Accueil > 04 - HISTOIRE CONTEMPORAINE- CONTEMPORARY HISTORY > 35- Vers la troisième guerre mondiale ? > Les USA contre la Russie et la Chine

Les USA contre la Russie et la Chine

vendredi 22 février 2013, par Robert Paris

De la concurrence, guerre économique, à la guerre tout court ?

L’an passé, le géant économique qu’est la Chine, a dépassé les Etats-Unis, en échangeant avec ses partenaires commerciaux 3,870 milliards de dollars contre 8,820 milliards pour les Etats-Unis. C’est maintenant officiel, la Chine est la plus grande puissance commerciale de la planète. Ce pays affiche un excédent commercial de 2,311 milliards de dollars, contre un déficit de 728 milliards pour les Etats-Unis. Depuis 2009, la Chine est le plus grand exportateur de la planète, elle reste cependant derrière les Etats-Unis en ce qui concerne l’importation : 2,280 milliards de dollars de marchandises pour les USA contre 1,820 milliards de dollars d’importations pour la Chine. En revanche si la Chine a réussi à détrôner les Etats-Unis pour prendre la place de première puissance commerciale du monde, les Américains restent de loin la première puissance économique mondiale.

A la suite du retrait des troupes américaines d’Irak et, d’ici à la fin de 2014, d’Afghanistan, l’Amérique de Barack Obama, elle aussi obligée de mettre à la diète sa défense, effectue son grand basculement (« pivot » en anglais) vers la région Asie-Pacifique, marqué notamment par un accroissement des forces de sa marine dans la région. L’objectif est évident : endiguer la Chine, deuxième puissance militaire aujourd’hui.

Les USA contre la Russie et la Chine

0°) Lire ici la première partie de cet article

1°) Les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions pour la période de 2 ans contre un certain nombre d’entreprises et de particuliers au Bélarus,Venezuela, Soudan, ainsi qu’en Chine, Iran et en Syrie, les accusant de violer le régime de non-prolifération.

Selon les autorités américaines, les actions de ces sociétés et des individus pourraient aider d’une manière potentielle dans le développement d’armes nucléaires. Le MAE américain n’indique pas des données plus précises.

Les sanctions prévoient une interdiction sur la conclusion des contrats pour l’achat de biens et de technologies des entreprises et des particuliers, qui sont inclus dans la « liste noire ».

2°) Les Etats-Unis exercent la pression sur Athènes pour empêcher l’achat par le géant gazier russe Gazprom de deux entreprises grecques du secteur énergétique : la compagnie gazière grecque DEPA et l’opérateur du système national de transport du gaz DESFA. Les représentants des milieux politiques et d’affaires de Grèce en parlent ouvertement.

Un représentant du département d’Etat américain a suggéré à Athènes que la participation de Gazprom à la privatisation de la principale société gazière grecque était indésirable. Cela ferait du pays un otage de Moscou dans le domaine énergétique et permettrait à la Russie de renforcer ses positions sur le marché et de manipuler les prix.

3°) Dans un rapport publié par Mandiant ce mardi, et dévoilé en exclusivité par le New York Times, on en apprend un peu plus sur la récente vague d’attaques qui ont ciblé des entreprises et administrations des Etats-Unis. Selon le cabinet de recherche en sécurité, les accusations portées contre le gouvernement chinois sont fondées.

Les doutes et suspicions se sont rapidement transformées en quasi-certitudes depuis quelques semaines. La semaine dernière, c’était un rapport issu du consensus des agences américaines du renseignement qui pointait les responsabilités chinoises. Pour le président de Google, Eric Schmidt, le coupable était de même tout trouvé.
Les données se précisent, puisque selon le rapport, les attaques sur les entreprises, administrations et organisations américaines proviennent pour une grande partie d’un bâtiment de douze étages situé dans la banlieue de Shanghai. Et selon le New York Times, ce bâtiment serait directement relié à l’Armée de libération du Peuple chinoise.

Les chercheurs en sécurité seraient parvenus à remonter jusqu’au bâtiment en question. Il ne leur a pas été possible, cependant, de prouver que les hackers étaient à l’intérieur. Mais pour Mandiant, c’est une explication crédible pour justifier le fait qu’autant d’attaques proviennent de ce quartier par ailleurs surtout peuplé de restaurants et de salons de massage.

Le rapport, publié également sur le site de Mandiant, affirme que le groupe de hackers, désigné sous le nom "Advanced Persistent Threat group 1" ou "APT1", serait en fait directement relié à une unité de pirates de l’armée chinoise, connue sous le nom "Unit 61398". Il s’agirait pour la plupart de programmeurs de haut niveau, dont on nous dit qu’ils sont également experts en anglais.

4°) Depuis fin 2011, les Etats-Unis ont changé de stratégie, dont le point de départ était l’annonce de cette stratégie, surnommé « la doctrine Obama ».

La visite d’Obama, fin 2011, en Asie du Sud-Est, et, surtout, ses entretiens avec les dirigeants australiens, ont soulevé les questions suivantes : La stratégie US a-t-elle changé ou assistons-nous à une nouvelle doctrine américaine ? Quel sera le devenir du Moyen-Orient, surtout, le golfe Persique, qui était le centre d’activités stratégiques des Etats-Unis, depuis 1991, (depuis la seconde guerre du golfe Persique) ? Les Etats-Unis peuvent-ils quitter la région, surtout, dans la foulée du « printemps arabe » ?

Le professeur à l’Université d’Ispahan, Sharouz Ebrahimi, croit que la stratégie américaine a changé et que l’endiguement de la Chine a été mis à l’ordre du jour. Selon lui, au fond des pensées stratégiques des Etats-Unis, ce changement de stratégie paraît très réaliste. L’analyse de la logique réaliste et son antécédent confirment cette théorie. Selon ce professeur iranien de l’Université Ispahan, l’endiguement de la Chine se trouve au centre de la stratégie US. Mais la question qui se pose est de savoir quel sera, dans le cadre de cette nouvelle stratégie, le devenir du Moyen-Orient, en particulier, du golfe Persique ?

Pour répondre à cette question, le Moyen-Orient n’aura plus son importance d’antan, dans la stratégie moyen-orientale des Etats-Unis, et ce, en raison du changement constaté, dans trois éléments stratégiques, pour Washington, (la définition des intérêts nationaux, les menaces qui pèsent sur les intérêts nationaux et les réponses à ces menaces). Les Etats-Unis sont en train de revenir à leur stratégie d’avant 1990, dans le golfe Persique, une stratégie dont l’objectif sera d’assurer « un équilibre côtier », au Moyen-Orient, avec l’aide des alliés, comme la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite et un rôle plus actif des alliés européens des Etats-Unis.

Lors de sa tournée, en Asie du Sud-Est, effectuée, fin 2011, le Président américain, Barack Obama a annoncé « le revirement stratégique ». Les centres de réflexion l’ont appelé la nouvelle doctrine américaine, qui se concentre, désormais, vers l’Asie du Sud-Est, avec une décennie de présence militaire, dans le golfe Persique, après le retrait de l’Irak, en décembre 2011, et après l’annonce du retrait de l’Afghanistan, en 2014.

Suite à l’annonce faite, conjointement, par Barack Obama et la Première ministre australienne, Julia Gillard, le porte-parole du ministre des Affaires étrangères chinois, y a, vivement, réagi : « ce n’est pas très approprié d’intensifier et d’étendre les alliances militaires avec les pays de la région ». Barack Obama a déclaré, à propos de ce déploiement : « c’est une décision stratégique et délibérée. Les Etats-Unis veulent jouer un rôle, à long terme, dans la région, et nous ne cherchons pas à isoler la Chine ».

"Les États-Unis sont une puissance du Pacifique et nous sommes là, pour y rester", a prévenu le président américain, en novembre 2011, lors d’une visite, en Australie. Ayant effectué le retrait d’Irak, et, bientôt, d’Afghanistan, les États-Unis sont avant tout soucieux de répondre à la montée en puissance de la Chine, dont le budget de la défense ne cesse d’augmenter. Du coup, les voisins de la Chine, qui ont pris peur de la montée en puissance militaire de celle-ci, ont, déjà, passé pas mal de commandes de vente d’armes (très très juteux, pour les Etats-Unis), auprès des compagnies ; telles que Boeing, Lockheed Martin, etc.

Au cours de ces dernières années, les autorités américaines n’ont pas mâché leurs mots, pour critiquer la Chine. Nicolas Christopher, commentateur, au quotidien américain, "New York Times", est allé jusqu’à assimiler la Chine de l’an 2000, à l’ancienne Allemagne, lasse, furieuse, impitoyable et expansionniste, et dotée de capacités potentielles militaires, en vue de réaliser ses ambitions.
Il y a ceux, au sein des milieux américains, qui ne voient pas dans la Chine, uniquement, un problème régional, mais plutôt, une puissance traditionnelle, en voie d’émergence, qui pourrait, un jour, se lancer dans la guerre contre l’unique puissance qui lui tient tête, c’est-à-dire, les Etats-Unis. Les milieux occidentaux estiment que l’émergence de la Chine ne sera pas pacifiste et elle mettra en péril la paix et la sécurité internationale.

L’ancienne secrétaire d’Etat américaine, Mme Rice, estimait que la Chine n’était pas un partenaire stratégique, mais un rival stratégique, et que les Etats-Unis devront trouver une réponse réaliste à la menace chinoise. Elle optait, donc, pour l’endiguement de la puissance chinoise.

