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Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault Rueil/Lardy - Ghosn à l’offensive !

mardi 12 février 2013, par Robert Paris

Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault Rueil/Lardy

Négocier quoi ?

Pour le moment, même les syndicats les plus prompts à signer tout et n’importe quoi sont gênés de signer car le patron de Renault, très ouvertement, ne s’engage à rien alors que ses demandes sont à géométrie variable. Mais la politique du patron, ce n’est pas d’obtenir la signature, c’est de faire le chantage. Et c’est de maintenir une période de négociations à rallonge, en attendant que le patron de PSA ait mis à genoux les salariés. La première chose qu’il veut éviter, c’est que les salariés de Renault et PSA deviennent ensemble le fer de lance de la mobilisation de toute la classe ouvrière, perspective que les patrons ne sont pas les seuls à craindre, puisque gouvernement et chefs des centrales ne le souhaitent pas non plus...

Et que ce soit PSA, Renault ou au niveau national, le mot d’ordre est négociez avec les syndicats. Moins il y a quelque chose de négociable et plus ils tiennent à ces fichues négociations, qu’il s’agisse du patronat, du gouvernement et… des syndicats. C’est leur discours à tous : il faut négocier ! Et pourquoi ? A quoi cela sert quand le rapport de forces n’a pas été créé, quand rien n’a été fait pour que les travailleurs sachent à quelle sauce on veut les manger, ni rien pour les organiser véritablement vers une riposte ?

Le but des négociations à rallonge est d’user les travailleurs. On le voit dans les usines qui ferment comme dans les autres.

Des syndicats qui disent mobiliser tout en continuant à négocier tiennent un double discours et cela ne peut en rien clarifier la situation.

Quiconque fait croire que les suppressions d’emplois, on les empêchera en discutant avec les patrons nous ment !

Protester certes, mais comment ?

Les salariés des différents sites de Renault ont commencé à mener diverses manifestations et grèves pour protester contre les exigences inadmissibles du patron qui fait du chantage à l’emploi. Non seulement il met des conditions sociales tout à fait inadmissibles pour ne pas fermer des sites, parmi lesquelles 8250 suppressions d’emplois mais il conditionne cette non-fermeture sur l’évolution du marché des véhicules. Tous les patrons supprimant des emplois, on ne voit pas bien qui va se mettre massivement à acheter des voitures… Dans ces conditions, que les salariés protestent dans tout le trust Renault, c’est bien sûr tout à fait légitime. Mais ce qui serait judicieux, c’est de prendre conscience que cela ne touche pas particulièrement Renault.

Les centrales syndicales se sont bien gardées de renouveler à l’échelle nationale les initiatives locales entre salariés de Renault et de PSA, en unissant de plus métallurgie et pharmacie, bâtiment et Automobile, privé et public. C’est pourtant ce qu’il faudrait absolument faire en menaçant ainsi tout le patronat, car c’est toute la classe ouvrière qui est menacée à court ou à moyen terme. Tant qu’on n’attaquera pas, oeil pour œil, dent pour dent, les protestations ne seront que des pleurnicheries… Il faut convaincre les patrons et le gouvernement qu’on va les frapper et pour le moment on est loin avec les stratégies syndicales qui ne font qu’accompagner et encadrer la colère des salariés mais pas l’éclairer ni lui offrir des perspectives…

Unissons Goodyear et Petroplus, ArcelorMittal et les hôpitaux, Renault et les cheminots, Sanofi et PSA, car eux tous voient les emplois supprimés dans leur secteur ! Et n’attendons pas pour réaliser notre union et, pour cela, constituons nos comités de travailleurs unissant les salariés par delà les sites, les trusts et… les centrales…

Tavares-te à la porte…

Jeudi passé, des salariés de Lardy avaient organisé un comité d’accueil pour Carlos Tavares, qui devait faire visiter le site à des pontes d’AVTOVAZ (Lada), mais, hélas, le comité avait commencé avant l’arrivée de Carlos 2 sur le site, du coup ce dernier informé par la sécurité, est resté planté sur un rond-point en attendant que ça se passe... Courageux mais pas téméraire le n°2 de Renault !!

