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Après Haïti, les milliards de l’aide internationale vont arriver au Mali mais certainement pas au peuple malien !!!

vendredi 17 mai 2013, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Après Haïti, les milliards de l’aide internationale vont arriver au Mali mais certainement pas au peuple malien !!!

Le président malien par intérim avait dit espérer obtenir 2 milliards d’euros d’aide, voire se contenter de 1,6 milliard. Il en a finalement obtenu 3,25 milliards mais s’ils sont financés comme en Haïti et versés aux associations liées aux gouvernants, c’est-à-dire à des sociétés privées occidentales, il n’en restera qu’un cinquantième pour le "Plan pour la relance durable" du Mali c’est-à-dire pour les privilégiés maliens proches du pouvoir et… rien pour la population pauvre, sans logis depuis les bombardements et la guerre, sans emploi, sans revenu.

Coorganisatrices de l’événement, l’Union européenne (UE) et la France apporteront respectivement 520 et 280 millions d’euros. "Un effort important en ce moment, et je n’ai pas encore demandé à la Commission de la défalquer de notre déficit", a ironisé le président français. Des organisations non gouvernementales ont souligné qu’en réalité plus de la moitié du montant annoncé par Paris provient de crédits déjà engagés et gelés à la suite du coup d’Etat de mars 2012 à Bamako. Hollande va faire revenir cette somme dans les poches des sociétés françaises dites d’aide au Mali et les défalquer de sa dette publique. Tous bénéfices sans compter l’augmentation d’influence pour contrée la « pénétration chinoise »…

La Banque Mondiale et la Banque islamique de développement vont participer à hauteur de 250 millions d’euros chacune. Le FMI ainsi que des dizaines de pays vont également accroître leur soutien, sous la forme de dons ou de prêts.

Visiblement satisfait, Dioncounda Traoré évoquait une "journée historique" à l’issue d’une conférence des donateurs réunie mercredi 15 mai à Bruxelles. Pas étonnant : il n’a rien à voir avec le peuple malien et a été nommé par les chefs d’état des puissances africaines et occidentales contre la révolte populaire. Il ne peut qu’être du côté des grandes puissances qui l’ont mis au pouvoir…

Il accepte les dates d’élections qui lui sont imposées. Il accepte ne pas avoir le contrôle du territoire. Il accepte le maintien de l’occupation d’un grand nombre d’armées étrangères. Personne ne peut dire quand elles partiront. Etc, etc….

Donc un pouvoir aux ordres qui met en place des élections bidon dans un pays militairement occupé dont la moitié du territoire n’a pas retrouvé sa population, n’a plus de logement ou plus du tout de travail…

Le président Hollande a prévenu que "la date des élections, soit le 28 juillet, doit être tenue". "Je sais que c’est difficile, surtout au nord. Mais aucune fraction du territoire ne doit être détachée du processus électoral", a-t-il rappelé. Si Hollande donne une date pour les élections, il n’en donne pas une pour la sécurisation du territoire, pour la fin des exactions de l’’armée, de la police et de la justice contre la population, pour le retour des réfugiés, pour les logements détruits à reconstruire, pour la reprise de l’activité économique, des écoles et les familles se désolent dans des camps de réfugiés...

Dans ses déclarations successives sur la date du scrutin, M. Traoré a varié. Il indiquait finalement mercredi que son pays serait doté d’un régime élu "dans le délai le plus bref". Avec un premier tour de la présidentielle le 28 juillet ? "Une véritable gageure, mais nous allons nous surpasser", expliquait-il.

Pour Hollande et Traoré, donc, tout passe après les élections : retour des réfugiés, avec à la clé la reconstruction des infrastructures dans les provinces du nord ; relance durable, avec un soutien spécifique pour l’agriculture, la filière coton et le développement du secteur privé, sans oublier l’éducation et le droit des femmes ; enfin, transparence et bonne gouvernance.

Donc dans tous les domaines, l’aide va commencer par aider les sociétés privées de construction, de santé, etc, et pas la population. C’est de l’argent d’Etat pour aider des capitalistes français qui va s’appeler aide au Mali et c’est une nouvelle manière de déduire de l’argent de ses impôts pour les capitalistes d’être appelés « aider le Mali » ! On connaît la chanson : on l’a vécue en Haïti…

D’ailleurs, on ne voit pas pourquoi tous ces Etats en faillite, qui n’arrêtent pas de demander des sacrifices à leurs populations en déclarant que les caisses sont vides, deviendraient généreux au point de donner sans intérêt 3,25 milliards sans aucune contrepartie, sans engagement sur les richesses minières, gazières, pétrolières, en uranium, en or, en pierres précieuses.

En 2013 et 2014, la France a prévu de débloquer 130 millions d’euros supplémentaires pour le Mali. Cette somme s’ajoute aux 150 millions d’euros engagés avant le coup d’Etat de mars 2012, et qui avaient été gelés en attendant l’adoption, par le gouvernement malien, d’une feuille de route prévoyant notamment la tenue d’élections.

L’enveloppe de 280 millions comprend : 18 millions d’euros, déjà versés, pour des mesures d’urgence telles que le rétablissement de l’électricité, l’accès à l’eau, le réapprovisionnement des centres de santé, la fourniture d’intrants agricoles ou des dispositifs d’aide aux PME dans les villes au nord du Mali (Gao, Tombouctou, Kidal) une aide budgétaire globale pour l’Etat malien de 20 millions d’euros dès 2013 ; une partie (15 millions d’euros) devrait permettre de préparer les élections prévues pour la fin du mois de juillet 2013. 30 millions d’euros consacrés aux soins des enfants du Mali et des autres pays du Sahel, grâce à la taxe française sur les transactions financières. 210 millions d’euros pour le rétablissement des infrastructures. A moyen terme, l’objectif est de développer le système éducatif et les structures de santé.

