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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Saint-Antoine

mardi 25 décembre 2012, par Robert Paris

On ne peut pas aider tout le monde !

La pauvreté, le gouvernement a dit qu’il allait « se pencher » sur cette grande question et il a annoncé une augmentation du SMIC. Le gouvernement s’est penché vers les salariés pauvres mais pas trop : trois centimes d’euros, on n’oserait même pas donner ça à un mendiant ! Il faut dire que la banque PSA criait aussi misère et qu’Hollande lui a accordé 13 milliards et demi d’euros cash sans exiger quoique ce soit d’elle en échange, pas même des licenciements en moins ! Et là, c’est vraiment de la générosité gouvernementale !

Maternité à Trousseau : premier bilan

Depuis l’arrivée de la Maternité de Saint-Antoine à Trousseau, non seulement on n’a constaté aucun bénéfice du regroupement mais la situation s’est rapidement dégradée pour les personnels venus de Saint-Antoine comme ceux de Trousseau. Les plus jeunes sont rapidement partis ailleurs. Et le reste de la situation des personnels de Trousseau ne vaut pas mieux : une seule infirmière et une AS aux Urgences où il en faudrait au moins deux fois plus !

Ironique avec ça !

Alors que la maternité de Trousseau est en grève, on nous vante sur intranet les mérites d’un film présentant le personnel de cette maternité heureux de travailler pour de si belles missions… Les cinéastes auraient dû revenir six mois plus tard alors que le personnel a le double de travail sans effectif supplémentaire !

Reculer pour mieux sauter

Retour en arrière toutes de la direction sur le Compte Epargne Temps. Finalement, au lieu de dix jours, on pourra en poser vingt-deux et les jours non pris pourront être reportés jusqu’au 31 janvier. Ça en dit long sur le nombre de jours qu’on nous doit et que les cadres n’arrivent pas à nous donner. La suppression du CET permettrait d’embaucher 6000 emplois plein temps ! Voilà un objectif qui vaudrait le coup de se battre.

La pire cause de maltraitance : la direction

De même, toujours sur intranet, on nous rappelle les procédures à suivre pour lutter contre les suspicions de maltraitances envers les patients. Mais c’est tous les jours que les directions sont maltraitantes envers le personnel et là, ce n’est pas une simple suspicion !

Courir tous ensemble

Dans beaucoup d’autres services, la charge de travail est explosive. Entre le sous-effectif et les arrêts non remplacés, le personnel s’épuise. Mais la direction s’en moque et elle fait des économies partout, notamment sur le matériel. Courir d’un étage à l’autre pour aller chercher du matériel, se rendre compte qu’il n’y en a pas et aller le chercher à un autre étage, voilà notre journée. Et si, pour changer, on courait voir nos collègues des autres services pour nous rassembler avec eux et exprimer notre mécontentement à la direction ?

Cadres et rebelles…

Les cadres en grève se sont rassemblés à Saint-Antoine pour dénoncer leurs conditions de travail. Déplacés, en sous-effectif, obligés de jongler avec des scénarios invraisemblables, épuisés, stressés, les cadres se rebiffent. S’ils en ont assez de jouer les contremaîtres pour la direction et sur notre dos, c’est tant mieux ! Ce qui serait encore mieux, c’est qu’ils comprennent qu’ils resteront sous la pression tant qu’ils ne choisiront pas le camp du personnel en décidant de se mobiliser avec nous ce qui, une fois de plus, n’était pas le cas. Puisque tu en es à dénoncer la politique de la direction, n’oublies pas de bien choisir ton camp, camarade cadre !

Catégorie A comme Arnaque

Lors du droit d’option de 2010, les infirmières avaient choisi la catégorie A en espérant gagner un peu plus. Mais il n’en a rien été et c’est bien une diminution que l’on a en fait constatée, notamment par l’augmentation des cotisations retraites pour atteindre progressivement un seuil de 10,55% en 2020 (alignement public/privé). Ceux de catégorie A devront travailler beaucoup plus longtemps, mais leur salaire va diminuer du fait de l’augmentation des cotisations retraites. La diminution qui en résulte de 2,7% est bien supérieure à la modique revalorisation qui est proposée aux infirmières.

La bourse ou la santé, il faut choisir

Après la Grèce, c’est l’Espagne qui est en train de détruire son système de santé. Ils étaient des dizaines de milliers dans tout le pays à manifester aux cris de « rien, rien, rien pour le privé », dénonçant ainsi la casse de l’hôpital public et la privatisation de six hôpitaux et 27 dispensaires.

Les fermetures et regroupements continuent

Plus de 300 personnes ont défilé ce dimanche matin à Nanterre contre le regroupement prévu par la direction de la Santé entre les hôpitaux Louis Mourier du Colombes et le Cash de Nanterre. Ce n’est qu’un exemple : partout en France, les directions ne cherchent rien d’autre que les moyens de diminuer l’offre de soins et les effectifs. L’hôpital de Lusignan fusionne avec le CHU de Poitiers par exemple. Les fermetures aussi continuent : fermeture de l’hôpital de jour du Centre Hospitalier Marie-José Truffot à Hyères, fermeture du Centre de Planification et d’Education Familiale du CHU de Nancy, de l’hôpital Beauregard de Marseille, etc.


