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De la guerre du Mali aux grandes manœuvres autour du pétrole algérien

lundi 4 mars 2013, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

De la guerre du Mali aux grandes manœuvres autour du pétrole algérien

Dès le départ, l’Algérie est un point central de la question du Mali, de sa question touarègue, de ses bandes armées islamistes, du règlement de son conflit dont l’intervention militaire française. Une bonne partie des bandes armées qui occupaient le nord du Mali provenaient des GIA, GSPC et AQMI algériens ayant très certainement des relations avec le régime. Si bien que c’est l’Algérie qui, au vu et au su de tous, avait donné le pétrole pour les pick-up des bandes en question…

Un spécialiste américain, John R. Schindler, professeur au National Security Affairs at the U.S. Naval War College in Newport, dont l’analyse faite le 16 juillet 2012 rejoint entièrement cet avis écrit notamment un article qui s’intitule "L’affreuse vérité de l’Algérie" :

« Pour le dire simplement, le GIA était la création du DRS ; en utilisant les méthodes soviétiques prouvées de pénétration et de provocation, l’agence l’a assemblé pour discréditer les extrémistes. Beaucoup de dirigeants du GIA étaient des agents du DRS, qui ont conduit le groupe dans l’impasse des tueries, une tactique impitoyable qui a discrédité à fond les Islamistes du GIA parmi presque tous les Algériens. La plupart de ses opérations majeures étaient l’œuvre du DRS, y compris la vague d’attentats à la bombe en France en 1995. Certains des massacres les plus tristement célèbres des civils ont été commis par des unités spéciales militaires se faisant passer comme moudjahiddin, ou par des équipes du GIA sous le contrôle du DRS. Ayant mis le GIA à terre à la fin des années 1990, le DRS a continué à infiltrer et influencer des groupes Islamistes dans le pays. Dans quelle mesure la filiale locale d’Al Qaeda est secrètement contrôlée par l’armée comme le GIA et le GSPC l’étaient – est une question ouverte, mais son rapport récent suggère que l’influence du DRS sur n’importe quel groupe extrémiste algérien est considérable. »

Il écrit également :

« Compte tenu de leur fréquence au cours des vingt dernières années, les drames d’otages occidentaux ont été exploités par le régime algérien -disons par le DRS- à des fins politiques, et il est temps de commencer à poser des questions sur ce qu’Alger fait vraiment à travers la région. Dans quelle mesure le DRS continue-t-il de soutenir le terrorisme dans la clandestinité, comme il l’a fait dans les années 1990, comme une arme pour discréditer l’islam politique ? C’était une tactique qui a marché avec succès, mais qui a coûté des dizaines de milliers de vies civiles. Car il est amplement prouvé que le DRS maintient le contrôle d’au moins une partie des groupes de bandits djihadistes opérant sous la rubrique d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans le Sahel. »

C’est l’Algérie qui avait bloqué les tentatives américaines d’intervenir dans le conflit, allant jusqu’à la brouille diplomatique avec les USA. La France ne pouvait pas intervenir au Mali sans feu vert des autorités algériennes. Et celles-ci ont bien étonné le monde entier en donnant à la France ce feu vert qu’elles avaient refusé aux USA.
Certains ont cru que cela découlait de la réussite de l’opération réconciliation de Hollande en Algérie. C’est accorder beaucoup d’importance aux gestes hypocrites et les classes dirigeantes algériennes n’ont sans doute pas cette naïveté. La clef de l’énigme est dans les jeux des autorités algériennes jouant avec les impérialismes concurrents, non seulement face aux USA la France mais aussi et surtout la Chine…