Mais, durant les années Bush où les Etats-Unis avaient concentré leur déploiement ; dans le golfe Persique, puis, en Afghanistan et en Irak, ils n’avaient, naturellement, pas, suffisamment, de moyens à leur disposition, pour changer de stratégie. Mais, là, après le retrait de l’Irak et l’annonce du retrait de l’Afghanistan, prévu, pour 2014, les Etats-Unis pourront tourner la page des années Bush, et opter, pour une nouvelle stratégie, annoncée, dores et déjà, par Barack Obama, une nouvelle stratégie tournée vers l’Asie du Sud-Est et le Pacifique.
Face à une telle stratégie, la Chine a multiplié les efforts, pour doper de plus en plus ses capacités et moyens militaires. La Chine devra mettre à l’eau son premier sous-marin nucléaire, d’ici la fin 2014. Le porte-parole des troupes américaines, dans la région, a déclaré que le but des agissements américains consistait à se tenir prêt face à une confrontation totale contre la marine de l’ennemi. Bref, les Etats-Unis considèrent la Chine, comme un ennemi, et l’endiguement de la puissance chinoise est à l’ordre du jour des autorités de Washington.

5°) sont venus, ils sont tous là… Lieu de rendez-vous, l’Afrique.

Tels les Rois Mages suivant l’Etoile du berger, ils convergent tous vers le Sud. Elle est née la divine Afrique ? Ce serait plutôt une renaissance. Renaissance d’un continent qui semble avoir été oublié, laissé de côté, en attendant de régler d’autres problèmes plus urgents dans le monde. L’URSS à dégommer, l’Iran à soumettre, l’Europe à pacifier (Yougoslavie) ou à organiser (l’UE), le Moyen-Orient à remodeler, la Chine à contenir, tant de choses ne permettant pas de s’occuper pleinement de l’Afrique. Tout juste une gestion à minima, confiée à l’un de ceux qui la connaissent le mieux, pour lui permettre d’attendre son tour.

Malheureusement, les problèmes du monde qu’on croyait régler en quelques années, se complexifient et se multiplient. La Russie se réveille et tisse des liens solides avec ses voisins, en une sorte d’Union Soviétique bis. L’Iran est devenu plus impudent que jamais. L’Europe unie est malade et peut éclater d’un jour à l’autre. Le Moyen Orient ? A force de le remodeler, le décomposer, le recomposer, le redécomposer… On ne sait plus où on en est. Quant à la Chine, c’est un véritable casse-tête. Insidieusement, sournoisement (ce sont des asiatiques), ils ont pris les places vides pendant que tout le monde était occupé ailleurs.

L’Afrique, que l’on réservait pour plus tard, est déjà envahie. Les chinois se sont introduits dans tous les secteurs de l’économie. Avec leur boulimie en énergie, ils raflent tous les contrats. Et ils ont la manière, les bougres. Il n’y a pas d’autres choix que d’y aller pour stopper tout ça. Mais comment faire avec tous ces fronts ouverts un peu partout ? Il faut y aller par étapes. D’abord pousser le gardien des lieux – la France- à prendre ses responsabilités, en lui fournissant toute l’aide logistique, si nécessaire. Et ce sera nécessaire, car il n’a plus vraiment d’armée, comme tous les pays européens, d’ailleurs.

Ensuite, créer des foyers d’incendie maitrisés que l’on pourra éteindre facilement, remplacer les indociles, corrompre un peu plus les indécis, menacer au besoin, bref les bonnes vieilles méthodes qui ont fait leurs preuves. Parallèlement, temporiser les problèmes moyen-orientaux, en faisant des offres de dialogue ou, au besoin, utiliser à bon escient les « combattants de la liberté », de manière à avoir les mains libres de ce côté-là. Tout faire pour pouvoir se concentrer sur les nouveaux enjeux plus que vitaux.

Chinois AfriquePendant tout ce temps, pendant que certains faisaient des plans sur la comète, la Chine elle, travaille. Elle arrive, examine, propose des contrats mirifiques là où le FMI peinait à trouver le début du commencement d’une solution, ensuite elle débarque avec son matériel, son personnel, construit en quelques jours ce que d’autres sociétés mettent des mois à édifier, et s’en va, sans oublier de garnir beaucoup de poches en dollars et de laisser quelques structures pour marquer son passage. Le tout accompagné d’un message hyper important : « Nous partons, mais si vous avez à nouveau besoin de nous, n’hésitez pas ». Aucune contrainte, aucune obligation, aucune dépendance. Ça c’est nouveau.

Ainsi, l’Afrique a pu vivre un développement parallèle, presque clandestin, les deux partis ayant intérêt à la discrétion. Mais la Chine était là, et bien là, laissant les africains vivre leur vie comme bon leur semble, ne se mêlant pas de leurs affaires internes, les laissant même se faire parfois malmener par leurs anciens maîtres (c’est leur choix, n’est-ce pas ?), mais profitant de toutes les opportunités non susceptibles de provoquer des clashs internationaux. Ils ont même réussi l’impensable. Faire manger aux africains d’Europe ou des Etats-Unis des produits issus du fin fond de la brousse. Dans les magasins chinois d’occident, on trouve plus de produits du terroir que dans les Capitales africaines.

Déloger tout cela ? Impossible. Les occidentaux n’ont que leurs armes sophistiquées qui ne sont d’aucune utilité ici. Ils ne le savent pas encore, mais c’est une guerre perdue d’avance. Ce que les européens n’ont pas pu faire en deux siècles, les chinois l’ont réalisé en deux décennies.

Et voilà qu’arrive le troisième larron : la Russie. Depuis la « Chute du Mur », la Russie est pratiquement absente de l’Afrique. Et pour cause. On l’a même chassée des terres de ses voisins immédiats, alors l’Afrique… Mais elle veut revenir, car elle a doublement besoin de ce continent où, tous les signaux le montrent, l’avenir du monde peut se jouer. Comme tout le monde, la Russie voit ce continent comme une terre aux ressources immenses. Il est vrai qu’en ce domaine, le sol russe n’a rien à envier à l’Afrique. Elle n’a donc pas un besoin vital de ses ressources, comme ses homologues chinois ou occidentaux. Ce qui la place dans une position particulière où priment la complémentarité, le partenariat et les alliances stratégiques.

Son second intérêt pour l’Afrique réside dans le besoin qu’elle a d’élargir et de renforcer le front de résistance contre l’hégémonie occidentale. Nous avons vu, dans un précédent article, toutes les inquiétudes de Vladimir Poutine concernant les dangers que court son pays et sa stratégie pour s’en préserver. L’un des éléments de cette stratégie consiste à remettre le Droit International au centre des débats et des rapports entre états. Pour cela, il a besoin de tous les pays qui, d’une manière ou d’une autre, ont subi ou subissent encore l’impérialisme et la loi du plus fort. Dès lors l’Afrique, avec sa multitude d’états, devient d’une importance capitale.

Pendant que les chinois travaillent et que l’Occident peaufine les interventions, la Russie s’engage délibérément dans la voie du dialogue. D’abord avec les pays dont les dirigeants sont encore libres de leurs décisions. Ainsi, lundi dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a entamé une tournée africaine de quatre jours au cours desquels il a visité quatre pays : l’Algérie, l’Afrique du Sud (qui fait partie du BRICS), le Mozambique et la Guinée.

Outre les communiqués de presse classiques, on devine la nature des discussions qui ont eu lieu entre Serguei Lavrov et ses homologues des pays visités. La Libye, la Syrie et le Mali ont dû être au cœur de toutes les discussions. Ce premier voyage n’est qu’un début. Son retour en Afrique est déjà prévu en Mars pour assister au sommet du BRICS à Durban. Gageons qu’il profitera de cette opportunité pour faire quelques crochets.

Voici donc les trois grands protagonistes en lice en Afrique. Trois concurrents, trois méthodes différentes pour conquérir la belle. Qui l’emportera ? Succombera-t-elle à la force brutale de l’Occident ? Cèdera-t-elle au pragmatisme et à l’efficacité de la Chine ? Ou se laissera-t-elle convaincre par le dialogue avec la Russie ? Seul l’avenir le dira.

6°)
La Russie a dénoncé mercredi un accord de coopération avec les Etats-Unis dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre les stupéfiants, nouveau signe de la détérioration des relations bilatérales depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin. Selon un décret signé par le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, et mis en ligne sur le site internet du gouvernement, l’accord conclu en 2002 « ne correspond pas aux réalités actuelles et son potentiel est épuisé ».

Alexeï Pouchkov, député de la majorité et président de la commission des Affaires étrangères du Parlement, s’est félicité de l’initiative. « La Russie redessine ses relations avec les USA : c’est déjà le troisième accord dénoncé en six mois. Nous disons au-revoir à notre dépendance envers la première puissance mondiale », écrit-il sur son compte Twitter.

Depuis son retour à la tête de l’exécutif, en mai, Vladimir Poutine se montre de plus en plus attaché à la défense des intérêts nationaux faces aux menaces étrangères, y compris de la part de Washington, taxé d’ingérences dans les affaires russes. L’affaire Magnitsky, du nom de l’avocat et militant anti-corruption mort en détention à Moscou en 2009, est venue récemment s’ajouter à une série de contentieux.

Barack Obama, qui, au début de son premier mandat, avait souhaité « remettre à zéro » les relations bilatérales, a promulgué le mois dernier une loi baptisée Magnitsky Act pour interdire la délivrance de visa aux ressortissants russes soupçonnés d’atteintes aux droits de l’homme et pour geler leurs avoirs sur le territoire américain. En réaction, Vladimir Poutine a ratifié fin décembre un projet de loi similaire, qui interdit en outre aux Américains d’adopter des enfants russes.

Moscou avait auparavant banni « les organisations à but non lucratif impliquées dans des activités politiques » et l’Agence américaine d’aide au développement international (USAID), accusée de se mêler de politique, s’est vue intimer en octobre l’ordre de cesser ses activités en Russie. Dans son communiqué mercredi, le gouvernement dit que le ministère des Affaires étrangères a été prié d’informer les autorités américaines de l’annulation de l’accord de 2002. L’ambassade des Etats-Unis à Moscou n’a pas souhaité réagir.