Pilote d’usine ou d’opérette ?

Carlos 2 a eu le privilège de participer au rallye MONTE-CARLO historique sur une berlinette alpine d’"histoire et collection" qui est un service de Renault. Histoire que les badauds puissent dire : « tu as vu monter Carlos ! » Donc il s’est offert une belle récréation avec un beau jouet, à nos frais ! Sous prétexte de bien s’imprégner de l’esprit ALPINE avant la relance commerciale de la marque, et un an comme OS sur une chaîne de montage, pour s’imprégner de l’esprit salarié de base Renault, il le fait quand ?

2.4 € la passe journalière

Certains syndicats font du triomphalisme, et justifient leur comportement de signe-tout avec la "mirobolante" prime d’intéressement établissement, 882€50, soit 71.33 € mensuel, nous on réclame 300€ mensuels ! Et, si on calcule le ratio journalier, ça met le baissage de culotte à moins de 2,4 ! grâce à eux....

Ne pas travailler en… vin

De plus en plus de personnes (salariés, journalistes, économistes, commentateurs de toutes sortes, etc…) critiquent la gestion et surtout l’ENORME salaire de Carlos 1er, pour adoucir une éventuelle baisse de ce dernier, nous suggérons, afin que son train de vie ne sombre dans le miséreux, de rendre obligatoire la consommation de son vin du Liban, dans les restaurants d’entreprise. En espérant, qu’il soit moins imbuvable que lui !

En négociant avec les preneurs d’otages, vous ne faites que les renforcer !

Plus les syndicats passent de temps à négocier avec le patron, plus celui-ci développe son attaque. De plus en plus, on a l’illustration que le fait d’accepter de négocier avec des maîtres chanteurs revient à reculer devant eux et leur ouvre un boulevard pour des exigences de plus en plus scandaleuses.

Les syndicats, constatant que les négociations n’ont servi qu’à planter l’offensive patronale, n’en tirent comme leçon que de poursuivre les... négociations. Il faut citer par exemple la CFDT de Rueil/Lardy annonçant la fermeture de Rueil comme une fatalité : "L’avenir de Rueil est scellé depuis 2011" ou "Quand un projet sera possible, les salariés le sauront suffisamment tôt pour s’organiser." ou encore "Reste à traiter ce dossier autrement qu’il le fut au départ, en dépit du bon sens." Comme en 2011, aucune proposition de lutte de la part des syndicats pour se battre à Rueil...

Sur les suppressions d’emplois, la CFDT qui s’estime flouée par la direction de Renault, conclue cependant : "Espérons que les nouvelles têtes managériales seront en mesure d’arrêter ’hémorragie."

Et toujours comme perspective... des négociations :
"La CFDT Renault compte bien, lors des négociations restantes, peser sur le cours des choses pour que ce projet soit considérablement revu dans sa globalité" et patati et patata...

Ce n’est pas deux sites que le patron veut fermer,
c’est trois !

En effet, en plus de deux sites productifs comme Douai et Flins, la direction aurait reconnu devant la CFDT qu’elle envisage à nouveau de fermer le CTR…

En effet, la direction de Renault annonce qu’elle remet au goût du jour la fermeture du CTR de Rueil, projet qu’elle avait affirmé abandonner. La CFDT de Renaut Rueil/Lardy donne l’information en déclarant que désormais elle se joindra aux grèves menées par la CGT et SUD... mais continuera à négocier et à espèrer que les dirigeants sauront sortir Renault d’un mauvais pas !!!