La répression de l’attaque islamiste du site gazier d’Inamenas en dit long en la matière…Le message qui est ressorti de l’intervention violente des forces anti-terroristes a surtout démontré que les intervenants étrangers sur ce site n’avaient nullement été protégés par les autorités algériennes. L’empressement français à dire que les Français approuvaient le mode d’action des autorités algériennes, que des citoyens français n’avaient pas été touchés en dit long sur le message que voulait donner l’impérialisme français qui considérait que l’Algérie visait les autres impérialismes occidentaux et pas la France…
Il faut remarquer que cela se place à un moment où USA, Canada et Angleterre tiennent à faire remarquer qu’ils ne sont plus dépendants du pétrole et du gaz du Moyen-Orient et du Maghreb et ne se feront plus imposer leurs contrats, qu’ils sont capables de menacer les autorités des pays pétroliers, voir l’Irak et la Libye, qu’ils peuvent même rendre publics les arrangements autrefois camouflés. Peu avant la guerre du Mali, les autorités algériennes avaient déclaré que les grandes puissances occidentales étaient moins intéressées par le pétrole algérien et qu’elles allaient devoir leur faire des propositions plus intéressantes. Quand on sait que la spécialité des autorités algériennes est da faire des déclarations allant en sens inverse de ce qu’elles veulent dire… Peu après, ces puissances apprennent que l’Algérie considère que leurs ressortissants dans les centres gaziers et pétroliers peuvent craindre pour leur vie…

Mais, direz-vous, l’Algérie est elle-même victime dans l’attaque du centre de la British Petroleum d’Inamenas. Ce n’est pas sûr que les autorités soient tout à fait innocentes dans cette affaire et ce n’est pas sûr non plus qu’elles n’en aient pas profité pour lancer un certain message.
Pour s’éclairer, il faut examiner de plus près les conflits pétroliers entre Algérie et grandes puissances occidentales…

Où va l’argent du gaz et du pétrole algérien est une question qui a toujours brûlé les lèvres de tous les commentateurs et personne n’a jamais pu mettre des noms et des sommes pour commencer de répondre à cette question. Pourtant, depuis l’indépendance, ces sommes ne peuvent qu’être colossales et représentent certainement le capital d’un grand nombre de trusts et pas seulement l’argent qu’il y a dans les coffres de l’Etat algérien. Seulement, depuis l’indépendance, la grande bourgeoisie privée algérienne est restée occulte et les grandes puissances occidentales ont préservé cet anonymat…

Qu’est-ce qui amène les autorités italiennes puis canadiennes à remettre en cause cette protection des impérialismes vis-à-vis de l’anonymat de la bourgeoisie algérienne sinon la remise en cause par celle-ci des contrats avec ces pays jugés moins intéressants. Moins intéressants qu’avec la France a peut-être cru Hollande ! Mais certainement moins intéressants qu’avec la Chine….

La compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach est au coeur d’un « scandale de corruption » lié à des contrats avec des firmes italienne et canadienne, a condamné dimanche des « agissements individuels ».

Le groupe Sonatrach est secoué par un scandale portant sur des pots-de-vin qui auraient été versés par le géant italien Eni à des responsables algériens pour obtenir des contrats.

Ce scandale pourrait avoir des prolongements au Canada, touchant également le géant de l’ingénierie SNC Lavalin. Samedi, le président Abdelaziz Bouteflika s’était dit « révolté » par les scandales de corruption qui touchent la gestion de Sonatrach, affirmant ne pas pouvoir les « passer sous silence », tout en exprimant sa confiance dans la justice.

Mais où est le scandale en Algérie où toute l’économie a toujours été entièrement liée à l’Etat et où l’économie privée a toujours été occulte ?

Pour faire pièce aux enquêtes des pays impérialistes, l’Etat algérien a prétendu mener sa propre enquête…

Le parquet d’Alger avait ordonné le 10 février l’ouverture d’une enquête sur une éventuelle affaire de corruption liée à des contrats entre Eni et Sonatrach, après l’ouverture d’une enquête sur la même affaire par le parquet de Milan.

Faut-il voir dans la conjonction de toutes ces affaires (Mali, Inamenas et accusations de corruption) un quelconque lien ?

Tout d’abord, le lien entre Sonatrach et le Mali est évident. Le groupe public énergétique algérien Sonatrach vient ainsi d’annoncer qu’il allait suspendre les opérations d’exploration pétrolière au niveau du bassin de Taoudeni, au nord du Mali.

Ensuite, la gestion du conflit avec les islamistes ayant attaqué à Inamenas est transparente. Elle vise à montrer aux intervenants occidentaux qu’ils ne sont plus protégés dans ces sites.

