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Faut-il faire croire que la liberté homosexuelle consiste uniquement dans le mariage bourgeois ?

dimanche 13 janvier 2013, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Faut-il faire croire que la liberté homosexuelle consiste uniquement dans le mariage bourgeois ?

Non ! La libération homosexuelle ne signifie pas et ne nécessite pas la glorification du mariage bourgeois ni la mainmise de l’Etat bourgeois sur les relations humaines, pas davantage celles des homosexuels que celles des hétérosexuels.

Non ! Les droits des homosexuels ne nécessitent pas le mariage lequel ne garantit en rien leur reconnaissance ni leurs droits. Ce n’est pas l’Etat bourgeois qui doit légiférer sur les relations homo pas plus que sur les relations hétéros. Autrefois, le mouvement homosexuel n’avait pu devenir public que parce que son aile révolutionnaire l’avait lancé et, à cette époque, ce que nous avons dit plus haut semblait une évidence pour ceux qui soutenaient ce mouvement.

Bien sûr, nous pouvons être solidaires du courant démocratique, type social-démocrate, qui revendique le mariage homo face aux tenants de la famille traditionnelle, catholique ou pas, qui sont aussi généralement des tenants de travail-famille-patrie. Mais cela ne signifie pas que nous nous reconnaissions dans la manière dont le gouvernement social-démocrate enferme la revendication et la révolte homosexuelle dans un cadre bourgeois et petit-bourgeois du mariage et de la famille homos.

Comme on le sait, le gouvernement de gauche a choisi de placer le combat contre l’homophobie sur le terrain du seul mariage. Loin de s’être toujours fait sous l’égide de l’Etat bourgeois, ce combat a une tradition bien plus radicale, anti-étatique et même révolutionnaire.

Certes, on ne peut que combattre les courants de droite, catholiques ou pas, qui manifestent contre le droit au mariage homosexuel au nom de la famille traditionnelle, soi disant indispensable pour protéger les enfants. Les beaux hypocrites que voilà ! Ils défendent l’ordre bourgeois dont le mariage bourgeois est l’un des piliers et qui a, pendant des décennies soumis les enfants à une dictature très difficile à combattre même dans le cas de parents clairement abusifs.

Même en combattant les anti-mariage homo, on ne peut pas se réjouir du fait que le gouvernement de gauche ait placé la prétendue reconnaissance des droits des homosexuels sur le seul terrain du mariage homosexuel. Certains aimeraient faire croire aujourd’hui que le mariage serait le moyen essentiel et presque le but de la libération homosexuelle, ce qui n’est nullement le cas. Les droits des homosexuels doivent être les mêmes que ceux des hétérosexuels mais ces droits des hétérosexuels ne sont pas essentiellement impliqués par le mariage ni contenus dans son autorisation. Les hétérosexuels qui ne se marient pas, qu’ils soient pacsés ou pas, ont eux aussi des droits. Les homosexuels qui ne se marient pas devraient être eux aussi reconnus dans leurs droits. Les relations entre hommes, entre femmes comme entre homme et femme ne devraient pas avoir besoin d’en passer par le mariage pour être libres. La liberté du droit bourgeois est toujours une chaîne…

Bien sûr, la gauche gouvernementale d’Hollande, comme Obama aux USA, sait ce qu’elle fait en lançant ce thème du mariage homosexuel, c’est-à-dire en plaçant la liberté des homosexuels sur le seul terrain du droit bourgeois, d’une institution essentielle de la société bourgeoise. Cela amène les traditionalistes à se gendarmer parce qu’on aurait mis en cause le pilier de la famille mais cela mène aussi à enfermer la lutte pour la liberté homosexuelle dans le soutien à ce même pilier de l’ordre bourgeois.

Bien sûr, toutes ces considérations ne mènent nullement à accorder un soutien à ceux qui manifestent contre le mariage homosexuel mais seulement à dépasser largement cette question (celle du mariage), en ce qui concerne la lutte pour les droits égaux des homosexuels par rapport aux hétérosexuels.

C’est certainement une excellente chose que l’opinion publique soit bien moins défavorable aux homosexuels qu’autrefois mais cela ne signifie pas que l’Etat bourgeois, même gouverné par la gauche ou par un Obama, soit le véritable ami des homos, pas plus que des hétéros, pas davantage que des milieux populaires ou des travailleurs. Cela arrangerait bien ce gouvernement que la lutte gauche/droite sur la question du mariage des homos la fasse passer pour courageuse face à la droite, face à la réaction, face aux traditionalistes alors que ce n’est nullement le cas.

