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Echos de la SNCF - Gare de l’Est

mardi 9 avril 2013, par Robert Paris

La SNCF, c’est vache ; c’est sa pub qui vous le dit...

La Voix des Travailleurs - Traction SNCF (Gare de l’Est)

La SNCF embauche ou débauche, crée ou supprime des emplois ?

La SNCF relance sa publicité en annonçant à nouveau ses 10.000 embauches, à croire qu’à chaque fois qu’elle en reparle tous les trois mois ce serait encore 10.000 emplois de plus ? Mais non ! C’est plutôt au bas mot 2.000 emplois de moins qu’il faudrait dire car, selon les propres chiffres de la direction, il y a au moins 12.000 départs par an ! Et il y aura 500 jeunes qui seront embauchés en précaires et travailleront sur des postes fixes quand même ! Eux ne bénéficieront pas d’une vraie embauche sous prétexte de "contrats d’avenir" ! Bel avenir que la précarité !

Cherche wagons de marchandise désespérément

La direction de la SNCF a trouvé une chasse au trésor à offrir aux cheminots contre argent. Il suffirait de retrouver la quantité de wagons de marchandises qui se sont perdus dans les organigrammes de la direction et ne sont plus localisés pour gagner 82,10€ par wagon retrouvé. Elle affirme que cela arrangerait à la fois les revenus des cheminots et ceux de la SNCF qui y perd beaucoup d’argent. Mais on a mieux à lui proposer : de rechercher où sont passés les milliards que nous avons perdu avec des années sans véritables augmentations qui suivent le coût de la vie. Cette recherche là nous rapporterait bien plus d’argent et plus durablement : au moins 500€ par mois pour tous !

L’important dans un tunnel, c’est d’en sortir…

La SNCF s’est lancée dans des grands travaux qui ne semblent avoir pour but que de donner de l’argent public à des entreprises privées du Bâtiment. Ainsi, le tunnel du train Lyon-Turin a une utilité discutable pour les chemins de fer mais une utilité beaucoup plus évidente pour le Bâtiment qui est passé d’une facture de 12 milliards d’euros à une autre, réévaluée, de 26 milliards d’euros et ce n’est pas fini….

On a des dirigeants qui voient loin

Les dirigeants de la SNCF ne se contentent pas de gérer la pénurie d’emplois de fonctionnaires et les restrictions de crédits, ils transforment la vie des personnes transportées. Ainsi, ils viennent de concevoir la manière de faire face aux trains bondés le matin et le soir et dans lesquels les salariés ne peuvent même plus monter. Il suffit de changer les horaires de travail des entreprises. Et on pourrait de même travailler un jour sur deux, seulement le matin ou seulement l’après midi et aussi arriver à n’importe quelle heure vu que les transports ont des retards de plus en plus fréquents. Une idée géniale aussi : on pourrait dormir au boulot et ne revenir qu’en début ou en fin de semaine à la maison. Voilà des dirigeants de la SNCF ambitieux pour changer tout… sauf les cafouillages des transports ! Mieux même, la SNCF pourrait revoir ses tarifs à la baisse pour tous les salariés qui changeraient d’horaires. On aurait ainsi des prix à la carte ! C’est presque le socialisme ferroviaire…

Gauche ou droite, la privatisation de la SNCF est toujours sur les voies

Malgré les dénégations répétées des gouvernants de gauche, il est évident que ceux-ci continuent à lorgner vers la privatisation du chemin de fer. Ils parlent plus volontiers de « réforme ferroviaire » parce qu’ils savent que le terme de privatisation est tabou chez les cheminots. Et comme l’expliquait très bien le dirigeant syndical CGT au Conseil Economique Social et Environnemental, « il ne faut pas agiter le drapeau rouge de la privatisation » mais plutôt trouver les voies et moyens de faire passer les choses en douce. Quel est le vrai contenu ce la fameuse « réforme ferroviaire » sinon la voie… étroite vers la privatisation ?!!! Et plus les dirigeants de la SNCF négocient ardemment avec les dirigeants syndicaux, plus cela démontre que le serpent a du mal à passer, plus cela prouve que c’est bien la privatisation qui est programmée… Ce n’est pas la négociation qui résoudra ce problème, preuve en est toutes les négociations qui prétendent modifier le contrat de travail pour sécuriser l’emploi notamment. On l’a vu également aux habiles négociations de Lepaon au CESE qui ont mené au rapport fameux de celui-ci qui prépare… la privatisation en douce de l’entreprise publique ferroviaire !

Elle n’est pas en retard d’une discussion

La direction met souvent en discussion la régularité du trafic et ce d’autant plus facilement que, dorénavant, avec le point bas des grèves, ces retards SNCF sont uniquement dus à sa propre carence en matériel, en personnel, en modes d’organisation. Elle en discute d’autant plus aisément qu’en réalité elle s’en moque. Le discrédit qui retombera sur le service public ne la gêne pas, elle qui vise à organiser l’après-service public : la privatisation rampante ou galopante… En attendant, les retards et annulations de trajets ne risquent pas de diminuer avec la diminution systématique des effectifs et de l’entretien...