C’est le représentant patronal Gaston qui sur Rueil/Lardy aurait annoncé la décision de "rapprocher IM et IV pour pus d’efficacité opérationnelle" ce qui signifierait selon la CFDT la fermeture du CTR et la répartition des personnels entre CTL de Lardy et TCR de Guyancourt ! La direction rajoute que "l’opération ne se déroulera que si elle est rentable à terme" car, sinon, Renault licenciera au CTR !!!

A Rueil, Mr Billig, directeur des Ingénieries, a confirmé que l’Ingénierie travaillera en plateau et sera répartie en 3 pôles IM (ingénierie mécanique), IV (ingénierie véhicule) et Systèmes (refroidissement, EGR etc.), et a aussi confirmé la fermeture de Rueil avant fin 2014 comme objectif, les premier départ se faisant courant 2013.

La direction "a aussi parlé du non engagement d’affectations de produits pour l’instant prévus en France" déclare le représentant CGC aux négociations et il lui semble que la direction, en plus du CTR, a menacé deux usines : Flins et Douai...

Les conditions pour continuer d’investir en France mises par le patron sont de plus en plus drastiques de jour en jour : changements de sites, flexibilités diverses, blocage des salaires, plan GPEC de 8250 suppressions d’emplois...

Ce que l’on constate, c’est que le patronat est en plein à l’offensive contre les salariés et que, plus les syndicats négocient, plus ils apparaissent donc soumis, plus la direction, comme celle de PSA, aggrave ses annonces anti-ouvrières.

Ce n’est pas un plan à but économique que déroule patron de Renault, c’est une attaque anti-sociale pour affoler les travailleurs et casser leur moral afin de lancer l’offensive du patronat aux côtés de PSA. Il serait largement temps que les travailleurs de PSA se retrouvent aux côtés de ceux de Renault dans la contre-offensive et dans la rue...

Ne nous laissons pas envoyer à l’abattoir comme des moutons qui suivent leurs bergers dirigeants syndicaux...

Il serait temps de changer de politique dans la défense de nos emplois !!!

On a juste le choix de la sauce à laquelle on va être mangés ?

Qu’est-ce que Ghosn appelle une proposition honnête et inévitable et Montebourg un comprmis très acceptable ? Le projet porte notamment sur la suppression de 8 260 emplois en France d’ici à 2016, ainsi qu’un gel des salaires en 2013, une refonte des comptes épargne-temps et des mobilités obligatoires entre les sites. La direction conditionne la non-fermeture de sites et l’absence de licenciement à la signature de l’accord et une évolution du marché européen, qui permettraient selon elle l’apport de volumes de production supplémentaires en France, dont 80 000 venants de partenaires (dont Nissan).

Pour Ghosn, il avait prévenu d’avance, « Renault-France peut disparaître dans sa forme actuelle »...

Et pour les salariés ? On se laisse escamoter sans rien dire ?!!!

Ok pour être prêtés à Nissan demain et licenciés par Nissan après-demain ? Les sites – et leurs salariés ? – seraient en effet prêtés à Nissan, Daimler et Avtogaz, selon Ghosn…. Et pourquoi pas à Findus aussi pour faire du hachis !

Licencie et ment telle est la devise du patron et du gouverne-ment.

Fabriquer plus de voitures avec moins de bras. C’est l’équation que propose Renault à ses salariés. Il s’agit de passer d’une production de 12 véhicules par employé et par an, en 2012, à 17 en 2016. Gain pour l’entreprise : 400 millions d’euros. Gain pour les salariés : la suppression de 8200 postes !!! La direction du groupe prévoit d’abord même 4.100 "départs naturels" ce qui signifie, déjà officiellement, 4.150 départs... contre-nature, c’est-à-dire sous la pression de leur hiérarchie (appelez cela GPEC)...

