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Dernières nouvelles du site Renault CTR de Rueil

vendredi 26 avril 2013, par Robert Paris

Dernières nouvelles du site Renault CTR de Rueil

Ras le bol des suicides causés par la politique du patron !

On a appris le décès d’un collègue de Renault Cléon et ce salarié a laissé des lettres dénonçant les pressions inadmissibles de la direction et cela n’est pas fait pour nous étonner car à Rueil, la direction exerce également des pressions sur certains salariés afin de les faire partir de force…

Voici les informations que diffusent les média :

Un salarié de Renault s’est suicidé dans la nuit de dimanche à lundi sur son lieu de travail à l’usine de Cléon (Seine-Maritime), laissant une lettre dans laquelle il dénonce « pression » et « chantage » de la part du groupe, a-t-on appris auprès de la CGT.

Agé de 35 ans et père de deux enfants, le mécanicien, qui travaillait de nuit comme technicien de maintenance, a été retrouvé pendu lundi au petit matin sur le site, a précisé à l’AFP Pascal Le Manach, délégué syndical CGT. Il travaillait à Cléon depuis 2001, selon la direction.
« Il a laissé sur place deux lettres, l’une pour sa famille et l’autre à l’attention de la direction, dans laquelle il dénonce les pressions », a dit le syndicaliste.

Dans ce second courrier, dont la teneur a d’abord été dévoilée par lemonde.fr, l’ouvrier a écrit : « Merci Renault. Merci ces années de pression, chantage au nuit. Où le droit de grève n’existe pas. Ne pas protester sinon gare. La peur, l’incertitude de l’avenir sont de bonne guerre, paraît-il ? Tu expliqueras ça à mes filles, Carlos », allusion à Carlos Ghosn, le PDG du groupe.

La salarié, « excellent ouvrier » et « non-syndiqué », « avait pris activement part aux grèves contre le projet d’accord compétitivité-emploi cet hiver », a relevé M. Le Manach. Selon lui, la direction avait menacé de « façon collective » certains salariés travaillant la nuit de « redescendre en équipe (de jour), avec une perte financière très importante à la clé ».

Le salarié, "excellent ouvrier" et "non-syndiqué", "faisait l’objet de pressions de la direction depuis qu’il avait pris activement part aux grèves contre le projet d’accord compétitivité-emploi cet hiver", a affirmé le délégué syndical CGT. "La direction l’avait notamment menacé de le faire redescendre en équipe (de jour), avec une perte financière très importante à la clé", a-t-il ajouté. La CGT a demandé la tenue lundi d’un Comité d’hygiène et de sécurité exceptionnel "pour montrer la responsabilité de Renault dans ce décès", a-t-il indiqué.
Pour Pascal Morel, secrétaire général de la CGT sur le site de Cléon, la responsabilité de la direction ne fait aucun doute :"Les salariés, dès qu’ils sont en grève, subissent des pressions, du chantage. Ils sont mis à l’écart, ’marqués au fer rouge’", affirme-t-il au micro d’Europe 1. "Renault peut apparaître avec un visage humain en disant qu’ils ont pris toutes les dispositions depuis les suicides du Technocentre. Ils ont mis en place un psychologue, des outils soi-disant pour les risques psycho-sociaux, le stress... Mais ça, c’est de la poudre aux yeux. La réalité, c’est que salariés sont en grande souffrance.

Malheureusement pour Cédric, elle a éclaté comme ça".

"Mais si Renault ne veut pas reconnaître que c’est son système qui occasionne ce genre d’actes, malheureusement il y en aura d’autres", prévient-il.

Quoi de neuf sur la fermeture du site de Rueil ?

