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D’où vient l’apartheid racial en Mauritanie ?

lundi 24 juin 2013, par Robert Paris

Avant 1989, quand les Noirs faisaient encore partie de l’appareil d’Etat mauritanien...

D’où vient l’apartheid racial en Mauritanie ?

Tout le monde a entendu parler de l’apartheid en Afrique du sud. Il est étrange qu’au moment même où le monde capitaliste s’émerveillait d’avoir pu en finir avec l’apartheid sud-africain sans révolution sociale, à la fin des années 80, un nouvel apartheid contre les Noirs frappait en Mauritanie, sans d’ailleurs que cela fasse trop de bruit ni n’enclenche une quelconque réprobation dans le reste du monde. Au point qu’aujourd’hui peu de gens ont entendu parler du régime raciste de Mauritanie et qu’aucun gouvernement ne dit un mot pour le réprouver…

En 1988-89, la Mauritanie, qui n’avait pas encore connu une telle politique dans le passé, est tombée sous la coupe d’un régime raciste anti-noirs violent qui a jeté dehors du pays plus de 160.000 de ses Mauritaniens sur le motif qu’ils étaient Noirs, arrêtant, tuant ou torturant certains d’entre eux, notamment ceux qui avaient des rangs élevés dans l’appareil d’Etat, notamment dans l’armée. Des cadres de la société ont perdu leur poste. Des gens installés ont été déjà bien heureux de sauver leur vie. Des petits paysans ont dû quitter leurs terres et leurs maisons et n’ont pas nécessairement pu revenir. L’ordonnateur de ces crimes racistes et fascistes était le chef d’Etat major des armées qui s’était attribué tous les pouvoirs, le général Ould Taya, venu au pouvoir par un coup d’Etat militaire. Si, en 2005, les classes dirigeantes sont en partie revenues sur la dictature militaire d’Ould Taya, mettant en place une couverture démocratique avec des élections et le multipartisme, elles ne sont jamais revenues sur l’exclusion des Noirs mauritaniens, sur les crimes commis, sur l’apartheid et les autorités entendent actuellement refuser de donner de carte d’identité malienne à des Noirs mauritaniens sous des prétextes divers du genre de parler mal l’arabe ou ne pas avoir de carte de séjour en France…

Là aussi, c’est dans le silence médiatique et des organisations quasiment total que les Mauritaniens mènent leur combat au pays comme dans l’immigration…

Nous allons essayer de comprendre d’où est venue cette politique violente contre les Noirs qui a frappé d’un seul coup une population qui ne s’y attendait absolument pas. Bien sûr, on pourrait se dire que la faute en est à un clan de l’armée ou à la personnalité de celui qui a pris le pouvoir. Ou encore au clan maure Beydane qui était derrière lui et qui est raciste comme en pleine époque de l’esclavage. Cela suppose qu’une politique de division violente des masses pauvres sur des bases raciales, ethniques, régionales ait été une particularité de la Mauritanie. Or on constate que l’on retrouve une telle politique dans presque toute l’Afrique exactement à la même époque. C’est le cas par exemple en Côte d’Ivoire, en Algérie, au Rwanda, au Gabon, au Mali, au Kenya, etc… Au bout, il y a eu les bains de sang de Moussa Traore au Mali, les guerre civiles de la Côte d’Ivoire à l’issue de la politique opposant nord et sud, musulmans et chrétiens, les habitants du nord état traités de faux ivoiriens. Il y a eu bien sûr, à l’issue de deux années de soulèvement social au Rwanda, la formation d’organisations fascistes avec le génocide que l’on connaît. Après la révolte sociale de 1988 en Algérie, les classes dirigeantes ont favorisé la dérive islamiste pour prendre les masses populaires entre deux feux : le pouvoir dictatorial et les bandes armées islamistes. Sous des formes diverses, les opprimés ont été divisés puis écrasés.