Les chantages d’ArcelorMittal et les politiques syndicales

Avec PSA, l’entreprise ArcelorMittal est l’une des opérations de licenciements très médiatisée et d’autant plus qu’elle ne symbolise que la dépendance de la lutte des ouvriers auprès d’appareils qui ne l’aident nullement à s’organiser.

Ces licenciements, se produisant en pleine vague de suppressions d’emplois dans toute la France, dans tous les secteurs d’activité, auraient pu, comme ceux de PSA, symboliser une révolte ouvrière unie face à l’action unie, planifiée des patrons. Il n’en est rien. La réaction indignée de toutes les centrales syndicales d’ArcelorMittal face à la proposition de manifestation nationale de soutien aux licenciés de Florange n’a pas seulement rappelé leur volonté de monopoliser la direction des actions sur un terrain purement syndical et apolitique mais aussi leur refus d’action d’ensemble partant d’une lutte localisée. Bien sûr, Mélenchon et le Front de Gauche ne proposaient nullement d’unifier les luttes ouvrières, ni de déborder les centrales, mais seulement de dénoncer le patron Mittal comme si ce patron étranger était pire que les patrons français, comme s’il délocalisait les emplois français alors qu’il licencie partout dans le monde, donc une opération politicienne et nationaliste de surcroît. Mais ces syndicats ne reprochaient à Mélenchon que de marcher sur leurs platebandes et ce dernier a retiré sa proposition dès qu’il a été accusé de donner des leçons aux syndicats.

Et pourtant, il est vrai que c’est en intervenant sur le terrain politique que la classe ouvrière peut se battre efficacement et pas en restant sur le terrain de la lutte site par site, emploi par emploi, en négociant localement et en manifestant syndicalement de manière isolée. Tous les plans de licenciements l’ont bien montré.

Donc les syndicats prétendent détenir un monopole de l’action dans la classe ouvrière, pouvoir auquel elles tiennent au point qu’elles ont manifesté … leur volonté de décider de ne rien faire que négocier !

Les syndicats d’ArcelorMittal ont crié à la trahison du gouvernement après le retrait de la proposition de nationalisation de Montebourg alors qu’ils étaient fiers, la veille, d’avoir bu le café avec le ministre ! Quelques mois ou années avant, ils avaient été fiers de leurs négociations avec Mittal et des promesses de ce dernier cautionnées par Sarkozy ! Quel manque complet de conscience de qui sont les amis et les ennemis. A l’époque, ils se félicitaient, à Florange, de la volonté prétendue de Mittal d’y pérenniser les emplois et affirmaient que c’était leur capacité négociatrice qui avait sauvé les emplois ! Ils ont continué, avec Hollande, ce qu’ils avaient commencé avec Sarkozy : à prétendre que le gouvernement bourgeois devrait nous défendre contre les licenciements de la bourgeoisie !

Les centrales syndicales se gardent bien d’expliquer aux travailleurs quelle est la cause de la catastrophe actuelle : ArcelorMittal, PSA, Renault, les capitalistes désinvestissent pour spéculer… Mais de cela, du fait que c’est tout le capitalisme qui part en quenouille, les dirigeants syndicaux ne veulent pas entendre parler car cela nécessiterait une lutte de classe à laquelle ils ont renoncé depuis longtemps ! Ainsi, la CFDT d’ArcelorMittal en est encore à expliquer que Florange est le plus rentable des sites du trust. Le même discours collaborationniste que celui que tenaient les syndicats de Renault (Vilvoorde, Ryton), ou encore de Continental…

Il n’y a pas un combat pour l’emploi à ArcelorMittal, un autre à PSA, un troisième contre les suppressions d’emplois de cheminots et un autre contre les licenciements chez Renault, SFR, Sanofi ou les banques. C’est un seul combat de classe que les travailleurs ne peuvent mener que s’ils mènent eux-mêmes leur lutte en s’organisant en comités de salariés.

Que feraient de plus des comités de salariés que ne font pas les dirigeants syndicaux ? Prenons l’exemple des licenciements à LIP ! Le comité de salariés, loin de pleurer après les patrons et le gouvernement, avait mené l’action directe, n’avait pas craint de saisir le capital (argent, montres et plans) et de refuser la légalité patronale, pour ensuite réquisitionner l’entreprise et la faire tourner au seul profit des salariés !

Pour les salariés, déçus que la nationalisation (provisoire avec suppressions d’emplois) soit refusée par le gouvernement, il y a une vraie perspective : la socialisation, c’est-à-dire la réquisition par des comités de travailleurs des entreprises qui licencient, sans compter sur gouvernants, législateurs et dirigeants syndicalistes, mais en la réalisant nous-mêmes.

Bien des travailleurs, bien des militants, continuent à s’accrocher aux patrons, au gouvernement et aux centrales syndicales comme à des sauveurs mais il n’y aura aucun autre sauveur que nous-mêmes. Notre avenir ne proviendra que de notre capacité » à faire confiance dans nos propres forces et d’abord dans notre capacité à nous réunir et à décider nous-mêmes de nos revendications et de nos moyens d’action.

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