Au moment où, sur le plan social, le gouvernement de gauche est en train de faire passer des attaques que la droite n’était pas parvenue à imposer (comme la flexibilité des salaires, des horaires, des emplois, des sites et des conditions de travail signée récemment par le patronat, le gouvernement et certains syndicats), cela l’arrangerait bien de se faire une meilleure réputation sur un terrain où elle ne rompt nullement avec l’ordre bourgeois puisque le mariage, même s’il est homo, reste une institution de l’ordre bourgeois.

Aujourd’hui, alors que les classes dirigeantes finissent par admettre, partiellement et sous conditions, quelques droits des homosexuels, cela ne signifie pas que le cadre bourgeois suffise à réaliser véritablement la libération homosexuelle. Pas plus que la libération des femmes ! Pas plus que celle des enfants ! Et pas plus que la libération des hommes, qui sont utilisés par cette société d’exploitation pour développer une image de soumission de la femme et une image de celle-ci d’objet sexuel dédié aux fantasmes masculins. Les homosexuels, comme tous les opprimés et tous les exploités, comme les femmes, comme les enfants, comme tous ceux qui subissent une oppression particulière au sein de la société bourgeoise, devront mener un combat aux côtés des exploités contre ce système et contre ces Etats.

Que ces derniers se présentent aujourd’hui hypocritement comme les défenseurs des droits égaux pour les homos, comme ils le font tout aussi hypocritement pour les femmes et les enfants, n’y change rien. La libération homosexuelle reste un combat contre le capitalisme et qui nécessite de ne pas pactiser avec l’Etat bourgeois, fût-ce sous prétexte d’obtenir la légalisation des droits.

Pour reconnaitre les droits des homos, il n’était nul besoin de spécifier particulièrement le mariage qui n’est qu’un droit parmi tant d’autres dont nombre de couples hétéros se passent très bien et dont les couples homos peuvent très bien se passer s’ils ont des droits égaux aux hétéros.

Pas besoin du mariage pour interdire toute forme de discrimination vis-à-vis des homosexuels, pour leur donner tous les droits qu’ont les hétéros, par exemple la reconnaissance de responsabilité d’un adulte pour les enfants sur simple déclaration, vérifiée, de ceux-ci, comme la responsabilité de s’occuper des études, de la santé, etc, comme le droit à protection de la communauté de logement, de la communauté des biens, le droit à adopter, ou l’accès à l’AMP égal aux couples hétéros aussi, etc…Tout cela ne nécessite nullement un mariage pour les hétéros et pas non plus pour les homos.

En ce qui concerne la prétention à faire du cadre familial la protection essentielle et même unique des enfants, cela n’est pas plus vrai pour le mariage hétéro que pour le mariage homo. Qu’un couple décide de vivre ensemble et prenne en charge les enfants ne prouve pas que ceux-ci vont y trouver leur compte et que l’autorité des adultes ne sera pas oppressive et elle l’est bien souvent, même quand les parents n’en ont pas conscience.

Nous ne proposons bien sûr pas de retirer les enfants à la garde de leurs parents mais nous refusons le discours selon lequel ces derniers seraient les seuls à pouvoir protéger et faire progresser les enfants. La collectivité a elle aussi son rôle à jouer. Il serait nécessaire que les enfants aient un milieu plus large que deux parents pour y trouver des aides, des soutiens, des oreilles, des références et éventuellement des témoins de mauvais traitements. Ce n’est pas le cas dans la société actuelle. Nous ne voulons pas ici dresser un modèle d’autre société plus libre et plus sociale que le monde actuel mais seulement rappeler que la dépendance des deux seuls parents, ou parfois d’un seul, peut être cause de graves dérives et même d’exploitation ou d’oppression des enfants.

Les catholiques et autres traditionalistes qui se mobilisent dans les rues en prétendant que le mariage chrétien est la protection de l’enfance devraient d’abord nous expliquer pourquoi il n’a jamais protégé les enfants confiés à des prêtres et qui ont été abusés. Ils devraient nous expliquer pourquoi ils s’opposent tant au droit des prêtres de se marier ce qui éviterait sans doute bien des dérives pédophiles…

L’hypocrisie des traditionalistes et leurs positions réactionnaires ne doivent pas nous empêcher de critiquer les objectifs que les courants favorables aux droits des homosexuels se sont donnés dans cette affaire sous l’égide de la social-démocratie et des courants démocratiques de la petite bourgeoisie et qui sont très loin des débuts révolutionnaires du courant de libération homosexuelle des années 70 qui était issu de la révolution noire américaine, de la révolte contre les guerres impérialistes au Vietnam ou en Algérie, de la révolte de 1968 et des révolutions du tiers-monde.