Au yeux de Dimitri Trénine, directeur du Centre Carnegie de Moscou, un cercle de réflexion, le président russe s’en prend aux Etats-unis pour flatter le patriotisme de ses concitoyens et faire passer ses opposants pour des agents de l’étranger. « Le but de Vladimir Poutine », dit-il, « c’est de réduire autant qu’il le peut l’influence des Etats-Unis en Russie ». « Je suis sûr qu’il y aura beaucoup de dégâts, mais ils pensent que le jeu en vaut la chandelle : ceux qui s’opposent ici aux dirigeants seront vus comme une cinquième colonne aux ordres des Etats-Unis, a minima comme des mauvais patriotes et très probablement comme des traîtres », poursuit-il.

Plusieurs animateurs du mouvement de protestation contre Vladimir Poutine, né après la victoire électorale contestée du parti au pouvoir aux élections législatives de décembre 2011, ont été présentés par la presse comme des agents de l’étranger. Pour Dimitri Trénine, le gouvernement va probablement continuer à réduire la présence américaine en Russie, mais n’ira pas jusqu’à dénoncer les principaux accords de coopération. Plusieurs des ruptures décidées récemment, ajoute-t-il, visaient à briser l’idée d’une dépendance à l’égard de l’aide étrangère. Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, a jugé récemment le Magnitsky Act « odieux », mais s’est dit « favorable à un dialogue constructif et au développement d’une coopération stable et mutuellement bénéfique ».

7°) La Chine et la Russie préviennent les Etats-Unis qu’une attaque israélienne sur l’Iran déclencherait une “Guerre Mondiale”

Des sources proches du Kremlin affirment aujourd’hui avec pessimisme que le Président Medvedev et son homologue Chinois, M. Hu Jintao, ont adressé un « avertissement pressant aux Etats-Unis pour dire que s´ils laissent Israël lancer une attaque nucléaire contre l´Iran « Nous réagirons par une Guerre Mondiale »

A l´origine des craintes sino-russes se trouvent des informations rapportées par les services de renseignement. Celles-ci font état de ce que trois quarts des forces navales Israéliennes ont traversé le canal de Suez et que ce pays a stationné, au Kurdistan, 30 de ses chasseurs fabriqués aux Etats-Unis en préparation d´une attaque. Au cours de celle-ci, des bombes « bunker buster » et des missiles de croisière équipés de têtes nucléaires seraient utilisés.

Selon des analystes militaires russes, Israël envisage d´utiliser d´abord des chasseurs fabriqués aux Etats-Unis pour attaquer les installations nucléaires iraniennes. Ensuite il utilisera ses sous-marins et ses navires de surface équipées de missiles nucléaires pour détruire les infrastructures militaires, religieuses et politique de l´Iran en cas de réaction combinée du Hezbollah libanais et de l´Iran qui ferait « pleuvoir des missiles au Nord d´Israël » .

Des informations de sources israéliennes confirment également les craintes russo-chinoises relatives à une attaque d´Israël contre l´Iran, ainsi qu´on peut le lire dans le journal Haaretz News Service :

Un responsable de la défense israélien a déclaré jeudi au journal londonien, Times que “le récent déploiement par Israël de navires de guerre dans la Mer Rouge doit être considéré comme des préparatifs sérieux en vue de mener des attaques contre l’Iran.

“Ces préparatifs doivent être prises au sérieux. La complexité d´une attaque contre l´Iran pousse Israël à investir du temps dans les préparatifs d’une telle action.

Avant de quitter la Maison Blanche, le Président Bush s’était tellement inquiété des projets d´attaques israéliennes contre l´Iran qu´il avait refusé - un fait sans précédent - de répondre positivement à « la demande secrète » d´Israël concernant la fourniture de 1000 bombes bunker buster. Mais grâce à un accord conclu en 2005 avec le Pentagone, Israël avait déjà obtenu 100 de ces armes redoutées.

Après l´arrivée du Président Obama à la Maison Blanche, le premier ministre israélien lui a lancé un sévère avertissement en ces termes : « Ou vous vous occupez rapidement de l´Iran, ou nous le ferons nous-mêmes ». C´est une menace que le président Obama a rejetée la semaine dernière au cours de sa visite effectuée en Russie en expliquant que les Etats-Unis ne soutiennent « absolument pas » Israël dans leurs projets d´attaquer l´Iran. Cette déclaration est toutefois curieuse au regard des affirmations du Vice Président américain qui déclaraient quelques jours auparavant qu’ « Israël est libre de faire ce qu´il juge nécessaire pour éliminer la menace nucléaire iranienne »

Ces faits indiquent que le projet de l´Etat juif d´utiliser le territoire irakien du Kurdistan, région frontalière de l´Iran a contribué à renforcer les craintes des Russes et des Chinois. Or ce territoire a affirmé sa volonté de devenir un Etat indépendant par l´adoption d´une nouvelle Constitution la semaine dernière. Or la mise sur pied d´une armée entraînée par des experts israéliens peut provoquer l´invasion de ce territoire par ses deux ennemis jurés que sont l´Iran et la Turquie.

Pire encore, le leader syrien aurait averti les Etats-Unis que si l´Iran et la Turquie déclare la guerre au Kurdistan et à Israël, il n´aurait pas « d´autre choix » que de respecter l´accord de défense signés avec l´Iran. En effet cet accord stipule que les deux nations doivent se prêter assistance en cas d´agression de l´un ou l´autre.

Cette situation est davantage compliquée par le fait que la Turquie soit membre de l´OTAN. Or cette qualité de membre de cette alliance oblige les Etats-Unis ainsi que les pays européens à s’allier à la Turquie pour combattre Israël et le Kurdistan qui sont par essence leurs propres alliés.

Le peuple américain ignore l´existence des accords entre les Etats-Unis et l´Iran. Alors que les forces américaines se battent en Irak, ces accords autorisent l´Iran à bombarder le territoire kurde irakien sans risque de représailles de la part des Etats-Unis. Ce genre d´accords existe également avec la Turquie qui mène depuis des décennies une guerre contre les Kurdes irakiens.

Cependant, les informations les plus inquiétantes, selon ces sources, portent sur le fait que la Russie et la Chine se déclarent prêtes à imposer un « embargo immédiat » sur le pétrole, le gaz produits au Moyen Orient ainsi que sur les armes que les Etats-Unis pourraient être tentés de livrer.

En outre, la Chine menace « d´interrompre immédiatement » tout financement de la dette des Etats-Unis en cas d´attaque israélienne contre l´Iran.

Or c´est la Chine qui maintient l´économie des Etats-Unis à flot. Le déficit public des Etats-Unis bat des records historiques. Il est de 1 trillion de dollars, et dépassera les 2 trillions d´ici le 30 septembre, fin de l´exercice budgétaire. Dans ces conditions, les 2 trillions de réserves en bon de trésor américains que la Chine possède constitue une menace particulièrement grave.

Les analystes des services de renseignement russe indiquent en outre que le chef de l´organisation de l’Energie Atomique Iranienne a présenté sa démission parce qu´il craignait pour sa sécurité et celle de sa famille en cas d´attaque israélienne contre la nation perse.

En définitive, selon ces informations, on ne sait pas en ce moment si le système de défense anti-missile d´Israël, nommé Iron Dome, dont les israéliens affirment qu´il a été « testé avec succès » serait à mesure de résister aux plus de 6000 missiles lancés à la fois par la Syrie, le Hezbollah et l´Iran. Internationalnews -
SpreadTheTruth.fr

8°)L’OTAN a achevé le déploiement en Turquie des systèmes antimissiles Patriot .

« Le déploiement est complètement achevé, tous les systèmes sont opérationnels », a dit un porte-parole de l’OTAN.

Dans la deuxième moitié de novembre 2012 Ankara a demandé à l’OTAN d’octroyer les systèmes Patriot pour la protéger contre une attaque aérienne éventuelle de la part de la Syrie. Les Etats-Unis, les Pays-Bas et l’Allemagne ont consenti à les mettre à sa disposition. Chacun de ces trois pays en a envoyé deux batteries.

dernier point et non le moindre : la guerre en Syrie a des conséquences plus larges, au Liban, dans le Caucase et partout...

Les initiatives russes sur le règlement en Syrie se heurtent à une ferme opposition de la part des Etats-Unis, a déclaré jeudi le porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch.

"Nos deux propositions se sont heurtées à une ferme opposition de la part de nos partenaires occidentaux et avant tout des Etats-Unis. La question se pose de savoir "qui a mis des bâtons dans les roues" de la mise en application du schéma genevois. La réponse s’impose d’elle-même", a indiqué le diplomate.

Et de rappeler que l’une des initiatives de Moscou prévoyait notamment l’approbation du communiqué adopté à Genève par le Groupe d’action sur la Syrie au Conseil de sécurité de l’Onu dans des formules concertées par consensus et n’admettant ni déformation ni insinuation. Préalablement, cette initiative aurait dû être examinée à New York au cours d’une réunion du groupe au niveau des délégués permanents.

Depuis mars 2011, la Syrie est en proie à un conflit entre les troupes gouvernementales et les groupes armés de l’opposition. Selon l’Onu, les affrontements ont déjà fait plus de 60.000 morts. Les autorités syriennes affirment faire face à des combattants bien armés et soutenus par les pays occidentaux et certains Etats arabes.

L’ambassadeur de Russie aux Nations Unies Vitaly Churkin a accru la pression sur l’administration Obama afin qu’elle intervienne auprès de son allié qatari pour faire cesser le trafic d’armes mortelles au bénéfice des rebelles syriens.

« Les affirmations selon lesquelles les Etats-Unis ne fourniraient que des armes ’’non mortelles’’ aux rebelles n’exemptent pas Washington de ses responsabilités pour les crimes commis par les rebelles armés », a expliqué le 11 février l’ambassadeur Churkin, selon la chaîne télé Voice of Russia (VOR). « Les Etats-Unis sont un pays extrêmement puissant et jouissant d’une énorme autorité auprès de pays comme le Qatar, le principal fournisseur d’armes à l’opposition syrienne », a-t-il souligné.

