Accueil > 25 - TEXTES COMIQUES > Très chère terre d’asile

Très chère terre d’asile

vendredi 30 août 2013, par Robert Paris

Très chère terre d’asile

D’après le Canard Enchaîné du 28 août 2013, les sans-papiers rapportent à l’Etat et des grosses sommes : 112 millions d’euros par an. En fait, c’est la très sérieuse Cour des Comptes et pas le canard satirique qui est arrivée à ce total fabuleux !

Nous vous en donnons le détail :

 50€ pour déposer un dossier en préfecture

 241€ pour une première délivrance de titre de séjour

 290€ pour un visa de régularisation

 19€ pour la taxe de la fabrication de la carte

 260€ pour la visite médicale obligatoire

 300€ pour la taxe du patron qui s’engage à embaucher le futur régularisé et qui ne va quand même pas débourser lui-même cette somme…

 106€ pour un renouvellement de la carte temporaire

 125€ pour la carte définitive

 241€ pour une carte de résident

 269€ si jamais on perd cette carte

Quand on aime les papiers français, l’Etat estime qu’on ne compte pas… même si on n’a que des emplois précaires et mal payés !!!

Messages

  • On pouvait croire que le gouvernement de gauche avait au moins fait une bonne chose : supprimer le délit de solidarité avec un sans papiers. Il est bien effacé du code pénal mais les tribunaux peuvent encore condamner sur le sol motif d’avoir donné une fausse adresse à un sans-papiers ! C’est ce qui menace Léopold Jacquens qui a rédigé de fausses attestations à une sans-papiers malade. Il est menacé de un an de prison ferme et 15.000 € d’amende.

    Là aussi, l’Etat français est très coûteux !

    Il est temps d’en finir avec ces Etats qui prétendent punir des personnes qui sont "coupables" seulement de faute administrative !!!

  • Le délit de solidarité a été abrogé en décembre 2012. La mise en cause de Léopold Jacquens pour faux et usage de faux, alors qu’il avait établi un certificat d’hébergement pour une femme sans-papiers, est-elle un moyen détourné de le faire revivre ?

    C’est effectivement un détournement. Typiquement, avant, un bénévole qui venait, dans le cadre de son investissement, en aide à une personne sans-papiers, soit en lui fournissant un soutien juridique, un hébergement, etc. était soumis au délit de solidarité. Il s’agissait de punir. Aujourd’hui, même si la loi a été abrogée en 2012, vous êtes toujours pénalisé, qu’il s’agisse d’une aide directe ou indirecte. Il y a deux critères : soit vous venez en aide à une personne sans-papiers avec une contrepartie, soit sans contrepartie. Le critère qu’on a défendu, c’est que le principe de contrepartie fonde les réseaux qui font du trafic, avec pour objet de promettre monts et merveilles, par exemple un passage vers l’Angleterre, en échange de sommes d’argent. Nous, nous voulons combattre cela.

    Léopold Jacquens n’est pas visé parce qu’il a aidé une personne en situation irrégulière. On est allé chercher un autre délit. Mais si on poursuivait tous ceux qui font de fausses attestations, on aurait beaucoup de monde dans les tribunaux ! Au final, même si le délit de solidarité a été abrogé, le but reste le même. Nous en appelons au législateur pour dire clairement qu’aider des sans-papiers ne doit pas être passible de poursuites.

  • Plus de 400.000 jeunes sans-papiers vivant aux États-Unis, en majorité mexicains, ont été régularisés temporairement depuis un an grâce à un programme créé par le président américain. En juin 2012, à quelques mois de l’élection présidentielle, Barack Obama avait annoncé la création d’un guichet spécial pour accorder des papiers à des clandestins âgés de moins de 31 ans et arrivés avant 16 ans sur le territoire américain. La procédure a débuté il y a un an exactement.

    Les papiers ainsi accordés permettent aux bénéficiaires de sortir de l’ombre et d’ouvrir un compte en banque, de trouver un travail légal ou même de passer le permis de conduire, dans les 45 États qui l’autorisent. Mais ces papiers ne sont que provisoires : le successeur de Barack Obama pourrait ne pas reconduire le programme.

  • « Rentrez chez vous ». Le graffiti xénophobe qui couvrait les murs des quartiers populaires outre-Manche dans les années 1980 et 1990 est devenu le dernier slogan du gouvernement britannique à l’intention des sans-papiers. La dernière campagne anti-immigration clandestine orchestrée par le gouvernement tory fait polémique, au point de diviser la coalition au pouvoir.

    Toute la semaine dernière, les habitants de six arrondissements du nord de Londres ont pu voir des camions publicitaires circuler avec le message suivant : « In the UK illegally ? Go home or face arrest. »(« Au Royaume-Uni illégalement ? Rentrez chez vous, ou attendez-vous à être arrêtés »). L’affiche grand format, présentant des menottes sur fond noir, indique par ailleurs le nombre de sans-papiers arrêtés dans le quartier la semaine précédente et invite les immigrés illégaux à appeler une hotline qui se chargera de « faciliter » leur départ. Dans le même temps, le Home Office, le ministère de l’Intérieur britannique, tweete en direct l’arrestation de plusieurs suspects sur le terrain, photos floutées à l’appui, et égraine le nombre de sans-papiers interpellés chaque semaine. Au début du mois,un message controversé du Home Office sur le réseau social annonçait déjà la couleur en prévenant les immigrés illégaux qu’ils « n’auraient plus d’endroit où se cacher », une fois voté le projet de loi tory contre l’immigration clandestine.

