Accueil > 01 - PHILOSOPHIE - PHILOSOPHY > Chapter 05 : Nature’s discontinuites make jumps and gaps - Les (...) > Aux origines…

Aux origines…

dimanche 11 août 2013, par Robert Paris

Aux origines…

Les origines, c’est aussi l’origine de tous les mythes, idéologies et mystifications car cela suppose quelque chose de qualitativement nouveau, dont les éléments et le fonctionnement ne découlent pas de manière continue des éléments et du fonctionnement précédent. L’apparition de la ville, de la civilisation, d’un nouveau mode de production, de nouvelles relations sociales, par exemple, nécessitent des mythes. L’apparition de la matière, de l’univers, de la vie, de l’homme également… Le monde d’avant cette apparition est complètement incompréhensible, inatteignable par la simple logique.
Comprendre l’origine d’un monde nouveau ne nécessite pas seulement de grandes connaissances sur la situation qui a mené à des changements brutaux et radicaux. Les origines signifient des changements qualitatifs qui ne s’expliquent pas seulement par des changements quantitatifs continus mais par une discontinuité fondamentale de la réalité.

Fondamentalement, toutes les origines posent un problème philosophique, car elles dévoilent le caractère contradictoire de tout ordre réel, une combinaison d’ordre et de désordre, d’interactions entre éléments, entre échelles (du temps, de l’espace, des éléments) que l’on pourrait croire incompatibles.

Une civilisation n’est renversée que parce qu’elle contenait en son sein des contradictions indispensables autant que périlleuses. Les contradictions internes ne sont pas seulement la cause de la perte de l’ordre : elles sont également le fondement de cet ordre comme le prolétariat est le fondement du capitalisme.

Les systèmes sont dynamiques parce qu’ils ont des contradictions internes et cependant ces contradictions internes font rentrer le système dans une phase de désordre, une transition qui les mène à un autre ordre…

Origine du système solaire

Origines de la Terre

Origine du champ magnétique solaire

Origines de la vie

Origines de la biosphère

Origine d’une espèce

Origine des mammifères

Origines de l’homme

Origines du langage

Origine de l’intelligence humaine

Origine de la rationalité chez l’homme

Les origines ont besoin d’un mythe pour l’homme

Origines des premières villes

Origine de la disparition des villes

Origine de l’Egypte antique

Origines de l’Age de fer

Origines de la chute des civilisations

Origines de l’effondrement de la civilisation Minoens

Origines des sociétés mésopotamiennes

Origines du monde grec

Origines de l’empire grec

Origines de l’Afrique antique

Origines de l’archéologie

Origines électrodynamique de la relativité

Origine de la gravitation

Origine de la famille et de l’oppression des femmes

Origines du génocide rwandais

Origines de la chute des villes mésopotamiennes

La chute d’Ur

La chute de la troisième dynastie d’Ur a lieu une quarantaine d’années après la mort de son plus grand roi, sous le règne de son petit-fils. Plusieurs causes ont été avancées pour expliquer cet effondrement : l’organisation bureaucratique complexe de l’empire semble lourde et fragile car difficile à maintenir dans la durée, tandis que les gouverneurs provinciaux ne sont bien tenus que quand le pouvoir du souverain est fort, pouvant prendre leur autonomie dès que celui-ci s’affaiblit, à commencer par ceux de la périphérie. De plus, les relations avec les régions voisines n’ont jamais été pacifiées malgré de nombreuses tentatives, notamment avec les royaumes élamites et les tribus des Martu/Amorrites. Plus récemment, un autre type d’explication a été proposé : un réchauffement climatique qui aurait entraîné la disette des dernières années du royaume.

Le déroulement exact de la chute d’Ur est mal connu, car il est reconstruit avant tout par des sources postérieures dont la fiabilité est mal établie, notamment les lettres apocryphes évoquées plus haut qui donnent des éléments sur les conditions de la sécession d’Ishbi-Erra d’Isin, qui a lieu sur fond de crise de subsistance. Le coup de grâce semble avoir été porté à Ur par une expédition menée par le roi élamite Kindattu de Simashki, dirigeant une coalition constituée de troupes venant aussi du Zagros. Ibbi-Sîn aurait alors été emmené en Élam avec la statue du dieu Nanna, patron d’Ur, symbolisant sa défaite totale. Néanmoins, les troupes élamites sont ensuite chassées par Ishbi-Erra qui récupère les bénéfices de la chute d’Ur, puisqu’il exerce par la suite l’hégémonie sur les cités de Sumer, sans pour autant être en mesure d’établir un royaume de la taille de celui d’Ur III.