A l’époque, les fers de lance du mouvement pouvaient se revendiquer de révolutionnaires comme Daniel Guérin et lier leur combat à celui des peuples et de prolétaires au lieu de se contenter de revendiquer un cadre légal. Ils se refusaient à tout soutien à l’Etat bourgeois et à toute soumission à celui-ci. On en est très loin. Il y a eu du chemin de parcouru mais à reculons, contrairement à ce que prétend la gauche.

Certes, dans les années 70, c’étaient de toutes petites minorités qui défendaient les droits des homosexuels et le mouvement ouvrier était opposé à ces droits, soutenant même souvent l’homophobie comme le PCF, le PS, la CGT et une partie de l’extrême gauche ainsi que l’essentiel de la classe ouvrière. Par contre, ceux qui avaient le courage de mener ces combats étaient révolutionnaires et ne voulaient aucunement pactiser avec la société bourgeoise ni avec son Etat. Les partisans de l’ordre bourgeois, dans le mouvement ouvrier comme en dehors, les présentaient comme des dépravés, des détraqués et des fous et cela signifiait que celui qui ne craignait pas de rendre public un tel combat ne craignait pas aussi, le plus souvent, de combattre l’ensemble de l’ordre bourgeois, aussi bien sur le terrain de la morale officielle que de l’ordre politique et social.

Ce n’est donc nullement une avancée que vient de réaliser le mouvement de défense des droits des homosexuels en se ralliant avec armes et bagages aux manœuvres de la gauche gouvernementale qui ramène ce combat au seul mariage bourgeois.
Bien des militants de ce courant ont bien conscience que le mariage n’était pas leur première ni essentielle revendication et même parfois n’avait même pas été revendiqué par eux, vu qu’ils étaient d’une manière générale contre le mariage et contre l’ordre familial. Certains se disent qu’il vaut quand même mieux rouler sur ce terrain avec la gauche et avec le gouvernement et que ce sera un premier pas. Sauf que l’on n’entend quasiment aucune voix de de courant se démarquant avec la manière dont cette gauche a transformé leurs anciens objectifs qui étaient autrement radicaux. Les droits des homosexuels n’y gagneront pas d’être remisés à une dépendance de l’Etat et de l’ordre bourgeois.

Dans les années 1960, alors que les sociétés occidentales connaissent une révolution sexuelle, la communauté homosexuelle s’organise politiquement pour se défendre contre l’homophobie et les persécutions qu’elle subit, à l’instar d’autres mouvements qui se développent à la même époque – notamment le mouvement de libération des femmes et le mouvement Black Power aux États-Unis - et s’imprègne du discours révolutionnaire qui caractérise alors la jeunesse contestataire.

Le mouvement homosexuel fait véritablement son apparition en juin 1969, au cours des émeutes de Stonewall qui explosent à New York autour du bar Stonewall Inn. Cet établissement du quartier Greenwich Village fait, le soir du 22 juin, l’objet d’une descente policière qui est ressentie par les clients comme « la descente de trop ». Des émeutes ont lieu dans le bar et dans les rues avoisinantes : des policiers sont pris en otage, et pendant plusieurs jours, environ 2 000 émeutiers affrontent les forces de l’ordre dans le quartier.

Les émeutes de Stonewall qui ont commencé le 22 juin 1969 ont duré quelques jours. Affrontant la police, les homosexuels new-yorkais ont, pour la première fois, défié le pouvoir, les autorités et la société.

Dans la foulée plusieurs mouvements se créent pour fédérer cette nouvelle fierté homosexuelle. Le Gay Liberation Front nait aux États-Unis en 1969. Au Québec, mars 1971 voit la création du Front de libération homosexuel. En 1971, en France, influencé par le gauchisme post-soixante-huitard, nait le Front homosexuel d’action révolutionnaire. Ses slogans proclament avec humour : « prolétaires de tous les pays, caressez-vous ! » ou, plus ciblé : « lesbiennes et pédés, arrêtons de raser les murs ! » Le FHAR revendique la subversion contre l’État « bourgeois et hétéropatriarcal » et lutte contre l’exclusivité de l’« hétérosexisme ».