Les syndicats qui ont accepté de signer l’ « accord Renault » ont obtenu une prétendue garantie de non fermeture de sites industriels du trust en France mais ils n’ont nullement obtenu une telle garantie pour tous les sites. Et ils reconnaissent même dans leurs tracts, comme le fait par exemple la CFDT, que la fermeture du CTR est à nouveau dans les cartons de la direction. Ils n’y sont pas opposés mais revendiquent seulement un accompagnement comme ils l’ont fait également lors du premier projet de fermeture du CTR où aucun syndicat ne revendiquait la non fermeture mais où tous se sont félicité du renoncement de la direction à cette fermeture. On aurait pu croire alors qu’ils l’avaient revendiquée, ce qui n’était nullement le cas. Chacun de ces syndicats exprimait, avec ses manières particulières, le seul souhait « qu’il n’y ait aucun laissé pour compte » comme si c’était possible dans un déménagement. Même dans le renoncement au déménagement en cours de route, il y a eu un grand nombre de « laissés pour compte » ! A nouveau, les syndicats n’ont rien à dire, n’écrivent quasiment rien sur la fermeture à nouveau programmée du CTR et à nouveau ils se moquent ainsi complètement de notre avenir et de la manière dont le patron entend se débarrasser des salariés de Rueil. Occupons-nous en nous-mêmes !

Comment le patron entend faire partir « volontairement » 8250 salariés Renault sans plan social ?

On se souvient que la direction explique qu’elle utiliser la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC), en s’appuyant sur un accord signé par certains syndicats en 2011 pour obtenir sans licenciement, sans plan social à Renault, des départs en masse.

Les chefs commencent par annoncer à des employés que leur poste est supprimé et leur demandent d’en « trouver un ailleurs. » Ensuite ils font tout pour les dévaloriser et les isoler. En réunion, devant les autres employés, ils distillent des réflexions désobligeantes. Soumis à cette pression, souvent les employés craquent et se retrouvent à l’infirmerie. Mais s’ils se déclarent alors en accident du travail, ce sont les chefs qui se retournent contre eux en les accusant d’avoir « stressé » la hiérarchie.

Les convocations auprès de la hiérarchie et des directeurs des Ressources humaines se transforment en tribunal, avec des menaces contre l’employé, des discours sur « la conjoncture difficile », et se concluent par : « Ce n’est pas le moment de se faire remarquer, il va y avoir une enquête de la Sécurité sociale. » C’est le monde à l’envers.
Tous les moyens sont bons pour la direction, y compris la provocation. Ainsi un chef ou les deux responsables hiérarchiques peuvent soudain s’en prendre à un employé qui travaille tranquillement à son bureau. Ils s’adressent à lui de manière incorrecte, et s’ensuit une altercation. Les chefs insistent jusqu’à ce qu’il craque, ou qu’il commette une prétendue « faute ».

Des morts de cancer liées à l’amiante

Une fois de plus, les jugements rendus par la Sécurité sociale ont été amenés à reconnaitre que des salariés du CTR avaient été victimes de l’amiante, qu’elle soit liée aux bâtiments ou aux pièces et essais. Une fois de plus, on constate que la direction non seulement lie sa responsabilité mais refuse de faire procéder aux examens des salariés ayant travaillé dans les mêmes secteurs que ces victimes de l’amiante au travail. Et refuse même d’informer ceux qui y ont travaillé et qui pourraient se soigner ou passer des examens.

Pas malade la direction !

L’infirmerie de Rueil est dans le mode peau de chagrin avec un nombre d’infirmières en chute libre du fait de la baisse des effectifs. Mais la direction « oublie » que l’infirmerie est censée s’occuper des personnels Renault mais aussi des sous-traitants travaillant sur le site, des prestataires et des précaires. Cela double les effectifs !

Comment Renault tiendra parole tout en mentant…

Le patron de Renault s’est engagé jusqu’à la fin 2016 à ne pas fermer de site industriel français ? Pas tout à fait ! Il a rajouté une clause qui annule l’engagement précédent : une condition que les accroissements de volumes prévus par l’accord – une hausse de 33% par rapport à 2012 – soient au rendez-vous. L’accroissement des volumes n’est donc pas, comme le prétendent les syndicats signataires, un engagement rassurant mais une condition. Dans le cas contraire, l’accord prévoit déjà que si « des engagements majeurs ne pouvaient être tenus, un point de la situation sera fait dès 2014 » pour « tirer les conclusions nécessaires notamment pour ce qui concerne la réversibilité de telle ou telle disposition » !

DCD, les frais de mission ?