Le royaume d’Ur III a posé les bases des grands royaumes qui lui succèdent. Tandis que les Sumériens disparaissaient en tant que peuple, une nouvelle ère s’ouvrait dans l’histoire mésopotamienne, la période paléo-babylonienne ou amorrite. Les premiers rois amorrites (surtout Isin et Larsa) ont assumé l’héritage d’Ur III : leur titulature reprend celle des rois d’Ur, ils continuent un temps à se faire diviniser et patronnent un art et une littérature dans la continuité de ceux de la période néo-sumérienne. Sous les rois d’Isin sont rédigés des textes de « lamentations » commémorant la chute du royaume d’Ur et de ses grandes villes (Ur, Uruk, Nippur et Eridu)15. Elles ont en fait pour but de justifier la chute d’Ur et de légitimer la domination des nouveaux maîtres du sud mésopotamien en les présentant comme des décisions divines. Des hymnes et récits relatifs aux rois d’Ur III, surtout Ur-Nammu et Shulgi, sont encore recopiés et perpétuent le souvenir de leurs brillants règnes, de même que les lettres apocryphes des rois d’Ur qui sont recopiées dans le milieu scolaire.

La chute d’Uruk

Sous le règne du successeur de Hammurabi, Samsu-iluna, les cités de l’extrême-sud mésopotamien se révoltent contre Babylone. Uruk en fait partie, et un dénommé Rîm-Anum y prend le pouvoir quelque temps. Il est connu par quelques tablettes datées de son règne. Mais Samsu-iluna reprend les choses en main entre 1740 et 1739, et Uruk repasse sous son autorité comme les autres cités rebelles. Dans ses inscriptions, le roi babylonien proclame avoir abattu les murailles d’Uruk.

Après cet épisode dramatique, la cité d’Uruk est désertée, comme plusieurs de ses voisines (Eridu, Ur, Girsu). Les prospections au sol ont révélé que la taille de l’espace peuplé dans sa région décline considérablement. Une partie de ses habitants se réfugie à Kish, où des tablettes datant des règnes des derniers souverains de la première dynastie de Babylone attestent de la présence de membres du clergé d’Ishtar et Nanaya, déesses originaires d’Uruk, qui ont migré pour sauver le culte de leurs divinités. D’autres Urukéens sont attestés dans des archives administratives de la région de Kish comme travailleurs agricoles. Ce phénomène est sans doute lié aux événements politiques du règne de Samsu-iluna, mais également au contexte économique de l’ancien pays de Sumer, qui semble connaître une crise qui empire au cours du XVIIIe siècle.

La Basse Mésopotamie traverse des temps difficiles au début du Ier millénaire, suite à l’arrivée des populations araméennes et chaldéennes, puis la situation s’améliore à partir de la fin du IXe siècle. Uruk et la campagne environnante connaissent alors une expansion démographique. Sur le plan politique, la période « néo-babylonienne » est marquée dans un premier temps par une instabilité et un éclatement du pouvoir politique, les rois se succédant sur le trône de Babylone au gré d’événements souvent chaotiques, sans continuité dynastique, alors qu’émergent des puissances politiques locales, comme les tribus chaldéennes du Bit Dakkuri qui est installée au nord-ouest d’Uruk en direction Borsippa, et du Bit Ammukani qui se situe vers l’est, ou encore le Bit Yakin au sud. Elles disposent chacune de leurs territoires, avec plusieurs établissements fortifiés et de nombreux hameaux agricoles, témoignant de leur prospérité. L’autre élément-clé de l’évolution politique de la période est l’intervention croissante des Assyriens dans les affaires de la Babylonie, qui culmine par leur prise en contrôle direct de la région dans la seconde moitié du VIIIe siècle. Uruk et sa région sont marquées par ces changements, puisqu’elles passent en partie ou en totalité sous contrôle des confédérations chaldéennes, des rois babyloniens et des rois assyriens en alternance, et que ceux-ci y restaurent parfois des édifices. Malgré son faible rôle politique, Uruk dispose toujours d’un grand prestige religieux, notamment grâce au sanctuaire d’Ishtar, déesse extrêmement populaire à cette période, en particulier auprès des rois assyriens.

À partir de 626, le babylonien Nabopolassar repousse puis défait les Assyriens avec l’aide des Mèdes, et restaure une paix durable en Mésopotamie en fondant l’empire néo-babylonien. Il semblerait qu’il soit originaire du sud de la Babylonie, le « Pays de la Mer », dont Uruk est voisine, à moins qu’elle n’en fasse partie. On remarque en tout cas que la province du Pays de la Mer et Uruk, qui dispose d’une administration autonome avec son propre gouverneur (portant le titre de šakin tēmi), occupent une place importante dans l’administration de l’empire babylonien. Le fils de Nabopolassar, Nabuchodonosor II, et ses successeurs (dont Nabonide) entreprennent de grands travaux, notamment de restauration des canaux d’irrigation, des murailles et des temples, ce dont bénéficient Uruk et son arrière-pays agricole. C’est de cette période, précédant la conquête de la Babylonie par Cyrus II de Perse en 539, que datent les nombreuses tablettes administratives et économiques néo-babyloniennes retrouvées à Uruk, illustrant la puissance et le prestige de son grand sanctuaire, l’Eanna.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.