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Le mouvement ouvrier et la première guerre mondiale

mercredi 16 janvier 2013, par Robert Paris

Le mouvement ouvrier et la première guerre mondiale


Lénine

LA CORRUPTION DES OUVRIERS PAR UN NATIONALISME RAFFINÉ

Plus le mouvement ouvrier se développe, et plus sont acharnées les tentatives de la bourgeoisie et des féodaux pour l’écraser ou le disloquer. Ces deux procédés, l’écrasement par la force et la dislocation sous l’influence bourgeoise, sont constamment pratiqués dans le monde entier, dans tous les pays, la priorité étant accordée tantôt à l’un, tantôt à l’autre, par les différents partis des classes dominantes.

En Russie, notamment après 1905, lorsque les plus intelligents des bourgeois ont vu clairement combien la force brutale était insuffisante à elle seule, toutes sortes de partis et de groupes bourgeois « progressistes » usent de plus en plus souvent du procédé de la division des ouvriers par la diffusion de diverses idées et doctrines bourgeoises qui affaiblissent la lutte de la classe ouvrière.

Au nombre de ces idées, il faut ranger un nationalisme raffiné, qui prêche la division et l’émiettement du prolétariat sous les prétextes les plus spécieux et les plus séduisants ; par exemple, sous prétexte de défendre les intérêts de la « culture nationale » de l’« autonomie ou de l’indépendance nationale » etc., etc.

Les ouvriers conscients s’efforcent de rejeter tout nationalisme, aussi bien le nationalisme grossier, violent, à la Cent-Noir, que le nationalisme le plus raffiné, celui qui prêche l’égalité en droits des nations en même temps que... la dislocation du camp ouvrier, des organisations ouvrières, du mouvement ouvrier, par nationalités. Mettant en pratique les résolutions adoptées à la dernière conférence des marxistes (été 1913), ils défendent - à la différence de toutes les couches de la bourgeoisie nationaliste - non seulement l’égalité en droits la plus complète, la plus conséquente, une égalité poussée jusqu’au bout, des nations et des langues, mais aussi la fusion des masses ouvrières des différentes nationalités dans toutes sortes d’organisations prolétariennes uniques.

Là est la différence radicale entre le programme national du marxisme et celui de n’importe quelle bourgeoisie, fût-elle la plus « avancée ».
La reconnaissance de l’égalité en droits des nations et des langues est chère aux marxistes non seulement parce qu’ils sont les plus conséquents des démocrates. Les intérêts de la solidarité prolétarienne, de l’unité fraternelle de la lutte de classe des ouvriers, exigent la plus complète égalité en droits des nations, afin d’éliminer la moindre méfiance, le moindre particularisme, la moindre suspicion, la moindre animosité d’ordre national. Et la pleine égalité des droits implique aussi la répudiation de tout privilège en faveur d’une langue quelconque, elle implique la reconnaissance du droit à la libre disposition de toutes les nations.

Au contraire, pour la bourgeoisie, la revendication de l’égalité en droits des nations revient bien souvent à prêcher en fait l’exclusivisme national et le chauvinisme, et s’associe très fréquemment à une propagande en faveur de la division et de l’isolement des nations. L’internationalisme prolétarien est absolument inconciliable avec cette position, car il enseigne, non seulement le rapprochement des nations, mais la fusion des masses ouvrières de toutes les nationalités d’un Etat donné au sein d’organisations prolétariennes uniques. C’est pourquoi les marxistes condamnent résolument ce qu’on appelle l’« autonomie nationale culturelle », c’est-à-dire le retrait de l’école du ressort de l’Etat pour la remettre entre les mains des différentes nationalités. Ce plan de division revient à confier l’école, les questions de « culture nationale » à des unions nationales, ayant leurs propres diètes, leurs finances scolaires, leurs conseils scolaires, leurs institutions scolaires.

