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Editorial – Et si on se décidait à dire ce qu’on vœux…

mercredi 2 janvier 2013, par Robert Paris

Editorial – Et si on se décidait à dire ce qu’on vœux…

En cette période de fêtes, on entend ou on va entendre toujours autant les « bons vœux », y compris ceux de gens qui ne sont ni de notre famille, ni nos proches, mais nos ennemis et même nos ennemis mortels, notre patron, nos chefs, nos gouvernants car en cette période d’attaques ceux-là sont nos ennemis que nous en ayons ou pas conscience. Comme si nos vœux préoccupaient vraiment ces derniers…

Hollande souhaite inverser la courbe du chômage. Il s’est penché aussi sur la situation des urgences à l’hôpital public. Et bien d’autres vœux qui font bien si on a envie d’avoir foi en la parole des gouvernants. Bonnes paroles aux salariés et aux syndicats de PSA et treize milliards et demi d’euros, sans la moindre exigence en contrepartie, pour « sauver » la banque PSA… Et le même Hollande continue à maintenir les hôpitaux sous la coupe des modes de gestion qui la mettent dans le rouge tout en versant des sommes folles aux labos pharmaceutiques, ceux qui ruinent l’hôpital public, pour les aider à coups d’argent public.

Il n’y a pas que les vœux malhonnêtes et hypocrites. Il y a eu aussi les bons vœux du MEDEF (suppression du CDI, privatisation des services publics, flexibilité des emplois, des contrats, des horaires et des charges de travail et suppression des taxes, des impôts et des règles pour le capital,…). Il y a eu les rêves du chef de l’Etat : que le mouvement ouvrier signe de bon gré un tel « accord » avec le patronat sous la menace de suppressions d’emplois massives. On a vu ces vœux déclinés dans diverses entreprises de PSA à Renault et de Petroplus à Sanofi ou ArcelorMittal, toujours avec l’aval finalement du gouvernement… Ce que « vœux » la partie adverse, on le sait… Et nous, les travailleurs, qu’est-ce qu’on veut ?

Qui, croyons nous, va répondre à cette question à notre place ? Des gouvernants ? Des dirigeants politiques ? Des dirigeants syndicaux ? Non ! Personne ne peut parler à notre place !

Pour la nouvelle année, tous les milieux populaires ont le vœu de garder ou d’obtenir un emploi, de garder ou d’obtenir un logement, de préserver leur santé, de donner un avenir à leurs enfants avec des études notamment adéquates, d’avoir un salaire correct, d’avoir toujours des services publics dignes de ce nom, etc…

La seule différence avec le patronat, c’est que ce dernier s’organise et agit collectivement pour obtenir ce qu’il veut alors que nous, travailleurs, notre seule forme d’organisation, les centrales syndicales, n’est pas indépendante du patronat et du gouvernement et le gouvernement lui-même n’est nullement indépendant du patronat…

Cette différence, on la voit au niveau des licenciements des grandes entreprises. Ces dernières s’étaient concertées pour mener leur attaque massive après les élections présidentielles pour éviter de donner à celles-ci un caractère de classe. Eh bien aucun syndicat et aucun parti politique n’a voulu dénoncer cette entente pour faire silence sur la vague de licenciements qui venait…

Nos voeux ne commenceront à prendre réalité que lorsque nous déciderons de mettre en place sur tous les lieux de travail des comités de défense de l’emploi, des comités de défense des salaires, des comités contre les licenciements et pour la défense des chômeurs, toutes sortes de collectifs, de coordinations, de conseils de travailleurs qui sont la seule chose que craigne le patronat.

Les licenciements à PSA sont une parfait illustration que les patrons ne craignent ni les syndicats ni le gouvernement ni leurs négociations continuelles. Au lieu de réduire, le nombre des suppressions d’emplois du trust est passé de 8000 à 11500 sans compter les suppressions d’emplois externes associés, à peu près aussi nombreux…

Il est plus que temps que les salariés s’emparent eux-mêmes de la défense de leurs intérêts. Nos revendications cesseront alors de rester des vœux pieux…

Bien des travailleurs pensent qu’en cette période de menaces sur l’emploi, ce n’est pas le moment de se faire remarquer, mieux vaut faire le dos rond ou de laisser passer les balles au dessus de nos têtes. Cela évite, paraît-il de faire partie des premières charettes mais cela permet aussi de laisser licencier les camarades sans trop de réactions pour être ensuite soi-même licencié de la même manière.

Il n’y a aucune fatalité à laisser la société capitaliste en plein effondrement nous tomber sur la tête. Si bien des travailleurs ne voient aucune issue pour éviter les suppressions d’emplois dès lors que le patron les annonce, ils ont tort. Les patrons craignent la force des travailleurs et la meilleure preuve c’est qu’ils canalisent toute forme d’organisation des salariés.

Nous, travailleurs, dans un pays dit démocratique, n’avons ni le droit de faire une réunion, ni le droit de diffuser un tract, ni le droit de déléguer un camarade choisi par nous, ni celui de constituer un syndicat comme nous l’entendons, si cette réunion, ce tract, ce syndicat ne font pas partie de ceux reconnus par le patron et l’Etat bourgeois. Donc, en tant qu’individus, nous ne possédons dans l’entreprise ni le droit de réunion, ni le droit d’expression, ni le droit d’élection, ni le droit syndical sous le prétexte que l’entreprise est en propriété privée du capital. C’est tous ces droits des travailleurs que les patrons continuent à craindre et nous devons absolument les reprendre en mains pour nous défendre face aux attaques actuelles. Alors vive les comités de défense des salariés !

Messages

  • La seule différence avec le patronat, c’est que ce dernier s’organise et agit collectivement pour obtenir ce qu’il veut alors que nous, travailleurs, notre seule forme d’organisation, les centrales syndicales, n’est pas indépendante du patronat et du gouvernement et le gouvernement lui-même n’est nullement indépendant du patronat…

    Cette différence, on la voit au niveau des licenciements des grandes entreprises.

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