Finis les forfaits pour le remboursement des frais de mission DCDMAP. La direction, qui économise sur les bouts de chandelle, ne veut plus que des remboursements sur facture. Dans ce cas, on peut aussi lui amener les factures de frais de garde d’enfants, la facture de ce que ces voyages coûtent à la vie de famille, la facture de la fatigue, du stress, des frais de médicaments suite à trop de déplacements et la facture des soins pour dérangements intestinaux causés notamment par notre envie de vomir en voyant la pingrerie du patron…

Notre bilan à nous, c’est la paie

On a reçu le nouveau « bilan social individuel », c’est-à-dire combien nous coûtons, selon lui, au patron, en termes d’avantages, cotisations et salaires. Merci, on ne l’avait pas demandé. Non merci parce que notre feuille de paie nous suffit pour savoir ce qui nous importe vraiment.
Par contre, on veut bien le bilan social des patrons : comment Ghosn justifie ses revenus royaux, combien les grands actionnaires et grands gestionnaires ponctionnent les revenus de notre travail, quelle est la valeur ajoutée d’une heure de salarié Renault sur la valeur des pièces ? Mais là-dessus, pas de souci, c’est silence radio !

Nouvelles tentatives de suicides à Renault

Pas de grandes déclarations du patron sur les nouvelles tentatives de suicides dans différents sites. Pourtant, il y en a eu plusieurs, notamment à Lardy, à Cléon et Guyancourt. Mais pas d’inquiétude, une fois encore, la direction estime qu’elle n’est pas en cause. Même quand le salarié avait laissé des explications écrites et s’était suicidé sur le lieu de travail, elle en pensait autant. Ce qui ne l’avait pas empêché de prétendre qu’elle avait pris des mesures préventives, mesures dont on voit toute l’efficacité dans le renouvellement des suicides… Il faut croire que ses nouvelles pressions pour obtenir des « départs volontaires » portent leurs effets. Ghosn n’a pas précisé comment les 8250 devaient partir : morts ou vifs ?

Quand Ghosn partage les sacrifices !

Quant au renoncement à une partie de ses revenus de Ghosn (une toute petite partie et seulement reportée), c’est vraiment de la poudre aux yeux qui ne mérite même pas qu’on s’y arrête alors qu’Hollande y voit « un esprit de solidarité entre patrons et salariés » ! Dans le cadre de l’accord de compétitivité, le patron de Renault a effectivement annoncé que la part variable de son salaire sera amputée de 30% pendant trois ans. Soit une baisse de 400 000 euros par an, modique au regard des émoluments du patron le mieux payé de France (en 2011, il a touché 12,8 millions d’euros : 2,9 millions chez Renault et 9,9 millions comme PDG de Nissan). Mais, surtout, la baisse du variable n’implique pas un renoncement de Ghosn, puisque celui-ci pourra récupérera la somme non perçue après trois ans. La « solidarité » du PDG dans les « difficultés », c’est de la provocation !

Les centrales syndicales et l’accord Renault

Le syndicat FO, qui estime qu’il y a là une « garantie d’avenir », nous étonne : pourquoi a-t-il refusé nationalement un accord ANI du même type ? On ne comprend pas que la CFDT, dont les deux principaux dirigeants appartiennent au gouvernement et a prétendu que l’accord ANI a sauvé les emplois en France, ait pensé qu’il faille encore les sauver à Renault (France) !
Et que dire aussi du syndicat SUD, copain au gouvernement prétendument de gauche, qui n’a pas signé, mais a refusé de mobiliser et manifester contre.
On ne comprend pas davantage la CGT qui a refusé l’accord Renault et affirme que Ghosn s’attaque aux salariés alors que la CGT avait voté en faveur de l’accord du Contrat Social de Crise et la confiance à Ghosn au Conseil d’Administration en pleine crise de direction…
La gauche gouvernementale a bien des copains à la direction de tous les syndicats ! Lepaon, nouveau secrétaire général de la CGT, n’a-t-il pas déclaré qu’on n’allait « pas considérer le gouvernement de gauche comme un gouvernement libéral. » alors que tous les actes de ce gouvernement ne défendent que les patrons, en envoyant les CRS contres les salariés qu’on licencie et pas contre les patrons qui les jettent à la rue !
Pas libéral, pas aussi pro-patronal que Sarkozy, le président Hollande, pour la CGT qui avait appelé ouvertement à voter pour lui aux élections présidentielles et affirme ne pas le regretter ? Une CGT qui a participé jusqu’au bout à toutes ces prétendues négociations alors que l’on savait d’avance ce qui y était proposé et qui savait que sa présence ne ferait que faire croire que le gouvernement Hollande a une politique de concertation avec les syndicats, contrairement à Sarkozy, alors que le résultat final est exactement le même !