C’est un plan d’un nationalisme raffiné qui corrompt et divise la classe ouvrière. A ce plan (qui est celui des bundistes, des liquidateurs et des populistes [1], c’est-à-dire des différents groupes petits-bourgeois) les marxistes opposent le principe suivant : égalité absolue en droits des nations et des langues, jusques et y compris la négation de la nécessité d’une langue officielle, mais, en même temps, prise de position en faveur du rapprochement le plus complet des nations, de l’unité des institutions d’Etat pour toutes les nations, de l’unité des conseils scolaires et de la politique scolaire (école laïque !), de l’unité des ouvriers des différentes nations dans leur lutte contre le nationalisme de toute bourgeoisie nationale, contre ce nationalisme que, pour tromper les naïfs, on présente sous la forme du mot d’ordre de « culture nationale ».

Que les nationalistes petits-bourgeois, les bundistes, les liquidateurs, les populistes, les publicistes du Dzvin, défendent au grand jour leurs principes d’un nationalisme bourgeois raffiné, c’est leur droit. Mais qu’ils n’essaient pas de tromper les ouvriers, comme le fait, par exemple, Madame V.O., dans le n° 35 de la Sévernaïa Rabotchaïa Gazéta [2], en s’appliquant à persuader les lecteurs que le journal Za Pravdou [3] rejette l’enseignement dans la langue maternelle ! ! !
C’est une grossière calomnie, car non seulement les pravdistes reconnaissent ce droit, mais ils le font d’une façon plus conséquente que quiconque. Ils ont été les premiers en Russie à admettre intégralement les droits de la langue maternelle quand ils se sont joints à la conférence des marxistes qui se prononça pour la suppression de la langue officielle obligatoire !

Confondre l’enseignement dans la langue maternelle avec « la division de l’école par nationalités dans les limites d’un même Etat », avec l’« autonomie nationale culturelle » , avec le « retrait de l’école du ressort de l’Etat », c’est faire preuve de l’ignorance la plus crasse.
Nulle part dans le monde les marxistes (et même les démocrates) ne rejettent l’enseignement dans la langue maternelle. Et nulle part dans le monde les marxistes n’ont adopté un programme d’« autonomie nationale culturelle » ; c’est seulement en Autriche qu’il a été proposé.
L’exemple de la Finlande, invoqué par Madame V.O., se retourne contre elle, car dans ce pays l’égalité en droits des nations et des langues (que nous reconnaissons sans réserve et plus résolument que quiconque) est proclamée et réalisée, mais il n’y est seulement question de « retirer l’école du ressort de l’Etat », de créer des unions nationales particulières chargées de régler toutes les questions scolaires, de cloisonner l’école d’Etat par des barrières nationales, etc.

Notes

[1] Populistes, partisans du populisme, courant petit–bourgeois dans le mouvement révolutionnaire de Russie, formé dans les années 60 et 70 du XIXe siècle. Les populistes luttaient contre l’autocratie, pour la remise des terres seigneuriales aux paysans. Mais en même temps ils niaient la nécessité légitime du développement des rapports capitalistes en Russie et, partant, c’est dans la paysannerie et non dans le prolétariat qu’ils voyaient la force révolutionnaire principale. Ils considéraient la communauté rurale comme l’embryon du socialisme. Pour soulever les paysans contre l’autocratie, les populistes se rendaient à la campagne, allaient « au peuple » pour y faire de l’agitation, mais ils n’y trouvèrent pas d’appui
Dans les années 80-90 du XIXe siècle les populistes s’engagèrent dans la voie de la réconciliation avec le tsarisme, défendirent les intérêts des koulaks et luttèrent contre le marxisme. [N.E.]

[2] Sévernaïa Rabotchaïa Gazéta (Journal ouvrier du Nord), quotidien légal des menchéviks liquidateurs paraissant à Pétersbourg de janvier à mai 1914. [N.E.]

[3] Za Pravdou (Pour la vérité), titre sous lequel parut la Pravda du 1er octobre au 5 décembre 1913. [N.E.]