Et on constate aussi partout qu’à l’origine de ces politiques de violences fascistes s’appuyant sur une fraction des masses pauvres contre une autre partie, il y a partout la déstabilisation sociale et politique des régimes issus des indépendances avec des masses brutalement urbanisées, s’agglutinant dans les capitales sans y trouver un travail ni une quelconque intégration.

La classe dirigeante mauritanienne a eu conscience qu’elle devait faire basculer le pays dans la violence entre pauvres, au risque de la voir basculer dans la violence des pauvres contre le pouvoir. Tous les fascismes ont toujours eu cette origine. Le Rwanda ou l’Algérie, ou encore la Côte d’Ivoire connaîtront, chacun à sa manière, les mêmes basculements dans la violence entre pauvres pour éviter que la lutte des classes fasse basculer le pouvoir des classes dirigeantes.
La déstabilisation de la Mauritanie à laquelle l’instauration du racisme d’Etat vise à répondre a des racines à la fois locales et internationales (africaines et impérialistes). Le choix du fascisme en Mauritanie n’est pas le seul produit de la volonté d’un homme, le chef d’état major des armées Ould Taya mais des intérêts des classes dirigeantes menacées par la déstabilisation sociale et politique.

Comme en Mauritanie ou au Sénégal, les mouvements de contestation sociale et politique montaient en 1988 comme dans toute l’Afrique. Partout, les gouvernants ont tâché de détourner la colère sociale vers le fascisme, vers l’ethnisme, le régionalisme, les haines régionales et raciales de toutes sortes.

La Mauritanie a été de toutes pièces (frontières, état, population, nation) inventée par le colonisateur, surtout soucieux de séparer entre eux les pays du Maghreb et entre eux les pays d’Afrique noire pour mieux les manipuler. Ainsi, le nord de la Mauritanie a été coupé des parties nord de l’Algérie et du Maroc, créant le problème sahraouie et les parties sud de leurs parties correspondantes du Sénégal et du Mali. On a créé ainsi des entités dans lesquelles la relation maures-noires ne pouvait que susciter des affrontements ethniques à l’avenir. Cependant, contrairement aux autres pays en question, l’Etat mauritanien a commencé par associer dans l’Etat des membres des diverses communautés dans un but d’unification nationale. Cette politique ne sera interrompue qu’en 1989 par le coup d’Etat de Ould Taya qui exclura les Noirs de la participation au pouvoir et fera basculer celui-ci dans l’arabo-islamisme. La Mauritanie est pays multi-ethnique et donc multiculturel. S’y côtoient des hassania (beïdanes), fulbé, wolof, soninké et harratines, ces derniers groupes étant des négro-mauritaniens, composante majoritaire du pays.

Suivant en cela le modèle néocolonial des indépendances, l’Etat mauritanien a été chargé de créer à la fois une classe dirigeante bourgeoise, de construire une unité nationale factice et de servir de lien avec l’ancienne métropole coloniale. Tout est donc né de l’Etat, tout a dépendu de l’Etat. La place dans l’économie est résultée des liens avec l’Etat et non l’inverse. A l’inverse de ce qui s’est passé pour la France où la bourgeoisie a construit un Etat à sa solde, ce devait être le seul Etat qui allait construire une économie et une classe bourgeoise à sa manière. La seule unité de ce territoire construit artificiellement devait donc être la participation de prétendues élites au pouvoir d’Etat ou plutôt la capacité de l’Etat à décider qui allait faire partie de ces élites bourgeoiso-étatiques…Et cette capacité était chargée de tisser le lien entre les diverses communautés qui occupaient ce territoire et n’avaient pas d’activité commune : des bergers nomades maures aux éleveurs peuls et aux paysans noirs. Les maures comme les noirs avaient au départ accès au pouvoir d’état et la bourgeoisie noire pouvait prospérer dans cette société comme la bourgeoisie maure.