« Si les Etats-Unis veulent rester cohérent avec leur propre politique, ils devraient contraindre ces pays à cesser de fournir des armes mortelles aux rebelles », a dit Churkin, ajoutant qu’il craignait que la montée en épingle de la question des armes chimiques syrienne puisse servir de prétexte pour envahir le pays : « Nous craignons que l’opposition soit tentée d’utiliser des armes chimiques à leurs propres fins », a-t-il conclu.

Conclusions

La guerre mondiale reste froide pour l’essentiel et pour le moment. Ses suites dépendront de la situation économique et sociale. Si l’économie s’effondre, si la révolution sociale devient menaçante, il n’y a pas de doute que les impérialismes rivaux décideront de faire basculer le monde dans ce sens...

Les décideurs américains reconnaissent leur incapacité à empêcher l’émergence de la Chine en tant que compétiteur économique, et, par conséquent, en tant qu’adversaire politique et militaire. L’année 2011 aura été marquée par le déploiement de la flotte navale chinoise dans les eaux chaudes.

L’autre compétiteur des Etats-Unis est la Russie, que Washington s’est efforcé d’isoler, d’encercler et d’affaiblir, pour retarder au maximum sa réémergence sur la scène internationale. Si la Chine représente la force financière et économique, la Russie constitue un rival dans le domaine de l’énergie et des industries militaires et spatiales.

Ces deux grands pays ouvrent la marche à plusieurs autres Etats qui refusent l’unilatéralisme américain, avec qui ils forment le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Il faut y ajouter l’Iran et les pays d’Amérique latine, appelés ALBA.

Le danger de guerre en Asie

Par Peter Symonds

Deux récents commentaires soulignent la nervosité grandissante dans les cercles dirigeants internationalement face au danger d’une nouvelle guerre mondiale qui éclaterait en Asie. Les deux articles attirent l’attention sur les disputes maritimes extrêmement tendues de la région, particulièrement entre la Chine et le Japon, et tracent les parallèles avec le développement des intérêts et alliances concurrents qui ont inexorablement mené à l’éruption de la Première Guerre mondiale en 1914.

Dans un article intitulé « Les Balkans du 21e siècle en mer de Chine ? » dans le journal Foreign Policy le 30 janvier, l’ancien premier ministre australien, Kevin Rudd, a déclaré : Nous sommes dans une période trouble en Asie de l’Est. Avec les tensions qui émergent des revendications territoriales conflictuelles dans les mers de Chine orientale et méridionale, la région ressemble de plus en plus à une reprise au 21e siècle du conflit des Balkans d’il y a un siècle, cette fois-ci en mer – une poudrière sur l’eau. Les sentiments nationalistes augmentent à travers la région, ce qui réduit la marge de manoeuvre politique pour réduire les stratégies de confrontation… En termes de sécurité, la région est plus fragile qu’à n’importe quel moment depuis la chute de Saigon en 1975 ».

Écrivant dans le Financial Times le 4 février, le commentateur Gideon Rachman a fait le même point dans son article, « L’ombre de 1914 plane sur le Pacifique ». Il écrit : « Les vieux films en noir et blanc montrant des hommes “lancer l’assaut” dans la Première Guerre mondiale semblent incroyablement distants. Pourtant, l’idée que les grandes puissances ne puissent plus jamais retomber dans une guerre, comme elles l’ont fait en 1914, est beaucoup trop complaisante. La montée des tensions entre la Chine, le Japon et les États-Unis rappelle le terrible conflit qui a éclaté il y a près de cent ans ».

Aucun des auteurs ne croit que la guerre mondiale est imminente, mais, dans leurs sombres évaluations, nul ne l’exclut. Un conflit pourrait éclater rapidement dans la dispute territoriale concernant les affleurements rocheux dans la mer de Chine orientale connus sous le nom de Senkaku au Japon et Diaoyu en Chine. Depuis septembre dernier, lorsque Tokyo a « nationalisé » ces îles, des manœuvres de plus en plus dangereuses par des navires et avions japonais et chinois dans les eaux et espaces contestés ont augmenté le risque d’un incident qui pourrait déclencher un conflit ouvert.

Ce risque a été aggravé à la suite des élections de décembre au Japon. Comme l’a écrit Rachman : « Le nouveau cabinet japonais est rempli de nationalistes purs et durs qui sont davantage prêts à appuyer une confrontation avec la Chine. » Récemment, Tokyo a accusé des navires chinois d’avoir dirigé ses systèmes d’armement contre des cibles japonaises à deux reprises, ce qui a provoqué une autre série d’accusations et de dénis acerbes.

Rudd et Rachman n’ont pas mentionné les véritables causes de la montée des tensions géopolitiques et du nationalisme, qui est en fait l’intensification de la crise économique mondiale. Ils offrent aussi une couverture politique au rôle de l’administration Obama et son « pivot vers l’Asie » qui a délibérément encouragé des alliés comme le Japon et les Philippines à adopter une attitude plus agressive dans des disputes territoriales avec la Chine. Washington met en place un système d’alliances et de bases militaires, et de partenariats stratégiques à travers la région, y compris en Australie, en Inde, en Corée du Sud et au Japon, en opposition à Beijing.

Les promesses d’une nouvelle période de paix et de prospérité qui avaient été faites triomphalement par la bourgeoisie dans la foulée de l’effondrement de l’Union soviétique, sont depuis longtemps chose du passé. La fin de la guerre froide a ramené les vieux antagonismes et anciennes rivalités des grandes puissances qui attisent maintenant une nouvelle course néocoloniale à travers le monde pour les matières premières, les marchés et la main-d’œuvre bon marché. L’impérialisme américain est l’élément le plus déstabilisateur en politique mondiale. Il exploite la supériorité de son armée pour déclencher une guerre après l’autre dans le but désespéré de compenser son déclin économique.

Le « pivot vers l’Asie » d’Obama est lié à la transformation de la région, et surtout de la Chine, en un gigantesque atelier de misère pour les grandes sociétés rivales du monde. L’offensive stratégique de Washington à travers l’Asie pour miner l’influence qu’exerce la Chine est intimement liée à sa tentative de maintenir sa domination économique en dictant les règles commerciales à travers son partenariat transpacifique.

Comparant la situation à 1914, Rachman a écrit : « La Chine maintenant, comme l’Allemagne il y a 100 ans, est une puissance en essor qui a peur que les grandes puissances établies [les États-Unis] tentent de bloquer son ascension. » Il est vrai qu’en parcourant le globe à la recherche de matières premières et de marchés, la Chine, tout comme l’Allemagne, entre en conflit avec les puissances dominantes, principalement les États-Unis. Contrairement à l’Allemagne cependant, la Chine n’est pas une puissance impérialiste. Ses importations massives d’énergie et de minéraux alimentent d’énormes entreprises manufacturières qui sont soient possédées, ou approvisionnées, par des sociétés manufacturières mondiales géantes. Malgré sa taille, l’économie chinoise est complètement dépendante de l’investissement étranger, de la technologie étrangère et de l’ordre capitaliste dominé par l’impérialisme américain.

Rudd et Rachman ont tous les deux conclu leurs articles en exprimant l’espoir que la rationalité et les intérêts économiques communs l’emporteraient sur la guerre. Cependant, ces espoirs ont été minés par les commentaires, cités par Rachman, du professeur de Harvard Joseph Nye, qui a participé à une mission américaine de haut rang à Beijing et Tokyo en octobre. « Nous avons discuté de l’analogie de 1914 entre nous, a expliqué Nye. Je ne pense pas qu’aucune des parties ne souhaite la guerre, mais nous avons mis en garde contre le manque de communication et les accidents. La dissuasion fonctionne habituellement entre des acteurs rationnels, mais les principaux acteurs en 1914 étaient aussi rationnels. »

Les commentaires de Nye montrent que la guerre n’est pas une question d’intentions subjectives, mais est provoquée par des forces sociales et économiques objectives. Après 1914, les révolutionnaires marxistes les plus clairvoyants de l’époque – Lénine et Trotsky – ont conclu que la guerre signalait l’effondrement du capitalisme et l’ouverture d’une nouvelle époque de guerres et de révolutions, c’est-à-dire l’époque de l’impérialisme. L’éclatement de la guerre a aussi amené la Révolution russe d’octobre 1917 qui a établi le premier État ouvrier et qui a donné une impulsion à la classe ouvrière internationalement.

De profonds changements économiques, technologiques et politiques ont pris place lors du dernier siècle, mais les contradictions fondamentales du capitalisme demeurent : entre l’économie mondiale et le système dépassé des États-nations et entre la production socialisée et la subordination de toute l’activité économique au profit privé. La force sociale capable d’empêcher la descente vers la guerre mondiale et la barbarie est la classe ouvrière internationale, par l’abolition du système de profit et l’établissement d’une économie socialiste planifiée à l’échelle mondiale. Cela nécessite l’assimilation rigoureuse des leçons des expériences stratégiques de la classe ouvrière au 20e siècle, ce qui veut dire surtout l’assimilation de la longue lutte du mouvement trotskyste international pour le marxisme.

Messages

  • Certains commentateurs sont sceptiques sur la pérennité de l’alliance Russie Chine mais ils omettent que la reprise économique russe a finalement dépendu de l’investissement chinois et que l’est de la Russie est devenue colonie économique de la Chine. D’autre part, sans l’aide de la Chine, la Russie est condamnée à perdre sa domination sur les pays voisins.

  • Les signes annonciateurs d’un nouveau serrage de vis de la part des autorités chinoises se précisent. Au programme : assèchement des liquidités sur le marché interbancaire et hausse des prix de l’immobilier.

