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Le monde, sur un volcan

mercredi 24 juillet 2013, par Robert Paris

Le monde, sur un volcan

Bien des faits de l’actualité nous démontrent chaque jour que le monde de demain ne sera pas celui d’hier ou d’avant-hier. Nous avons assisté à la mise en faillite d’une ville américaine, celle de Detroit, autrefois une capitale de l’industrie automobile. Nous avons vu des régions entières du monde transformées en guerre permanente : Irak, Afghanistan, Pakistan, Syrie, Egypte, Tunisie, Libye,… Nous avons appris que les 6,6 milliards d’euros qu’a dépensé l’Etat français n’ont pas sauvé la banque Dexia pas plus que les dizaines de milliards dépensés pour la banque Peugeot n’ont sauvé celle-ci et pas plus que les autres quantité de sauvetages n’ont fait autre chose que faire trainer la chute irrémédiable du système. En effet, nous avons vu en 2007 la chute impressionnante du système qui a longtemps dominé le monde, effondrement seulement enrayé momentanément à coups de distributions de milliers de milliards de tous les Etats et banques centrales. Nous avons vu la chute massive des économies, des emplois, des services publics, de la santé, des retraites, de l’éducation, des transports qui en ont découlé. Et elles continuent de nous impressionner, nous qui ne vivions pas dans un pays où les trains déraillent, où un bébé meurt faute de place en maternité, où on attrape des maladies graves à l’hôpital public de plus en plus transformé en santé au rabais. Le climat social a suivi le climat économique. Le chômage gangrène les cités populaires. Le racisme grimpe en flèche. La violence n’a aucune raison de décliner. De toutes part, on nous propose plus que jamais les replis communautaires, des chrétiens radicaux qui n’ont jamais autant milité ni autant fait de politique quand ce n’est pas de l’activisme d’extrême droite et jusqu’aux militants islamistes. On nous donne un bel avenir : la guerre des civilisations !

Ben voyons ! Comme si l’origine de nos problèmes venait des querelles de croyances ou de mode de vie ! Si on perd son travail aujourd’hui à Peugeot comme à Sanofi ou à la banque machin ou encore comme non-fonctionnaire d’un service public, c’est à cause de disputes de religion ou de voile ou encore de sorte de viande, de la viande chrétienne au lieu de viande hallal ou kasher ?!!! Mensonges ! Ce qui mine les banlieues, ce n’est pas la religion, c’est le chômage, la misère et les provocations volontaires de l’Etat qui aimerait bien que la colère sociale divise les travailleurs et les milieux populaires.
Valls-Hollande entretiennent le racisme aussi bien que le faisaient Guéant-Sarkozy et pour exactement les mêmes raison sociales : la classe sociale qu’ils défendent ne s’appelle ni christianisme ni islamisme, ni judaïsme mais capitalisme !

A Trappes comme ailleurs, on trouve le même cocktail explosif de jeunes sans emplois, désignés du doigt par racisme, amenés à la drogue et à la violence à la fois par l’absence d’emplois, par les actes de la police et les discours des politiciens.

Les classes dirigeantes savent très bien que leur navire prend l’eau de toutes parts et elles préparent à leur manière l’avenir en semant le racisme.

Il sera à l’avenir impossible aux classes dirigeantes d’éviter les explosions sociales d’ampleur et il leur serait tellement plus profitable que la violence explose entre pauvres, entre travailleurs, entre milieux populaires. Il leur suffit d’agiter un peu de voile islamique, de mosquée, de viande hallal, un peu de franchouillardise, avec quelques ingrédients de violences contre la police et le tour sera joué. Trappes nous en donne un petit avant-goût. Et on en est encore qu’aux ballons d’essai.

On le voit aussi à la manière dont le gouvernement Hollande instrumentalise les camps de Roms, leur démantèlement et désigne à la vindicte publique cette population à la situation particulière précaire du fait de véritables pogromes en Europe de l’Est. Le Pen n’est pas la seule à crier aux Roms. Tous les autres partis politiques en croquent également du racisme anti-Roms comme le montre Valls tous les jours, comme le montre Estrosi et récemment ce député centriste qui regrettait l’époque où Hitler réglait le « problème des Roms » !!! Ceux qui croient avec des propos de racisme ordinaire ne pas aller dans cette voie dangereuse feraient bien d’en tirer la leçon.

Toute l’Europe a déjà démontré où mène une telle politique lorsqu’arrive une grave crise du capitalisme.

Il y a un autre avenir possible. C’est que les travailleurs cessent de se laisser faire, cessent d’encaisser les coups, cessent de se défendre chacun dans son petit coin, dans son entreprise, dans sa corporation et mènent une lutte d’ensemble qu’ils dirigent eux-mêmes. La montée des haines sera alors enrayée et une tout autre perspective sera donnée aux colères sociales, aux jeunes désœuvrés comme aux travailleurs licenciés.

Ne détruisons pas nous-mêmes notre avenir en tombant dans les pièges de nos adversaires !

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