Lénine - La guerre et la social-démocratie russe

Trotsky - La guerre et l’Internationale

Lénine – contre le nationalisme russe

Lénine – Du droit des nations…
The War
and
the International

Messages

  • « Gémeau approuve et déclare que Pétain aurait dû faire fusiller 2 000 hommes et non 30 seulement, lors des mutineries de l’an dernier. La situation de l’armée française fut alors très grave et exigeait des mesures radicales pour extirper l’ulcère. Au lieu de les entraîner, on donna aux hommes des permissions et du repos » .

    7 juin 1918 – Déclaration du commandant Gémeau, officier de liaison Français auprès du G.Q.G. britannique- Extrait de : Haig (Douglas), Les Carnets Secrets du Maréchal Douglas Haig, 1914-1919, présentés par Robert Blake, Presses de la Cité, Paris, 1964.

  • « La catastrophe de 1914 est d’origine allemande. Il n’y a qu’un menteur professionnel pour le nier. »

    Georges Clemenceau, Grandeurs et misères d’une victoire

  • « Mourir pour la patrie ! C’est mourir pour Renault ! »

    Jacques Prévert

  • Anatole France, lettre à Richtenberg de 1917 :

    « Faire la paix ?... Nous ne sommes pas pressés ! La guerre ne fait perdre à la France que dix mille hommes par jour… »

    « Je crois bien, quoi qu’il arrive, que la fin de la guerre ne ferme pas l’ère de la violence. »

  • Anatole France dans « Dernière pages » :

    « La guerre s’est signalée en Europe et dans le monde par d’innombrables bienfaits. Mais c’est par la prospérité économique qu’elle s’est surtout manifestée. Elle a multiplié la richesse et créé une situation financière admirable en payant les ouvriers en papier et les soldats en gloire. »

  • « Le peuple allemand ne veut pas la guerre. On ne dit pas la vérité quand on prétend qu’il la veut… »

    Anatole France, décembre 1904

  • « A vous de faire la guerre à la guerre, une guerre à mort… Tuez-la. Ne dites pas que c’est impossible et qu’elle durera autant que l’espèce humaine puisque les nations seront toujours ennemies. Qu’elles le soient tant qu’elles existeront, c’est possible. Mais les nations n’existeront pas toujours. »

    Anatole France, lettre aux dames de la « Good Will Delegation »

  • « Tout le mouvement ouvrier est impliqué dans le mot d’ordre de guerre à la guerre, impliqué à la hauteur de sa force et de son influence. (…) N’est-il pas clair comme la vie que nulle insurrection de la classe ouvrière, nulle grève générale, nul soulèvement généralisé de la classe ouvrière européenne n’occasionnerait ou n’entraînerait un plus grand massacre de socialistes que ne le fera leur participation comme soldats aux campagnes des armées de leurs pays respectifs. Chaque obus qui explose au milieu d’un bataillon allemand tuera des socialistes ; chaque charge de cavalerie autrichienne laissera sur le sol les corps tordus d’agonie de socialistes serbes ou russes ; chaque navire russe, autrichien ou allemand envoyé par le fond ou explosé jusqu’au ciel signifie chagrin et deuil dans les foyers de camarades socialistes. Si ces hommes doivent mourir, ne vaudrait-il pas mieux qu’ils meurent dans leur pays en combattant pour la liberté de leur classe, et pour l’abolition de la guerre, que d’aller dans des pays étrangers mourir en massacrant et massacré par ses frères pour que puissent vivre des tyrans et des profiteurs ? »

    James Connoly, lors de la déclaration de la première guerre mondiale, « Une révolution à l’échelle d’un continent », 15 août 1914