    La Bourse de Shanghai, qui avait affiché hier sa plus mauvaise performance en 14 mois en chutant de 2,1% en une seule séance, risque d’avoir du mal à rebondir d’autant dans les prochains jours. Car les signes annonciateurs d’un nouveau serrage de vis de la part des autorités se précisent. Principal ingrédient : la hausse des prix de l’immobilier se confirme. D’après des chiffres officiels publiés ce matin, les prix de la pierre ont augmenté en janvier, sur un an, dans 53 des 70 villes suivies par le Bureau des statistiques. En décembre, seules 40 villes étaient dans ce cas de figure. Si Shenzhen est l’agglomération la plus touchée par ce phénomène, il semble concerner l’ensemble des grandes villes, dont Pékin et Shanghai.
    Or le gouvernement a publié, mercredi soir, un communiqué par lequel il exhortait les communes ne l’ayant pas déjà fait à mettre en oeuvre des mesures de restriction à l’achat, afin de lutter contre la spéculation. Autrement dit, Pékin affiche son volontarisme et sous-entend qu’il prendra, le cas échéant, de nouvelles dispositions pour stabiliser les prix du mètre carré. Par ailleurs, la Banque centrale semble être entrée dans un cycle beaucoup plus agressif de son pilotage monétaire. Pas de hausse des taux d’intérêts ou des réserves obligatoires en vue, mais une arme moins visible : par des opérations d’open market elle procède actuellement à un assèchement des liquidités sur le marché interbancaire. Assèchement dont l’ampleur dépasse largement ce qu’anticipaient les économistes du fait de la fin des congés du nouvel an. Ces deux signaux prouvent que le vent tourne en Chine, et que les autorités, après avoir mené une politique accommodante visant à soutenir l’activité, risquent d’être de plus en plus attentives à empêcher la surchauffe.

    Le nouveau Premier ministre japonais a entamé, cette nuit, une visite officielle à Washington au cours de laquelle il doit s’entretenir avec Barack Obama. Une visite particulièrement importante compte tenu du contexte diplomatique en Asie : la Chine et le Japon s’opposent de façon de plus en plus tendue au sujet d’un archipel d’îles qu’ils se disputent. Ce qui est lourd de conséquences potentielles pour les Etats-Unis, liés à Tokyo par un accord militaire. L’alliance entre les deux pays est donc plus stratégique que jamais. Cette rencontre devrait également être l’occasion d’évoquer plusieurs sujets économiques. La question des droits de douane nippons sera au menu, puisque Washington fait d’une ouverture de Tokyo sur ce sujet un pré-requis à l’adhésion de Tokyo au projet de partenariat économique trans-pacifique (TPP) emmené par les Etats-Unis. L’affaire est épineuse, car Shinzo Abe a déjà affirmé qu’il n’intégrerait pas les négociations autour de ce TPP si son pays devait pour cela revoir à la baisse l’ensemble de ses droits de douane. Les industriels américains, eux, exigent un geste, notamment sur le secteur automobile, quasiment verrouillé dans l’archipel. La baisse du yen promet également d’être au menu, ainsi que des questions énergétiques. Obligé d’acheter de plus en plus d’hydrocarbures du fait de la mise à l’arrêt de la quasi-totalité de ses centrales nucléaires, le Japon cherche à se fournir en gaz naturel aux Etats-Unis, car les prix y sont nettement plus faibles qu’en Asie, grâce à la révolution des gaz de schiste. Cela nécessite que Washington donne son accord, car les exportations de gaz de schiste américain vers des pays non liés aux Etats-Unis par un accord de libre échange se font en quantité limitée.

  • Un livre nouvellement publié par le journaliste David Uren a divulgué que le Livre Blanc sur la Défense de 2009 du gouvernement australien contenait un « chapitre secret » qui évalue « la capacité de l’Australie à mener une bataille aérienne et navale aux côtés des Etats-Unis contre la Chine. »

    Ce chapitre ne figurait pas dans la version publique parce qu’il contenait des références aux forces australiennes aidant l’armée américaine à imposer un blocus des voies maritimes de la Chine. Il risquait aussi de susciter des représailles de la Chine visant des cibles sur le sol australien. L’existence du chapitre confidentiel a fait, samedi, la Une du journal australien The Australian sous le titre « Révélation d’une ‘guerre’ secrète avec la Chine ». Le ministre australien de la Défense, Stephen Smith, a été questionné dimanche au sujet de cette révélation. Tout en tentant de rejeter comme étant « absurde » l’article disant que l’Australie avait élaboré des plans concernant une guerre avec la Chine, il a confirmé qu’il existait une version publique et une version secrète du Livre Blanc.

    Uren, rédacteur économique du journal Australian, ne fournit aucune source pour ses divulgations. Son livre, The Kingdom and the Quarry : China, Australia, Fear and Greed, [« Le royaume et la carrière : la Chine, l’Australie, la crainte et la cupidité »] a bien entendu été écrit en étroite concertation avec des figures de l’establishment politique, militaire et diplomatique australien. Il s’agit avant tout d’une discussion concernant l’énorme dilemme auquel sont confrontées les élites dirigeantes en Australie étant donné que les Etats-Unis, leurs alliés stratégiques et militaires clé, affichent une attitude de plus en plus agressive envers la Chine, le plus grand partenaire commercial de l’Australie.

    Uren écrit que le Livre Blanc prévoyait « un monde très différent, dans lequel les opérations maritimes australiennes aux côtés des Etats-Unis, par exemple en Mer de Chine du Sud, pourraient résulter en une attaque directe de la Chine contre l’Australie au moyen de missiles, de minage des ports et de cyber attaques. La capacité de la Chine à atteindre une cible située à 5.000 kilomètres de portée et à toucher l’Australie était un nouvel élément dans l’environnement stratégique. »

    Le chapitre manquant, écrit Uren, « supposait qu’il y aurait des blocus éloignés de la Chine et censés contrôler ses voies maritimes en bloquant son flux de ressources naturelles desquels dépend sa machine industrielle… Un élément de la manière de penser en matière de défense est qu’en cas de conflit avec les Etats-Unis, la Chine tenterait de détruire la station Pine Gap, le centre de contrôle américano-australien des satellites près d’Alice Springs, et qui est crucial à la direction des opérations militaires américaines en Asie. »

    Les préparatifs de guerre ont incité le Livre Blanc à recommander que plus que 100 milliards de dollars soient dépensés au cours de la prochaine décennie pour fournir à l’armée australienne de nouveaux sous-marins, des navires de combat, des avions de combat et autre matériel de pointe.

  • Avant de participer au sommet sur la sécurité de l’Organisation de coopération de Shanghai, à Pékin, le président russe, Vladimir Poutine a fait part de l’intention, le 5 juin, de son pays d’accroître ses relations militaires avec la Chine.

    “Récemment ont eu lieu des manoeuvres navales conjointes en mer Jaune, les premières de ce genre entre nous. Nous sommes convenus, le président Hu et moi-même, de poursuivre ce type de coopération”, a ainsi indiqué le chef du Kremlin, à l’issue d’une rencontre avec son homologue chinois, en faisant référence à un exercice ayant eu lieu en avril dernier.

    Ce dernier a fait entrer la coopération militaire sino-russe dans une ère nouvelle dans la mesure où, pour la première fois, les manoeuvres ont porté sur des aspects opérationnels concernant la guerre navale, notamment en matière de missions anti-sous-marines (ASM) et anti-aériennes. Et il a ainsi permis aux deux forces d’échanger des informatins tant techniques que tactiques.

    Plus largement, Vladimir Poutine, qui a récemment fait l’impasse sur les sommets du G8 et de l’Otan, a parlé de l’intention commune à la Russie et à la Chine de “renforcer” leur “coopération dans le cadre des grandes organisation internationales (ONU, G-20 BRICS, OCS). “La coopération stratégique sino-russe est en train de franchir un nouveau palier. Continuons à travailler ensemble pour approfondir nos relations” a-t-il ajouté, en expliquant que les ” intérêts de nos deux pays coïncident dans de nombreux domaines importants”.

    Sur le plan économique, les deux pays ont signé plusieurs accords de coopération, dont portant sur la création d’un fonds d’investissement sino-russe doté de 4 milliards de dollars. Il est aussi question d’une association pour développer conjointement des avions long-courriers, ce qui, au vu de l’expertise russe en matière aéronautique, serait de nature à doper les capacités de l’industrie chinoise en la matière (et l’on pense aux éventuels progrès dans le domaine militaire).

    Enfin, comme la Chine est l’un des premiers consommateurs mondiaux d’énergie et que la Russie est l’un des principaux producteurs d’hydrocarbures, il y aurait là aussi matière à s’entendre. Mais, visiblement, ce ne sera pas pour cette fois, même si un accord portant sur la livraison annuelle de 70 milliards de m3 de gaz pendant 30 ans est en cours de négociation depuis 2009. Le vice-Premier ministre russe Arkadi Dvorkovitch a en effet récemment estimé peu probable qu’un accord soit trouvé à l’occasion du déplacement de Vladimir Poutine à Pékin.

    De leur côté, les Etats-Unis cherchent à renforcer leurs relations avec l’Inde, qui n’est pas franchement amie avec la Chine. Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, en visite au même moment à New Delhi, a expliqué que la nouvelle stratégie de son pays vise “étendre (ses) partenariats militaires et (sa) présence dans l’arc s’étendant du Pacifique occidental et l’Asie de l’est à la région de l’océan Indien et l’Asie du sud”.

    Du coup, a-t-il conclu, “la coopération dans la défense avec l’Inde est un pivot dans cette stratégie”. Et d’en appeler à un renforcement des liens militaires entre Washington et New Delhi, notamment avec la planification de davantage d’exercices conjoints et davantage d’efforts en matière de recherche.

  • Washington a décidé vendredi de renforcer sa défense antimissile en déployant 14 intercepteurs supplémentaires sur la côte Ouest.

  • Et cela concerne aussi l’Inde...

    L’Inde a demandé vendredi aux Etats-Unis de rappeler un diplomate de leur ambassade à New Delhi, nouvelle mesure de rétorsion dans une mini-crise diplomatique née de l’arrestation d’une consule indienne à New York qui semblait pourtant en voie de résolution.

    L’arrestation et la fouille au corps de la consule générale adjointe Devyani Khobragade le 12 décembre, soupçonnée d’avoir menti sur le statut de son employée de maison indienne, avait déclenché l’indignation des autorités indiennes, jugeant ce traitement déplacé.