Nous avons remarqué que tous les pays d’Afrique sont déstabilisés en même temps : la révolte démarre en Côte d’Ivoire comme au Gabon, au Mali ou en Mauritanie en même temps qu’en Algérie ou au Rwanda. Le point de départ n’est pas les coups d’états, les dictatures, les massacres les fascismes ni l’islamisme. Le point de départ est l’apparition de situations sociales explosives dans les capitales des Etats, devenus les seuls centres de richesse face à la paupérisation des campagnes et à l’effondrement de l’économie fondée sur le nomadisme. Cette dernière est en partie provoquée par la sécheresse du Sahel et aussi par les changements dans l’agriculture à but commercial qui cassent les possibilités de territoires pour les nomades, entraînant des affrontements sans fin. En Mauritanie, en plus des facteurs généraux que nous allons développer ensuite, il faut rajouter que la désertification du Sahel a entraîné la paupérisation des éleveurs nomades maures, leur agglomération en masse dans la capitale, leur exaspération croissante, la montée des mécontentements sociaux et de la colère politique, le risque croissant d’une liaison entre pauvres Noirs et pauvres Maures qui ne pouvait qu’emporter un régime faible, peu enraciné avec une classe dirigeante elle-même peu enracinée.

C’est d’ailleurs l’un de ces affrontements entre paysans et éleveurs nomades qui va servir de prétexte à la politique violente d’Ould Taya.

Celui qui va devenir le porte drapeau du racisme maure contre les Noirs en Mauritanie ne va même pas se servir d’un incident entre Noirs et Blancs mais entre Noirs, entre peuls nomades et soninkés agriculteurs. Cet épisode ne se déroule même pas en Mauritanie mais au Sénégal, dans un village, non loin de la frontière avec la Mauritanie, ces fameuses frontières artificielles placées entre les familles, celles-ci vivant des deux côtés et se déplaçant sans cesse d’un côté à l’autre. En effet, le fleuve n’est pas une séparation frontalière pour les peuples mais un lien !

Cet incident se solde par une intervention militaire violente de l’armée d’Ould Taya sous le prétexte que les nomades peuls sont Mauritaniens et les soninkés agriculteurs sont Sénégalais ! Il s’agit de provoquer volontairement un affrontement entre les deux pays, entre les communautés.
La meilleure preuve que le conflit sénagalo-mauritanien n’avait été qu’un prétexte à une politique prévue bien avant est que le pouvoir avait commencé bien avant, en 1988, ses arrestations de membres noirs de l’encadrement militaire.

N’oublions pas que le fascisme est la réponse des classes dirigeantes aux menaces révolutionnaires des exploités et des opprimés… On l’a vu en Algérie après le mouvement social de 1988 avec le développement d’une guerre civile violente voulue par le pouvoir. On l’a revu au Rwanda en 1994.

Le fait qu’autant de pays aient été déstabilisés en même temps a une autre origine : celle de la politique de l’impérialisme. En effet, en même temps, on a vu des régimes déstabilisés en Afrique, en Asie et dans les pays de l’Est. A l’origine il y a le tournant de la politique internationale de l’impérialisme décidé au milieu des années 1970 face à la crise mondiale de la domination impérialiste (crise du dollar, crise du pétrole, montée ouvrière en Pologne, en Turquie, en Corée du sud et en Afrique du sud, dans tous les anciens piliers de la politique des blocs Est/Ouest).

Ce tournant mondial s’est caractérisé par l’abandon des régimes protégés par cette fameuse politique des blocs. Le choix impérialiste américain de l’ouverture mondiale au capital international a signifié non seulement la fin de la politique des blocs mais aussi, en Afrique, la fin de la domination des anciens pouvoirs coloniaux, la fin des aides de la France aux dictatures, l’entrée des anglo-américains dans la chasse gardée française, le début du multipartisme en Afrique face au parti unique qui prévalait dans le pré carré franco-africain. Entre autre, il y a eu la fin de la protection des anciens territoires coloniaux.

Cela a permis à la Mauritanie de décider librement qu’elle abandonnait partiellement la France pour rejoindre Arabie saoudite et Qatar, pour s’ « arabiser » et toucher des aides que la France ne lui aurait pas donnée. Cela aussi, c’était la politique d’Ould Taya….