Certains ont prétendu que cette gestion directement répressive, sans aucune tentative de négociation, serait le propre des autorités algériennes dans toutes les relations avec les terroristes. C’est exactement le contraire de la vérité. Non seulement les autorités ont mille fois et durant des dizaines d’années négocié mais Bouteflika est celui qui aura le plus eu de négociations et signé d’arrangements avec les groupes terroristes, leur proposant bien des ententes de toutes sortes, aussi bien cachées les unes que les autres et qui font que les anciens terroristes sont parmi les mieux traités en Algérie par le pouvoir….

Une information loin d’être anodine alors que ledit bassin contient des gisements attisant les convoitises, lesquels sont répartis sur les territoires de la Mauritanie, du Niger, du Mali et de l’Algérie.
De quoi mettre le feu aux poudres, voire inciter certains gouvernements et lobbies pétroliers et militaires à mettre en œuvre une véritable stratégie du chaos, permettant notamment de justifier l’implantation d’une base militaire US dans la région du Sahel, et plus particulièrement au Niger avec l’Africom.
En tout état de cause, des media algériens ont indiqué en début de semaine dernière que Sonatrach avait décidé de geler l’ensemble de ses activités dans le bassin de Taoudeni. Une décision qui intervient alors qu’en 2012, le groupe énergétique algérien avait pu obtenir une prolongation de deux ans de son contrat d’exploration accordé par le gouvernement malien.
La presse algérienne rappelle par ailleurs que depuis 2007, l’Algérie avait du faire face à une rude concurrence avec des compagnies internationales pour la prospection pétrolière dans le bassin de Taoudeni, tel le français Total mais également Woodside, Dana, IPG, le chinois CNPCIM, l’espagnol Repsol, l’égyptien Foxoil.
Si en 2006, le groupe pétrolier ENI avait pu acquérir cinq licences en partenariat avec la société publique algérienne Sonatrach dans la zone, un porte-parole du groupe a récemment indiqué que la société italienne avait rendu ses licences.
Raisons invoquées par ENI : « le très faible potentiel de la région ». Tout en précisant que les licences avaient été rendues avant le début de l’opération militaire française Serval.
Reste que la revue Africa Energy Intelligence annonçait quant à elle le 8 janvier dernier, que le le 18 décembre 2012, soit trois jours après sa reconduction au gouvernement, le ministre malien des mines Amadou Baba Sy avait signé un décret stipulant la reprise par l’Etat malien du bloc 4 jusqu’alors opéré par ENI et Sipex (Sonatrach).
Rappelons toutefois que la carte d’implantation d’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) au Sahel correspond à tout point à celle du bassin de Taoudeni …. alors que les récentes découvertes de richesses minières contenues dans cette zone provoquent depuis quelques mois un vif intérêt pour cette région.

Les USA avaient aussi interféré dans cette région, armant des bandes toarègues sous le prétexte de faire tomber Kadhaffi mais pas seulement dans ce but, également pour se servir de la question touarègue pour se tailler un nouvel empire pétrolier pris sur l’Algérie, le Niger, la Mauritanie et le Mali afin de rendre services aux trusts pétroliers US…
En avril 2011, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton s’était prononcée quant à elle en faveur d’une aide de 25 millions de dollars pour les rebelles libyens. Aide qui n’inclurait pas la fourniture d’armes … si l’on en croyait ses propos.
Des subsides destinés à permettre aux rebelles de lutter contre les mercenaires de Kadhafi. Ces derniers étant en grande partie des milliers de jeunes Touareg, recrutés pour apporter leur soutien au dirigeant libyen, selon la presse.
Une situation qui inquiétait d’ores et déjà grandement le Mali, lequel redoutait dès cette période des répercussions dans la région, et plus particulièrement au Sahel, tout juste identifié – hasard de calendrier ? – comme un nouvel eldorado pétrolier.