    Après plus d’un mois de tensions, la consule a été inculpée jeudi pour fraude au visa et fausse déclaration mais elle avait obtenu peu avant de Washington une immunité diplomatique totale lui permettant de repartir pour son pays, ce qui laissait présager un apaisement des tensions.

    L’affaire pourrait prendre un nouveau tour acrimonieux puisque New Delhi a exigé vendredi le retrait d’un diplomate de leur ambassade dans la capitale indienne, soupçonné d’avoir aidé la famille de l’employée de maison indienne à se rendre aux Etats-Unis où elle est sous protection judiciaire.

    "Il semble que cette personne a été associée (..) au processus", a dit cette source.

    La justice américaine accuse la consule indienne d’avoir sous-payé et exploité son employée de maison Sangeeta Richards, et d’avoir menti et produit de faux documents pour que celle-ci obtienne un visa de travail.

    Le traitement subi par la consule, arrêtée alors qu’elle déposait ses deux enfants à l’école et fouillée jusque dans ses "cavités corporelles", avait poussé New Delhi à prendre une série de mesures de rétorsion.

    L’Inde a ainsi enlevé les barrières de sécurité devant l’ambassade américaine de New Delhi, a demandé les contrats des employés de maison des diplomates américains en Inde et bloqué les importations d’alcool destiné à l’ambassade américaine.

    Mercredi, New Delhi avait décidé d’empêcher les non-diplomates de pouvoir utiliser les installations culturelles et sportives de l’ambassade américaine et toutes les visites de responsables américains en Inde avaient été annulées.

    Un coup au partenariat stratégique

    Cette affaire a porté un coup à l’entente entre les deux pays qui se qualifient pourtant mutuellement de partenaire stratégique.

    Les Etats-Unis, sous Georges W. Bush puis Barack Obama, ont misé sur une amélioration des relations avec l’Inde, destinée à contrebalancer l’influence chinoise en Asie.

    L’Inde a obtenu le soutien américain pour l’accès aux technologies nucléaires étrangères et Washington est devenu un fournisseur important d’armes pour Delhi.

    "Les deux pays doivent maintenant tenter de recoller les morceaux et remettre leur partenariat sur les rails", estime l’ancien secrétaire d’Etat indien aux Affaires étrangères, Lalit Mansingh, auprès de l’AFP.

    Ce différend a mis en lumière les différences dans les valeurs de chacun des deux pays.

    La diplomate indienne a été considérée dans son pays comme la victime d’un traitement inapproprié vécu comme une humiliation. Peu d’employés de maison ont un contrat en Inde et nombre d’entre eux subissent des mauvais traitements.

    Les Etats-Unis ont, à l’opposé, montré peu d’indulgence pour une femme soupçonnée d’avoir exploité une employée indienne vulnérable et d’avoir menti pour pouvoir l’emmener sur le sol américain.

    L’acte d’accusation rendu public jeudi accuse Mme Khobragade, qui avait gardé le passeport de Sangeeta Richards, de l’avoir "illégalement sous-payée et exploitée".

    La consule est accusée d’avoir envoyé en novembre 2012 une demande de visa pour cette employée de maison, stipulant qu’elle serait payée 4.500 dollars mensuels.

    De fait, elle avait déjà convenu en Inde avec elle qu’elle serait payée, pour travailler de 37,5 à 41,5 heures par semaine, 30.000 roupies mensuelles (environ 573 dollars), très en-dessous du salaire minimum légal aux Etats-Unis.

    Mais pour qu’elle puisse obtenir un visa, elle lui avait fabriqué un faux contrat de travail à destination des autorités américaines, respectant la législation du travail et avait demandé à Sangeeta Richards de mentir sur son salaire lors de son entretien pour obtenir son visa.

    Une fois arrivée aux Etats-Unis, l’employée avait dû travailler souvent plus de 100 heures par semaine, sans journée de repos, soit pour un peu plus d’un dollar de l’heure.

  • Lire ici sur l’axe Russie-Chine face au Japon Cliquer ici

  • la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie ont acté l’Union Economique Eurasienne (UEE) et ils seront bientôt rejoints par l’Arménie et le Kirghizstan. Et deuxièmement, la Chine a officiellement appelé à une nouvelle alliance pour la sécurité avec la Russie et l’Iran prouvant clairement que tous ceux qui prétendaient que la Chine ne voulait pas vraiment s’allier avec la Russie se trompaient lourdement.

  • Vladimir Poutine en défenseur de l’indépendance de la France ? Le président russe a estimé mardi que les problèmes des banques françaises aux États-Unis résultaient de pressions américaines pour que Paris renonce à livrer des navires de guerre Mistral à la Russie. « Nous sommes au courant de la pression que nos partenaires américains exercent sur la France pour qu’elle renonce à la livraison des Mistral en Russie », et qu’on lui a fait comprendre que si elle y renonçait « les sanctions sur les banques seraient levées ou réduites ». « Comment peut-on qualifier cela autrement que de chantage ? », a-t-il demandé dans un discours de politique étrangère. « Ce qu’on fait en ce moment aux banques françaises, cela ne provoque que de l’indignation en Europe et chez nous aussi », a-t-il insisté.

    La livraison, prévue à l’automne, de deux navires de guerre de type Mistral, suscite des tensions entre Paris et ses alliés. Le président américain Barack Obama avait encore exprimé début juin son « inquiétude » sur le maintien de tels contrats au moment où la Russie « a violé la loi internationale » en rattachant à son territoire la péninsule ukrainienne de Crimée. Début juin, Vladimir Poutine avait mis la France en garde contre une annulation du contrat en soulignant que si la France décidait de l’annuler, Moscou exigerait des dédommagements, et que cela pourrait mettre en danger l’ensemble de la coopération militaire entre la France et la Russie. Depuis, la France a assuré qu’elle remplirait le contrat et 400 marins russes sont arrivés lundi à Saint-Nazaire, port français où sont fabriqués ces navires, pour se familiariser avec leur fonctionnement.

  • Un chasseur chinois a "dangereusement" frôlé par trois fois un avion militaire américain mardi dans l’espace aérien international à l’Est de la Chine, a annoncé le Pentagone vendredi.

    Le chasseur chinois, qui était armé, s’est approché à moins de 10 mètres de l’avion américain, un P8-Poseidon de surveillance maritime qui effectuait une mission de routine, a déclaré le contre-amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone.

    Le pilote chinois a effectué un "tonneau" au-dessus de l’appareil américain et à un autre moment il est arrivé perpendiculairement au Poseidon et a "exhibé ses armes".

    L’incident, qui se produit à un moment de tensions entre la Chine et ses voisins, s’est déroulé à environ 220 km à l’Est de l’île chinoise de Hainan. "Nous avons fait part de notre profonde inquiétude aux Chinois quant à cette manoeuvre hasardeuse et peu professionnelle", a souligné le porte-parole du Pentagone.

  • La Russie a menacé samedi de prendre des mesures de rétorsion contre les Etats-Unis après l’adoption d’une loi autorisant la livraison d’armes létales à l’Ukraine et de nouvelles sanctions contre Moscou.

  • En ce qui concerne la guerre par procuration en Ukraine, qui a commencé pour de bon il y a environ un an, avec le violent coup d’État qui a renversé le président Ianoukovitch pour le remplacer par un oligarque local pro-américain, personne n’a de doute sur l’identité des acteurs clés : à gauche, nous avons l’Ouest, représenté par les États-Unis, l’Union européenne et l’OTAN ; et à droite, nous avons la Russie. La seule chose qui n’était pas tout à fait claire jusqu’ici, c’était le rôle que jouait cet autre partenaire encombrant – la Chine.

    Il est certain que, tout au long de la guerre civile en Ukraine, on s’est rarement posé la question de savoir de quel côté penchait la Chine. C’est d’autant plus étonnant que le rapport de force précaire entre l’OTAN et la Russie a conduit à une impasse dans laquelle aucune des deux parties n’a sur l’autre un avantage évident (alors que l’Ukraine dont l’économie est morte et la monnaie en hyperinflation, attend un vainqueur clair), et que le soutien explicite ou implicite de la Chine à l’un des deux camps pourrait faire toute la différence, surtout pour l’axe le plus redoutable de la planète.

    Aujourd’hui nous avons enfin eu la réponse et le gagnant est… ce type-là :

    Selon Xinhua, jeudi soir, Qu Xing, l’ambassadeur de Chine en Belgique, aurait critiqué la compétition entre la Russie et l’Ouest dans la crise en Ukraine, et exhorté les puissances occidentales à cesser de croire qu’il doit y avoir un gagnant et un perdant* dans la relation avec la Russie.

    Selon Reuters, Xing a déclaré que les puissances occidentales devaient prendre en considération les inquiétudes sécuritaires légitimes de la Russie en Ukraine.

    Reuters qualifie la déclaration de Xing de témoignage particulièrement franc et ouvert de soutien à Moscou dans la crise.

    Au moins, ce n’est pas un avertissement aux États-Unis de faire machine arrière, sinon… En tous cas, pas encore.

    Dans un langage très clair et explicite, contraire aux traditions diplomatiques, l’ambassadeur chinois a déclaré que la nature et la racine de la crise était un jeu entre la Russie et les puissances occidentales.

    Il a dit que l’intervention extérieure de différentes puissances avait accéléré la crise et il a indiqué que Moscou se sentirait traité injustement si l’Occident ne changeait pas d’approche.

    « L’Occident doit cesser de croire qu’il doit nécessairement y avoir un gagnant et un perdant et prendre en considération les réelles préoccupations de la Russie pour sa sécurité », a dit Qu Xing.

    Il est rare que la Chine manifeste publiquement son accord avec la position russe. La Chine et la Russie ont des positions communes sur de nombreuses questions diplomatiques internationales, mais jusqu’à présent Pékin n’avait pas semblé disposé à soutenir ouvertement la Russie sur l’Ukraine.