Cela a permis aussi aux USA et à la Russie de dénouer conjointement les risques révolutionnaires en Afrique du sud où le prolétariat menaçait d’emporter non seulement ce pays mais d’entraîner dans la révolution tout le continent. Mandela a ainsi sauvé le capitalisme, avec l’aide de Gorbatchev et du parti communiste sud-africain, l’aide aussi des dirigeants des centrales syndicales, et permis ainsi que l’Afrique reste sous la coupe des bourgeoisies, et permis aussi en ricochet… l’apartheid mauritanien !

Ce sont les intérêts de la bourgeoisie qui ont mené à l’apartheid en Afrique du sud parce qu’à l’époque la bourgeoisie craignait le prolétariat sud-africain, blancs et noirs unis. Ce sont les intérêts de la bourgeoisie mondiale qui ont fini par obliger la bourgeoisie sud-africaine à abandonner cette forme violente de domination parce qu’elle menaçait leurs intérêts mondiaux. Mais, en Mauritanie, la bourgeoisie a, au contraire, mis en place un régime anti-Noirs violent. Au moment de sa mise en place, elle a instrumentalisé massivement les Maures pauvres contre les Noirs. Et l’Etat est revenu ensuite, en 2005, à sa forme normale de domination mais sans revenir en arrière sur les violences et les crimes réalisés à l’époque. Elle ne le fera pas toute seule.

Il n’y a que le prolétariat mauritanien et africain qui peut détruire l’apartheid et l’esclavage en Mauritanie et dans la région.

La question nationale que représente l’oppression spécifique des Noirs en Mauritanie est un élément explosif de plus qui peut permettre de démolir l’édifice d’oppression de ce pays comme de toute la région, à condition que les travailleurs mauritaniens sachent s’unir entre Noirs et Maures, avec les jeunes, les chômeurs, les femmes, entre ouvriers, paysans, pêcheurs et éleveurs…

D’où vient la Mauritanie actuelle ?

Les transformations du mouvement des Haratines de Mauritanie

Mauritanie : en finir avec l’esclavage et l’Etat d’apartheid racial – Mauritanie, Sénégal, Mali et Gambie : en finir avec les castes et le féodalisme, ainsi que toutes les formes d’oppression anciennes et modernes

L’Afrique de 1988 à 1991

Le fascisme au Rwanda face aux risques révolutionnaires

Messages

  • Un exemple de la grande ignorance concernant la mise en place du fasisme, et je pède mes mots, mauritanien :

    dans wikipedia, la date de 1989 ne figure pas, pas plus que la naissance de ce régime barbare !

    voir ici

  • GRANDE MANIFESTATION DES MAURITANIENS DE FRANCE (OTMF - DIASPORA),

    LE SAMEDI 22 FÉVRIER 2014 A LA PLACE TROCADERO EN DIRECTION DE L’AMBASSADE DE MAURITANIE. RENDEZ-VOUS A PARTIR DE 14 HEURES. VENEZ NOMBREUX POUR PROTESTER CONTRE LES CONDITIONS DISCRIMINATOIRES ET RACISTES DU RECENSEMENT EN COURS. NOTRE CITOYENNETÉ EN TANT QUE MAURITANIEN EN DÉPEND.

    VENEZ NOMBREUX, NOTRE CITOYENNETÉ EN DÉPEND.