    Les camions, rapidement rebaptisés « racist vans » par les internautes, ont été remisés en début de semaine. Mais le message a été décliné sous forme de tracts, qui sont toujours distribués dans les quartiers. Le ministère de l’Intérieur affirme que l’opération n’a coûté que 11 000 euros, alors que l’expulsion par la force d’un seul sans-papiers en coûterait 6 000 de plus au contribuable. Si un seul clandestin quitte le pays en voyant l’affiche, l’opération pourra être considérée comme un succès, s’est vanté le Home Office.

    Lundi, un communiqué de Downing Street indiquait que David Cameron « soutenait fortement » cette campagne pilote, et envisageait de l’étendre au niveau national. Le lendemain, de retour de vacances, le vice-Premier ministre libéral-démocrate (Lib-Dem) Nick Clegg s’y opposait fortement. « Ce n’est pas une façon très intelligente de s’attaquer à ce problème » a-t-il lancé. Vincent Cable, le ministre du Commerce Lib-Dem avait auparavant dénoncé une campagne « stupide et insultante », qui « attise les peurs sans fondement » lors d’une interview télévisée. Boris Johnson, le maire de Londres et candidat potentiel à la succession de David Cameron à la tête du parti tory et du pays, s’est lui aussi montré réservé, jugeant le message « trop brutal ».

    Deux ans après les émeutes de Londres, si le gouvernement de David Cameron semble prêt à allumer des mèches dans les quartiers populaires, c’est qu’il se sent menacé par le succès de l’Ukip. Ce parti populiste eurosceptique et anti-immigration a récupéré une partie des électeurs tories lors des élections locales de mai. Le Premier ministre peine par ailleurs à remplir sa promesse de réduire le nombre d’immigrés de 250 000 à 150 000 par an d’ici 2015. Et ce malgré une série de mesures aussi brutales que controversées, comme l’instauration de fortes limitations sur les quotas d’étudiants étrangers, pourtant une source de revenus indispensable aux grandes universités britanniques.

    Comble de l’ironie, le leader de l’Ukip, Nigel Farage, a lui aussi critiqué les relents de « Big Brother » de la campagne « Go home ». En France, Steeve Briois, secrétaire général du Front National, s’est fendu d’un communiqué pour applaudir l’initiative des Tories. Un sondage paru dans le Sun mardi indiquait que 47% des Britanniques soutenaient la campagne, alors que 41% s’y opposaient.

    Sur les réseaux sociaux et dans la rue, les détracteurs de l’opération « Go home » sont passés de l’outrage à l’organisation d’une riposte. Dans une tribune publiée par le Guardian, une graphiste d’origine indienne raconte qu’elle a appelé le numéro indiqué sur les affiches pour demander à l’officier de l’UKBA (l’agence de contrôle aux frontières) au bout du fil de l’aider à rentrer à la maison... à Willesden, un quartier populaire au nord-ouest de Londres. Elle invite les lecteurs à faire de même et ainsi « troller » la campagne du ministère de l’Intérieur.

  • CE QUE NOUS VOULONS :

     Soutenir contre toutes les xénophobies et tous les racismes, contre tous les nationalismes bourgeois et petit bourgeois, que les travailleurs de n’importe quel pays, de n’importe quel statut administratif, avec ou sans papiers, en règle ou pas, sont chez eux sur n’importe quel bout de terre de cette planète même si les classes dirigeantes ont choisi de mettre des barbelés pour enfermer ce bout de terre comme s’il leur appartenait.

     Développer la conscience que les travailleurs, qu’ils soient avec ou sans papiers, sont une même classe ouvrière dont les combats ne doivent pas être divisés et que la lutte pour les papiers n’est pas à séparer de la lutte pour l’emploi, le logement, la santé pour tous, avec ou sans papiers

     Défendre l’idée que l’opposition fondamentale de la société est celle entre travailleurs et exploiteurs et que les papiers comme la précarité, la profession, le secteur d’activité, la nationalité et la religion servent à diviser les travailleurs.

     Affirmer que la classe ouvrière, si elle apprend à agir comme une classe, est la principale force sociale dans le monde capitaliste et doit s’organiser en tant que telle, de manière indépendante en comités locaux de lutte, dans les entreprises et les villes, qu’il s’agisse de travailleurs en fixe, de précaires, de chômeurs ou de sans papiers.

     La classe ouvrière, qu’elle soit avec ou sans papiers, peut utiliser tous les partis, tous les syndicats et toutes les associations pour agir mais elle a essentiellement besoin, pour défendre ses intérêts de classe, d’une organisation autonome : celle de ses comités de travailleurs, fédérés à l’échelle régionale et nationale par l’élection de délégués au cours de la lutte. Partis, associations et syndicats peuvent se présenter comme candidats à la délégation et défendre leurs propositions au sein des comités mais ces derniers sont indépendants et représentent la classe en lutte.

     Rappeler que l’Etat qui nous réprime, en tant que sans papiers, est aussi l’ennemi de tous les travailleurs, qu’ils soient ou pas des nationaux, qu’ils soient ou pas en situation régulière, que la police déloge toujours les grévistes et pas les patrons, même quand ces derniers prétendent fermer l’entreprise et licencier massivement, que l’Etat sert toujours à expulser le locataire, à clôturer le compte bancaire de celui qui a perdu ses revenus et pas à emprisonner le banquier ou le patron qui l’ont ruiné ou jeté à la rue. En nous pourchassant, l’Etat bourgeois ne défend nullement la sécurité des citoyens, ni ne défend la population du pays : il défend exclusivement la loi des classes dirigeantes.

     Exiger la suppression des actes illégaux des préfets, des arrestations au faciès, des contrôles des papiers, des interdits professionnels pour les sans papiers, des mises en situation d’illégalité des travailleurs, des rétentions administratives, de la criminalisation des étrangers et des obligations de quitter le territoire. Droit d’exister pour tous, de se loger pour tous, de travailler pour tous, de la santé pour tous et de vivre où cela nous plait...

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.