En France, la première grande action du militantisme homosexuel a lieu au début de l’année 1971. Le Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR), dont Guy Hocquenghem est l’un des principaux animateurs, interrompt une tribune de radio animée par Ménie Grégoire qui porte sur « l’homosexualité, ce douloureux problème1 ». À l’époque, l’action est essentiellement organisée par des lesbiennes, parmi lesquelles de nombreuses militantes féministes et notamment l’écrivaine Monique Wittig mais au fil des mois, la composante masculine du FHAR augmente de manière constante. L’auteur de l’Anthologie de l’anarchisme, Daniel Guérin compte entre autres parmi les nouveaux membres, dont il représente l’esprit libertaire : « Démocratie directe » et « rejet du vedettariat » sont en effet des thèses politiques défendues par le FHAR. Issus des mouvements de révolte de Mai 68, les membres du FHAR veulent cependant confronter leurs idées au réel, et certains de leurs membres, tels Daniel Guérin ou Françoise d’Eaubonne, vont ainsi jusqu’à se déshabiller en pleine assemblée générale pour « vivre jusqu’au bout » leur discours sur la libération du corps. Cependant, la présence de plus en plus forte des hommes au sein du FHAR ainsi que des divergences de point de vue, poussent les femmes à se séparer du mouvement. La scission, dont Monique Wittig est une des principales instigatrices, devient effective avec la création du groupe des Gouines rouges qui se rallie ensuite progressivement au Mouvement de libération des femmes (MLF).
Peu après la fin du FHAR en 1974, des militants se regroupent au sein d’un groupe appelé Groupe de Libération Homosexuelle (GLH). Rapidement des GLH se créent dans toutes les principales villes françaises. Chaque groupe est autonome et développe un axe idéologique qui lui est propre. Cela donne lieu à de nombreuses dissensions entre les différents GLH. À Paris, ces dissensions provoquent en 1975 l’éclatement du GLH-Paris en trois organisations distinctes : le GLH-Politique et Quotidien d’orientation radicale, le GLH-Groupes de Base plus réformiste et le GLH-14XII (la scission a lieu le 14 décembre 1975) qui se défini lui-même comme « libertaire et anti-féministe ».

Afin de dépasser les clivages idéologiques entre les groupes et avoir une action commune contre les discriminations, l’idée progresse de créer une structure fédérative. Ce débat a lieu lors de la première Université d’été homosexuelle organisée par le GLH-Marseille à l’été 1979. Le Comité d’Urgence Anti-Répression Homosexuelle (CUARH) est créé à cette occasion. Le CUARH rassemble les GLH, des mouvement lesbiens comme le MIEL, le Centre du Christ Libérateur du Pasteur Joseph Doucé, le Groupe de recherche pour une enfance différente, etc. Le groupe Arcadie envoie un observateur mais ne s’associera pas à la démarche. Le CUARH se movilise principalement pour la réforme du Code pénal et l’abrogation des dispositions discriminatoires des articles 330 et 331. Dans ce cadre, le CUARH organise une « marche nationale » à Paris le 4 avril 1981 à la veille des élections présidentielles. Avec 10 000 participants, cette marche est considérée comme la première véritable Gay pride française. Les dispositions discriminatoires sont abrogées le 4 août 1982.

Le Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) est un mouvement parisien et autonome, fondé en 1971, issu d’un rapprochement entre des féministes lesbiennes et des activistes gays. On a pu y voir Christine Delphy, Françoise d’Eaubonne, Daniel Guérin, Pierre Hahn, Laurent Dispot, Jean Le Bitoux, René Schérer, etc.
Le FHAR est assez connu pour avoir donné une visibilité radicale au combat gay et lesbien dans les années 1970 dans le sillage des soulèvements étudiants et prolétaires de 1968, qui ne laissèrent que peu de place à la libération des femmes et des homosexuels. En rupture avec les anciens groupes homosexuels moins virulents, voire conservateurs, ils revendiquèrent la subversion de l’État « bourgeois et hétéropatriarcal », ainsi que le renversement des valeurs jugées machistes et homophobes des milieux de gauche et d’extrême gauche.
L’aspect outrageant pour les autorités des rencontres sexuelles (masculines) qui s’y déroulaient, et la prédominance numéraire des hommes qui augmentait de plus en plus (ce qui occultait inévitablement petit à petit les questions féministes et les voix des lesbiennes) ont fini par amener à la scission du groupe. Sont alors apparus les Groupes de libération homosexuelle et les Gouines rouges au sein du Mouvement de libération des femmes.

La radicalité du mouvement et son côté très politisé ont aussi été repris par les mouvements LGBT des années 1990, inspirant en partie le courant queer aux États-Unis et en France.