    Comme cela vient d’être dit, la Chine s’est longtemps gardée de prendre parti dans la lutte entre la Russie et l’Occident sur l’Ukraine, par crainte de s’aliéner un allié capital. Et pourtant, quelque chose a changé du jour au lendemain, avec ce langage très clair, et c’est un avertissement, en quelque sorte, que la Chine ne veut plus de la Pax americana, ni même de la simple perspective d’un monde occidental unipolaire, sans parler de sa réalité.

    Qu Xing a fait ces déclarations juste au moment où les États-Unis envisagent avec leurs alliés européens d’alourdir les sanctions contre Moscou.

  • Depuis lundi les exercices de l’Arctic Challenge 2015 mobilisent près de 115 avions et 3 600 militaires dans le nord de la Scandinavie. Neuf pays, la plupart membres de l’Otan, participent à ces opérations de simulations aériennes. Activités qui ne sont pas du goût des voisins russes qui ont à leur tour lancé de vastes exercices d’alerte.

    Les manœuvres de l’Otan visent donc clairement à envoyer un signal aux Russes. Sauf que Vladimir Poutine a aussitôt montré les muscles en mobilisant pas moins de 12 000 militaires et 250 avions. L’ordre étant officiellement de vérifier l’aptitude au combat des unités aériennes. Une montée de tension alors que le 5 juin doivent débuter les manœuvres annuelles de l’Otan dans la Baltique.

  • Les résultats d’un sondage publié par le « Pew Research Center » à Washington, qui montrent une large opposition en Europe à une guerre de l’OTAN avec la Russie, mettent en évidence le caractère antidémocratique de la campagne américaine de guerre contre ce pays.

    Le sondage visait à obtenir des réponses aussi favorables que possible à la politique des Etats-Unis et de l’OTAN, en particulier sur une éventuelle guerre avec la Russie. Le questionnaire ne soulevait pas du tout que la Russie et l’OTAN avaient des armes nucléaires ni ne demandait aux répondants s’ils étaient prêts à risquer une guerre nucléaire. Le sondage sous-estime donc grandement l’opposition publique à la guerre.

    La question principale sur la guerre demandait si les États membres de l’OTAN devaient faire une guerre défensive contre la Russie, si la Russie « entrait dans un conflit militaire grave avec un de ses voisins qui est notre allié de l’OTAN. » Dans une telle situation, l’Article 5 de la charte de l’OTAN sur la légitime défense collective obligerait tous les États membres à déclarer la guerre à la Russie.

    Malgré une question formulée pour obtenir un soutien pour une telle guerre prétendument défensive, le sondage a trouvé une large opposition chez les Européens. 58 pour cent des Allemands, 53 pour cent de la population française et 51 pour cent des Italiens sont contre une guerre même défensive avec la Russie pour protéger un membre de l’OTAN.

  • Les impérialismes poussent encore et encore à la guerre mondiale...

    Auditionné par le Sénat américain jeudi 09/07/2015, le chef d’état-major désigné, le général Joseph Dunford, a déclaré que la Russie représentait la "plus grande menace" pour la sécurité nationale des États-Unis.

    Alors qu’il était entendu, jeudi 9 juillet, par la Commission des forces armées du Sénat américain en vue de sa confirmation à son poste, le chef d’état-major désigné, le général Joseph Dunford, a déclaré que la Russie "pourrait poser une menace existentielle pour les Etats-Unis" .

    Le Sénat américain a confirmé mercredi 30/07/15 la nomination du général de la Marine, Joseph Dunford, nommé par le président américain Barack Obama, en tant que prochain chef d’état-major interarmées.

    M. Dunford, actuel commandant du corps des Marines depuis octobre 2014, succédera au général Martin Dempsey le premier octobre en tant qu’officier militaire le plus haut gradé de l’armée.

    Il s’est prononcé en faveur de la fourniture d’armes anti-chars à l’Ukraine, un pas que Washington s’est pour l’instant refusé à franchir.

    Parmi les autres grandes menaces ou inquiétudes pesant sur la sécurité nationale américaine, le général Dunford a cité la Corée du Nord, l’organisation de l’État islamique, et la Chine.

    Le général Dunford, 59 ans, est titulaire d’un Master en affaires gouvernementales obtenu à l’Université de Georgetown, ainsi que d’un Master en relations internationales obtenu à l’Université de Tufts.

    M. Obama, alors qu’il annonçait la nomination de M. Dunford en mai dernier, l’a décrit comme l’un des "stratèges les plus respectés" de l’armée américaine, comme il l’a démontré lors de sa participation dans la fin des opérations de combat américaines en Afghanistan.

  • Les tensions entre Washington et Moscou continuent de s’aviver à propos d’allégations américaines que la Russie serait en train de monter « une base aérienne avancée » non loin de Lattaquié, ville portuaire du nord-ouest pour préparer une intervention d’appui plus direct au gouvernement de Bachar al-Assad, contre les milices islamistes armées et soutenues par les Etats-Unis et leurs alliés régionaux.

    Le Département d’Etat américain a rapporté que le Secrétaire d’État John Kerry a téléphoné à son homologue russe, Sergueï Lavrov mardi pour la troisième fois en tout juste 10 jours pour mettre en garde contre une poursuite du soutien russe au régime d’Assad.

    Selon une version écrite du Département d’Etat de cette conversation, Kerry a déclaré que le soutien russe pour le gouvernement syrien « risquait d’exacerber et d’étendre le conflit, et de saper notre objectif commun de lutter contre l’extrémisme ».

  • La réunion des ministres de la Défense de l’OTAN à Bruxelles a donné jeudi son accord final à une extension à 40.000 soldats de la Force de réaction de l’OTAN dans le cadre d’une escalade majeure, menée par les Etats-Unis et dirigée contre la Russie, de la capacité militaire de l’Alliance.

    Les ministres de l’OTAN, dont le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter, ont sauté sur les frappes aériennes de Moscou en Syrie contre les milices islamistes visant le renversement du gouvernement du président Bachar al-Assad comme prétexte au déploiement plus agressif de forces militaires aux frontières russes.

    Washington et ses alliés de l’OTAN ont en particulier cherché à faire de deux brèves incursions alléguées de l’aviation russe dans l’espace aérien turc depuis le nord de la Syrie, le week-end dernier, un acte de guerre avéré.

    « L’OTAN est prête à défendre tous les alliés, dont la Turquie, contre toute menace et capable de le faire, » a dit le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, aux journalistes alors qu’il entrait dans la réunion. Il a ajouté que l’OTAN était prête à déployer des troupes en Turquie et avait déjà pris pour ce faire des mesures afin d’augmenter ses « capacités » et son « niveau de préparation ».

    La transformation de violations alléguées de l’espace aérien turc en confrontation entre Moscou et l’Alliance atlantique a principalement été le fait de Washington et ce, dans le but de faire monter d’un cran la campagne visant la Russie.

  • Un avion militaire français a pris en chasse un avion diplomatique russe en Suisse !!!!

  • Les USA font sciemment monter la tension armée dans le monde...

    En pleine session du Parti communiste chinois, les Etats-Unis ont choisi de créer un incident diplomatique en envoyant un contre torpilleur armé de missiles, le « USS Lassen », à proximité d’un îlot revendiqué par Pékin dans l’archipel des Spratleys en mer de Chine du sud. Comme il fallait s’y attendre, Pékin a immédiatement protesté, des bâtiments de guerre chinois ayant adressé des avertissements. En même temps, l’ambassadeur américain a été convoqué à Pékin. Ce navire « est entré illégalement et sans permission de la Chine dans les eaux entourant ces îlots », a déclaré Lu Kang, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

  • Lors de deux réunions au sommet en Asie le mois dernier – la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) et le Sommet de l’Asie de l’Est – le Président américain Barack Obama a de nouveau exploité les différends maritimes en mer de Chine méridionale pour faire avancer son « pivot vers l’Asie » c’est-à-dire la consolidation d’un bloc économique à travers l’Accord de partenariat transpacifique (APT) et celle de liens militaires et d’alliances régionales ; tout cela contre la Chine.

    Même avant l’annonce officielle du « pivot » en 2011, l’Administration Obama avait commencé, en réponse à l’effondrement croissant de l’économie mondiale, à concentrer son action sur la région Indo-Pacifique dans le but de contrer ce qu’elle percevait comme une menace posée par le développement de la Chine à l’hégémonie américaine. La seule taille économique de la Chine bousculait des relations économiques et stratégiques établies depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale et basées sur une prépondérance des États-Unis.

    Face à l’ATP, qui exclut la Chine, au vaste renforcement et à l’expansion de l’armée américaine dans toute la région, le régime chinois a été contraint de réagir. Sa réponse est conditionnée par les intérêts de classe représentés par le petit oligopole des super-riches qui ont fait fortune grâce à la restauration capitaliste des trente dernières années. Globalement, Beijing a cherché à apaiser Washington et s’est en même temps livré à une course aux armements qui ne peut avoir qu’une seule issue.

    En 2013, les nouveaux dirigeants du régime, le président Xi Jinjing et le Premier ministre Li Keqiang, ont élaboré une vaste stratégie géopolitique unifiant et étendant des volets déjà existants de la politique étrangère chinoise. Son objectif est de sortir la Chine de son encerclement stratégique par les États-Unis et leurs alliés, tout en ouvrant de nouvelles possibilités de commerce et d’investissement au capitalisme chinois. Connu comme la Région économique de la Route de la soie et la Route de la soie du 21e siècle, ou OBOR (Une route, une région), ce plan prévoit un effort massif d’infrastructure pour lier le continent eurasien, et l’Afrique, par terre et par mer.

  • En visite en Australie, le vice-président américain lance un défi belliqueux à la Chine...

    Biden a spécifiquement mentionné le président chinois Xi Jinping : « On me demande souvent, si je suis avec le président Xi à Beijing ou si je suis avec Tokyo ou n’importe où dans cette région : nous sommes une puissance du Pacifique. Les États-Unis sont une puissance du Pacifique. Nous ne partirons pas. Nous ne partirons nulle part ».