Le patron de Renault met en avant ses mauvaises ventes de voitures mais il a lui-même organisé cette mévente : pas de nouveau modèle, pas de production prête quand le client est prêt à acheter, pas d’incitation à acheter avec des avantages clients comme auparavant, pas de facilité de crédit. On peut dire que Renault s’est désinvesti des voitures pour garder son cash et jouer avec au casino des bourses et des dettes souveraines...


Le sinistre des licenciements productifs

Le ministre Montebourg juge à présent que l’accord concocté par Renault est « un bon accord » car il ne demande aux salariés que des « efforts modérés, mais des efforts certes ». Modérée, la suppression prévue de 8 260 emplois, modérées, les conditions de travail incluant la mobilité obligatoire et non rémunérée à 150 kilomètres de chez soi ? Arnaud Montebourg invite les syndicats à signer un accord. "Je préfère des efforts, modérés certes, plutôt que des faillites, des fermetures et des pertes de substance industrielle". Arnaud Montebourg est décidément compréhensif avec Renault, dont l’Etat est le premier actionnaire avec 15 % du capital : « Ce sont des propositions qui peuvent être discutées mais qui me paraissent être, par rapport aux risques que court l’industrie française et européenne, des efforts modérés », a-t-il déclaré alors qu’il était interrogé sur le gel des salaires, la plus grande productivité et la mobilité prônée par le constructeur automobile. Et de conseiller aux partenaires sociaux de « s’emparer de toutes les possibilités de cet accord pour négocier des contreparties sérieuses, des éléments de protection supplémentaires ». Montebourg qui dit maintenant qu’il admire le patron Varin de PSA....

Et Montebourg passait pour un défenseur des travailleurs, la gauche de la gauche...

A qui appartient désormais PSA ?

A l’Etat qui s’investit alors que les propriétaires se désinvestissent !
PSA annonce des résultats catastrophiques : ce vendredi 4,7 milliards d’euros de pertes comptables, la semaine prochaine, sans doute 6 milliards de pertes annuelles... Une façon de préparer le terrain, comme l’a fait récemment le Crédit Agricole en annonçant 2,6 milliards d’euros d’écarts d’acquisitions en prévision de ses résultats 2012.

En l’occurrence, chez PSA, l’entreprise vaudrait donc 4,7 milliards de moins que ce qui était inscrit dans les comptes : 3,9 milliards sont imputables à la division automobile, auxquels il faut ajouter 855 millions d’euros liés à des dépréciations de stocks, une baisse du volume des ventes, ou encore au douloureux plan de restructuration en France.

C’est gigantesque, et pourtant c’est tellement du pipeau que le titre a clôturé en hausse de 1,96% suite à cette annonce qui est surtout une annonce pour faire croire aux salariés en la fatalité des attaques ...

Comme PSA n’aura pas à débourser de cash- seuls les résultats et les fonds propres du groupe vont être touchés- sa solidité financière (trésorerie et solvabilité) ne devrait pas en souffrir. Le constructeur en a d’ailleurs profité pour annoncer qu’il maintenait ses prévisions à court et moyen terme, avec un "objectif de dette nette à fin décembre 2012, qui devrait s’élever à environ 3 milliards d’euros", une consommation mensuelle de liquidités divisée par deux, et un retour de sa trésorerie opérationnelle à l’équilibre fin 2014. De quoi là encore rassurer un peu les marchés, qui s’attendent désormais à une perte annuelle supérieure à 6 milliards d’euros pour 2012.

Selon le Monde, ce serait en réalité l’Etat français, qui aurait poussé le groupe à réaliser ces ajustements comptables pour mieux pouvoir plaider devant Bruxelles l’aide de 7 milliards apportées à la banque de financement du groupe. Si l’information est exacte, cela pourrait également expliquer le projet d’une entrée de l’Etat au capital de PSA...