Quant à ce qui se passe en Algérie en liaison avec les conflits au Sahel, cela n’est nullement dit ouvertement ni clairement et il faut se contenter de faire des raisonnements pour le comprendre, toutes les puissances fondant leurs déclarations sur des mensonges à l’usage des peuples…

Il est évident que les grandes puissances ne viennent pas de découvrir la corruption en Algérie, d’autant que ce qu’ils appellent ainsi n’est rien d’autre que le seul mode de privatisation que la bourgeoisie ait été capable de mettre en place dans l’Algérie indépendante suite à la guerre contre la France.
Depuis, toutes les grandes puissances occidentales ont eu des affaires gazières et pétrolières avec l’Algérie et savent parfaitement qu’une grande partie des profits revenait à leurs compagnies et qu’une partie de ce qui restait revenait en des mains privées. Ils se sont bien gardés de le dénoncer tant qu’ils comptaient en profiter. Si l’Algérie renégocie les contrats du fait des offres alléchantes chinoises, les occidentaux redécouvrent que la bourgeoisie algérien n’a rien d’officielle et est donc une bureaucratie affreuse et corruptrice. Les bons hypocrites que voilà !
C’est la Chine qui a conseillé à l’Algérie de donner le feu vert à la France au Mali en lui faisant croire que les contrats perdus par le Canada, l’Angleterre, le Japon ou les USA seraient gagnés par la France.

Or l’entente avec l’Algérie était une raison principale de la France qu’elle avait réussi à négocier victorieusement le conflit malien… C’est raté !

Quant aux conséquences en Algérie, c’est de raviver la lutte des clans du pouvoir

Une lettre d’un responsable algérien du pétrole menacé par les enquêtes et qui craint d’être sacrifié comme bouc émissaire, en témoigne :

« Abdelaziz Bouteflika et vous-même saviez tout cela, mais vous avez laissé faire. Selon votre logique, vous déteniez ainsi des dossiers compromettants sur le clan adverse, des dossiers que vous dévoileriez le jour où il sera nécessaire de mettre ceux d’en face dans l’embarras : l’affaire BRC, par exemple, qui a éclaté en 2006 et dans laquelle des millions de dollars ont été détournés par certaines de vos connaissances, mais aussi par des corrupteurs américains, en est l’exemple type. Pour votre grand bonheur, la rente pétrolière a été boostée par les prix élevés du pétrole ces vingt dernières années et a donc permis le déroulement sans anicroche de tous ces micmacs. Quant à Abdelaziz Bouteflika et vous-même, cette rente vous a permis d’acheter des consciences, des soutiens à l’intérieur et à l’extérieur du pays, de financer des parties et des partis étrangers et donc de renforcer et pérenniser votre pouvoir, jusqu’à devenir, en ce qui vous concerne, Rab Dzayer. Incompétence est l’autre terme utilisé par les milieux d’affaires étrangers pour caractériser l’Algérie. Ils savent bien entendu que tous les Algériens – Dieu soit loué – ne sont pas incompétents, tandis que l’énorme majorité de ceux avec lesquels ils traitent le sont. Comment expliquer une telle bizarrerie ? Ces cadres algériens qu’ils rencontrent, avec lesquels ils discutent affaires, ont été choisis et placés aux postes de responsabilité qu’ils occupent par vous deux. Or, le critère fondamental que vous retenez pour le choix, c’est d’abord et avant tout l’obéissance au chef du clan, pas la compétence. Dans votre microcosme, seuls les yes men peuvent réussir. Il n’est qu’à voir pour s’en convaincre l’obséquiosité et la servilité dont font preuve certaines personnes de votre entourage. Ces béni-oui-oui oui vous aideront d’ailleurs dans la marginalisation des compétents, car ceux-ci pourraient leur faire de l’ombre. On dit enfin banditisme – quel terme horrible – quand on parle de l’Algérie dans les cercles des investisseurs potentiels. Banditisme, bien sûr, puisqu’avant même de se rendre à Alger, les hommes d’affaires étrangers auront été approchés et conditionnés par les missi dominici du parrain algérien « en charge du dossier », qui leur signifieront les termes du « contrat ». Pas celui concernant le projet lui-même, mais celui relatif au montant de la dime, de la commission à verser, le compte auquel se fera le versement, etc. Et Dieu sait s’ils sont voraces ces parrains algériens qui exigent des pourcentages nettement supérieurs aux « moyennes communément admises en la matière ». Cette commission, sera incluse dans le montant global de l’affaire, sans être pour autant déduite du profit de la firme bénéficiaire du contrat ; elle ne la dérange donc pas particulièrement. Mais cette avidité au gain, cette voracité amènent ces milieux à parler de banditisme. Pauvre Algérie, qu’a-t-on fait de toi ! Alors vous, Rab Dzayer, êtes-vous disposé aujourd’hui à effacer ces tâches infamantes qui salissent l’image du pays ? Les Dieux peuvent tout faire. Vous en avez-vous-même donné la preuve en d’innombrables occasions. Saurez-vous pour une fois mettre le holà à ce genre de comportement ? Serez-vous plus perspicace, plus efficace que les Italiens qui annoncent 200 millions d’euros de pots-de-vin ? Sur une série de contrats d’un montant global de 11 milliards, les 200 millions de commissions annoncés représentent moins de 2 %. Un seul commentaire : ridicule ! P.S. : Ô Dieu de l’Algérie, une dernière petite requête : autoriserez-vous la presse algérienne à publier cette lettre ? »

