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Manifestations au Maroc

mercredi 10 avril 2013, par Robert Paris

Quel est le régime qui dirige le Maroc ?

AVRIL 2013

C’est par milliers que les Marocains sont descendus dans les rues de Rabat hier pour dénoncer « l’indifférence » du chef du gouvernement face aux différentes réclamations liés, entre autres, aux problèmes sociaux et à la liberté syndicale au Maroc. Ils promettent une nouvelle manifestation si rien n’est fait.

« Le coût de la vie ne fait qu’augmenter et Benkirane nous lâche ». « El Ouafa : 0/20 ». « La santé est en réanimation ». Tels sont les quelques messages brandis sur des pancartes ou scandés par plusieurs milliers de manifestants à Rabat dimanche 31 mars, rapporte Le Soir Echos.

Travailleurs, syndicalistes, membres du M20, associations militants pour les droits de l’homme, membres de la société civile, et même des partis de l’opposition tels que l’USFP (Union socialiste des forces populaires) étaient présents. Ils ont ainsi répondu à un appel lancé le 16 mars dernier par la Confédération démocratique du travail (CDT) et Fédération démocratique du travail (FDT) afin de manifester contre la politique sociale du gouvernement Benkirane. Selon Euronews, les syndicats estiment le nombre des manifestants à 10 000, tandis que la police parle de 3 000.

« Benkirane nous emmène dans un ravin »

Les manifestants dénoncent « l’indifférence » du gouvernement face aux multiples réclamations des citoyens. « Le Maroc vit une régression sociale, […] Benkirane nous emmène dans un ravin », ont clamé les manifestants, réclamant « le départ de Benkirane qui dort sur ses lauriers au lieu d’affronter les problèmes, accusant même le chef de l’Etat de ne pas tenir ses promesses ». « Où est la Justice ? Où est le développement ? », lançaient des manifestants interpellant le PJD.

Outre l’aspect de la vie sociale, la CDT et la FDT protestaient également « contre les atteintes du gouvernement aux libertés syndicales, et contre les atteintes du gouvernement Benkirane à nos droits, et contre l’absence de dialogue institutionnel », a expliqué à AFP, Arbi Hamshi, membre du comité exécutif de la Fédération Démocratique du Travail. D’ailleurs un message tel : « les ponctions sur les salaires sont un crime », était également lisible sur les pancartes des manifestants. En effet, depuis l’année dernière, M. Benkirane menace d’effectuer des prélèvements sur les salaires des travailleurs grévistes.

Les syndicalistes n’ont, par ailleurs, pas manqué de dénoncer l’application de l’article 288 du code pénal dont l’Union marocaine du travail (UMT) demande actuellement l’abrogation. Ce texte de loi prévoit une peine d’emprisonnement pour quiconque, porte atteinte au libre exercice de l’industrie ou du travail. Ils estiment qu’une telle mesure « bafoue les droits les plus élémentaires et porte atteinte à la dignité des fonctionnaires », rapporte l’Economiste.

« Une grève nationale » prochainement ?

D’après le vice-président de la CDT, Abdelkader Zaïra, la manifestation du 31 mars est une « mise en garde ». Si le gouvernement ne réagit pas, une autre descente dans la rue est prévue, comme l’a déclaré Thouriya Lahrech, membre du comité exécutif de la Confédération. S’adressant à Telquel, le secrétaire général de la FDT, Abderrahmane Azzouzi, a même parlé d’une possible « grève nationale et générale ».

Le gouvernement a réussi à mettre un terme aux multiples manifestations des jeunes du mouvement du 20 février. Que fera-t-il cette fois ?

DECEMBRE 2012

Trente personnes ont été arrêtées vendredi lors d’affrontements à Marrakech, au Maroc, entre la police et des manifestants qui protestaient contre la hausse des prix de l’eau et de d’électricité. Le ministère de l’Intérieur marocain dénonce des « actes de violences et de vandalisme ». Les manifestants auraient jeté des pierres sur les forces de l’ordre.

Dans la soirée, une source de sécurité dans le gouvernorat de Marrakech a précisé sous le couvert de l’anonymat que 20 personnes arrêtées, des mineurs, avaient été relâchées.