En tout cas, les débuts du mouvement gay ont su trouver des révolutionnaires comme Daniel Guérin, des Félix Guattari, ou encore René Schérer. La revue L’Antinorme, qui explique dans son premier numéro : « Être militant au FHAR, c’est revendiquer notre liberté physique et morale par la destruction des lois de la société en place et des tabous de la religion judéo-chrétienne. »
Pierre Hahn, militant en vue du mouvement de libération homosexuelle et un des fondateurs du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire), dans lequel Guérin a milité aussi un temps, a écrit dans une lettre à son ami : « Plus qu’à nul autre, les homosexuels vous sont reconnaissants, et moi le premier, pour tout ce que vous avez fait en leur faveur et à une époque où le dire jetait un discrédit sur son auteur. […] Mais ce que vous nous avez apporté de plus précieux, c’est une œuvre tout à la fois politique (dans le sens traditionnel) et sexologique : c’est La Peste brune plus Kinsey ; c’est Fourier et les textes contre le colonialisme ; c’est enfin vous-même. » Daniel Guérin affirmait : « La critique libertaire du régime bourgeois ne va pas sans une critique des mœurs. La révolution ne peut être seulement politique. Elle doit être, en même temps, culturelle, sexuelle et transfigurer ainsi tous les visages de la vie et de la société. »

Guérin déclarait : « Ne sacrifions pas la révolution sociale à la seule révolution sexuelle. Que l’une épaule l’autre. »
Cependant, Guérin a fait figure d’exception au sein des révolutionnaires et encore plus au sein du mouvement ouvrier, souvent carrément homophobe comme l’était le PCF. Le dirigeant stalinien Pierre Juquin écrivait : « La couverture de l’homosexualité ou de la drogue n’a jamais rien eu à voir avec le mouvement ouvrier. L’une et l’autre représentent même le contraire du mouvement ouvrier. »

N’oublions donc pas que la lutte des homosexuels, pas plus qu’aucune lutte, ne doit en rester à revendiquer, à faire des demandes à la société bourgeoise en restant dans son cadre mais doit mener au combat pour en finir avec celle-ci.

Le mariage bourgeois hétéro

Et maintenant le mariage bourgeois... homo

Messages

  • Salut Tiekoura, tu parles a 1 moment d’AMP, pour donner des exemples des droits à faire reconnaître aux homos, existants pour les hétéros, ce qui est à mon avis le début de l’égalité et le minimum des revendications contrairement, comme l’article le dit bien, a celle du ’mariage pour tous’ qui est 1 reconnaissance très limité de l’Etat, célébrant à l’occasion sa mainmise morale et physique sur les individus, à travers cette institution bourgeoise.

    Donc pour en revenir à l’AMP, ou PMA , signifiant : aide médicale à la procréation, je conseille l’émission T.V. avec des témoignages de parents "lenfant pour tous"

    Concernant la GPA (gestation pour autrui) que la France interdit, aujourd hui des enfants vivant en France sont sans papiers et pourtant de parents eux ayant leur carte d’identité française.
    La loi en France ignore l’existence de ces enfants et si tous les pays faisaient de meme, alors ces enfants n’auraient aucun droit politique, sociaux, donc moins de chance de survie qu’un SDF si leurs familles et les proches amis disparaissent.

    Cela montre juste le marécage du droit des sociétés dites développées, qui donne 1 carnet de vaccination à n’importe quels veau, vache, etc..donc encadre strictement et légalement son existence, alors que ce même Etat refuse ce droit à l’existence à 1 enfant.

    Et ce n’est pas 1 erreur ou un manque d’évolution du droit : c’est un choix profond de l’Etat et de sa classe dirigeante.

    Ce choix est inspiré moins par l’obscurantisme religieux et sa vision réactionnaire du rôle procréateur de la femme liée à son destin de mère, que par le choix d’encadrer les relations humaines pour les durcir et les étouffer par la contrainte, afin de détourner la colère contre la décadence du système économique capitaliste.

    Ce droit est ainsi à démolir entièrement dans son essence même.

  • Pour avoir le droit de ne pas se marier

    On me demande parfois, pourquoi nous : les homos-pédés-gouines-bi-trans souhaitons si ardemment renter dans le moule bourgeois que représente cette ancestrale institution. ?

    Je veux bien sûre parler du « Mariage »…

    Alors que des décennies durant, nous avons lutté contre les vieux singes ronflants de l’hémicycle nous lâche le slip/caleçon/résille/string/binder etc.…

    Allez osons même un petit revival, dans les années 60-70, nous nous demandions même si « le mariage était la voie du bonheur »[1].