L’Etat va-t-il entrer au capital de PSA Peugeot Citroën ? L’idée a été relancée vendredi 8 février par "Libération", qui cite des sources élyséennes anonymes. Selon le quotidien, cette hypothèse serait actuellement à l’étude en dernier recours, "au cas où le groupe ne parviendrait pas à endiguer ses pertes". PSA a justement annoncé jeudi une revue à la baisse de la valeur de ses actifs, de 4,7 milliards d’euros. Une dépréciation qui devrait plomber davantage ses résultats annuels, présentés mercredi prochain : le groupe pourrait annoncer jusqu’à 6 milliards de pertes. Mais est-il nécessaire que l’Etat entre encore au capital quand il vient de sortir 13 milliards et demi, soi-disant en « prêts » des fonds publics, soit en prêtant directement à la banque PSA, soit en prêtant aux banques qui prêtent à… PSA !


Convergence des luttes

Suite à l’annonce du projet de fermeture du site Goodyear d’Amiens Nord une journée d’action est annoncée pour le 12 février devant le siège national à 8h30 à Rueil-Malmaison. Pourquoi pas les salariés de Renault Rueil qui, comme de toutes les entreprises qui menacent l’emploi, y sont appelés à s’unir dans la lutte. Goodyear, PSA, ArcelorMittal et Sanofi, entre autres, vont manifester leur colère et leur unité devant le siège de Goodyear. Mais il ne faudra pas nous en tenir à un rassemblement. Il nous faut une organisation commune des salariés de tous les sites, des comités de travailleurs fédérés, sans quoi c’est encore une journée sans lendemain...

On se bat généralement très mal, les yeux bandés…

Le ministre Montebourg déclarant que la fermeture du site d’Aulnay par le patron de PSA serait, selon lui, « inéluctable » en dit long sur la tromperie qu’il a représenté, et avec lui toute la gauche gouvernementale mais ce n’est encore qu’une toute petite partie du jeu de menteurs dans lequel le patronat entend piéger la classe ouvrière en France. Il faut également noter deux avancées remarquables de ce gouvernement : l’adoption par quelques syndicats d’un texte soutenu par le patronat et le gouvernement et qui casse le contrat CDI et aussi l’appui marqué par le gouvernement à l’attaque tous azimuts des salariés de Renault par le PDG Ghosn. Ces quelques petits faits montrent clairement que les ennemis ne sont pas là où la gauche et les syndicats prétendaient qu’ils étaient.

Mais surtout, ils montrent que le caractère de l’attaque n’est pas celui qu’ils continuent à prétendre. Au début, non seulement on a dit aux travailleurs que Sarkozy était cause de tout, mais on a dit aussi aux salariés de PSA que la famille Peugeot état cause de tout, une sale famille laissait entendre Montebourg lui-même ! En fait, on assiste à une attaque tous azimuts, tous secteurs confondus, de l’Automobile au Bâtiment, à la Pharmacie, la Métallurgie, les Banques, le secteur public et semi-public. C’est une attaque concertée contre l’ensemble de la classe ouvrière face à laquelle il n’est programmé aucune riposte collective. Si un groupe d’extrême gauche, sous couvert de syndicat, a pu organiser un meeting commun des salariés Renault et PSA, cela n’a eu aucun relai du côté des centrales syndicales qui sont très loin de souhaiter une riposte commune de la classe ouvrière.

Certes, l’usine de PSA Aulnay a fini par se mettre en grève à l’appel des syndicats CGT et SUD et contre les autres syndicats pro-patronaux. Mais qui avait fait croire qu’ils allaient prendre partie pour les salariés et les avait intégré dans une intersyndicale sinon la CGT ? Mais qui, sinon la CGT, avait fait croire qu’il fallait attendre jusqu’à maintenant pour démarrer cette grève alors qu’elle aurait eu impact énorme si elle avait débuté à l’annonce du plan Varin avant les vacances, quand les travailleurs de tout le pays étaient choqués d’une telle attaque...