Un exemple du baratin dans les tracts syndicaux…. ceux de la CFDT

La CDFT en janvier 2013 : « Pour la CFDT, la Direction n’a rien compris de la valeur ajoutée que peuvent apporter ses salariés, et continue à fonds perdus de les considérer comme des coûts et non une richesse pour l’entreprises. » En somme, on a des conseils à la direction pour exploiter mieux et plus efficacement les salariés….

Dans le même tract, la CFDT écrit : « La CFDT refusera tout accord qui ne donnerait pas des gages de sérieux pour les droits des salariés. » Il n’a pas fallu longtemps pour voir la CFDT signer un accord prévoyant 8250 suppressions d’emplois, gage de sérieux de la direction sans doute ?

Dans ce même tract, la CFDT parlait de « l’avenir du CTR »...
On la cite : « La fermeture du CTR et sa répartition entre CTL et TCR sont à nouveau d’actualité. On s’en doutait ! Mais l’opération ne se fera que si elle est rentable à terme. Même si l’opération est rentable, elle comporte un coût immédiat qui nécessite des arbitrages dans les circonstances actuelles. Quand un projet sera possible, les salariés le sauront suffisamment tôt pour s’organiser. L’avenir de Rueil est scellé depuis 2011… »

En somme, n’essayez surtout pas de contester la décision puisque c’est scellé.

Ensuite, la CFDT a toujours su que cela allait fermer. Ah bon ! Quand la direction avait renoncé à son premier projet, ils étaient les premiers étonnés, pas au courant, les salariés non plus et même incapables, selon leurs propres dires, de savoir pourquoi ! Qu’ils nous le disent aujourd’hui puisqu’ils ont tout compris !!!

Ils parlent d’opération rentable mais pour qui ? Pour le patron ou pour les salariés ?
Il suffit qu’elle soit rentable pour qu’on se laisse faire ? La CFDT oui !!
A propos de l’ « accord Renault », la CFDT écrit le 7 mars 2013 :
« La CFDT considère que la situation actuelle de Renault et de son environnement ne permet pas de retrouver immédiatement le niveau de compétitivité durable nécessaire au groupe automobile pour que soit assuré le devenir de la marque Renault, des sites français du constructeur et de l’emploi. »

Jusque là, on croit tout simplement lire le patron…

« La CFDT note positivement les ambitions et les objectifs affirmés par Renault… »

Ambitions ? Bloquer les salaires, baisser même provisoirement les salaires, flexibiliser le travail, précariser les salariés en faisant partir sans plan social 8250 salariés, c’est ambitieux ! Faire signer des syndicats à ras des pâquerettes, cela l’est beaucoup moins, c’est facile !

Pourtant, en janvier 2013, il y avait une volte-face de la même CFDT de Rueil-Lardy qui concluait dans un tract : « Par conséquent, la CFDT se joindra aux prochaines mobilisations sur l’établissement, aux côtés de la CGT et de SUD. Et elle publiait alors un communiqué de presse qui était titré « Encore une fois le choix des suppressions d’emplois ».

Ces suppressions d’emplois n’ont été ni réduites ni annulées. Elles se font toujours au prix de pressions inadmissibles et dangereuses pour la vie des salariés. Eh bien, la CFDT a signé et ne voit plus ces suppressions d’emplois…

Citons son tract titré « L’emploi, seule variable d’ajustement du volet compétitivité… Renault entre brutalité et provocation » (on croirait lire la CGT !) :

« La CFDT déplore la perte sèche de ces 7500 emplois pour Renault sous trois ans, ce qui continue à amaigrir les effectifs de Renault… »

La centrale a dû finir par comprendre que ces suppressions d’emplois sont finalement… un plus pour l’emploi !!

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