    Nous : Gouines/pédés/féministes luttions contre cet édifice archaïque que représente le « Mariage », bastion du patriarcat par excellence.

    A cette époque, nous étions pestiférés, considérés par les lois comme des pervers, attardés mentaux bon à enfermer en asile ou en taule…Vous imaginez bien que l’idée même de pouvoir se marier était le cadet de nos soucis. Nous souhaitions juste vivre notre vie sans risquer de se faire casser la gueule par les représentants des forces de l’ordre avec la bénédiction des notables….

    Heureusement les mentalités ont évolué, et aujourd’hui on nous laisse plus ou moins vivre notre vie sentimentale et sexuelle comme bon nous semble. Nous ne faisons plus peur qu’à Vanneste et autre cul béni-oui-oui…bref on est à peu près acceptés, du moins plus diabolisés.

    Maintenant que nous ne sommes plus de dangereux pervers, nous aimerions ne plus être considérés comme des ‘sous citoyens’. Car si l’homosexualité est rayée de la liste des maladies mentales depuis plus de 20 ans, nous n’avons toujours pas les mêmes droits que nos concitoyens.

    Sommes-nous en train de nous embourgeoiser ? Est-ce que le bonheur des homos est dans la pièce montée ? Je ne sais pas, et pour tout vous dire, je m’en fous, du mariage.

    Mais derrière cette revendication somme toute bien innocente se cache quelque chose de plus profond.

    Car derrière ce symbole du « Mariage », je demande à devenir une citoyenne à part entière.

    Je réclame l’Egalité de Droit.

    Vous me direz que nous avons déjà le PACS, que les législateurs peuvent bidouiller un nouveau contrat, nous assurant les mêmes droits-avantages-inconvénients d’un mariage hétérosexuel.

    Mais peut-on parler d’égalité, si nous n’utilisons pas le même nom ? Cette égalité passe par le partage du mot « Mariage ».

    Même Devoir-même Droit-même Mot.

    Pour qu’enfin, les 3 mots fondant notre constitution : Liberté-Egalité-Fraternité ne soient pas que du vent…

    Laura

    [1] « Depuis quand le mariage est il la voie du bonheur » de Paula Ettelbrick 1989

  • Liberté égalité et fraternité ne sont que du vent ! Et s’évanouira dès que la catastrophe économique et sociale du capitalisme prendra forme. Le capitalisme n’a que faire des sentiments humains !