Une guerre de clans algériens est toujours possible mais ce n’est certainement pas l’essentiel de cette affaire qui rappelle que les guerres du Sahel sont menées d’abord et avant tout en fonction des intérêts impérialistes sur les mines, dont l’uranium, le gaz et le pétrole et que le Mali du nord n’est qu’un petit bout du grand gâteau sahélien. La guerre du Mali ne vise certainement pas à sauver de quoi que ce soit le peuple malien, mais à sauver les classes dirigeantes. Les sauver toutes des risques révolutionnaires à Bamako ou sauver les intérêts des unes contre ceux des autres….

La méthode consistant à faire savoir aux peuples que les classes dirigeantes sont corrompues semble avoir une signature, celle des USA… C’est en effet celle employée par les USA pour discréditer les dirigeants chinois aux yeux du peuple en dévoilant que des proches des gouvernants avaient baigné dans la corruption à grande échelle….

De là à voir dans ces affaires de la Sonatrach une contre-offensive des USA contre leurs éviction probable des champs pétrolifères et gaziers par la Chine, il n’y a qu’un pas que nous franchirons d’autant plus aisément que bien des preuves démontrent que, dans l’affaire d’Inaménas, l’Algérie ne serait pas simplement victime mais bien organisateur. C’est l’Algérie qui a annoncé publiquement qu’elle avait ouvert son espace aérien à l’intervention française ce qui était faux et cela donnait au groupe armé la raison de son intervention. C’est une intervention d’un groupe de gendarmerie algérien – qui n’avait rien à faire à cette heure dans cette région – qui a contraint le groupe à entrer dans le site et y prendre des otages, etc, etc…

Les ennemis de la théorie du complot ont de quoi se faire les dents. Toutes les puissances complotent ensemble et les unes contre les autres. A moins d’être naïfs et de prendre à la lettre les déclarations de la France venant sauver le peuple malien…

Quant à la thèse de l’anti-terrorisme véhiculée en France, elle omet de dire qui finance ces groupes car les bandes armées ne font pas que se revendiquer de Mahomet, elles sont financées les unes étaient autrefois financées par la Libye, et aujourd’hui elles le sont par la France, par les USA, par la Qatar, par l’Algérie et par la Chine… Le but dans ce sens n’a rien de religieux ni même de terroriste ou plus exactement c’est le terrorisme du capitalisme et pas celui de Coran…

Mais on ne peut pas demander à la presse bourgeoise de développer le sens de l’intervention de son impérialisme contre les peuples, contre les risques révolutionnaires, que ce soit à Bamako, à Alger ou dans le Sahel...

Messages

  • Certains démocrates algériens s’imaginent que la dénonciation par l’impérialisme des bureaucrates algériens corrompus est synonyme de démocratie. Quelle belle naïveté !

    • tout se passe comme si le maroc (qui défend les intérets français et d’israël) est totalement absent du conflit sahelien. Personne ne soupsçonne l’implication direct du commandeur des croyants (mimie 6), pourtant le maroc est la base arrière du terrorisme islamique (le MUJAO est une organisation terroriste essentiellement marocaine, mais financée surtout par Qatar et l’Arabie et la France, pour contrer l’algerie au sahel).
      Le maroc est blanchi de toute action terroriste ou cannabis, portant sur le terrain il est présent partout pour torpiller l’Algerie rivale (la prise d’otage des dipômates algeriens du mali est l’oeuvre du maroc).