Selon des témoins, au moins 60 personnes ont été blessées lors de ces heurts. L’un d’eux à indiqué que quatre manifestants blessés étaient dans un état grave, mais ce bilan n’a pu être confirmé de source médicale. La manifestation a été dispersée à coup de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

Selon un dirigeant de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) à Marrakech, Mohammed al-Ghaloussi, la police pourchassait encore samedi des manifestants dans des quartiers de cette ville.

Le gouvernement islamiste d’Abdelilah Benkirane, arrivé au pouvoir au Maroc il y a un an, dans le contexte du Printemps arabe, est confronté à une grogne sociale et les indicateurs économiques sont en berne.

NOVEMBRE 2012

La police marocaine armée de matraques a dispersé dimanche la première manifestation de rue contre les dépenses du roi Mohammed VI dans le budget de l’Etat dans un pays qui connaît des difficultés économiques, ont rapporté des témoins.

Les manifestants, au nombre de quelques dizaines, s’étaient rassemblés devant le parlement. Ils ont été battus et molestés à coups de pieds. Parmi ceux-ci figurait Abdelhamid Amine, président de l’Association marocaine des droits de l’Homme. Selon la police, la manifestation n’avait pas été autorisée.

« Honte à toi, tu as gaspillé le budget », scandaient les manifestants à l’adresse du gouvernement. Certains portaient des paniers à provisions percés de trous symbolisant la baisse du pouvoir d’achat du Marocain moyen.

Les réformes ne suffisent pas

« Nous voulions protester pendant le débat parlementaire sur le budget 2013 et les dépenses royales, qui sont en hausse alors que le pays traverse une crise financière », a expliqué par la suite Abdelhamid Amine.

La crise économique et financière que connaît l’Union européenne, principal partenaire économique du Maroc, a mis à mal les finances publiques du royaume.

L’an dernier, le roi Mohammed VI a engagé une série de réformes constitutionnelles après les grandes manifestations organisées dans le pays dans le sillage des soulèvements des "Printemps arabes" en Egypte et en Tunisie.

Malgré ces reformes, la rancoeur est grande face à la hausse des prix et au chômage dans un pays où environ un quart de la population vit dans la pauvreté.

MAI 2012

Des dizaines de milliers de personnes manifestaient dimanche à Casablanca contre le gouvernement islamiste pour réclamer "une amélioration de la situation sociale".

Il s’agit de la plus importante manifestation hostile au gouvernement islamiste dirigé depuis janvier dernier par Abdelilah Benkirane. Ce gouvernement a été formé après les élections de novembre 2011 qui ont été marquées par une nette victoire de sa formation, le Parti justice et développement (PJD).

"Il y a plus de 50.000 personnes (ndlr, près la moitié selon un responsable de la police) qui manifestent pour appeler le gouvernement à ouvrir un dialogue véritable face à la tension sociale de notre pays", a indiqué à l’AFP Hassan Tariq, un député de l’Union socialiste des forces populaires (USFP, opposition parlementaire) présent à la manifestation.

AVRIL 2011

Le 24 avril, des manifestations rassemblent des milliers de personnes dans plus de 100 villes20 à l’appel du Mouvement-du-20-février ; celle de Casablanca atteint 10 000 personnes. La police s’étant montré discrète, le calme a régné et aucun incident n’est à déplorer. Des manifestations ont eu lieu à Rabat, Fès, Tanger et Marrakech33. Le 27 avril, le roi promet une hausse du salaire minimum de 15 %, une augmentation des salaires des fonctionnaires de 600 dirhams et des petites retraites de 600 à 1 000 dirhams1.

Les manifestations des 15 et 22 mai à Casablanca, Agadir, Rabat et Tanger sont violemment dispersées2,20, ainsi que celle du 28 mai à Rabat34.

Le 23 mai, la police marocaine a dispersé violemment plusieurs centaines de jeunes du Mouvement du 20 février qui demandent d’importantes réformes politiques, faisant des dizaines de blessés. Lors des manifestations du 29 mai, la répression est encore plus violente, faisant au moins 29 blessés à Casablanca5. Cette répression violente et systématique continue pendant plusieurs semaines, contre le moindre rassemblement, n’empêchant pas le Mouvement du 20-Février à appeler à manifester à nouveau les 5 et 19 juin. Cette répression provoque la mort de Kamal el Omari, le 2 juin, tabassé par la police.Le 5 juin, on compte des dizaines de milliers de manifestants dans les villes de Rabat, Casablanca, Meknès, Marrakech, Tanger et Safi (ville du martyr).