  • Il n’ y a ni plus ni moins de ’Bourgeois’ chez les ’Homos’ que chez les ’Heteros’ et l’on ne peut, si l’on respecte le droit démocratique, refuser ni à des ’homos’ ni à des ’Heteros’ de vouloir adopter cette norme bourgeoise, toujours fondamentale dans notre societé, du mariage civil patriarcal (moins qu’au 19 ème siécle mais toujours patriarcal et peu laîque sur certains aspects).
    La difficulté de ce ’débat’, du ’mariage pour tous’ est qu’il concerne en même temps la vie quotidienne des personnes (comment s’opposer à une amélioration de la vie quotidienne de quiconque ?) et des aspects idéologiques profondement encrés dans l’histoire des idées révolutionnaires de notre societé (La critique du mariage patriarcal commence avec Marx et Engels, qui le perçoivent comme le fondement sociologique du capitalisme Bourgeois, puis est le support du féminisme ’marxiste’ ’Le mariage est de la prostitution légalisée’, puis Simone de Beauvoir, Michel Foucault, les gender studies, la deconstruction des normes puis...et j’en ai oublié des tonnes ;o).
    Il n’ y a pas eu de débat sur les aspects idéologiques probablement pour de nombreuses raisons : politiciennes, volonté de mettre la priorité sur l’amélioration de la vie quotidienne de certains ’homos’ (Absolument non criticable), evitement volontaire d’une partie de la gauche bougeoise...
    C’est donc forcément frustrant et troublant. Comment un mouvement qui incarne autant, historiquement, les idées revolutionnaires anti-bourgeoises et anti normes pourrait en arriver à se contenter du mariage et faire aboutir autant d’efforts contre la violence de normes totalement artificielles par l’acceptation de ces mêmes normes, légérement bricolées...
    Disons simplement qu’il est toujours bon de prendre pour les ’homos bourgeois’ ce qui va réellement leur apporter du mieux dans leur existence quotidienne (ce que j’accepte totalement et bien evidemment) en se disant que le combat idéologique lui n’a pas bougé d’un iota et en espérant que ce combat plus global anti norme sera toujours mené, avec les ’autres’ par des ’Homos’ ce dont je ne doute pas, il n’y a réellement aucune raison pour que ce ne soit pas les cas. Mais ça sera probablement plus difficile car comme il n’y a pas eu de débat on a assisté, dans les medias grands publiques (par le PS et assimilés également mais je ne parle pas des cathos conservateurs, UMP et FN...qui sont sans interêts. Ils sont conservateurs de droite et plus et on ne peut pas leur demander grand chose en matiére de raisonnement progressiste) , à un florilége de détournement et de trivialisation à caractére conservateur de notions importantes pour les idées progressistes. Quelques exemples :
    L’Egalité des droits. Est depuis l’origine totalement absente de la democratie française. Le terme d’égalité dans notre devise est bien plus l’égalité de moyens pour pouvoir ’exister’ dans note societé. C’est pour cela que Depardieu paye beaucoup plus d’impots qu’un SMICARd dont l’enfant touchera aussi plus facilement une bourse pour qu’il puisse faire des études, des allocations logements, des places de Parking reservés aux handicapés. C’est pour ça que les personnes âgées ne sont pas (plus pour longtemps) obligés de travailler pour survivre...etc. L’égalité des droits est une tendance actuelle qui émane des mouvements neo libéraux s’inspirant de concepts Malthusaniens et qui conduisent à des ’démocraties’ sans justice sociale. Il y’a aussi quelque chose de trés troublant concernat le mariage pour tous au nom de l’égalité des droits. Cela voudrait dire que quelqu’un qui n’est pas marié aurait moins de droit que quelqu’un de marié et que donc il ne peut pas faire le choix d’une existence sans mariage sans avoir les même droits ? C’est une atteinte directe à la liberté d’opinion car le refus du mariage est une opinion fondamentale d’ordre politique, philosophique, et sentimentale. Donc la premiére chose qu’il aurait fallut faire au nom du droit et de la liberté individuelle aurait été de donner les mêmes droits aux non mariés...Mais ça c’est révolutionnaire ca aurait été un exercice de la norme tolérant ceux qui n’y adhére pas. Puis permettre à tout le monde d’accéder au mariage.
    Les confusions et les amalgames (à doite comme à gauche) autour de ’Droit de l’enfant’, ’droit à l’enfant’, ’droit d’obtenir un enfant’, ’droit de faire un enfant’....concernant l’adoption il n’y a qu’un droit, un droit internationnal, qui est ’le droit de l’enfant’ et les adultes et leur volonté sont totalement exclus de ce droit. C’est une question fondamentale éthique bien sûr mais aussi politique et philosophique. La relation entre patriarcat, bourgeoisisme et feminisme au 19 ème siècle tient au mécanisme suivant. L’homme a inventé le mariage pour posséder en totalité ou en partie un ’bien’ que seule la femme peut créer ; l’enfant. C’est l’exploitation d’un corps (ici celui de la femme) pour posséder un desir ou une richesse (l’enfant). Une analogie direct avec le principe de proprieté privée et de capital (l’ouvrier, son corps, fait partie du capital) du modéle capitaliste. Par extension ça concerne aussi l’exploitation de la nature (le corps biologique est perçu comme étant de l’état de nature de l’humain) qui n’est perçu que comme un moyen de production. NB la nature n’a rien a voir non plus avec Dieu. Il y’a un super film qui parle de ça ’There will be Blood’ de P.T. Anderson ou l’on voit également une convergeance de pensée entre le christianisme et le capitalisme.
    Bref ;o)
    De toute façon je suis pour le mariage pour tous pour les personnes que je connais et les autres qui verront leur quotidien s’améliorer sensiblement mais dés que c’est voté je serais pour le non-mariage pour tous.
    Hervé

  • Je ne veux pas me marier. Signer un contrat devant la République pour reproduire fidèlement le couple et la famille, ces institutions qui ont toujours servi à la reproduction de l’ordre existant, est une idée qui me répugne. La norme est trop étroite. Je ne me laisserai pas dicter quel comportement je dois avoir. Je ne suivrai pas docilement le troupeau de ceux qui emménagent dans une vie de crédits, biens rangés entre le boulot et le foyer.

  • Le mariage gay, c’est la droite... anglaise !