  • Ces dernières années, l’Algérie a accordé pour plusieurs dizaines de milliards de dollars de projets à des groupes chinois. Elle a dépensé plusieurs milliards dans des contrats d’armement avec la Russie. Des contrats conclus avec une arrière ?pensée : renforcer les relations avec ces deux pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU. L’Algérie donne l’impression de batailler seule. Ces deux pays "amis" sont étrangement absents et silencieux.

  • Plusieurs faits bizarres ont été passés sous silence par les médias mainstream. Cela vaut le coup d’y revenir pour mieux éclairer les enjeux qu’on cherche à nous cacher.

    D’abord, la première chose qui frappe dans l’attaque terroriste qui a visé la base-vie de In Amenas, c’est son caractère spectaculaire. Un groupe terroriste multinational de 32 personnes d’origines diverses (Algérie, Libye, Egypte, Tunisie, Mauritanie, Niger, France, Canada) entré de la Libye voisine. Plusieurs centaines d’otages dans un site énergétique aussi stratégique situé dans une région aussi surveillée. En dix années de sale guerre durant la décennie noire, aucun incident comparable n’a été signalé dans ces régions pétrolières et gazières du sud algérien qui constituent le poumon économique de l’Algérie puisqu’elles lui assurent l’essentiel de ses recettes en devises.

    Dans cette opération spectaculaire, on ne peut pas exclure l’hypothèse d’une manipulation d’un des services secrets qui se livrent une guerre spéciale sans merci dans la région. Comme d’habitude, les accusations les plus contradictoires circulent sur la toile alimentées par les nombreux amateurs de complot. Mais faute d’indices probants et qu’on ne risque pas d’avoir dans le climat d’intoxication médiatique actuel, le mieux serait de chercher à démêler l’écheveau de cette affaire en nous concentrant sur la question essentielle : Quels sont les dividendes géopolitiques que pourraient engranger les différents protagonistes engagés dans une guerre qui a commencé bien avant l’intervention française au Mali ?

    Premier élément bizarre dans cette histoire. La France intervient au Mali et déclare la guerre aux groupes islamistes, y compris au groupe Ansar Dine qui n’a jamais perpétré d’actions terroristes ni sur le sol malien ni ailleurs. Et que fait le groupe dissident d’Aqmi dirigé par Mokhtar Belmokhtar ? Il s’attaque à l’Algérie, c’est-à-dire au seul pays de la région qui a toujours exprimé son opposition à la guerre depuis que la France a commencé à s’y préparer avec ses larbins africains au risque d’apparaître comme le « parrain » d’Ansar Dine comme tendent à le faire accroire des sites spécialisés dans la propagande anti-algérienne. Aucune action n’a été enregistrée contre les nombreux Etats supplétifs de la France dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’ouest qui ont décidé d’envoyer leurs bataillons au Mali et qui sont pourtant mille fois plus vulnérables que l’Algérie face à ce genre d’actions terroristes.

    Bien entendu, le fait que Mokhtar Belmokhtar se soit prêté au jeu de la négociation en vue de sa reddition aux services de sécurité algériens, opération de reddition avortée il y a quelques années, ne manque pas de susciter la suspicion de certains analystes qui y voient un agent double. D’autres poussent le ridicule jusqu’à insinuer un coup tordu des services algériens sans se donner la peine d’expliquer dans ce cas l’essentiel à savoir le refus par l’Algérie de la « coopération » proposée par l’Otan. Pourquoi prendre la peine de monter une telle opération si on refuse par ailleurs ce qui est supposé en être le gain diplomatique par excellence ? En fait, dans toute guerre spéciale, les trahisons et retournements sont légion, c’est une raison supplémentaire pour éviter de sombrer dans les récits policiers, au risque de passer à côté de l’analyse des enjeux géopolitiques et stratégiques qui seuls devraient nous importer.

    Second élément bizarre. L’attaque terroriste a eu lieu dans une base gérée conjointement par trois compagnies algérienne (Sonatrach) britannique (BP) et norvégienne(Statoil). Comment le groupe terroriste qui prétendait s’attaquer à l’intervention française au Mali comptait-il faire pression sur la France en s’attaquant à des groupes pétroliers qui sont de fait les principaux concurrents de la société française Total en Algérie ?