MARS 2011

Des raisons de manifester

Malgré le discours modérateur du roi, les manifestations reprennent le 13 mars. La police les réprime violemment.

Le 20 mars, plus de 37 000 manifestants défilent à Casablanca, Rabat, Tanger, Fès, Agadir29, et d’autres villes (plus de 80 au total). Certains manifestants réclamaient plus de réformes que ce qui a été annoncé, d’autres entendent ainsi maintenir la pression pour que les promesses de réforme soient respectées.

FEVRIER 2011

Début février 2011

27 février

Des manifestations ont eu lieu dans 53 préfectures le dimanche 20 février, pour exiger des réformes politiques, la limitation des pouvoirs du roi, la fin des injustices et de l’affairisme, y compris au palais royal. La police a compté 37 000 manifestants, les organisateurs en revendiquent 370 000 personnes. Ces manifestations sont les plus importantes de l’histoire du Maroc1. L’Institut de relations internationales et stratégiques évalue leur nombre à 100 000.

« ..., ces manifestations se sont déroulées dans un climat pacifique empreint de sérénité et de discipline. Toutefois, et après la fin des manifestations, les villes d’Al Hoceima, Nador, Tanger, Tétouan et Larache ont connu des actes de sabotage auxquels se sont livrés des fauteurs de troubles, dont des mineurs et des repris de justice. » a déclaré le ministre de l’intérieur Taib Cherkaoui.

Le ministre de l’intérieur a indiqué que 33 établissements et édifices publics, 24 agences bancaires, 50 commerces et édifices privés, 66 véhicules et 2 vélomoteurs ont été incendiés. Les mineurs arrêtés sur les lieux des événements ont été remis à leurs tuteurs, alors que 120 personnes ont été arrêtées et seront déférées devant la justice. Les recherches se poursuivent pour l’arrestation du reste des personnes impliquées.

Selon, cinq manifestants sont morts dans une agence bancaire incendiée par les « fauteurs de troubles ». Selon les témoins oculaires, ces personnes auraient été eux-mêmes des émeutiers qui tentaient de piller la banque. Le ministre a ajouté que 128 personnes, dont 115 policiers, ont été blessées lors des manifestations.

Un jeune homme dénommé Karim Chaib a succombé le 23 février à des blessures qu’il avait reçu lors des émeutes du 20 février à Sefrou.

Un millier de personnes manifestent à Casablanca le 26 février.

Le 27, les manifestants revendiquent la fin d’un des piliers du régime, du système du makhzen, mais aussi contre la corruption, les injustices, les inégalités et l’affairisme jusque dans le palais royal.

Émeutes au Maroc

Le peuple travailleur du Maroc face à la dictature sociale et politique

Messages

  • Au Maroc, 21 ONG ont déposé plainte pour que la justice détermine les responsabilités dans la répression de la manifestation de Rabat du 2 août contre la grâce royale accordée au pédophile espagnol Daniel Galvan. La plainte a été déposée ce jeudi matin contre le ministre de l’Intérieur Mohand Laenser et les hauts responsables de la police, selon les avocats de collectif d’ONG. Le rassemblement du 2 août avait été violemment réprimé par les forces de l’ordre, faisant plusieurs dizaines de blessés.

  • Des affrontements ont eu lieu le 28 décembre 2012 à Marrakech, dans le sud du Maroc, pendant une manifestation contre la hausse des prix de l’eau et de l’électricité. Selon le ministère de l’Intérieur, le rassemblement a dégénéré et a donné lieu à des affrontements entre les forces de l’ordre et les citoyens : les manifestants se sont "livrés à des actes de violences et de vandalisme", affirme le communiqué du ministère.

  • Quelque 10.000 personnes ont manifesté dimanche à Casablanca, au Maroc à l’appel de syndicats désireux de « mettre la pression » sur le gouvernement avec qui le dialogue s’avère difficile, selon la presse locale.

    D’après un correspondant de l’AFP, au moins 8.000 personnes ont participé à cette « Marche nationale de protestation et de défense du pouvoir d’achat, de la dignité, de la liberté et de la justice sociales ». Les organisateurs ont de leur côté avancé le chiffre de « 15.000 ».

    Trois des principaux syndicats du royaume avaient appelé à la constitution d’un « front uni » afin d’effectuer une démonstration de force, malgré l’appel de dernière minute du chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, à la tenue d’un « dialogue social » le 15 avril.