  • A L’ATTENTION DE LA JEUNESSE ET DES HOMMES DE BONNE VOLONTE DE TOUTES LES FORCES VIVES DE LA DIASPORA

    Il y a 54 ans que nous avons célébré notre accession à l’indépendance. La grande question de la cohabitation continue de tarauder l’esprit du Mauritanien soucieux de l’unité nationale.
    Le régime actuel du président Mohamed Ould Abdel Aziz est le fruit d’une succession de séismes de la scène politique Mauritanienne nés de plusieurs coups d’état militaire de 1978 à 2008. Les premières élections présidentielles ont été organisées en 1992 après l’instauration du multipartisme et de la liberté de la presse en 1991. La démocratisation des institutions devait permettre la garantie de la souveraineté, de l’égalité devant la loi, de la résolution des problèmes des inégalités sociales, de la gestion de façon transparente des biens de l’état, de la liberté d’expression et du choix, de la lutte effective contre la corruption et les pratiques de l’esclavage, de la parité et j’en passe. En somme, elle devait permettre la naissante d’une nouvelle nation démarrant sur de nouvelles bases. La devise, l’honneur de tous préservée, la fraternité maintenue et la justice mise en valeur, devait éclairer les voies aux Mauritaniens de demain et particulièrement à la jeunesse.
    Observons-nous ce résultat aujourd’hui ?
    Après 1992, d’autres coups d’état militaire vont polluer le paysage politique Mauritanien en contribuant à son déséquilibre à tous les niveaux. Le processus de démocratisation ayant été mal entamé, les populations s’y retrouvent complètement confuses, manquant ainsi de lui restituer sa valeur. La démocratie nous a été imposée, pour notre bien à ce qu’on nous fait croire. Quoi qu’il en soit, elle nous a tués en fin de compte. Les populations n’y ont pas été préparées. Ses bases ne leur ont pas été suffisamment enseignées. Sa culture ne leur a pas été développée. Ces populations ont manqué de temps pour s’y adapter. Cette démocratie a plutôt fait des ravages au sein de la société et des familles. Les inégalités sont, à ce jour, constatées. Les richesses de l’état restent mal gérées et pillées. L’élite s’approprie les biens. Les comptes ne sont pas soumis à un contrôle. Les fonds font l’objet de détournements au vu et au su de tous. La liberté d’expression n’est pas totale. Les manœuvres de corruption s’intensifient partout au point que les populations demeurant maintenues dans la plus grande servitude et dans une abjecte pauvreté, deviennent tributaires des pots-de-vin pour survivre. Les espoirs d’une liberté du choix se brisent et ceux de cohabitation et de l’unité s’amenuisent. S’agissant de parité, le pourcentage de représentativité des noirs au sein des hautes instances de l’état reste toujours très bas. J’omets à chaque fois d’en arriver à ce constat mais c’est un fait. La volonté de « BEYDANISATION » du système est une parfaite réussite. C’est un vrai système de népotisme, ségrégationniste, raciste et esclavagiste qui construit ses idéaux sur les principes d’un système d’apartheid qui s’adonne à un partage du pouvoir qui maintient les noirs au plus bas niveau de l’échelle sociale. Pire encore, le système se livre de nos jours à une politique d’épuration ethnique par les toutes nouvelles technologies d’identification par l’empreinte digital à travers un recensement biométrique qui est en passe de transformer des milliers de Mauritaniens en apatrides. Les appropriations foncières continuent de priver bien des gens de leurs terres. Ce n’est que la continuité d’un projet qui est né en 1989 avec la déportation des noirs vers le Sénégal voisin lors du conflit sénégalo-mauritanien. La Mauritanie devient aujourd’hui une sorte de laboratoire où toutes les expériences sont permises pour tester notre niveau de passivité. J’avoue que la barre est très haute dans ce sens. Quand à notre chère devise, l’honneur des noires est bafoué. Les rêves d’une fraternité intercommunautaire ou raciale (Arabo-berbères et Négro-Mauritaniennes), et interethnique (Soninké, Pular, wolof, Harratins, Bambara et maures) n’ont jamais été ou presque pas été réalisés ou réalisables. La « Justice », quant-à elle, reste ouvertement injuste.

  • Bonjour,

    Je ne suis pas coutumier de relais de message mail à tous. Si je me permets de le faire c’est que, non seulement la cause défendue est pour moi “juste”, mais qu’en plus Avaaz, l’organisme qui gère la pétition, est digne de confiance. Avant de relayer cette pétition, j’ai vérifié qu’il ne s’agit pas d’une rumeur (Hoax en anglais) mais bien de faits réels. Pour avoir un point de vue Européen sur le sujet, je vous conseille de cliquer sur le lien du parlement Européen

    http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P8-TA-2014-0107+0+DOC+XML+V0//FR. Si le texte s’affiche en anglais, cliquer sur le bouton Fr en haut à droite de la première page.