    Ces déclarations sont particulièrement belliqueuses vu le rejet par Pékin de la décision de La Haye, sa déclaration de vouloir poursuivre ses activités dans la mer de Chine méridionale et son annonce d’exercices militaires dans la région.

    La conférence de presse toute entière était formulée en termes destinés à souligner une alliance militaire en temps de guerre. Turnbull a commencé ainsi : « Nous avons parlé de cent ans de service partagé de nos militaires, hommes et femmes, dans le combat côte à côte pour la cause de la liberté. L’Australie n’avait « pas d’alliance plus forte, » a-t-il déclaré.

    Turnbull n’a fait aucune promesse publique d’envoyer des avions et des navires de guerre australiens dans les zones de 12 milles nautiques autour des îlots et récifs contrôlés par la Chine, mais il n’y a aucun doute que Biden a insisté pour que cela soit fait. Biden était accompagné lors des pourparlers par son conseiller pour la mer de Chine méridionale, Dr. Ely Ratner, et par le secrétaire adjoint du Département d’Etat pour l’Asie orientale, Danny Russell.

    Avec le Japon, l’Australie est le principal point d’ancrage de Washington pour une confrontation avec la Chine et les Etats-Unis ont particulièrement besoin de la participation australienne en mer de Chine méridionale pour que le conflit ne soit pas considéré comme une affaire purement américaine.

    Laura Tingle, de l’Australian Financial Review, a fourni une indication de ce qui s’est discuté dans les coulisses ; elle cite des sources relatant qu’il y avait « beaucoup de conversations laissées en suspens » depuis la visite de Turnbull à Washington en janvier, où on l’avait pressé sur la question.

    Tingle rapporte que les deux gouvernements travaillaient sur les moyens de « calibrer la stratégie de la corde raide » dans les eaux contestées. Cela signifierait la mise en œuvre de « modèles de comportement » qui se traduiraient par « une escalade du nombre de patrouilles dans la région à des niveaux peut-être pas vu depuis la guerre du Vietnam. »

  • Le président américain, Barack Obama, est intervenu lors de la dernière journée du sommet de trois jours de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) au Laos pour enflammer les antagonismes régionaux et aggraver le risque de guerre. De façon provocatrice, Obama a insisté pour que le sommet reconnaisse la décision en juillet de la Cour permanente d’arbitrage (CPA), qui a déclaré illégale la revendication territoriale de Pékin en mer de Chine méridionale, un sujet que des pays membres de l’ASEAN avaient soigneusement évité.

    Le dernier jour du sommet a été élargi au Sommet de l’Asie orientale (SAO), qui a incorporé huit autres pays dans les discussions, y compris les États-Unis, la Chine, la Russie, le Japon et l’Australie.

    Obama a ciblé la Chine, disant que Pékin ne pouvait pas ignorer la décision de la CPA. Il a déclaré : « La décision historique de l’arbitrage en juillet, qui est contraignante, a permis de clarifier les droits maritimes dans la région ».

    Le Japon a suivi le jeu d’Obama. Le Premier ministre Shinzo Abe a déclaré que la décision de la CPA est « juridiquement contraignante ». Il a ajouté : « Je suis très préoccupé par les tentatives répétées pour modifier unilatéralement le statu quo dans les mers de Chine orientale et méridionale ».

    La référence à une modification unilatérale du statu quo était une attaque directe contre la Chine et ses activités alléguées de reconstruction d’îles en la mer de Chine méridionale.

    La Chine a répondu en dénonçant la provocation des États-Unis. Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Liu Zhenmin, a déclaré à la presse que « quelques pays extra-régionaux » – il voulait dire les États-Unis et le Japon – « veulent toujours saisir l’occasion du Sommet de l’Asie orientale pour parler de la mer de Chine méridionale, en particulier pour presser les pays de la région à respecter l’arbitrage, ce qui est prématuré et inapproprié ».

  • Au cours du récent sommet du G20 à Hangzhou, le président russe Vladimir Poutine a élargi la portée géopolitique du conflit. Il a déclaré aux médias : « L’intervention de puissances tierces non régionales, à mon avis, est dangereuse et contre-productive ».

    Poutine a poursuivi : « Nous sommes solidaires et nous soutenons la position de la Chine sur cette question – de ne pas reconnaître la décision de cette cour […] Ce n’est pas une position politique, mais purement juridique. C’est un fait que toute procédure d’arbitrage doit être initiée par les parties en conflit, alors que le tribunal d’arbitrage doit entendre les arguments et les positions des parties au différend. Comme vous le savez, la Chine ne s’est pas adressée à la cour d’arbitrage de La Haye et personne n’a écouté sa position là-bas. Comment pouvez-vous reconnaître ces décisions comme étant justes ? »

  • La réalité funeste est que l’impérialisme américain a transformé la mer de Chine méridionale en un baril de poudre. La marine américaine a annoncé jeudi qu’elle envisageait de mener une patrouille conjointe avec la Marine philippine au banc de Scarborough – un récif revendiqué par la Chine. Cela soulève la possibilité d’un affrontement armé entre les États-Unis et des navires chinois dans ces eaux contestées. La Russie et la Chine prévoient de mener des exercices militaires conjoints en mer de Chine méridionale ce mois-ci.

    L’intervention directe d’Obama au Sommet Asie orientale reflète le désespoir de Washington. En même temps que la faiblesse économique et diplomatique des États-Unis devient de plus en plus prononcée, Washington répond par la militarisation directe de chaque conflit dans le monde, soulevant à chaque fois le risque d’une guerre mondiale.

  • Le site officiel de l’Armée Populaire de Libération (APL) chinoise a publié un commentaire le jour de l’investiture de Donald Trump à la présidence annonçant que le danger de guerre entre les deux puissances nucléaires s’intensifiait. L’article reflète les inquiétudes croissantes du régime chinois à propos des propos belliqueux de Trump et de ses conseillers à l’endroit de Beijing en matière de commerce et sur toute une série d’autres questions.

    Liu Guoshun, un responsable de l’unité de mobilisation de la défense nationale relevant de la Commission militaire centrale, a averti que « les possibilités de guerre augmentent » alors que les tensions autour de la Corée du Nord et de la mer de Chine méridionale s’amplifient. « "Une guerre pendant le mandat du président", "la guerre qui éclate ce soir" ne sont pas que des slogans, mais relèvent bien de la réalité », écrit-il.

    La Commission militaire centrale, qui est présidée par le président Xi Jinjing, est au sommet de la structure de commandement militaire de la Chine.

    Trump a condamné à maintes reprises la Chine pour avoir omis de prendre des mesures énergiques pour freiner les programmes nucléaires et de missiles de la Corée du Nord. Après que Pyongyang ait déclaré, au début de l’année, s’apprêter à tester un missile balistique intercontinental, Trump a tweeté brutalement : « Cela n’arrivera pas ». L’implication évidente est que les États-Unis vont recourir à tout moyen, y compris une intervention militaire, pour empêcher un tel lancement.

    Les déclarations du nouveau secrétaire d’État américain Rex Tillerson à propos de la mer de Chine méridionale sont encore plus incendiaires. Lors de son audition de confirmation à la mi-janvier, Tillerson a reproché à la Chine ses activités de construction en mer de Chine méridionale et a menacé de bloquer l’accès des îlots sous contrôle chinois. Toute tentative américaine d’imposer un blocus militaire aux navires et aux avions chinois constituerait un acte de guerre.

  • Le régime du PCC, qui représente les intérêts d’une oligarchie ultra riche, cherche à manœuvrer pour conclure un accord avec l’impérialisme américain d’une part, tout en s’engageant dans une course aux armements et en se préparant à la guerre d’autre part. Sous la direction du président Xi, la Chine a réagi aux préparatifs militaires massifs de l’administration Obama dans le cadre du « pivot vers l’Asie » de Washington en réorganisant l’APL pour combattre les États-Unis.

    L’année dernière, l’APL a abandonné son organisation en sept régions militaires pour la remplacer par cinq commandements de théâtre et permettre une intégration plus étroite de ses forces navales, aériennes et de missiles et un contrôle accru par le Commandement militaire central et le PCC.

    En dépit des démentis de Beijing, sa politique de mise en valeur et de construction des terres en mer de Chine méridionale menée depuis 2015 a clairement une composante militaire visant à contrer les préparatifs militaires des États-Unis dans la région. Le général de division Luo Yuan a déclaré au Global Times : « Les îles avec les aéroports que nous avons construits dans la région sont des porte-avions insubmersibles... et nous avons des missiles DF-21D et DF-26 capables de détruire de grands navires de surface. »

    Trump a appelé à une augmentation massive de l’Armée américaine, notamment de son arsenal militaire. En réponse, le Global Times a profité de l’occasion de la diffusion d’informations non confirmées la semaine dernière selon lesquelles l’Armée chinoise aurait déployé son missile balistique intercontinental le plus avancé, le Dongfeng-41, dans la province du Heilongjiang, au nord-est, pour exiger un renforcement de l’arsenal nucléaire chinois.

    Préconisant ce qui est dans les faits une course aux armements nucléaires, le Global Times déclare : « Il faut que la capacité nucléaire de la Chine soit telle qu’aucun pays n’ose, en aucune circonstance, même tenter de l’affronter militairement : une puissance telle que la Chine pourrait frapper quiconque la provoquerait militairement. »

    Trump, qui a fait de l’imprévisibilité un principe de politique étrangère, a déjà enflammé les tensions avec la Chine en menaçant de lui imposer des mesures de guerre commerciale et d’abandonner la politique d’« une seule Chine » si Beijing refusait d’accepter ses revendications. La politique d’une seule Chine, selon laquelle les États-Unis reconnaissent Beijing comme le seul gouvernement légitime de toute la Chine, est le fondement des relations sino-américaines depuis près de 40 ans.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.