La CGT de PSA Aulnay s’est bien gardé d’en appeler à la lutte commune de tous les sites de PSA, la fermeture d’Aulnay servant même à cacher qu’il y a plus de licenciements dans les autres sites qu’à Aulnay... La CGT continue d’ailleurs à promener sa banderole "non à la fermeture d’Aulnay" comme si le plan Varin ne contenait que cette fermeture et comme si la lutte à mener était site par site...

La thèse officielle prétend que les centrales syndicales seraient des représentants des travailleurs. Mais les faits de tous les jours ne cessent de démentir cette version. Un fait parmi tant d’autres mérite d’être relevé : au moment même où l’Etat soutient les patrons qui licencient, de PSA à Renault en passant par Goodyear, deux dirigeants syndicaux nationaux de la CFDT ont choisi de prendre des responsabilités au gouvernement tout en gardant leurs postes syndicaux. La CFDT fait justement partie des syndicats qui ont choisi de signer un accord avec le patronat et le gouvernement pour casser les contrats fixes, les précariser, flexibiliser les salaires, les charges de travail, imposer la mobilité des sites, des horaires et diminuer les droits légaux de contestation des licenciements, entre autres mesures anti-sociales.

Bien entendu, les centrales syndicales ne sont pas avares de journées d’action dans lesquelles il n’y a strictement aucune action, aucun signal, aucune menace quelconque à l’encontre du pouvoir et des classes dirigeantes. Et cela d’autant plus que les secteurs en pointe sont toujours mobilisés à part de ces journées qui ne servent même pas à les soutenir. Les entreprises qui ferment continuent de se battre seules. Goodyear se bat seul, Aulnay se bat seul. Les secteurs du public qui suppriment massivement des emplois ne sont nullement en liaison avec les secteurs du privé. Des syndicats dignes de ce nom se devraient de tisser des liens ? Non, les centrales syndicales ont partie liée avec la bourgeoisie, même si les militants syndicaux locaux les défendent de bonne foi.

Il est plus que temps que la classe ouvrière prenne la mesure de l’attaque. Il ne s’agit nullement d’une attaque classique de quelques patrons trop gourmands. Il ne s’agit nullement d’un affaiblissement de la compétitivité des entreprises spécifique à la France. C’est le patronat à l’échelle mondiale qui se désinvestit de la production et pas seulement celle de voitures. Cela est camouflé volontairement par les Etats et les banques centrales qui y mettent tout leur argent. Comment comprendre que PSA qui vaut 3,6 milliards d’euros en Bourse ait été aidée à hauteur de treize milliards et demi d’euros par l’Etat français ? Et rien que pour sauver la banque de PSA ! Sans aucune condition sur les emplois !! Et comment expliquer que PSA ne soit pas, du coup, nationalisée et aussi que cette gauche syndicale adepte de la nationalisation n’ait pas remarqué qu’en fait PSA l’était déjà ?!!

Oui, il y a bel et bien une tromperie menée par la bourgeoisie avec complicité de la gauche, y compris la gauche de la gauche, et des appareils syndicaux. Car cette complicité n’est dénoncée ni par la CGT, ni par Mélenchon, ni par l’extrême gauche officielle. Le plan d’attaque contre la classe ouvrière existe bel et bien. Il est concerté au niveau national du côté de nos adversaires mais il ne l’est nullement du côté des travailleurs. Et il ne pourra l’être qu’en mettant en place des comités de travailleurs dans toutes les entreprises et dans tous les secteurs. Il est plus que temps mais pas encore trop tard et c’est tous les emplois qui sont en jeu, pas seulement une partie des salariés de l’Automobile. Ceux qui croient se protéger en mettant la tête dans le sable risquent bien d’y étouffer…

La bourgeoisie est en guerre contre les travailleurs et les peuples, aux quatre coins de la planète. Le premier contresens catastrophique consisterait à penser que les Etats sont nos défenseurs que ce soit contre des terroristes ou contre des licencieurs. Non, les Etats sont au service même des terroristes qui gouvernent le monde et s’apprêtent à le jeter à nouveau dans un bain de sang. N’oublions pas que toutes les guerres se sont faites au nom de la démocratie et de la liberté. Au Mali comme ailleurs. Et que tous les Etats ont déployé leurs forces contre les travailleurs, jamais contre les patrons !!!

la suite

Messages

  • L’Elysée craint l’explosion sociale : au moins 50.000 emplois sont d’ores et déjà menacés par un plan social. « On sait que la période avant le printemps est traditionnellement compliquée », poursuit ce proche de Hollande.