    Si, comme moi, vous êtes révoltés par l’esclavage massif en Mauritanie et l’emprisonnement des opposants aux pratiques esclavagistes, signez la pétition ci-dessous.

    From : Haby mint Rabah avec Avaaz

    Sent : Sunday, August 16, 2015 7:56 AM

    To : christian.gicquel@gmail.com

    Subject : Mon sauveur derrière des barreaux

    Je suis devenue esclave à l’âge de 5 ans. Je pensais que c’était normal. Mais un homme m’a libérée et a consacré sa vie à combattre l’esclavage en Mauritanie. Cet homme croupit aujourd’hui en prison pour avoir osé s’exprimer publiquement. Il est temps que nous brisions ses chaînes, afin qu’il continue à aider d’autres esclaves à briser les leurs.

    Signez la pétition

    Chers membres d’Avaaz autour du monde,

    Je suis devenue esclave à l’âge de 5 ans. Chaque jour, je devais m’occuper du troupeau. Chaque nuit, j’étais violée par mon maître. J’ai toujours cru, sans vraiment comprendre, que c’était normal.

    En Mauritanie, d’où je viens, des centaines de milliers de personnes sont encore réduites en esclavage aujourd’hui. Mais j’ai eu de la chance. Mon frère a pu échapper à ses maîtres et a rejoint une organisation anti-esclavagiste. Ils sont venus me libérer. Au début, j’ai refusé de les suivre. Je ne pouvais pas imaginer une vie sans mes maîtres, moi qui n’avais connu qu’une vie de travail perpétuel, même enceinte, même sur le point d’accoucher.

    L’homme qui est venu me chercher, et qui a consacré sa vie à libérer des centaines de personnes comme moi, croupit aujourd’hui en prison pour avoir osé s’exprimer publiquement contre l’esclavage. Mais dans cinq jours s’ouvre son procès en appel et il pourrait être libéré. Si les voix de centaines de milliers de personnes du monde entier s’élèvent pour soutenir Biram Dah Abeid, nous pouvons briser ses chaînes afin qu’il continue à aider d’autres esclaves à briser les leurs. Rejoignez-moi maintenant :

    https://secure.avaaz.org/fr/mauritania_anti_slavery_biram_loc_dn/?bnZQRib&v=63418

    Les élites propriétaires d’esclaves font pression pour conserver le statu quo, mais les mentalités ont commencé à changer. Je suis convaincue que notre Président peut être influencé : après d’intenses mobilisations, il a déjà libéré par le passé des prisonniers politiques, y compris Biram lui-même. Rejoignez-moi afin que nous lui rendions à nouveau la liberté.

    https://secure.avaaz.org/fr/mauritania_anti_slavery_biram_loc_dn/?bnZQRib&v=63418

    Avec mes remerciements et tout mon espoir,

    Haby mint Rabah et toute l’équipe d’Avaaz

    Notes complémentaires d’Avaaz :

    De tous les pays du monde, c’est en Mauritanie que l’esclavage est toujours le plus terriblement présent. Aujourd’hui, jusqu’à 20% de la population pourrait être maintenue en esclavage. Nés esclaves ou vendus à des maîtres, ils sont maltraités, violés et exploités. Et comme le commerce d’esclaves des siècles passés, cette pratique est raciste : pratiquement tous les esclaves sont issus de la communauté haratine.

    La Mauritanie est le dernier pays à avoir officiellement aboli l’esclavage, et n’a criminalisé cette pratique qu’en 2007. Bien que cela soit illégal, qu’une loi et un plan d’action pour éradiquer l’esclavage aient été adoptés, et que le parlement vienne tout juste d’adopter une loi qualifiant l’esclavage de “crime contre l’humanité”, à ce jour un seul maître d’esclaves a été condamné par la justice.