    Mais le plus effarant dans la réaction des chancelleries et de certains médias occidentaux, c’est leurs réactions après l’assaut meurtrier des forces spéciales algériennes. Si Washington a rappelé qu’Alger ne l’a pas consulté sans plus de commentaire, le premier ministre britannique, David Cameron, s’est permis de critiquer la gestion de la crise par les autorités algériennes. Ces dernières auraient décidé d’intervenir trop vite sans demander l’avis des puissances concernées. Quelle audace de la part de ces puissances de demander à l’Algérie de négocier avec des terroristes qui ont piégé les corps de leurs otages et menacé de tout faire sauter alors que la France est intervenue au Mali au risque de mette en danger la vie des otages européens et algériens retenus par Aqmi et le Mujao !

  • Les deux principaux groupes touareg du nord du Mali qui ont signé avec le gouvernement malien l’accord de paix en perspective de la présidentielle du 28 juillet sollicitent l’aide, l’assistance et le soutien de l’Algérie pour la prochaine étape du dialogue inter-Maliens.
    En visite à Alger, deux délégations de l’Azawad, le MNLA et le HCUA, ont rencontré, jeudi, des membres de la société civile, les responsables du réseau algérien des comités de soutien au peuple malien auxquels ils ont exposé la situation du pays, de la région nord sous leur contrôle et évidemment cette requête d’assistance.

    Pour Alghabas Ag Intalla, signataire de l’accord au nom du HCUA, il est essentiel que les représentants de la société civile algérienne saisissent la situation actuelle au nord du Mali. Il a précisé que les Touareg sont des hommes de paix et qu’ils ne cherchent que la paix. Mohamadou Jiri Maiga, au nom du MNLA, a déclaré que l’Algérie doit être associée à tout processus de sortie de crise. Il a relevé que si l’accord de 2006 avait été appliqué, on ne serait pas arrivé à la situation actuelle.

    Depuis la signature de l’accord de Ouagadougou, le 18 juin dernier, Bamako a, selon lui, commis beaucoup d’erreurs et d’actes qui risquaient de compromettre l’accord, mais les populations du Nord et les représentants du MNLA et du HCUA ont “fermé” les yeux parce qu’ils tiennent à la paix. “Car sans la paix, il n’y aura rien”, a-t-il dit. Il a appelé l’Algérie à intervenir pour “raisonner les autorités maliennes”.

    Il laisse toutefois la porte ouverte pour le dialogue.

    Un autre membre du HCUA a tenu à démentir les informations concernant le massacre des soldats maliens à Aguelhok par les rebelles touareg. Il a accusé le gouvernement malien d’être, d’une manière directe ou indirecte, responsable de cette tuerie. Il en veut pour preuve la libération des soldats faits prisonniers et l’autorisation de beaucoup d’autres à quitter la région pour se rendre en Algérie ou au Niger. Il a également révélé l’existence de fosses communes où seraient enterrées des personnes exécutées par l’armée malienne. Il a demandé une enquête indépendante afin de déterminer les véritables auteurs des crimes. Il a affirmé avoir une liste non exhaustive des victimes, des personnes disparues qui peuvent être dans ces charniers.

    Respectant le principal algérien de non-ingérence dans les affaires des autres pays, il a estimé cependant qu’il est du devoir de l’Algérie, compte tenu de l’histoire et de la géographie, de peser de tout son poids pour faire infléchir les positions parfois xénophobes de Bamako.

    Les deux groupes vont maintenant se concerter afin de partir ensemble avec la même plate-forme de revendications dans la perspective du dialogue avec les nouvelles autorités de Bamako après les élections présidentielles.
    Dans cette même perspective, les deux groupes demandent l’aide d’Alger qui a toujours joué un rôle.

  • L’Algérie a basculé dans le camp chinois. l’industrie française, dépassée pour la première fois cette année par les investisseurs chinois.

    En dernière page du quotidien Liberté, une caricature de Dilem, le Plantu local, résume à merveille le hiatus économique de Paris face à Pékin sur le sol algérien. En l’honneur de la visite de trois jours de Jean-Marc Ayrault qui s’est terminée hier soir, « l’Algérie déroule le tapis rouge aux investisseurs français », dit la légende. Sauf que ledit tapis rouge n’est autre qu’une extension… du drapeau chinois. Depuis dix ans, les investissements de la Chine en Algérie ont progressé à un rythme frénétique au point de ravir en 2013 sa place de premier fournisseur à la France.

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