  • « Quand un fantassin français vide le chargeur de son fusil meurtrier dans les rangs de la ligne d’attaque allemande, pourra-t-il se réconforter de la probabilité que ses balles tuent et mutilent des camarades qui encore l’année dernière se rassemblaient dans les « hourras ! » et les « bravo ! » pour l’éloquent Jaurès, venu à Berlin pour plaider en faveur de la solidarité internationale ? (…) N’est-il pas limpide comme une chose naturelle de la vie qu’aucune insurrection de la classe ouvrière, aucune grève générale, aucun soulèvement des forces du mouvement ouvrier en Europe, ne pourrait impliquer et susciter un plus grand massacre de socialistes que ne le fera leur participation en tant que soldats aux campagnes des armées de leur pays respectifs ? (…) Croyant, comme je le fais, que serait justifiée toute action qui mettrait fin à ce crime colossal que l’on perpètre aujourd’hui, je me sens obligé d’exprimer l’espoir qu’avant peu nous pourrons lire que les services de transport auront été paralysés sur le continent, même si cette paralysie nécessite l’érection de barricades socialistes et de mutineries des soldats et des marins socialistes, comme cela s’est produit en Russie en 1905. Même une tentative sans succès de révolution sociale par la force des armes, entraînant la paralysie de la vie économique du militarisme, serait moins désastreuse pour la cause socialiste que le fait que des socialistes se permettent d’être utilisés dans le massacre de leurs frères pourtant engagés dans une cause commune. »

    James Connolly, dans le journal Forward, 15 août 1914.

  • " Sans s’exagérer la puissance de la Seconde Internationale à partir de 1901, on a le droit d’affirmer que l’Occident, en 1914, autant qu’au bord de la guerre, se trouve au bord du socialisme. Celui-ci est sur le point de se saisir du pouvoir, de fabriquer une Europe aussi moderne, et plus peut-être qu’elle ne l’est actuellement. En quelques jours, en quelques heures, la guerre aura ruiné ces espoirs. C’est une faute immense pour le socialisme européen de cette époque que de n’avoir pas su bloquer le conflit."

    Fernand Braudel

  • « A partir de l’automne de 1914, en dépit de toutes les prédictions officielles, nous répétâmes, de jour en jour, dans notre journal, que la guerre durerait à n’en plus finir et que toute l’Europe en sortirait brisée. Des dizaines de fois nous écrivîmes, dans Naché Slovo, que, même en cas de victoire des Alliés, la France, après la guerre, lorsque les fumées et les gaz se seraient dissipés, se trouverait, sur l’arène internationale, dans la situation d’une grande Belgique, simplement. Nous prévîmes avec certitude la dictature mondiale des États-Unis qui s’annonçait. "L’impérialisme, écrivions-nous pour la centième fois, le 5 septembre 1916, par cette guerre, mise sur les forts ; c’est à eux qu’appartiendra le monde."

    Paris se vidait de plus en plus. Les horloges de la ville s’arrêtaient les unes après les autres. Le Lion de Belfort avait, on ne savait pourquoi, de la paille sale dans la gueule. La guerre continuait à s’enterrer dans les tranchées. Sortir de là, sortir des trous, du marasme, de l’immobilité, - tel était le cri des patriotes. Du mouvement ! du mouvement ! C’est ainsi qu’on en arriva aux terribles folies des batailles de Verdun. En ces journées-là, me démenant sous les foudres de la censure de guerre, j’écrivis dans Naché Slovo :
    "Si grande que soit l’importance militaire des combats de Verdun, leur portée politique est infiniment plus grande. A Berlin et en d’autres lieux (sic) on a voulu du "mouvement" : ils l’auront. Chut ! Sous Verdun, on forge notre journée de demain." »

    Trotsky, Ma Vie

  • " La guerre mondiale fut essentiellement l’œuvre des hommes d’argent ; que ce sont les hauts industriels des différents États de l’Europe qui, tout d’abord la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état, mirent en elle leur fortune, en tirèrent d’immenses bénéfices et s’y livrèrent avec tant d’ardeur, qu’ils ruinèrent l’Europe, se ruinèrent eux-mêmes et disloquèrent le monde."

    " Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils mouraient. Il en est de même dans toutes les guerres. Mais non pas au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes ne se trompaient pas à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l’ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels.