La SNCF ne se bat pas contre le chômage

Non ! Elle lutte pour ! Tous les moyens sont bons pour supprimer des postes de cheminots : diminution des personnels ou, carrément, fermeture des ateliers comme à Montigny-les-Metz, désengagement du Fret ferroviaire, surcharge de travail pour éviter les embauches, suppressions de trains et de lignes, diminution des effectifs de gares, déficit d’entretien et pression sur les personnels restant à l’entretien, etc…


Comment la SNCF résout la question de l’amiante

On pourrait se satisfaire : la SNCF s’est décidé à admettre qu’il n’était pas normal de faire rouler des trains amiantés des années après qu’on lui ait dit que c’était dangereux pour le personnel et les clients. Mais c’est fait. Seulement elle veut le faire à moindre coût, en particulier les coûts liés à la prise en compte des risques pour le personnel de désamiantage. Celui-ci sera donc fait en Roumanie. Certainement pas parce que la sécurité des personnels et les salaires y sont meilleurs…

Mais, cette fois, on ne peut rien dire, il y a un progrès : le panneau fonctionne !

La réussite de la grève ne dépend que de nous.

Les directions syndicales nous mènent depuis des années d’échec en échec. Tant au plan national que local. En effet, les directions des syndicats ont pour objectif d’aider les plans gouvernementaux, qu’ils soient de droite ou de gauche. Rappelons-nous que la réforme des retraites était particulièrement impopulaire, tant parmi la population que parmi les cheminots, toutes professions confondues. En septembre 2007 une journée syndicale avait permis de compter nos forces. Nous étions plus de 70% en grève surtout le pays dans la SNCF.

Mais au lieu de proposer de poursuivre la grève à un moment où une telle majorité se dégageait, les directions des syndicats nous appelaient à reprendre, et n’ont appelé à la grève que plus d’un mois plus tard.
La stratégie était clairement une stratégie d’attente et de dégonflement. Absolument pas une stratégie pour gagner.

En 2010 quand tout le pays se mobilisait pour les même raisons : le sabotage des retraites, leur stratégie était la même.

A chaque grand mouvement, les directions syndicales nous mènent à l’échec ; devons-nous pour autant les suivre ?

Quand nous sommes appelés à faire grève, devons-nous nous contenter de suivre ? Ou bien devons-nous nous dire que la réussite de la grève ne dépend que de nous ?

Face à une direction qui ne veut rien lâcher, restons unis

La direction a de nouveau dégradé les roulements au moment du changement de service. Beaucoup d’entre nous ont décidé de faire grève et nous avons eu raison d’exiger de meilleures conditions de travail et le maintien de nos salaires.

Mais il ne faut pas croire que la direction reculera aussi promptement face à nos revendications. Depuis 2007, la concurrence entre les grandes entreprises s’est exacerbée. Et la SNCF, comme les autres, a besoin de baisser ses coûts pour être a plus attractive possible pour les capitaux privés. Aussi ne peut-elle pas se permettre de reculer face à une grève, au risque de voir d’autres s’engouffrer dans la brèche ouverte. C’est pourquoi, sur la gare de l’Est, elle n’a rien lâché.

Mais le peu que nous avons obtenu, c’est parce que nous nous sommes battus.

Se diviser n’est pas une solution

Les tégévistes qui ont repris avant même le début du mouvement (…) D’autant que des mauvais coups, la direction en a encore en stock.

Cependant, sans excuser la conduite de nos camarades de travail, les vrais fautifs sont ailleurs.En effet, depuis des années, la plupart des représentants du personnel, délégués et élus syndicaux nous rabâchent que nous n’avons pas tous les mêmes problèmes et qu’on est plus fort seul...

Rien d’étonnant à ce que (…) dont l’objectif est de baisser les coûts par différentes mesures.

Pour obtenir satisfaction, c’est tous ensemble !

Si la grève s’est trouvée tout de suite affaiblie par la défection d’un grand nombre de TGVistes... (...) Pour étendre la grève, il faut renforcer le rapport de force pour imposer nos revendications.

C’est tout l’enjeu d’une grève, qu’elle soit partielle, locale, ou nationale de savoir su qui compter et de savoir comment préparer, mener et travailler à la réussite d’une grève.

La grève récente, pour les roulements s’inscrit dans le contexte récent de grèves nationales et locales. Est-ce parce que les directions syndicales nous mènent depuis des années d’échec en échec que nous devons nous laissez aller à abandonner la direction des grèves à ces directions syndicales ? Nullement !
Non, nous avons notre responsabilité dans la réussite d’un mouvement de grève. Et cela de plusieurs manières.

Et tout d’abord, seule la lutte paye !

Ensuite, savoir que les directions syndicales se sont opposées à toute réussite d’un mouvement si « petit » paraisse-t-il.

N’oublions pas que nous diviser et réfléchir chacun dans son coin est toujours contre-productif. L’important est de décider et agir collectivement.