    Les députés britanniques se sont prononcés mardi soir en faveur du projet de loi autorisant le mariage homosexuel, un vote crucial en attendant l’adoption définitive de cette réforme qui divise le parti conservateur du Premier ministre David Cameron. A l’issue de discussions animées, le projet de loi a été approuvé par 400 députés, tandis que 175 ont voté contre, parmi lesquels de nombreux membres du parti conservateur.

    Le projet de loi du gouvernement de droite Cameron permet à des couples de même sexe de se marier civilement. Il laisse aux diverses confessions la possibilité de célébrer ou non des unions homosexuelles religieuses, à l’exception de l’Eglise anglicane majoritaire dans le pays, au sein de laquelle le mariage homosexuel restera illégal.

    David Cameron avait répété son soutien à cette réforme, affirmant qu’elle rendrait la société britannique "plus forte". "Je suis un grand adepte du mariage. Il aide les gens à s’engager mutuellement et je pense que c’est la raison pour laquelle les homosexuels devraient pouvoir se marier aussi", a-t-il dit.

    En somme, le mariage gay, c’est bon pour la bourgeoisie !

  • Pour que vivent les bonnes références !

    La Non-Demande En Mariage

    Ma mie, de grâce, ne mettons
    Pas sous la gorge à Cupidon
    Sa propre flèche
    Tant d’amoureux l’ont essayé
    Qui, de leur bonheur, ont payé
    Ce sacrilège...

    J’ai l’honneur de ne pas te demander ta main
    Ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin

    Laissons le champs libre à l’oiseau
    Nous seront tous les deux priso-
    Nniers sur parole
    Au diable les maîtresses queux
    Qui attachent les cœurs aux queues
    Des casseroles !

    J’ai l’honneur de ne pas te demander ta main
    Ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin

    Vénus se fait vielle souvent
    Elle perd son latin devant
    La lèche-frite
    A aucun prix, moi je ne veux
    Effeuiller dans le pot-au-feu
    La marguerite

    J’ai l’honneur de ne pas te demander ta main
    Ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin

    On leur ôte bien des attraits
    En dévoilant trop les secrets
    De Mélusine
    L’encre des billets doux pâlit
    Vite entre les feuillets des li-
    Vres de cuisine.

    J’ai l’honneur de ne pas te demander ta main
    Ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin

    Il peut sembler de tout repos
    De mettre à l’ombre, au fond d’un pot
    De confiture
    La jolie pomme défendue
    Mais elle est cuite, elle a perdu
    Son goût "nature"

    J’ai l’honneur de ne pas te demander ta main
    Ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin

    De servante n’ai pas besoin
    Et du ménage et de ses soins
    Je te dispense
    Qu’en éternelle fiancée
    A la dame de mes pensées
    Toujours je pense

    J’ai l’honneur de ne pas te demander ta main
    Ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin

  • Les cathos sont pour le mariage entre un homme et une femme sauf pour leurs prêtres !

    Ils sont pour que les enfants soient pris en charge par un homme une femme unis sauf pour leur éducation à l’église !

    Bande d’hypocrites !

    Qu’ils commencent par balayer devant leur porte !

    Eux qui se préoccupent tant des enfants, qu’ils empêchent les pédophiles de leurs églises d’agir au lieu de les protéger et de les couvrir !

  • Ils n’avaient pas dit que le Mariage pour tous serait interdit aux Maghrébins
    Une circulaire du ministère de la Justice interdit aux ressortissants homosexuels de trois pays maghrébins de se marier en France.

    Une circulaire du ministère français de la Justice, en date du 29 mai, interdit aux maires de célébrer des mariages entre homosexuels français et des homosexuels ressortissants de onze pays, parmi lesquels le Maroc, la Tunisie et l’Algérie...

  • Au lendemain de l’adoption du projet de loi au parlement, le PCF a écrit que « le mariage n’est plus (tout à fait) une institution patriarcale, vermoulue et réactionnaire » et que « l’Assemblée nationale a révolutionné l’institution familiale » (l’Humanité, 13 février). D’un côté il y a là un aspect de vérité : la loi sur le mariage homosexuel a pour objectif d’adapter le mariage à la réalité de la vie des gens aujourd’hui afin de mieux défendre l’institution de la famille bourgeoise. Jean-Jacques Urvoas, président PS de la commission des lois au parlement, le disait ainsi dans une interview au Monde (15 janvier) : « Il est donc erroné de nous accuser d’agresser la famille alors que nous voulons – toutes – les sécuriser. »

  • En 1968, la France adopte la classification de l’OMS, classant l’homosexualité dans les maladies mentales, avant que cette même organisation ne revienne sur ses positions en 1993 et raye l’homosexualité des maladies mentales...

    1968, c’était hier...

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