tout n’est que composition, sans savoir où cela s’arrête ‼‼ Il en va aussi pour ces différents champs quantiques, car de quoi sont-ils fait Ɂ Donc sont-ils encore composés d’autres choses et donc discontinus ou alors sont-ils des objets continus Ɂ Nous pensons que toutes ces bases de très bas niveau sont encore des compositions, car l’assemblage ne s’arrête pas à cette échelle ‼‼ Maintenant pour reprendre notre questionnement sur les choses ou objets, à savoir si lez choses décrites sont de vrais objets, nous dirons que OUI, même si ils sont composés, car en fait tout est composé. La composition donne toujours des caractéristiques spécifiques que les sous-choses ne portent pas, car les attributs sont portés pour l’ensemble. Donc OUI la particule en tant que chose est une réalité, malgré que cette chose puisse prendre des aspects différents. Pour nous l’onde n’est justement pas une chose, mais un phénomène résultant de choses, ainsi le photon dont on n’a pas parlé se décompose en corpuscule dont on ne connaît pas la géométrie, et sans doute d’un nuage de polarisation donné justement par ces articles et d’autres articles encore, et l’onde n’est que pas une chose mais un effet de propagation, comme peut l’être la vague d’eau. La vague d’eau n’a pas de corpuscule, car c’est un phénomène de déformation de la surface de l’eau mais aussi de la surface de l’air par rapport à cette eau, où ces déformations de deux milieux différents se propagent d’une certaine façon. C’est une déformation de substances qui se déplace et se propage et non une chose matériel définie comme un corps. Ceci est pour nous une vraie onde, et ne correspond en rien à l’onde dite du photon qui lui ne se déplace pas entre deux milieux, ni même dans un seul milieu se déformant.
    ▬[Construire ces questions, telle me semble être la principale tâche des scientifiques et la plus ardue. Il faut beaucoup d’imagination et beaucoup de sens réel pour inventer ces questions et les amener à interroger le réel en faisant avancer notre perception de celui-ci.]
    ▬Encore une VÉRITÉ.
    ▬[Socrate avait toujours souligné que la base de la science est le questionnement. Celui qui ne pose aucune question à la réalité ne peut en retirer aucune réponse. La bonne question est la chose la plus précieuse en sciences. Elle est loin d’être une évidence et elle n’est pas le produit de la seule observation de la réalité mais la confrontation entre l’imagination du cerveau humain et la réalité.]
    ▬Nous ne connaissons pas ce personnage, mais seulement de nom, et ce qu’il a dit est LA VÉRITÉ.
    ▬[Car la reprise des mêmes questions pour interroger la réalité ne signifie nullement que l’on tourne en rond, mais seulement que de bonnes questions n’ont pas fini de nous apprendre des choses, bien plus que de bonnes réponses.]
    ▬Rien n’est acquis, car même l’acquis peut être remis en cause.
    ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
    ▬Une chose qui apparaît puis disparaît et recommence ce phénomène par cycle est t-il une vraie chose Ɂ ou encore¦¦ Une chose qui disparaît puis réapparaît et recommence ce phénomène par cycle est t-il une vraie chose Ɂ Et bien à la 1er question on pourrait dire que NON, la chose n’existe pas car elle est apparue puis à disparue, et à la 2e question on pourrait dire que OUI, qui est le contraire, car la chose existe parce que son état de départ est dans notre réel, puis disparaît mais revient. Les questions sont les mêmes mais formulées différemment. Sous-entendre un état de départ est une absurdité, car quand le phénomène est cyclique, il n’y a alors ni départ ni fin. Dans la plus part de tes articles parlant de ces particules virtuelles, tu les fais apparaître puis disparaître, et donc elles sont bien virtuelles pour ne pas dire irréelles, mais si tu avais dit les particules virtuelles disparaissent puis réapparaissent, et bien on sentirait alors instinctivement que ces particules sont bien plus présente et bien réelles dans notre monde, car on part d’un état de réel puis d’un état de disparition, et comme il y a cycle, et bien les particules virtuelles reviennent et sont donc bien réelles. La manière de poser des questions est sûrement un vrai art, mais la manière de répondre et d’expliquer est la même chose. Nous n’avons jamais lu dans tes écrits que les particules virtuelles disparaissaient puis réa paraissaient, car cela sous-entent que la durée d’apparition serait plus longue que la durée de disparition. Une question comme une tournure de phrase d’explication est toujours subjectif, car inconsciemment on se fixe des règles qui sont fausses. Ces 2 mêmes questions sont totalement équivalentes, pourtant dans la première question on a cette intuition que l’apparition ne dure pas très longtemps, et donc beaucoup moins de durée de temps que la durée de la disparition, et dans la deuxième question c’est exactement le contraire. Pourtant dans ces 2 questions on ne parle pas de temps ‼‼ La philosophie utilise sans doute ces subtilités, sans que l’on ne s’aperçoive de rien, et c’est sûrement sa vraie beauté. Si on dit il est mort mais vivant, ce que l’on retient c’est qu’il est mort, même si ce mort vie encore, mais si on dit il est vivant mais mort, et bien l’interprétation est de dire qu’il est vivant, l’ordre des mots influe sur notre perception... Pour revenir sur ces particules virtuelles, si on disait elles disparaissent puis reviennent constamment par cycle, et bien nous aurions ce sentiment que ces particules virtuelles font partie intégrante de notre réalité. C’est bien se qui se passe quand on parle des particules réelles qui elles sont présentent dans notre réalité, et pourtant celles-ci disparaissent comme les virtuelles. C’est donc partant d’un état choisi que l’on fausse la perception. Nous pensons que les sciences ne savent pas répondre à cette question¦¦Est-ce que le temps d’apparition d’une particule virtuelle (ou couple) est le même que celui du temps de disparation Ɂ
    ▬Bel article qui n’a pas pris une ride... Pourquoi cet article n’a pas d’’équivalence en FR Ɂ Nous contentions nos lectures sur d’autres articles diversifiés...
    ▬Amicalement. Les jumeaux JFP/Jean-François POULIQUEN

    • De quoi est fait le réel ? Il est seulement fait de virtuel : de particules et d’autant d’antiparticules virtuelles couplées. Quelle est la différence entre réel et virtuel ? C’est la quantité d’énergie. Il suffit qu’une particule virtuelle reçoive cette énergie pour devenir réelle, pour posséder une masse inerte. Les liaisons et ruptures de liaisons entre particule et antiparticule sont le fondement de tout le mécanisme. Toute particule réelle est entourée d’un nuage virtuel constitué par une réorganisation des couples virtuels du vide. C’est le nuage qui donne l’onde et la particule qui donne le corpuscule. Leur inséparabilité donne la dualité onde/corpuscule.

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