  • En juin 2015, au Maroc, des centaines de personnes ont manifesté pour dire que "mettre une robe n’est pas un crime"...parce que deux jeunes femmes, âgées de 19 et 23 ans, ont été interpellées mi-juin à Inezgane, près d’Agadir, harcelées par des intégristes les accusant d’avoir des robes indécentes...

  • Quatre centrales syndicales des plus représentatives ont annoncé l’organisation prochainement d’une série de manifestations de protestation pour amener le gouvernement à répondre aux revendications pressantes de la classe ouvrière.

    Les Secrétaires généraux de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), l’Union Marocaine du Travail (UMT), l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) et la Fédération Démocratique du Travail (FDT) annoncent, dans un communiqué conjoint, l’organisation le 29 novembre 2015 à Casablanca d’une marche pacifique de protestation, ainsi qu’un sit-in général des ouvriers le 08 décembre prochain et une grève générale dans la Fonction publique et les collectivités locales le 10 décembre 2015.

    Les quatre syndicats ont de même annoncé l’organisation d’un sit-in des ouvriers à Rabat à une date qui sera fixée ultérieurement et adopté le principe d’une grève générale nationale dans les secteurs privé et public.

    Les formations syndicales ont soumis au Gouvernement un cahier revendicatif comprenant, notamment, une hausse générale des salaires et des pensions de retraite, la baisse de la pression fiscale sur les salaires et l’amélioration des revenus, l’augmentation à 6.000 dhs des revenus non imposables et le respect des libertés syndicales et du Code de travail, selon la presse locale.

    Figurent également parmi les revendications des syndicats l’instauration d’une approche participative dans la réforme du système de retraite, l’application des autres dispositions de l’accord du 26 avril 2011, l’ouverture de négociations sectorielles pour parvenir à des accords et la mise en place d’une cellule ministérielle pour assainir le climat social dans les unités de production.

    Des dirigeants de l’UMT, de la CDT et de la FDT avaient tenu mercredi, une réunion sur les formes de protestation envisagées par les centrales syndicales pour faire face aux mesures annoncées par le gouvernement pour l’année prochaine, notamment celles inhérentes à la réforme de la retraite.

  • En un mois, au Maroc, 40.000 arrestations de « terroristes » ou prétendus tels. Il semble bien que tout opposant politique ou syndical, tout travailleur combatif ou tout jeune bougeant soit catalogué ainsi !!!

  • Plusieurs centaines de personnes se sont de nouveau rassemblées à Al-Hoceima samedi pour demander justice après la mort d’un vendeur de poisson broyé dans une benne fin octobre.

    Les manifestants exigent plus de résultats dans l’enquête sur l’affaire Mouhcine. Une nouvelle manifestation a eu lieu samedi à Al-Hoceima, dans le nord du pays, pour exiger justice pour un vendeur de poisson mort écrasé dans une benne à ordures fin octobre, mais également pour réclamer "plus de dignité pour le peuple". "Liberté", "Justice", "Vive le peuple !", "Le makhzen (terme générique qui signifie notamment le système, le pouvoir) nous humilie !", criaient notamment les manifestants, regroupés sur la grande Place des martyrs de cette ville du Rif, selon des images diffusées en direct sur les réseaux sociaux. Ils étaient entre 800 selon les autorités locales, et près de 3.000 d’après les organisateurs.

  • Depuis plus d’un an ont lieu les manifestations de la soif du sud marocain, sans empêcher le roi de dormir : forcément, il dors dans son château en France tranquillement, avec ses putains, pendant que "son peuple" crève !!!

  • Pour se faire entendre, les habitants de Zagora ont organisé ces derniers mois plusieurs manifestations pacifiques, d’abord tolérées par les autorités. Mais, le 24 septembre, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser une marche et ont interpellé sept personnes, poursuivies pour « participation à une manifestation non autorisée », indique le responsable local de l’AMDH.

    Le 8 octobre, lors d’une nouvelle marche, la police a « quadrillé la ville et utilisé la force », interpellant 21 personnes, poursuivies pour les mêmes chefs d’accusation, alors que « des heurts ont opposé des jeunes manifestants aux policiers », selon Jamal Akchbabe. « Les manifestants ont subi la répression, les insultes, l’humiliation. La ville est en état de siège », fustige-t-il.

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