EDITO

C’est le gouvernement de gauche qui mène l’attaque antisociale la pire…

C’est finalement le gouvernement de gauche qui se sera chargé de mener la pire attaque antisociale que l’on ait connu en France, de détruire l’emploi non précaire, de flexibiliser, de détruire le CDI, les services publics et les retraite. Et la gauche de la gauche syndicale et politique, qui l’a fait élire, prétendant que l’essentiel était de « battre Sarkozy », accompagne le mouvement en grommelant et en manifestant… Pas question pour cette dernière de reconnaître qu’elle a menti en disant qu’il fallait absolument battre Sarkozy. Les échecs du mouvement des retraites, des échecs des luttes contre les licenciements et de la casse des droits sociaux et services publics n’étaient pas dus au fait que la droite gouverne mais à celui que les travailleurs laissent d’autre qu’eux diriger leurs luttes et diriger leur politique.

L’attaque anti-sociale de la gauche au pouvoir se poursuit et redouble même : suppressions d’emplois publics, crédits d’impôts aux patrons, jeunes embauchés gratuitement pour les patrons sur fonds d’Etat, nouvelle attaque sur les retraites qui se profile, attaque sur les allocations chômage, réforme ferroviaire, réforme hospitalière avec mise en faillite de ceux-ci, restrictions sur l’université avec mise en faillite progressive, les plans gouvernementaux sont multiples et tous plus antisociaux les uns que les autres.

Et surtout le gouvernement accompagne très efficacement les suppressions d’emplois des patrons du privé en encadrant la lutte, en la limitant, en mettant sous sa coupe, par négociations permanentes, les centrales syndicales, au niveau national comme au niveau des trusts. En prétendant que les attaques patronales se passent sans réaction des salariés accusés d’être violents et de vouloir l’affrontement !!!

Le gouvernement s’est bien gardé de mener toutes ces attaques en même temps. Il a imposé aux patrons du privé d’étaler leurs licenciements. La lutte des Peugeot a ainsi été isolée. Il s’agit de démontrer aux salariés de tout les pays et de tous les secteurs que lutter ne sert à rien, qu’on ne combat pas par la lutte sociale les suppressions d’emplois. Quand on aura mis à genoux les Peugeot, on pourra en faire autant des Renault. En attendant, Ghosn, PDG de Renault se contente de « seulement » 8250 suppressions d’emplois… sans officiellement de licenciement ni de fermeture. Avec, en plus, un chantage à la fermeture si les salariés de Renault n’acceptent pas des salaires bloqués, de mutations de sites et bien d’autres sacrifices comme des charges de travail aggravées.

La banque Dexia a volé les hôpitaux publics (comme les collectivités locales) et l’Etat sauve Dexia et organise l’austérité des hôpitaux publics comme des collectivités locales ! Résultat : des diminutions de moyens et d’effectifs massifs dans l’hôpital public...
Plan de soutien pour les banques, plan de rigueur pour l’hôpital, voilà une des marques de la politique gouvernementale ! Quand le gouvernement trouve des trous financiers dans les banques, dans les trusts, il sort son chéquier et quand il crée lui-même des trous dans la gestion des hôpitaux, il les met à la portion congrue ! On avait connu la rigueur à l’hôpital public et la faveur donnée au privé. Mais cette politique est en train de prendre un tour bien plus agressif que sous la droite !!

L’Etat est en faillite mais fait cadeau d’impôts aux patrons ! L’Etat est en faillite mais donne de l’argent aux trusts et aux banques ! L’Etat est en faillite mais il lance des guerres aux quatre coins du monde comme le Mali, le Niger, la Centrafrique ou la Syrie !

Certes, les syndicats et la gauche de la gauche protestent mais ils jouent le jeu… Les syndicats participent aux négociations, même la CGT et FO le font. Qu’ils ne signent pas ne les empêche pas de créditer ces négociations par leur présence alors qu’ils savent bien, au niveau national comme à celui de trusts comme Renault ou PSA ou du public, à quelle sauce on prétend les manger ou plutôt manger la classe ouvrière…

La meilleure preuve de la totale inefficacité des syndicats et de la gauche de la gauche, c’est qu’au début patronat et gouvernement étaient relativement inquiets des réactions ouvrières et qu’au fur et à mesure des réactions syndicales, ils prennent de l’assurance et l’offensive antisociale prend de l’ampleur. Ils ne craignent plus maintenant d’annoncer qu’ils vont s’en prendre à l’âge de la retraite, aux pensions, aux cotisations, aux allocations chômage, etc…

La raison en est que les syndicats et la gauche de la gauche sont liés au système, ne veulent pas le frapper, ni même le menacer vraiment dans ses fondements. Ils sont incapables d’exprimer les aspirations populaires en termes de classe, en des termes qui soient insupportables aux classes dirigeantes et qui les fassent devenir craintives. Ils sont donc incapables de faire changer la peur de camp… Nous, salariés, restons encore capables de le faire à condition de nous organiser pour cela !

Messages

  • En 2012, la SNCF a supprimé 20 000 heures d’ouverture de guichets dans les Pays-de-la-Loire. De nouvelles réductions sont annoncées à Pontchâteau, Le Pallet, Château-du-Loir ou Écommoy. Réductions d’’horaires en journée ou fermetures complètes le samedi et le dimanche.

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