    Ces maîtres de l’heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes : des usines, des banques, des journaux. »

    Lettre d’Anatole France dans l’Humanité du 18/07/1922

  • « 14-18, c’était déjà une guerre du fric. Non seulement chez les « méchants » (Allemagne, Autriche), mais aussi chez les « gentils (France, Angleterre, Belgique...), le véritable enjeu était :quelle puissance dominera le monde et contrôlera ses richesses ? C’était aussi une guerre des classes dominantes contre les pauvres, contre leurs propres travailleurs exterminés froidement. »

    Jacques Pauwels, 14-18, une guerre de classe

  • " Cinq mois se sont écoulés depuis la Conférence de Zimmerwald où nous, socialistes d’Europe, avons lancé un cri d’indignation et d’appel. Cinq nouveaux mois de guerre ont passé, l’un après l’autre, sur l’humanité, et chacun de ces mois a vu les peuples acharnés à poursuivre leur propre extermination, leur propre ruine au milieu des carnages, supportant sans révolte l’œuvre hideuse d’un militarisme déchaîné qui ne peut plus être maîtrisé par les mains sanglantes des maîtres actuels des nations d’Europe. L’extermination automatique de la fleur des peuples a poursuivi sa voie durant ces longs mois. De nouveaux milliards, par dizaines, extraits de la richesse collective par des emprunts de guerre ont été engloutis, consacrés exclusivement à la destruction de vies humaines et des conquêtes de la civilisation.

    Si le cerveau humain travaille encore dans ce cercle infernal, ce n’est plus pour perfectionner et inventer des engins d’extermination. Le problème qui préoccupe actuellement les dirigeants, les savants, les inventeurs de tous les pays, consiste à trouver le moyen d’anéantir des armées entières au moyen de gaz empoisonnés. Mais les porte‑parole des classes dirigeantes stupidement obstinées ou ivres de sang, ne cessent de répéter que la guerre doit être menée « jusqu’au bout », jusqu’à la victoire complète, jusqu’à ce que la guerre ait trouvé la solution de toutes les questions qui l’ont provoquée. Cependant, en fait, la solution définitive s’éloigne de plus en plus, les opérations militaires s’étendent sur de nouveaux fronts et sur de nouveaux territoires, et chaque nouveau développement a pour conséquence et pour caractéristique l’enchevêtrement de problèmes nouveaux en même temps qu’il ravive d’anciennes plaies."

    Léon Trotsky

    "Projet de manifeste pour la Conférence de Kienthal" - Janvier 1916

  • « Peu après mon arrivée à Paris, je rencontrai Monatte, un des rédacteurs du journal syndicaliste La Vie ouvrière. Petit, maigrichon, énergique, ancien maître d’école, puis correcteur de profession, avec l’inévitable casquette à visière sur le côté, Monatte fit, dès le début, tomber la conversation sur les questions fondamentales du mouvement. Pas une seconde, il n’admit la réconciliation ave le militarisme et le pouvoir bourgeois. Mais où est la voie du salut ?… Par l’intermédiaire de Monatte, je fis la connaissance — qui devait devenir plus intime par la suite — du journaliste Rosmer ; du secrétaire de la Fédération des Métaux... ; du journaliste Guilbeaux, plus tard condamné à mort par contumace ; du secrétaire de la Fédération du Tonneau, « le père Bourderon », de la militante pacifiste Louise Saumoneau ; de l’instituteur Loriot et de bien d’autres. Les anarcho-syndicalistes restés fidèles à leur drapeau, tentaient d’expliquer la faillite de l’Internationale par l’influence néfaste du Marxisme et du Parlementarisme. Mais le passage général des dirigeants syndicalistes de la C.G.T. dans le camp gouvernemental était une négation trop visible du point de vue anarchiste, d’autant plus que, dans les rangs du Parti socialiste, les voix de l’opposition se faisaient entendre de plus en plus. Loriot et Saumoneau étaient membres du Parti. »

    Léon Trotsky, Guerre et révolution tome II

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