Mais ce qu’ils ne disent pas, c’est que dans tous ces domaines, l’argent va arriver à des sociétés privées qui prétendent aider l’Afrique !

Voilà pourquoi Hollande qui ne sait pas quoi faire pour réduire ses déficits va « aider le Mali » !!!

Et pas un demi centime n’arrivera dans la poche d’un sans logis dont le domicile a été bombardé par la France, dans la poche des hôpitaux, dans la poche des écoles.

Les miettes qui parviendront au Mali seront volées par les classes dirigeantes ! Assez baratiné les exploiteurs du Mali ! Assez prétendu que vous sauvez les peuples !

Quelles leçons tirer des dons à Haïti

Messages

  • Plus de 10 000 personnes ont manifesté lundi 18 novembre à Haïti, dans la capitale Port-au-Prince, pour protester contre la misère, contre la politique du président Martelly qui défend ses propres intérêts, ceux des possédants, et qui est aussi corrompu que ses prédécesseurs.

    Depuis plusieurs semaines, un mouvement de protestation touche non seulement la capitale mais d’autres villes, où des milliers d’habitants des quartiers pauvres descendent dans la rue, prêts à affronter la répression policière, comme le relate le journal de nos camarades antillais de l’UCI, Combat Ouvrier du 2 novembre, dont nous citons quelques extraits.

    Durant le mois d’octobre, plusieurs manifestations ont été dirigées contre le pouvoir du président Martelly. Le 23 octobre, des jeunes de quartiers, des étudiants ont pris la rue à Port-au-Prince en soutien à l’avocat André Michel, qui a lancé une plainte contre la famille Martelly pour corruption. À proximité du Palais national, les étudiants ont demandé la démission du gouvernement. Ils ont été dispersés par la police, après des affrontements où les jets de pierre ont répondu aux gaz lacrymogènes.

    Le 8 octobre, c’est parce qu’ils réclamaient la construction du port qui avait été promis par le maire de Fort-Liberté, commune du Nord, que des centaines d’habitants ont pris la rue. Le maire a fait intervenir la police avec ses gaz lacrymogènes. Mais les policiers ont aussi tiré à balles réelles et un homme a été tué d’une balle dans le dos. Les manifestants en colère ont alors mis le feu au sous-commissariat de police le plus proche.

    Il y a des mouvements sporadiques qui réclament des mesures rapides pour améliorer les conditions de vie de la population, et les politiciens opposants à Martelly participent à ces mouvements en vue d’en tirer des bénéfices pour leurs partis. Ainsi, c’est la « Famni Lavalas » qui a appelé le 17 octobre des milliers de personnes à manifester à Port-au-Prince, dénonçant le prix de l’école, la cherté des produits de base, la nécessité d’être relogé, et pour réclamer la démission du président Michel Martelly. Les parlementaires ont pris la tête de la manifestation, où des portraits de l’ancien président Aristide ont été brandis. Pourtant, avant son départ, Aristide était tout autant au service des « grands-mangeurs » (des riches) que peut l’être Martelly.

    Pour l’instant donc, le mécontentement s’est fait entendre le plus souvent dans le sillage de manifestations orchestrées par des politiciens qui ne défendent nullement les intérêts des travailleurs et des pauvres, mais qui cherchent à les utiliser. (...)

    Ces manifestations, ces mobilisations de rue sont la voie d’avenir pour les travailleurs et la population pauvre d’Haïti et un exemple de combativité pour les travailleurs et les pauvres de la Caraïbe et des États-Unis. Mais les exploités ont toujours intérêt à ne compter que sur eux-mêmes, et pas sur les politiciens au service des riches.

  • Selon des statistiques fournies par le Conseil national de la sécurité alimentaire (CNSA), 43% des ménages du département du nord-ouest d’Haïti souffrent d’insécurité alimentaire, contre une moyenne nationale de 30%. Un taux de 4,9% de malnutrition aiguë a également été relevé dans certaines localités.

    « Cette situation d’insécurité alimentaire chronique est liée à un environnement moins favorable à l’agriculture. Dans les zones sèches du département (bas Nord-Ouest en particulier), les cultures sont sévèrement touchées par le manque de pluie au moins une année sur trois », explique le CNSA.

    Jeudi, plusieurs agences de l’ONU ont achevé la distribution de plus de 1,5 tonne de produits alimentaires à quelque 164.000 personnes dans la région et dans la localité « Baie des moustiques », où la situation serait particulièrement inquiétante.

    « Il y a d’autres régions d’Haïti qui sont dans la même situation » de malnutrition, assure le coordonnateur humanitaire de l’ONU qui précise que 600.000 Haïtiens sont touchés par l’insécurité alimentaire.

  • L’argent de l’aide internationale n’est pas non plus parvenue au Népal !!!

    4 milliards ont été réunis !

    Sur cet argent, 2000 dollars avaient été promis à chaque propriétaire de maison sinistrée par le séisme. Officiellement, c’est actuellement 700 familles qui auraient reçu 500 dollars chacune et c’est tout !

    4 milliards de reçus par les profiteurs et trois millions et demi versés !!!

    Les maisons ne sont pas reconstruites et ne sont pas prêtes de l’être.

    La communauté internationale, ou ce qu’on appelle ainsi c’est-à-dire l’impérialisme, s’en moque !

    Le seul tremblement de terre qu’elle craint, c’est celui des masses travailleuses !!!

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