    Ceux qui dénoncent cette pratique cruelle et illégale sont emprisonnés et torturés. Biram a combattu l’esclavage toute sa vie ; il a reçu de prestigieux prix de l’ONU et s’est récemment porté candidat à la présidence de la Mauritanie. Mais le gouvernement refuse de reconnaître l’organisation qu’il dirige, et l’a condamné à deux ans de prison pour s’être exprimé publiquement.

    Tout juste cinq jours avant le procès en appel, répondons à la sollicitation d’Haby, demandons la libération de Biram et construisons l’appel à l’abolition le plus phénoménal du XXIe siècle en partageant la nouvelle sur Facebook, Twitter, partout :

    https://secure.avaaz.org/fr/mauritania_anti_slavery_biram_loc_dn/?bnZQRib&v=63418

    POUR PLUS D’INFORMATIONS :

    "Pour les maîtres, violer les esclaves est un droit" (Le Nouvel Observateur)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20141214.OBS7863/pour-les-maitres-violer-les-esclaves-est-un-dr...

    Le combat contre l’esclavage en Mauritanie récompensé par l’ONU (RFI)
    http://www.rfi.fr/mfi/20131227-mauritanie-biram-ould-dah-ould-abeid-prix-esclavage-nations-unies-dro...

    Mauritanie : Dah Ould Abeid et 2 autres militants anti-esclavagistes condamnés à 2 ans de prison (Jeune Afrique)
    http://www.jeuneafrique.com/35343/politique/mauritanie-dah-ould-abeid-et-2-autres-militants-anti-esclavagistes-condamn-s-2-ans-de-prison/

    En Mauritanie, l’esclavage est désormais un "crime contre l’humanité" (TV5 Monde)
    http://information.tv5monde.com/en-continu/en-mauritanie-l-esclavage-est-desormais-un-crime-contre-l-humanite-47787

    Mauritanie : quand la question de l’esclavage s’invite à la présidentielle (Afrique Décryptages, Ifri)
    https://afriquedecryptages.wordpress.com/2014/05/20/mauritanie-quand-la-question-de-lesclavage-sinvi…

    Mauritanie. Il faut libérer l’ancien candidat présidentiel et les militants anti-esclavagistes (Amnesty International)
    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2015/01/mauritania-jailed-presidential-candidate-and-anti-sla...

    Résolution sur la Mauritanie, et en particulier le cas de Biram Dah Abeid (Parlement européen)
    http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P8-TA-2014-0107+0+DOC+XML+V0//FR

    Biram Dah Abeid est toujours en prison : derniers développements (UNPO, en anglais)
    http://unpo.org/article/17712

    Forty years a slave : des femmes commencent une nouvelle vie en Mauritanie (IRIN, en anglais)
    http://newirin.irinnews.org/female-slaves-mauritania-photo-feature/

  • La lutte anti-esclavagiste en Mauritanie a pris un nouveau tournant en ce mois d’aout 2016 avec la condamnation à des peines de prison ferme d’une dizaine de militants de l’ONG anti-esclavagiste mauritanienne « Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (Ira-Mauritanie).

    L’esclavage en Mauritanie, c’est un lancinant problème dans un pays où la pratique est, en principe officiellement, « abolie » depuis plus de 30 ans. La réalité est que ni le pouvoir en place, ni les castes de privilégiés, qui en profitent, n’agissent pour éradiquer ce fléau.

    Le 18 août 2016, la Cour criminelle de Mauritanie, 13 militants d’Ira en ont fait les frais, en étant condamnés à des peines allant de 3 à 15 ans de prison ferme suite à des accusations de « rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé », entres autres. Une peine jugée « lourde » et « injuste » par les observateurs et les défenseurs des droits humains.

    Les condamnés sont accusés par la justice de leur pays d’avoir pris part le 29 juin 2016 à la violente manifestation des habitants de Ksar, un bidonville de Nouakchott où les occupants s’opposaient à leur « déguerpissement » forcé, décidé par les autorités.

    A bas l’esclavage ! Vive la révolte !!!

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