    Premier objectif : rassurer

    Même si l’Elysée fait attention de ne pas court-circuiter Arnaud Montebourg les conseillers de François Hollande, notamment Michel Yahiel en charge des questions sociales, s’activent pour désamorcer ces situations explosives. Avec une stratégie : rassurer tout en restant ferme.

    Les syndicats et organisations liées au P.S. font tout pour soutenir ce gouvernement jusqu’au bout—>c’est normal.

    L’extrème gauche critique , elle est dans son rôle.

    Et la classe ouvrière ? Elle n’a encore rien fait de sérieux, car elle n’a aucun drapeau pour l’instant.

    Elle est baladée, attaquée, elle est réprimée, trahie ou écrasée, dans le monde entier.

    Tant que le combat est pipé, comment le boxeur peut il gagné ?

    La classe ouvrière doit s’organiser pour elle même et rejeter la mentalité petite bourgeoise fataliste du chacun pour soi et tout le monde dans son coin.

    Il faut s’organiser rapidement en dehors des structures traditionnelles associatives ou syndicales : c’est vital.

    Ces structures sont des boulets qui vont nous entrainer au fond du lac.

    La gauche est au gouvernement et le pire est à venir, c’est elle qui le dit !!

  • Le directeur du site de Renault Sandouville écrit ainsi clairement : « il est important de ne pas lâcher car je suis persuadé qu’ils vont s’user et je vous le redis encore une fois, il est très important pour notre usine de montrer que nous savons tourner pendant ces moments-là ».

    Et d’enfoncer le clou : « aujourd’hui, deux syndicats appellent à la grève pour aller faire un barbecue devant l’entrée de l’usine ! Nous aurons sûrement la visite de certains journalistes car ceux qui organisent ce barbecue ont envie, encore une fois, de renvoyer une image lamentable de notre usine. Je trouve cela pitoyable mais cela montre aussi que le mouvement s’essouffle car pour faire sortir les gens en grève il faut maintenant leur offrir un repas et des boissons ».

    S’il fallait une preuve que le patron est à l’offensive, la voilà : une véritable provocation !

  • Pas de signature à l"issue de la "dernière réunion de négociations entre Renault et les syndicats". Les syndicats n’ont toujours pas reçu de détails sur le plan gamme de Renault et les volumes de production accordés par la direction en cas d’accord. Une question centrale pour eux, puisqu’elle doit permettre de mesurer l’autonomie future de Renault dans le futur, et donc sa capacité à générer de l’activité en France. « On est encore très loin d’un accord acceptable tant que la question des volumes n’aura pas été abordée », indique ainsi Fred Dijoux, délégué syndical de la CFDT. « Nos principales demandes n’ont pour l’instant pas de réponses », juge quant à lui Dominique Chauvin, délégué central CFE-CGC au sein du constructeur.

    Mais ils continuent ... à vouloir négocier. Chez eux, c’est une vraie religion !

  • Quand le patron de Goodyear propose cent reclassements pour 1200 suppressions de postes, le ministre du Travail Michel Sapin, quant à lui, estime qu’il y a "encore des possibilités" pour Goodyear et invite "les salariés en colère" à "privilégier" le dialogue avec leur entreprise....

  • Un accord se dessine chez PSA. Quatre syndicats se sont dits favorables mardi au plan d’accompagnement du plan social qui prévoit 8.000 suppressions de postes et la fermeture en 2014 de son usine d’Aulnay-sous-Bois, Seine-Saint-Denis), a indiqué une source syndicale. La CFE-CGC, le CFTC, FO et le SIA, syndicat majoritaire à Aulnay-sous-Bois, ont jugé que des avancées positives avaient été faites sur les mesures d’accompagnement.

    Deux des organisations ont toutefois précisé que le projet devait être encore soumis à l’approbation des salariés. "Pour moi, c’est acquis à 99%. La raison l’a emporté sur la passion", a dit à Reuters Christian Lafaye de Force ouvrière.

    Belle satisfaction pour autant d’emplois supprimés !

    Que beau syndicalisme que voilà !

  • Ghosn se dit optimiste pour la signature des syndicats à sa botte.
    Le projet de la direction porte notamment sur la suppression de 8.260 emplois en France d’ici à 2016, soit plus de 15% de ses effectifs, a priori sans fermeture de sites ni licenciements. Il prévoit également un gel des salaires cette année et une augmentation du temps effectif de travail.

  • Renault-Nissan aurait élaboré, selon Reuters, un projet permettant, via la création d’une société off-shore localisée aux Pays-Bas, de verser des millions d’euros de bonus annuels supplémentaires au PDG Carlos Ghosn et à d’autres dirigeants. Le groupe dément l’information.

  • Ghosn à l’attaque des superbonus !!!

    Les actionnaires du groupe sont convoqués dans un climat alourdi par des révélations sur un possible système de superbonus pour le PDG et ses cadres.

    En 2016, M. Ghosn a touché 7 millions d’euros de Renault, dont 1,23 million de fixe, le solde – en numéraire ou en actions récupérables à terme – étant calculé sur des critères de performance. Les actionnaires seront invités à donner un avis consultatif sur ces éléments, objet de la sixième résolution de l’AG.

    En somme, Ghosn s’asseoiera sur cet avis !!!

  • 54 % des détenteurs de titres représentés à l’AG avaient refusé sa rémunération en 2016. Le conseil d’administration était toutefois passé outre, sans blocage du ministre de l’économie de l’époque, Emmanuel Macron, qui avait seulement grogné alors que l’Etat est actionnaire majoritaire !

  • Comme l’an dernier, à la même époque, la rémunération du grand patron de l’Alliance Renault-Nissan risque de faire polémique, et ce bien au-delà du microcosme des affaires. Sans compter que ce débat récurrent tombe cette année en plein « dieselgate » : la justice française vient en effet d’ouvrir une enquête sur une éventuelle « tromperie » au sujet des émissions des moteurs diesels de la marque au losange qui explosent les seuils autorisés de pollution. Et Ghosn en est nommément désigné « responsable » dans le rapport des enquêteurs de la répression des fraudes. Le boss de Renault catalyse donc toutes les critiques, aussi bien environnementales que financières.

  • En effet, on découvre avec Reuters l’existence d’un document de travail rédigé par une banque d’investissement britannique dénommée Ardea Partners qui pourrait rapporter encore plus gros à Carlos Ghosn. Cet établissement aurait imaginé un système particulièrement ingénieux pour lui fournir un nouveau complément de rémunération à six chiffres, ainsi qu’à cinq autres dirigeants de l’Alliance Renault-Nissan. L’idée consiste à créer une coquille juridique immatriculée aux Pays-Bas. Cette dernière recevrait discrètement 80 à 100 millions d’euros prélevés sur les synergies et autres économies d’échelle générées par la mise en commun des moyens de production entre Renault et Nissan. Et 30 % de ces 80 millions d’euros seraient directement reversés aux six principaux cadres de Renault-Nissan, Ghosn en tête. Soit un bonus théorique moyen de 4,4 millions d’euros supplémentaires pour chacun de ces bénéficiaires !

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